décembre 1992
1. Presentation
Récemment les GRAPO, profitant la trève olympique, ont tenu une importante réunion laquelle, comme il se passe dans les situations de clandestinité rigoureuse, n’est pas arrivé à la connaissance du grand public. Pourtant, nous n’entrerons pas ici dans les détails de son deroulement parce que nous pensons qu’il n’est ni le moment ni le lieu les plus adéquats pour cela.
Nous le laisserons donc pour une meilleure occasion afin de ne pas dévier l’attention du lecteur du document ou, sous le titre de « Un bilan nécessaire« , se sont concrétisées leurs conclusions.
Depuis longtemps, les GRAPO ne réalisaient pas une analyse de leurs expériences. On peut donc dire que la parution de ce document prend ainsi tout son sens véritable et son importance.
Il y recueille, synthétise et expose, sous un point de vue autocritique, sans aucune réserve, tout le processus de lutte développé de leurs premières actions à nous jours, s’arrêtant particulièrement dans l’étape la plus récente, sur laquelle on y fait un exposé assez complet.
Il est possible que plus d’un soit surpris devant les révélations faites dans « Un bilan nécessaire« , les unes sur des faits connues et les autres sur des faits n’étant pas si connus.
Il nous a semblé une excellente idée parce qu’elle apporte un point de vue plus large de l’activité déployée dernièrement. Nous partons du principe que ces révélations ne sont plus aucun secret pour les forces répressives, comme le document même laisse entrevoir, ni elles renferment aucun danger pour la sécurité de l’Organisation ni du mouvement de résistance.
Il nous paraît également adéquate l’inclusion, en guise d’appendice (1), d’une sélection de textes des GRAPO (sauf l’extrait de « Entre deux feux » que cette Organisation se rallie entièrement à lui) devant être d’une grande aide pour comprendre leur trajectoire et leur buts révolutionnaires.
Parmi les textes ressortent les premiers communiqués et d’autres écrits de la période initiale, sans doute le moins connue de la part des générations les plus jeunes. D’ailleurs, il faut souligner que la plupart des documents ont dû être résumés pour ne pas faire le recueil trop encombrant.
Si quelques-une se questionnaient si les GRAPO ont été ou pas définitivement « désarticulés » ils trouveront la reponse dans ce livre. Après la proclamer autant de fois, l’histoire des « mystérieuses apparitions et disparitions », élaborée par la propagande officielle pour dissimuler l’échec de sa stratégie répressive, est devenue la plus grand fiasco du régime dans son acharnement pour dénaturer et anéantir le nouveau mouvement de résistance qui se développe en Espagne.
2. Un bilan necessaire
Dix-sept ans se sont écoulés dès que le 18 juillet 1976 notre Organisation, les Groupes de Résistance Antifasciste Premier Octobre (GRAPO) se fait connaître avec un communiqué revendiquant plus d’une dizaine d’actions armées dirigées contre l’Etat fasciste espagnol. Bien que la réforme politique du régime n’eût commencé, on annonçait déjà « l’ouverture » par où devraient entrer peu après tous les partis et groupes politiques de la gauche soumise.
Depuis ces dates, déjà lointaines, la vie politique et sociale a enduré plusieurs avatars et notre Organisation n’y a jamais cessé d’intervenir avec de nombreuses actions armées: quelques fois, pour faire face a la répression et à la terreur fasciste de l’Etat; d’autres fois, pour dénoncer les manigances et les manœuvres politiques du gouvernement et des partis politiques; encore des fois pour appuyer aux masses dans leurs luttes ou bien pour procurer notre renforcement.
Comme de bien entendu, au cours de cette longue lutte, l’Organisation a reçu aussi les coups de l’ennemi assez souvent. On a commis des erreurs (quelques-unes très graves), on a été quelques fois harcelés.
Et encore et dans les pires conditions, l’Organisation s’est maintenue toujours dans la brèche; nos militants, soit dans la rue, soit aux commissariats ou soit dans les cellules d’isolément, ils ont fait honneur à leur engagement révolutionnaire et ils ont su transformer la faiblesse organique et militaire en une victoire politique et moral permanente. En général, on peut dire que les GRAPO ont accompli résolument et courageusement les tâches fixées comme partie intégrante du mouvement de résistance populaire, et ils ont supporté les coups répressifs de l’Etat.
Quel outre bilan peut-on faire de toutes ces années de lutte armée révolutionnaire? L’Organisation, a-t-elle été « mise en déroute » ou est-elle peut-être en processus « d’extinction » comme assurent les porte-paroles du régime?
Notre propre activité s’occupe de le démentir tous les jours, ce qui démontre, en outre, deux choses: primo, la justesse de la lutte armée de résistance; et secundo, que les conditions générales la fassent surgir non seulement ne se sont pas modifiées, mais elles la font de plus en plus nécessaire.
C’est le développement de ces conditions mêmes (l’aggravation de la crise économique et politique du régime et l’accentuation de ses traits fascistes, ainsi que l’augmentation du mécontentement et de la lutte populaire, etc.) uni à la nouvelle situation crée ce qui nous exige maintenant faire halte pour analyser les expériences de toutes ces années de lutte, pour voir avec le maximum de clarté possible la perspective et pour élaborer de nouveaux projets de combat.
3. Affonter le fascisme
Au début, il y avait la pratique. On peut considérer que nous fûmes poussés prendre les armes par la necessité d’affronter le fascisme au moment où cet ennemi de tout le peuple prétendait se perpétuer en faisant appel, comme il l’a toujours fait, à la répression et au terrorisme ouvert. Certes, les conditions n’etaient pas déjà les mêmes d’autres époques antérieures. Le régimen avait épouisé ses posibilités dans ce domaine. Evidemment, nous avions une idée très nébuleuse sur ce sujet.
Nous nous sentions surtout solidaires avec les victimes de la répression; quelques fois nous fûmes aussi le but direct de la répression, mais nous ne savions pas comment l’affronter. La charlatanerie dominante aux milieux de la gauche la plus « radicale » nous attristait et, nous mêmes, nous nous y voyions impuissants et extraordinairement limités par la faiblesse de l’Organisation et par la pénurie de moyens matériels.
En sorte qu’il n’y eût rien d’autre à faire qu’aller au combat avec ce que nous avions: quelques pistolets, des matraques, des marteaux, etc. Nous devions arracher des mains de l’ennemi les armes que nous avions besoin.
Dans le cadre de la théorie politique, nous ne disposions pas d’un arsenal meilleur. Nous avions compris les idées de Lénine sur la lutte armée et l’insurrection. Nous avions aussie quelques connaisances des théories militaires de Mao et des expériences guérilleras des mouvements de libération nationale des colonies, mais les unes et les autres étaient insuffisantes ou peu aptes pour notre pays.
Que faire? C’etait la question que nous nous faisions tous les jours.
Le principe de la lutte armée révolutionnaire pour prendre le pouvoir était intouchable pour nous. Mais, comment l’appliquer ici et maintenant, de manière qu’il ne se retourne contre l’Organisation elle-même? D’ailleurs, comment conjuguer ce principe à la pratique du mouvement de masses, lorsque la répression faisait-elle des ravages dans la volonté de lutte et dans le moral de beaucoup de gens? Comment affronter la répression?
Celles-ci furent quelques-unes des nombreuses questions que nous nous faisions alors. De toute façon, le passage à la résistance armée nous l’avions déjà fait et donc, beaucoup de nos méditations furent vite éclaircies.
4. La naissance de l’organisation
Arriver à comprendre que, de nos jours, il ne serait pas grâce aux votes, ni avec les moyens pacifiques et parlamentaires comment nous allions pouvoir faire face à la répression fasciste et, encore moins, contribuer au renversement de l’Etat capitaliste, mais que cela serait seulement possible grâce à la lutte politique de résistance, y comprise la lutte armée, il a supposé un pas d’énorme portée, nous amenant trés tôt à faire un autre également important: celui de l’organisation.
Pour pratiquer la lutte armée révolutionnaire, in ne suffit pas la conscience de sa néccesité historique; il ne suffit pas non plus la volonté, l’enthousiasme et le dévouement désintéresée. Nous avions tout cela abondamment.
Mais une organisation bien structurée, centralisée et avec une discipline de fer nous manquait. Pour nous, il était évident déjà à cette époque-là, que se lancer au combat manquant de cette organisation nous aboutirait à l’aventurisme et à gaspiller nos énergies dans une lutte inégale contre les forces répressives de l’Etat. Pour cela nous y sommes mis immédiatement au travail dès l’instant que nous avons mené à bien les premières actions.
Dans ce travail nous avons compté à chaque instant sur l’aide et l’expérience que nous procura le PCE(r) (2) et quelques-uns de ses militants les plus qualifiés.
En réalité, le Parti fur celui qui assuma la responsabilité de créer l’Organisation, quand il prit la décision, après la célébration de son Congrès reconstitutif en juin 1975, de séparer de sa structure organique à la « section technique », laquelle était alors menée par Cerdan Calixto, Abelardo Collazo, Hierro Chomón et d’autres militants, devenant le premier noyau dirigeant de l’Organisation.
Ce centre avait recommandé la mission de créer une véritable Organisation militaire « encadrant le plus grand nombre possible de combattants anti-fascistes, formant ses propres cadres (ne devant pas être nécessairement de membres du Parti ni professer l’idéologie communiste); en outre, on exigeait que l’Organisation agirait dorénavant de façon autonome du Parti et qu’elle adopterait ses propres décissions » (3).
Avec cette résolution, on peut dire que les GRAPO furent, en fait, constitués comme une organisation armée révolutionnaire indépendente. Néanmoins, le PCE(r) plaida toujours et procura maintenir la rélation politique la plus étroite avec nous.
