[La Cause Du Peuple Numéro spécial, 10 mai 1971.]AVANT L’ETINCELLE
Avant la grève du Mans, l’échec de la grève-bidon pour la journée d’action de la métallurgie avait montré ce que les ouvriers de Billancourt ne veulent pas. 300 gars avait débrayé sur les 10000 de l’île Seguin, au 38 quasiment personne, au 14, à Usine O pareil. On voulait quelque chose de sérieux, même ceux qui avaient fait ces grèves-bidons en faisant confiance aux syndicats (comme ceux de la Place Nationale) étaient de cet avis.
Voilà quel est le climat au départ. Avec un mouvement autonome ouvrier – autonome par rapport aux syndicats – qui commence à s’affirmer.
En particulier dans l’Ile, au 38, etc. Des réunions très larges, où l’on a discuté librement, ont permis de renforcer ce courant.VENDREDI 30 AVRIL, SAMEDI 1″, LUNDI 3 MAI
Dès que la grève du Mans a été connue, deux positions se sont affrontées dans l’usine.
— Ceux qui voulaient qu’on parle le moins possible de la grève du Mans. Le premier tract de la CGT brodait autour du thème : c’est rien, une grève entre autres, prenons notre temps pour faire la liste des reven- dications de Billancourt, etc. Lundi, elle lance une attaque bestiale contre les militants CFDT, traités de « menteurs ».
— Les autres, la grande majorité, veulent voir clair et agir. Informer ; II faut que l’ensemble des ouvriers découvre que la direction prépare le lock-out, malgré les démentis CGT (« c’est peu probable ») – le jour même du lock-out, un camarade qui l’annonçait a été traité de provocateur ! Discuter, pour préparer la résistance, parce qu’on commence à tomber d’accord : il faut résister brutalement (séquestration, occupation, etc.), sinon la direction fait ce qu’elle veut, elle nous fiche à la porte de l’usine, tous, sans salaire, puis nous reprend un par un en épurant à son gré.
On fait des meetings, au 38, sur les chaînes, au moment du café. La grande bataille, c’est d’expliquer :
— que la direction se prépare à lockouter ;
— que le lock-out, c’est le chômage forcé et l’épuration ;
— que si on ne résiste pas immé- diatement et brutalement, l’usine sera vidée, les ouvriers renvoyés chez eux. C’est une course de vitesse, ou bien nous résistons en ripostant du tac au tac, ou bien ce sont les flics qui gardent une usine vide.
MARDI 4 MAI
C’était dans les ateliers l’ambiance « il faut agir », y compris chez les immigrés. On voyait bien que la CGT faisait tout pour ne rien faire.
On savait d’expérience que les autres syndicats arrivent toujours à des compromis avec la CGT. A ce moment-là, sur les chaînes du 74, les gars n’étaient pas encore convaincus qu’il y aurait un lock-out. Tous se demandaient : qui va prendre en main les questions et réagir ?
MERCREDI 5 MAI
A l’équipe du matin, le comité de lutte apprend qu’ils allaient lockouter le 74 à la fin du boulot. On a commencé à faire le tour des chaînes.
Ceux qui étaient conscients, qui savaient que le lock-out, c’était pour bientôt, ceux-là étaient d’accord : il faut occuper.
En même temps, il y avait une politique CGT de démobilisation systématique : dans l’Ile, Certano, le ponte CGT, est passé sur les chaînes. en disant qu’il ne fallait pas parler de lock-out (alors que les affichettes de la direction étaient déjà prêtes!).
En plus, il disait qu’il ne fallait pas débrayer, qu’il y avait un complot du gouvernement contre la Régie !
Demain on rasera gratis
Un quart d’heure avant la fin du boulot, la maîtrise passe dans les chaînes : « Demain vous ne venez pas. » Sans plus d’explications.
« Quand est-ce qu’on reprend ? – – Vous recevrez une lettre, ou bien la radio vous le dira ! »
Un petit détail que la maîtrise « oublie » : ces vacances forcées ne seront pas payées. Au contraire, les chefs suscitent des rumeurs : ça sera payé à 75 %. Un deuxième petit détail : ils ont bien l’intention de reprendre qui ils veulent, en « épurant » au passage.
