2 septembre 1945
Chers compatriotes !
Il y a quatre ans, je vous ai appelés à l’union, car l’union fait la force, et la force, c’est la clef de la conquête de l’indépendance et de la liberté.
Actuellement les troupes japonaises se sont désagrégées.
Le mouvement pour le salut national gagne tout le pays.
La Ligue pour l’indépendance du Viêt-nam (Viêt-minh) compte des millions d’adhérents de toutes les couches sociales, intellectuels, ouvriers, commerçants, soldats, et de toutes nationalités, Tho, Nung, Muong, Man.
Dans ses rangs, nos compatriotes, jeunes et vieux, hommes et femmes vont coude à coude, sans distinction de confession religieuse ou de fortune.
La Ligue a convoqué récemment le Congrès national du peuple et celui-ci a élu le Comité de libération nationale pour diriger tout le pays dans sa lutte acharnée pour l’indépendance.
C’est là un grand pas en avant dans l’histoire de la lutte menée par notre peuple depuis près d’un siècle pour sa libération.
C’est pour nos compatriotes un puissant stimulant et pour moi, une joie immense.
Mais nous ne pouvons pas nous en tenir là. Notre lutte sera encore dure et longue.
La défaite des Japonais ne nous rend pas d’un seul coup libres et indépendants. Nous devons redoubler d’efforts.
Ce n’est qu’au prix de notre union et de notre lutte que notre pays pourra recouvrer son indépendance.
Le Viêt-minh sert actuellement de base à l’union et à la lutte de notre peuple.
Affiliez-vous au Viêt-minh, apportez-lui votre soutien et faites qu’il se renforce encore davantage.
Le Comité nagional de libération du Viêt-nam équivaut en ce moment à un gouvernement provisoire.
Unissez-vous autour de lui, veillez à ce que sa politique et ses ordres soient exécutés dans tout le pays.
Alors, infailliblement, notre patrie recouvrera rapidement son indépendance, et notre peuple, sa liberté.
Chers compatriotes !
L’heure décisive pour les destinées de notre peuple a sonné.
Debout ! compatriotes.
Libérons-nous par nos propres forces !
De nombreux peuples opprimés dans le monde entier rivalisent d’ardeur dans la lutte pour leur indépendance.
Nous ne saurions rester en retard.
Marchons ! En avant ! Compatriotes !
Allons vaillamment de l’avant sous le drapeau du Viêt-minh !