Communiqué d’ETA d’octobre 2008

ETA, organisation basque socialiste révolutionnaire de libération nationale, revendique les attentats suivants :

-Le 29 juillet, à Torremolinos (Espagne), l’attentat à l’explosif contre les intérêts économiques et touristiques de l’Espagne. La bombe n’avait pas explosé aux jour et heure prévus.

-Le 17 août, à Benalmadena (Espagne), l’attentat à l’explosif contre les intérêts économiques et touristiques de l’Espagne. Le port de Benalmadena avait dû être évacué.

-Le 17 août, à Guadalmar (Espagne), l’attentat à l’explosif contre les intérêts économiques et touristiques de l’Espagne. La plage de Guadalmar avait dû être évacuée.

-Le 17 août, à Malaga (Espagne), l’attentat à l’explosif contre le tourisme en Espagne. Il en était résulté de gros embouteillages sur l’autoroute AP7 menant à l’aéroport.

-Le 16 septembre, à Basauri, la tentative d’attentat à l’explosif contre la Police de l’Espagne qui opprime Euskal Herria.

-Le 21 septembre, à Vitoria, l’attentat à la voiture piégée contre le siège de la Caja Vital, avec des dégâts matériels.

-Le 21 septembre, à Ondarroa, l’attentat à la voiture piégée contre la Police Autonome de l’Espagne. L’attentat avait provoqué de gros dégâts matériels dans la caserne de la Police Autonome. A cause de l’explosion, quelques citoyens aussi avaient été blessés.

-Le 22 septembre, à Santoña (Espagne), l’attentat à la voiture piégée contre l’Armée espagnole. Par suite de l’explosion, la caserne militaire avait subi des dégâts et le brigadier de l’Armée espagnole Luis Conde avait trouvé la mort.

-Le 4 octobre, à Tolosa, l’attentat à la bombe contre l’appareil de la Justice de l’Espagne, avec des dégâts matériels.

-Le 30 octobre, à Pampelune, l’attentat à la voiture piégée contre l’université de l’Opus Dei qui est un ennemi d’Euskal Herria ; l’attentat a provoqué des dégâts matériels. A cause de l’explosion, plusieurs citoyens avaient été légèrement blessés.

Avec la revendication de ces attentats, et par la même occasion, nous appelons nos concitoyens à s’éloigner des demeures et des casernes des ennemis. Egalement de celles qu’a ouvertes la Police Autonome de l’Espagne.

LES NOUVEAUX PAS DE L’ESPAGNE ET DE LA FRANCE DANS LE PARI DE LA REPRESSION :

Les Etats espagnol et français, ne pouvant intégrer Euskal Herria, s’emploient à le broyer. En guise de soutien mensonger et de socle idéologique fasciste indispensable à l’exercice de l’oppression, ils ont le slogan : « Tous les indépendantistes sont d’ETA » et puisqu’ils sont d’ETA, il faut avec les lois anti-ETA les détenir, les torturer et les incarcérer.

Afin d’éviter de manière certaine la prison, ils veulent laisser deux options dans ce pays : soit être oppresseur de ce pays, soit soutenir l’oppression que subit ce pays ou en détourner les yeux.

L’appareil de la Justice de l’Espagne a mis hors-la-loi par rapport à la loi espagnole EHAK et ANV-EAE. Il a incarcéré les membres d’Amnistiaren Aldeko Mugimendua [Mouvement pro-Amnistie]. Il n’y a pas de liberté d’expression, de manifestation, d’organisation.

En même temps sont venues les razzias que sont en train de mener à terme en Navarre contre les militants indépendantistes les forces d’occupation en torturant et en incarcérant les citoyens.

En Labourd, Basse-Navarre et Soule, les dirigeants français, par le biais de leurs juges, ont mené à bien de sévères agressions policières en procédant à l’interpellation de onze compagnons. L’Etat français ne veut pas rester en retrait dans cette compétition répressive contre des citoyens basques engagés.

