Mao Zedong a affirmé dans les années 1960 que les 50-100 années à venir seraient celles d’un bouleversement comme l’humanité n’en a jamais connu. Cette position découlait de sa compréhension des contradictions propres à notre époque, des tendances en développement, des nécessités historiques.
Et aujourd’hui, au début des années 2020, l’humanité toute entière sait que plus rien ne peut être comme avant. Il y a le constat du rapport destructeur à la Nature, avec des contre-coups tel le COVID-19 et le dérèglement climatique, mais en général il est flagrant que le modèle de vie proposé par le capitalisme est à bout de souffle moralement et culturellement.
C’est la raison pour laquelle les gens sont tétanisés : ils sentent que le changement doit être complet, qu’il va falloir révolutionner les modes de vie, modifier les conceptions du monde, changer les rapports aux animaux, à la Nature en général, et bien entendu transformer l’ensemble des moyens de production et des manières de consommer.
Le défi est d’autant plus immense qu’il exige une réponse mondiale. En ce sens, nous affirmons que la position communiste est de parvenir à une révolution dans un pays donné, afin d’en faire l’exemple à tous les niveaux pour le reste de l’humanité.
La révolution consiste en la prise du pouvoir
« La tâche centrale et la forme suprême de la révolution, c’est la conquête du pouvoir par la lutte armée, c’est résoudre le problème par la guerre. Ce principe révolutionnaire du marxisme-léninisme est valable partout, en Chine comme dans les autres pays. »
Mao Zedong, Problèmes de la guerre et de la stratégie, 1938
La hausse du niveau de vie dans les pays capitalistes dans les années 1950-1960-1970, qui a d’ailleurs continué par la suite, a produit une généralisation des comportements petits-bourgeois , avec également une généralisation de la petite propriété.
Le Parti Communiste Français, constitué en 1920, a alors basculé dans le révisionnisme dans les années 1950 en niant la nécessité de la prise du pouvoir par la violence révolutionnaire. Il a reconnu les institutions, il y a participé, il a combattu toutes les révoltes ouvrières ou contestataires comme en mai 1968, faisant de la CGT le bastion de l’aristocratie ouvrière.
Les racines de cet opportunisme remontent cependant à plus loin, à une compréhension opportuniste du principe du Front populaire, amenant le Parti Communiste Français à croire que la Démocratie populaire pourrait s’instaurer à partir du régime en place. C’était là une faillite idéologique aboutissant à la capitulation devant la « république », c’était un retour aux positions de Jean Jaurès, c’était rejeter le marxisme.
Le marxisme-léninisme-maoïsme est l’idéologie communiste de notre époque, car il est le prolongement de la ligne historique du communisme, il est l’expression concrète du rejet des thèses du « parlementarisme », de la « coexistence pacifique », de la « participation gouvernementale », du soutien aux institutions.
C’est la raison pour laquelle Maurice Thorez, dirigeant du Parti Communiste Français ayant mal orienté le Front populaire dans les années 1930, a soutenu par la suite le révisionnisme et a dénoncé Mao Zedong.
Les communistes chinois, dans l’éditorial du Quotidien du peuple du 27 février 1963 (D’où proviennent les divergences ? Réponse à Maurice Thorez et d’autres camarades), ont rejeté les prétentions de Maurice Thorez et des révisionnistes du Parti Communiste Français, et ils ont eu raison.
Les années référence : 1948-1952 et 1966-1976
« Il est faux d’affirmer qu’il n’existe pas de contradictions dans la société socialiste ; cela va à rencontre du marxisme-léninisme et est en désaccord avec la dialectique. Comment pourrait-il ne pas y avoir de contradictions ?
Il y en aura toujours, dans mille ans, dix mille ans, voire cent millions d’années. La terre serait-elle détruite et le soleil se serait-il éteint qu’il en existerait encore dans l’univers.
Chaque chose est en contradiction, lutte et changement.
C’est cela le point de vue marxiste-léniniste. »
Éditorial du Quotidien du peuple : Une Grande Révolution qui touche l’homme dans ce qu’il a de plus profond, 2 juin 1966
La Grande Révolution Culturelle Prolétarienne lancée en 1966 en Chine populaire a permis un approfondissement formidable de l’idéologie communiste ; elle a permis un élan systématisant son approche, améliorant la saisie de la réalité et sa transformation.
