Article du Drapeau Rouge : Pour l’anniversaire de la victoire sur le fascisme allemand ! Pour la lutte jusqu’au bout contre l’impérialisme américain ! (1965)

par Louo Jouei-king, publié dans le Hongqi, le 10 mai 1965

Vingt années se sont écoulées depuis la grande victoire sur le fascisme allemand.

Et bientôt il y aura aussi vingt ans que fut remportée la grande victoire sur l’ensemble du bloc fasciste germano-nippo-italien.

Ces vingt années ont été le témoin d’immenses changements dans le monde. Comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, la victoire qui termina la guerre mondiale antifasciste « a ouvert des possibilités encore plus larges et des voies encore plus efficaces pour la libération de la classe ouvrière et des peuples opprimés du monde entier. » [1].

L’après-guerre a vu surgir un extraordinaire bouillonnement révolutionnaire suite à la jonction des deux grands courants historiques que sont la révolution socialiste et le mouvement de libération nationale, et qui transforment rapidement l’aspect du monde.

Et une confiance sans limites dans la victoire nous sera procurée par un coup d’œil sur la victoire remportée il y a vingt ans sur les fascistes allemands, japonais et italiens, par un tour d’horizon de l’excellente situation que connaît aujourd’hui la révolution des peuples de partout, et par un regard aux radieuses perspectives de la lutte pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme.

Il y a plus de vingt ans, lorsque les hitlériens déferlaient sur le continent européen et jetaient toutes leurs forces dans une attaque brusquée contre l’Union soviétique, croyant pouvoir l’« anéantir » en un mois et demi ou en deux mois, d’un coup tout s’assombrit dans le monde, comme si « l’entière cité allait crouler sous la sombre nuée ».

Telle une contagion, la peur inspirée par Hitler gagna bien des gens de par le monde, qui pâlissaient au seul nom de cette bête féroce et envisageaient la situation internationale avec pessimisme et désespoir. Les hordes fascistes hitlériennes étaient considérées comme pratiquement invincibles. Les petits pays européens avaient été incapables de leur tenir tête et même des puissances impérialistes comme la Grande-Bretagne et la France reculèrent sous la panique ou s’effondrèrent au premier choc.

Était-il possible, dans ces conditions, que le socialisme triomphe du fascisme ? Était-il possible que le système socialiste l’emporte sur le système impérialiste capitaliste ? L’Union soviétique résisterait-elle à l’assaut des troupes fascistes hitlériennes et son armée les vaincrait-elle ?

Telles étaient les questions qui préoccupaient les peuples du monde entier. L’épreuve fut dure pour le premier Etat socialiste, pour le système socialiste et pour les forces armées révolutionnaires du prolétariat. Le problème était capital et de lm dépendait le sort de l’humanité.

Sous la clairvoyante direction du Parti communiste de l’Union soviétique et du Commandement suprême soviétique, ayant le camarade Staline à leur tête, l’Etat soviétique, que Lénine créa, un jeune Etat ayant tout juste réalisé l’industrialisation socialiste, et sa jeune Armée rouge des ouvriers et des paysans, non seulement tinrent fermement sous les assauts des troupes fascistes hitlériennes, réputées invincibles, en anéantirent en masse les forces vives, mais encore passèrent résolument et le moment venu à la contre-offensive, poursuivant l’ennemi jusqu’à Berlin, brisant définitivement la machine de guerre des fascistes hitlériens et remportant la grande victoire décisive de cette guerre antifasciste.

Celle victoire n’était pas comme les autres, ce ne fut pas une victoire ordinaire, partielle, mais une victoire d’une importance considérable pour le sort de l’humanité et le progrès de l’histoire. Cette grande victoire est celle du système socialiste, du peuple et de l’armée soviétiques, de la direction marxiste-léniniste du P.C.U.S. qui avait le camarade Staline à sa tête. Elle est également celle des peuples d’Allemagne, d’Europe, d’Asie et du monde entier remportée par la lutte commune.

Le peuple soviétique a fait preuve d’une volonté inflexible et d’un héroïsme sans pareil dans son combat contre les bandits fascistes. Il n’a reculé devant aucun sacrifice, devant aucune difficulté, et sa contribution à la victoire sur le fascisme fut immense.

Animée par un esprit révolutionnaire indomptable, l’Armée rouge soviétique a combattu héroïquement, sans défaillance, sous le drapeau de Lénine et de Staline, et par ses exploits immortels, a rempli brillamment son glorieux rôle de force principale dans la lutte antifasciste.

Poursuivant l’œuvre de Lénine, le camarade Staline a doté le peuple soviétique de l’arme de la pensée marxiste-léniniste, il a fait se réaliser l’industrialisation socialiste et la collectivisation agricole dans l’avant-guerre, transformant ainsi la Russie arriérée en une puissance socialiste avancée.

Il fit preuve d’une intrépidité et d’une sagesse admirables face à la violente offensive des armées fascistes hitlériennes, et c’est sous sa conduite que le peuple et l’armée soviétiques ont, après des combats d’une opiniâtreté sans égale, remporté la victoire totale dans la guerre nationale antifasciste. Les faits montrent qu’en dépit de certaines erreurs, y compris celles dans le domaine militaire, Staline est un grand marxiste-léniniste, qu’il fut le clairvoyant capitaine des forces armées révolutionnaires du prolétariat.

Les peuples du monde entier glorifieront éternellement les hauts faits d’armes du peuple et de l’armée soviétiques, qui ont donné des héros comme Zoïa et Matrossov, ils exalteront à jamais les mérites que la conduite de cette guerre a valus au P.C.U.S. qui avait Staline à sa tête.

Ces vingt dernières années, les impérialistes et les révisionnistes modernes ont fait circuler d’innombrables rumeurs, accumulé les mensonges en vue de déformer délibérément la vérité sur l’histoire de la guerre nationale antifasciste. Ils se sont évertués à salir l’image de l’héroïque peuple et de l’héroïque armée soviétique, à calomnier perfidement Je rôle dirigeant du P.C.U.S. à la tête duquel se trouvait Staline.

Mais, plus ils en font et mieux apparaissent la justesse de la conduite de Staline et la grandeur du peuple et de l’armée soviétiques unis sous le drapeau de Lénine et de Staline.

L’histoire ne supporte pas les falsifications. Si, à l’époque, le peuple et l’armée soviétiques n’avaient pas été dirigés par Staline, mais l’auraient été par des révisionnistes du genre Khrouchtchev, s’ils n’avaient pas agi conformément à la ligne, à la politique et aux méthodes marxistes-léninistes que Staline incarnait, mais selon celles que les révisionnistes représentés par Khrouchtchev pratiquent aujourd’hui à l’égard de l’impérialisme américain, on peut imaginer que le seul aboutissement aurait été la capitulation ou une défaite désastreuse, et combien de souffrances les peuples de l’Union soviétique et du monde entier n’auraient-ils pas eu à endurer en plus, et de combien d’années l’histoire de l’Union soviétique et de l’humanité n’aurait-elle pas été ramenée en arrière !