On ne se laissera pas faire
A la fin de la matinée, la paie arrive. A ce moment, certaines chaînes du 74 débraient. Devant les affichettes officielles du lock-out, un mot d’ordre : demain on sera tous là le matin à l’usine !
A 14 heures, à la porte Zola, meeting en toutes les langues (arabe, français, portugais, espagnol). Le Comité de Lutte appelle à revenir le lendemain dans l’usine, pour occuper. 500 gars se massent en criant : « Occupation, occupation ! », puis rentrent dans l’usine pour discuter de la situation tout l’après-midi.
On manifeste dans l’Ile
Pour l’équipe du soir – qui rentre à 14 heures – tout était clair. Au 77, les gars de l’entretien (OP français- principalement) ont fait une assemblée générale et sont partis en manif à travers toute l’Ile en gueulant : « Occupation « » Ils étaient 300 à peu près. D’autres les ont rejoints rapidement.
La manif passe par presque tous les départements d’OS (les étages, tout le rez-de-chaussée, départements 38, 49, 51, forges, fonderies, etc.). Des camarades prennent chaque fois la parole dans les ateliers avec des haut-parleurs, etc. Chaque fois, des petits groupes se joignent à la manifestation qui crie : « Occupation ! Occupation ! »
Evidemment, la CGT a fait son sabotage pour empêcher de débrayer (au deuxième sellerie, l’atelier débraie, Certano se pointe pour le remettre au travail ; pareil au 38 où les délégués empêchent la masse des travailleurs de participer à la manifestation).
Même si la manifestation se termine en queue de poisson, une chose est sûre : le combat pour l’occupation est engagé à l’intérieur de l’usine.
JEUDI 6 MAI
Une majorité pas silencieuse
De 6 à 8 : meetings dans les ateliers lockoutés, on se rassemble au rez-de-chaussée. On s’explique : il faut le paiement intégral du salaire pour les lockoutés, il faut répondre au lock-out par l’occupation. Les délégués de l’Ile se joignent à nous.
8 heures : on va en manifestation dans les ateliers pas encore lock- outés. Le bas-Meudon débraie, les presses peu.
9 heures : meeting syndical, beau- coup de monde (10 à 15000).
L’affrontement des mots d’ordre commence tout de suite :
— Nous : occupation, occupation ! (approuvé largement par la majorité du meeting) ;
— Militants de la CGT : démocra- tie, démocratie ! Ce que ça veut dire, le meeting Je montrera : vote secret et on a juste le droit de se taire.
La force nouvelle pas prévue au programme
Les affrontements verbaux vont-ils devenir affrontements physiques ? La CGT avait prévu le soir précédent son service d’ordre, en partant du principe que deux cents fidèles groupés, criant en cadence, ça peut couvrir toute opposition.
Reste que quand ils se mettent à bousculer les gars en amenant leurs banderoles au pas de course, ils constatent que l’opposition est plus massive que ce qu’ils avaient prévu. Pendant trois quarts d’heure, c’est la panique : ils changent le meeting de place, la CGT dégage son camion trop entouré pour aller installer sa sono sur le bureau de la direction qui domine l’esplanade de l’Ile Seguin.
Et Sylvain, le n° 2, se faisant copieusement siffler, on va chercher en catastrophe le n° 1, Albeher.
Albeher : il s’agit d’un vaste complot contre la Régie, destiné à favoriser Simca et Citroën. Selon lui, au lieu de céder au Mans, le gouvernement a préféré « laisser s’élargir le conflit ».
Autrement dit, c’est le gouvernement qui « élargit » la grève ! Pas les ouvriers ! Conclusion : faire quelque chose, c’est tomber dans le piège ; restons calmes, mesurés, etc.
Finalement, il propose son vote secret. La CFDT appelle à l’occupation. Mais elle se rallie à l’histoire du vote, organisé dans l’après-midi.
