Au début du 21e siècle, être communiste signifie s’orienter selon les exigences idéologiques du marxisme-léninisme-maoïsme. Il s’agit en effet de la science de notre époque qui, dans tous les domaines, permet de saisir chaque phénomène suivant le matérialisme dialectique.
Il n’est pas possible d’être simplement « marxiste » ou « marxiste-léniniste », car ce serait se couper du développement théorique et pratique du marxisme, du marxisme-léninisme, et ainsi retomber en arrière par rapport aux exigences de notre époque. Pareillement, il n’y a pas de « maoïsme » qui flotterait au-dessus de l’histoire, séparé du marxisme et du léninisme.
Le marxisme, le léninisme (en tant que marxisme-léninisme), le maoïsme (en tant que marxisme-léninisme-maoïsme) relèvent du même mouvement historique. Ce ne sont pas des sources d’inspiration, des boîtes à outils, des indicateurs, des méthodes. Il n’est pas possible d’y puiser de manière décousue, spontanée, selon les besoins du moment, suivant les envies.
Comme production de l’Histoire, il s’agit d’une science, exigeant une mise en perspective conforme aux attentes de l’époque et un rapport adéquat avec ses concepts ; il faut être sur la bonne longueur d’onde pour en saisir la démarche, il faut se placer comme prolongement d’une tradition réelle portée par des êtres concrets, à travers le temps.
Le PCF(mlm) est ainsi le vecteur du marxisme-léninisme-maoïsme, car il s’inscrit dans la tradition communiste lui ayant donné naissance ; il véhicule cette idéologie, il l’arbore en en affirmant la continuité, il la défend en en développant les thèses essentielles, il l’applique à travers l’activité concrète de ses cadres.
Ce dernier aspect, en raison de la dignité du réel, est l’aspect principal ; les cadres se transforment dialectiquement par le travail révolutionnaire, de la même manière que les masses dans leurs vies quotidiennes, suivant les exigences de transformation correspondant à la maturité d’une époque.
C’est pourquoi le Parti Communiste du Pérou dirigé par Gonzalo a établi le juste mot d’ordre : arborer, défendre et appliquer, principalement appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme !
Le maoïsme est pareillement un aspect principal, en l’occurrence celui du marxisme-léninisme-maoïsme, car il y a eu un développement historique, qu’on lit parfaitement, à moins de nier l’Histoire, les avancées idéologiques, la maturation de la classe ouvrière, le développement des forces productives, le caractère plus aigu des luttes de classes.
Cette négation relève de ce qu’on appelle le révisionnisme. C’est que la contre-révolution, face au marxisme-léninisme-maoïsme, utilise toutes les ressources possibles, afin de le nier, de le diffamer, de le détruire de l’intérieur. Ce révisionnisme peut donc prendre des formes très multiples, qui visent toujours à se renouveler, à muter, afin de mieux tromper.
Parfois, il nie le marxisme-léninisme-maoïsme en amont, en prétendant que ce serait une déviation (comme le fait par exemple le « Parti Communiste Révolutionnaire de France » issu du Parti « Communiste » Français, ou encore « Ligne rouge » récemment issue également du Parti « Communiste » Français).
Parfois, il nie le maoïsme en aval, soit en prétendant le défendre pour tout abandonner du jour au lendemain (tel le « Parti Communiste Maoïste » récemment), soit en le défendant pour finalement le rejeter (telles « Unité Communiste Lyon » ou l’« Organisation Communiste Futur Rouge »).
L’objectif de la contre-révolution est de briser le parcours historique du mouvement communiste, de disperser ses forces, de morceler ses connaissances, de falsifier ses principes, de saboter sa pratique.
C’est pourquoi la contre-révolution fait en sorte que, face aux communistes arborant le marxisme-léninisme-maoïsme, il y ait des révisionnistes expliquant que ce serait du sectarisme et du dogmatisme, que ce serait à rebours des besoins réels des masses.