La marche de l’histoire se fait selon les lois qui lui sont propres. Les bandits fascistes comme Hitler et les révisionnistes du genre Khrouchtchev sont en dehors du peuple, ils sont contre lui, ils n’assument sur la scène de l’histoire qu’un rôle épisodique, alors que l’œuvre socialiste et l’œuvre antifasciste entreprises par Staline, par le peuple et l’armée soviétiques qu’il dirigeait, brilleront éternellement dans l’histoire !

Nous ne pouvons oublier en ce jour où nous célébrons le XXe anniversaire de la victoire sur le fascisme allemand et du triomphe de la guerre antifasciste que le rôle joué par l’impérialisme américain est d’une férocité plus grande encore que celui joué par Hitler.

C’est immédiatement après la guerre antifasciste que l’impérialisme américain s’est mis à remplacer les fascismes allemand, japonais et italien, à élaborer et à appliquer activement sa stratégie mondiale contre-révolutionnaire en vue d’asseoir son hégémonie sur le monde, en faisant ainsi de l’empire du dollar le plus grand exploiteur international, le gendarme du monde, le principal bastion des forces réactionnaires et colonialistes du monde, la principale source d’agression et de guerre de notre époque, l’ennemi le plus féroce des peuples du monde entier.

Au cours des vingt dernières années, il s’est occupé fébrilement et sans relâche d’élargir son armement et de préparer la guerre. Il se livre partout à l’agression, tout en cherchant à imposer une nouvelle guerre mondiale aux peuples. Nous disions, dans le passé, que le fascisme, c’est la guerre, mais aujourd’hui, il y a bien plus de raisons de dire que l’impérialisme américain, c’est la guerre.

Et c’est pour mettre en échec l’agression impérialiste américaine, pour déjouer le déclenchement de la nouvelle guerre que l’impérialisme américain complote, qu’il est indispensable, et d’une haute signification pratique, que les peuples des pays socialistes et de tous les autres pays passent en revue l’expérience historique qu’ils ont tirée de la guerre contre les fascistes allemands, japonais et italiens.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QUE, TANT QU’EXISTE L’IMPÉRIALISME, LES PAYS SOCIALISTES ET LE PEUPLE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARTOUT DOIVENT MAINTENIR LA PLUS HAUTE VIGILANCE RÉVOLUTIONNAIRE, ETRE EFFECTIVEMENT PRÊTS A FAIRE FACE AUX GUERRES BRUSQUÉES QUE L’IMPÉRIALISME POURRAIT LEUR IMPOSER ÉVENTUELLEMENT.

Le danger de guerre existera tant qu’existera l’impérialisme, Et la victoire remportée par un pays ou toute une série de pays socialistes, la victoire remportée par un pays ou toute une série de pays par la conquête de l’indépendance nationale ou de la libération nationale ne sera jamais définitivement acquise ni complète, tant que l’impérialisme n’aura pas été liquidé et que le socialisme n’aura pas triomphé dans le monde entier.

L’histoire n’a cessé de confirmer cette vérité. L’impérialisme et tous les réactionnaires cherchent toujours et par tous les moyens à réprimer et à étouffer la révolution triomphante, dans tous les pays et chez tous les peuples. Il en va ainsi quand les forces révolutionnaires sont faibles, et il en est de même lorsqu’elles deviennent puissantes. Comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung : « le principe qu’observent les forces réactionnaires à l’égard des forces démocratiques populaires est de détruire résolument toutes les forces démocratiques qu’elles peuvent, et de se préparer à détruire plus tard celles qu’elles n’arrivent pas à détruire pour le moment. » [2]

Tel elles se comportent envers l’Union soviétique et aussi envers la Chine, envers les pays socialistes et aussi envers les pays nationalement indépendants, envers les pays et les peuples qui ont déjà triomphé et aussi envers les pays et les peuples qui poursuivent le combat pour la libération nationale ou sont engagés dans la lutta révolutionnaire populaire. C’est un comportement dicté par la nature de classe de l’impérialisme. Les impérialistes restent des impérialistes, jamais ils ne déposeront leur coutelas pour se transformer en bouddhas.

Les révisionnistes modernes à la Khrouchtchev prétendent que l’accroissement de la puissance du camp socialiste a fait changer l’impérialisme de nature. Ceci s’inscrit en faux contre les fondements mêmes de la théorie de Lénine sur l’impérialisme, et c’est le summum en fait d’absurdité.

L’impérialisme américain manœuvre actuellement avec sa double tactique contre-révolutionnaire, de guerre et de « paix ». Tout en usant activement de la tromperie à la paix, il lance un peu partout des guerres d’agression et se prépare intensivement en vue d’une nouvelle guerre.

Aussi est-il plus que jamais nécessaire, dans ces circonstances, de ne pas oublier l’expérience historique de la guerre antifasciste, de maintenir une haute vigilance révolutionnaire de tous les instants, d’être ferme devant la tromperie à la paix des impérialistes, de nous garder contre tout relâchement de notre vigilance, et de ne pas tabler sur le hasard.

Les pays socialistes et les pays ayant accédé à l’indépendance nationale doivent, tout en poursuivant résolument leur politique étrangère de paix et leur édification économique, renforcer leur défense nationale et se préparer pour pouvoir affronter n’importe quelle guerre d’agression impérialiste.

Entre être prêt à la guerre quand celle-ci vient à éclater et ne pas l’être, la différence est énorme. Et de tous les préparatifs, les premiers à achever sont ceux du domaine politique et idéologique. Par ailleurs, la préparation à la guerre doit avoir en vue les conditions les plus difficiles, les circonstances les plus graves qui pourraient se présenter.

Il faut non seulement être-prêt à affronter une guerre impérialiste de petite envergure, mais aussi une guerre de moyenne ou même de grande envergure. Il faut envisager non seulement l’emploi par l’impérialisme des armes conventionnelles, mais aussi remploi de l’arme atomique. Cette façon de voir les choses et d’agir est relativement plus réaliste, elle permet mieux l’initiative et de faire face assez aisément à la situation, quoi qu’il arrive, et de vaincre l’ennemi à coup sûr.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QUE L’IMPÉRIALISME NE MÉRITE PAS LA MOINDRE CONFIANCE. LES PAYS SOCIALISTES PEUVENT, DANS DES CONDITIONS DÉTERMINÉES, NÉGOCIER AVEC LES PAYS IMPÉRIALISTES, ABOUTIR A CERTAINS ACCORDS AVEC EUX. MAIS POUR DÉFENDRE LA PAIX MONDIALE, ILS NE PEUVENT EN AUCUN CAS PLACER LEURS ESPOIRS DANS DE TELS NÉGOCIATIONS ET ACCORDS. ILS DOIVENT COMBATTRE RÉSOLUMENT TOUTE POLITIQUE MUNICHOISE A LA CHAMBERLAIN ET A LA DALADIER.

