(mai 1970)
La conjoncture actuelle dans le monde présente deux phénomènes importants.
D’un côté, il y l’agression par l’impérialisme US du Cambodge. Les impérialistes US ont laissé tomber tout faux-semblant et ont directement envahi le Cambodge.
C’est la logique de Hitler, la logique de tous les agresseurs.
Ils n’ont plus de temps à perdre, ils ne peuvent plus parler de paix.
Désormais, ils attaqueront un pays après l’autre. Ainsi s’ouvre la Troisième Guerre Mondiale.
D’un autre côté, le front uni révolutionnaire des peuples du Vietnam, du Cambodge et du Laos, sous la direction de la Chine, a été édifié pour combattre les agresseurs US.
L’unité des trois peuples indochinois a été gagnée. C’est un grand événement dans l’histoire mondiale, car cette unité n’existait pas quand les hordes hitlériennes marchèrent sur les Sudètes.
La Deuxième Guerre mondiale a été précédée par Munich, par une grande trahison.
Mais aujourd’hui, un front uni des peuples révolutionnaires sous la direction de la Chine est en train de prendre forme.
Cela inaugure le grand commencement de la défaite de l’impérialisme et le grand commencement de la victoire des peuples du monde.
Le même type de phénomène existe aussi en Inde. Les classes dominantes réactionnaires en Inde se préparent frénétiquement à jouer le rôle que la stratégie globale de l’impérialisme US et du social-impérialisme soviétique attend d’elles.
Elles ourdissent de vastes plans criminels contre la Chine. Mais l’émergence du PCI (ML) change la donne intérieure en Inde.
La lutte paysanne révolutionnaire armée dirigée par le PCI (ML) est devenue une force motrice de l’histoire.
Nous devons prendre en compte non seulement l’offensive des classes dominantes, mais aussi la contre-offensive du peuple révolutionnaire.
Nos tâches cardinales sont donc : édifier le Parti et le retrancher parmi les paysans pauvres et sans terres. Le processus d’édification du Parti correspond au développement de la lutte de classes armée.
Sans lutte de classes armée, le Parti ne peut pas se développer et ne peut pas se retrancher dans les masses.
La lutte entre deux ligne est là dans le Parti et elle continuera d’exister.
Nous devons nous opposer à la ligne incorrecte et la défaire. Nous devons être sur nos gardes vis-à-vis du centrisme.
Le centrisme est une forme de révisionnisme, la pire de ses formes.
Par le passé, le révisionnisme fut vaincu à de multiples reprises par les éléments révolutionnaires, mais le centrisme a toujours cueilli les fruits de la victoire et a mené le Parti sur la voie révisionniste. Nous devons haïr le centrisme.
Sur la question du boycott des élections, Naggi Reddy disait : « Oui, nous les acceptons, mais dans les limites de certaines zones et de certaines périodes. Nous participerons aux élections là où il n’y a pas de lutte [armée] »
Voilà la ligne de Reddy. C’est du centrisme. Nous avons lutté contre cette ligne et avons expulsé Naggy Reddy de notre organisation.
Au sujet du social-impérialisme soviétique, certains disent : « Les dirigeants soviétiques sont révisionnistes. Mais comment peuvent-ils être impérialistes ? Où est ce développement du capital monopoliste ? »
Ces gens sont des centristes. Nous les avons combattus et les avons expulsés de notre Parti.
Les centristes alors soulevèrent les questions des syndicats et d’un « Parti à base ouvrière », alors que les affrontements armés doivent être développés en nous fondant sur la paysannerie.
Nous avons combattu Asist Sen et compagnie sur ces questions et les avons expulsés du Parti.
Nous ne devons pas seulement distinguer la ligne correcte de la ligne incorrecte, mais aussi débusquer la position centriste et la faire voler en éclats.
Désormais, l’attaque centriste provient de l’intérieur du Parti.
Sur la question de l’utilisation des armes à feu, de la dépendance à l’égard des intellectuels petits-bourgeois et des batailles d’anéantissement, le Parti fait face à des attaques centristes.
Il doit être compris que la bataille d’anéantissement est à la fois la plus haute forme de la lutte des classes et le point de départ de la guerre de guérilla. Il y a deux déviations à ce sujet.
1. Certains camarades acceptent l’idée que l’anéantissement est le point de départ de la guerre de guérilla, mais pas que c’est la plus haute forme de la lutte des classes.
2. Il y a des camarades qui menaient la lutte des classes – la lutte pour la capture des terres des propriétaires terriens et de leur propriété – mais qui ne menèrent pas la bataille de l’anéantissement. Ces cadres ont alors dégénéré, ils étaient perdus pour la révolution. Ces camarades n’ont pas vu que l’anéantissement est le point de départ de la guerre de guérilla.
La lutte des classes résoudra tous les autres problèmes – le problème de la construction des zones libérées et le problème de la construction de l’armée révolutionnaire.
Nous avons tenté de développer l’armée dans certaines zones, mais sans lutte des classe, et nous avons échoué.
Sans lutte des classes, sans la bataille d’anéantissement, l’initiative des masses paysannes pauvres ne peut pas être libérée, la conscience politique des combattants ne peut pas être élevée, l’homme nouveau ne peut pas émerger, l’armée populaire ne peut pas être créée.
C’est uniquement en engageant la lutte de classe la bataille de l’anéantissement que le nouvel être humain sera créé ; le nouvel être humain qui défiera la mort et sera libéré de tout esprit d’égoïsme.