« Liberté, Egalité, Fraternité » : cette devise française, pour nous les Basques, ne s’est traduite au cours du dernier siècle qu’en une autre devise : « Réprimer, assimiler ou emprisonner ». Maintenant, Sarkozy et consorts viennent aiguiser les couteaux avec de nouvelles agressions répressives. Ils veulent illégaliser Batasuna, annihiler la gauche abertzale, la faire disparaître. Ils ne veulent pas reconnaître Euskal Herria, ni que quiconque en revendique l’existence.

Ils veulent un Euskal Herri valet de la France pour le remplir de touristes, de casinos, de golfs, de résidences secondaires et pour en faire une maison de campagne destinée au tourisme.

Il n’y a de place ni pour l’industrie, ni pour la pêche, ni pour l’agriculture, ni même pour les citoyens basques qui veulent vivre et travailler au pays. Ils montrent des positions assimilatrices du basque et de l’éducation en basque dénuées de tout complexe, ils cherchent année après année à asphyxier l’éducation en basque. Ils veulent nous amener à nous sentir étrangers dans notre propre pays.

A Madrid, pendant ce temps, le stratège de la répression Rubalcaba s’est attaché à approfondir les moyens de lutte contre le Mouvement de Libération Nationale basque.

Il y est conduit par le combat pour Euskal Herria et l’impossibilité d’en finir avec ETA. Maintenant, toute personne qui prend en considération Euskal Herria fournit un critère de recours à la torture et à l’incarcération aux policiers et aux juges, quelle que soit la couleur de ces derniers.

Alors qu’ils ne peuvent pas éradiquer ETA au moyen d’opérations policières, ils doivent offrir n’importe quelle « viande indépendantiste » à la « bête féroce » qu’ils ont fait naître dans l’opinion publique antiabertzale espagnole. Le pari et la stratégie de la répression ont des buts clairs :

-Fermer à la Gauche Abertzale toutes les portes : pour l’exclure du combat politique, des médias, et de la rue.

-Terroriser les militants de la Gauche Abertzale : les interpeller, les torturer et les incarcérer pour qu’ils s’écartent de l’action militante.

-La répression continue des Prisonniers politiques basques et la pression permanente pour les pousser au repentir : pour que par suite de conditions de détention insupportables, les membres d’ETA détenus fassent pression sur leur Organisation.

ETA, devant cette situation répressive, lance un appel à la réflexion tant aux citoyens basques qu’à ceux qui ont des postes à responsabilité. Comme l’avait dit un jour Telesforo Monzon : puisqu’ils nous oppriment en tant que peuple, nous devons répondre en tant que peuple.

Devant l’agression terroriste généralisée que subit Euskal Herria, ETA ne va pas rester les bras croisés. Ils veulent ouvrir la voie à la répression terroriste avec leurs discours sanguinaires et subventionnés traitant du « victimisme ».

La répression que souffre ce pays, ils veulent qu’elle soit estompée par le brouillard des larmes de crocodile d’une militante antiabertzale comme Marixabel Lasa qui est salariée du Département de l’Intérieur de Vitoria. Ils veulent ôter toute dimension politique au combat de ce pays, rabaisser les combattants qui ont tout donné à cause de ce pays, châtier les prisonniers politiques jusqu’à leur mort.

Les bourreaux déguisés en victimes sont en train de promouvoir une chasse aux sorcières contre la Gauche Abertzale. ETA leur adresse un avertissement clair : le fait de souffler sur une stratégie répressive fasciste au nom de la souffrance, amène à prendre de fait des responsabilités dans cette stratégie.

Au bout du compte, au moyen de cette stratégie répressive dessinée d’avance, ils veulent faire disparaître par la terreur le mouvement populaire qui pourrait mener Euskal Herria à l’indépendance. Mais, jamais on n’a vu naître de chef capable d’exercer son autorité sur Euskal Herria.

