Rédaction du Renmin Ribao, 9 mai 1965
Vingt années se sont écoulées depuis la fin victorieuse de la grande guerre antifasciste.
La guerre antifasciste fut un grand affrontement entre les forces antifascistes du monde ayant pour bastion l’Union soviétique, pays socialiste, d’une part, et l’Allemagne, l’Italie et le Japon, pays fascistes, de l’autre ; guerre juste, elle fut d’une envergure inconnue dans l’histoire.
Elle se termina sur la victoire totale des forces antifascistes et la défaite complète des fascistes allemands, italiens et japonais. Le fascisme s’effondra en Italie, et les impérialistes allemands et japonais capitulèrent sans conditions les 8 mai et 2 septembre 1945, respectivement.
A la veille de la victoire finale, le camarade Mao Tsé-toung, partant des principes fondamentaux du marxisme-léninisme, porta cette appréciation sur la situation mondiale : « En dépit des calculs de la réaction, en Chine et à l’étranger, les forces d’agression fascistes seront inévitablement écrasées et les forces démocratiques, populaires, remporteront inévitablement la victoire. L’humanité avancera sur la voie du progrès et non sur celle de la réaction. »
« La guerre a beaucoup appris aux peuples, ils gagneront la guerre, la paix et le progrès aussi sera à eux. » [1]
L’histoire a confirmé les prévisions scientifiques du camarade Mao Tsé-toung. La victorieuse guerre antifasciste fut, après la Révolution d’Octobre, un autre grand tournant de l’histoire de l’humanité dont elle a inauguré une page nouvelle.
La victorieuse guerre antifasciste porta un coup sévère à l’impérialisme international. Si la grande Révolution d’Octobre fut la première à briser le front impérialiste international, cette guerre victorieuse fit s’écrouler celui-ci en grande partie. L’apparition des forces fascistes, et la guerre mondiale qu’elles déclenchèrent furent le fruit des efforts désespérés de l’impérialisme le plus réactionnaire.
Les brigands fascistes ont martelé de leurs bottes l’Europe, l’Asie et l’Afrique, ils ont plongé une bonne moitié du globe dans un chaos effroyable, et ils n’ont néanmoins pu échapper à la défaite. La guerre mondiale se solda par la défaite de trois grandes puissances impérialistes, l’Allemagne, l’Italie et le Japon, et le sérieux affaiblissement de deux autres de ces puissances, la Grande-Bretagne et la France. Provoquée par les impérialistes, elle a grandement accéléré leur marche au tombeau.
La victorieuse guerre antifasciste consolida et développa largement les grandes conquêtes de la Révolution socialiste d’Octobre. Les forces du socialisme grandirent dans le monde. L’épreuve rendit l’Union soviétique, premier Etat socialiste, plus puissante. En Europe comme en Asie, toute une série de pays socialistes virent le jour dans les nouvelles conditions historiques nées de la victorieuse guerre antifasciste.
Ces pays et l’Union soviétique formèrent un puissant camp socialiste opposé au camp impérialiste sur le déclin. Le camarade Mao Tsé-toung dit : « Avec le triomphe de la grande Révolution socialiste d’Octobre en Union soviétique s’est dessinée une situation mondiale où la victoire des peuples est devenue une certitude et maintenant, avec la fondation de la République populaire de Chine et des démocraties populaires, la situation s’est développée et consolidée. » [2]
La victorieuse guerre antifasciste porta à un nouveau stade la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés que les salves de la guerre avaient secoués dans tous les coins du monde. De prodigieuses tempêtes révolutionnaires se levèrent en Asie, en Afrique et en Amérique latine.
La domination impérialiste dans les colonies et semi-colonies avait connu une période d’une stabilité relative après la Première guerre mondiale ; cette stabilité disparut après la Seconde guerre mondiale. Les luttes révolutionnaires anti-impérialistes que les peuples de partout menèrent de façon ininterrompue ébranlèrent et sapèrent les fondements mêmes de la domination impérialiste. L’impérialisme n’eut plus d’arrières stables, il les perdit à jamais.
Résumant la grande portée historique de la victorieuse guerre antifasciste, le camarade Mao Tsé-toung dit : « Si la Révolution d’Octobre a ouvert de larges possibilités et des voies efficaces pour la libération de la classe ouvrière et des peuples opprimés du monde entier, la victoire remportée dans la Seconde guerre mondiale antifasciste a ouvert pour leur libération des possibilités encore plus larges et des voies encore plus efficaces. » [3]
La victoire qui couronna la guerre antifasciste fut celle du socialisme, système le plus avancé qu’ait connu l’histoire de l’humanité, elle fut celle des peuples qui s’unirent dans la lutte pour la liberté et l’émancipation, et celle du marxisme-léninisme.
L’histoire de cette guerre témoigne, une fois de plus et avec force, de l’universalité et de la pérennité des principes fondamentaux du marxisme-léninisme, de l’invincibilité et du caractère triomphant des lignes et des mesures politiques de la stratégie et de la tactique, élaborées sur la base de ces principes.
Une série d’importantes divergences de principe opposent marxistes-léninistes et révisionnistes modernes quant aux jugements à porter sur cette guerre antifasciste, aux enseignements et à l’expérience à en tirer. Partant du matérialisme historique, les marxistes-léninistes respectent la réalité des faits historiques, en dégagent les lois et aboutissent à de justes conclusions ; par contre, dès le XXe Congrès du P.C.U.S., les révisionnistes khrouchtchéviens, représentants du révisionnistes modernes, dénaturent délibérément les faits historiques, masquent la réalité historique et forgent à dessein les conclusions les plus nuisibles, afin d’altérer le marxisme-léninisme.
I. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE LE SYSTÈME SOCIALISTE EST DOUÉ D’UNE VITALITÉ IMMENSE, CAPABLE DE RÉSISTER AUX ÉPREUVES LES PLUS DURES, ET QUE L’ETAT DE LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT EST INVINCIBLE.
Le choc principal de la guerre antifasciste opposa l’Union soviétique, seul pays socialiste de l’époque, à l’Allemagne fasciste, le plus puissant des pays impérialistes du moment. Après avoir occupé la quasi-totalité de l’Europe capitaliste continentale, ce dernier mit d’énormes ressources humaines et matérielles en ligne pour faire la guerre à l’Union soviétique. Ce fut une dure épreuve pour le jeune Etat soviétique, une bataille décisive entre le système impérialiste et le système socialiste.
Loin d’être écrasé par la machine de guerre hitlérienne, le premier Etat socialiste, fondé par Lénine, remporta une grande victoire historique. Le Parti communiste de l’Union soviétique, avec Staline à sa tête, portant haut l’étendard du léninisme, dirigea le peuple et les vaillantes armées soviétiques, riches des glorieuses traditions de la Révolution d’Octobre.
Ils surmontèrent ainsi des difficultés sans nombre et finirent par triompher du gang hitlérien qui avait mis la main sur les forces militaires et économiques d’une dizaine de pays d’Europe. Le peuple et l’armée soviétiques défendirent victorieusement la patrie et frayèrent également la voie à la libération des peuples d’Europe orientale que la clique d’Hitler avait asservis. Le peuple soviétique se révéla digne du nom de grand peuple et l’armée soviétique, digne du nom de grande armée. Leurs éclatants faits d’armes brilleront à jamais dans l’histoire.
Ces magnifiques exploits sont indissolublement liés à l’incomparable supériorité du système socialiste et à la puissance de la dictature du prolétariat en Union soviétique. C’est le système socialiste et la dictature du prolétariat qui ont assuré la victoire du peuple et de l’armée soviétiques. Eux seuls étaient à même de résister à la guerre-éclair lancée par l’impérialisme le plus féroce, de tenir fermement, et de faire se lever une armée et un peuple capables de combattre les bandits fascistes sans fléchir jusqu’à la victoire finale.
Eux seuls ont permis à l’Etat soviétique de réaliser, en une période relativement courte, l’industrialisation du pays et la collectivisation de l’agriculture, et de bâtir ainsi des forces économiques et militaires suffisamment puissantes pour vaincre les fascistes hitlériens.
Tout comme l’a dit Staline : « Notre victoire signifie, avant tout, que c’est notre régime social soviétique qui a triomphé ; que le régime social soviétique à subit avec succès l’épreuve du feu de la guerre et a prouvé sa parfaite vitalité. » « La guerre a montré que le régime social soviétique est une régime véritablement populaire, issus des profondeurs du peuple et bénéficiant de son puissant appui. » [4]
La victoire du peuple et de l’armée de l’Union soviétique est indissolublement liée à la direction de Staline. C’est Staline qui, la guerre engagée et au moment où l’Etat soviétique connaissait des heures critiques, assuma les lourdes tâches de la direction du Parti et de l’Etat et sut unir les multiples nationalités du pays en un détachement invincible qui livra un combat à mort aux bandits fascistes.
Staline mena la guerre du début jusqu’à la victoire finale, il dirigea toutes les batailles importantes, en sa qualité de commandant suprême des forces armées de l’U.R.S.S. Les peuples de l’Union soviétique et du monde entier purent entendre sa voix, ferme et pleine de confiance, au moment crucial où les troupes du gang hitlérien approchaient de Moscou : « … Exterminer jusqu’au dernier tous les Allemands qui auront pénétré dans le territoire de notre Patrie en qualité d’envahisseurs. » [5]
Et lorsque vint la grande contre-offensive, tous les officiers et soldats des forces armées soviétiques entendirent l’appel retentissant de Staline : « Il faut traquer le fauve allemand blessé, et l’achever dans sa tanière. » [6]
Le nom de Staline stimula le peuple et l’armée soviétiques pendant toute la guerre. Il reste un grand marxiste-léniniste et un grand capitaine, dans toute l’acception du terme, malgré certaines erreurs commises. Son immense apport à la victoire qui mit fin à la guerre antifasciste est ineffaçable.
II y a longtemps que le monde entier a admis tout ceci. Et cependant, Khrouchtchev et ses disciples en vinrent à falsifier l’histoire de la guerre antifasciste du peuple soviétique de façon flagrante. Les révisionnistes khrouchtchéviens élaborèrent une ligne révisionniste anti-marxiste-léniniste au XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique. Le rapport d’activité et le rapport secret qui y furent présentés par Khrouchtchev sont des produits typiquement révisionnistes.
Le signe le plus manifeste de cette ligne est sa négation totale du rôle de Staline. Les révisionnistes khrouchtchéviens brossèrent le système socialiste et la dictature du prolétariat sous les couleurs les plus sombres. Ils calomnièrent le grand peuple soviétique, le traitant de pessimiste, de désespérant, de vulgaire, et traitant la vaillante armée soviétique d’un amas de peureux indisciplinés.
Selon Khrouchtchev, Staline serait resté « indifférent » devant les plans d’agression de l’ennemi et aurait « tout négligé » avant la guerre ; et au début de la guerre, démoralisé, il aurait « renoncé à la direction » et estimé que « tout était fini » ; tandis qu’au cours de la guerre, il « ne dressait les plans de bataille qu’en se fiant à un globe terrestre ». Bref, selon Khrouchtchev, Staline n’était nullement un grand capitaine, c’était une « ganache ».