Opération bouche cousue
L’opération « vote secret » est claire : il s’agissait d’éviter à tout prix l’occupation que réclamait la grande majorité du meeting. La démocratie n’a rien à voir dans cette cuisine : — Pour les lockoutés, la CGT leur avait -dit : « Rentrez chez vous et rendez-vous demain à 9 heures. » Ils étaient venus au meeting en exigeant une action immédiate, pais sont repartis chez eux écoeurés. A 14 heures, quand une seule urne est installée dans l’Ile, il n’y avait plus grand monde : environ 500 votants pour 10000 ouvriers de l’Ile, dit-on.
— Tout a été fait pour que les travailleurs immigrés (70 % des ou- vriers de l’Ile) ne comprennent rien à ce qui se passait : les discours filandreux en français des chefs CGT sont faits pour ne pas être compris, le texte proposé au vote est obscur à souhait.
— Les travailleurs les plus réso- lus à occuper, dégoûtés par tous ces mies-macs, ont décidé de ne pas voter. La preuve : il y aura 8 000 votants en tout. Mais au meeting du lendemain, il y aura 20 000 ouvriers qui ratifieront à main levée la déci- sion d’occuper (avec seulement une vingtaine de voix contre) !
Ça ne marche pas
A 14 heures, le Comité de Lutte reprend la parole à l’entrée Zola. On exige l’occupation en attaquant la manoeuvre de diversion.
Pendant tout l’après-midi, prises de paroles à l’intérieur.
Manifestations à travers les ateliers, chaque fois on s’arrête pour discuter : des vieilles ouvrières nous racontent combien la CGT a changé depuis les grèves de 45 et 47.
Des travailleurs immigrés dénoncent le racisme qui pèse sur eux tout le temps. Au 38, un début d’occupation, les gars des autres départements viennent voir et approuvent.
VENDREDI 7 MAI
Occupons !
8 h 30, au meeting syndical, il manque beaucoup d’OS de l’Ile, découragés par la manoeuvre d’hier et las d’attendre cette occupation qu’ils voulaient dès le début.
Dans les ateliers non lockoutés et chez les OP, le vote en faveur de l’occupation a été massif (environ deux-tiers des votes).
Faire voter les cadres jusqu’à la direction générale n’a servi à rien. Aux fonderies (département 60), où la CGT est traditionnellement forte, 520 pour l’occupation, 200 pour la proposition CGT (grèves dans les ateliers sans occupation).
Au meeting, tout le monde exige « occupation ! », la CGT répond « unité ! ». Sans enthousiasme, elle doit accorder son soutien à la majorité : occupation.
Et tout de suite elle menace : « Les organisations syndicales ont la responsabilité de l’occupation… pas d’éléments étrangers ! »
Drapeaux rouges à la porte Zola
Occupons donc, mais quand ? La CGT dit : ce soir. C’est-à-dire quand il n’y aura plus personne dans l’usine. Mais le meeting se termine sur une manifestation joyeuse, et on va tous installer un piquet de grève à la porte Zola, avec des drapeaux rouges et une énorme pancarte : « Contre le lock-out, pour1 nos droits, Billancourt occupe ! »
On amène des caisses de boulons. Démocratiquement, devant tout le monde. La plus grande partie du meeting sort par la porte Zola, participe à la mise en place du piquet de grève et approuve gaiement.
La CGT essaie bien de remplacer la pancarte par sa banderole, mais tout le monde lui fait remarquer qu’il y a assez de place à côté.
Elle attendra un creux dans l’après-midi pour mettre son panneau « intersyndical ». Les drapaux rouges qu’elle voulait ôter, il faudra qu’elle les laisse jusqu’à la nuit : chaque fois que quelqu’un essaie de les substiliser, il se fait huer.
Il faudra qu’à la réunion « intersyndicale » de 20 heures la CGT fasse son chantage en menaçant de ne plus soutenir l’occupation pour que les autres syndicats lui permettent de supprimer ces drapeaux. On les reverra !
Organisation de l’occupation : des comités élus à la base
A 14 heures, dans l’Ile, meeting sur l’esplanade (500). L’ensemble des travailleurs présents (du 12, 74, 18) décident d’élire un comité d’occupation pour l’Ile Seguin.