Deux mois plus tard, le 21 août 1975, l’Organisation décide mener à bien les premières actions armées, exécutant deux gardes civiles aux alentours du cynodrome à Madrid. L’opératif suivant, nous l’avons réalisé le premier octobre 1975. Ce jour-là, aussi à Madrid, nous avons exécuté quatre numéros de la police armée comme représaille pour les exécutions que ce même corps répressif avait perpetré quelques jours avant (le 27 septembre).
Il se passait, rappelons-nous, en même temps où un acte d’affirmation fasciste se représentait sur la place d’Oriente; un acte prédicé par Franco et ses acolytes. Il y a ceux qui assurent que Franco rentra alors au coma.
Celles-ci et d’autres nombreuses actions armées menées par notre Organisation contre les forces répressives et contre les institutions du régime fasciste eurent un énorme retentissement et supposèrent une grande victoire politique et militaire. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque le régime de l’oligarchie financière se trouvait harcelé partout et qu’il essayait de prendre l’initiative montrant une position de « force ». Il y devait contribuer les exécutions, la terreur déchaînée parmi les masses et des actes comme celui de la place d’Oriente.
En même temps, le régime essayait d’inculquer parmi les travailleurs l’idée de que toute résistance étaient inutile. Bien entendu, nous ne pouvons pas savoir ce qu’il serait arrivé sans les actions que nous avons alors mené à bien, mais nous assurons qu’avec ces actions disparurent définitivement les illusions de maintenir plus de temps débout la terreur ouverte, et nous sommes bien plus sûrs de la démonstration, nette et concluante que, de nôtre part, nous n’allions pas permettre qu’ils furent toujours à assassiner et à massacrer les gens avec une totale impunité.
5. Quelques conclusions de caractere théorique
Après ces premiers combats et ceux qui s’ensuivent au cours de la réforme (4), l’Organisation tira quelques conclusions de type théorique.
Le fait d’avoir demandé depuis le début sa capacité et sa décision dans la lutte deviendrait un facteur d’énorme importance politique, bien plus si nous prenons en considération le moment si crucial que la vie du pays franchissait: les GRAPO font irruption juste au moment où le régime essayait s’étouffer en sang les aspirations de liberté et d’une vie meilleure des masses populaires, et leurs actions parviennent non seulement à arrêter la terreur fasciste, mais elles supposent un grand encouragement permettant aux travailleurs de poursuivre la lutte et d’arracher quelques améliorations politiques au système.
C’est ainsi que, dès le début de la réforme commencèrent à se combiner les actions armées de la guérilla avec le mouvement de masses ce qui, uni à l’activité générale du Parti prolétarien, constitue le trait le plus remarquable du nouveau mouvement de résistance populaire apparaissant en Espagne.
Analysant ces importantes expériences, notre Organisation souligne comme charpente fondamentale de sa ligne politico-militaire, cette liaison qui existe, en fait, entre le mouvement populaire et la lutte armée.
Bien plus, nous pouvons dire qu’autant cette expérience-là que celle que nous avons accumulée dans la longue lutte que nous livrons depuis lors, nous a pourvu de la certitude absolu sur la nécessité que la lutte armée et les mouvements des masses doivent marcher ensemble pour arracher des concessions et pouvoir renverser finalement le fascisme et le monopolisme.
Seulement ainsi, comme la pratique l’a démontré, nous serons invincibles. Sinon, on n’obtiendra rien et nous serons maintes et maintes fois trompés et massacrés par les patrons de toujours.
Malgré son importance, il ne suffit pas cette seule relation. Outre cela, il est indispensable d’avoir une vision nette de la situation générale à chaque instant de savoir bien mesurer nos forces et de signaler précisément nos tâches et buts.
Sur ce sujet, il importe insister que la guérilla, comme telle, elle no doit pas se proposer atteindre d’autres objectifs, donc l’étape actuelle de lutte, que ceux d’accumuler des forces et d’affaiblir celles de l’ennemi, ainsi que contribuer à créer toutes les autres conditions (politiques, économiques, organiques, etc.) facilitant l’extension et le renforcement du mouvement de résistance populaire.
Quant à sa stratégie, aux phases que franchit la lutte et à la l’exposé militaire, nous avons très tôt compris la nécessité d’adapter la conception de la guerre populaire prolongée aux conditions de notre pays. Cela implique suivre une ligne de défensive stratégique dans cette première étape, pour passer ensuite, quand les conditions se modifieront à une seconde étape d’offensive stratégique ou insurrectionnelle.
Dans le « Programme-Manuel du guérillero » élaboré par notre Organisation, cet important problème de la théorie militaire figure ainsi exposé: « Conformément aux conditions diverses, le changement dans la corrélation de forces et conformément à la technique et à l’art militaire, la stratégie de la guerre populaire prolongée comprend autant la défensive que l’offensive stratégique ».
« Actuellement il existe un déséquilibre de forces à la faveur de la réaction. Les forces populaires partent d’une position d’inferiorité et, pour cela, elles se voient obligées à maintenir une lutte de stratégie défensive. Mais comme elles sont porteuses de tout le neuf et qu’elles luttent pour une cause juste et progressiste, elles se renforcent au cours de la guerre et trouveront un large soutien.
Par contre, les forces réactionnaires partent d’une position de supériorité. Mais comme elles sont porteuses de tout le vieux et déjà caduc et qu’elles défendent une cause injuste, elles s’affaibliront et resteront isolées, jusqu’à la fin ou produise un nouveau déséquilibre, seul que cette fois à la faveur des forces populaires. Ainsi pourront celles-ci passer à l’offensive stratégique pour anéantir dans un délai de temps relativement court, aux forces principales de l’ennemi et pour introduire un régime populaire ».
6. Apprendre des erreurs
A la fin de 1976 on produit en Espagne un accroissement des antagonismes et des luttes sociales. Le régime se trouve entièrement isolé et s’écroule partout; c’est pourquoi, étant en danger son maintien même, l’oligarchie financière décide finalement d’entreprendre la réforme politique. Bref, la réforme n’a supposé une outre chose que l’intronisation du Borbón Juan Carlos et la modernisation de l’appareil bureaucratico-répressif de l’Etat, ce qui a été possible grâce à l’activité collaboration des carrillistes (5) et socialfascistes du PSOE.
Avec l’incorporation de ces individus au système, le régime crée par Franco acquiert une teinture de légitimité « démocratique ». Mais il n’y devrait pas changer la nature monopoliste, fasciste et impérialiste, profondément réactionnaire, de l’Etat espagnol. C’est ainsi que le résumait Suárez même (falangista au dernière moment, exécuteur de la réforme): « On réforme ce qu’on veut conserver ». Dans ce but, ils démarrèrent la farce du référendum.
Pour dénoncer cette monoeuvre politique continuatrice et obliger au gouvernement à faire des concessions véritables aux masses populaires et à leurs organisations démocratico-populaires, les GRAPO projetèrent mener à bien, de façon simultanée « l’Opération Papier » et « l’Opération Cromo ».
La première consista en attaquer avec des charges explosives le principal moyen de propagande du régime, la télévision. La seconde, commencé en décembre 1976, fut l’un des opératifs les plus complexes et ambitieux accomplie jusqu’alors par notre Organisation.
Le principal but cherché était la libération des prisonniers et la dénonce de la mascarade plébiscitaire. Dès le début les GRAPO firent un appel à l’action et à l’unité populaire contre la grosse escroquerie politique qu’essayaient de consommer les instances officielles en accord avec les politiciens de la prétendue « opposition ».
En ce sens, on doit signaler que l’utilisation des armes pour la libération des prisonniers politiques en combinaison avec les mobilisations des masses se déroulant depuis quelque temps par tout le pays, établissait un précédent dans ce genre de lutte.
La première phase de « l’Opération Cromo », c’est-à-dire, autant la prise du Président du Conseil d’Etat, l’oligarchie et financier Oriol, que celle du Lieutenant Général Villaescusa, Président à la fois de la Cour Supérieure de Justice Militaire, elle est effectué avec une totale précision. Il arriva ensuite, au cours de la même, qu’on commença à révéler les faiblesses et les carences que devrait résoudre notre Organisation dans son affrontement contre l’appareil répressif de l’Etat.
Les tenants et aboutissants de cette opération, laquelle s’est prolongée durant deux mois, ainsi que son dénouement, sont déjà connus: le 11 février la police réussit à arrêter le commando qui surveillait les prisonniers et à se faire avec un important butin de guerre.
Mais ce qui supposa un coup plus grand pour l’Organisation, ce fut l’arrestation de la plupart de la Direction. Peu après, nous attribuerions la cause de cet échec au mauvais fonctionnement et aussi, bien que moins, à une conception erronée très étendue alors dans l’Organisation, conduisant à sous-estimer au plan tactique à l’ennemi.
Les succès nous avait enivré et cela fit de baisser la garde au moment où nous avions plus besoin de nous maintenir sur nos gardes: manque de direction, distribution incorrecte des forces disponibles, relation incorrecte entre la tâche principale (la surveillance des prisonniers) et les tâches secondaires (comme la réponse aux assassinats multiples d’Atocha).
Nous pouvons ainsi résumer les erreurs principales commises. D’ailleurs la série d’arrestations suivant au dénouement de « l’Opération Cromo » mit en évidence un relâchement général de la discipline et une détérioration des rapports entre les militants, motivée fondamentalement par le mauvais fonctionnement.
Nous avons alors analysé tous ces problèmes et nous y avons cherché une juste solution. Avant tout ou devait établir une stricte division du travail et une nette délimitation des responsabilités dans l’ensemble de l’Organisation, dans chaque section et dans chaque groupe.
Particulièrement, le Commando Central devrait assumer sa fonction de façon responsable, sans abandonner nullement son devoir. Sur cette base, on devait compartimenter le travail en sorte qu’aucun militant, même pas les responsables pussent connaître plus de données et d’informations que celles qu’ils eussent besoin pour leur travail.