Tout en dénigrant Staline à fond, les falsificateurs de l’histoire portèrent Khrouchtchev aux nues. Ils prétendirent que, pendant la guerre, Khrouchtchev « était toujours là où il y avait le plus de difficultés », qu’il prit à maintes reprises des « décisions plus adéquates » que celles du haut commandement ; qu’il fut non seulement « l’âme de ceux de Stalingrad », mais aussi le commandant de nombreuses « batailles décisives ». C’est de cette façon qu’on a fait du lieutenant-général que fut Khrouchtchev le commandant en chef du temps de la guerre patriotique de l’Union soviétique.
Dénigrer Staline et chanter Khrouchtchev fut une mesure de grande importance que les révisionnistes khrouchtchéviens adoptèrent pour s’opposer au marxisme-léninisme et passer à l’application du révisionnisme. Ils se sont efforcés d’effacer et de rabaisser le rôle de Staline dans la guerre antifasciste pour abattre l’immense prestige dont jouit ce grand marxiste-léniniste aux yeux des peuples soviétique et du monde entier et pour altérer le marxisme-léninisme.
En diffamant Staline, ils diffamèrent en fait le système socialiste, la dictature au prolétariat et le Parti communiste de l’Union soviétique, afin de pouvoir transformer un Etat de la dictature du Prolétariat en un Etat au « peuple tout entier » et un parti du prolétariat en un parti du « peuple tout entier ».
En travestissant ce bouffon de Khrouchtchev en « héros » de la guerre antifasciste, ils espérèrent lui donner du prestige, substituer le révisionnisme khrouchtchévien au marxisme-léninisme. Cependant, dans le creuset de l’histoire, l’or reste ce qu’il est et la scorie reste ce qu’elle est. Les révisionnistes khrouchtchéviens qui s’emploient à falsifier l’histoire, à dénigrer à outrance Staline et le marxisme-léninisme, connaissent déjà la faillite et leur faillite ne pourra être que plus totale.
II. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE L’IMPÉRIALISME EST LA SOURCE DES GUERRES MODERNES, QUE SA NATURE AGRESSIVE NE CHANGERA PAS, ET QU’UNE LUTTE DU TAC AU TAC DOIT ETRE MENÉE CONTRE LUI, POUR LA DÉFENSE DE LA PAIX MONDIALE.
La Seconde guerre mondiale fut le point culminant d’une série de guerres d’agression déclenchées dans les années trente et étendues progressivement par les trois pays fascistes, l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Elle tire son origine de la politique d’agression et de guerre poursuivie par les impérialistes. Ces trois pays fascistes étaient les plus agressifs des pays impérialistes. Ils déclenchaient sans aucun scrupule des guerres d’agression pour résoudre leurs Crises politiques et économiques et piller plus de pays avec encore plus de sauvagerie.
A l’époque, il existait sur le plan international, deux politiques diamétralement opposées face à l’agression fasciste. Les impérialistes britanniques, français et américains, ainsi que leurs partenaires pratiquèrent longtemps à l’égard des fascistes allemands, italiens et japonais une politique d’apaisement, en faisant preuve de complaisance coupables et en laissant les coudées franches au fauve. Ils fermèrent les yeux sur l’agression de l’impérialisme japonais contre la Chine.
Ils tolérèrent l’agression de Mussolini contre l’Abyssinie (Ethiopie). Ils poussèrent les fascistes allemands et italiens à intervenir par les armes en Espagne.
Ils encouragèrent Hitler à annexer l’Autriche et à occuper la région des Sudètes, en Tchécoslovaquie. Tout cela, loin d’apporter la paix n’a fait qu’exacerber la soif d’agression des fascistes et amena la guerre mondiale. Par leur politique d’apaisement, les impérialistes britanniques, français et américains soulevèrent la pierre pour se la laisser tomber sur les pieds et l’histoire se chargea de les châtier.
Les peuples du monde entier, eux, pratiquèrent une autre politique, celle de la résistance résolue à l’agression fasciste. Les peuples d’Union soviétique, de Chine et de nombreux autres pays combattirent vigoureusement la politique d’apaisement des impérialistes britanniques, français et américains, et assumèrent courageusement la lourde responsabilité de la guerre antifasciste ; ils finirent par gagner la guerre et aussi la paix.
Résumant l’expérience acquise par le peuple chinois et les peuples du monde entier dans leur lutte contre l’impérialisme et les réactionnaires, y compris celle tirée de la guerre antifasciste, le camarade Mao Tsé-toung montra clairement que la nature de l’impérialisme ne change pas, qu’il ne faut pas se bercer d’illusions à son sujet, et qu’il est nécessaire de le combattre du tac au tac.
Il dit : « Les impérialistes ne voudront jamais poser leur couteau de boucher, ni ne deviendront jamais des bouddhas, et cela jusqu’à leur ruine. » « Il est impossible d’espérer qu’on puisse persuader les impérialistes et les réactionnaires chinois de faire preuve de bon cœur et de revenir dans le droit chemin. La seule voie à suivre, c’est d’organiser des forces pour lutter contre eux. » [7]
L’histoire de ces vingt années d’après-guerre a pleinement confirmé la justesse de la politique de la lutte contre l’impérialisme et la réaction, définie par le camarade Mao Tsé-toung.
L’impérialisme américain s’est substitué aux fascistes allemands, italiens et japonais au cours de l’après-guerre, il est devenu l’impérialisme le plus agressif. Il est la principale force d’agression et de guerre. Il cherche à conquérir le monde et est devenu le pire ennemi de tous les peuples.
Partout, il pratique l’expansion et s’est lancé dans toute une série de guerres d’agression. Les administrations Truman, Eisenhower, Kennedy et Johnson sont toutes sorties d’un même moule ; celle-ci, comme les précédentes, applique fidèlement la politique d’agression et de guerre du capitalisme monopoliste nord-américain.
L’expérience a appris aux peuples du monde entier à comprendre de plus en plus clairement que la paix ne s’obtient en aucun cas en la quémandant à l’impérialisme, que seule la lutte résolue contre l’impérialisme et notamment l’impérialisme américain peut permettre de la sauvegarder efficacement.