Les impérialistes et tous les réactionnaires sont de ces pragmatistes qui débitent de « belles paroles » et ne reculent devant rien. Ils peuvent s’asseoir avec vous, à une même table, pour négocier, ou pour parler à profusion de « paix » et d’« amitié », signer quelques traités ou accords, prendre tels ou tels engagements, faire telles ou telles promesses, quand ils l’estiment nécessaire, quand ils ne sont pas prêts à attaquer, quand ils ont besoin d’un écran de fumée pour masquer leurs préparatifs d’agression, quand il leur faut reprendre haleine après de lourdes défaites dans leur guerre d’agression, ou quand ils sont à bout.

Mais dès qu’ils se croient capables de vous dévorer, qu’ils estiment la situation favorable, et que leur coutelas est bien aiguisé, ils font volte-face, déchirent traités et accords formels et renient leurs promesses solennelles.

L’histoire moderne abonde en exemples de ce genre. Ainsi, un an et dix mois à peine après la signature de son pacte de non-agression avec l’Union soviétique, l’Allemagne hitlérienne déclenchait la guerre-éclair contre elle, sans notification aucune.

Telle était la façon d’agir d’Hitler ; mais n’en est-il pas de même aujourd’hui avec l’impérialisme américain ?

Dire de l’impérialisme américain qu’il a la perfidie d’Hitler ne suffit pas à le qualifier. Car, comparé à celui-ci, il est vraiment bien plus sournois, bien plus pervers. Même leurs plus proches alliés et partenaires, comme la Grande-Bretagne et la France, leurs plus fidèles valets et hommes de main, comme Syngman Rhee et Ngo Dinh Diem, dont ils se servent quand ils en ont besoin, les Etats-Unis les écartent d’un coup de pied quand ils ne sont plus d’aucune utilité, ils abattent l’âne quand il a fini de faire tourner la meule.

Et alors qu’ils agissent de la sorte avec leurs partenaires, serait-il possible qu’avec les pays socialistes, les pays nationalement indépendants et le peuple révolutionnaire de partout, ils soient de parole ?

Nous ne devons donc jamais nous faire d’illusions sur les promesses des impérialistes et des réactionnaires lorsque nous avons affaire à eux, ni nous leurrer au sujet de leurs « belles paroles ».

C’est la nature même de notre société socialiste qui détermine le caractère pacifique de notre politique étrangère. Et c’est dans l’intérêt du peuple et de la révolution, pour sauvegarder la paix mondiale, pour dénoncer l’ennemi et éduquer le peuple que nous ne nous sommes jamais opposés aux négociations nécessaires avec les pays impérialistes et que nous les avons toujours entreprises avec beaucoup de sérieux ; nous n’avons jamais refusé de conclure avec eux les traités et accords nécessaires, et avons toujours, au contraire, respecté tous ceux que nous avons signés.

Cependant, en ce faisant, n’oublions pas que l’impérialisme veut la guerre et que, quels qu’ils soient, les traités et les accords n’y changent rien. Celui qui, pour conjurer la guerre, place ses espoirs dans de tels traités et accords se verra gravement berné et aura à le regretter.

Bousculer les faibles et craindre les forts est commun aux impérialistes et à tous les réactionnaires. Qui veut assurer sa propre sécurité au moyen de concessions et de compromis sans principes, ou en cherchant à assouvir l’ambition des agresseurs aux dépens des autres peuples, ne fait que soulever une pierre qui lui retombera sur les pieds.

C’est dans l’espoir que Hitler tournerait le fer de lance de son agression contre l’Union soviétique, que Chamberlain et Daladier rejetèrent la proposition de l’U.R.S.S. en faveur d’une action commune contre la menace de guerre fasciste, qu’ils tramèrent le complot de Munich et bradèrent les intérêts des peuples tchécoslovaque et polonais.

Cependant, Hitler mit le doigt sur leur point faible, la peur de la guerre, et les attaqua les premiers, les prenant au dépourvu, L’année française, forte de trois millions d’hommes, fut battue à plate couture en un mois et demi, tandis que la Grande-Bretagne se vit presque anéantie et n’échappa au sort tragique de la France que grâce à la Manche.

La politique munichoise de Chamberlain et de Daladier, néfaste pour les autres autant que pour eux-mêmes, s’est acquis à jamais une triste notoriété. Celui qui cherche aujourd’hui, face au chantage à la guerre de l’impérialisme américain, à manigancer quelque nouveau Munich, ne connaîtra pas de sort différent de celui de Chamberlain et de Daladier : il commencera par vouloir nuire aux autres et finira par se nuire à lui-même. La prise de conscience des peuples du monde entier voue ce genre de complot à l’échec. Et le comploteur ne connaîtra pas de fin heureuse.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QU’IL FAUT SAVOIR DISTINGUER ENTRE ENNEMIS ET AMIS, EXPLOITER LES CONTRADICTIONS, S’ALLIER LA MAJORITÉ, UNIR TOUTES LES FORCES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE UNIES POUR FORMER LE FRONT UNI LE PLUS LARGE CONTRE L’ENNEMI PRINCIPAL.

Le bloc fasciste formé par l’Allemagne, le Japon et l’Italie représentait l’impérialisme le plus rapace et le plus agressif de l’époque. Sa politique de rapine menaça sérieusement la liberté et l’indépendance de toutes les nations et le bloc n’épargna même pas ses partenaires, les gangsters s’en prenant aux gangsters. La nature rapace des impérialistes les voue non seulement à l’opposition des masses populaires les plus larges du monde entier, mais leur vaut aussi d’être minés par les antagonismes et la division.

Un des grands mérites de Staline est d’avoir analysé correctement la lutte des classes sur le plan international, d’avoir défini la principale contradiction existant dans le monde et désigné le principal ennemi de tous les peuples, et par voie de conséquence, d’avoir avancé le juste mot d’ordre du front uni antifasciste et d’être parvenu à rallier toutes les forces antifascistes du monde dans le front uni antifasciste ayant l’Union soviétique et le prolétariat des autres pays comme force principale.

Ainsi fut brisée l’alliance impérialiste antisoviétique et fut établie l’alliance antifasciste ; l’encerclement par l’impérialisme du pays socialiste qu’est l’Union soviétique était rompu, tandis que se constituait un contre-encerclement des forces d’agression fascistes par les forces mondiales opposées à l’agression. La situation stratégique avait vu s’opérer un changement radical, changement qui nous favorisait et défavorisait l’ennemi. Ce facteur d’une importance extrême contribua à la grande victoire sur le fascisme.