On se réunit: après une discussion large, il semble qu’il faille dans le comité dix représentants des organisations syndicales et dix gars de la base, représentatifs de la force autonome.
C’est même une proposition d’un délégué CGT.
Certano, le ponte CGT, arrive en catastrophe et déclare : ce sont les organisations qui dirigent l’occupation, et pas des comités élus. La plupart des ouvriers présents lui répondent que c’est aux travailleurs eux-mêmes de diriger leur occupation… Certano sème systématiquement la merde mais s’en va.
On élit le comité. Démocratiquement : tous ceux qui veulent en faire partie s’inscrivent. 30 noms. Après, chacun dit où il travaille, s’il est syndiqué ou non et à quel syndicat il appartient.
De nombreux travailleurs immigrés et des « inorganisés » décident d’y participer. A chaque nom, les camarades dans la salle peuvent présenter des objections.
Finalement, comme on est d’accord sur les trente, ils forment le comité (inorganisés et membres des 3 syndicats). Et comme c’est seulement lundi que la plus grande partie des ouvriers se retrouveront, ce sera un comité provisoire.
Sur un tableau noir, on se répartit les tours de rôle pour les piquets de grève du vendredi, samedi, dimanche et même lundi. C’est les. 3 x 8 de l’occupation !
Dans les autres départements importants (en particulier le 38), des comités de grève sont élus (syndicats plus force autonome). Pour le week-end, les portes sont occupées solidement.
LA PREMIERE NUIT D’OCCUPATION : DU VENDREDI AU SAMEDI
On était, dans Renault, moitié de syndicalistes (vieux syndiqués et femmes de la CGT,), moitié de ce qu’ils nommaient « gauchistes ». On commence à se regarder en chien de faïence : les syndiqués CGT croyaient que les gauchistes étaient des gars « extérieurs », qui allument des cocktails Molotov à la porte Zola (!!!)
La CGT installe son propre système de garde. Un ouvrier se voit tout à coup interdire l’entrée de son propre atelier par deux gars installés à une table :
« C’est la consigne du syndicat !
— Mais c’est mon atelier !
— Comment veut-tu qu’on le vérifie ? Nous, on n’est pas de cet atelier ! »
Au réfectoire, les gars qui occupent au bas-Meudon tapent1 une belote. Un ouvrier portugais fait une affiche pour expliquer ce qui se passe au Portugal fasciste.
Deux autres lisent « J’accuse » ; arrive Sylvain qui, à l’étonnement des syndiqués, se met dans une colère monumentale : « Renault ne sera pas un Nanterre n° 2 » ; « Si vous voulez faire la révolution, rentrez dans votre pays » ; « On ne va pas permettre que Renault devienne un centre de propagande internationale » ; « On est ici pour nos revendications, pas pour faire de la politique. »
Comme ses propres syndiqués conseillent à Sylvain d’aller se calmer ailleurs, il va chercher quarante aides qui reviennent en camionnette avec des barres.
Les ouvriers du bas-Meudon décident de ne pas déclencher la bagarre maintenant, alors que la grande partie des ‘Ouvriers de l’usine n’est pas présente.
On le laisse faire un discours à ses quarante fidèles pendant qu’à l’étage du dessous, gauchistes et syndiqués continuent belote et discussions. Sylvain parti, on improvise une sorte de radio-crochet, chacun chante et désigne celui qui pousse la suivante. Finalement, toute le monde entonne «La Jeune Garde».
LE WEEK-END
Deux conceptions de l’occupation s’affrontent :
1. Les responsables CGT parlent de moins en moins des revendications et disent : nous sommes ici pour sauvegarder l’outil de travail.
Les vieux syndiqués râlent : « On se demande si on est là pour remplacer les gardiens ou si on occupe pour gagner !» – « Les gardiens, ils ne font rien mais ils notent tout ; ils ne sont pas en grève.
Est-ce qu’on va les laisser traîner ici encore longtemps ? »
Le syndicat tient à tout prendre en main.
