L’essor de la gymnastique en France

La gymnastique en France a profondément été influencé par Fransico Amoros, issus de l’armée. Il enseignait au Gymnase Normal Militaire à Grenelle dès 1819 et est connus pour son Manuel d’éducation physique, de gymnastique et de moral, publié en 1830.

Il y est expliqué en avant-propos que :

« La gymnastique est la science raisonnée de nos mouvements, de leurs rapports avec nos sens, notre intelligence, nos sentiments, nos mœurs et le développement de nos facultés.

Elle comprend la pratique de tous les exercices qui tendent à nous rendre plus courageux, plus intrépides, plus forts, plus, industrieux, plus adroits, plus véloces plus souples, ou plus agiles, et qui nous disposent à rendre des services signalés à l’Etat et à l’humanité… elle permet le prolongement de la vie, l’amélioration de l’espèce humaine, l’augmentation de la force et de la richesse individuelle et publique, sont ses résultats positifs.

La nature ayant organisé l’homme pour agir, pour juger et pour sentir en même temps, le système du fondateur de la gymnastique en France et en Espagne n’est que l’expression et l’accomplissement de ces principes , et l’observation ou la pratique des lois de la nature humaine. »

C’est sa méthode qui était enseigné à l’École Normale Militaire de Gymnastique de Joinville en 1852. Cela contribuera a donné une orientation largement militariste à la gymnastique en France, cet aspect étant au moins aussi important que l’aspect hygiénique.

Sous l’impulsion de Jules Simon (que l’on retrouvera quelques années plus tard aux côtés de Pierre de Coubertin), la loi 18 juillet 1868 avait rendu la gymnastique obligatoire dans les écoles de garçons. Différentes sociétés de tir et de gymnastique furent crées en 1870, puis unifiées en 1873 au sein d’une Union des sociétés de Gymnastique de France (USGF) par Eugène Paz.

Elles se sont largement développées dans un contexte nationaliste et hostile à la Prusse, après la défaite de 1870, mais aussi contre la Commune de Paris. La devise de l’USGF était « Patrie, courage, moralité ».

On dénombrait en 1875 environ 250 sociétés de gymnastique affilié à l’USGF. En 1878 fut lancé une Fête de la régénération nationale présidée par Jules Simon.

En 1881, la Ligue de l’enseignement de Jean Macé avait soutenu le ministre de l’Instruction publique Paul Bert qui instaurait l’obligation de la gymnastique et des exercices militaires à l’école primaire.

Joseph Sansbœuf, co-fondateurs avec Paul Déroulède de la Ligue des Patriotes, fut l’un des principaux présidents de la l’USGF durant ces années, étant le seul à faire deux mandats consécutifs en 1888 et 1889.

En 1889, ce sont plus de 10 000 gymnastes issus de 830 sociétés qui ont défilé devant le président de la République Sadi Carnot lors de la XVe fête fédérale de Paris, officialisant les liens entre ces sociétés et l’État français. À la fin des années 1880, se sont également développés des bataillons scolaires, c’est-à-dire une organisation militaire sous l’égide de la gymnastique pour les élèves.

Cette gymnastique représentait les fractions les plus agressives de la bourgeoisie impérialiste française, partisane de la gymnastique comme mobilisation nationaliste et guerrière. Celle-ci rejetait alors le sport comme étant un divertissement libéral, elle avait besoin de la gymnastique pour mobiliser et galvaniser les masses sur un ligne pré-fasciste.

Cette gymnastique de la fin du XIXe siècle, contrairement aux origines de la gymnastique, considérait le corps comme un outil mécanique et non un organisme. Elle considérait les articulations et les muscles isolément, ignorant au contraire du sport le métabolisme et l’importance de la respiration, de la transpiration, des battements cardiaques, etc.

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de la gymnastique et du sport en France