Ensuite on devrait rétablir la discipline et la confiance réciproques sur la base de la discussion ouverte et franche de tous les enseignements les plus importants que nous avons tiré de cette étape, c’est pourquoi ses résultats ne pouvaient être que ceux de renforcer l’esprit combatif et de tirer le plus grand rendement de tous et de chacun. Cela nous a permis aussi de réussir et de préserver une partie de l’Organisation, même dans les pires conditions de « siège et anéantissement ».
7. Rompre le siege, vaincre la guerre psychologique
De même que la formation du Commando Central marque le commencement de l’étape constitutive de l’Organisation, son arrestation, autant par les conditions concrètes où elle s’est produite que par la nouvelle situation crée dans l’Organisation, marquerait la fin de cette étape et le commencement d’autre étape différente.
Jusqu’ici nous pouvons dire que l’un des objectifs que nous nous avions marqué, celui de démontrer qu’on pouvait combattre au fascisme avec les armes aux mains, ils s’étaient accompli pour l’essentiel. Maintenant il manquait démontrer qu’on pouvait continuer à résister, jusqu’à ouvrir une brèche par où faire irruption le mouvement révolutionnaire des masses. Celui-ci va être notre principal objectif pendant cette étape nouvelle et difficile.
Avec l’arrestation de la plupart de la Direction des GRAPO et la destruction d’une grand partie de sa capacité opérative, on nous crée une situation de faiblesse extrême. Nous continuons à combattre mais, à partir de ce moment-là, nous commençons a perdre l’initiative.
Nous n’accumulons pas déjà de forces, mais nous en perdons; nous faisons des projets mais la plupart du temps nous nous voyons impuissants pour les accomplir. Cette situation critique s’aggraverait bien plus avec l’arrestation, en octobre 1977, du Comité Central du PCE(r).
La guérilla reste non seulement dépourvue de sa direction militaire, mais aussi de la direction politique et idéologique dont elle a besoin. A cette perte de direction et de capacité opérative on ajoutait un autre facteur défavorable: à partir de là nous ne pouvions déjà compter sur la « désorientation » ou le manque d’information que les forces répressives avaient eu sur nous; dans la pratique, le relatif avantage que cela supposa au début, restait donc annulé.
De façon que cette situation va lui faciliter les choses au moment où, une fois réalisée la farce électorale avec le concours de la gauche « soumise », le régime décide de jeter le gros de ses forces policières sur les GRAPO et le PCE(r).
Cette campagne répressive, unie à la guerre psychologique, va se prolonger tout le long de la période de « passage » à la « démocratie ».
La classe dominante espagnole sait, vue sa largue experience dans la répression du mouvement ouvrier et populaire, que si elle n’arrive pas à décapiter et à annéatir le mouvement révolutionnaire organisé et à couper ses liens avec les masses dans cette première étape, il lui en sera impossible plus tard. Pour cela il emploie toutes ces forces et ses moyens afin de nous détruire le plus tôt possible.
Etant consciente du dur coup qu’ils nous avaient asséné et des encore faibles liens nous unissant aux masses, à la fois qu’ils nous posent un siège policier, ils déploient une campagne venimeuse de désinformation fondée sur les prétendues « origines obscures » de notre Organisation et sur ses « obscurs » et « étranges » buts et objectifs. Dans ce contexte, notre activité révolutionnaire devrait passer sous une pression et un harcèlement continuels.
Comment rompre ce siège? Comment mettre à découvert toutes les mensonges et les bobards inventés par les plumitifs au service du capitalisme? Pour nous il n’a jamais existé aucun doute d’y parvenir seulement continuant le combat et le posant sur le terrain le plus favorable par notre cause, c’est-à-dire, sur le domaine politique.
A cette fin, en octobre 1978, nous avons proposé au gouvernement, avec le PCE(r) et d’autres organisations démocratico-revolutionnaires, le « Programme des Cinq Points » renferment l’exigence de l’épuration de l’Etat des individus fascistes, la libération des prisonniers politiques et l’établissement de libertés authentiques pour tous les partis, en échange de la cessation de l’activité armée.
Cette proposition serait répondue par le gouvernement quelques mois après assassinant Juan Carlos Delgado de Codex y Francisco Javier Martín Eizaguirre, des membres du Comité Central du PCE(r), ainsi que d’autres militants de base su Parti et des GRAPO.
Le régime avait réussi à surmonter les pires moments de la crise politique en même temps qu’il se dotait d’un nouveau arsenal de lois dirigées à réprimer, de façon spéciale, le mouvement de résistance populaire. Tout cela s’est passé à la fois qu’il « arrangeait » son appareil productif et qu’il soumettait les masses ouvrières aux conditions d’exploitation assez semblables à celles de début du siècle.
Néanmoins nous étions conscients que, à la longue, cette politique et sociale devait se produire, nous en étions convaincus, d’ici peu; d’ailleurs, à différence de la période antérieure, cette fois nous comptons sur ce que l’oligarchie espagnole ne pouvait pas avoir la base sociale que lui avaient proportionné les carrillistes, les socialfascistes et les autres éléments de la « gauche », ayant été « brûlés » pendant la réforme.
Devant cette situation générale, et prévoyant son déroulement, les GRAPO ne pouvaient pas entrer dans la dynamique du « coup par coup » où l’ennemi voulait nous mener pour nous saigner et pour nous détruire.
C’est pourquoi on devait avoir posé la réalisation d’actions très sélectives, dirigées contre le organes les plus sensibles de l’Etat, pour accélérer la nouvelle crise qui s’était engendrant et pour permettre de maintenir la bannière de la résistance. L’emploi de cette tactique juste dura une courte période à laquelle ont revenu les exécutions de hauts responsables de la répression, comme le Directeur Général des Prisions, Haddad, et le juge Cruz Cuenca.
Le choix minutieux des buts, uni au choix de meilleur moment pour accomplir les actions, créa du désarroi et une grande inquiétude parmi les partisans du régime: maintes et maintes fois ils avaient proclamé la « décapitation » et la « désarticulation » des GRAPO qu’ils durent finalement, que notre Organisation (comme le fleuve Guadiana) « disparaît et apparaît » y profitant en outre les moments politiques les plus adéquats.
Nous devions continuer à combattre mais a la fois, préserver plus que jamais nos forces. D’abord nous y devions éviter la tentation de rendre coup par coup puisque cela supposait « entrer dans le piège » que l’ennemi nous posait à chaque pas et nous laisser traîner au terrain le plus favorable pour lui. Bien entendu cette réserve ne pouvait pas supposer une position passive ou conservatrice.
La passivité peut seulement mener à la perte de toute initiative, à la démoralisation et finalement, à l’échec, étant donné que, de toute façon, la machine répressive de l’Etat ne cessa jamais de nous poursuivre et de nous attaquer, elle ne cesse jamais d’assassiner, de torturer et d’emprisonner à ceux qui le font face.
D’autre part, il ne faut pas oublier que, dans cette situation-là, nous avons dû attendre aussi, de même que nous l’avons toujours fait, les requêtes quotidiennes de la lutte de classes, malgré être soumis au harcèlement policier et à la pression de la guerre psychologique, ce qui nous a exigé de nouveaux efforts et des sacrifices.
Pendant cette étape, une dizaine de militants furent assassinés par la police et par la garde civile et beaucoup d’autres furent arrêtés et torturés. Ces pertes repercutèrent en la capacité opérative de l’Organisation et lui empêchèrent de fortifier sa Direction et de créer une infrastructure solide. Cette situation s’aggraverait bien plus à la suite de la campagne « cent par un » qu’on essaya d’accomplir pendant le printemps et l’été de 1979 comme réprésaille par les assassinats de quelques dirigeants et militants commis par la police.
L’énoncé de cette campagne fut erroné par deux raisons: primo, ce que nous avons dit ci-dessus (nous ne devons pas nous laisser prendre par les pièges que nous pose l’ennemi) et secundo, les buts que nous voulions atteindre étaient disproportionnés.
Dans la pratique, cela obligea à mettre en cause à toute l’Organisation et à négliger tous les autres aspects de l’activité politico-militaire, y compris la sécurité de la Direction. Bref, on pourrait dire que, même s’il est vrai que nous avions alors un potentiel suffisant pour un développement « normal » des activités, il était de toute évidence insuffisants pour faire la « punition » cherchée et il fut mal employé.
Cette erreur de « calcul » se retournerait très tôt contre nous et l’on pouvait avoir évité puisque, ou lieu de perdre la tête en des moments si critiques, la Direction devrait avoir évalué froidement la situation et ordonné un repli tactique, en attendant le meilleur moment pour entreprendre une offensive en règle permettant notamment de faire payer à l’Etat tous ces crimes, sans exposer, comme on l’a fait, à l’Organisation à subir de nombreuses arrestations.
8. La fuite de la prison de Zamora
Quelques mois après ces arrestations, le 17 décembre 1979, et lorsque le gouvernement de Suárez considérait encore une fois l’Organisation liquidée, on produit la fuite de Zamora de cinq de ces dirigeants les plus remarquables: Cerdán Calixto, Abelardo Collazo, Martín Luna, Hierro Chomón et Brotons Beneyto.
Pourtant, les résultats de cette fuge n’ont pas corréspondu aux énormes expectatives crées, autant dans le mouvement organisé qu’entre de larges secteurs de la population.
L’organisation du Parti et des GRAPO en prision, travaillant ensemble, avaient realisé de gros efforts pour libérer ces cadres et avaient élaboré des projets ambitieux pour eux, avec la certitude qu’ils seraient capables de les accomplir. Mais tous ces espoirs seraient bientôt déçus.