De nombreux chefs ont dit « Domuit vascones », et nous voici encore au XXIème siècle en train de nous battre pour qu’ils ne ferment pas les lourdes portes qu’ils dressent au seuil de la liberté.

Les porte-parole du PSOE ont fanfaronné, en disant que ce pays n’a pas saisi sa dernière chance, qu’il ne nous reste plus qu’à nous rendre. Précédemment Adolfo Suarez et Leopoldo Calvo Sotelo avaient déclaré qu’on pouvait en finir avec ETA par la voie policière, de même qu’après eux Felipe Gonzalez et Jose Maria Aznar.

Maintenant c’est au tour de Jose Luis Rodriguez Zapatero. Mais tous s’en sont retournés par le chemin par lequel ils étaient venus et notre Pays, lui, est toujours là : Debout et vivant. A nouveau ils vont s’asseoir. A nouveau nous les ferons s’asseoir pour reconnaître une fois pour toutes les droits d’Euskal Herria.

En attendant, tant que les droits d’Euskal Herria ne sont pas reconnus ni respectés, la résistance contre l’oppression va perdurer.

LA VORACITE DES RICHES, C’EST NOUS LES TRAVAILLEURS QUI EN SUBIRONS LES CONSEQUENCES :

La globalisation néolibérale, c’est la dictature globale. Personne n’a la faculté de la modifier, elle est antidémocratique, on ne demande à personne de voter pour la modifier.

Les dirigeants du monde depuis des années et des années disent que c’est une erreur que l’Etat se mêle d’économie, ils prétendent que le marché s’équilibre et se gère de lui-même.

Par contre maintenant ils disent qu’il y a la crise économique. Mais la crise en fait est celle du système capitaliste. Toutefois personne ne peut remettre en question le système. Ce qu’il engendre de famine, d’injustice, d’oppression, de misère et de mort, aucune importance. C’est le seul système possible, et voilà tout.

L’élite économique qui s’est enrichie durant des années au prix de la sueur ainsi que des hypothèques de nous autres, les travailleurs, est en situation de crise. La richesse produite durant toutes ces années, ils ne l’ont pas répartie, les gains de toutes ces années, ils les ont empochés.

Mais maintenant les pertes arrivent et avec elles l’effondrement du château de sable. Nous les citoyens qui devons être protégés de la crise, nous voyons comment ils vident nos minces porte-monnaie. Et pourquoi ? Pour servir les banques.

Les responsables de la crise, par contre, n’auront pas même à mettre les pieds dans un tribunal ou dans une prison. La combine est claire : transférer la crise de la poche des riches à celle des travailleurs, en prenant les mesures nécessaires pour cela. Privatiser les profits, nationaliser les pertes.

Voilà le pari que font les politiques qui sont les valets de l’élite économique du monde. Ils veulent semer la confusion dans nos esprits de citoyens. Ils sont prêts à changer n’importe quoi, pour que rien ne change, pour que le système se maintienne tel quel.

Il en va de même pour nous. Sarkozy et Zapatero rivalisent pour que le trou creusé par les vols commis par les riches soit comblé par l’argent des citoyens. Sanz et consorts, après avoir laissé les multinationales prendre le contrôle de l’économie navarraise, craignent que le géant Volkswagen ne prenne la fuite.

Avec Ibarretxe, ils ont renforcé pour leurs compagnons chefs d’entreprise les macroprojets d’infrastructures afin de laisser l’argent public entre les mains de ceux de toujours. Ibarretxe aussi a déclaré que dans la Communauté Autonome Basque les effets de la crise seront réduits, que « nous, les Basques », nous vivons bien, « que nous avons accompli par avance les travaux de la maison »…

Sait-il que pour payer une hypothèque, il faut un salaire entier durant 40 ans ? Personne ne lui donne-t-il d’informations à propos des travailleurs qui meurent accidentellement à cause de la précarité ? N’est-il pas informé de l’augmentation des prix des matières premières ?

