[Tract du 7 mai 1968.]
La colère gronde parmi les masses populaires.
Un million de sans-travail. Des salaires de misère. La répression fasciste chez Dassault, Citroën, Simca et dans bien d’autres usines.
Les CRS contre les manifestations d’ouvriers et de paysans au Mans, à Redon, à Caen.
Depuis plusieurs mois, des révoltes populaires ont éclaté contre le patronat et le gaullisme.
Partout, les appareils réformistes, la direction révisionniste du PCF, la direction bureaucratique de la CGT se sont efforcés de briser le mouvement des masses à Rhodiaceta, à Schwartz-Hautmont, à Aluvac, à la Céramique d’Alès, et en bien d’autres endroits.
Mais, de plus en plus, les permanents de la CGT et du PCF sont mis en échec et démasqués par le mouvement des masses.
De plus en plus, les masses prennent conscience de leurs manœuvres visant à briser la lutte de classe dans l’usine, afin de canaliser l’action vers des objectifs réformistes et surtout vers les joutes parlementaires.
A l’occasion des manifestations d’étudiants et de la violente répression policière, une poussée populaire est apparue dans la rue : lundi et surtout mardi des ouvriers, des jeunes travailleurs sont venus manifester dans la rue avec les étudiants.
Cette participation des ouvriers reflète la colère qui gronde, parmi les larges masses de la classe ouvrière contre le gaullisme, régime de chômage et de misère, et le révisionnisme, appareil réactionnaire de démobilisation des masses.
Les masses veulent lutter contre le gaullisme.
Sur la question des manifestations de rue, de leurs mots d’ordre et de leur parcours, il faut désormais engager la lutte contre les obstacles que tentent d’opposer les réformistes, aider les masses à les rompre et à se frayer une voie vers la lutte révolutionnaire de classe.
Trois forces réactionnaires se sont liguées pour réprimer ou freiner le mouvement révolutionnaire des masses.
Le gaullisme lance, en assauts répétés ses troupes d’agression contre la population, les étudiants, les ouvriers.
La Social-Démocratie (PSU, SFIO, trotskistes, bureau de l’UNEF) a, très tôt, tenté de tirer parti du mouvement des étudiants.
Elle a pour objectifs de maintenir les étudiants isolés de la classe ouvrière et de limiter le mouvement à des objectifs réformistes : » réformes de structure » à l’université, débouchés pour les jeunes cadres, etc.
Ces objectifs sont reflétés par la ligne politique réactionnaire suivie ces derniers jours par le bureau de l’UNEF : maintenir à tout prix les étudiants au quartier latin; limiter les mots d’ordre à de dérisoires revendications étudiantes, incapables d’unir avec les étudiants de larges masses d’ouvriers et de paysans.
Les révisionnistes du PCF et de la direction de la CGT ont d’abord brutalement attaqué le mouvement étudiant démasquant ainsi leur véritable nature contre-révolutionnaire.
La colère des masses a explosé contre ces traîtres, complices de la police.
Affolés, ils ont battu quelque peu en retraite et se sont ralliés à l’opération de leurs amis sociaux-démocrates : limiter les objectifs du mouvement aux trois points du bureau de l’UNEF.
Ainsi les révisionnistes prétendent que les ouvriers descendent dans la rue pour les libertés universitaires.
C’est faux : les ouvriers descendent dans la rue parce qu’ils veulent se battre contre le gaullisme, régime de chômage et de misère, parce qu’ils veulent en finir avec la répression.
Un seul drapeau peut unir les larges masses des ouvriers, des paysans pauvres et des étudiants :
-le renversement du gaullisme,
-la conquête de la liberté pour les larges masses populaires, la dictature sur les exploiteurs.
Balayons les mots d’ordre réformistes, purement universitaires, et les petits groupes révisionnistes et sociaux-démocrates qui se liguent pour tenter de nous barrer la voie des masses populaires, la voie de la révolution !
Quittons les quartiers bourgeois où nous n’avons que faire. Allons aux usines et aux quartiers populaires nous unir aux ouvriers.
A BAS LE GAULLISME!
LIBERTE POUR LES MASSES POPULAIRES!
UJC (m-l), Cercles » Servir le Peuple «
mardi 7 mai 1968