Essence du livre sur le « perfectionnement individuel » des communiste, 8 mai 1967.
Écrit par les rédactions du Hongqi et du Renmin Ribao. Selon une lettre du nouveau responsable de la propagande Wang Li à la direction de l’agence de presse Chine Nouvelle : « Il paraît que le président Mao l’a corrigé et critiqué lui-même. Cet article fait suite aux débats de la séance élargie du bureau politique. »
Le livre sur le « perfectionnement individuel » des communistes est l’œuvre représentative du plus haut des responsables qui, bien que du Parti, se sont engagés dans la voie capitaliste. Ce livre est une grande herbe vénéneuse qui s’oppose au marxisme-léninisme et à la pensée de Mao Zedong. Son poison s’est répandu par tout le pays et dans le monde. Il faut donc entreprendre une critique à fond de ce livre.
Quelle est donc l’essence de ce sinistre ouvrage sur le « perfectionnement individuel » des communistes ?
Dans son essence, ce triste ouvrage trahit la doctrine marxiste léniniste sur la dictature du prolétariat. Et trahir cette doctrine,c’est trahir intégralement et radicalement le marxisme-léninisme, c’est trahir complètement, radicalement la cause révolutionnaire du prolétariat.
Il y a plus de cent ans, Marx avait souligné ceci :
[…] en ce qui me concerne, ce n’est pas à moi que revient le mérite d’avoir découvert l’existence des classes dans la société moderne, pas plus que la lutte qu’elles s’y livrent.
Des historiens bourgeois avaient exposé bien avant moi l’évolution historique de cette lutte des classes et des économistes bourgeois en avaient décrit l’anatomie économique.
Ce que j’ai apporté de nouveau, c’est : 1° de démontrer que l’existence des classes n’est liée qu’à des phases historiques déterminées du développement de la production ; 2° que la lutte des classes mène nécessairement à la dictature du prolétariat ; 3° que cette dictature elle-même ne représente qu’une transition vers l’abolition de toutes les classes et vers une société sans classes.
Correspondance Marx-Engels – Lettres sur « Le Capital », Paris, 1964 (Ed. Sociales). Lettre du 5 mars 1852 à J. Weydemeyer, p. 59
Il y a cinquante ans, Lénine soulignait avec force ceci :
L’essentiel, dans la doctrine de Marx, c’est la lutte des classes, c’est ce qu’on dit et c’est ce qu’on écrit très souvent. Mais ‘est inexact. Et, de cette inexactitude, résultent couramment des déformations opportunistes du marxisme, des falsifications tendant à le rendre acceptable pour la bourgeoisie. Car la doctrine de la lutte des classes a été créée non par Marx, mais par la bourgeoisie avant Marx ; et elle est, d’une façon générale, acceptable pour la bourgeoisie.
Quiconque reconnaît uniquement la lutte des classes n’est pas pour autant un marxiste ; il peut se faire qu’il ne sorte pas encore du cadre de la pensée bourgeoise et de la politique bourgeoise.
Limiter le marxisme à la doctrine de la lutte des classes, c’est le tronquer, le déformer, le réduire à ce qui est acceptable pour la bourgeoisie. Celui-là seul est un marxiste qui étend la reconnaissance de la lutte des classes jusqu’à la reconnaissance de la dictature du prolétariat.
C’est ce qui distingue foncièrement le marxiste du vulgaire petit (et aussi du grand) bourgeois. C’est avec cette pierre de touche qu’il faut éprouver la compréhension et la reconnaissance effectives du marxisme.
Lénine, L’Etat et la révolution
L’auteur du « perfectionnement individuel » des communistes, comme tous les opportunistes dans l’histoire du mouvement communiste international, a tronqué et déformé le marxisme dans ses fondements. Dans ce livre comprenant près de 50000 caractères chinois, bien qu’il ait accumulé des termes abstraits sur la lutte des classes, il ne souffle mot ni sur la réalité de celle-ci ni sur la dictature du prolétariat.
