Les communistes sont taillés dans une roche à part, comme l’a formulé Staline ; ils répondent à des exigences que la grande masse des gens n’est pas en mesure de comprendre encore.
Ils sont à l’avant-garde de l’Histoire et ils œuvrent à faire en sorte que s’articule le passage d’une époque à une autre. Ils ne s’alignent par conséquent pas sur les mœurs du capitalisme, encore moins du capitalisme décadent. Ils agissent conformément à ce qui est attendu de l’époque, à savoir la transformation de toute la base de la société, pour l’établissement d’une citoyenneté socialiste.
On trouve une excellente présentation de ce dont il s’agit dans la première partie du programme du Parti Communiste du Pérou. On lit en 1990 :
« Le Parti Communiste du Pérou a pour fondement et guide le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, et spécifiquement la pensée Gonzalo, en tant qu’application créatrice de la vérité universelle aux conditions concrètes de la révolution péruvienne, pensée qui est l’œuvre du Président Gonzalo, chef de notre Parti.
Le Parti Communiste du Pérou, avant-garde organisée du prolétariat péruvien, qui fait partie intégrante du prolétariat international, assume particulièrement les principes de base suivants :
* La contradiction, loi fondamentale unique de l’incessante transformation de la matière éternelle ;
* Les masses font l’histoire, et « On a raison de se révolter » ;
* La lutte de classes, la dictature du prolétariat et l’internationalisme prolétarien ;
* La nécessité du Parti Communiste marxiste-léniniste-maoïste qui applique avec fermeté l’indépendance, l’auto-décision et s’appuie sur ses forces ;
* Combattre simultanément et implacablement, l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction ;
* Conquérir et défendre le Pouvoir avec la guerre populaire ;
* La militarisation du Parti et la construction concentrique des trois armes de la révolution [le Parti, l’Armée et le Front] ;
* La lutte entre deux lignes comme force motrice du développement du Parti ;
* Constante transformation idéologique, et mettre toujours la politique au commandement ;
* Servir le peuple et la révolution prolétarienne mondiale ;
et,
* Désintéressement absolu, et juste et correct style de travail. »
Étant donné que nous vivons dans une société capitaliste avancée, il faut souligner cependant d’autres points. Ils sont dans l’esprit tout à fait dans le prolongement du style du travail du Parti Communiste du Pérou et du communisme en général, bien sûr. La substance est la même, ce qui change c’est la situation concrète, définie par l’Histoire.
Ainsi, l’un des grands critères de la vie quotidienne communiste, c’est la régularité et la tempérance. Rien n’est plus étranger aux communistes que ces défauts présentés par Lénine, avec justesse, comme typiques de la petite-bourgeoisie : « manque de caractère, dispersion, individualisme, passage de l’enthousiasme à l’abattement ».
Les communistes procèdent à la transformation de la matière : ils travaillent, ils œuvrent dans la science, ils réalisent des œuvres artistiques, ils agissent comme dirigeants des esprits et poussent à l’action dans la lutte des classes. Ils saisissent la réalité de manière dialectique, par conséquent ils sont protagonistes, dans un esprit collectif. Ils ne sauraient être repliés sur eux-mêmes ou inversement agités dans tous les sens.
Il va de soi que ceux qui sont corrompus par le capitalisme dénonceront le fait qu’une telle ligne de conduite produit un « isolement ». C’est en réalité la mise en place d’une forteresse : forteresse sur le plan des idées, des valeurs, de la conception du monde. Et comme l’a formulé Staline, « les meilleures forteresses se prennent de l’intérieur ». Il faut donc faire en sorte de toujours être à la hauteur des exigences de son époque, surtout quand elle implique de grands bouleversements.
Dans toutes les situations, les communistes posent la lutte de deux lignes, ils cherchent à savoir ce qui est juste et ce qui est injuste, si la contradiction implique un antagonisme ou bien si c’est une contradiction du type « au sein du peuple ». Il distingue pour ce faire ce qui est la contradiction principale et ce que sont les contradictions secondaires.
Cette recherche implique d’être positionné de manière active, car qui est passif ne peut que succomber devant l’avalanche des « propositions » du capitalisme pour la vie quotidienne. Ici, le critère est facile : qui respecte l’héritage historique et se tourne vers les masses a raison. Qui, à l’inverse, s’éloigne des masses pour se précipiter dans la consommation agitée a tort.
Cela est vrai bien entendu pour la consommation des produits capitalistes, qu’on pense à Netflix, Instagram, Tinder, Uber Eats… Mais également l’art contemporain, les jeux vidéo, les cafés et restaurants, etc. La vie facile dans le capitalisme est un piège, qui agit sans réfléchir, sans peser le pour et le contre, sans reconnaître la dignité du réel, est condamné à se perdre, à s’effondrer moralement, psychologiquement, socialement.
Il est impossible ici de ne pas remarquer également que cela joue également dans le rapport aux questions sociales, culturelles, idéologiques. L’histoire du mouvement révolutionnaire français connaît très bien justement des phénomènes qu’on peut qualifier d’ultra-gauche, où pendant quelques mois ou quelques années, des jeunes s’imaginent révolutionnaires et consomment le « militantisme ». C’est là une véritable « cinquième colonne » qui tente de détruire le mouvement révolutionnaire de l’intérieur. Le trotskisme est l’idéologie majeure de cette tendance historique.
Si on évite les pièges et qu’on s’aligne sur les valeurs correctes, alors au fur et à mesure, à l’échelle temporelle d’une génération, la citoyenneté socialiste peut s’affirmer comme programme, comme proposition historique.