Cela est surtout arrivé par le volontarisme et l’inconscience que quelques-uns démontrèrent, ce qui, difficulta l’adoption de décisions et l’action coordonnée la plupart du temps. Etant donné ces circonstances, il ne fut pas possible non plus leur protéger de la répression afin de garantir la continuité de la Direction.
Tous ces camarades démontrèrent avoir, comme toujours, beaucoup de courage et de héroïsme, mais ils ne surent pas se protéger ni se libérèrent de quelques conceptions et pratiques anciennes, déjà surpassées par le développement de la lutte et l’expérience même de l’Organisation. Ils continuèrent ainsi à faire les choses comme auparavant.
On explique donc que, quelques mois après la fuge, aient été arrêtés Hierro Chomón et Brotons Beneyto, et que Abelardo Collazo ait été assassiné, abattu à tirs para la police. Un an plus tard, Cerdán Calixto fut aussi assassiné. Le seul des fuyards restant en liberté, Juan Martín Luna, sera aussi assassiné en décembre 1982, quelques jours après que les socialfascistes du PSOE gagnent les éléctions générales, répondant ainsi à l’offre d’une trève que notre Organisation avait fait aux nouveaux gouvernants.
Malgré ces pertes énormes pour nous et les erreurs commises, il est juste de considérer que cette étape se solda avec une victoire du mouvement révolutionnaire car, s’il est vrai que le gouvernement suariste(6) avait parvenu à nous frapper fortement plus d’une fois, par contre il n’a pas réussi à supprimer notre activité armée et de dénonce politique et bien moins à nous anéantir, comme il est son objectif.
Au contraire, dans cette dernière étape on produit une augmentation de notre action militaire visée surtout frapper les hautes cadres de l’Armée.
Ces actions (qui se sont payées la vie de deux généraux) avaient le but principal d’obliger l’oligarchie et son Etat à se décanter autour des propositions du « Programme des Cinq Points » faites auparavant par le mouvement, et elles furent, unies aux actions d’ETA et à la lutte des masses secouant le pays partout contre la reconversion et le reste, celles qui finirent d’acculer le gouvernement de Suárez, provoquèrent sa démission, la « vacance du pouvoir » et la tentative de coup d’Etat du 23 février.
Pendent ce temps, on peut dire que non seulement ils ne nous ont pas mis en déroute mais nous avons souvent réussi a leur arracher l’initiative et à approfondir bien plus leur crise. L’impossibilité de nous détruire et leur incapacité pour contenir le mouvement de masses ascendant, ont enfoncé le régime dans un situation de faiblesse bien plus grande que la nôtre.
Nous leur avons aussi gagné une importante bataille de caractère stratégique: d ‘« obscurs » nous sommes devenus « illuminés GRAPO« . Il était évident que la première campagne de la guerre psychologique l’avions gagnée. L’hubard et le mensonge ne peuvent pas se maintenir longtemps. La volonté, l’unité et la fermeté démontrée par nos camarades emprisonnés y avaient contribué de façon décisive.
9. Il n’y a pas de treve
Notre Organisation ne s’est jamais niée à maintenir une trêve permettant d’aborder la solution pacifique de quelques problèmes. De fait, pendent une période, la faiblesse du gouvernement de Suárez et la profonde crise qu’il subissait, nous fit voir la possibilité d’atteindre quelque type d’accord.
De nombreux secteurs du régime, et particulièrement l’Armée, s’y opposaient. C’est pourquoi les contacts maintenus ne furent, de leur part, que de simples sondages. Ils espéraient que nous allions réduire nos exigences politiques, mais sans fermer définitivement les portes.
Les hauts dignitaires de l’Etat avaient déjà constaté notre capacité de résistance; ils savaient qu’ils n’allaient pas pouvoir nous vaincre et bien moins nous soumettre. D’autre part, il était aussi évident pour eux qu’atteindre la trêve dont ils avaient besoin pour sortir de l’impasse, allait leur coûter un haut prix, bien plus si l’on considère que notre Organisation n’allait pas renoncer à aucun de sus projets et objectifs révolutionnaires.
Tout le plus qu’ils pouvaient remporter, c’était un petit répit dans la crise qu’ils subissaient. En échange de leur accorder ce répit, notre Organisation et l’ensemble du mouvement de résistance pouvaient profiter la trêve pour augmenter leurs forces et les disposer mieux afin de recommencer le combat quand le gouvernement rompt les termes, et nous assurions qu’il ne devrait se passer sans y mettre longtemps.
Nous croyons que cette perspective était aussi claire pour eux, pour ce qu’ils décidèrent de faire traîner l’affaire en longueur. Il fut après, avec la « victoire » felipiste (7) aux élections d’octobre 1982, quand il fut évident pour nous dès le premier moment, que la réaction espagnole n’allait pas laisser utiliser les dix célèbres millions de voix pour se refaire de ses défaites politiques et militaires et pour recommencer à nouveau sa croisade contre le mouvement de résistance populaire.
La premier décision prise par les felipistes, à peine arrivés au pouvoir, fut celle d’ordonner l’assassinat du dirigeant de notre Organisation, Juan Martín Luna, et cela bien que comme chacun sait, les GRAPO eussent déclaré une trêve unilatérale afin de leur faciliter l’application du programme de « changement » qu’ils avaient promis. Dès le début il était donc prouvé comment serait leur politique (la même que les putschistes (8) leur avaient dicté), et les illusions étaient donc hors de propos.
Avec la même « décision« , les felipistes se hâtèrent à accomplir les projets de reconversion, l’entrée d’Espagne dans l’OTAN, l’élargissement de la loi anti-terroriste et l’augmentation des fonds de l’Etat réservés à la guerre sale. Toute cette politique antipopulaire devrait trouver très tôt une résistance croissante autant de la part des organisations révolutionnaires que du mouvement des masses, en particulier de la classe ouvrière, ne mettant pas longtemps à se rendre compte de la duperie et de l’escroquerie dont elle avait été objet de la part des socialistes.
Quant a la activité de notre Organisation, cette étape commençant avec l’assassinat de Martín Luna et le règne de la terreur des felipistes, a été postérieurement qualifié par nous comme l’étape « militariste » et comme de bien entendu, elle entraîne très mauvaises conséquences.
L’affaiblissement constant de l’influence du Parti (motivé par les arrestations continuelles et les assassinats de ses militants), et l’incorporation de militants nouveaux arrivant dépourvus d’expérience et avec une formation politique tout juste, préparèrent le terrain pour couver dans nos rangs des habitudes et des idées propres de l’activisme anarchique qui, même si elles ne refusaient pas formellement la direction politique et idéologique du Parti, elles donnaient lieu pour passer outre de ses propositions et recommandations dans la pratique.
Dès sa naissance même, les GRAPO n’avaient jamais mis en question le rôle dirigeant du PCE(r) sur l’ensemble du mouvement ouvrier et populaire. En ce qui concerne à notre Organisation, nous comprîmes que, notre caractère hétérogène, notre manque de profits idéologiques définis et notre but fondamentalement militaire, nous serions vite isolés des masses et nous nous désorienterions facilement, si nous manquions de cette direction et des apports que seul le Parti prolétarien peut nous offrir.
La conception militariste se fonde exactement sur la prétention de supplanter le parti dans la fonction d’organiser et de diriger le mouvement de résistance populaire.
Même si, comme nous disons, on dissimulait cette tendance sous une « reconnaissance » formelle de cette fonction du Parti, dans la pratique on arriva à la supprimer complètement. La direction des GRAPO de ce temps-là finit par mépriser tout le travail politique et exerça des pressions sur les militants ouvriers n’acceptant pas se soumettre à son activisme aveugle et bien moins laisser passer comme justes ses conceptions erronées.
Le militarisme ne se manifeste pas nécessairement par une plus grande ou plus petite activité armée, mais par un manque presque absolu d’énoncés et de buts politiques dans ses actions. Même s’il est certain que, dans cette étape se menèrent de nombreuses actions, la plupart de celles-ci s’accomplirent pour couvrir les besoins de l’Organisation même.
Par rapport au fonctionnement, toutes les règles furent transpercées: en avait cassé l’étanchéité et la spécialisation. Au sein de l’Organisation, tous ces membres avaient décidé qu’on devait « savoir faire un peu de tout« . Ils n’avaient aucun plan concret d’activités et tout ce qu’on faisait, c’était improvisé. Les liens organiques entre les militants n’existaient pas non plus; ils avaient été remplacés soit par « l’ordonnance et commandement« , soit par les relations de copains et de compères.
Le mal été arrivé si loin, tel était l’esprit de groupe et l’aveuglement prédominant dans la Direction, qu’il était stèril toute discussion orienté à corriger les erreurs ou à atteindre quelques accords, du moment que les accords ne se respectaient pas après.
De cette façon, les « militaristes » (en réalité semi-anarchistes) non seulement ne firent pas disparaître l’influence du Parti mais, avec leur attitude et leur entêtement, posaient l’Organisation même en situation d’être anéantis. Il arriva ainsi. Il suffit à la police de faire infiltrer un élément provocateur pour, avec le seul fil que celui-ci lui procura, arrêter dix-neuf militants en seulement deux jours.
Les conséquences du « militarisme » au cadre organique et pratique furent désastreuses. Mais elles seraient bien pires dans les aspects politiques et idéologiques. La lueur de ces conceptions y dominerait encore quelques temps, se manifestant maintes et maintes fois dans les attitudes et les déclarations, ainsi que dans la préparation et le déroulement de quelques opératifs. Combattre ces conceptions au sein de l’Organisation a été l’une de nos préoccupations fondamentales.
Mais comme nous avons dit, le mal avait fini et laissa inévitablement ses séquelles. De toute façon, celle-ci a été une des plus importants expériences que nous avons eu pendant longtemps; nous en avons appris et cet enseignement nous permettra de nous prémunir et de nous guérir bientôt des mêmes erreurs ou d’autres pareilles qu’on peut commettre à l’avenir.