Elle a été la preuve théorique et pratique que la révolution ne progresse pas mécaniquement, qu’elle ne consiste pas en un changement formel des rapports sociaux et des orientations de l’humanité sur le plan des idées. Elle exige une transformation active de l’humanité afin qu’elle acquière une réelle conception matérialiste dialectique du monde.
C’est le sens de la généralisation, lors de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, du point de vue que « rien n’est indivisible », que « un devient deux », que le marxisme est telle « une théorie des deux points », que l’Histoire progresse en spirale, que l’univers est tel un oignon avec différentes couches entremêlées.
En ce sens, il apparaît que les révolution socialistes qui ont eu lieu dans le passé n’ont atteint leur maturité que tardivement et que c’est là la principale référence à avoir. La révolution d’octobre 1917 ouvre une nouvelle époque, avec la construction du socialisme en URSS, mais ce n’est que dans les années 1948-1952 que le matérialisme dialectique est véritablement déployé et qu’il est généralisé à tous les aspects scientifiques et culturels.
Pareillement, si la Chine populaire ouvre son parcours en 1949, ce n’est qu’avec le début de la Grand Révolution Culturelle Prolétarienne en 1966, et ce jusqu’en 1976, que le matérialisme dialectique est généralisé pour toutes les questions.
C’est pourquoi les années de référence doivent être 1948-1952 pour l’URSS et 1966-1976 pour la Chine populaire, ces deux périodes formant l’aboutissement le plus développé de l’expérience communiste.
Le marxisme-léninisme-maoïsme, idéologie communiste de notre époque
« Qu’est-ce que le maoïsme?
Le maoïsme représente l’élévation du marxisme-léninisme à une troisième, nouvelle et supérieure étape dans la lutte pour la direction prolétarienne de la révolution démocratique, le développement de la construction du socialisme et la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, comme révolution prolétarienne (…).
C’est avec la guerre populaire que nous avons compris plus profondément ce qu’implique le maoïsme et que nous avons pris l’engagement solennel de: « Arborer, défendre et appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme! » et de lutter infatigablement pour contribuer à le mettre aux commandes, afin qu’il soit le guide de la révolution mondiale, unique et rouge drapeau immarcescible qui garantit le triomphe du prolétariat, des nations opprimées et des peuples du monde en leur inexorable marche combattante de légions d’acier en marche vers le Communisme doré et à tout jamais resplendissant. »
Parti Communiste du Pérou : Sur le marxisme-léninisme-maoïsme, 1988
À partir de 1980, le Parti Communiste du Pérou devient la brigade de choc de la révolution mondiale en déclenchant la guerre populaire. Le PCP a alors compris le marxisme-léninisme-maoïsme, son dirigeant Gonzalo en a présenté les thèses fondamentales.
Ce faisant, il a souligné que dans chaque pays il fallait forger une Direction révolutionnaire, qui s’appuie sur une juste compréhension du parcours historique, sur une pratique révolutionnaire portant le nouveau contre l’ancien.
Le marxisme-léninisme-maoïsme n’est pas une théorie qu’on peut « adopter » ; il est un aboutissement idéologique qu’on retrouve lorsqu’on s’engage de manière véritablement révolutionnaire dans les luttes de classe.
Il existe ainsi plusieurs versions erronées du marxisme-léninisme-maoïsme, qui le réduisent à quelques formules pratiques, quelques concepts cosmopolites, quelques idées sur tel ou tel aspect. C’est là une expression de faiblesse idéologique et de soumission à la contre-révolution, qui a intérêt à proposer une version déformée de l’idéologie communiste pour désorienter et disperser.
Le marxisme-léninisme-maoïsme n’est ni un assemblage artificiel du marxisme, du léninisme et du maoïsme, ni un maoïsme qui rejetterait le marxisme et le léninisme. Le marxisme-léninisme-maoïsme est le marxisme de notre époque ; après l’étape léniniste, il y a l’étape maoïste.
Il s’agit d’un approfondissement du marxisme. C’est le même matérialisme dialectique, passé par des stades idéologiques marquant une progression qualitative. On ne peut pas être communiste aujourd’hui sans être à la hauteur de cette avancée historique !