Aujourd’hui, l’impérialisme américain cherche à liquider le socialisme, à s’emparer des vastes régions de la première zone intermédiaire que constituent l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine, mais encore à contrôler les pays capitalistes impérialistes d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord, d’Océanie, ainsi que le Japon, c’est-à-dire les pays de la deuxième zone intermédiaire.

Cette politique d’hégémonie mondiale ralliera immanquablement plus de 90 pour cent de la population mondiale contre l’impérialisme américain qui, abandonné et trahi par les siens, cerné de toutes parts par ses ennemis, se verra acculé pas à pas à l’isolement le plus complet.

Les plans d’agression et de guerre des Etats-Unis peuvent, dans ces circonstances, être déjoués et mis en échec, si comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, nous savons non seulement unir les forces anti-impérialistes des peuples du camp socialiste et des autres pays, mais aussi exploiter les contradictions existant au sein du camp impérialiste et créer le front uni le plus large contre l’impérialisme américain. Et nous serons mieux en mesure d’infliger à l’impérialisme américain la défaite la plus totale s’il se hasarde à déclencher une nouvelle guerre mondiale.

Au lieu d’œuvrer à la formation d’un front uni anti-américain, en ralliant toutes les forces anti-américaines et en exploitant les contradictions au sein du camp impérialiste, les révisionnistes modernes du genre Khrouchtchev confondent ennemis et amis, prennent les ennemis pour des amis, s’unissent avec les Etats-Unis et entretiennent avec eux une « coopération pacifique » dirigée contre la révolution des peuples du monde entier.

Cela, c’est trahir en grand la révolution mondiale prolétarienne et les nations et peuples opprimés. Et par là, ils ne font qu’aider l’impérialisme américain à se dégager de son isolement, que flatter son arrogance agressive et accroître le danger de déclenchement d’une nouvelle guerre par ce dernier. C’est ce que nous devons combattre résolument.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QUE LE PRINCIPE STRATÉGIQUE DE LA DÉFENSE ACTIVE EST LE SEUL PRINCIPE CORRECT A ADOPTER PAR LES PAYS SOCIALISTES CONTRE LA GUERRE D’AGRESSION IMPÉRIALISTE.

Le principe stratégique de la défense active, appliqué par Je Commandement suprême soviétique à la tête duquel se trouvait Staline, fut l’un des grands facteurs de la victoire de l’U.R.S.S. dans sa guerre nationale antifasciste. Son application permit de dénoncer entièrement la nature agressive de l’Allemagne fasciste, de soulever la légitime et profonde colère du peuple et de l’armée soviétiques, et d’assurer largement à l’Union soviétique la sympathie et le soutien des peuples de partout.

Elle permit aussi à l’armée soviétique de gagner du temps, tout en cédant du terrain, d’user et d’anéantir en masse les forces vives de l’ennemi, de l’obliger à passer de l’offensive à la défensive stratégique, puis de lui faire prendre le chemin de la débâcle. Et c’est encore l’application de ce principe qui permit à l’armée soviétique d’exploiter pleinement les avantages que présente une guerre juste, de sorte qu’elle put se renforcer au fur et à mesure des combats, passer de la défensive à la contre-offensive stratégique, puis se lancer à la poursuite de l’ennemi et, avec le soutien et la coopération des peuples du monde entier, remporter finalement la grande victoire de la guerre nationale antifasciste.

Khrouchtchev et consorts se sont opposés de toutes leurs forces à ce principe stratégique, ils ont prétendu qu’il s’agissait là d’un des crimes de Staline, que c’était une théorie inventée par lui pour justifier ses erreurs du début de la guerre. C’est déformer les faits et c’est de la calomnie la plus grossière. Si, à les en croire, le principe de la défense active appliqué par Staline était faux, quel principe stratégique l’U.R.S.S. aurait-elle donc dû adopter ? L’attaque préventive ?

L’incompatibilité avec la nature du système socialiste est flagrante. Un pays socialiste n’a nul besoin et ne se permettra jamais d’attaquer le premier d’autres pays, et jamais il ne tirera la première cartouche. La défense passive en attendant les coups ?

Le désavantage est évident. Engels soutenait déjà que « la défense passive conduit certainement à la défaite, même si l’on possède des armes perfectionnées. » [3] La capitulation devant l’ennemi ? Ç’aurait été trahir la révolution, trahir le peuple. Et il est impossible que le peuple l’eût admis. Qui capitule devant l’ennemi sera rejeté par le peuple et marqué à jamais comme traître. Quel principe est donc le juste ? Celui de la défense active, bien entendu.

Le camarade Mao Tsé-toung a dit à ce sujet : « On appelle aussi la défense active, défense offensive ou défense par combats décisifs. On peut aussi qualifier la défense passive de défense purement défensive ou de défense pure. En fait, la défense passive n’est qu’une pseudo défense. Seule la défense active est la véritable défense, elle seule prépare le passage à la contre-offensive et à l’offensive. » [4]

Le principe de la défense active ne vise pas essentiellement, sur le plan opérationnel, à défendre ou à enlever des territoires, mais à concentrer des forces supérieures pour anéantir les forces vives de l’ennemi. C’est parce que l’U.R.S.S. adopta ce principe stratégique, lors de la guerre nationale antifasciste, que Hitler fut contraint, sur un front interminable qui passait par Léningrad, Moscou, Stalingrad et allait jusqu’au Caucase, d’arrêter ses troupes au pied des hautes montagnes et devant les villes inexpugnables, sans pouvoir ni avancer, ni reculer, tout en subissant des pertes énormes et en s’engageant dans un cul-de-sac.

La bataille de Stalingrad, au cours de laquelle furent encerclées et anéanties des troupes d’élite de l’Allemagne fasciste fortes de plus de 300.000 hommes, marqua le tournant de la Seconde guerre mondiale. Les contre-offensives qui suivirent, virent la destruction massive des forces vives de l’agresseur. Telle fut la brillante stratégie qui porta le coup fatal à Hitler.

L’expérience montre que seule la destruction active des forces vives de l’ennemi permet de redresser efficacement la situation, de tenir réellement les villes et le terrain, et de vaincre finalement l’agresseur.

Le principe de la défense active ne vise pas uniquement à chasser l’agresseur hors du territoire national, elle vise aussi à entreprendre une poursuite stratégique pour anéantir l’ennemi à son point de départ, c’est-à-dire dans son propre repaire. Comme l’a dit Staline, il ne faut pas laisser le fauve blessé ramper vers sa tanière et se remettre de ses blessures. Il faut le traquer et l’achever dans sa tanière.

