La voie pacifique au socialisme selon le XXe congrès du PCUS

Dans son long rapport, Nikita Khrouchtchev assume les thèses de la voie pacifique au socialisme. C’est là une thèse de la plus haute importance, qui va être la grande pierre d’achoppement au début des années 1960 dans le Mouvement Communiste International. Toute la jeune génération marxiste-léniniste refusant le révisionnisme va faire du rejet de cette thèse la pierre angulaire de son identité politique.

La Chine populaire dirigée par Mao Zedong va être au centre de la critique de cette thèse et le principal point de référence alors pour la lutte armée comme stratégie révolutionnaire.

Cette thèse semble tomber du ciel, mais elle découle en fait du principe de coexistence pacifique. La nouvelle bourgeoisie s’affirmant en URSS devait forcément aller dans le sens de la collusion avec les pays capitalistes pour parvenir à un accord.

D’où la démarche relativiste de Nikita Khrouchtchev dans son rapport :

« Nos ennemis aiment à nous représenter, nous, les léninistes, comme des partisans de la violence en toutes occasions.

Il est vrai que nous reconnaissons la nécessité de la transformation révolutionnaire de la société capitaliste en société socialiste. C’est ce qui distingue les marxistes révolutionnaires des réformistes et des opportunistes.

Il est, en effet, hors de doute que, pour maints pays capitalistes, le renversement par la violence de la dictature bourgeoise et l’aggravation brutale de la lutte de classe qui l’accompagne sont inévitables.

Mais les formes de la révolution sociale sont diverses. Quant on prétend que nous voyons dans la violence et la guerre civile l’unique moyen de transformer la société, on émet un postulat qui ne correspond pas à la réalité. »

En fait, le véritable moteur idéologique de cette thèse consiste en le principe d’un capitalisme désormais « organisé », comme l’affirme Eugen Varga. On a ici la base pour la transformation des Partis Communistes en outils pour la politique extérieure l’URSS, qui iront par la suite jusqu’à l’expansionnisme militaire.

C’est en ce sens qu’il faut comprendre le propos de Nikita Khrouchtchev comme quoi :

« La conquête d’une solide majorité parlementaire s’appuyant sur le mouvement révolutionnaire du prolétariat et des travailleurs créerait pour la classe ouvrière des divers pays capitalistes et anciennement coloniaux les conditions nécessaires pour des transformations sociales radicales. »

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