Le matérialisme dialectique, le processus de changement en son contraire et la notion de centre, de point de repère, de référentiel

Longue vie au PCUS(b), le Parti de Lénine-Staline, l’avant-garde endurcie au combat du peuple soviétique, inspirateur et organisateur de notre victoire!

Le matérialisme dialectique considère qu’une chose peut se retourner en son contraire. Il est cependant essentiel de ne pas considérer qu’il s’agit d’une sorte de déplacement. Ainsi, le schéma suivant est erroné.

Ce schéma est erroné, car il implique qu’une chose est différente de son contraire et qu’ainsi, se retournant en son contraire, il y aurait une transformation, une modification, un déplacement.

Selon le matérialisme dialectique, ce qui se passe c’est que le contraire d’une chose est en même temps cette chose. Ainsi, il n’y a pas de « transformation » lorsqu’une chose devient son contraire.

C’est évidemment délicat à saisir. Il a fallu d’ailleurs attendre Mao Zedong pour que le matérialisme dialectique saisisse ce processus de manière suffisante. La Grande Révolution Culturelle Prolétarienne est le fruit de cette compréhension : étant donné qu’il n’y a pas de « barrière » entre une Chine socialiste et une Chine révisionniste, il ne fallait pas imaginer que le révisionnisme s’appuierait sur une transformation, une modification, un déplacement. La lutte était en réalité interne à la société chinoise.

D’où les multiples aspects de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.

Staline, en URSS, considérait que le révisionnisme passerait par des points de fixation, qui entameraient un déplacement, une modification, une transformation. Ce ne fut pas le cas et son erreur tient à sa compréhension insuffisante, due à des raisons historiques, du processus amenant qu’une chose se transforme en son contraire.

Dans le schéma présentant l’approche erronée, ce sont les flèches qui symbolisent le problème. Si on dit, lorsqu’une chose se retourne en son contraire, qu’il y a une modification, alors on affirme qu’une chose est absolument séparée de son contraire. Pour devenir son contraire, un phénomène devrait connaître toute une opération, tout un mouvement.

Ainsi, on est amené à valoriser le lieu du « passage », on est obligé de considérer que, pour qu’une chose puisse se modifier, il faudrait un « lieu », un sas, un point de connexion.

Or, c’est là étranger au matérialisme dialectique. C’est même d’ailleurs très précisément, du point de vue historique, la justification théorique de Dieu.

Avant le matérialisme dialectique, l’hypothèse de Dieu était incontournable pour l’humanité. Cette dernière, incapable de saisir le mouvement de la matière, d’appréhender la contradiction (notamment entre quantité et qualité), de saisir le développement inégal… fondait, de manière idéaliste, sa réflexion sur le principe de création, d’action et de réaction.

Pour qu’une chose existe, pour qu’une chose se passe, dans cette conception, il faut un moment « idéal », une situation pure, une lancée (et d’ailleurs un aboutissement).

De là vient la notion de l’inspiration « divine » du « génie » artistique ou scientifique, procédant par « création », à partir de rien. Cette notion de création implique qu’il y ait un « début » et une « fin » à des choses qui seraient logiquement séparées, isolées, différentes, uniques, puisque « créées ».

Chaque chose étant ce qu’elle est, et pas autre chose, pour qu’elle puisse se changer en son contraire (en admettant même que ce soit possible), il faut un terrain pour cela, une action. Il faut que les conditions soient créées.

En réalité, une chose est également son contraire. Cela est vrai pour le socialisme, qui sera la même chose, même si inversée, que le capitalisme pendant un temps, puis du communisme ensuite. Le socialisme est en effet un dépassement du capitalisme, c’est-à-son dire prolongement et sa négation ; en même temps, le socialisme est contraire au communisme représentant un stade plus développé, vers lequel il tend naturellement.

Le communisme lui-même connaîtra des transformations, devenant toujours plus complexe avec une série d’oppositions internes. Cela est tout à fait clair si on voit le rapport à la Nature, l’humanité ayant connu un développement inégal, l’amenant à être le contraire de la Nature, pour en même temps être ce contraire et le redevenir entièrement de nouveau, de manière plus développée.

Tout est toujours le contraire de quelque chose, étant ce contraire également. L’enfant a comme contraire l’adolescent qu’il devient, l’adolescent obtenant comme contraire le fait d’être adulte, etc. L’adolescent n’est pas l’adulte mais en même temps il l’est aussi, malgré qu’il soit son contraire.

On peut ici voir qu’une multitude de déraillements dans les comportements humains relèvent de l’incompréhension de ces différences qualitatives et d’une confusion quant à la réalité. Des désirs se portent sur une chose qui est le contraire d’une chose, avec une assimilation alors qu’en réalité elle est et n’est pas cette chose.

L’homme adulte qui se tourne vers une adolescente déraille car il confond l’adolescente avec la femme, étant en pleine confusion sur la chose et son contraire ; la contradiction entre l’homme et la femme peut également être incomprise et aboutir à une désorientation où la chose est confondue avec son contraire.

Il y a bien entendu également, voire surtout, une attention fétichiste portée à la notion de centre, de point de repère, de référentiel. Il y a une valeur démesurée portée à la considération que tout phénomène aurait un « pic » correspondant au passage d’une montée unilatérale à une descente unilatérale.

Il y a l’obsession pour la quête d’un centre, comme dans la représentation cartésienne d’une fonction (aux valeurs 0 et 0 sur les deux axes). Cela se reproduit socialement avec la fascination pour le chef unilatéral, dans la négation du mouvement dialectique entre le centre et la base, mais surtout dans le rejet de l’universalité de toute pensée ne faisant, finalement, que refléter la matière en mouvement.