Ce principe, appliqué par le Commandement suprême soviétique, à la tête duquel se trouvait Staline, a permis à l’armée soviétique, au cours de ses opérations de poursuite stratégique, de coordonner activement son action avec les soulèvements armés antifascistes des peuples des divers pays d’Europe, d’aider les peuples d’Europe orientale à renverser la domination réactionnaire chez eux et à faire triompher la révolution.

Cette contribution du peuple et de l’armée soviétiques est des plus grandes. Les pays socialistes ne doivent pas appliquer d’autre principe dans les guerres à opposer à l’agression impérialiste américaine. Qu’il nous soit permis de donner un conseil aux impérialistes américains :

N’imaginez pas, si vous nous attaquez, qu’il n’y aura pas de contre-attaque. Tout se paie en ce monde.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE CONTRE LE FASCISME NOUS ENSEIGNE QUE LES ARMES CONSTITUENT UN FACTEUR IMPORTANT MAIS NON LE FACTEUR DÉCISIF DE LA GUERRE, QUE C’EST L’HOMME, ET NON LE MATÉRIEL, QUI EST LE FACTEUR FONDAMENTAL DONT DÉPEND L’ISSUE DE LA GUERRE.

Coupés comme ils sont du peuple et opposés à lui, les impérialistes et les réactionnaires, quels qu’ils soient, n’osent pas ni ne peuvent s’appuyer, dans la guerre, sur le peuple et les soldats, ils ne peuvent que placer leurs espoirs dans les armes.

Ils font tout pour exagérer le rôle des armes, simplement parce qu’ils veulent intimider, et en premier lieu désarmer moralement les victimes de l’agression pour qu’elles perdent toute confiance dans la résistance, de manière à les vaincre en un seul combat ou même sans coup férir. C’est là leur magistrale application de la théorie : « les armes décident de tout », qu’ils s’évertuent à propager.

La théorie : « les forces aériennes décident de la guerre » et la théorie : « les tanks décident de la guerre » avancées dans le temps par les bandits fascistes, n’étaient-elles pas vraiment effrayantes ? Le mythe de « l’invincibilité de l’armée allemande » fabriqué par Goebbels, auquel vinrent s’ajouter le hurlement strident des bombes sifflantes et les activités des 5e colonnes, sema la panique dans l’Europe capitaliste, un certain nombre de pays furent de la sorte moralement désarmés avant même que Hitler eût lancé son offensive, et cela lui fut d’une grande aide. Mais lorsque les avions et les tanks hitlériens se lancèrent à l’assaut de l’Union soviétique, pays socialiste, ils ne semblaient déjà plus si puissants et ils ne jouaient déjà plus de rôle décisif.

Pourquoi ? En vertu de quel secret ? Est-ce parce que l’Union soviétique possédait des avions et des tanks en plus grand nombre et d’une puissance supérieure ? Non, certainement pas. A ce moment, l’Union soviétique le cédait à l’Allemagne hitlérienne dans ce domaine. Quelle est donc la force qui permit à l’armée soviétique de tenir tête à l’armée fasciste hitlérienne et de la vaincre ? Elle n’avait rien de mystérieux, elle était en fait et tout simplement la force née du peuple, du régime socialiste, du travail politique révolutionnaire dans l’Armée rouge soviétique, de la direction marxiste-léniniste du Parti communiste.

En un mot, la machine de guerre fasciste fut démolie parce qu’on s’appuya sur le peuple conscient dirigé par le parti du prolétariat. Telle est la loi qui présida à la victoire, et telle est la vérité.

N’est-ce pas exact ? Qu’aurait pu faire l’armée fasciste hitlérienne, même féroce et redoutable comme elle l’était, face aux troupes soviétiques et aux grandes masses soviétiques, fortes des glorieuses traditions de la Révolution d’Octobre, armées par les idées marxistes-léninistes et ne reculant devant aucun sacrifice pour défendre leur patrie socialiste, face aux milliers de soldats avançant vaillamment, narguant la mort, engageant l’ennemi en corps à corps au cri de : « Pour la Patrie, pour Staline » ?

N’est-ce pas exact non plus ? Qu’aurait pu faire l’armée fasciste hitlérienne, même nombreuse et puissante comme elle l’était, pour mieux tenir les régions occupées, face à la vaste guerre de partisans et aux sabotages que les masses menaient partout à l’arrière des lignes ? Qu’aurait-elle pu faire, sinon disperser ses forces ? Comment aurait-elle pu éviter l’assaut qui lui était donné de toutes parts ? Comment aurait-elle pu échapper à l’encerclement par le peuple et à la défaite totale ?

Ces faits montrent une fois de plus que, dans une guerre, la victoire n’est pas déterminée par une ou deux armes nouvelles ni par des unités d’une certaine arme, mais qu’elle dépend de l’étroite fusion des forces armées et des masses civiles, des efforts conjugués du front et de l’arrière, de la coordination des opérations en première ligne avec celles sur les arrières de l’ennemi, de l’étroite coopération entre toutes les armées et toutes les armes, et principalement des forces terrestres, en particulier de l’infanterie.

Aucune arme nouvelle, si puissante soit-elle, ne peut décider de l’issue des combats sans l’héroïsme des forces terrestres, et elle ne permet pas, à elle seule, de parvenir aux buts politiques de la guerre. C’est là une autre loi de la guerre, une autre vérité. Et cela vaut tout autant pour la guerre contre le fascisme que pour les autres guerres. Cela valait avant l’apparition de la bombe atomique et cela vaut après son apparition. Cela vaut tout autant pour un puissant pays socialiste comme l’Union soviétique, que pour les peuples opprimés engagés dans le combat révolutionnaire.

L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE ENCORE QUE TOUTES LES GUERRES RÉVOLUTIONNAIRES SE SOUTIENNENT ENTRE ELLES. LES PAYS DÉJÀ VICTORIEUX DOIVENT AIDER LES PAYS ET LES PEUPLES DONT LA LUTTE RÉVOLUTIONNAIRE N’A PAS ENCORE ÉTÉ COURONNÉE PAR LA VICTOIRE. LES PAYS SOCIALISTES DOIVENT SERVIR DE BASE D’APPUI A LA RÉVOLUTION MONDIALE, DEVENIR LA FORCE PRINCIPALE DANS LA LUTTE CONTRE L’AGRESSION IMPÉRIALISTE.

Par sa guerre nationale antifasciste victorieuse, l’Union soviétique a soutenu tous les peuples, aidé les pays d’Europe orientale à se libérer et soutenu le peuple chinois clans sa Guerre de Résistance contre le Japon. Par contre, la lutte des peuples du monde entier contre le fascisme, les soulèvements et la lutte armée des peuples d’Europe contre les fascistes allemands et italiens, en particulier la grande guerre de résistance antijaponaise dont le peuple chinois fut la force principale, ont contribué dans une très grande mesure à immobiliser les armées de l’ensemble du bloc fasciste, qu’elles ont frappées et affaiblies. Sans tous ces facteurs, l’Union soviétique n’aurait pu remporter une telle victoire dans sa guerre nationale contre le fascisme.