En refusant la dictature du prolétariat, ces termes sur la lutte des classes ne sont évidemment plus que de sinistres paroles trompeuses, totalement acceptables pour la bourgeoisie.
Le « perfectionnement individuel » des communistes, sorti des presses en juillet 1939, a connu de nombreuses rééditions pendant la Guerre de Résistance contre le Japon et pendant la Guerre de Libération.
Dans les diverses éditions, il n’est fait aucune mention de la Guerre de Résistance contre le Japon, ni de la lutte des classes dans cette période, il n’est fait aucune mention de la Guerre de Libération, ni de la lutte des classes pendant cette période, il n’est fait aucune mention du problème de la prise du pouvoir. Un tel « perfectionnement individuel » des communistes ne pouvait causer le moindre préjudice à l’impérialisme japonais, pas plus qu’à l’impérialisme américain et à son chien couchant, le Kuomintang de Tchiang Kaïchek.
A l’époque de la Guerre de Résistance contre le Japon, le président Mao a souligné :
La tâche centrale et la forme suprême de la révolution, c’est la conquête du pouvoir par la lutte armée, c’est résoudre le problème par la guerre.
Mao Zedong, Problèmes de la guerre et de la stratégie
Le développement, la consolidation et la bolchevisation du Parti se sont poursuivis à travers des guerres révolutionnaires. Sans la lutte armée, il n’y aurait pas le Parti communiste d’aujourd’hui.
Mao Zedong, Pour la parution de la Revue « Le Communiste »
II est évident que si l’on rejette la guerre révolutionnaire et la prise du pouvoir par les armes, il né saurait être question du développement, de la consolidation et de l’édification du Parti, non plus que de la rééducation idéologique des membres du Parti.
Mais, dans les années de la guerre où tonnait sans cesse le canon, dans les années de la prise du pouvoir, le plus haut des responsables qui, bien que du Parti, prenaient la voie capitaliste, voulait que les gens s’engagent dans le « perfectionnement individuel » en oubliant la tâche fondamentale qu’était la prise du pouvoir par les armes.
Un tel « perfectionnement individuel » n’équivaut-il pas à se « perfectionner » pour devenir des philistins qui ne participent plus à la guerre révolutionnaire et ne veulent pas arracher le pouvoir ? Les philistins qui se sont ainsi « perfectionnés » ne sont absolument pas des communistes, mais des sociaux-démocrates de la IIe Internationale.
Le « perfectionnement individuel » des communistes a été révisé et réédité en août 1949. En août 1962, il a été réédité une fois de plus avec quantité de rajouts et de suppressions, mais il s’agissait toujours de la même pacotille.
Le « perfectionnement individuel » des communistes révisé et réédité une fois de plus à ce moment-là ne fait toujours pas état de la révolution socialiste et de la lutte des classes en société socialiste, bien plus il ne souffle mot de la dictature du prolétariat.
Le haut responsable en question prend le contre-pied d’une série des grandes œuvres du président Mao telles que le « Rapport à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois », « De la dictature démocratique populaire » et « De la juste solution des contradictions au sein du peuple », s’opposant ouvertement à la pensée de Mao Zedong ; il veut que les gens s’engagent dans « le perfectionnement individuel » et laissent de côté la révolution socialiste, la lutte des classes en société socialiste et la dictature du prolétariat.
Un tel « perfectionnement » n’équivaut-il pas à laisser les gens se « perfectionner » pour devenir des personnages qui n’œuvrent pas pour le socialisme, mais bien pour le capitalisme, à la manière de Boukharine ?
N’équivaut-il pas à laisser les gens se « perfectionner » pour devenir des personnages qui ne veulent pas de la dictature du prolétariat et restaurent le capitalisme à la manière de Khrouchtchev ?