10. Les efforts dirigés a lever de nouveau l’Organisation
Le « balayage » de janvier 1985 laissa l’Organisation démantelée. Les conceptions et les pratiques semi-anarchistes dominants jusqu’alors vont contribuer à paralyser complètement l’activité armée du mouvement, même s’il est vrai qu’il ne serait pas pour longtemps.
Encore une fois, toute la charge du travail dirigé à mettre à nouveau l’Organisation debout dut échoir sur le dos des militants du PCE(r). Cela imposa au Parti d’énormes sacrifices puisqu’il se trouvait alors fort affaibli aussi à la suite de la répression. De sa part, et comme de bien entendu, la police centra également son travail essayant d’empêcher notre remontée.
Il arrive ainsi que les premières tentatives de créer une structure et quelques commandos échouent. Les membres d’un de ces commandos furent arrêtés au debout de 1986, quand ils menaient une expropriation bancaire. On donna la circonstance anecdotique qu’ils perdirent leur temps, après s’emparer de l’argent, en attachant tous les employés de l’entité; la police ayant ainsi le temps de les encercler. Cela laisse entendre la manque d’expérience, l’improvisation presque absolue et le manque de moyens dans les opérations des commandos.
Ces premiers pas furent réellement dramatiques: des fois, c’était la forte tension psychologique, augmentée par le sein de la responsabilité; d’autres fois, ce furent les erreurs inévitables ou les échecs. Les nouveaux militants s’incorporant n’avaient que de la discipline et de la volonté de ne pas reculer devant les difficultés.
Tous eux manquaient d’expérience de lutte militaire, et quelques-uns ne réunissaient même pas les qualités exigées pour cette type d’activité. Pourtant, personne ne cède à l’effort. Il était en jeu le maintien même de l’Organisation. Les tortionnaires et les assassins ne vont pas nous imposer longtemps l’esclavage. Et les efforts pour avancer plus loin et pour mettre à nouveau l’Organisation debout augmentaient.
Malgré les limitations et les énormes difficultés que nous trouvons, il est en réalité dû à cette persévérance et redoublant nos efforts que nous allons obtenir, quelque temps après, quelques résultats favorables. Cependant, la « malchance » que nous pessions allait se prolonger toute l’année 1986 durant, où se produisent de nouvelles arrestations.
Déjà en 1987, avec d’autres incorporations nouvelles de militants et l’expérience acquise, la tendance commence à changer nettement à notre faveur. Quelques opératifs importants s’accomplissent. On y récupère quelques armes à l’ennemi et l’on s’y dote à l’Organisation d’un fond économique, produit de quelques expropriations et du recouvrement de l’impôt révolutionnaire.
Les arrestations de décembre et celles devant se produire dans cette période de réorganisation avaient rongé le moral de victoire et crée un esprit numantino.
On va a l’action par discipline et parce que notre conscience même l’exigeait ainsi, mais réellement, peu de nous confiaient de pouvoir nous en sortir. On entendait souvent dire: « nous y allons car nous devons aller, sinon, à quoi bon sommes-nous ici? » Ce manque de sûreté en ce qu’on faisait et la méfiance dans la victoire déterminait souvent le résultat même des actions ou des opératifs.
Ce qui arriva, par exemple, avec la premier tentative de nous pourvoir des cartes du DNI (9): de façon étourdie on fait irruption au commissariat avant d’être déposées les documents dans l’endroit prévu. Autant il passerait aux tentatives échouées de « retenir » plusieurs entrepreneurs, des actions où l’on ne parviendrait à dépasser la phase d’approximation et d’abordage. Et il arrive que, avec cet esprit de fatalisme et de défaite, la planification même des actions se faisait comme une simple formalité.
Comme conclusion de toute cette période on peut dire que la « malchance » du débout a son explication dans les difficiles conditions de départ; en manquant d’ailleurs d’expérience et de toute type de moyens, les erreurs commises dans cette étape sont fondamentalement de type pratique.
Mais plus tard, une fois réussies quelques actions et déjà aguerris au combat et lorsque nous avions un potentiel opératif considérable, la persistance du même esprit « d’abattement » ne peut être attribué qu’au manque d’un travail idéologique et, plus en général, à « l’autocomplaissance » et à l’éloignement de la Direction.
La préoccupation excessive par la sécurité avait renfermé la Direction sur elle-même, négligeant les relations et les contacts directs avec lesquels inculquer de la confiance et impartir des enseignements aux militants nouveaux. Ce fut un défaut se faisant remarquer pendant toute cette étape. D’ailleurs il y a un autre aspect important à prendre en considération (en dehors de la démoralisation provoquée non seulement dans nos rangs mais aussi parmi les masses populaires) et c’est le sillage d’information qu’on laisse à l’ennemi, ce qui facilite énormément son activité répressive.
A partir de tous ces considérations, le Commando Central devrait avoir fait un effort pour analyser et exposer, après chaque échec, les causes du même, quels facteurs avaient empêché d’atteindre les buts, les erreurs observées, les non-exécutions, etc. Cela aurait contribué à éclaircir les idées, aurait renforcé le moral de combat dans nos rangs et avait augmenté le prestige de l’Organisation parmi les masses. En possant nous aurions crée beaucoup plus de difficultés à l’ennemi, et notre progression aurait donc été plus grande.
Malgré toutes ces erreurs et déficiences, et grâce aux efforts que faisait l’ensemble de l’Organisation, nous parvînmes à nous en sortir encore une fois en surmontant tous les écueils et les difficultés. De même que nous signalions ci-dessus. La tendance défavorable que nous affrontions au débout de cette étape s’en alla à un telle point qu’à la fin de 1988, nous arrivions à la pencher presque totalement à notre faveur. Il y devrait contribuer l’incorporation de nouveaux militants, la récupération de quelques armes et, finalement, la saisie d’une bonne quantité de cartes du DNI.
Nous avons pu ainsi souffler et effectuer un repli partiel, nous permettant de tirer des projets nouveaux, de renforcer le Commando Central et de constituer les différentes sections (fabrication d’explosifs, information et falsification, etc.). Le but principal visé à ce moment-là consistait en parvenir à la fuite massive des camarades emprisonnés (« plan Benito ») concentrés alors dans la prison de Soria.
Mais pour commencer ce plan, il fallait encore constituer un fond économique. Ce problème ne serait résolu qu’en été 1989, après la séquestration-expropriation menée à Castellon où nous réussissions à arracher 148 millions de pesetas (10) et les armes des gardiens. Mais nous prenions déjà du retard et, de fait, les préparatifs de « l’opération Benito » à peine commencés, le gouvernement organise des provocations contre les prisonniers et mène leurs transferts aux différents prisons. La grève de la faim, à laquelle nous nous étions opposé auparavant car elle pouvait entraver nos projets, devint alors nécessaire et inévitable.
11. La lutte pour maintenir l’initiative
Ainsi étaient les choses au débout de la grève de la faim, où plus d’un commentateur arriva à la qualifier de faire « bras de fer » entre les GRAPO et le gouvernement felipiste. Même si, comme nous venons de voir, notre situation n’était pas encore très solide, il faut reconnaître que le gouvernement et les organes répressifs de l’Etat avaient toutes les raisons de se préoccuper.
Aujourd’hui nous avons la certitude que les experts en tortures et en répression jugeaient chaque opératif mené et son importance stratégique. D’ailleurs ils savaient que, malgré tout le déploiement de forces, des « peignages » et le reste qu’ils nous dédient, ils n’ont pas réussi à nous faire aucun mal. Cela uni à quelques changements effectués en notre façon d’agir et à la « nervosité » qu’ils ont pu détecter dans quelques camarades emprisonnés, leur fit penser que nous étions en train de préparer quelque chose « sérieuse ».
A ce moment-là nous sommes au courant de la réalisation des enquêtes et des fouilles sur tout le périmètre de la prison de Soria. Nous savons aussi qu’ils ont étendu leurs enquêtes à toute la province en recherchant des indices confirmant leurs craintes.
Pour se tirer d’affaire de cette situation si dangereuse pour eux, le gouvernement et les experts militaires et policiers vont concevoir un plan dont le but principal consisterait en la dispersion des prisonniers pour couper toute possibilité d’évasion massive et ensuite, en les harceler, les isoler et les torturer afin de nous faire perdre la tête et d’empêcher le mouvement de résistance de développer sus propres projets.
Logiquement, même si de notre part, nous voyons clair dès le débout cette manœuvre de l’ennemi (visée à nous mener au terrain le plus favorable pour eux, à la dynamique de « l’oeil pour l’oeil ») nous n’avons pas pu cependant l’éviter ni nous n’avons pas pu répondre comme nous devrions l’avoir fait dès le debout. Etant immergés dans les plans d’évasion, nous nous sommes vu obligés à l’improviser et à démanteler vite l’opératif.
D’ailleurs, à cette époque, nous manquions de l’information nécessaire. Toutes ces limitations, unies à la circonstance que l’ennemi attendait prêt notre attaque, nous ont obligé à être bien plus prévoyants de ce nous souhaiterons.
Même ainsi, l’Organisation fut exposé à un haut risque. Quoi d’autre pouvait-on faire dans une situation pareille? Ce qu’on fit: les commandos opératifs reçurent l’ordre de « sortir à la chasse », ce qui supposa parcourir continuellement les villes cherchant des « buts » qui étaient déjà sur leurs gardes, et augmenter bien plus les risques.