La victorieuse guerre révolutionnaire du peuple chinois, la victorieuse guerre coréenne contre l’agression américaine, la victorieuse guerre révolutionnaire du peuple cubain et les victorieuses luttes anti-américaines de maints autres pays ont rabattu l’arrogance de l’impérialisme américain et contribué puissamment à la défense de la paix mondiale.
Il est évident que les peuples ne peuvent déjouer les plans d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et conjurer la guerre mondiale que s’ils continuent à frapper les agresseurs américains sur tous les fronts de la lutte contre l’impérialisme américain.
Pour tenir tête au peuple révolutionnaire de partout, l’impérialisme recourt invariablement à la double tactique contre-révolutionnaire : agression armée et tromperie à la paix, qu’il utilise alternativement ou simultanément. De leur côté, les peuples doivent être maîtres dans l’art de manier la double tactique révolutionnaire dans combat qu’ils mènent contre lui.
Le Pacte de non-agression germano-soviétique signé à la veille de la guerre antifasciste, l’accord d’armistice coréen et les accords des deux Conférences de Genève, signés après la guerre, nous montrent clairement qu’il est parfaitement admissible et même nécessaire d’entamer, au moment opportun, des négociations et d’aboutir à certains accords avec l’impérialisme, pour autant que les intérêts fondamentaux du peuple ne soient pas lésés.
Même lors des négociations, la lutte du tac au tac contre l’impérialisme est nécessaire. Ce qu’on n’a pu obtenir sur le champ de bataille, il est vain de l’espérer de la négociation.
L’impérialisme peut déchirer à tout moment les accords ou traités conclus, il n’a pas le respect de la parole donnée. Et la dure réalité finira par frapper celui qui, pour empêcher la guerre et maintenir la paix, place ses espoirs dans la négociation avec l’impérialisme et n’hésite pas, pour ce faire, à sacrifier les intérêts fondamentaux du peuple et à se montrer accommodant avec l’impérialisme.
Les révisionnistes khrouchtchéviens nient cette importante expérience historique de la guerre antifasciste. Ils prêchent d’abondance que la nature de l’impérialisme a changé, afin de truquer la théorie du marxisme-léninisme sûr l’impérialisme, source des guerres de notre temps.
A leurs yeux, la guerre mondiale ne serait ni un produit du régime impérialiste, ni un produit de sa nature spoliatrice, mais serait due à l’émotivité ou à l’inconscience d’un individu donné. Eisenhower et Kennedy ont été présentés par eux comme des gens « attachés à la paix », et maintenant, c’est l’administration Johnson qu’ils qualifient de « modérée » et de « sensée ».
Ils pratiquent le capitulationnisme devant l’impérialisme américain envers lequel ils préconisent les « concessions mutuelles », le « compromis mutuels », les « arrangements mutuels » et les « accommodements mutuels », ils cherchent à intégrer la lutte révolutionnaire des peuples à leur ligne générale de « coexistence pacifique » et de « coopération soviéto-américaine pour le règlement des problèmes mondiaux ».
Ils ont trahi les intérêts du peuple révolutionnaire de partout, aussi bien lors de la crise des Caraïbes et avec le problème du Congo, qu’au sujet du traité de paix avec l’Allemagne et de Berlin Ouest, ou encore avec la question de l’interdiction partielle des essais nucléaires etc.
Les successeurs de Khrouchtchev agissent de façon plus rusée, ils font de belles phrases sonores et usent de fourberie ; cependant, ils se cramponnent à la ligne révisionniste du XXe Congrès du P.C.U.S., reprennent les rengaines de Khrouchtchev et continuent d’exiger la soumission du peuple révolutionnaire à la « coopération soviéto-américaine ».
Ils cherchent même à organiser, en collusion avec l’impérialisme américain, des « troupes de l’O.N.U. », véritable gendarmerie internationale destinée à sévir contre les peuples et nations opprimés. Ils s’abouchent avec les agresseurs américains et complotent pour trahir les intérêts fondamentaux du peuple vietnamien et ceux de tous les peuples, le peuple soviétique compris.
Les révisionnistes khrouchtchéviens sont d’incorrigibles partisans de l’apaisement. Leur ligne n’aide pas à défendre la paix mondiale, mais encourage l’impérialisme américain à passer à l’agression et à déclencher la guerre. Elle est vouée au discrédit le plus total à mesure que les peuples du monde entier gagnent en conscience.
III. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE LA GUERRE POPULAIRE EST SURE DE L’EMPORTER ; QU’IL EST PARFAITEMENT POSSIBLE DE BATTRE LES AGRESSEURS IMPÉRIALISTES, QUE L’IMPÉRIALISME EST UN TIGRE EN PAPIER, FORT EN APPARENCE MAIS FAIBLE EN RÉALITÉ, ET QUE LA BOMBE ATOMIQUE AUSSI UN TIGRE EN PAPIER, CAR C’EST L’HOMME QUI DÉCIDE DE L’ISSUE DE LA GUERRE ET NON UNE ARME QUELLE QU’ELLE SOIT.
Au début de la guerre, les trois pays fascistes, l’Allemagne, l’Italie et le Japon, firent parade de leurs forces et plastronnèrent un temps. Ils mirent toute leur machine de guerre en mouvement et disposèrent d’une grande supériorité militaire. Ils contrôlèrent la quasi-totalité de l’Europe capitaliste continentale, occupèrent la moitié de l’Asie et envahirent l’Afrique, et plus de 800 millions d’hommes furent ainsi réduits à vivre sous leur botte.
