[Mai 1968.]
La pensée de Mao est le marxisme-léninisme de notre époque parce qu’elle constitue le bilan et la synthèse de l’expérience d’un siècle de lutte du mouvement ouvrier.
Elle montre comment la lutte de classe acharnée entre prolétariat et bourgeoisie se traduit par la lutte entre deux conceptions du monde, la conception bourgeoise du monde, fondée sur l’individualisme et l’égoïsme, et la conception prolétarienne du monde, fondée sur le dévouement à la cause du peuple.
Cette lutte de classe se reflète dans chaque esprit.
C’est pourquoi un révolutionnaire prolétarien doit être, comme le dit LIN PIAO, à la fois une cible et un moteur de la révolution.
Nous devons faire la révolution, abattre la bourgeoisie et le capital, construire une société socialiste.
Mais il nous faut pour cela nous révolutionnariser nous-mêmes, abattre la conception bourgeoise du monde et implanter l’idéologie de » Servir le Peuple « .
Sinon, en effet, nous ne pourrons pas gagner la confiance des masses de notre pays, nous ne pourrons pas lutter avec fermeté et clairvoyance, nous deviendrons de faux révolutionnaires, de faux communistes.
Si ce n’est pas l’idéologie de » Servir le Peuple « , si ce n’est pas la théorie de la lutte de classe, si ce n’est pas la pensée de Mao, qui nous guident, ce sera l’idéologie révisionniste, bureaucratique et arriviste, ce sera la théorie de la collaboration de classe, ce sera la conception bourgeoise du monde qui nous guideront.
Le peuple a besoin de communistes de type nouveau, entièrement dévoués au peuple, inflexibles sur les principes, révolutionnaires et étroitement liés aux larges masses, des communistes armés de la pensée de MAO TSETOUNG.
C’est là notre tâche principale : » former, dans un but réfléchi, des milliers et des milliers de cadres et des centaines d’excellents dirigeants des masses.
Ces cadres et ces dirigeants doivent s’assimiler le marxisme-léninisme, avoir de la clairvoyance politique, de la compétence dans le travail, être pénétrés de l’esprit de sacrifice, capables de résoudre les problèmes par eux-mêmes, inébranlables devant les difficultés et entièrement dévoués à la nation, à leur classe et au Parti « …
1° La trahison des directions syndicales a obligé la classe ouvrière à reprendre le travail. Mais la lutte continue, sous d’autres formes, contre le capital et les traîtres.
Les syndicalistes prolétariens et les communistes doivent également continuer la lutte sous d’autres formes. Les conditions sont excellentes.
A partir des leçons du mouvement gréviste de masse, d’énormes possibilités d’organisation de la gauche prolétarienne s’ouvrent.
Assemblées dans les ateliers, à tous les niveaux, pour faire le bilan de la grève, pour demander des comptes à tous les délégués, pour balayer les traîtres, pour obliger les indécis à se mettre sous le contrôle des masses.
Renforcement de la CGT de luttes de classe, organisation à la base des syndicalistes prolétariens de la CGT.
Lutte pied à pied contre l’offensive patronale, pour que ça ne redevienne pas comme avant, pour que l’immense capital de lutte accumulé ne dorme pas : contre les cadences, la répression, les salaires – nouveaux cahiers de revendications.
Action pour l’unité syndicale sur la base de lutte de classe, pour le travail en commun avec les militants résolus des autres syndicats.
Propagande pour le Front Populaire, large débat sur le projet de programme de Front Populaire.
Les camarades ouvriers doivent être sur l’initiative.
Il faut faire connaître aux masses la ligne du syndicalisme prolétarien (par tract, journaux), afin que tous ceux qui sont conscients de la trahison de la direction de la CGT se regroupent autour de notre drapeau.
Ils concentreront leurs attaques sur les délégués pourris en accentuant les contradictions entre eux et les cadres intermédiaires (délégués passifs, indécis, militants attachés aux vieilles traditions); ils uniront à eux tous ceux qui peuvent être unis en étant partout et toujours les meilleurs serviteurs du peuple, les vrais dirigeants.
2° Seuls des vrais communistes, armés de la pensée de Mao, peuvent correctement remplir ces tâches.
La condition d’un travail correct dans l’usine c’est l’existence d’un noyau communiste, étudiant la pensée de MAO en fonction des problèmes à résoudre, ayant une vue politique claire, pratiquant un style de travail fondé sur la critique, l’autocritique l’enquête.
