Éditorial du Renmin Ribao du 1er juin 1966
La grande révolution culturelle prolétarienne que connaît la Chine socialiste, où vit le quart de la population mondiale, est en plein essor.
En quelques mois, des millions et des millions d’ouvriers, de paysans et de soldats, ainsi que la grande masse des cadres et des intellectuels révolutionnaires, répondant à l’appel au combat lancé par le Comité central du Parti et le président Mao Zedong, et armés par la pensée de celui-ci, ont balayé un grand nombre de génies malfaisants qui s’étaient implantés dans les positions idéologiques et culturelles.
Avec la rapidité et la puissance de l’ouragan et de la tempête, ils ont brisé les fers imposés pendant tant d’années à leur pensée par les classes exploiteuses et ont complètement mis en déroute et rabattu l’arrogance des « spécialistes », « savants », « autorités » et « maîtres à penser » bourgeois.
Le président Mao nous enseigne que la lutte des classes n’a pas pris fin en Chine quoique la transformation socialiste de la propriété ait été fondamentalement réalisée.
« La lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre les diverses forces politiques, et entre le prolétariat et la bourgeoisie dans le domaine de l’idéologie sera encore une lutte longue, sujette à des vicissitudes et qui, par moments, pourrait même devenir très aiguë.
Le prolétariat cherche à transformer le monde selon sa propre conception du monde, tout comme la bourgeoisie. Dans ce domaine, la question de savoir qui va gagner, le socialisme ou le capitalisme, n’est pas encore véritablement résolue. »
La lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie dans le domaine idéologique est demeurée extrêmement âpre tout au long des seize années qui ont suivi la libération du pays.
La grande révolution culturelle socialiste actuelle est l’expression du développement de cette lutte des classes. La lutte est inéluctable.
L’idéologie prolétarienne et l’idéologie de toutes les classes exploiteuses sont radicalement antagonistes et ne peuvent coexister en paix.
La révolution prolétarienne est la révolution qui exige l’élimination de toutes les classes exploiteuses, de tous les systèmes d’exploitation ; elle est la révolution la plus radicale, qui vise à éliminer graduellement les différences existant entre ouvriers et paysans, entre ville et campagne, entre travail intellectuel et travail manuel. Elle ne peut que se heurter à la résistance la plus farouche des classes exploiteuses.
La question fondamentale pour la révolution est celle du pouvoir. Des différents secteurs de la superstructure — idéologie, religion, beaux-arts, droit, pouvoir —, c’est le pouvoir qui est le point essentiel.
Avec le pouvoir, on a tout ; en perdant le pouvoir, on perd tout. C’est pourquoi, après la prise du pouvoir, le prolétariat, quelle que soit la multitude des tâches qu’il a à accomplir, ne peut en aucun cas perdre le pouvoir de vue, oublier son orientation et ce qui est le point essentiel.
Perdre de vue le pouvoir, c’est perdre de vue la politique, les points de vue fondamentaux du marxisme ; c’est devenir économiste, anarchiste, utopiste ; c’est de venir des brouillons. La lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie sur le front idéologique est, en dernière analyse, une lutte pour le pouvoir. Les classes exploiteuses ont été privées par le peuple de leur fusil, du sceau du pouvoir, mais l’idéologie réactionnaire n’en subsiste pas moins en elles.
Nous avons renversé leur domination, confisqué leurs biens, mais cela ne signifie que nous ayons aboli l’idéologie réactionnaire qui est en elles.
Les classes exploiteuses ont régné sur le peuple travailleur pendant des millénaires, elles ont monopolisé la culture créée par lui et elles ont utilisé celle-ci pour le leurrer, le mystifier, l’endormir, afin de consolider leur pouvoir réactionnaire.
Ayant dominé pendant des millénaires, leur idéologie ne pouvait qu’exercer une grande influence sur toute la société. Leur domination réactionnaire a été renversée, mais ces classes ne s’avouent pas vaincues, elles cherchent toujours à utiliser leur influence pour préparer l’opinion à un retour au capitalisme dans les domaines politique et économique.
Les luttes qui se sont succédé, au cours des seize années écoulées depuis la Libération, sur les fronts idéologique et culturel jusque et y compris la dénonciation actuelle de la ligne noire, antiparti et antisocialiste, des « Villages des Trois », de petite et grande envergures, participent en fait du combat qui se déroule entre ceux qui œuvrent à cette restauration et ceux qui s’y opposent.
Pendant la période de la révolution bourgeoise, la bourgeoisie, pour s’emparer du pouvoir, commença aussi par une préparation idéologique et par une révolution culturelle bourgeoise.
Même la révolution bourgeoise, qui consistait à substituer une classe exploiteuse à une autre classe exploiteuse, connut de multiples flux et reflux, donna lieu à de nombreuses luttes — révolution, restauration, puis contre-restauration.
Dans beaucoup de pays d’Europe, des siècles furent nécessaires pour la réussir, depuis la préparation idéologique jusqu’à la prise du pouvoir. Mais la révolution prolétarienne est une révolution visant à en finir une fois pour toutes avec tous les systèmes d’exploitation. Il est donc moins admissible encore de s’imaginer que les classes exploiteuses acceptent docilement de se voir privées de leurs privilèges par le prolétariat et ne souhaitent pas rétablir leur domination.
Jamais, tant qu’elles vivront, elles ne se résigneront à leur défaite. Comme le disait Lénine, elles se jetteront certainement dans la bataille, avec une énergie décuplée, pour reconquérir le paradis dont elles ont été privées.