Mais ce fut passager. La vraie puissance fut avec le peuple et non avec le fascisme et sa supériorité militaire. C’est que la guerre menée par les fascistes était une guerre injuste, une guerre d’agression, qu’ils se déclarèrent les ennemis des peuples du monde entier, y compris le peuple de leur propre pays ; la victoire qu’ils remportèrent à un certain moment reposait donc sur le sable, n’avait aucune base solide.
La guerre menée par les peuples fut une guerre juste contre l’agression, pour la défense de la patrie. Le potentiel que recèlent les peuples est inépuisable. Sous une direction juste et en appliquant une ligne juste, les forces populaires croissent et se développent au cours de la lutte, modifient graduellement le rapport des forces entre elles et l’ennemi et finissent par vaincre les agresseurs fascistes. La guerre juste du peuple finit par triompher, et la guerre injuste de l’impérialisme est condamnée à la débâcle.
C’est précisément après avoir fait le bilan de l’expérience acquise par le peuple chinois et les peuples du monde entier, au cours de leurs luttes révolutionnaires, et de l’expérience historique dégagée de la guerre mondiale antifasciste, que le camarade Mao Tsé-toung a exposé en 1946 sa célèbre thèse : L’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier. Il dit : « Tous les réactionnaires sont es tigres en papier. En apparence, ils sont terribles, mais en réalité, ils ne sont pas si puissants.
A envisager les choses du point de vue de l’avenir, c’est le peuple qui est vraiment puissant, et non les réactionnaires. » « Hitler n’a-t-il pas passé pour très fort ? Mais l’histoire a prouvé qu’il était un tigre en papier. De même Mussolini, de même l’impérialisme japonais Par contre, l’Union soviétique et les peuples épris de démocratie et de liberté de tous les pays se sont révélés beaucoup plus puissants qu’on ne l’avait prévu. » [8]
Par ailleurs, le camarade Mao Tsé-toung a sévèrement critiqué la thèse « les armes décide de tout » en soulignant qu’il s’agissait là d’« une façon mécaniste d’aborder la question de la guerre et d’un point de vue subjectiviste et unilatéral sur celle-ci ».
Il ajoutait : « A la différence des partisans de cette thèse, nous considérons non seulement les armes mais aussi les hommes. Les armes sont un facteur important mais non décisif de la guerre. Le facteur décisif, c’est l’homme et non le matériel. Le rapport des forces se détermine non seulement par le rapport des puissances militaires et économiques, mais aussi par le rapport des ressources humaines, et des forces morales. » [9]
Il souligna : « La bombe atomique est un tigre en papier dont les réactionnaires américains se servent pour effrayer les gens. Elle a l’air terrible, mais en fait elle ne l’est pas. Bien sûr, la bombe atomique est une arme qui peut faire d’immenses massacres, mais c’est le peuple qui décide de l’issue d’une guerre, et non une ou deux armes nouvelles. » [10]
L’histoire des vingt années d’après-guerre montre que la thèse du camarade Mao Tsé-toung − l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier, et sa thèse sur le juste rapport entre l’homme et les armes sont une vérité irréfutable, capable de subir l’épreuve de la pratique.
Bien que l’impérialisme américain possède l’arme nucléaire, il n’a pu empêcher pour autant le triomphe de la révolution chinoise, ni la victoire de la Corée dans sa résistance à l’agression américaine, ni le triomphe de la révolution cubaine, ni le triomphe des luttes révolutionnaires des autres régions du monde, et il ne pourra à plus forte raison empêcher la victoire du peuple vietnamien.
L’arme nucléaire de l’impérialisme américain ne saurait intimider que ceux qui ont les nerfs faibles, mais non le peuple révolutionnaire de partout. Si brutale que soit la répression exercée par l’impérialisme américain contre la lutte révolutionnaire des peuples du monde entier, les flammes de la révolution populaire ne pourront être étouffées.
Le mouvement de la révolution nationale et démocratique est aujourd’hui en plein essor en Asie, en Afrique et en Amérique latine, et la lutte anti-américaine de tous les peuples gagne en ampleur et en profondeur ; ne sont-ce pas là les faits les plus éloquents ?
Les révisionnistes khrouchtchéviens nient cette importante expérience historique de la guerre antifasciste, Ils n’ont plus confiance dans la lutte contre l’impérialisme.
Ils n’ont jamais cru à la grande force des masses populaires, ni à la possibilité de voir triompher la lutte révolutionnaire des peuples de partout. Ce sont de fanatiques partisans de la théorie dite « les armes décident de tout », Ils ne voient que les armes nucléaires entre les mains de l’impérialisme américain, et ils en tremblent.
Pour intimider les peuples, s’opposer à leur lutte révolutionnaire et la saboter, ils s’étendent avec complaisance sur les horreurs de la guerre et la philosophie de la survie qui enseigne que « si la tête tombe, de quelle utilité sont encore les principes ! » Ils ont dégénéré au point qu’ils sont devenus des propagandistes bénévoles de la politique de chantage nucléaire de l’impérialisme américain.
IV. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE, POUR VAINCRE LES AGRESSEURS IMPÉRIALISTES, IL FAUT S’APPUYER SUR L’UNION DES FORCES RÉVOLUTIONNAIRES DES PEUPLES DU MONDE ENTIER, RALLIER TOUTES LES FORCES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE RALLIÉES, FORMER LE FRONT UNI INTERNATIONAL LE PLUS LARGE ET CONCENTRER L’ATTAQUE SUR L’ENNEMI PRINCIPAL DES PEUPLES.