Preuve de cela fut-il, lors de l’action de Gijón où on exécuta deux gendarmes et l’on leur arracha les armes qu’on arriva à sortir du siège de justesse; autant il arrive lors de l’exécution du commandant de l’Armée Román Santeodoro, que nous menions à Madrid; et encore une fois, à côté du Ministère de l’Air où des éléments de la police et nos garçons se regardèrent du coin de l’œil durant quelques minutes sans se décider aucun d’eux à sortir l’arme d’abord. A cette époque nous avons le gros des forces en dance, « faisant » de l’information et retournant les buts dans leur tête.
La cause de ce problème est due, fondamentalement, aux faux critère ayant dominé jusqu’alors sur le travail d’information dont il dépend, en grande mesure, autant la décision d’un opératif (soit militaire, politique ou économique) que sa réalisation correcte.
Pour cela le travail d’information ne doit jamais être conditionné par les avatars ou les besoins de chaque moment, mais il doit être un travail constant planifié et orienté avec un critère large, s’occupant à la fois des différentes domaines où se déroule notre activité et ayant en vue principalement, le moyen et le long délai.
Pour que l’information soit efficace, il faut l’avoir toujours prête pour la mettre seulement « à jour » quand faudra-t-il. D’ailleurs, afin de ne pas gaspiller de temps ni d’énergies, il en faut faire une sélection soucieuse et un suivi de la même.
Rien de plus bête ou naïf que ces tas de coupures de journaux et de revues qu’ont l’habitude de présenter quelques-uns de nos agents « spécialisés » quand on leur demande de rendre compte de leur travail. Il est vrai qu’on a fait d’importants progrès dans ce domaine. Mais il ne suffit pas car, comme on pourra comprendre, cela ne peut pas rester au libre arbitre d’aucun « spécialiste ».
Ne pas le comprendre ainsi, ou supposer que l’information est seulement une affaire des experts, de travail pratique, d’une tâche de recherche et de vérification des renseignements et de l’utilisation de moyens et de méthodes techniques, cela revient à ne voir qu’une partie de problème. Personne ne doute de la nécessité de ces moyens pour pouvoir mener un bon travail d’information.
Il est aussi vrai que, en grande masure, celui-ci dépendra de l’initiative et de l’adresse qu’on y mette. Mais nous devons comprendre que, même ainsi, il serait mal employé ou il perdrait, s’il maquait d’un critère clair et d’une direction juste.
Comme chacun sait, en général, l’information arrive au centre procèdent de sources différentes: des fois, à travers de collaborateurs; d’autres fois, des masses, ou bien des mêmes commandos opératifs de l’Organisation. Une fois choisie, cette information et les orientations correspondantes forment la base sur laquelle partent d’habitude les « spécialistes » pour commencer leur travail.
Mais quand, comme dans l’exemple que nous venons de raconter, le besoin presse et nous devons improviser, sortir à la recherche des renseignements à la aveuglette et sous le feu ennemi, cela signifie que quelque chose va mal ou que nous n’avons pas une idée très claire à ce sujet.
Cette circonstance et la prolongation excessive de la grève de la faim nous menait au-delà de nos possibilités matérielles et humanines. La tension et les risques énormes que cette situation comportait, nous a obligé à devoir poser un changement de tactique.
Ce changement se fit auprès du médicin tortionnaire José Muñoz Fernández, le 27 mars 1990. Au communiqué où nous avons assumé cette action, on prévenait déjà au gouvernement social-fasciste que nous n’allions pas nous laisser attraper dans le piège posé par lui, étant ainsi inutile de prolonger plus longtemps la torture des prisonniers.
Après cela nous avons recommencé les tâches interrompues (comme la fabrication d’explosifs et la restructuration des groupes d’information). On avança aussi en la préparation d’un plan ambitieux de recouvrement économique. Tout cela, évidemment, sans abandonner jamais le soutien à la grève, en lui consacrant un commando opératif.
Ce commando accomplirait l’exécution du colonel-chef du gouvernement militaire de Valladolid en représailles par la mort du camarade Juan Manuel Sevillano après six mois de grève de faim.
En été 1990 nous avons réalisé un nouveau repli. Celui-ci se fit aussi nécessaire mais par des raisons differentes de l’anterieur: cette fois il s’agissait d’analyser la situation et l’état de nos forces afin de reprendre à nouveau l’initiative. Au cours d’une réunion urgente du Commando Central, on décide de lancer une offensive.
Celle ci est mené à bien au mois de septembre à Madrid où se firent exploser plusieurs bombes au Ministère de Justice, à la bourse et au Tribunal Constitutionnel); à Barcelona (au siège central du Parti du gouvernement et dans la raffinerie de Repsol à Tarragona) et à Gijón, où autre faire sauter l’édifice de la Direction Générale à Circulation, nous avons récupéré un bon lot de cartes du permis de conduire.
Toutes ces opérations se menèrent en peu de temps et de façon précise, y augmentant ainsi leur retentissement et leur importance politique. Avec cette offensive, supposant un coup politique, moral et militaire pour l’ennemi, nous avons repris l’initiative.
Pourtant, on doit dire que nous n’arrivons pas à réussir totalement cette campagne car, pour la finir, il était prévu d’arracher une importante somme de millions de pesetas à un spéculateur mettant ainsi terme pendant longtemps aux problèmes économiques de l’Organisation. Mais, au lieu de cela et juste quelques heures avant de commencer l’opératif, on arrêta le commando devant le mener à bien.
Ces arrestations ne furent pas conséquance d’une « accumulation d’erreurs » car en général, jusqu’à cet instant, on avait fait les choses assez bien. Pourquoi n’a-t-on pas pris les mesures nécessaires dès qu’on eut les premiers indices des enquêtes policièrs? Simplement parce qu’ils ne finissaient pas de se croire que la police peut « couper les chevaux en quatre ». Ils n’ont pas pensé que, comme il arrive souvent, un coup de chance peut leur servir.
A ce moment, ils ont confondu en outre d’autres facteurs: l’énorme tension accumulée par la prolongée grève de la faim des camarades emprisonnés, commençait à faire impression aux militants se trouvant contraints à développer une activité frénétique. Le bref delai de temps disponible fut un autre facteur leur pressant. Mais ce qui eut une influence plus forte sur ce manque de réflexes, ce fut la confiance excessive.
12. Situation apres les arrestations d’octobre
Les arrestations du mois d’octobre et le fait que nous n’avions pas arrivé à atteindre le but économique, vont provoquer une situation très difficile au sein de l’Organisation, ce qui nous a empêché de faire une plus grande contribution aux fastes de la monarchie, récemment finis.
Néanmoins il doit être bien établi que pur les GRAPO, le célèbre 92 (11) n’a jamais eu aucun sens important, ni propagandiste ni stratégique. Le cas échéant, l’année que toujours nous a attiré l’attention a été 1993.
A part cela, les mesures extraordinaires de sécurité qu’ils devraient rendre pour protéger leurs fêtes et les autres événements étaient prévisibles; c’est pourquoi on ferait un mauvaise affaire essayant de les rompre avec les moyens limités à notre disposition.
Il était aussi prévisible le mur de silence qu’on devrait dresser pour éviter qu’aucune des actions de la guérilla soit transcendant, particulièrement les actions dirigées contre ces montages.
De toute façon, une chose est devenue claire : seulement avec quelques actions visées contre ces buts (comme l’explosion d’oléoducs et de station électrique, de même que l’action où nous sommes parvenus à arrêter le TAV (12) le jour même de son inauguration) nous avons obligé à faire sortir même l’armée à la rue, et cela avec un minimum d’effort de notre part.
Et encore, ils n’ont pas pu éviter que, a la veille même de l’inauguration des Jeux Olympiques à Barcelona, nous ayons allumé une grande torche, la torche de résistance, à quelques kilomètres seulement du stade où après ils allumeraient la ridicule petite flamme de leurs ridicules Jeux.
Pendant ce temps, le opératifs des GRAPO visés contre l’infrastructure énergetique des mopoles se multiplient. On essaie aussi d’exécuter l’ex-Directeur Général de Prisons, le connu tortionnaire Galavis quand il se trouvait chez lui. Mais l’action échoue n’étant détruite que la ville. Peu après, au mois de juillet, on assaillit un fourgon de sûreté à Zaragoza. Cette opération est manquée.
A cette époque, il arrive que nous avons un commando parcourant toute l’Espagne chargé d’explosifs et étant sur le point de tomber entre les mains de la police, au moins en deux occasions.
Une part de ces explosifs (40 kilos) se perdraient peu après puisqu’ils ont dû être abandonnées dans une maison de « sûreté » dont dut-on quitter de façon précipité. Au même mois (novembre) on produit l’arrestation d’un groupe d’arrestation. Cette « malchance » devrait encore se prolonger jusqu’au printemps bien entré, où l’on attaque avec des charges explosives le centre de distribution de gaz à Zaragoza et plusiers bombes explosent ou Ministère du Travail et a l’INI (13).
Avec ces dernières actions, il semblait que la situation améliorait, mais en réalité, celles-ci ne furent que le résultat de l’inertie et de la volonté. Pourquoi ne s’exécuta-t-on pas Galavis si l’on disposait des renseignements précis? Pourquoi déposait-t-on une quantité si grande d’explosifs dans une maison quand sa destination était une autre bien différente? Pourquoi sont détectés et arrêtés à Madrid les membres du commando d’information en pleine célébration de la Conférence sur le Moyen Orient?
Tout cela forme un tas d’erreurs qui, uni à d’autres erreurs que nous verrons en suite, vont déterminer une situation vraiment chaotique dans l’Organisation.
Une autre sujet à compliquer bien plus la situation est celui-ci se rapportant à la situation économique: depuis longtemps nous avons essayé de résoudre ce problème à partir d’un énoncé stratégique, et pour cela nous y avons consacré toutes les forces, le temps et les moyens considérés nécessaires sans parvenir pour autant à les résoudre. Ce problème a-t-il une solution correcte, c’est-à-dire, pas conjoncturelle?
