Initialement, les rapports sino-soviétiques furent excellents, un traité d’amitié, d’alliance d’assistance mutuelle étant conclu en février 1950, une unité concrète se réalisant à tous les niveaux comme au moment de la guerre de Corée. De l’indépendance en 1949 à 1952, 3 000 ouvrages soviétiques furent traduits et imprimés à douze millions d’exemplaires.
Lors de l’enterrement de Staline le 9 mars 1953, c’est Zhou Enlai, président du Comité Central et premier ministre, qui vint représenter la Chine populaire. Il fut le seul délégué étranger aligné sur la même ligne que les principaux dirigeants soviétiques et, lors de la marche avec le cercueil, il était en première ligne avec Béria, Malenkov et Khrouchtchev.
Le 10 mars, la Pravda publia une photo de Mao Zedong aux côtés de Staline et une autre aux côtés de Malenkov.
Deux semaines et demi après la mort de Staline, il y eut de nouveaux accords d’aides pour la construction de stations électriques en Chine populaire, suivis deux mois après de la mise en place d’une assistance pour la construction ou la reconstruction de 91 sites industriels chinois de plus par rapport à ce qui avait été décidé en février 1950, soit 141 en tout.
À la fin de l’année, l’URSS avait déjà 20 % de son commerce extérieur avec la Chine, la Chine 55,6 % du sien avec l’URSS.
Le 29 septembre 1954, une importante délégation soviétique, avec notamment Khrouchtchev et Boulganine dont c’était la première visite officielle à l’étranger, vint à Pékin à l’occasion des cinq ans de la révolution chinoise.
L’URSS annonça la remise du port de Lüshunkou (Port-Arthur) et de ses parts dans les sociétés chinoises, un grand prêt, une aide pour quinze grands projets, une coopération scientifique et technique avec notamment une importante donation de documents.
Il fut également affirmé que pour toute affaire concernant de près ou de loin la Chine populaire, l’URSS consultera celle-ci avant toute décision.
Le premier congrès établissant la constitution chinoise en septembre 1954 y inscrivit l’amitié avec l’URSS, alors qu’il y avait dans le pays 169 grands projets en construction sous supervision et aide soviétique. 51,8 % des exportations chinoises allaient alors à l’URSS.
Le 17 janvier 1955, l’URSS annonça aux démocraties populaires d’Europe de l’Est et à la Chine populaire qu’elle fournirait une assistance scientifique et technique et une large fourniture de matériel, pour l’utilisation de l’énergie atomique dans un cadre pacifique.
Lors de la réunion du Soviet Suprême le 8 février 1955, marqué par la démission de Malenkov, on a Molotov, en tant que ministre des Affaires étrangères, qui expliqua que :
« Le résultat le plus important de la seconde guerre mondiale a été la formation, à côté du camp capitaliste mondial, d’un camp mondial du socialisme et de la démocratie dirigée par l’Union Soviétique, ou bien il serait plus adéquat de dire, dirigé par l’Union Soviétique et la République Populaire de Chine. »
Le nouveau premier ministre Boulganine dit quant à lui peu après sa nomination que :
« La Chine peut compter sur l’aide de l’URSS en toutes circonstances. »
En avril 1956, l’URSS annonça la mise en place de 55 grands projets industriels en Chine, qui seraient remboursés sous la forme de biens produits ; en juillet il fut annoncé que l’URSS fournirait des biens développés (machines-outils, compresseurs, grues, pompes, moteurs diesels, générateurs, véhicules, tracteurs…) en échange pareillement de biens.
À la fin de l’année, la Chine populaire approuva l’écrasement soviétique de l’insurrection contre-révolutionnaire de Budapest en 1956 ; les deux pays firent également des accords avec la République Démocratique du Vietnam et la République Populaire Démocratique de Corée (les deux parties « nord » de ces pays).
Zhou Enlai alla à Moscou en janvier 1957 et Vorochilov, dirigeant du Soviet Suprême, vint à Pékin en avril-mai 1957.
En juillet 1957, il fut posé que les rapports seraient directs entre les différents départements, ministères et centres de recherche dans les domaines de l’industrie et de l’agriculture ; cela se généralisa à l’éducation par la suite alors qu’en janvier 1958, il y eut un accord sino-soviétique pour une coopération scientifique dans 122 domaines.
De manière plus directement politique, une délégation du Soviet Suprême vint en Chine en septembre et en octobre 1957 à l’occasion du huitième anniversaire de la naissance de la république populaire ; à son retour fut fondée à Moscou une Association des amitiés franco-chinoises.
Le même mois l’URSS décida de faire passer les informations et modèles technologiques pour l’arme atomique et d’un code unifié sino-soviétique pour la navigation fluviale.
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contre l’hégémonie des superpuissances