Est-ce une négligence de hasard si le « perfectionnement individuel » réimprimé et réédité à maintes reprises ne souffle mot de la conquête du pouvoir par les armes ni de la dictature du prolétariat ? Non.
Sans doute le livre sur le « perfectionnement individuel » des communistes parle-t-il de la question de l’État. Seulement, un marxiste n’en parlerait jamais sans aborder son caractère de classe et la dictature du prolétariat.
Or, ce sinistre ouvrage se tait justement, comme le font les savants à la solde de la bourgeoisie, sur la dictature du prolétariat, pour ne parler que dans l’abstrait de la question de l’Etat.
L’auteur de ce livre indique : le prolétariat « est capable de fonder un parti et un appareil d’Etat pourvus d’une organisation et d’une discipline rigoureuses en vue de mener une lutte intransigeante contre toute forme de corruption, de bureaucratie et de dégénérescence, d’épurer sans cesse le Parti et l’appareil d’État de tous les éléments qui, au cours de leur travail, se seraient corrompus, seraient devenus bureaucrates et auraient dégénéré », « afin d’en préserver la pureté. »
Une question : Comment le prolétariat peut-il établir son propre appareil d’État ? Est-ce que, par hasard, il pourrait se passer d’une révolution violente ? Est-ce qu’il pourrait ne pas briser l’ancien appareil d’État ?
Le livre sur le « perfectionnement individuel » des communistes rejette justement ce principe fondamental du marxisme-léninisme. D’après son auteur, pourvu que les communistes déploient leurs efforts pour « se perfectionner », un « État idéal » tombera du ciel. Ce à quoi il aspire en rêve, c’est à un Etat bourgeois et rien d’autre.
Dans la réédition de 1962 du « perfectionnement individuel » des communistes, au paragraphe mentionné ci-dessus, l’auteur a pris le soin d’ajouter : « instaurer un appareil d’État à la fois centralisé et démocratique ».
Cette addition délibérée révèle le point de vue de l’auteur sur le caractère de notre État. Mais, ici, dans tout le livre, il ne souffle mot de la dictature à exercer sur l’ennemi de classe.
Le président Mao a dit :
Notre État prolétarien exerce la dictature sur l’ennemi de classe, « au sein du peuple, c’est le centralisme démocratique qui est appliqué. »
Mao Zedong, De la juste solution des contradictions au sein du peuple
L’auteur du « perfectionnement individuel » des communistes, lui, ne présente notre Etat que comme un Etat à la fois « centralisé et démocratique » et qui n’exerce pas la dictature sur l’ennemi. Qu’est-ce donc là sinon s’opposer à la dictature du prolétariat, prôner la théorie de l’« État du peuple tout entier » de Khrouchtchev et préconiser la dictature de la bourgeoisie ?
Ce triste ouvrage consacre de longs paragraphes à expliquer que « le communisme est l’œuvre la plus grandiose et la plus ardue de l’histoire de l’Humanité. » Ce qu’un marxiste se doit de dire ici, c’est qu’on ne réalisera le communisme que par la dictature du prolétariat.
Mais l’auteur n’en souffle mot.
« En quoi consiste notre cause communiste et comment les membres du Parti doivent-ils travailler pour elle ? »
L’auteur répond : « Dans un tel monde, il n’y aura plus d’exploiteurs ni d’oppresseurs, plus de propriétaires fonciers ni de capitalistes, plus d’impérialistes ni de fascistes, il n’y aura plus ni opprimés ni exploités, ni rien de ces ténèbres, de cette ignorance, de cet état arriéré, etc.
Dans une telle société, les hommes deviendront tous des travailleurs communistes désintéressés et intelligents, d’un niveau culturel et technique élevé ; l’entraide et la fraternité prévaudront parmi eux, et la suspicion et la duperie mutuelles, les offenses réciproques, les luttes fratricides, les guerres et autres iniquités n’existeront plus. Ce sera de toute évidence la société la meilleure, la plus belle, la plus avancée de l’histoire de l’Humanité. »
Il dit encore : «Nous, communistes, nous devons avoir la plus grande force de caractère et la plus ferme volonté révolutionnaire de l’Humanité.