Du point de vue marxiste-léniniste, la guerre révolutionnaire ou la guerre contre l’agression, dans n’importe quel pays, est dans l’intérêt de ce pays, de son peuple, et constitue en même temps une aide à la lutte révolutionnaire des autres pays, une aide aux pays où la révolution a triomphé, une contribution à la défense de la paix mondiale.

Les pays et les peuples engagés dans une telle guerre doivent s’efforcer d’immobiliser, de détruire au maximum les forces ennemies, et les pays déjà victorieux, en particulier les pays socialistes, doivent développer pleinement l’internationalisme et considérer que soutenir la lutte révolutionnaire des peuples opprimés est un devoir irrécusable.

Tous les pays, grands ou petits puissants ou faibles, se doivent, dans ce soutien mutuel, de prévenir et de combattre résolument le chauvinisme de grande puissance et l’égoïsme national. Aider les autres, c’est s’aider soi-même, et il n’appartient à personne de se poser en sauveur ou en libérateur. Pour les pays déjà victorieux, il est une pierre de touche qui montre si l’on est ou non pour la révolution et contre l’impérialisme, et c’est oser ou ne pas oser servir de base d’appui à la révolution mondiale et endosser la responsabilité de soutenir la révolution des autres peuples.

ENFIN, L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE CONTRE LE FASCISME NOUS ENSEIGNE QUE LA GUERRE IMPOSÉE PAR L’IMPÉRIALISME ENTRAÎNE DES SACRIFICES, DES DESTRUCTIONS, DES PERTES, MAIS ELLE FORME LE PEUPLE, ET LE PEUPLE GAGNERA LA GUERRE, COMME IL GAGNERA LA PAIX ET DONNERA LIBRE COURS AU PROGRÈS.

Les fascistes allemands ont détruit des milliers de villes et agglomérations soviétiques, ils ont infligé des pertes innombrables en vies humaines au cours de la guerre, mais il en est résulté la victoire de l’Union soviétique, la libération de l’Europe orientale et le développement du socialisme, qui déborda du cadre d’un seul pays pour former un vaste camp. L’U.R.S.S. a réalisé de nouveaux développements dans le domaine de l’édification socialiste.

Elle n’a pas été affaiblie par les ravages de la guerre, elle est devenue plus puissante. La guerre imposée par les impérialistes se transforme, suite-à notre résistance et à notre victoire, de facteur négatif en facteur positif qui accélère le cours de l’histoire et le développement de la société.

La guerre nationale antifasciste menée par l’Union soviétique le confirme, et aussi les dizaines d’années de guerre révolutionnaire qui furent imposées au peuple chinois, la guerre du peuple coréen contre l’agression américaine, la guerre du peuple vietnamien contre l’agression française, la guerre révolutionnaire du peuple cubain et la guerre de libération de l’Algérie. Et il y aura confirmation encore par la guerre de libération que poursuivent les peuples du Sud-Vietnam, du Laos, du Congo-Léopoldville, et par la guerre révolutionnaire d’autres peuples.

Nous sommes contre le déclenchement de la guerre par les impérialistes, mais nous ne devons pas la craindre, et moins encore nous opposer à la guerre révolutionnaire par crainte de la guerre. A quoi sert-il de craindre la guerre, si les impérialistes s’obstinent à nous l’imposer ? Notre crainte pourrait-elle parvenir à les empêcher de la déclencher ? Pourrait-elle parvenir à éliminer la guerre ? Non, l’expérience historique nous apprend que la crainte de la guerre ne contribue en rien à l’empêcher et moins encore à l’éliminer.

La guerre ne peut être éliminée que si on lui oppose des guerres de résistance. La guerre contre-révolutionnaire ne peut être éliminée que si on lui oppose la guerre révolutionnaire. La loi du fusil ne peut être abolie que si on prend le fusil. Si nous prenons le fusil, c’est parce qu’on nous y oblige, et si nous faisons la guerre révolutionnaire, c’est non seulement pour en finir avec l’asservissement et l’oppression, mais également et plus précisément pour liquider l’impérialisme, source de toutes les guerres.

La riche expérience historique de la guerre contre le fascisme a été payée par le peuple révolutionnaire du monde avec son sang. Trésor commun à tous les peuples, elle est toujours d’une très grande signification pratique pour la lutte actuelle contre l’impérialisme américain.

Hitler, Tojo, Mussolini et autres bandits fascistes ont rencontré, il y a longtemps, leur destin. Mais l’impérialisme américain, qui s’est substitué aux fascismes allemand, japonais et italien après la guerre et est devenu le pire ennemi de tous les peuples, s’est engagé dans la voie empruntée par les bandits fascistes, et c’est fébrilement qu’il poursuit leur œuvre contre-révolutionnaire inachevée et qu’il a imposé une suite de guerres d’agression aux peuples.

Les révisionnistes modernes comme Khrouchtchev prétendent que Hitler n’aurait pas déclenché la guerre contre l’Union soviétique s’il avait pu en prévoir l’issue. Ils prétendent que les chefs de file de l’impérialisme américain sont nettement différents d’Hitler, qu’ils se sont rendu compte de la force du socialisme, qu’ils sont à même de tirer les leçons de l’histoire, qu’ils sont devenus « sensés », voire « pacifiques », et qu’ils ne courraient pas le risque de déclencher la guerre comme le fit Hitler. Ils ont ainsi tissé un joli conte de fées dans le but de faire accroire que l’impérialisme et le socialisme peuvent marcher la main dans la main vers un soi-disant monde « sans armes, sans armées et sans guerres ».

Des mensonges aussi détestables, des absurdités aussi grossières peuvent-ils avoir été proférés par des communistes ? Qui ignore que c’est la nature de classe des capitalistes monopolistes allemands qui a poussé Hitler à déclencher la guerre ? Et de même, c’est la nature de classe des capitalistes monopolistes américains qui pousse les impérialistes américains à déclencher leurs guerres.

Avant que le capitalisme n’eût atteint son stade monopoliste, Marx avait cité dans une des notes du Capital : Pour des profits à 100 pour cent, la bourgeoisie foule aux pieds toutes les lois humaines ; à 300 pour cent, il n’est pas de crime qu’elle n’ose commettre, même au risque de la potence [5].

