ETA, organisation basque socialiste révolutionnaire de libération nationale, veut en tout premier lieu dénoncer fermement la situation grave qu’endurent les citoyens de Gaza et le massacre que sont en train de mener à terme les sionistes pour en finir avec le peuple palestinien ainsi que la collaboration des dirigeants internationaux qui rend possible ce carnage.
Au peuple palestinien vont nos encouragements et notre solidarité révolutionnaire. Vive la Palestine libre !
De même, ETA souhaite revendiquer ses actions de ces derniers mois et faire entendre ce qui suit à Euskal Herria :
- Le 20 novembre, à Bilbao, l’attentat à l’explosif réalisé contre le relais de télévision situé sur le mont Arnotegi, avec des dégâts matériels.
- Le 3 décembre, à Azpeitia, l’exécution d’Ignacio Uria Mendizabal, qui était dirigeant des entreprises Altuna y Uria, Asfaltos Urretxu et Hormigones Ekarri. Pour sa responsabilité à travers son implication dans les travaux de la Ligne à Grande Vitesse (AHT) imposée à Euskal Herria et pour son refus de payer l’impôt révolutionnaire de l’ETA.
- Le 31 décembre, à Bilbao, l’attentat à la voiture piégée contre les sièges qu’y ont les organes de presse et de télévision EiTB, Antena 3, « Expansion », « El Mundo » et Onda Cero ; il y a eu des dégâts matériels.
Antena 3, « Expansion », « El Mundo » et Onda Cero sont des pseudo-médias qui travaillent au service du fascisme espagnol.
Dans la mesure où ils sont des outils d’incitation à la situation de répression que vit Euskal Herria et de légitimation des agressions que vit notre pays, ils ont été les cibles de notre action et le seront encore dorénavant. Ils prennent la responsabilité d’accomplir comme il faut la tâche consistant à pousser à la répression contre l’indépendantisme en se mettant du côté du ministre de l’Intérieur de service.
Mais prendre des responsabilités dans la stratégie de la répression, cela entraîne aussi la prise de responsabilités devant ce pays, et devant ETA.
Les installations d’EiTB aussi étaient les cibles de l’action. Celle-ci a été la réponse par rapport à la responsabilité qu’EiTB, obéissant aux ordres de Sabin Etxea, a prise en défigurant le conflit que vit Euskal Herria.
La radio-télévision publique payée avec l’argent des citoyens, ils en ont fait, à travers un directeur, un rédacteur en chef et des commissaires politiques mis en place par Sabin Etxea, un instrument pour camoufler l’oppression et pour déformer le conflit politique qu’endure Euskal Herria.
En obéissant aux ordres de l’Espagne, ils rendent effectifs « de facto » l’illégalisation et l’apartheid politico-médiatique que souffre la gauche abertzale. Pour le mouvement populaire, pour l’indépendantisme et la dissidence, il n’y a pas de télévision publique, il n’y a pas de radio publique.
A EiTB , pendant que chaque jour on appelle « terroriste » ETA et ses militants, on prend pour sources d’information dignes de foi les déclarations obtenues sous la contrainte de la part des militants basques au moyen de tortures redoutables dans les casernes de la Police et de la Garde Civile.
Comme ils l’ont fait précédemment avec l’Ertzaintza, les technocrates de Sabin Etxea ont transformé EiTB en un instrument de passage à tabac de la gauche abertzale.
L’influence dont le Ministère du gouvernement autonome dispose sur les rédactions d’EiTB est directe et puissante. C’est par ce moyen qu’il est en train d’approfondir sa tendance à mettre la presse au service de sa stratégie répressive. Nous ne disons à personne, nous, comment il doit faire son travail de journaliste.
Mais nous voulons qu’il soit clair que si, en s’abritant derrière le métier de journaliste, quelqu’un prend des responsabilités dans la stratégie de la répression ou réalise dans la durée une œuvre d’agression, d’insultes et d’intoxication contre notre Organisation, contre les prisonniers ou contre les citoyens, nous ne lui reconnaîtrons pas de légitimité.
Face à cela, ETA continuera à dénoncer les pratiques qui placent le journalisme à la remorque des tâches de la police. Nous lançons un appel clair aux dirigeants d’EiTB. Qu’ils agissent de manière responsable. Qu’ils arrêtent de transformer EiTB en une arme supplémentaire destinée à défigurer le conflit et à agresser l’indépendantisme.
Les médias officiels et les politiciens professionnels ont interprété l’attentat du 31 décembre comme une atteinte à la liberté d’expression. Ceux-là mêmes qui restent muets quand on ferme des organes de communication, qu’on emprisonne des journalistes ou qu’on emmène pour les mettre en prison des citoyens à cause de ce qu’ils ont dit.
Euskal Herria ne connaît pas de liberté d’expression. Une fraction de ce pays, à cause de ce qu’elle exprime chaque jour, quand elle n’est pas incarcérée, est censurée et marginalisée. C’est là dans notre pays la photographie quotidienne de la « liberté d’expression » : pour les uns à volonté, et pour d’autres une comparution devant le juge.