Chaque membre du Parti doit prendre, joyeusement et sérieusement la résolution d’assumer cette tâche d’une grandeur et d’une difficulté sans précédent dans l’histoire humaine : la réalisation du communisme. »
Après avoir fait une série de prières et de vœux à la manière d’un prêtre, l’auteur dit en conclusion : « Voilà la cause communiste telle que je l’entends. » La réponse de l’auteur est remplie de toutes sortes de belles paroles, tout sauf la dictature du prolétariat. Voilà la cause communiste telle qu’il l’a comprise et la manière dont il a préconisé d’y travailler !
Cette description de la société communiste n’a rien d’une création, elle existait déjà dans l’antiquité.
En Chine, on peut la trouver dans des textes comme : « De la grande concorde » dans le chapitre « Li Yun » du Livre des rites [rédigé par Tai Cheng, un lettré de la dynastie des Han de l’Ouest, de 206 av. J.-C. À 24 ap. J.-C.]; dans Tao Houa Yuan Ki (Promenade dans le jardin des pêchers) de Tao Tsien [poète de la dynastie des Tsin de l’Est, de 317 à 420 ap. J.-C.]; et dans Ta Tong Chou (Le livre de la grande concorde) de Kang Yeou-wei [un dirigeant du mouvement réformiste de 1898]; et à l’étranger, cela se trouve dans un grand nombre d’œuvres des socialistes utopiques français et anglais ; tout cela est de la même farine.
De l’avis de l’auteur, dans la société communiste, tout sera bon, il n’y aura pas la moindre obscurité ni la moindre contradiction. Tout ira bien, il n’y aura plus de contraires. Le développement social en restera là.
Non seulement la société ne changera plus qualitativement, elle ne changera vraisemblablement pas non plus quantitativement ; le développement de la société prendra dès lors fin et elle restera toujours la même. Ici, l’auteur a rejeté une loi fondamentale du marxisme — toute chose, toute société humaine se développe sous l’impulsion de la lutte entre les contraires ainsi que des contradictions. Ici, l’auteur a prêché la métaphysique et abandonné le grand matérialisme dialectique et le grand matérialisme historique.
Marx a dit :
Entre la société capitaliste et la société communiste, se place la période de transformation révolutionnaire de celle-là en celle-ci. A quoi correspond une période de transition politique où l’État ne saurait être autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat.
Marx (K.) et Engels (Fr.), Critique des Programmes de Gotha et d’Erfurt
Lénine a dit :
La marche en avant, c’est-à-dire vers le communisme, se fait en passant par la dictature du prolétariat ; et elle ne peut se faire autrement, car il n’est point d’autres classes ni d’autres moyens qui puissent briser la résistance des capitalistes exploiteurs.
Lénine, L’État et la révolution
Dans son livre relatif au « perfectionnement individuel » des communistes, le plus haut des responsables qui, bien que du Partiront pris la voie capitaliste, a insisté avec force sur ce point : après que le prolétariat aura remporté la victoire sur le plan politique, « il faudra encore travailler pendant une période prolongée à la transformation socialiste avant de pouvoir passer progressivement à la société communiste ».
Quiconque possède la moindre teinture de marxisme aurait au moins mentionné ici la dictature du prolétariat !
Mais lui, non, non, encore une fois, il n’en a pas soufflé mot ! Il s’ensuit que la « période prolongée de transformation » dont il parle n’est pas celle de la dictature du prolétariat. La voie dont il parle pour « passer progressivement à la société communiste» n’est pas la voie de la dictature du prolétariat.
De toute évidence, Pauteur de ce sinistre ouvrage a un système idéologique complet : « travailler à la cause communiste » en se passant de la dictature du prolétariat.