Beaucoup de camarades se sont spontanément regroupés sur la ligne de syndicalisme prolétarien au cours des grèves.
Mais les tâches d’organisation communiste ont été souvent négligées.
Or dans tout syndicat la lutte est constante entre le prolétariat et la bourgeoisie pour en prendre la direction.
Si ce n’est pas la pensée de Mao Tsétoung qui dirige la CGT, ce sera le révisionnisme moderne.
Si ce ne sont pas les ouvriers /communistes qui dirigent la gauche prolétarienne, cette gauche prolétarienne ne balaiera pas radicalement la direction des révisionnistes dans le syndicat.
3° Seul un noyau communiste pourra organiser la lutte dans l’usine, pratiquer la ligne de masse, élaborer une tactique, faire une propagande correcte.
Ce noyau changera au cours de la lutte, mais il faut qu’il se constitue le plus vite possible, il faut que s’opère la fusion entre le marxisme-léninisme, la pensée de Mao, et les éléments les plus avancés du prolétariat.
En effet, notre ligne dans le syndicat déterminée par une ligne politique plus générale : comment diriger la révolution populaire, comment mener le combat de la classe ouvrière et du Peuple.
Pour avoir une tactique syndicale juste, il faut pouvoir expliquer pourquoi les à-géants CGT ont trahi (nature du révisionnisme), pourquoi le parlementarisme est une duperie (problème de la prise du pouvoir), pourquoi il faut s’organiser (relation entre parti et syndicat), etc.
De plus, un style de travail correct, un style de travail communiste, ne s’improvise pas : sans étude, sans enquête, sans critique et autocritique, les communistes ne pourront jamais organiser les masses et leur donner l’exemple Sur tous ces points, les GTC établiraient eux-mêmes un plan d’étude progressif.
4° L’existence de plusieurs centaines de noyaux communistes dans les usines, qui est possible dès aujourd’hui, permettra seule l’élaboration d’une tactique de lutte dans les usines et dans la CGT à l’échelle nationale.
Seuls les communistes dans les usines peuvent en effet recueillir les idées des masses ouvrières et les systématiser.
L’appel des syndicalistes prolétariens ne fixe qu’un cadre général; il faut une ligne commune d’action contre le patronat, dans la CGT, pour les rapports avec les autres centrales.
Cette ligne commune doit être élaborée par les communistes. Dès que les noyaux de communistes se seront renforcés à travers toute la France, dès que la pensée de Mao constituera leur bien commun, une réunion centrale permettra de constituer un groupe dirigeant d’ouvriers communistes et de mettre au point une tactique unifiée, et des textes d’orientation et de propagande.
5° L’existence de noyaux communistes est aussi vitale pour assurer une propagande politique dans l’usine.
En effet, le travail syndical n’est qu’un aspect du travail communiste, ce n’est qu’une des armes de la révolution.
Les masses veulent savoir ce qu’est le socialisme : il faut leur expliquer ce qu’es la Chine rouge, et la Révolution Culturelle, pourquoi le PCF a dégénéré, pourquoi l’URSS a changé de camp : il faut leur expliquer ce qu’est le révisionnisme, et le retour au capitalisme.
Elles veulent savoir comment répondre à la répression du capital, comment établir un gouvernement populaire : il leur expliquer ce qu’est la révolte populaire et le front populaire, comment unir le peuple autour de la classe ouvrière, quelles seront les étapes de notre révolution.
Il faut donc que les ouvriers communistes puissent répondre à ces besoins des masses, il faut qu’ils s’assimilent expérience historique du prolétariat international et les positions du mouvement communiste international, concentrées dans la pensée de Mao.
6° Les communistes n’ont pas pour seule tâche le travail dans l’usine.
Les communistes savent qu’ils ne libèrent le prolétariat que s’ils libèrent l’humanité tout entière du joug de l’impérialisme, du capitalisme.
Les noyaux d’ouvriers communistes prendront en main les tâches de propagande politique dans toutes les couches du Peuple (paysannerie laborieuse, intellectuels, couches travailleuses) avec l’aide du projet de programme de Front Populaire.
Les jeunes ouvriers participeront activement cet été à la Longue Marche de la Jeunesse.
7° Les communistes du Mouvement de Soutien aux Luttes
du Peuple ont su se lier aux masses et diffuser la ligne de
syndicalisme prolétarien « .