A plus forte raison, les intérêts de classe poussent-ils les capitalistes monopolistes à se jeter dans de folles aventures guerrières en vue de profits, et c’est leur désir insensé de richesses qui leur tourne la tête. Entraînés dans la course aux profits, ils sous-estiment toujours la force du peuple tout en surestimant la leur, ils ne cessent de « faire une mauvaise guerre contre un ennemi mal choisi, à un mauvais moment et au mauvais endroit ». [6]

Les exemples manquent-ils dans les livres d’histoire ? Napoléon a vu échouer son plan de conquête de l’Europe et du monde, et cependant Guillaume II lui a emboîté le pas. Guillaume II échoua, puis vint Hitler. Hitler échoua, et ce sont les impérialistes américains qui ont chaussé ses bottes. Les impérialistes ne seront jamais à même de tirer la leçon de la défaite subie par leurs prédécesseurs. Ils descendent dans la tombe, l’un après l’autre, et il en ira ainsi jusqu’à l’effondrement total du système impérialiste sur cette planète !

Hitler, qui paraissait invincible, échoua finalement.

L’impérialisme américain d’aujourd’hui est-il plus fort que Hitler ? Son sort sera-t-il meilleur que celui d’Hitler ? La comparaison entre ce qui fut et ce qui est répond clairement à la question.

L’impérialisme américain a trop embrassé. Les contradictions entre ses folles ambitions, ses fronts étendus et ses lointains arrière, d’une part, et l’insuffisance de ses forces d’autre part, sont bien plus graves que les contradictions auxquelles Hitler se buta. Il rêve d’anéantir le camp socialiste, constitué de territoires d’un seul tenant, ayant un milliard d’habitants, et combien de fois plus puissant que l’Union soviétique de l’époque.

Dans sa guerre d’agression contre les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, il se heurte à l’énergique résistance d’un mouvement de libération nationale d’une ampleur sans précédent, résistance que Hitler n’a pas connue. Son armée, qui a subi de fréquentes défaites lors de la répression des révolutions des peuples et dans les guerres d’agression contre d’autres pays, est une armée de gommeux de loin inférieure à l’armée fasciste hitlérienne.

De plus, les blocs agressifs qu’il a laborieusement échafaudés se trouvent dans un état de désagrégation que Hitler n’a jamais eu à affronter. Sur tout cela, l’impérialisme américain le cède de loin à son prédécesseur. Le camarade Mao Tsé-toung a fait remarquer il y a longtemps que l’impérialisme américain n’est qu’un tigre en papier, que sa « puissance n’est que superficielle et passagère.

Des contradictions inconciliables, tant à l’intérieur que sur le plan international, menacent quotidiennement comme un volcan l’impérialisme américain. L’impérialisme américain est assis sur ce volcan ». [7] Alors quel dans des conditions et avec un rapport de forces beaucoup plus favorables, Hitler a essuyé une défaite totale dans son attaque contre l’Union soviétique, à quel résultat les Etats-Unis pourraient-ils aboutir en déclenchant partout des guerres d’agression dans des circonstances qui leur sont aussi nettement défavorables, si ce n’est à accélérer leur propre destruction ?

L’impérialisme américain, disent certains, est malgré tout plus puissant que Hitler, car ne possède-t-il pas la bombe atomique ? Il est vrai qu’il dispose de la bombe atomique que Hitler n’avait pas. Il est vrai aussi que la bombe atomique est une arme de destruction massive, mais, comme l’a indiqué le camarade Mao Tsé-toung, les bombes atomiques ne peuvent décider de l’issue d’une guerre, et « sans les luttes menées par le peuple, les bombes atomiques à elles seules restent vaines. » [8] « La bombe atomique est un tigre en papier dont les réactionnaires américains se servent pour effrayer les gens. » [9]

Qui plus est, il y a beau temps qu’a été brisé le monopole américain de la bombe atomique. Si les Etats-Unis possèdent des bombes atomiques, d’autres pays en ont aussi. Au cours des vingt dernières années, les Etats-Unis ont dépensé des milliards de dollars pour produire en masse des bombes atomiques et thermonucléaires, mais à quoi celles-ci leur ont-elles servi, en dehors de l’effroi causé à certains névrosés ?

Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple chinois de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire. Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple coréen de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire. Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple vietnamien de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire.

Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple cubain de triompher dans sa grande guerre révolutionnaire. Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple algérien de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire.

Elles n’ont pas pu et ne pourront jamais empêcher le développement et la victoire de la lutte révolutionnaire des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, de même qu’elles n’ont pas pu et ne pourront jamais empêcher le développement et la victoire de la lutte révolutionnaire des peuples d’Europe occidentale, d’Océanie, d’Amérique du Nord et du peuple des Etats-Unis.

Brandissant ses bombes atomiques et menaçant de représailles nucléaires, l’impérialisme américain est dérouté par les prouesses que le peuple révolutionnaire accomplit avec des fusils, des grenades, et même avec des armes aussi rudimentaires que des arcs, des flèches et des sabres. Voilà le beau spectacle offert par l’impérialisme atomique dans les années 60 du XXe siècle. Ce spectacle ne se reproduit-il pas actuellement, mais avec plus d’éclat, au Sud-Vietnam ?

De quoi l’impérialisme américain peut-il se vanter, alors que la puissance dite la plus grande au monde, abondamment pourvue en fusées et en armes nucléaires, se laisse battre par les 14 millions de Sud-Vietnamiens au point d’être frappée de panique, d’abandonner armes et bagages et de ne pouvoir même protéger son ambassade ?

L’histoire des vingt années d’après-guerre confirme pleinement que, malgré ses dents nucléaires, l’impérialisme américain n’est rien d’autre qu’un grand arbre vermoulu, et qu’approche le jour où la tempête révolutionnaire des peuples du monde entier le déracinera.

Cependant, tout au long de l’histoire, les forces réactionnaires moribondes ont toujours livré un dernier combat sans espoir contre les forces révolutionnaires. Voyez Tchiang Kaï-chek. Il a combattu les communistes pendant des dizaines d’années, il a tout perdu à ce jeu et a fui à Taïwan avec une poignée de soldats dépenaillés et quelques généraux vaincus, ce qui ne l’empêche pas de crier tous les jours à la « contre-offensive contre le continent ».

Peut-on concevoir que le gigantesque impérialisme américain se retirera tranquillement de la scène de l’histoire sans déclencher de batailles décisives, sans se livrer à de multiples épreuves de force et sans combats à mort ?

Les groupes monopolistes américains sont encore de vrais colosses ; ils disposent d’une base industrielle relativement puissante ; l’après-guerre a vu leurs forces armées augmenter de 8 fois par les vingt ans d’efforts déployés pour accroître leur armement et se préparer à la guerre ; leurs bases militaires constellent le monde, et des 2.700.000 hommes de leur armée permanente, plus d’un million sont stationnés à l’étranger et ne cessent de mener l’agression contre le peuple révolutionnaire de partout.