C’est une trahison flagrante du communisme scientifique, c’est une trahison flagrante du marxisme-léninisme, de la pensée de Mao Zedong, c’est du révisionnisme à cent pour cent.
Non seulement l’auteur de ce triste livre n’a pas mentionné la dictature du prolétariat mais en outre il a supprimé la dictature du prolétariat en citant deux paragraphes de Lénine.
Les paroles originales de Lénine sont :
[…] la bourgeoisie dont la résistance est décuplée du fait de son renversement (ne fût-ce que dans un seul pays) et dont la puissance ne réside pas seulement dans la force du capital international, dans la force et la solidité des liaisons internationales de la bourgeoisie, mais encore dans la force de l’habitude, dans la force de la petite production.
Car, malheureusement, il reste encore au monde une très, très grande quantité de petite production : or, la petite production engendre le capitalisme et la bourgeoisie constamment, chaque jour, à chaque heure, d’une manière spontanée et dans de vastes proportions.
Pour toutes ces raisons, la dictature du prolétariat est indispensable, et il est impossible de vaincre la bourgeoisie sans une guerre prolongée, opiniâtre, acharnée, sans une guerre à mort qui exige la maîtrise de soi, la discipline, la fermeté, une volonté une et inflexible.
Cependant dans les diverses éditions, dont celle de 1962, l’auteur de ce triste livre a tronqué ainsi la citation :
[…] la bourgeoisie dont la résistance est décuplée du fait de son renversement (ne fût-ce que dans un seul pays) et dont la puissance ne réside pas seulement dans la force du capital international, dans la force et la solidité des liaisons internationales de la bourgeoisie, mais encore dans la force de d’habitude, dans la force de la petite production.
Car, malheureusement, il reste encore au monde une très, très grande quantité de petite production : or, la petite production engendre le capitalisme et la bourgeoisie constamment, chaque jour, à chaque heure, d’une manière spontanée et dans de vastes proportions.
Pour toutes ces raisons … il est impossible de vaincre la bourgeoisie sans une guerre prolongée, opiniâtre, acharnée, sans une guerre à mort qui exige la maîtrise de soi, la discipline, la fermeté, une volonté une et inflexible. Lénine, La maladie infantile du communisme
L’auteur précité a supprimé de façon flagrante « la dictature du prolétariat est indispensable » au milieu de ce paragraphe. Serait-ce le fait d’une négligence fortuite ?
Il est clair que pour le plus haut des responsables qui, au sein du Parti, se sont engagés dans la voie capitaliste, la dictature du prolétariat n’est pas nécessaire.
Dans un autre paragraphe, les paroles originales de Lénine sont les suivantes :
Supprimer les classes, ce n’est pas seulement chasser les grands propriétaires fonciers et les capitalistes — ce qui nous a été relativement facile — c’est aussi supprimer les petits producteurs de marchandises ; or, ceux-ci, on ne peut pas les chasser, on ne peut pas les écraser, il faut faire bon ménage avec eux.
On peut (et on doit) les transformer, les rééduquer — mais seulement par un travail d’organisation très long, très lent et très prudent. Ils entourent de tous côtés le prolétariat d’une ambiance petite-bourgeoise, ils l’en pénètrent, ils l’en corrompent, ils suscitent constamment au sein du prolétariat des récidives de défauts propres à la petite-bourgeoisie : manque de caractère, dispersion, individualisme, passage de l’enthousiasme à l’abattement.
Pour y résister, pour permettre au prolétariat d’exercer comme il se doit, avec succès et victorieusement, son rôle d’organisateur (qui est son rôle principal), le parti politique du prolétariat doit faire régner dans son sein une centralisation et une discipline rigoureuses. La dictature du prolétariat est une lutte opiniâtre, sanglante et non sanglante, violente et pacifique, militaire et économique, pédagogique et administrative, contre les forces et les traditions de la vieille société.