Ils doivent aujourd’hui armer les syndicalistes prolétariens de la pensée de Mao Tsétoung afin que de véritables noyaux communistes puissent à l’intérieur de chaque usine diriger la lutte.
Le travail communiste sur l’usine doit être pris en main par les ouvriers avancés afin de ne pas dépendre des communistes et des étudiants progressistes de l’extérieur.
Les camarades ouvriers, par l’étude du marxisme-léninisme, pourront prendre pleinement la direction de la lutte et mener les ouvriers à la victoire.
Toute passivité, tout opportunisme chez les étudiants et les Comités de soutien, qui retarderaient la diffusion de la pensée de Mao Tsétoung, doivent être combattus énergiquement.
Les syndicalistes prolétariens ont acquis une grande expérience au cours de la lutte, ils ont remporté des succès, et commis des erreurs.
Il leur faut tirer les leçons de cette expérience, l’élever au niveau de la théorie marxiste-léniniste.
Le camarade Mao Tsétoung déclare :
» Ceux qui ont l’expérience du travail doivent se consacrer à l’étude théorique et travailler sérieusement sur les livres : c’est alors seulement qu’ils pourront systématiser leur expérience, la synthétiser et l’élever au niveau de la théorie; ils éviteront ainsi de prendre leur expérience limitée pour une vérité générale et de commettre des erreurs d’ordre empirique. «
En étudiant les citations de Mao Tsétoung les communistes doivent avoir en tête l’instruction de Lin Piao : lier l’étude et l’application.
L’étude des citations de Mao Tsétoung permettra de guider et d’orienter l’étude d’autres textes importants du marxisme-léninisme et du mouvement communiste international, elle permettra de combattre la conception bourgeoise de l’étude, coupée de la pratique et formant des spécialistes bourgeois.
Chaque GTC établira à partir des citations proposées ci-joint, son propre plan d’étude.
En aidant les ouvriers communistes à étudier le marxisme-léninisme, la pensée de Mao Tsétoung, les étudiants marxistes-léninistes se rééduquent eux-mêmes, apprendront à lier la théorie et la pratique et à combattre la suffisance de l’intellectuel bourgeois.
8° La constitution ou le renforcement des noyaux communistes des groupes de travail communistes (GTC), se fera par des réunions d’étude de la pensée de Mao, appliquée aux problèmes concrets de l’usine et aux besoins de la formation et de la propagande idéologique et politique.
Une série de citations et de textes est donc proposée à l’ensemble des GTC. Elle tient compte des besoins immédiats de l’ensemble et doit servir aux discussions.
Ces réunions d’étude doivent se tenir le plus vite possible, et avoir lieu régulièrement, avec des rapports préparés.
Les trois points essentiels à travailler sont :
a) l’union de la théorie et de la pratique, c’est-à-dire l’étude des citations de Mao et des textes du mouvement communistes en fonction de la lutte syndicale et de la propagande politique,
b) un style de travail communiste fondé sur la critique et l’auto-critique : tirer le bilan de toutes les erreurs, en voir la racine politique, critiquer le relâchement, le découragement, l’impatience, le manque de sérieux, l’individualisme et l’égoïsme,
c) une pratique constante de l’enquête, afin d’éliminer le subjectivisme et connaître à tout moment les besoins et l’état d’esprit des masses. Par exemple le travail en direction des immigrés et des femmes a souvent été négligé. Par exemple la position de chaque délégué doit être » étudier avant de porter des jugements ».
9° II nous faut distinguer soigneusement entre le noyau communiste (ou GTC), constitué à partir des syndicalistes prolétariens les plus résolus, et la gauche prolétarienne, que le GTC devra organiser.
Dans une première étape, les comités de soutien aideront les GTC à étudier et à appliquer la pensée de Mao.
Dans une deuxième étape, une conférence réunira des délégués de tous les GTC afin d’élaborer la ligne et de prendre des décisions.
Ainsi sera édifiée la base ouvrière du Parti Communiste Révolutionnaire Prolétarien.
Dans chaque usine où des syndicalistes prolétariens ont été constitués, une future cellule du Parti doit être mise sur pied. C’est la condition d’une direction ouvrière du futur Parti.
Le parti est l’une des trois armes de la révolution; le parti, front uni, armée rouge.
C’est la condition des deux autres armes, car le front uni et l’armée doivent être sous la direction d’un parti communiste, noyau du peuple français.
Ce parti est aujourd’hui une exigence des masses.