Le fait que le groupe des révisionnistes khrouchtchéviens s’est emparé en Union soviétique de la direction du Parti, de l’armée et du gouvernement constitue une leçon extrêmement sérieuse pour le prolétariat de tous les pays.
A l’heure actuelle, chez nous, les représentants de la bourgeoisie, les « savants » et les «autorités » de la bourgeoisie caressent le rêve de voir le capitalisme restauré.
Leur domination politique a été renversée et cependant, ils s’efforcent désespérément, de conserver leur «autorité » académique, afin de préparer l’opinion publique à la restauration et gagner à eux les masses populaires, notamment la jeune génération et la prochaine génération.
La révolution culturelle antiféodale de la bourgeoisie se termine avec la prise du pouvoir. Mais la révolution culturelle du prolétariat, elle, combat l’idéologie de toutes les classes exploiteuses. Elle est d’une nature totalement différente de celle de la révolution culturelle bourgeoise.
La voie la plus large s’offre à elle dès la prise du pouvoir par le prolétariat et la création des conditions indispensables dans les domaines politique, économique et culturel.
La révolution culturelle prolétarienne vise à détruire de fond en comble la pensée, la culture, les mœurs et coutumes anciennes, que les classes exploiteuses utilisèrent au cours des millénaires pour empoisonner le peuple, et à créer et développer parmi les larges masses populaires une pensée, une culture, des mœurs et coutumes totalement nouvelles, celles du prolétariat.
C’est une grande tâche que de réformer les mœurs et coutumes, et elle est sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Tout l’héritage, toutes les mœurs et coutumes des classes féodale et bourgeoise doivent être critiquées totalement selon la conception prolétarienne du monde.
Arracher à la vie du peuple les coutumes néfastes venant de la vieille société exige du temps, mais l’expérience acquise depuis la Libération montre que nous pouvons y parvenir plus rapidement, si nous mobilisons pleinement les masses, appliquons la ligne de masse, faisons de la réforme des mœurs et coutumes un véritable et vaste mouvement de masse.
La révolution culturelle bourgeoise fut uniquement au service du petit nombre qui composait la nouvelle classe exploiteuse et seule une minorité de gens y participa. Mais la révolution culturelle du prolétariat est au service des grandes masses du peuple travailleur et répond aux intérêts de la grande majorité du peuple travailleur.
C’est pour cela qu’elle peut attirer à elle et unir les larges masses travailleuses. Les «lumières » bourgeoises méprisaient invariablement les masses, les traitaient d’ignorants et se considéraient tout naturellement comme les maîtres du peuple. Les révolutionnaires prolétariens du front idéologique, au contraire, sont de tout cœur au service du peuple. Ils cherchent à élever la conscience des masses populaires et luttent dans l’intérêt des plus larges masses populaires.
Mue par son vil égoïsme, la bourgeoisie est incapable de contrôler la haine qu’elle voue aux masses populaires. Marx disait :
« La nature particulière du sujet qu’elle (l’Économie politique) traite soulève contre elle et amène sur le champ de bataille les passions les plus vives, les plus mesquines, les plus haïssables du cœur humain, toutes les furies de l’intérêt privé. »
La bourgeoisie renversée est de cette espèce.
L’envergure et la vigueur de la grande révolution culturelle prolétarienne de notre pays sont sans précédent dans l’histoire de l’humanité ; sa puissance et son impétuosité, la sagesse illimitée dont le peuple travailleur fait preuve au cours du mouvement, est au-delà de l’imagination des gros bonnets de la bourgeoisie. Les faits prouvent avec éloquence que la pensée de Mao Zedong a la puissance, la force foudroyante de la bombe atomique aussitôt que les masses la maîtrisent.
La grande révolution culturelle actuelle donne une impulsion considérable à la cause socialiste du peuple chinois, et elle exercera sans nul doute une influence d’une portée incalculable sur le monde actuel et à venir.
La grande et impétueuse révolution culturelle de notre pays a plongé l’impérialisme, le révisionnisme moderne et la réaction de partout dans la panique et la confusion.
Ils s’abandonnent tantôt à la rêverie, affirmant que notre grande révolution culturelle montre qu’il y a un espoir d’« évolution pacifique » pour la prochaine génération chinoise ; et tantôt, le pessimisme et le désespoir les gagnent, et ils avouent que toutes les informations confirment quelles assises de la domination communiste demeurent très solides ; puis ils se montrent complètement désemparés et disent qu’il est impossible d’avoir d’authentiques « vieux routiers en affaires chinoises » capables de juger promptement et exactement de ce qui se passe en Chine.
Chers messieurs, votre imagination a toujours été à rencontre de l’histoire.
Les victorieux développements de cette grande révolution culturelle prolétarienne sans précédent dans l’histoire de l’humanité ont sonné le glas des débris des forces capitalistes en territoire chinois, comme ils ont sonné celui de l’impérialisme, du révisionnisme moderne et de tous les réactionnaires. Vos jours ne seront plus nombreux.
Menons, à la lumière de la grande pensée de Mao Zedong, la révolution culturelle prolétarienne jusqu’au bout.
Son triomphe consolider davantage la dictature du prolétariat dans notre pays, garantira la poursuite jusqu’à son terme de la révolution socialiste sur tous les fronts et assurera victorieusement le passage du socialisme au communisme triomphant !
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