La force de l’habitude chez les millions et les dizaines de millions d’hommes est la force la plus terrible. Sans un parti de fer, trempé dans la lutte, sans un parti jouissant de la confiance de tout ce qu’il y a d’honnête dans la classe en question, sans un parti sachant observer l’état d’esprit de la masse et influer sur lui, il est impossible de soutenir cette lutte avec succès.
Il est mille fois plus facile de vaincre la grande bourgeoisie centralisée que de « vaincre » les millions et les millions de petits patrons ; or ceux-ci, par leur activité quotidienne, coutumière, invisible, insaisissable, dissolvante, réalisent les mêmes résultats qui sont nécessaires à la bourgeoisie, qui restaurent la bourgeoisie.
Cependant, dans les diverses éditions dont celle de 1962, l’auteur susmentionné a cité ces paroles de façon suivante :
Supprimer les classes, ce n’est pas seulement chasser les grands propriétaires fonciers et les capitalistes — ce qui nous a été relativement facile — c’est aussi supprimer les petits producteurs de marchandises ; or, ceux-ci, on ne peut pas les chasser, on ne peut pas les écraser, il faut faire bon ménage avec eux, on peut (et on doit) les transformer, les rééduquer — mais seulement par un travail d’organisation très long, très lent et très prudent. Ils entourent de tous côtés le prolétariat d’une ambiance petite bourgeoise, ils l’en pénètrent, ils l’en corrompent, ils suscitent constamment au sein du prolétariat des récidives de défauts propres à la petite bourgeoisie : manque de caractère, dispersion, individualisme, passage de l’enthousiasme à l’abattement.
Pour y résister, pour permettre au prolétariat d’exercer comme il se doit, avec succès et victorieusement, son rôle d’organisateur (qui est son rôle principal) le parti politique du prolétariat doit faire régner dans son sein une centralisation et une discipline rigoureuses.
… La force de l’habitude chez les millions et les dizaines de millions d’hommes est la force la plus terrible. … Il est mille fois plus facile de vaincre la grande bourgeoisie centralisée que de « vaincre » les millions et les millions de petits patrons ; or ceux-ci, par leur activité quotidienne, coutumière, invisible, insaisissable, dissolvante, réalisent les mêmes résultats qui sont nécessaires à la bourgeoisie, qui restaurent la bourgeoisie.
L’auteur du « perfectionnement individuel » des communistes a également effacé de façon flagrante cette phrase : « La dictature du prolétariat est une lutte opiniâtre, sanglante et non sanglante, violente et pacifique, militaire et économique, pédagogique et administrative, contre les forces et les traditions de la vieille société. »
II a même supprimé ce qui se rapportait à la direction du Parti communiste. Est-ce là aussi une distraction due au hasard ?
Pourquoi, dans l’édition révisée de 1962 du « perfectionnement individuel » des communistes, l’auteur a-t-il encore biffé d’un trait de plume les lignes sur la dictature du prolétariat ? On ne peut trouver à cela aucune réponse autre que celle-ci : c’est parce qu’il s’oppose à notre Etat de dictature du prolétariat, qu’il veut transformer la dictature du prolétariat en dictature de la bourgeoisie.
C’est la preuve parfaite que le haut responsable en question est l’ennemi juré de la dictature du prolétariat, qu’il ne tolère absolument pas la dictature du prolétariat et, qu’aussitôt qu’il voit les mots « dictature du prolétariat », il ne manque pas de les biffer.
C’est de cette façon effrontée que le haut responsable en question a mutilé l’âme du marxisme-léninisme.
Alors qu’il trahit la dictature du prolétariat, ce haut responsable a l’impudence de dire : « Soyons les meilleurs élèves de Marx, Engels, Lénine et Staline. »
II s’agit là d’une insulte des plus grossières envers Marx, Engels, Lénine et Staline.
Dans la nouvelle édition 1962 du « perfectionnement individuel » des communistes, la phrase : « Soyons les meilleurs élèves de Marx, Engels, Lénine et Staline » est remplacée par celle-ci : « Soyons de dignes élèves de Marx et de Lénine ».