La victoire de la guerre antifasciste est celle du large front uni international antifasciste. Dès le 23 juin 1941, c’est-à-dire le deuxième jour de la guerre germano-soviétique, le camarade Mao Tsé-toung soulignait en termes explicites : « La tâche des communistes du monde entier, à l’heure actuelle, c’est de mobiliser les peuples de tous les pays en vue de créer un front international uni de lutte contre le fascisme, pour la défense de l’U.R.S.S., pour la défense de la Chine, pour la défense de la liberté et de l’indépendance de tous les peuples. A l’heure présente, toutes les forces doivent être dirigées vers la lutte contre l’asservissement fasciste. » [11]
A l’époque, les fascistes allemands, italiens et japonais représentaient la plus grande menace pour l’humanité. Promoteurs de la guerre d’agression, ils constituaient les principales forces réactionnaires dans le monde. Combattre l’agression et l’asservissement fascistes devint donc la tâche commune de tous les peuples, qui sont l’ossature même des forces antifascistes. L’issue victorieuse de la guerre antifasciste est le fruit de leur soutien mutuel et de leur lutte commune.
L’Union soviétique, le seul pays socialiste de l’époque, fut le facteur principal de l’anéantissement du fascisme allemand et joua un rôle décisif dans la lutte qui permit de vaincre le fascisme. De son côté, le peuple chinois mena seul et pendant longtemps une guerre révolutionnaire contre l’impérialisme japonais, contribuant dans une large mesure à la victoire sur le fascisme.
Les peuples de nombreux pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique apportèrent aussi leurs contributions à la guerre antifasciste. Les peuples des pays occupés par les fascistes allemands, italiens et japonais poursuivirent la guerre de partisans et la lutte clandestine chez eux, ou formèrent à l’étranger des troupes pour le retour dans la patrie, les armes à la main.
Pendant la dernière phase de la guerre, certains peuples s’insurgèrent victorieusement et libérèrent de grandes parties de leurs pays ; et d’autres, après avoir reconquis leur patrie, lancèrent des unités à la poursuite des troupes des bandits fascistes, soutenant par là le combat libérateur des peuples encore dominés.
En Allemagne, en Italie et au Japon, les masses populaires engagèrent la lutte sous toutes ses formes, y compris la lutte armée, pour résister à la domination fasciste intérieure et soutenir la lutte des autres peuples, victimes de l’agression et de l’asservissement fascistes.
C’est à tout cela qu’est due la victoire et c’est là une des pages de gloire de l’histoire de la guerre antifasciste. Mais, les révisionnistes khrouchtchéviens ont biffé d’un trait de plume le rôle joué dans cette guerre par les peuples, prétendant, sans gêne aucune, que l’Union soviétique fut « l’unique force qui a mis en pièces la machine du fascisme allemand ».
C’est du chauvinisme de grande puissance et par là, ils veulent exiger des pays ayant bénéficié de l’aide de l’armée soviétique, qu’ils obéissent à leurs ordres, acceptent leur mainmise, se laissent bousculer et exploiter par eux.
L’histoire de la guerre antifasciste nous enseigne que les pays impérialistes ne forment pas un tout. Le développement inégal du capitalisme poussa les fascistes allemands, italiens et japonais à s’attaquer, pour commencer, aux sphères d’influence de la Grande-Bretagne, de la France et des Etats-Unis.
Les impérialistes britanniques, français et américains adoptèrent, au début de la guerre, une politique d’apaisement, laissant les mains libres aux agresseurs, puis, pendant une certaine période après le début de la guerre germano-soviétique, la politique dite de « suivre le combat des fauves en spectateurs » ; mais des contradictions irréconciliables existaient entre eux et les fascistes allemands, italiens et japonais. Aussi est-ce dans leur propre intérêt qu’ils entrèrent également dans la lutte antifasciste.
Il est évident que la victoire aurait été rendue impossible si toutes les forces antifascistes susceptibles d’être unies n’avaient pas été unies et si un large front uni antifasciste n’avait pas été formé à l’échelle mondiale.
L’impérialisme américain est devenu l’ennemi numéro un des peuples après la fin de la guerre. Il représente le plus important capitalisme monopoliste de notre époque et est le principal pilier de l’ensemble des forces réactionnaires. Il a déclenché, un peu partout dans le monde, une série de guerres d’agression et d’intervention armées, il menace sérieusement la paix mondiale. Il est engagé maintenant dans la voie que les fascistes allemands, italiens et japonais, empruntèrent voici plus de vingt ans.
C’est avec insolence qu’il menace militairement et provoque à la guerre les pays socialistes, qu’il réprime brutalement la lutte révolutionnaire des peuples et des nations opprimés. Et cela exige des pays socialistes qu’ils forment avec ces derniers une étroite alliance pour combattre l’impérialisme américain et ses laquais.
L’impérialisme américain accentue en même temps le contrôle politique, économique et militaire qu’il exerce sur tous ses alliés et multiplie les vexations à leur égard. Entre les Etats-Unis et leurs alliés, il est des contradictions irréconciliables. Et il est donc dans l’ordre des possibilités que ces derniers, dans leur propre intérêt, se dressent contre l’impérialisme américain, à un moment donné et au sujet d’un problème donné.
Par conséquent, les peuples du monde entier ont pour tâche commune d’unir toutes les forces susceptibles d’être unies, de diriger le principal fer de lance contre l’impérialisme américain et de concentrer leurs efforts sur l’ennemi numéro 1.
C’est dans ces circonstances que le camarade Mao Tsé-toung a lancé le grand appel demandant la formation d’un front uni international contre l’impérialisme américain et ses laquais.
Il dit : « Les peuples des pays du camp socialiste doivent s’unir, les peuples des différents pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine doivent s’unir, les peuples de tous les continents doivent s’unir, tous les pays épris de paix et tous les pays victimes de l’agression, du contrôle, de l’intervention et des vexations des Etats-Unis doivent s’unir, afin de former le front uni le plus large contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et pour la sauvegarde de la paix mondiale. » [12]
Ce front uni international se développe. Partout dans le monde, l’impérialisme américain s’est fait des ennemis et se heurte à leur résistance. Son isolement devient de plus en plus grand, les peuples du monde entier le cernent de toutes parts.