Nous devons résoudre ce problème. Dans le cas contraire il faudrait aussi renoncer à satisfaire d’autres buts importants stratégiques: nous devrions cesser de penser au développement de l’Organisation ainsi que de l’ensemble du mouvement de résistance populaire. C’est pourquoi ceux qui considèrent ce sujet seulement sur l’étroit point de vue « économique » se trompent.
13. Sur la planification et les méthodes de conduite de la lutte
Il est indispensable d’analyser tous ces problèmes afin de les chercher une solution. Pour cela il ne faut pas chercher aucun cheveau expiatoire. Le Commando Central doit y assumer, comme dans le reste, la responsabilité de la situation crée. Néanmoins, cette responsabilité collective ne doit pas servir de prétexte pour voiler la part de responsabilité correspondant à chacun. Il ne s’agit d’accuser personne, mais il conviendrait de considérer tous les facteurs, afin de pouvoir corriger et de prendre toutes les mesures nécessaires.
Logiquement dans cet écrit nous n’allons pas nous arrêter aux tenants et aboutissants du cas. Nous devons prêter de l’attention aux problèmes de fond: à l’indiscipline à la mauvaise planification et, plus en général, aux méthodes erronées de travail établies.
La planification implique, entre autres choses, de la prévoyance, c’est à dire, faire des projets, marquer des buts, établir des détails, distribuer les forces, etc. en accord avec l’analyse d’une situation déterminée et son développement possible. Tout cela oblige à prendre en considération autant la situation général du pays (économique, politique, et sociale) que l’état des forces révolutionnaires et particulièrement, celui de notre Organisation elle-même.
Ce travail est de la responsabilité exclusive du Commando Central; il est le seul en situation de le mener à bien en sa qualité d’Etat-Major des forces armées révolutionnaires.
Une autre question où nous n’allons pas entrer ici est celle que fait allusion au facteur subjectif et à son accord avec les conditions objectives matérielles; c’est-à-dire, à la teneur de sagesse dans les analyses et les estimations, de même qu’à l’établissement des projets correspondants. Tout cela incombe du problème de la tactique et la stratégie, qu’aucun chef politique ou militaire doit jamais dédaigner ni prêter peu d’attention.
Pourtant, on doit dire que cette négligence s’est produite plus d’une fois parmi nous, motivée presque toujours par la difficulté de nous réunir; sinon les petits détails du jour ont été ceux qui ont détourné notre attention. On explique ainsi que nous ayons parfois manqué de projets « alternatifs » que nous n’ayons pas été capables, presque jamais, de déclencher, coordonner et diriger une « campagne concentrée », assénant plusieurs coups à la fois.
Nous aurions la possibilité de l’avoir fait si nous l’avions voulu, évitant ainsi l’excessive dispersion (dans le temps) des actions, la distraction de nos forces et ce sentiment d’inactivité ne nous servant à rien. Prévoir des changements au cour d’une campagne, annuler un opératif s’il n’a pas de conditions pour son accomplissement, ou accélérer les détails pour mener les projets, ce sont des tâches concernant aussi à la Direction, de même que prévoir la possibilité d’une erreur ou d’un échec rendant impossible sa réalisation. C’est pourquoi on doit prévoir d’autres projets ou opératifs pouvant les mener aussitôt que possible.
Nous avons ensuite la question de l’articulation et de l’accomplissement des projets, où font partie directement les cadres majeurs et les militants de base de l’Organisation. Au débout on y pose aussi un problème de planification, qui revient réssoudre au groupe ou commando opératif, travaillant les reseignements, évalouant toutes et chacune des possibilités, etc., afin de décider la façon la plus adéquate de mener le but marqué dans le delai de temps prévu.
N’ayant pas une raison justificable (imprévue dans l’ordre de la Direction) ils ne doivent modifier pas une des tâches fixées ni les dates de son accomplissement. Il en est responsable le chef du commando ou de l’unité. Il n’y a pas d’excuse qui compte, se réfugiant dans les mauvaises interprétations ni dans l’ultradémocratisme, lequel ne tient pas de place parmi nous.
Et tous savons dernièrement, à ces accords « par majorité » en absence d’une direction solide. Il ne faut pas dire que ces accords ne peuvent pas être tolérées dans notre Organisation militaire que lorsqu’il s’agit d’approuver quelques des modalités d’un projet concret à accomplir, mais jamais, sous aucun prétexte, pour mettre en question l’exécution de ce projet.
En général, ce sont les membres du Commando Central ceux qui doivent décider, dans chaque cas, la façon la plus adéquate « d’entrer », utiliser, etc. Ensuite, une fois commencée la « mise en scène » de nouvelles particularités et difficultés y apparaissent; chaque acteur devant jouer le rôle confié adroitement et imaginativement, sans doute, il ne pourra le faire que s’il est imbu de l’importance de son rôle et qu’il connaît bien la « parcelle accordé »; s’il comprend que la « fonction » commence, nous sommes libres de décider qu’ensuite nous pouvons dominer la situation et qu’une fois l’opératif commence, ce son la décision, le courage et l’audace ceux qui décident tout. Comment faire pour que chaque combattant joue le rôle confié, y mettant en jeu son initiative même et ses qualités?
Cela dépend souvent de la Direction: d’une bonne planification et prévision générale, de l’adresse dans le choix des buts et ensuite, du travail d’organisation, coordination et direction pratique se faisant sur le terrain. Le chef du commando doit dresser le plan d’action, situer de façon satisfaisant les forces et les mener au combat.
Il se passera ainsi que chaque guérillero s’inspirera de ce style de travail et l’appliquera à la tâche assignée. Créer un état d’esprit favorable à l’action parmi les membres du commando, ce n’est pas une question de rhétorique mais surtout le résultat d’une bonne planification et organisation.
Cela dit, il aura toujours des différences de critère dans beaucoup de détails parmi les membres d’un commando et il faut que tous s’expriment avec une totale liberté et franchise.
Cela renforcera bien plus l’esprit combatif et la discipline. Unifier des critères, dissiper les doutes et renforcer le moral ou, autrement dit, « qu’il y ait de la joie », ce sont des aspects concernant particulièrement à la Direction; de même que concerne à la Direction ce d’annuler, de le croire nécessaire, un opératif si les conditions objectives et subjectives indispensables pour son accomplissement ne sont pas crées.
Mais quand les choses ne se font pas ainsi, quand le Commando Central « perd les papiers », ne prévoit ni planifie avec la vue mise sur les buts stratégiques que nous avons fixés, mais qu’il affronte les problèmes d’un jour a l’autre (et que, pour autant, comme de bien entendu, nous aurons aussi toutes les forces laissées croupir et sans pouvoir compter sur une réserve) quand tout cela arrive, l’histoire commence et nous devons donc improviser en même temps, rapiécer ici, faire un trou là, il ne doit pas étonner que la panorama soit noirci et que se multiplie l’insécurité et le désarroi. Il faut voir clair que nous ne refusons pas toute improvisation.
Tous savent que le hasard dans la guerre est l’un des facteurs fondamentaux à tenir en compte. Puisqu’il s’agit de l’affrontement de deux volontés et forces agissant avec une relative indépendance l’une de l’autre, il existera toujours un marge d’imprévus sur la conduite de l’ennemi.
Il s’ensuit que nous devons faire un effort pour « deviner » ses mouvements et ses pièges et, de notre part, utiliser des divers stratagèmes pour le confondre et l’induire à commettre des erreurs. C’est pourquoi nous devons souvent « improviser », particulièrement quand se prépare et se mène à bien une opération où, en général, se présentent et affrontent des particularités et des situations échappant ou renseignement et à tout plan préalable.
Si nous échouons dans l’estimation et dans l’élaboration, il ne doit pas étonner que, quand le tour arrive au chef du commando et que celui-ci se trouve avec l’affaire difficile, à son tour il se voit obligé de se tirer d’affaire avec n’importe quelle « petite chose ».
Il commence a divaguer et à retourner des buts divers dans sa tête pour voir la manière « d’enfoncer le dent » sur l’un des buts, sans aucune idée nette ni projet exact. Jusqu’au moment qu’il décide de se pencher à contretemps, quand tous le détails se sont écoulés, et oubliant du parachute.
Finalement, il arrive que la chose n’était pas celle que nous « l’avions prévue » lorsque, en réalité, on n’avait rien prévu et ce manque a dû être remplacé par la volonté. L’échec de l’attaque au fourgon à Zaragoza ou celui de l’assaut au Banque d’Espagne à Santiago, sont-ils dus à la « mauvaise coordination » ou peut-être au « manque de synchronisation » dans la conduite des membres du commando?
Quelle bêtise! La coordination est un aspect de la planification (et conformément à un but, ou dresse un plan d’exécution et, en accord avec celui-ci on stipule l’emplacement des forces de même que les formes et les phases de l’action) et celle-ci est une responsabilité du chef de commando d’une opération. Il est impossible d’accomplir bien sa tâche, s’il n’a pas été informé au préalable ou s’il n’a pas de temps, les forces et les moyens nécessaires. La coordination et la compénétration sont le produit, en dernier ressort, d’une juste planification.
14. Délimiter plus nettement les buts
Au cours de la longue lutte de résistance que nous soutenons contre l’Etat fasciste et impérialiste espagnol, notre Organisation a dû changer plusieurs fois le but central de ses attaques. Ces changements ont été notamment déterminés par la situation politique, par les besoins et les buts immédiats du mouvement de résistance et par l’état de nos forces. Ainsi, durant la première étape et une fois que nous avons fait face à la répression sur les masses, nos actions furent dirigées de préférence à dénoncer la manœuvre politique du régime.