Sanz et Ibarretxe ne connaissent pas nos problèmes et nos soucis, à nous, les travailleurs. Autant l’un que l’autre, tantôt un jour, tantôt un autre jour, ils se montrent à nous en compagnie d’entrepreneurs dans des inaugurations, dans des colloques, dans des petits déjeuners publics organisés en commun avec eux.

Ces dernières années, personne ne les a vus parler avec un travailleur ou avec un syndicat. Ils sont à l’aise avec les entrepreneurs, desquels ils ne reçoivent que remerciements.

Avec le prétexte de la crise, et en défense des intérêts d’à peu près les mêmes, le PSOE a reçu une aide inattendue au Congrès de l’Espagne de la part de l’UPN, comme il l’avait reçue du côté du PNV. Voilà où se rejoignent les deux partis régionalistes, à l’heure d’approuver le budget prévisionnel du PSOE.

ILS VEULENT PERENNISER LE STATUT D’AUTONOMIE ESPAGNOLE DE LA NAVARRE :

Les petits-fils de ceux qui furent victimes du franquisme en Navarre se heurtent à peu de difficultés pour ramasser le pouvoir et l’argent.

L’UPN, pour ne pas perdre le pouvoir du Gouvernement navarrais et les hauts fonctionnaires qu’elle s’est choisis, est prête à rompre avec le PP. Que ne feront-ils pas pour défendre les postes de leur administration ? Et à quoi ne sont-ils pas prêts pour que la Navarre, sous leur conduite, soit « forale et espagnole » ?

Afin de ne pas perdre le pouvoir, l’UPN s’est trouvé le même allié que le PNV, c’est-à-dire le PSOE. La disparition de la gauche abertzale en Navarre étant une nécessité stratégique, ils ont trouvé l’aide indispensable de Nafarroa Bai et l’ont obtenue à bon prix.

Parce que c’est fondamental dans la stratégie d’illégalisation et dans l’optique d’une légitimation de la répression.

Les dirigeants de Nafarroa Bai ont montré une habileté particulière à l’heure de marginaliser la gauche abertzale, de crier plus fort que tout le monde contre les attentats d’ETA et de faire l’éloge du rôle que la Garde Civile remplirait soi-disant pour la défense des citoyens basques.

Pas un mot contre la répression féroce que subit la Navarre et contre l’oppression qui s’abat sur l’identité basque. NaBai voulait construire avec le PSOE « l’alternative » antérieure à celle de l’UPN. Mais ces derniers préféraient continuer à soutenir dans l’ombre le Gouvernement de l’UPN. Il ne viendra de là aucune alternative prenant en compte Euskal Herria.

La seule alternative qui existe en Navarre continue à être illégalisée et écrasée. Ces dirigeants nous ont appelés barbares parce que nous avons, selon eux, blessé la colonne vertébrale de la Navarre.

L’Opus Dei n’est pas autre chose qu’une machine à élever les nouveaux cadres de la Navarre franquiste et à s’assurer les nouvelles générations, la colonne vertébrale du projet fasciste de l’UPN. Voilà pourquoi ETA l’a frappée et continuera à la frapper.

Elément de ce projet fasciste, la Police Forale de Navarre, qu’ils veulent apparemment transformer en une autre Police Autonome de l’Espagne. La haine que sont en train de montrer dans leur révolte la gauche abertzale ainsi que tous les citoyens qui se battent situe sur le même plan leur Police et la Police espagnole.

ETA, tout en montrant sa préoccupation, appelle les membres de la Police Forale et leurs dirigeants à la réflexion et à l’abandon immédiat de la voie sur laquelle ils se sont engagés.

LE PNV VEUT CONCLURE AVEC LE PSOE UNE ALLIANCE STRATEGIQUE :

Où va le PNV d’Urkullu et d’Egibar ? Nulle part. Il veut s’assurer seulement la place qu’il occupe actuellement. Il a peur, peur de perdre le pouvoir de Vitoria.