Face à la défense du marxisme-léninisme-maoïsme, c’est-à-dire son approfondissement et son développement, le révisionnisme joue la carte du « rassemblement », du « dénominateur commun », afin de gommer l’idéologie, de la réduire, de la faire disparaître. Il est prétendu qu’il faudrait placer l’idéologie à un rang secondaire, la réduire à un arrière-plan toujours plus vague, indéfini.
On a ici un excellent exemple avec le Parti Communiste Révolutionnaire du Canada. Fondé en 2007 (en étant très proche des maoïstes népalais), il s’est revendiqué du marxisme-léninisme-maoïsme, mais sans jamais le définir et il a ouvert ses rangs le plus possible. Ce faisant, il a eu un certain succès, avant d’être en 2021 réduit à un petit noyau dur après de très nombreuses scissions. La même chose s’est produite avec le groupe allemand « Jugendwiderstand », qui a existé de 2015 à 2019.
Cela rejoint en fait la question de l’application. L’application du marxisme-léninisme-maoïsme ne consiste pas simplement à véhiculer celle-ci comme idéologie, il s’agit de contribuer au processus révolutionnaire dont la nature est en substance la guerre du peuple pour le renversement de l’État et l’établissement, ce faisant, du nouveau pouvoir, de type démocratique-populaire puis socialiste.
Cela implique une transformation personnelle. Le révisionnisme nie le caractère interne de la contradiction, il considère les processus comme mécaniques. Il ne voit pas que les exigences de transformation de la réalité s’allient avec une transformation de chaque personne afin d’être en phase avec l’affirmation communiste.
Le Nouveau Pouvoir est porté par des communistes affirmant dans les faits la démarche communiste et entendant la généraliser ; le Communisme est porté par des personnes portant une rupture subjective, ce qui est d’autant plus vrai dans les métropoles impérialistes porteuses de tellement de corruption, augmentant le poids de la subjectivité dans le processus révolutionnaire.
Le mouvement en ce domaine se pose concrètement comme suit : idéologie-Parti => activité des cadres => développement de l’autonomie prolétarienne comme espace antagonique. Cela correspond à la division arborer / défendre / appliquer, puisque le Parti arbore, l’activité des cadres défend, la lutte des classes authentique l’applique (d’où le principe rappelé par le Parti Communiste du Pérou de Gonzalo « Les masses font l’Histoire, le Parti les dirige »).
Et ce mouvement, dialectiquement, existe en sens inverse : développement de l’autonomie prolétarienne comme espace antagonique => activité des cadres => idéologie-Parti, car l’avant-garde est constituée et se renforce par la pointe avancée de la lutte des classes, permettant l’amplification du Parti et du marxisme-léninisme-maoïsme.
C’est parce qu’il avait compris cela que Mao Zedong avait su lancer la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, qui a redynamisé la lutte des classes, permettant de reforger le Parti. C’était une parfaite compréhension du processus historique, du rapport entre le Parti, les cadres et les masses.
Et quel a été le mode opératoire du révisionnisme en Chine populaire, justement ?
Lin Piao a feint de soutenir la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, arborant en apparence l’idéologie pour l’écraser de l’intérieur. Il comptait passer par l’aspect « arborer ».
Liu Shao-chi était le Khrouchtchev chinois : il proposait de remettre en cause la défense de l’idéologie, au profit d’une souplesse sur le plan des idées, d’une ouverture aux raisonnements bourgeois, qui seraient plus efficaces. Il visait l’aspect « défendre ».
Deng Xiao Ping remettait en cause l’application, en disant que « peu importe la couleur du chat pourvu qu’il attrape les souris ». Il comptait changer la substance de la pratique. Il attaquait l’aspect « appliquer ».
Il y a ici une grande leçon historique, qui permet de cerner l’importance d’arborer, de défendre et d’appliquer, principalement appliquer l’idéologie communiste, aujourd’hui le marxisme-léninisme-maoïsme. Et cette leçon, pour être saisie de manière adéquate, nécessite de souligner la continuité du Parti, dans son affirmation idéologique, dans la défense de ses fondamentaux, dans l’application concrète de ses principes.