En outre, sont supprimés dans cette nouvelle édition les trois passages suivants du quatrième chapitre de l’Histoire du Parti communiste (bolchevik) de l’U.R.S.S. passages qui ont été cités à l’origine :
Dans leur lutte avec la nature qu’ils exploitent pour produire des biens matériels, les hommes ne sont pas isolés les uns des autres, ne sont pas des individus détachés les uns des autres ; ils produisent en commun, par groupes, par associations.
C’est pourquoi la production est toujours, et quelles que soient les conditions, une production sociale.
Dans la production des biens matériels, les hommes établissent entre eux tels ou tels rapports à l’intérieur de la production, ils établissent tels ou tels rapports de production.
Histoire du Parti communiste (bolchevik) de l’U.R.S.S., Moscou, 1949
La première particularité de la production, c’est que jamais elle ne s’arrête à un point donné pour une longue période ; elle est toujours en voie de changement et de développement ; de plus, le changement du mode de production provoque inévitablement le changement du régime social tout entier, des idées sociales, des opinions et institutions politiques ; le changement du mode de production provoque la refonte de tout le système social et politique.
Histoire du Parti communiste (bolchevik) de l’U.R.S.S., Moscou, 1949
Il n’y a d’invincible que ce qui naît et se développe.
Histoire du Parti communiste (bolchevik) de l’U.R.S.S., Moscou, 1949
Il est évident que si l’auteur de ce sinistre ouvrage a supprimé en 1962 le nom de Staline ainsi que les passages, cités initialement, du quatrième chapitre de l’Histoire du Parti communiste (bolchevik) de l’U.R.S.S., c’est entièrement pour répondre au besoin de la clique révisionniste soviétique, pour s’opposer à Staline, c’est-à-dire pour s’opposer au léninisme.
Pour ne pas citer le nom de Staline, il a du même coup éliminé Engels et supprimé également son nom.
Quoique réimprimé et réédité plusieurs fois, le « perfectionnement individuel » des communistes ne parle nullement de la nécessité d’être un digne élève du président Mao ni ne mentionne la pensée de Mao Zedong. Ce point montre aussi que l’auteur du livre est un marxiste simulé et un révisionniste réel. Parce que, à notre époque, s’écarter de la pensée de Mao Zedong, c’est trahir radicalement le marxisme-léninisme, tout comme dans l’étape où le marxisme s’est développé en léninisme, s’écarter du léninisme, c’était trahir radicalement le marxisme.
Le président Mao nous a enseigné que « toutes les luttes révolutionnaires dans le monde visent à prendre le pouvoir politique et à le consolider ». (« Les élections de cette année. »)
Mais le plus haut des responsables qui, bien que du Parti, prennent la voie capitaliste, va à rencontre de tout cela. Il ne veut pas que le prolétariat et les communistes prennent le pouvoir politique et le consolident. Il ramène tout dans le monde au « perfectionnement individuel ».
« Le but final n’est rien, le perfectionnement individuel est tout » — telle est la formule de ce sinistre livre.
Cette formule est, de même que celle du vieux traître Bernstein : « Le but final n’est rien, le mouvement est tout », du révisionnisme à cent pour cent.
Est-il vrai qu’il n’y ait pas de but ? Naturellement non. Comme le vieux traître Bernstein, le haut responsable en question a son but sournois et inavoué. Il tentait de désagréger les rangs du prolétariat et de faire en sorte que plus on se « perfectionne », plus on devient « révisionniste ».
Avant la victoire remportée à l’échelle nationale, il s’était opposé à la prise du pouvoir par le prolétariat ; cette victoire acquise, il combattait la dictature du prolétariat, tentant de pratiquer le capitalisme et de le restaurer. Voilà le but de sa formule réactionnaire selon laquelle « le but final n’est rien, le perfectionnement individuel est tout ».
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