[La grève durera du 13 septembre 1974 au 2 février 1975]
Celui qui a reconnu sa situation, comment pourrait-il être empêcher d’agir ?
Ceci est notre troisième grève de la faim, contre les traitements spéciaux, contre la détention-liquidation des prisonniers politiques détenus en République Fédérale d’Allemagne et à Berlin-Ouest.
L’isolement est le vieux truc de l’impérialisme, naguère la « solution finale », par un traitement spécial contre des minorités décrétées « indignes de vivre ».
Aujourd’hui » traitement spécial » des prisonniers politiques décrétés » hors la loi » par les flics.
Résister à la détention-destruction, aux traitements spéciaux suivants :
– déshumanisation par l’isolement social, des années durant ;
– lavages de cerveaux par la privation sensorielle dans des sections silencieuses : depuis début mai Ronald Augustin est détenu à la section silencieuse de la prison de Hanovre ;
– nouvelles cellules d’isolement, à température constamment trop élevée, insonorisées, et surveillées par la T.V., selon le modèle expérimenté au secteur de recherche de la « Deutsche Forschungsgemeinschaft » de Hambourg, à : Berlin-Tegel, Berlin Lehr-terstrabe, Bruchsal, Essen, Cologne, Straubing ;
– transferts après chaque tentative de rompre l’isolement en appelant d’autres prisonniers :
– au mitard de Berlin-Moabit,
– au mitard de Bruchsal,
– au mitard de Essen,
– au mitard de Straubing,
– au mitard de Preungesheim,
– au mitard de Fuhlbiittel ;
– dans la cellule d’isolement (la cloche) surveillée par la T.V., accoustiquement neutre, et attaché des journées entières, à la prison de Hambourg ;
– tentative de meurtre par la privation d’eau au cours de la grève de la faim à Schwalmstadt, Munich, Hambourg, Cologne ;
– sections de concentration pour les prisonniers politiques à la prison de Lubeck ;
– promenade quotidienne, les mains enchaînées à Hambourg et Lubeck ;
– depuis deux ans et demi, détention dans des cellules spéciales à Cologne Ossendorf, voisinant directement les portes de passages principales de la prison d’où impossibilité de repos, la même chose à la prison de Berlin-Moabit ;
– tentative de psychiatrisation, menaces et prescription d’anesthésie forcée dans des buts servant l’enquête ;
– cellule parloir avec vitre de séparation pour les visites d’avocats, rendant impossible la communication humaine, c’est-à-dire politique à Hanovre, Stuttgart, Straubing ;
– confiscation régulière de tout le matériel de préparation à la défense : notes personnelles par le Sicherungsgruppe Bonn Abteilung Staatschutz ;
– diffamation et criminalisation des avocats des prisonniers politiques ;
– manipulation et refus de communiquer les dossiers par la B.K.A. Bundeskriminalamt ;
– assouplissement ponctuel des mesures d’isolement afin de se servir de prisonniers contrôlés par la police, comme témoins et espions pour les procès, c’est ainsi qu’à Cologne-Ossendorf ou Jan Cari Raspe refuse de faire la promenade quotidienne, du fait que la cour où il fait sa promenade est utilisée par des prisonniers en transit d’une prison à l’autre, c’est-à-dire tous les jours d’autres codétenus, c’est une fluctuation dans laquelle il n’est possible ni de communiquer, ni de s’orienter.
Jusqu’à ce jour il s’est avéré que tous les contacts autorisés exceptionnellement étaient organisés et contrôlés par les flics (Sicherungsgruppe) ;
– terreur envers les parents par perquisition, observations, injures et filatures avant et après les visites afin de faire pression sur eux pour qu’ils agissent sur les prisonniers comme les flics l’entendent
La grève de la faim est notre seul moyen de résistance collective au système de détention des cochons, contre la « contre-stratégie » de l’impérialisme qui veut détruire psychiquement et physiquement, c’est-à-dire politiquement des révolutionnaires emprisonnés ou des prisonniers qui en détention ont commencé à résister de manière organisée.
C’est notre unique possibilité, étant désarmés, emprisonnés, isolés, d’utiliser notre force travail, nos forces physiques et intellectuelles, notre identité en tant qu’êtres humains, afin de faire tomber la pierre que l’Etat de la classe dominante a dressé contre nous sur ses propres pieds.
La lutte, c’est transformer la faiblesse en force.
L’isolement est l’arme du système de détention contre tous les prisonniers, qui sont décidés à ne pas se laisser détruire en prison, et qui sont décidés à combattre l’expérimentation sur des êtres humains, le lavage de cerveau, le programme du système de détention impérialiste.
Ils sont isolés afin de liquider toute politisation et résistance en prison de façon à rouler, à tromper tous les autres prisonniers de droit commun qui n’ont pas encore compris, bien qu’ils souffrent et ne possèdent rien, comme nous, et n’ont rien d’autre à perdre que leurs chaînes.
Nous appelons tous les prisonniers isolés à lutter avec nous contre l’isolement.
La suppression de l’isolement est la condition de base à réaliser par notre lutte afin que l’organisation autonome des prisonniers, la politique révolutionnaire, la lutte de libération en prison puisse devenir une possibilité réelle de contre-violence prolétarienne dans le cadre de la lutte des classes ici même, dans le cadre des luttes de libération des peuples des Tiers et Quart Mondes, dans le cadre de l’internationalisme prolétarien, dans le cadre d’un front unique de libération anti-impérialiste dans les prisons et camps de prisonniers des parties du monde dominées par l’impérialisme.
TOUT LE POUVOIR AU PEUPLE PAR LA CONQUÊTE DE LA VIOLENCE !
LIBERTÉ PAR LA LUTTE ARMÉE ANTI-IMPÉRIALISTE !
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