Il surveille la porte de la place Nationale, il fait souder celle de la rue Emile-Zola.
A la porte du bas-Meudon, après les mésaventures de Sylvain vendredi soir, la soirée du samedi sera joyeuse : nous sommes trois cents, moitié de « gauchistes » (c’est-à-dire notre force autonome ouvrière), moitié de syndiqués qui perdent leur aggressivité.
Cette fois, c’est Albeher qui vient faire son petit tour de surveillance : nous sommes en train de chanter et, ironiquement, on lui demande « une chanson, une chanson ! » II affirme ne pas avoir de voix et s’en va.
2. Quant à nous, le comité de lutte et bien d’autres, tous ceux qui veulent occuper et lutter sans remettre leur sort entre les mains des pontes, nos idées sont claires : pour le week-end, il s’agit d’occuper solidement les portes. Le comité de lutte y impulse la vie politique, le débat, en particulier avec les militants honnêtes de la CGT.
Ainsi, samedi soir, nous avons rédigé des affiches murales qui disaient la vérité sur Flins.
D’un côté nous avons aligné les articles mensongers de la presse (« France-Soir », « Le Parisien », « L’Humanité », « L’Aurore»). De l’autre, nous avons inscrit ce qui s’était passé réellement, comme nous l’ont raconté des ouvriers de Flins.
Au cours de la discussion, les camarades immigrés ont parlé. Et nous avons décidé, à l’unanimité, de projeter dimanche soir des films sur la lutte des Palestiniens. Dimanche, pendant la journée, nous avons distribué des tracts rétablissant la vérité sur Renault dans les marchés.
Et nous sommes allés dans les foyers et les bistrots des travailleurs immigrés de Renault. Pour que tous discutent de l’occupation.
Désormais, une chose est claire : entre notre démocratie de combat et l’« autorité » du patron et du syndicat, ce qui arbitre ce ne sont pas les conversations de couloir, ni les intrigues, mais l’ensemble des ouvriers de la Régie.
ANNEXETract du jeudi 6 mai.
LE COMITE DE LUTTE: POUR L’OCCUPATION
Mme CGT = MENTEUSE = Mme DREYFUS
Hier, Madame la CGT ne voulait même pas qu’on parle du lock-out : elle veut fermer les yeux aux ouvriers.
Ici, c’est pareil qu’au Mans.
LA PAYE, ÇA VA PAS: nous voulons une augmentation uniforme pour toute la Régie, nous ne voulons plus de divisions de salaire entre les ouvriers.
Les cadences sont de plus en plus dures, la Régie n’a qu’à embaucher.
Et en plus nous en avons assez des brimades racistes des chefs et de la division que la CGT entretient entre les Français et les immigrés. Comme au Mans.
TOUS, OCCUPONS L’USINE!
Tous les camarades mis au chômage doivent RENTRER DANS L’USINE.
Nous mettrons le lock-out de la direction hors-la-loi.
NOUS FERONS NOTRE PROPRE LOI DANS L’USINE!
ALLONS TOUS A LA DIRECTION
POUR EXIGER NOTRE SALAIRE INTEGRAL ! LES HEURES, ON S’EN FOUT, LA DIRECTION DOIT NOUS PAYER !
COMITE DE LUTTE RENAULT.
Extrait d’un tract distribué à Boulogne, le 7 mai 1971
LA CGT: CONTRE L’OCCUPATION
NOUS NOUS PRONONÇONS
1. Refuser le lock-out en développant l’action sur le lieu et pendant le temps de travail.
2. Pour cesser toute activité en restant sur le lieu de travail pendant l’horaire habituel mais sans occupation immédiate de l’usine.
3. Pour la grève illimitée avec occupation de l’usine.
Position du syndicat : sans préjuger du développement de la situation présente, l’appréciation retenue des divers contacts effectués nous laisse penser que la première proposition est la plus adaptée aux possibilités actuelles de nos milieux.
Ceci dit, notre syndicat prendra toutes ses responsabilités pour le développement maximum de l’action.
P.-S. — Les bulletins de consultation seront diffusés et recueillis par secteur, demain matin.