Nous avons attaqué l’usine Dassault à Saint-Cloud.
Parce que toute action n’a de sens que dans un processus vers l’organisation révolutionnaire des prolétaires, cette action ne tend pas uniquement à la destruction d’un élément de production (en l’occurrence « le meilleur constructeur et celui qui a le plus d’avions, d’armes en Europe » aux dires de son PDG, Bruno Claude Valliers), mais aussi à situer notre attaque dans une stratégie globale, offensive.
Le but est la construction d’une politique prolétaire armée contre la stratégie d’extermination que réalisent matériellement les Dassault et consorts.
Aujourd’hui, aucune action armée ne peut se concevoir hors d’un processus de développement organisationnel de l’affrontement de classe, hors de l’élargissement politique, militaire et structurel des fractions organisées du prolétariat.
Ce qui est principal, c’est la contradiction entre prolétariat international et bourgeoisie impérialiste. Se situer en tant que communistes dans cette réalité, c’est développer la lutte du prolétariat international, c’est-à-dire sortir du cadre formel de la réaction et de la riposte en portant dialectiquement nos actions sur le terrain de l’anticipation et de l’attaque, en développant cette contradiction en guerre de classe.
Pour nous communistes, la logique de l’entreprise Dassault – dont l’histoire reflète fidèlement celle du capital en France après la seconde guerre mondiale, et qui a pris son essor au niveau mondial lors de la guerre du Vietnam, occupant les marchés délaissés par les Etats-Unis, quintuplant son chiffre d’affaires en vendant près de 1500 Mirages de par le monde – se place pleinement et activement dans la stratégie impérialiste.
La restructuration entreprise dès les années 70 lui a permis de développer la capacité et la faculté d’être, sur le plan industriel « le réalisateur matériel » de cette stratégie, tant au niveau de l’exploitation et de l’oppression que de l’appauvrissement et la misère qui en découlent.
C’est à partir de cette avancée au plan mondial que Dassault a pu devenir au sein de l’industrie civile et militaire, l’entreprise de pointe restructurée exemplaire et économiquement saine (puisqu’elle a réalisé en 1983 un bénéfice net de 394 millions de francs, enregistrant une augmentation de son chiffre d’affaires de 3% par an), sur laquelle peuvent se greffer les projets politico-militaires actuels de l’impérialisme.
Le développement d’entreprises comme Dassault se fait face et contre les besoins, les luttes et les guerres de libération du prolétariat international. De telles entreprises sont l’expression de la connexion et de l’homogénéisation des structures politiques, économiques et militaires de l’impérialisme.
Acculé par la prise de conscience et par la pratique du prolétariat international, l’impérialisme américain est aujourd’hui de plus en plus contraint à s’engager dans des zones « déstabilisées » comme l’Amérique centrale ou le Moyen-Orient, et de sauvegarder sa puissance de pression ainsi que sa centralité stratégique contre l’Union soviétique et les pays de l’Est, en renforçant le processus d’unification de l’oppression sur le territoire européen par le développement de structures politiques, économiques et militaires homogènes.
L’apparition de ces structures n’exprime nullement l’existence de frictions au sein du système capitaliste mondial, mais indique que la stratégie impérialiste a besoin de ce palliatif structurel, qu’il a besoin d’une structure européenne de domination qui ait la capacité et l’agressivité nécessaire pour résister à la lutte du prolétariat européen tout en étant capable sous le contrôle de l’OTAN, de développer sa faculté d’intervention et de domination politique, économique et militaire contre le prolétariat international.
« L’américanisation de l’Europe ce n’est pas seulement Mac Donald, Coca Cola, les « nouveaux pauvres ».
C’est au travers d’une méthode d’exploitation et d’oppression probante, la cristallisation d’un capitalisme guerrier et de structures politiques de pacification. Ce sont des structures de guerres et de pacification que nous avons attaquées par nos différentes interventions:
– le service informatique de recherche en matière d’armement
– l’Institut atlantique comme centre de réflexion de l’OTAN
– la Délégation du ministère de l’Industrie à l’approvisionnement interallié de carburant
– l’ESA (Agence spatiale européenne), qui concrétise les décisions politiques, industrielles et militaires dans le domaine de l’espace
– l’UEO comme articulation structurelle du projet militaire, économique et politique de l’OTAN en Europe
– et aujourd’hui Dassault, en tant que l’un des maîtres d’oeuvre de projets essentiels au processus dintégration au niveau européen
– l’ACX, avion de combat des années 90 dont la production en série doit se faire avec des partenaires européens (Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne, Italie) et qui représente un marché « fabuleux » de 800 avions;
– l’utilisation militaire de l’espace à laquelle Dassault participe déjà activement par sa collaboration étroite avec l’Aérospatiale, par la fourniture du système pyrotechnique d’Ariane et dont il compte bien être encore un élément central avec l’étude de la navette spatiale européenne Hermès.
Les multiples concertations depuis le printemps dernier entre la direction de Dassault, ses principaux sous-traitants et partenaires (l’Aérospatiale) et Christian Lenzer (appartenant à la CDU, parti chrétien-démocrate en Rfa, membre du comité permanent de l’Assemblée de l’Ueo, responsable des questions scientiifiques), démontrent le degré concret d’avancée de l’homogénéisation des structures d’exploitation et d’oppression en Europe.
Lorsqu’un Lenzer, l’un des dirigeants de la Cdu travaille aussi bien avec un député Ps, comme Pignon qu’avec un démocrate-chrétien tel l’Italie De Poi ou le conservateur Frazer, il est complètement imbécile de concevoir l’oppression ou la libération en termes de partis politicards. D
u socialisant Gonzales à la « dame de fer » en passant par les différentes composantes du panorama politicien européen, c’est la même stratégie qui se développe: homogénéisation politique, restructuration économique et unification militaire contre le prolétariat international.
Ces attaques contre diverses articulations stratégiques de l’impérialisme américain et de ses alliés sont l’expression d’un mouvement plus large qui, à travers ses concrétisations en Europe, montre la nécessité et le besoin d’un développement cohérent dans la continuité, dont le sens général est: la reprise de l’offensive.
C’est dans ce sens que travailler à une stratégie de libération communiste du prolétariat signifie regarder le présent avec le regard du futur, parce que la fonction historique des communistes, en tant que fraction et avant-garde organisée du prolétariat est de comprendre le mouvement du capital dans son ensemble, en lui permettant aussi de détruire et de désarticuler ses projets d’exploitation et de mort, et de comprendre le mouvement de classe, afin de déterminer dans un rapport dialectique avec elle, le développement de la conscience révolutionnaire du prolétariat.
Unité combattante Ciro Rizzato
Action directe
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