Dans le processus de négociation également, il refusait plus fermement que le PSOE l’option d’un regroupement au sein d’un véritable cadre démocratique des quatre territoires qui sont sous tutelle espagnole. Depuis lors, ils ont écarté Josu Jon Imaz parce qu’il montrait sans complexes la voie espagnoliste prise par le PNV, et que cela leur faisait perdre des voix. Mais le PNV d’Urkullu, Ibarretxe et Egibar est en train de suivre très exactement la même route que Josu Jon en revenant à l’esprit d’Arriaga.

Ils voulaient faire une consultation ou un simulacre théâtral de consultation ? Qui peut comprendre qu’un jour le PNV dénonce en Zapatero le maître d’œuvre du refus de la consultation autonomique, et que quatre jours plus tard il apporte son soutien au budget prévisionnel de Zapatero ?

Devant ces contradictions, le Président Urkullu, après avoir vendu pour la énième fois contre un « plat de lentilles » ce pays qui est le nôtre, a dû intervenir en toute hâte pour en louer les composantes. Mais il est difficile de faire avaler encore et toujours le même plat gâté et refroidi.

Iñigo Urkullu et les dirigeants d’Euzkadi Buru Batzar battent à plate couture la mafia sicilienne. Il suffit de voir comment Txabarri, Ardanza, Ortuzar et Josu Jon Imaz lui-même également sont passés du siège d’EBB aux postes d’entreprises ou de charges publiques (ou inversement). Une fois enlevé à l’accord de Madrid son papier cadeau, voilà ici à nouveau l’apport d’EBB à la « construction » de ce pays.

-Pour le « jeltzale » Ardantza et pour Euskaltel dont il est le Président, de nouveaux espaces de négoce.

-Pour Txabarri et ses compagnons entrepreneurs, des millions d’euros d’acompte pour les travaux de destruction du mont Jaizkibel et du port de Pasajes.

-En compensation des gros efforts demandés aux « ertzain » [ou Agents de la Police Autonome] dans la répression qu’ils exercent contre la gauche abertzale, l’alignement de l’âge de leur retraite sur celui des agents de la Police espagnole.

-Enfin, des millions d’euros pour la Recherche et le Développement. Une répartition entre leurs compagnons entrepreneurs puis, par la voie légale à laquelle ils ont habituellement recours, une mention dans la section « dépenses sociales » du budget de Vitoria.

Le PNV veut parachever une nouvelle trahison autonomique, la reloger dans un « régionalisme sain ». Pour y parvenir, il nous apparaît prêt à n’importe quoi, au point d’apporter son appui au budget de Zapatero.

Au budget de Zapatero lui-même ; le promoteur de l’illégalisation, le responsable en chef de la rupture du processus de négociation, le budget de celui qui n’a même pas pu être prêt à accepter cette imposture qu’était la consultation d’Ibarretxe.

Son appui au budget du Gouvernement espagnol : pour financer le budget de la Police tortionnaire et de l’Armée qui se livre à l’occupation de nos terres, pour financer les tribunaux fascistes… L’alliance PSOE-PNV a passé un accord pour le budget destiné à nier notre pays et à le détruire.

Le PNV se dirige vers le pari d’un nouveau statut. Le soutien au budget, c’est un pas accompli dans cette voie. Quoique le Statut de La Moncloa qui avait apporté la division de ce pays soit mort, ils veulent le ressusciter. Le PNV vise une alliance stratégique avec le PSOE. Le PNV veut faire captif le PSOE, afin que celui-ci perde la tentation de lui ôter le Gouvernement de Lakua en s’unissant avec le PP.

Il veut être et se montrer un compagnon de route loyal. Ils ont ensemble des objectifs stratégiques clairs. D’une part en finir avec l’indépendantisme et son alternative politique. D’autre part pour renforcer les quotas de pouvoir attachés à la division institutionnelle, mettre au point un nouveau Statut.

Ils ne veulent pas admettre l’échec du cadre politique actuel. Ils ne veulent pas admettre que le Statut de La Moncloa pour ce pays n’est que chose terminée, qu’il est fait sur mesure pour l’Espagne. Le PNV veut vivre à l’aise en Espagne, avec l’espoir que les temps ne changeront jamais.