L’idéologie doit être au poste de commandement
« La « théorie » de la spontanéité est la théorie de l’opportunisme. Elle s’incline devant la spontanéité du mouvement ouvrier, nie en somme le rôle dirigeant de l’avant-garde, du parti de la classe ouvrière.
Cette théorie est en contradiction avec le caractère révolutionnaire du mouvement ouvrier.
En effet, elle déclare que la lutte ne doit pas être dirigée contre les bases du capitalisme, que le mouvement doit suivre exclusivement la ligne des revendications « possibles », « admissibles » pour le capitalisme.
Elle est en somme pour la « ligne de moindre résistance » elle représente l’idéologie du trade-unionisme.
Elle n’admet pas que l’on donne au mouvement spontané un caractère conscient, méthodique ; elle ne veut pas que le parti marche à la tête de la classe ouvrière, qu’il élève la conscience des masses, qu’il mène le mouvement à sa suite.
Elle estime que les éléments conscients du mouvement ne doivent pas empêcher ce dernier de suivre sa voie et que le parti doit s’adapter au mouvement spontané et se traîner à sa remorque.
Elle est la théorie de la sous-estimation du rôle de l’élément conscient dans le mouvement, l’idéologie des « suiveurs », la base logique de tout opportunisme. »
Staline : Des principes du léninisme, 1924
Le marxisme-léninisme-maoïsme n’est pas une méthode, il ne fournit pas des recettes : il est une vision du monde et par conséquent il doit être une réalité pour tous les aspects de la vie.
Le grand ennemi de l’idéologie communiste est par conséquent, en plus du révisionnisme qui est une trahison, les conceptions spontanéistes. Le spontanéisme prétend que le cours de choses mènerait de lui-même au changement, à la transformation ; il nie la nécessité de la synthèse idéologique et de sa primauté dans les décisions, les orientations.
Le spontanéisme est l’expression d’une petite-bourgeoisie qui conteste l’ordre bourgeois mais ne peut pas porter une rupture prolongée et systématique, allant jusqu’au bout. Le spontanéisme aboutit de ce fait à ce que les masses manipulées sur le plan des idées suivent les petits-bourgeois cherchant à s’insérer dans l’ordre bourgeois.
Il est bien connu d’ailleurs qu’il a existé, dans les pays impérialistes, dans les années 1960 (et même encore aujourd’hui), des petits-bourgeois usurpant le marxisme-léninisme-maoïsme et le réduisant à un spontanéisme mêlant volontarisme et opportunisme.
C’est là un détournement du principe maoïste de la ligne de masses, de la mobilisation de masses : l’aspect idéologique est gommé, la direction du Parti est effacée, le rôle principal de la conscience est nié.
La ligne prolétarienne est au contraire que l’idéologie communiste, le marxisme-léninisme-maoïsme, doit être au poste de commandement !
Le marxisme-léninisme-maoïsme au niveau international
De nombreuses organisations ont assumé l’idéologie marxiste-léniniste-maoïste à la suite du Parti Communiste du Pérou, sans forcément accepter les thèses de celui-ci quant au maoïsme. On peut même dire qu’il existe aujourd’hui pratiquement autant de définitions du marxisme-léninisme-maoïsme que d’organisations, même si les fondements généraux sont les mêmes.
Mais cette situation est un simple détour, produit par le détour au Pérou à la suite de l’arrestation du dirigeant du Parti Communiste du Pérou, Gonzalo, en 1992. La ligne noire au sein du Parti Communiste du Pérou a alors donné naissance à une Ligne Opportuniste de Gauche, prétendant poursuivre la guerre populaire à travers le soutien aux institutions, une campagne pour l’amnistie, etc. Il y a eu également une Ligne Opportuniste de Droite, pratiquant un réformisme armé.
Nous avons échappé à la désorientation produite alors grâce au fait que nous avons compris le sens des expériences allemande et italienne des années 1970-1990, avec l’affirmation d’un antagonisme complet au régime, de la nécessité de l’affrontement.
Qui comprend que la question du pouvoir est principale parvient toujours à se dégager de l’opportunisme – et cette question concerne tous les aspects : militaire, politique, culturel, éducatif, artistique, scientifique, social, naturel.
Et la compréhension réelle de cette question exige la conception matérialiste dialectique du monde, qui est une forteresse dont il faut maintenir les fondations ; comme l’a souligné Staline, les meilleures forteresses se prennent de l’intérieur.