Il est évident qu’ils ne s’avoueront jamais vaincus et ne renonceront jamais à leurs plans de guerre contre la révolution tant que leurs forces contre-révolutionnaires n’auront pas été anéanties et qu’ils n’auront pas complètement perdu la mise. Comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, il y a longtemps : « Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu’à leur ruine – telle est la logique des impérialistes et de tous les réactionnaires du monde à l’égard de la cause du peuple ; et jamais ils n’iront contre cette logique. C’est là une loi marxiste. » [10]

Un trait marquant des efforts de l’impérialisme américain pour échapper à sa défaite est l’extension aventureuse de sa guerre d’agression au Vietnam. Sa « guerre spéciale » ayant échoué honteusement au Sud-Vietnam, il applique maintenant la théorie inventée par lui de la guerre d’« escalade ». Il divise la guerre en un certain nombre d’étapes, elles-mêmes subdivisées en un certain nombre d’échelons.

Selon l’ordre des échelons, il renforce et étend graduellement le recours à la force et la menace du recours à la force. Trait caractéristique, chaque fois qu’il ajoute une bûche au foyer de sa guerre d’agression, il récite une prière pour la paix, afin d’essayer de se sauver de la défaite par une meilleure application de sa double tactique contre-révolutionnaire, c’est-à-dire par une plus étroite coordination de la menace et de la séduction.

A l’heure actuelle, les Etats-Unis sont en train, conformément à leur théorie de l’« escalade » de transformer la guerre d’agression au Sud-Vietnam en une guerre localisée du type coréen. Ils ont porté la guerre au Nord-Vietnam, et ils se préparent à la porter en Chine. Ce grave défi, c’est à tous les pays et à tous les peuples attachés à la paix que l’impérialisme américain le lance.

Guidé par le Parti des Travailleurs du Vietnam et le président Ho Chi Minh, le vaillant peuple vietnamien combat dans l’unité la plus complète aux premières lignes de la lutte contre l’impérialisme américain, sous le mot d’ordre, sacré et solennel, de résistance à l’agression américaine pour le salut de la patrie, pour la libération du Sud, la défense du Nord et la réunification de la patrie.

Par sa lutte héroïque contre les forces américano-fantoches, le peuple sud-vietnamien a déjà libéré les quatre cinquièmes du territoire et plus des deux tiers de la population, et sa guerre de libération approche jour après jour de la victoire finale. Le peuple du Nord Vietnam, qui est décidé dans son combat et résolu à arracher la victoire, lutte héroïquement contre les bombardements par l’impérialisme américain et il n’a cessé de frapper durement les agresseurs.

L’héroïque lutte du peuple vietnamien immobilise de plus en plus de forces armées de l’impérialisme américain et bouleverse sa stratégie mondiale contre-révolutionnaire. C’est là un soutien à la lutte révolutionnaire des peuples de tous les pays, un magnifique exemple pour les peuples de partout et une grande contribution à la défense de la paix en Asie et dans le monde.

Le peuple révolutionnaire de partout dans le monde se réjouit des grandes victoires que remporte le peuple vietnamien. Un impétueux mouvement de masse de soutien au Vietnam dans sa résistance anti-américaine se déroule dans le monde. Partout, Je peuple révolutionnaire frappe, selon diverses méthodes, l’impérialisme américain et ses laquais.

Les vaillants peuples du Congo-Léopoldville, du Laos, de Corée, d’Indonésie, du Cambodge, du Japon, de Cuba, du Venezuela, de la République dominicaine, des pays arabes, ainsi que tous les autres pays et peuples en lutte contre l’impérialisme américain et ses laquais, contribuent chacun de leur côté à la cause sacrée de la lutte contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et pour la défense de la paix mondiale.

Le peuple chinois soutient fermement le peuple vietnamien dans sa lutte contre l’agression américaine pour le salut de la patrie. Il soutient fermement tous les peuples en lutte contre l’impérialisme américain. A toutes ces luttes, nous accordons un soutien total, politique et moral, un soutien matériel que seules limitent nos possibilités, mais nous sommes également prêts à envoyer nos hommes combattre aux côtés du peuple vietnamien dès qu’il en aura besoin. Le peuple chinois est ferme et inébranlable dans son attitude. Nous soutenons le peuple vietnamien, que les impérialistes américains nous bombardent ou non, qu’ils étendent la guerre ou non.

Les menaces de bombardement que profère l’impérialisme américain et ses braillements sur l’extension de la guerre ne nous intimident pas. Notre opposition à l’impérialisme américain a toujours été nette. Notre principe est : Nous n’attaquerons pas à moins d’être attaqués, et si nous sommes attaqués, nous contre-attaquerons ! Nous anéantirons tous ceux qui se permettront de nous attaquer !

Aux attaques des Etats-Unis, nous répondrons par des attaques de même importance ! Nous n’avons jamais qu’une parole. Nous sommes fin prêt pour la guerre. Notre peuple est tout à fait prêt, de même que notre Armée populaire de Libération. Si l’impérialisme américain veut absolument nous imposer la guerre, nous éliminerons résolument, de concert avec les peuples du monde entier, la guerre contre-révolutionnaire par la guerre révolutionnaire, et nous apporterons notre contribution à la liquidation complète de l’impérialisme américain, principal fauteur d’agression et de guerre de notre temps.

En ce jour anniversaire de la grande victoire sur le fascisme allemand et de l’ensemble de la guerre contre le fascisme, c’est une haute estime et une confiance illimitée que nous éprouvons pour le grand peuple soviétique et la grande armée soviétique qui ont grandi à la lumière de la glorieuse pensée de Lénine et de Staline, qui possèdent de glorieuses traditions révolutionnaires, qui sont passés par le creuset de la guerre antifasciste et qui ont remporté une victoire éclatante par cette guerre.

Nous sommes profondément convaincus que nous ferons l’unité sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, que nous lutterons ensemble contre l’ennemi commun, l’impérialisme américain, et avancerons côte à côte avec les peuples du monde entier vers la victoire finale dans la lutte contre la guerre d’agression, et vers une ère nouvelle, celle de la véritable paix dans le monde.

[1] « Forces révolutionnaires du monde entier, unissez-vous, combattez l’agression impérialiste ! », œuvres choisis de Mao Tsé-toung, tome IV.

[2] « Quelques appréciations sur la situation internationale actuelle », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[3] F. Engels : « Histoire du fusil ».

[4] « Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome I.

[5] K. Marx : Le Capital, tome I.

[6] « La politique de défense nationale des Etats-Unis après la guerre », rapport de la Commission des Forces armées à la Chambre des Représentants des Etats-Unis, novembre 1956.

[7] « La Situation actuelle et nos tâches », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[8] « La situation et notre politique après la victoire de la Guerre de Résistance contre le Japon », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[9] « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[10] « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

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