Avec nous, le matérialisme historique (contre les marxistes «à la française»)

La parution du dossier sur la fondation « syndicaliste révolutionnaire » de la Confédération Générale du Travail témoigne une fois de plus du caractère incontournable de nos dossiers. Pour la première fois, il y a l’explication de la matrice ayant donné naissance au style de la « minorité agissante », avec une présentation de pourquoi la CGT s’est toujours considérée comme bien plus qu’un simple syndicat.

Par les Bourses du travail et une structuration à deux niveaux (fédéral à l’horizontale et à la verticale), la CGT a intégré dans sa matrice l’illusion de former un contre-monde, censé être le modèle réduit de la société de demain. Pour la CGT, l’histoire est l’histoire de la lutte syndicale.

C’est là une contribution fondamentale à la compréhension de la France, soulignant une fois de plus que le cœur du problème dans notre pays, c’est qu’il n’y a pas eu dans le passé de social-démocratie, mais seulement un jeu d’équilibre entre un opportunisme électoraliste socialiste-républicain et un syndicalisme révolutionnaire mêlé à l’anarchisme.

Qui veut être en mesure d’assimiler le marxisme doit nécessairement partir de là. Notre existence est justement la compensation de l’inexistence du marxisme dans notre pays ; telle est la source de la dynamique nous permettant de décliner les dossiers de manière particulièrement approfondie.

Il va de soi que, de par le primat de la pratique, de la dignité du réel, cela s’appuie non pas une abstraction théorique, mais bien sur l’activité communiste concrète.

En ce sens, il faut de nouveau rappeler l’absurdité de nos critiques et détracteurs. Ceux-ci prétendent exister et disent que nous n’existons pas : pourquoi alors sont-ils incapables de fournir des analyses matérialistes historiques, alors que leur implication devrait les amener à saisir la réalité et à l’expliquer ?

Si vraiment ces gens existent et luttent, pourquoi alors ne voient-ils pas l’importance de la question du calvinisme, dont l’écrasement implique de si lourdes conséquences dans l’histoire de notre pays et les mentalités de la population ?

Ce dossier sur la CGT syndicaliste révolutionnaire en est une nouvelle preuve de qui mène le travail de fond et de qui ne le fait pas. En effet, les organisations se prétendant « révolutionnaires » soutiennent toutes la CGT de manière unilatérale, même si elles sont parfois en apparence critiques de la direction. C’est là se mettre à la remorque de la conception de la « minorité agissante », de l’action directe, et c’est tout à fait anti-marxiste.

S’il y avait une activité concrète, ces organisations auraient dû le remarquer et adopter une position différente, proposer des choses non dépendantes de la CGT. Elles ne le font pas, car leur activité est en réalité simplement du syndicalisme dur, pratiquement syndicaliste révolutionnaire, à la remorque de l’idéalisme de la grève générale.

Il suffit de voir la situation telle qu’elle est : les « marxistes » à la française ne produisent aucune analyse matérialiste historique, pour eux le marxisme est seulement une méthode, quelques recettes d’ordre politique. Leur démarche peut être résumé sur un ticket de bus.

Tel est le prix à payer quand on ne trouve pas le moyen d’accéder au marxisme. A l’opposé, nous avons découvert ce moyen et nous l’employons. La production de nos dossiers en témoigne et c’est le reflet d’un travail réel pour transformer la réalité, et non pour la suivre passivement ou chercher à forcer le cours de l’histoire.

Même si une personne peut être amené à se trouver en désaccord avec telle ou telle thèse de tel ou tel dossier, il est inévitable qu’elle passe par notre travail, de par la puissance des contributions faites. Tel est le caractère politique central de l’idéologie.

Nous avons levé le drapeau du matérialisme historique – qui permet de comprendre la réalité et de la transformer.