C’est le nouveau Code pénal, les censures du pouvoir et les menaces d’incarcération qui délimitent la « liberté d’expression » de ce pays. Précisément cette même « liberté d’expression » qui, à la manière de celle qui existait du temps de Franco, fait qu’il est possible de fermer des radios et des journaux, en fonction de critères retenus par la Garde Civile et le Ministère de l’Intérieur.
A propos de l’action contre Ignacio Uria Mendizabal :
L’exécution d’Ignacio Uria prend place dans la campagne armée que poursuit ETA contre la Ligne à Grande Vitesse (AHT). Ignacio Uria Mendizabal, avec ses deux frères, était à la tête d’entreprises qui travaillent pour la LGV. Euskadi Ta Askatasuna a déclaré par avance que les dirigeants qui ont des responsabilités dans ce projet destructeur qui a été imposé constituent des cibles pour l’ETA.
Prenant prétexte de cet attentat, et dans le but de créer de la confusion dans l’esprit des citoyens, les professionnels de la politique se sont employés une nouvelle fois à avancer qu’ETA veut imposer par les armes son projet politique. Ils savent pourtant parfaitement qu’ETA mène un combat en faveur des droits d’Euskal Herria en tant que nation, pour le respect de ces droits.
Mais qu’est-ce qui est imposé à Euskal Herria ? Qui est-ce qui l’impose, et à qui ? Le TGV, la touristification, le champ de tir des Bardenas, le super-port de Pasajes, le barrage d’Itoitz, Boroa, la centrale de Petronor… tout cela a été réalisé ou est projeté aux dépens des intérêts des citoyens basques.
L’aménagement des infrastructures et du territoire d’Euskal Herria se décide dans la mollesse de bureaux luxueux, entre quelques chefs d’entreprise et quelques politiciens qui agissent au service des premiers en qualité de subordonnés. L’avenir de ce pays est entre les mains d’entrepreneurs et de gestionnaires que nul n’a élus. Le PNV et l’UPN veulent édifier leur propre énorme Marbella depuis les assemblées parlementaires et gouvernements qu’ils ont sous leur coupe.
Voilà bien la réalité de ce pays : l’avenir d’Euskal Herria est livré à la cupidité d’une élite politique et entrepreneuriale. Comme si l’oppression que subit ce pays de la part des Etats ne suffisait pas, c’est de son sein même que lui vient son asservissement.
L’un des promoteurs de cet asservissement, c’était Ignacio Uria Mendizabal. Pendant qu’il acquittait les impôts de l’Espagne, pendant qu’il s’enrichissait avec les travaux de la LGV qui sont faits au profit de l’Espagne et qui sont imposés à Euskal Herria, il refusait d’apporter son aide au combat en faveur de la liberté d’Euskal Herria.
Dans ce sens, nous tenons à faire parvenir un avertissement clair à tous et à chacun des ingénieurs, techniciens supérieurs, dirigeants et chefs d’entreprise qui interviennent à quelque niveau que ce soit dans la réalisation du projet de la LGV : qu’ils arrêtent les travaux en relation avec ce projet et que soit effectué le débat public que réclament actuellement les forces vives du pays.
Désormais seront des cibles pour ETA les responsables en question, ainsi que leurs biens, qui viendront à poursuivre les travaux de la LGV, alors que démarre sans débat public et par voie de décrets ce projet gigantesque et particulièrement destructeur.
Il faut arrêter la LGV. Ce projet, c’est un pas de plus dans la déstructuration. Un prétexte pour voler l’argent du Trésor public. Il faut lever la censure qui pèse sur le débat à propos de ce projet. Il faut ouvrir un débat public. Nulle part n’apparaît l’utilité de ce projet et c’est cela qu’on veut dissimuler : que ce projet a été conçu en petit comité et pour un petit nombre de bénéficiaires.
On cache l’opposition du pays à la LGV, on fait taire les mobilisations populaires, on est en train de censurer les points de vue des citoyens et des experts. A quelques-uns de ceux qui mènent ce combat, on n’a levé le veto à leur intervention dans les médias que pour qu’ils condamnent l’action de l’ETA. C’est bien facilement que certains sont tombés dans ce piège.
Nous lançons également un appel à la population d’Euskal Herria : qu’elle se dresse de toutes ses forces contre la LGV. Ce train destructeur qui veut balafrer Euskal Herria de part en part, seules les mobilisations et la pression populaires peuvent l’arrêter.
Prenant les élections pour des chèques en blanc, ces gens qui s’imaginent qu’on peut gérer ce pays en fonction des intérêts d’une élite ont procédé à des calculs erronés : dans ce combat-ci il n’y a pas de billet aller-retour. Ils ne passeront pas !
Pas de destruction pour la grande vitesse ! Pas de vol pour la grande vitesse ! Pas de mensonge pour la grande vitesse ! Pas de Train à Grande Vitesse !
Vive Euskal Herria libre !
Vive Euskal Herria socialiste !
En avant jusqu’à l’obtention de l’indépendance et du socialisme !
En Euskal Herria,
En janvier 2009.
Euskadi Ta Askatasuna
ETA