Il est nécessaire de considérer que, à partir de 1952, l’URSS a basculé dans le révisionnisme. Les raisons arguant en la faveur de cette thèse sont :
– la modification de la définition du Parti – qui n’est plus le parti de la classe ouvrière ;
– l’accentuation pragmatique sur une centralisation collégiale pour rendre plus aisé la gestion du développement des forces productives ;
– l’abandon du principe de direction centralisée par un dirigeant servant de guide ;
– la tendance à considérer le bellicisme impérialiste comme pouvant être unilatéralement contrecarré et même confiné ;
– la considération que la construction du socialisme en URSS était terminée ;
– l’infiltration au plus haut niveau des dirigeants ensuite ouvertement révisionnistes.
De manière formelle, c’est le XXe congrès qui liquidera ouvertement la dimension socialiste. Cependant, c’est le XIXe congrès qui détermine ce qui aboutit justement au XXe congrès.
Il est vrai que, si le XXe congrès avait été révolutionnaire, il aurait porté une simple rectification et non pas une autocritique. Le fait que cela ne soit pas le cas montre bien qu’il n’est pas possible de considérer que le XIXe congrès ait eu une autre nature que problématique.
Le fait que Staline soit mort en 1953 n’est pas non plus un argument, car le XIXe congrès met celui-ci de côté dans la hiérarchie du Parti, de par la « collégialité » de la direction. En fait, par le XIXe congrès, Staline est déjà mis de côté et il a lui-même participé à ce processus qu’il a interprété, malheureusement, comme une passation à une nouvelle génération devant simplement « maintenir le cap ».