Il ne veut pas dépasser et résoudre le conflit, car il sait que le revers de cette pièce c’est le dépassement du cadre actuel et l’instauration d’un véritable cadre démocratique. Il veut noyer l’autodétermination dans une consultation autonomiste, il agit avec la volonté de défigurer les aspirations du peuple en attribuant un label de souverainisme à la voie statutaire [et donc seulement autonomiste]. Comme l’UPN, le PNV veut conserver Lakua et le fauteuil des organismes qui découlent du cadre à l’origine du morcellement du pays.

Pensant par la même occasion en finir avec le Mouvement de Libération Nationale Basque, ils sont rassurés avec le PSOE, rassurés avec les illégalisations. Voilà pourquoi ils ont apporté leur soutien au budget de l’illégalisation et de la répression. Pour remplir la légalité de l’Espagne et celle que nous imposent les juges fascistes, bref, pour faire le sale travail, ils ont placé en première ligne la Police Autonome de l’Espagne.

Comme le disent nos paroles et comme le confirment nos actes, nous ferons face de toutes nos forces à ceux qui veulent écraser ce pays. Ce n’est pas la couleur de l’uniforme que nous remarquerons, mais bien les actes. Le PNV avait pris la décision d’opposer la Ertzaintza [la Police Autonome] à ce pays. Vingt ans plus tard, ils n’ont engendré que des dobermans fanatiquement pro-Espagnols.

S’il n’y avait pas l’uniforme, il serait difficile de différencier un ertzain [agent de la Police Autonome] d’un garde civil. Les jeunes générations d’Alava, de Biscaye et de Guipuzcoa, c’est de l’Ertzaintza qu’elles ont reçu coups de pied, tirs de balles de caoutchouc, répression, humiliation des contrôles, tortures et viols, comme autrefois quelques-uns d’entre nous en avions reçu tout particulièrement de la Garde Civile. Voilà une chose que ce pays n’oubliera pas.

Comme nous l’avons dit publiquement au cours des années précédentes, avec la Police Autonome de l’Espagne, l’attitude et la réponse d’ETA sera du niveau de la responsabilité et du comportement de ce corps de Police dans sa répression contre Euskal Herria.

Au cours de la dernière décennie, il s’est transformé en l’un des principaux responsables de la répression contre les citoyens. ETA poursuivra sa campagne contre la Police Autonome de l’Espagne jusqu’à ce qu’elle change son attitude et sa façon d’être dans la répression. Il revient au PNV d’effectuer ce changement.

LA COMPETITION POUR LA PRESIDENCE DE LAKUA A COMMENCE :

En Alava, Guipuzcoa et Biscaye, aura lieu à nouveau en mars une nouvelle consultation électorale antidémocratique. L’impossibilité pour les indépendantistes de prendre part à ces élections a été déjà clairement annoncée. Malgré quatre mots de protestation devant cet état de fait, la classe politique est satisfaite de cette situation.

Le PNV, en échange d’une victoire, nous est apparu prêt à faire n’importe quoi. Pour un 4ème mandat, que va offrir Ibarretxe ? Une nouvelle consultation comme précédemment déjà il en a annoncé une à trois reprises ? Il avait déclaré avec détermination : « Oui, bien sûr, la consultation se fera » ; cette déclaration ayant fondu tel un morceau de sucre dans le café, quelle crédibilité lui reste-t-il chez les citoyens ?

Le PNV a déjà adressé un clin d’œil au PSOE. Aralar, IU et Eusko Alkartasuna, en applaudissant le simulacre théâtral de la consultation, veulent pêcher de nouvelles voix dans les eaux de la gauche abertzale.

Le PSE aussi veut le poste de Lehendakari, et il évolue dans le projet d’une opération esthétique de « basquisation ». En vue de gagner des voix, ils nous apparaissent entourés de drapeaux basques dans tous les rassemblements politiques. A ce propos, ils ont fait récemment une déclaration qui est insultante pour nous, les Basques.