Toute cette approche en termes de centre, de point de repère, de référentiel… sert en fait à réduire la complexité des phénomènes, à ne pas en étudier la substance, à contourner le fait que tout processus, dans son mouvement interne, obéit à ses traits particuliers, dans un processus universel de contradiction.

La Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, avec ses multiples aspects, a été en Chine justement une opération de compréhension des modalités du processus de la transformation de la Chine rouge en Chine noire, afin de lancer une contre-restauration à la restauration capitaliste. Son échec à la mort de Mao Zedong en 1976 rappelle qu’une contre-restauration peut elle-même se transformer en son contraire, une contre-contre-restauration.

Que ce soit passé à la mort de Mao Zedong peut indiquer que l’erreur a consisté à faire de celui-ci un centre, un point de repère, un référentiel dans le dispositif révolutionnaire, en omettant de considérer qu’il s’agit de saisir tous les aspects de la transformation.

Cette question du changement d’une chose en son contraire, de l’absence de lieu de « déplacement », exigera à l’avenir une grande attention ; elle permettra de saisir des aspects essentiels encore incompris, tels les virus qui sont à la « croisée » du vivant et du mort de par ses qualités, formant une sorte de nexus entre la vie et la mort, sans pouvoir pour autant être un centre, un point de repère, un référentiel.

On a ici l’expression d’une contradiction entre le particulier et l’universel, mais également la question d’une compréhension plus approfondie de l’inter-relation fondamentale de toutes les choses qui forment, concrètement, une seule et même réalité, un univers infini et éternel composé de multiples couches comme en oignon, avec des mouvements telles des vagues se faisant écho.

Parti Communiste d’Espagne (marxiste-léniniste) : La guerre populaire (1967)

Décembre 1967
Ligne politique
La guerre populaire

85) L’État est l’instrument de pouvoir d’une classe sur une autre. Par conséquent, l’État n’existe que dans une société divisée en classes. Le pouvoir politique, qui est l’instrument de répression d’une classe par une autre, s’exerce à travers un appareil d’État, dont les organes de base sont les détachements armés: l’armée et les autres forces répressives.

Pour mener à bien la révolution populaire dans notre pays, il est nécessaire de comprendre les lois suivantes:

86) – La loi générale de toutes les révolutions de l’histoire : ce n’est que par la violence que le pouvoir des classes dirigeantes réactionnaires peut être abattu et le pouvoir des classes révolutionnaires implanté (puisque le pouvoir d’État s’exerce à travers un appareil militaire).

87) – Loi générale de toutes les révolutions prolétariennes et populaires (dirigées par le prolétariat) : il faut non seulement renverser par la violence les classes dirigeantes réactionnaires, mais aussi détruire par la force tout l’appareil militaire et bureaucratique desdites classes ; cela nécessite la création et le développement de détachements des forces armées révolutionnaires.

Dans le développement de ces forces armées se mettent en branle des formes de violence très diverses. Mais le processus doit nécessairement aboutir à l’insurrection armée des masses populaires.

88) – Loi générale de toutes les révolutions prolétariennes et populaires à l’époque actuelle : non seulement la destruction de l’appareil d’État bourgeois est nécessaire, au moyen de l’insurrection populaire armée, mais une guerre populaire prolongée est essentielle, car un appareil répressif aussi fort, centralisé et organisé comme celui du capital financier et de ses laquais ne peut être abattu d’un seul coup ou en quelques batailles ; pour le renverser est nécessaire une armée populaire, qui ne peut surgir et se développer que dans la guerre révolutionnaire.

89) Si les lois ci-dessus sont de nature générale, dans le cas de l’Espagne, la nécessité d’une guerre populaire se manifeste encore plus clairement, compte tenu du fait que notre pays souffre d’une dictature fasciste féroce et sanglante, qui est à son tour un instrument de service de la puissance impérialiste la plus puissante de tous les temps, les États-Unis.

En Espagne, la dictature de l’oligarchie pro-impérialiste s’exerce sous sa forme la plus violente, à travers l’État yankee-franquiste, qui est soutenu par un appareil terroriste monstrueux (armée, garde civile, police armée, brigade politico-sociale, bandes de la réaction, etc.). Par cet État, l’impérialisme et l’oligarchie exercent la répression la plus impitoyable sur le peuple, persécutant de manière sanguinaire toute action de lutte de la part des masses.

90) La lutte armée révolutionnaire naît au sein du peuple travailleur uniquement à la suite d’une agitation et d’une propagande politiques tenaces. Ce n’est que par le travail de propagande des organisations d’avant-garde, fondamentalement du Parti communiste d’Espagne (m-l), que les masses seront idéologiquement capables de comprendre la nécessité de prendre les armes contre la dictature yankee-franquiste.

91) La lutte armée ne peut pas surgir ou se développer indépendamment de la lutte de masse, mais seulement en contact étroit avec le mouvement ouvrier et paysan de masse. Des formes initiales (grèves, manifestations), il faut aller progressivement (et l’évolution spontanée de la lutte confirme cette trajectoire) aux formes supérieures de combat : escarmouches violentes avec les forces de la dictature, assauts, émeutes.

92) Du sein de ces luttes de masse, et dans le feu de celles-ci, commencera la lutte armée, qui pourra d’abord prendre forme dans les zones rurales reculées, puisque ce sont celles qui échapperont le plus rapidement au contrôle de l’oligarchie pro-impérialiste.

Ce n’est que par la lutte armée dans les campagnes que les forces révolutionnaires pourront s’accumuler, se fortifier, s’aguerrir, remporter des victoires partielles sur l’ennemi jusqu’à le renverser et, avec le soutien de l’insurrection armée générale du peuple tout entier, libérer le pays du joug de l’oligarchie yankee-franquiste et établir un pouvoir populaire.

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