Nous nous devons ainsi de critiquer deux conceptions fondamentalement erronées du marxisme-léninisme-maoïsme qui sont mises en avant en ce moment au niveau international. La première est syndicaliste-opportuniste, la seconde est de type dogmatique-cosmopolite.
Certains en effet cherchent à réduire le marxisme-léninisme-maoïsme à une pratique syndicaliste, la guerre populaire servant de mythe mobilisateur (on parle ici notamment du Parti Communiste Maoïste d’Italie, du Parti Communiste Révolutionnaire du Canada, de l’Union Ouvrière Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste de Colombie).
L’idéologie sert ici seulement d’accompagnement à une démarche ultra-revendicative ; on est ici à rebours des enseignements de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Il n’est pas étonnant pour cette raison que cette tendance ait entièrement accompagné la capitulation de la guerre populaire au Népal au début des années 2000.
D’autres basculent dans l’erreur inverse, consistant à placer l’idéologie au poste de commandement, mais en transformant celle-ci en un dogmatisme cosmopolite, appelé « marxisme-léninisme-maoïsme principalement maoïsme ».
C’est un masque : en réalité l’idéologie ici mise en avant est le marxisme-léninisme-maoïsme pensée Gonzalo, arrachée à sa réalité péruvienne et transposée de manière cosmopolite à l’international, dans une démarche unilatérale fondé sur la négation du principe de Pensée guide.
Cette négation est d’autant plus erronée qu’elle est masquée, une chose intolérable ; c’est une révision des enseignements de Gonzalo et du Parti Communiste du Pérou, en plus d’être un cosmopolitisme.
Gonzalo a toujours souligné que dans chaque pays le marxisme-léninisme-maoïsme devait s’incarner dans un grand dirigeant, qui synthétise le parcours historique de la lutte des classes et porte l’antagonisme, réalisant le marxisme-léninisme-maoïsme, idéologie internationale, de manière concrète dans un cadre national.
Et il n’est guère étonnant que cela ait eu comme aboutissement, lors de l’irruption de la crise du COVID-19, que cette tendance ait expliqué de manière cosmopolite qu’il n’y avait pas de « crise corona », que tout était de la poudre aux yeux employée par la bourgeoisie pour masquer une crise commencée en 2008, etc.
Cette incompréhension de l’irruption concrète de la crise, sur le plan pratique, témoigne de la faillite de cette tendance dogmatique-cosmopolite (avec notamment le Parti Communiste du Brésil – Fraction Rouge, le Parti Communiste de Colombie – Fraction Rouge, le Comité Drapeau Rouge – Allemagne).
À rebours de ces tendances syndicaliste-opportuniste et dogmatique-cosmopolite, nous affirmons que l’irruption de la crise du COVID-19 correspond à l’affirmation de la seconde crise générale du capitalisme, que l’idéologie marxiste-léniniste-maoïste doit en comprendre tous les aspects et fournir les réponses à la crise, à tous les niveaux.
C’est le sens de la révolution mondiale que d’être un bouleversement à tous les niveaux, dans tous les domaines ; la guerre populaire est la systématisation des réponses communistes à tous les niveaux, dans tous les domaines.
Le marxisme-léninisme-maoïsme est l’idéologie communiste de notre époque et rien ne peut aboutir sans lui, rien ne peut se construire sans lui, rien ne peut atteindre la dimension adéquate sans lui : c’est le sens du mot d’ordre Guerre populaire jusqu’au Communisme !
Le marxisme-léninisme-maoïsme est l’idéologie que doivent porter les communistes, qu’ils doivent vivre ; c’est le sens du mot d’ordre Arborer, défendre et appliquer, principalement appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme !
En ce sens, nous disons :
Le Parti est la forteresse de l’idéologie communiste et l’état-major de la révolution !
La révolution est le renversement du vieil État par l’armée démocratique populaire dans la révolution démocratique-populaire, par l’armée rouge dans la révolution socialiste !
Le Front se construit selon les conditions et situations historiques afin d’unir le maximum de forces autour de la classe ouvrière, pour les étapes démocratique-populaire et socialiste !
Vive le marxisme-léninisme-maoïsme, l’idéologie communiste de notre époque !
Parti Communiste de France (Marxiste-Léniniste-Maoïste)
Avril 2021