Après des dizaines d’années, ceux qui avaient pensé qu’ils venaient faire des exercices pour l’acceptation de la marginalisation subie par la langue de notre pays se sont trompés. Maintenant, ils sont venus nier, passant outre toutes les recherches, que la langue basque ait une quelconque base identitaire.

C’est-à-dire que c’est paraît-il par hasard qu’on parle basque à Tudela, à Mauléon, à Hendaye, à Saint Jean le Vieux, à Lecumberry, à Llodio, à Aretxabaleta ou à Lekeitio. On aurait pu de la même façon parler basque à Valladolid ou à Murcie, selon eux.

Bien qu’ils ne connaissent pas Euskal Herria, ils nient ce qui est indéniable. Un mensonge en entraînant un autre, ils prétendent que l’asphyxie linguistique subie par notre pays a résulté de nos rapports à nous, les Basques, avec les non-Basques, et que dire le contraire serait une politisation de la langue.

Autrement dit, ils nous ordonnent de renoncer à défendre et à utiliser notre langue jusqu’à ce que les ennemis de la langue basque se basquisent et soient favorables au basque. Quand ils nous disent, à nous Basques, « L’Euskara dans la liberté », ils veulent nous dire « L’Euskara dans l’obscurité », et ils se trompent : nous, les Basques, nous voulons vivre avec la langue basque en même temps qu’avec la liberté.

Xème ANNIVERSAIRE DE LIZARRA-GARAZI : UN CADRE DEMOCRATIQUE POUR EUSKAL HERRIA

10 ans après la signature de l’accord de Lizarra-Garazi, ETA proclame l’actualité de la définition des racines du conflit politique par des agents divers d’Euskal Herria et de la réflexion conduite en vue de la résolution de ce conflit.

Par contre, quelle est aujourd’hui la position des acteurs de la vie sociale et des partis politiques qui avaient signé cet accord ? Les uns dans la mouvance politique abertzale, d’autres – comme ils l’ont montré dans le processus de négociation – sans vouloir prendre le moindre engagement ni la moindre responsabilité.

Euskal Herria a le droit de décider de son avenir, Euskal Herria doit être un sujet politique s’il doit vivre. Les Constitutions imposées par les Etats et un cadre source d’éclatement asphyxient notre pays. Euskal Herria n’a pas besoin de nouveaux statuts fondés sur sa division territoriale. Tous ces éléments n’aboutissent qu’à pérenniser le conflit politique ainsi qu’à l’alimenter, ce qui l’aggrave encore.

Euskal Herria a besoin de l’autodétermination. Nous, les Basques, avons besoin d’un cadre démocratique permettant la concrétisation de n’importe quel projet politique, y compris l’indépendance.

Que les dirigeants et politiques professionnels ne s’égarent pas. Qu’ils renoncent à toute tentative de tromperie des citoyens : le problème n’est pas ETA. La résolution du conflit se trouve dans la reconnaissance de ce pays.

A ceux qui rêvent de la disparition d’ETA par la voie policière, aux dirigeants et politiques qui recherchent la destruction et la disparition du Mouvement de Libération Nationale Basque, un appel, alors qu’Euskadi Ta Askatasuna est sur le point d’atteindre un demi-siècle : abandonnez votre stratégie d’oppression d’Euskal Herria, abandonnez une Constitution imposée, venez-en aux contenus de Lizarra-Garazi, afin que nous construisions un cadre démocratique fondé sur l’autodétermination.

La parole au peuple, et que soit entendu l’appel de ce pays : assez, liberté !

Vive Euskal Herria libre ! Vive Euskal Herria socialiste !
Jo ta ke jusqu’à l’obtention de l’indépendance et du socialisme !

En Euskal Herri, octobre 2008
Euskadi Ta Askatasuna
E T A

=>Retour au dossier ETA