Le matérialisme dialectique affirme que tout obéit à la loi de la contradiction. La matière est, en elle-même, porteuse du mouvement ; toute chose, tout phénomène obéit à la loi de la contradiction.
Une question peut pourtant se poser : qu’en est-il de l’Univers ? Obéit-il lui même à la loi de la contradiction ? Si rien n’est indivisible, comme l’a affirmé Mao Zedong, est-ce le cas de l’Univers ?
Il va de soi que les multiples aspects scientifiques de cette question occuperont les scientifiques pendant des siècles. On peut cependant déjà avoir un aperçu tout à fait concret de la réponse nécessaire.
La seule réponse possible est en effet la suivante : l’Univers est justement le mouvement de la matière. On pense qu’être matérialiste, c’est concevoir l’Univers comme étant matériel : cela est juste, mais le matérialisme dialectique va plus loin.
Le matérialisme dialectique considère que le mouvement est la substance de la matière. Or, comme on l’a vu dans le rapport entre l’espace et le temps, c’est l’espace qui prime, le temps étant la contradiction de l’espace avec lui-même.
Nous avons dit justement que l’espace consistait en la matière. Il y a donc contradiction entre la matière et la matière, dans sa substance même. La réalité de cette contradiction est ce qu’on appelle l’Univers.
Si on disait que l’Univers était la matière et non le mouvement contradictoire, alors on devrait séparer les deux et partant de là avoir une matière statique. Outre que c’est impossible, cela nous ramène au temps et non à l’espace, puisque ici tout est figé.
Si on dit, par contre, que l’Univers est le mouvement, on justifie l’espace car le mouvement se réalise dans l’espace, par la matière. Ce qu’on appelle l’Univers est donc la loi de la contradiction.
C’est Mao Zedong qui a compris cela le premier et c’est le cœur idéologique même de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.
Reste que le problème se pose encore. Si l’Univers obéit lui-même à la loi de la contradiction, alors il a lui-même deux aspects. De manière plus poussée encore, on devrait dire que la loi de la contradiction obéit elle-même à la loi de la contradiction.
On pourrait ici penser qu’une loi est un principe et n’obéit pas à ce qui s’applique dans les faits. Mais la loi de la contradiction existe par la matière et non pas virtuellement. Il n’y a pas de matière sans mouvement et inversement ; il n’y a pas de contradiction sans matière et inversement.
Il semblerait bien alors qu’il faille dire que l’Univers lui-même est contradictoire. Seulement, ce qui en découlerait serait que l’Univers ne serait pas un, mais deux, ou double et, comme chaque aspect obéit à la loi de la contradiction, on aurait alors une infinité de contradictions et donc plus d’Univers mais une infinité de bouts d’Univers, c’est-à-dire plus d’Univers du tout.
Il y aurait un moyen simple, de fait, pour se sortir de cette question : il suffirait de faire appeler à Friedrich Engels qui a posé comme faisant partie de la loi de la contradiction la contradiction entre quantité et qualité. On pourrait alors dire que les « bouts » de l’Univers se rassembleraient quantitativement pour effectuer un saut qualitatif.
On sait pourtant que selon Mao Zedong, la contradiction entre quantité et qualité relève de la contradiction elle-même. Il faut donc, si Mao Zedong a raison, chercher une autre solution.
Celle-ci nous est fournie par Mao Zedong lui-même. Nous savons qu’il a justement rejeté le principe de négation de la négation. C’était une nécessité si l’on comprend que la loi de la contradiction est par définition porteuse de la contradiction en elle-même.
Si l’on dit en effet que la loi de la contradiction est l’Univers mais que cet Univers n’est pas contradictoire, alors il faudrait chercher en dehors de lui-même la source de cette contradiction. Cela serait revenir à l’idéalisme et à la nécessité de Dieu pour « démarrer » l’Univers.
Il faut donc que l’Univers ait en lui la contradiction, que la contradiction trouve sa source en elle-même. C’est bien le cas et sa contradiction s’exprime sous la forme de la matière. L’Univers en tant que matière est l’expression de la contradiction de la contradiction avec elle-même, de l’espace avec lui-même, produisant le mouvement et partant de là, le temps.
S’il y avait la négation de la négation, alors la contradiction serait la négation d’elle-même ; on aurait des contradictions qui se produiraient dans des conditions données, mais sans que l’on en connaisse la substance. Elles seraient éparpillées, sans base, tout se contredisant sans progrès, sans sens.
Il est frappant de voir ici comment les pseudo-marxistes veulent bien reconnaître les contradictions sociales, mais sans chercher à comprendre la nature de la contradiction. Le réformisme les appelle inévitablement, les happant intellectuellement et culturellement, parce qu’ils ne font au mieux que constater la contradiction dans le temps, à un moment donné, au lieu de la saisir dans son universalité, à travers une contradiction particulière.
En ce sens, l’Univers est la contradiction elle-même, existant par la matière comme produit de sa propre nature, indissolublement lié à la matière comme réalité elle-même. Voilà pourquoi la matière est infinie et éternelle, absolument inépuisable : cela tient à la nature contradictoire de l’Univers lui-même.
Voilà pourquoi la vie aboutit à la mort : le mouvement est en contradiction avec lui-même, avançant lui-même de manière dialectique.
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