Les révisionnistes khrouchtchéviens nient cette importante expérience historique de la guerre antifasciste.
Traitant les amis en ennemis et les ennemis en amis, ils ont trahi l’internationalisme prolétarien. Au lieu d’unir toutes les forces du monde qui s’opposent à l’impérialisme américain, ils s’appliquent à faire alliance avec lui pour contenir les peuples du monde entier et partager l’hégémonie mondiale entre l’Union soviétique et les Etats- Unis.
Ils restent obstinément attachés à leur ligne scissionniste ; sapent l’unité du camp socialiste et celle du mouvement communiste international, traitent en ennemis les pays et les partis frères fidèles au marxisme-léninisme. Ils ont pris une grave mesure pour diviser le mouvement communiste international, en tenant la réunion de mars de Moscou, alors que l’impérialisme américain étend sa guerre d’agression au Vietnam et que l’unité est plus que jamais nécessaire pour faire face à l’ennemi.
A l’heure actuelle, les successeurs de Khrouchtchev parlent bruyamment d’« unité contre l’ennemi », d’« action commune », et tout cela n’est que mensonge. Nous leur demandons : Somme toute, l’ennemi que vous entendez affronter, est-ce l’impérialisme américain ou est-ce le peuple révolutionnaire de partout ?
L’action commune que vous entendez réaliser, signifie-t-elle lutte contre l’impérialisme américain ou capitulation devant lui ? L’unité dont vous parlez, a-t-elle, en fin de compte, le marxisme-léninisme ou le révisionnisme de Khrouchtchev pour fondement ?
Comment pouvez-vous espérer voir les marxistes-léninistes et les masses populaires qui représentent 90 % de la population du monde se joindre à vous pour une « action commune », alors que vous restez attachés à la ligne révisionniste définie aux XXe et XXIIe Congrès et contenue dans le programme du P.C.U.S., à la ligne de la « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » ?
Cherchez-vous à ce que nous pratiquions le révisionnisme en votre compagnie, à ce que nous nous soumettions à votre ligne de « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » ? Naturellement, nous tombons là dans le domaine des impossibilités.
Bref, envisager correctement l’histoire de la guerre mondiale antifasciste et en tirer les enseignements et l’expérience qui s’imposent, implique non seulement l’attitude à adopter à l’égard de l’histoire, mais a aussi une importante valeur pratique. Les divergences à ce sujet, entre nous et les révisionnistes khrouchtchéviens, se résument à ceci : faut-il ou non combattre l’impérialisme, faut-il ou non faire la révolution, faut-il réaliser une unité authentique ou une unité factice, et en dernière analyse, faut-il rester fidèle au marxisme-léninisme ou le trahir ?
Le grand Lénine nous apprend qu’« une lutte contre l’impérialisme qui ne serait pas indissolublement liée à la lutte contre l’opportunisme serait une phrase creuse ou un leurre. » [13]
Durant l’après-guerre, la pratique de la lutte révolutionnaire par les peuples a montré la nécessité d’appliquer la ligne marxiste-léniniste si l’on veut accroître les forces révolutionnaires, promouvoir la cause révolutionnaire et sauvegarder la paix mondiale.
Agir selon la ligne révisionniste khrouchtchévienne ne peut qu’affaiblir les forces révolutionnaires, enterrer la cause révolutionnaire et mettre la paix mondiale en danger.
Pour promouvoir la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés, pour déjouer les plans d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et défendre la paix mondiale, pour développer le front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais, il est nécessaire de démasquer complètement le révisionnisme khrouchtchévien, de liquider son influence et de mener ce combat jusqu’au bout.
A l’heure actuelle, les peuples du monde entier se trouvent devant le grave danger d’une extension par L’impérialisme américain de sa guerre d’agression contre le Vietnam. Le problème vietnamien est le point de convergence de la lutte qui oppose les forces révolutionnaires de tous les peuples aux forces contre-révolutionnaires, les forces de la paix aux forces de la guerre.
Par leur lutte héroïque contre l’agression américaine et pour le salut de la patrie, les 30 millions de Vietnamiens se battent non seulement pour la défense et la réunification de leur patrie, mais aussi pour la sauvegarde de la paix mondiale. Sur le plan international, il est du devoir de toutes les forces révolutionnaires et de tous les pays et peuples épris de paix de soutenir leur lutte.
Récemment, l’impérialisme américain envoya en République dominicaine d’importantes forces armées réprimer la lutte que mène le peuple de ce pays pour renverser le régime dictatorial de trahison nationale. C’est là non seulement une intervention barbare dans les affaires intérieures de la République dominicaine, mais également une provocation contre les peuples d’Amérique latine, et tous les autres peuples en lutte pour les droits sacrés que sont la sauvegarde de l’indépendance nationale, la démocratie et la liberté.
Et au Laos, au Cambodge, en Corée du Sud et au Japon, l’impérialisme américain se livre encore à l’agression et à l’intervention. Par ailleurs, il a créé la « Malaysia » de connivence avec l’impérialisme britannique et use de l’agression contre l’Indonésie, Il réprime le mouvement révolutionnaire du peuple du Congo-Léopoldville.
Il se sert d’Israël pour menacer les pays arabes. Il poursuit des activités de subversion et de sape contre Cuba. Il épaule les forces militaristes de l’Allemagne occidentale pour leur permettre d’annexer Berlin Ouest et de se livrer à la subversion contre la République démocratique allemande.
De plus, il a commis toutes les vilenies possibles, partout, en Asie, en Afrique, en Amérique latine, en Océanie et en Europe. Sur le plan international, il est aussi du devoir de toutes les forces révolutionnaires, de tous les pays et peuples attachés à la paix de soutenir résolument la lutte anti-américaine de ces peuples.