Et c’est avec cet esprit de défi à la mort qu’il ira à l’ennemi, prendra son arme, vengera les martyrs et que l’armée populaire se formera.
Aller à l’ennemi est nécessaire pour conquérir une conscience totale de soi-même et cela ne peut être obtenu qu’avec le sang des martyrs. Qui inspire et créé de nouveaux êtres humains issus des combattants, les emplissent de haine de classe et les fait aller à l’ennemi et prendre son arme les mains nues.
Nous avons versé beaucoup de notre sang au Srikakulam et avons versé également beaucoup de sang ennemi.
Mais l’ennemi de classe existe encore là-bas.
Sans expulser l’ennemi de classe d’un territoire, une nouvelle conscience, une nouvelle confiance ne peut pas naître.
Il devient alors impossible d’aller à l’ennemi et de lui arracher son arme.
C’est la lutte des classes qui seule peut résoudre ce problème de la construction de l’armée populaire.
L’anéantissement de l’ennemi de classe – cette arme entre nos mains – est le plus grand danger pour les réactionnaires et les révisionnistes du monde entier.
C’est pourquoi les dirigeants du révisionnisme mondial ont tenté de contacté divers groupes ayant rendu des hommages peu sincères au président Mao et au PCC pour qu’ils s’opposent à l’anéantissement de l’ennemi de classe.
Nous refusons de nous unir à ces groupes parce qu’ils sont opposés à l’anéantissement de l’ennemi de classe, à la lutte de classes et sont, par conséquent, ennemis du peuple.
Pourquoi est-ce que je suis contre l’utilisation des armes à feu dès maintenant ?
N’est-ce pas notre rêve que les paysans pauvres et sans terres prennent les fusils à l’épaule et marchent de l’avant ?
Cependant, l’usage des armes à feu en cette phase, loin de libérer l’initiative des masses paysannes pour anéantir l’ennemi de classe, la retient.
Si les combattants de la guérilla commencent la bataille avec leurs armes blanches, les paysans sans terre ordinaires viendront se joindre aux combats les mains nues et participeront à la bataille d’anéantissement.
Le paysan sans terres ordinaire, écrasé par des siècles d’oppression, verra la lumière et se vengera lui-même de l’ennemi de classe.
Son initiative sera libérée.
C’est de cette façon que les masses paysannes rejoindront les guerilleros, leur enthousiasme révolutionnaire ne connaîtra aucune limite et une puissante vague de soulèvements populaires balaiera le pays.
Une fois libérée l’initiative des masses paysannes, anéantissant l’ennemi de classe à mains nues ou avec des armes artisanales, et une fois le pouvoir révolutionnaire des paysans établi, les masses paysannes se saisiront du fusil et affronteront le monde.
Le paysan armé du fusil sera la garantie de la continuation du pouvoir révolutionnaire des paysans.
Camarades, le calvaire des paysans a atteint un point de non-retour.
Si nous savons leur montrer la voie, il n’y a aucun endroit en Inde où ils ne puissent passer à l’action.
Il y a la possibilité d’un formidable soulèvement en Inde si nous y travaillons consciencieusement.
La guerre de guérilla peut être menée sous forme de bataille d’anéantissement dans chaque village d’Inde.
Ainsi, commençons la lutte armée en autant d’endroits que possible.
Ne cherchons pas à la concentrer.
Étendons-la partout.
C’est un premier principe à suivre.
L’autre est le suivant : Menons la bataille d’anéantissement de l’ennemi de classe.
Tous les révisionnistes, tous les groupes parlant au nom du président Mao, nous attaquent sur ce point précis de la bataille d’anéantissement.
Par conséquent les camarades qui s’y opposent n’ont pas leur place chez nous.
Nous ne les laisserons pas en place dans le Parti.
On peut voir comment la lutte paysanne révolutionnaire armée soulève les autres classes.
Voyez Calcutta.
Les luttes révolutionnaires des jeunes de Calcutta émergent grâce à l’impact de la lutte armée paysanne.
La classe ouvrière de Calcutta se soulève elle aussi.
Et j’espère qu’il y aura des soulèvements révolutionnaires de la classe ouvrière, pas seulement à Calcutta, mais aussi dans d’autres villes d’Inde. Ceci doit nécessairement arriver. Dès lors, la situation dans les villes changera du tout au tout.
Camarades, que la lutte armée paysanne bat en tempête dans toute l’Inde après les victorieuses conclusions de notre Congrès.
Il y aura un soulèvement spontané de masses qui naîtra de la lutte de guérilla et s’abattra comme une avalanche, comme la foudre.
Il est certain que l’Armée Rouge peut être créée non seulement au Srikakulam mais aussi au Penjab, dans l’Uttar Pradesh, le Bihar et le Bengale Occidental.
Avec ces contingents de l’Armée de Libération, les paysans d’Inde marcheront de l’avant vers la libération complète.
Trois facteurs garantissent la victoire de la révolution.
Premièrement, la révolution a été ajournée depuis vingt ans et ne souffre plus aucun délai.
Deuxièmement, la révolution prend place à l’époque de l’effondrement complet de l’impérialisme et de la victoire mondiale du socialisme, l’époque de la pensée Mao tsé-toung.
Troisièmement, nous avons été en mesure de tenir ce Congrès malgré la sévère répression.
Camarades, allons de l’avant.
Les années 70 seront sûrement la décennie de la libération.
=>Retour au dossier sur Charu Mazumdar
et le PC d’Inde (marxiste-léniniste)