Nous avons mis le « plastic » de « mode » nous a été utile dans ce but. Plus tard, lorsque nos forces furent assiégées et que les arrestations et les assassinats des militants commencèrent, nous avons dû nous défendre en attaquant directement les forces répressives et les hauts responsables de la répression. Dernièrement, l’activité armée de notre Organisation a été visé particulièrement à frapper l’infrastructure économique de l’Etat de l’oligarchie.
Toute cette activité armée a été orientée à atteindre le but stratégique fondamental que les GRAPO ont visé pour l’étape actuelle de notre révolution: affaiblir les forces ennemies ou même temps que nous renforçons les nôtres.
On doit éclaircir qu’il ne s’agit pas autant de leur créer des pertes (d’ailleurs étant encore en mesure de s’en remettre et même d’en augmenter facilement) que de leur ronger le moral en même temps que nous élevons l’esprit de combat des masses; il ne s’agit pas non plus de renverser maintenant l’Etat ni d’occuper une partie du territoire (une chose inconcevable à présent, dans les conditions de notre pays), mais d’accentuer la crise politique, économique et sociale du régime, de lui créer un « chaos » en lui empêchant, entre autres choses, de concentrer le gros de ses forces contre nous.
Dans ce but, nous devons les terroriser et leur occasionner les plus grandes pertes politiques et économiques possibles. Cet énoncé renferme les actions directes contre les forces répressives pour punir leurs crimes et pour encourager les masses. Jamais nous ne devons nous laisser entraîner au terrain de la lutte contre la police politique, ni tomber aux pièges qu’ils nous posent à chaque pas avec leurs provocations.
Avec ces actions, nous ne cherchons pas décimer l’ennemi, mais le démoraliser et l’acculer socialement et politiquement. Il s’ensuit qu’il faut choisir le meilleur moment pour les mener de façon qu’on ne puisse même pas croasser ce du « tir à la nuque ». On doit essayer d’être précis dans ces attaques. Néanmoins à présent, ces actions ne sont pas les choses les plus importantes à prendre en considération.
Entre outres raisons, parce que nous ne disposons pas des forces nécessaires ni sommes en mesure de supporter une « guerre d’usure » de ce type, et aussi parce que la terreur de répression actuelle, son caractère « sélectif », n’exige la mener que d’une façon conjoncturelle. Ne pas le comprendre ainsi, cela nous mènerait à un impasse très difficile ensuite de parvenir à sortir de là.
A présent, nous devons prêter attention au soutien du mouvement des masses et à attaquer l’infrastructure économique, politique et militaire du système. Tout cela est ce que nous avons fait dernièrement et il est juste de continuer à le faire. Mais dans ce domaine nous ne sommes pas non plus prêts à lui paralyser, mais seulement à lui occasionner un dégât relatif, à lui créer une situation de crise partielle et à profiter l’effet politique et psychologique ayant toujours lieu.
Bref, avec ces opératifs, et vu les limitations imposées par notre même développement, il s’agit d’occasionner les plus grandes pertes et chaos possible à l’appareil productif, bureaucratique et répressif de l’oligarchie, de ne pas ni laisser « gouverner » et se remplir les poches en toute tranquillité, pendant que la plupart de la population subit et passe tout genre de besoins, pendant qu’ils torturent aux casernes et aux commissariats et qu’ils forcent les prisonniers à des conditions inhumaines de détention, etc.
Compte tenu de tout cela, il faut concentrer nos attaques. Plus concentrées sont les attaques, plus grand sera leur retentissement. La dispersion, malgré l’importance des coups, n’aboutit au profit de la cause puisque, avec le temps, l’ennemi finit par les assimiler et par s’y habituer.
D’ailleurs, nous ne devons pas oublier qu’étant si large notre champ d’activité, nous ne pouvons pas non plus nous occuper à la fois de tout et être efficaces. On a donc besoin de concentrer les forces sur un secteur concret en le frappant systématiquement jusqu’à le paralyser ou, du moins, le désorganiser ce qui, à ne pas en douter, va répercuter politiquement et socialement, car le régime ne peut pas « assimiler » cela, au contraire de l’assimilation d’autre type d’actions.
15. Agir avec de l’autonomie, affirmer notre propre identité
Les GRAPO avons toujours appuyé le principe de la primauté de la politique sur l’activité militaire. Mais la notre, comme Organisation armée, avec ses tâches et sa structure en accord avec ce caractère, elle ne s’attribue aucune politique concrète ni fait partie d’aucun parti. Cela ne signifie pas que les GRAPO soient « apolitiques » ni qu’ils ne soient pas appuyés par aucune idéologie. Dans l’histoire militaire cela n’a jamais arrivé nulle part.
Le « Programme-Manuel du guérillero » définie aux GRAPO comme « un collectif » d’hommes et femmes armées et organisés militairement […] un instrument au service de la cause démocratico-populaire ».
C’est-à-dire, les GRAPO ne sont pas l’Organisation armée d’aucun parti mais il font partie du mouvement de résistance, ils se nourrissent de lui et ils lui servent toujours. En tant qu’organisation armée populaire, les GRAPO ont leur identité propre, forgée au cours de beaucoup d’années de lutte. Ils ont donc aussi leurs propres idées et conceptions, leur buts, leur plans et projets et par conséquent, leur propre structure organique et leur fonctionnement.
Les GRAPO se sont constitués comme l’embryon de la future armée populaire. A vrai dire, la relation spéciale que nous avons toujours entretenu avec le PCE(r) nous a fait apparaître souvent comme de « bras armé » du Parti.
D’autres fois, le PCE(r) a été celui qui est apparu comme le « bras politique » des GRAPO. Pourtant, nous n’allons pas démentir que, parfois mais particulièrement dans les dernières étapes, nous avons tendu à nous prendre sous l’aile protectrice du PCE(r) et à dépendre trop de son aide et collaboration pour résoudre quelques problèmes que nous pouvions avoir résolu nous-mêmes.
Par exemple, il s’est passé ainsi au domaine de la « publicité », de l’explication aux masses de nos propres actions et buts, nous limitant seulement aux concis communiqués; autant on peu dire par rapport à l’aide que nous avons besoin, quant aux maisons et abris plus ou moins sûrs.
Ainsi donc, ce type de dépendance doit finir, car elle nous mène à négliger souvent nos propres responsabilités. Dans ce domaine, nous devons aussi débrouiller nous-mêmes, essayant de ne pas négliger les relations avec les sympathisants et les amis, et cela autant à l’extérieur qu’à l’intérieur d’Espagne. La sûreté et la continuité du travail en dépendent, dans une grande mesure.
Toujours est-il que notre Organisation compte sur une direction propre, mise à l’épreuve en mille combats, et à laquelle personne ne lui a demandé jamais sur son affiliation politique et idéologique.
Parmi nous il suffit que chacun démontre son honnêteté et sa fermeté inébranlable, qu’il soit à coté du peuple et de la cause démocratique et qu’il soit à coté su peuple et de la cause démocratique et qu’il n’épargne aucun effort ni sacrifice pour la servir. On peut dire la même chose des cadres moyens et des militants de base.
Nous devons réaffirmer et renforcer ce caractère unitaire et combatif de notre Organisation, supprimant tout cela qui puisse gêner ou empêcher l’incorporation de tout antifasciste, républicain et patriote.
Nous devons prendre en considération que, à mesure que le processus révolutionnaire avance et que l’Organisation gagne la sympathie et le soutien des masses, étend son développement et s’occupe de nouveaux champs d’activité, il sera de plus en plus évident son identité propre. Pendant ce temps, nous devons parvenir à que cette différenciation et cette autonomie se stabilisent au sein même de l’Organisation.
Nous y arriverons en créant un nombre croissant de nouveaux groupes opératifs, en renforçant les distinctes sections spécialisés, en ramifiant de plus l’Organisation. En même temps, nous devons prêter plus d’attention à la préparation et à l’entraînement, devant s’occuper de la formation politique et théorico-militaire, a sa préparation physique et le bon maniement des armes.
Seulement ainsi nous compterons sur un contingent militaire techniquement préparé, avec un élevé moral de combat et prêt à servir à la cause populaire.
Notes:
(1) Cette appendice n’a été pas traduit au fraçais pour le moment [N. du T.].
(2) Le Parti Comuniste d’Espagne (reconstitué) nacquit à 1968 (sous le nomme d’Organisation des Marxistes-Leninistes d’Espagne) pour défendre le marxisme-leninisme contre les revisionistes et carrillistes que avaient trahi et aprés détrui le PCE et le mouvement comuniste international [N. du T.].
(3) Juan García Martín: L’Histoire du PCE(r) et des GRAPO, Editorial Contracanto, Madrid, 1984.
(4) La réforme, dit « démocratique« , commença après la mort de Franco à décembre 1975 et l’arrivé de Adolfo Suárez au gouvernement à juillet 1976 [N. du T.].
(5) Les révisionistes espagnols qui suivaient Santiago Carrillo [N. du T.].
(6) Ça veut dire, le gouvernement de Adolfo Suárez (Union du Centre Démocratique) de 1976 jusqu’à 1981 [N. du T.].
(7) Ça veut dire, du parti social-democrate, dirigé par Felipe González.
(8) Les gardes civils et militaires qui essaient le coup d’Etat de février 1981 jusqu’à la démission de Suárez et le nouveau gouvernement de l’Union du centre Démocratique.
(9) Le Document National d’Identité, carte d’identité espagnole.
(10) Un million trois cent mil dollars.
(11) Pour commémorer les dix anées des socialfascistes au gouvernement, pendant l’anné 1992 Espagne a été le siège des Jeux Olimpiques, l’Exposition Universel on deroula à Sevilla et Madrid a été « cité culturel de l’Europe ».
(12) Le Train de Grande Vitesse espagnole [N. du T.].
(13) Institut National de l’Industrie, le monopole de l’Etat [N. du T.].