Les ambitions agressives de l’impérialisme américain n’en seront que stimulées et ce sera l’encourager à étendre la guerre si on laisse les agresseurs américains agir selon leur bon plaisir, et si on laisse les révisionnistes modernes s’aboucher avec l’impérialisme américain et trahir les intérêts de tous les peuples.
Par contre, si le peuple révolutionnaire de partout et tous les pays et peuples épris de paix s’unissent, passent à l’action et combattent résolument l’impérialisme américain, il sera possible de mettre en pièces son plan d’extension de la guerre d’agression.
La tâche la plus brûlante qui se pose aux peuples du monde entier est de développer le large front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais et de mener à l’échelle mondiale un mouvement de masse d’une puissance sans égale, pour contraindre les agresseurs américains à déguerpir du Vietnam, de la République dominicaine, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine, de l’Europe et de l’Océanie, de tous les territoires qu’ils occupent.
La situation mondiale est foncièrement différente de celle d’avant la guerre antifasciste.
Les forces révolutionnaires des peuples du monde entier sont aujourd’hui plus puissantes que jamais. L’Union soviétique n’est plus le seul pays socialiste au monde, un camp socialiste composé de toute une série de pays est apparu. Les vastes régions d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ne sont plus les arrières de l’impérialisme, elles se sont transformées en fronts avancés dans la lutte anti-impérialiste. En Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Océanie se manifeste une nouvelle prise de conscience de la classe ouvrière et des larges masses travailleuses.
Jamais les forces marxistes-léninistes n’ont été aussi puissantes. Aguerri par la lutte contre le révisionnisme moderne, le mouvement communiste international a vu croître sa combativité d’une façon considérable. Un noyau dirigeant marxiste-léniniste, longuement éprouvé, a fait son apparition dans les partis communistes de nombreux pays. Les forces marxistes-léninistes se développent également au sein des partis communistes encore contrôlés par les révisionnistes.
Le déclin de l’impérialisme international est sans pareil, L’impérialisme américain va de mal en pis. Partout, sous ses pieds, des volcans s’éveillent. Les contradictions entre impérialistes s’aiguisent et leur camp se disloque.
Les révisionnistes khrouchtchéviens se révèlent de plus en plus clairement les complices de l’impérialisme. Leur ligne révisionniste a fait faillite. Il n’y a au monde qu’une poignée de révisionnistes divisés entre eux, complotant les uns contre les autres. Ils ne peuvent sauver la vie de l’impérialisme et voient leur propre trône chanceler.
Dans la conjoncture mondiale actuelle, la situation stratégique des Etats-Unis est bien pire que celle d’Hitler. Déclencher une guerre mondiale s’avère beaucoup plus difficile pour eux. De plus, les forces qui défendent la paix mondiale sont de loin supérieures à celles d’il y a plus de vingt ans. La possibilité de conjurer la guerre mondiale est devenue bien plus grande.
Par leur lutte commune, le peuple révolutionnaire et tous les pays et peuples attachés à la paix dans le monde sauront déjouer les plans d’agression et de guerre de l’impérialisme américain. Les peuples du monde entier remporteront des victoires encore plus grandes dans leur lutte pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme. Si l’impérialisme américain s’obstine à emboîter le pas à Hitler et s’avise de leur imposer une guerre mondiale, il connaîtra à coup sûr le sort honteux d’Hitler.
Le camarade Mao Tsé-toung déclarait il y a longtemps :
« La Première guerre mondiale a été suivie par la naissance de l’Union soviétique avec une population de 200 millions d’habitants. La Seconde guerre mondiale a été suivie de la formation du camp socialiste qui englobe une population de 900 millions d’hommes.
Il est certain que si, envers et contre tout, les impérialistes déclenchent une troisième guerre mondiale, des centaines de millions d’hommes passeront du côté du socialisme et seul un territoire peu étendu demeurera aux mains des impérialistes : l’effondrement complet de tout le système impérialiste est également possible. » [14]
La juste cause des peuples du monde entier triomphera, l’impérialisme américain sera vaincu !
Le marxisme-léninisme triomphera, le révisionnisme sera vaincu !
[1] Mao Tsé-toung : « Sur le gouvernement de coalition », Œuvres choisies, tome III.
[2] Mao Tsé-toung : Discours d’ouverture prononcé le 23 octobre 1951 à la 3e session du premier Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois.
[3] Mao Tsé-toung : « Forces révolutionnaires du monde entier, unissez-vous, contre l’agression impérialiste ! », Œuvres choisies, tome IV
[4] Staline : Discours prononcé devant les électeurs de la circonscription Staline, à Moscou, le 9 février 1946.
[5] Staline : Rapport présenté le 6 novembre 1941 à la séance solennelle du Soviet des députés des travailleurs de Moscou, élargie aux organisations sociales et du Parti, à l’occasion du XXIVe anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre.
[6] Staline : Ordre du jour du commandant en chef des forces armées de l’U.R.S.S., 1er mai 1944.
[7] Mao Tsé-toung : « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte », Œuvres choisies, tome IV.
[8] Mao Tsé-toung : « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies, tome IV.
[9] Mao Tsé-toung : « De la guerre prolongée », Œuvres choisies, tome II.
[10] Mao Tsé-toung : « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies, tome IV.
[11] Mao Tsé-toung : « Sur le front uni international antifasciste », Œuvres choisies, tome III.
[12] Mao Tsé-toung : Déclaration faite le 12 janvier 1964 devant un correspondant du Renmin Ribao au sujet de la lutte patriotique du peuple panamien contre l’impérialisme américain.
[13] Lénine : « Le Programme militaire de la révolution prolétarienne », Œuvres, tome 23.
[14] Mao Tsé-toung : « De la juste solution des contradictions au sein du peuple ».
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contre l’hégémonie des superpuissances