Le 20 décembre 1917, le conseil des commissaires du peuple décida de la formation d’une Commission extraordinaire panrusse pour la répression de la contre-révolution et du sabotage. En 1918, son nom devint Commission extraordinaire panrusse de combat de la contre-révolution, du sabotage et de la spéculation. Ses initiales donnaient Ch.K et elle fut connue sous le nom de Tchéka.
Une impulsion déterminante fut l’attentat contre Lénine et l’assassinat du responsable de la Tchéka de Petrograd, Moïsseï Ouritski, en août 1918. La terreur rouge s’élança alors particulièrement sur la contre-révolution.
La Tchéka fut réorganisée alors que la victoire dans la guerre civile se posait comme définitive. En février 1922, elle fut transformée en administration étatique dénommée Administration politique d’État, GPU.
Dès 1923, elle devint l’Administration unifiée politique d’État, OGPU, en raison de l’unification des républiques soviétiques, centralisant désormais chaque GPU existant à l’échelle de chaque république.
Le 10 juin 1934, l’OGPU connut une réorganisation et devint le NKVD de l’URSS, c’est-à-dire le Commissariat du peuple aux Affaires intérieures de l’URSS.
Sa dimension était celle de l’URSS, sa nature était centralisée, au niveau pansoviétique, son noyau dur étant la GUGB NKVD – l’Administration centrale de la sécurité d’État du commissariat du peuple aux Affaires intérieures.
En pratique, cela signifiait alors un élargissement des activités, car le nouvel organisme s’occupait désormais également de l’administration des passeports (pour l’étranger mais également à l’intérieur du pays), des enquêtes criminelles, de l’administration des transports, celle des pompiers, de l’enregistrement des actes de l’état civil. A cela s’ajoute le système de prisons et de camps de travail.
Le 5 février 1941, le NKVD de l’URSS vit une partie de son activité être séparée. Le contre-espionnage militaire passa au commissariat du peuple à la défense (sous le nom de SMERSH, acronyme de Smiert chpionam !, mort aux espions!), et un commissariat du peuple à la Sécurité d’État (NKGB) fut également formé.
Cela signifie qu’on avait alors :
– le NKVD s’occupant des milices (c’est-à-dire la police), de l’administration des camps de travail (dénommée Gulag, Administration principale des camps), de la production des passeports, des transports, des pompiers, de l’administration du secteur de la santé, etc. ;
– le NKGB s’occupant de la répression des espions, des saboteurs et des terroristes.
L’invasion allemande empêcha ce processus de se réaliser entièrement et il fut alors temporairement annulé pour éviter des soucis de coordination, amenant la fusion des deux organismes, sous la direction de Laurenti Beria et sous la dénomination de NKVD.
Le processus de séparation fut de nouveau établi en mai 1943, les deux organismes, NKVD et NKGB, étant renommés en mars 1946 Ministre de la sécurité d’État (MGB) et Ministre des affaires intérieures (MVD).
En 1947 fut formé un Comité d’information pour le Conseil des ministres chargé de coordonner les services de renseignement de l’armée et du MVD, avec une prééminence du MVD, mais le projet échoua devant les réticences militaires au bout d’environ une année, le Comité disparaissant officiellement en 1951.
En 1953, le MVD et le MGB furent brièvement réunifiés sous la direction de Laurenti Beria, mais la prise du pouvoir par les révisionnistes amena un bouleversement complet. Le MGB fut séparé et liquidé, pour être remplacé par une commission de la sûreté nationale (KGB) placée directement dans l’orbite du Conseil des ministres.
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de l’État de l’URSS socialiste