La 27e estampe des Trente-six vues du mont Fuji, intitulée Enoshima dans la province de Sagami, nous montre l’accès à cette île très touristique de quatre kilomètres de circonférence. Le mont Fuji est sur la droite, juse derrière le navire.
On retrouve ici la simplicité, par le mouvement directionnel et le contre-poids, le mont Fuji servant pour la profondeur, la mise en perspective.
On a plus de mouvement pour la Côte de la baie de Tago, Ejiri dans la région de Tōkaidō, avec cependant l’application de la même méthode. L’effet de basculement est cependant très prononcé.
On notera que le mouvement de l’océan tranche avec la dimension statique du mont Fuji : pour ce dernier le mouvement accordé à l’image provient de sa forme, tandis que pour les navires il n’y a pas que la forme, il y a les marins et l’océan.
Yoshida dans la région de Tōkaidō, avec son gros plan, change entièrement de mise en perspective. Cette 29e estampe accorde une place éminente à des femmes, ainsi qu’au décor de l’endroit. C’est une scène avec une dimension intimiste, appuyée par conséquents par de multiples éléments graphiques. Ce qu’on lit sur la bannière horizontale signifie littéralement la maison de thé avec vue du mont Fuji (Fujimi chaya). Il s’agit là d’une station sur la route d’Edo à Kyoto (ou inversement), dite route de Tokaido.
On notera, pour saisir le réalisme de la représentation, que le bâtiment est fait de bois et de bambou, mais les portes et les fenêtres selon le principe du shoji, soit un bois très fin, avec du papier du Japon également très fin, pour laisser passer la lumière. Cela explique le ton de la scène, marquée par une direction et une semi-contre-direction.
La route maritime de la province de Kazusa, la 30e estampe, revient à une mise en perspective générale, avec un mouvement simple.
On notera bien qu’il est ici parlé d’une route maritime, on a ici une marine marchande, on est dans le transport de matières. On est ici du côté de la représentation de la bourgeoisie transformatrice, pas du paysagisme.
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