Nous prévenons les travailleurs de Belgique et de France que, désormais, l’engrenage menant à une guerre de dimension continentale en Europe est enclenché. Lors de son sommet de Madrid des 29 et 30 juin 2022, l’OTAN a en effet décidé de porter à au-delà de 300 000 soldats sa « force de réaction », contre 40 000 jusqu’à présent. Cela implique à la fois que la superpuissance impérialiste américaine va envoyer des troupes en Europe et que l’ensemble des forces militaires européennes va passer sous le commandement direct de l’OTAN.
L’objectif est de disposer d’une force armée suffisante pour affronter et mettre en déroute l’armée russe. Le chef d’état-major de l’armée britannique a expliqué en ce sens que 2022 était l’équivalent de l’année 1937, alors que la Suède et la Finlande sont désormais en train de rejoindre l’OTAN et donc de permettre une présence accrue sur le flanc nord de la Russie.
Au sujet de ce dernier pays, il faut souligner que c’est un pays impérialiste qui a des visées néo-impériales, comme le montre ses intentions en Ukraine. Son président Vladimir Poutine se voit marcher dans les pas prétentieux des tsars et compte « rétablir » une vaste zone d’influence.
Ce n’est toutefois qu’un aspect de la question, car l’Ukraine avait également été transformée en bastion militaire agressif par la superpuissance impérialiste américaine.
Cette dernière compte en fait organiser un affrontement à vaste échelle sur le continent européen, cela dans le but de maintenir son hégémonie en écrasant la Russie, d’affaiblir par là indirectement ainsi la Chine, d’en même temps mettre au pas les pays européens et de contrer son propre déclin. Il ne s’agit pas d’un complot de la superpuissance impérialiste américaine, qui n’a nullement un regard matérialiste sur elle-même, mais l’expression de sa tentative de surmonter ses propres faiblesses historiques.
L’objectif de la superpuissance impérialiste américaine de maintenir son hégémonie mondiale est le moteur d’un processus généralisé de militarisme occidental et de réimpulsion du capitalisme, notamment par l’élargissement du marché à de nouveaux domaines. Cela correspond à toute une époque historique, où le capitalisme connaît une crise générale en raison d’une expansion bloquée, où il y a désormais une bataille sino-américaine pour le maintien de l’hégémonie ou son obtention, avec une multitude d’autres contradictions impérialistes qui ont toujours comme substance la bataille pour le repartage du monde.
En ce sens, « l’OTAN, c’est la guerre impérialiste et la contre-révolution préventive » (20 thèses finales des Brigades Rouges, 1980).
C’est-à-dire que la mobilisation militariste prend une place centrale également en raison de la vaine tentative de souder l’ensemble des États européens dans une vaste chaîne impérialiste pour renforcer la stabilité d’un grand marché capitaliste qui reste sous contrôle dans un monde en proie aux troubles. C’est la tentative de l’impérialisme qui périclite de se revitaliser par la constitution d’un noyau dur plus large, plus actif, plus homogène.
Le militarisme exprime ici un redéploiement structurel visant à empêcher la recomposition du prolétariat à travers la crise générale. Les restructurations en permanence et le maintien d’une société de consommation sont le moyen pour le capitalisme d’avoir un coup d’avance sur le prolétariat, de le désorienter, de le diviser et de l’atomiser.
C’est la raison pour laquelle, de manière absolument indiscutable, l’Union européenne et l’OTAN sont deux structures qui forment deux aspects d’un seul et même processus. Ce processus est indéniable. Les sociétés belge et française se voient par conséquent toujours plus pénétrées et déterminées, dans tous les domaines et à tous les niveaux, par la réimpulsion capitaliste qu’implique l’Union européenne et par la marche à la guerre qu’implique l’OTAN.
C’est cela qui forme le contenu de la troisième guerre mondiale qui a de fait commencé le 24 février 2022 avec l’invasion russe de l’Ukraine, mettant à jour le niveau des contradictions inter-impérialistes dans la situation mondiale qui inévitablement primeront jusqu’à emporter le monde dans la guerre pour un grand repartage. Le capitalisme à l’époque de la crise générale peut parvenir à des restructurations et les réaliser, mais dans tous les cas la guerre est inévitable en raison des contradictions inter-impérialistes toujours plus aiguës.
Déjà on voit que toutes les initiatives des États s’inscrivent dans cette perspective de compétition mondiale, afin de renforcer un camp et d’en affaiblir un autre. Chaque pays cherche à se placer pour profiter du gâteau de la redivision du monde ou pour éviter de trop relever du butin à partager.
Nous affirmons ici qu’il ne faut jamais reculer devant la dimension démesurée de ses propres buts et qu’il faut se préparer à affronter la guerre impérialiste. Il faut contrer la tendance à la guerre, saboter les entreprises impérialistes, affirmer que l’ennemi est dans son propre pays et aller dans le sens de la guerre civile. La Belgique et la France sont des puissances impérialistes, leur nature est réactionnaire ; les régimes capitalistes de la Belgique et de la France sont une partie du problème et non de la solution.
La solution tient à l’inexorable cours de l’histoire, où les pays visent l’indépendance, les nations la libération, les peuples la révolution. Chaque pays doit pouvoir vivre en paix et sans interférence extérieure ; chaque nation doit être libre et ne pas connaître le joug d’une autre nation ; le peuple exige la justice par l’instauration d’une démocratie qu’il fait lui-même vivre.
Nous affirmons pour cette raison qu’aucun pragmatisme n’est possible et qu’il n’y a aucune raison qui puisse être valable pour se placer sous la coupe d’une superpuissance impérialiste ou d’une puissance impérialiste. Il n’y a jamais lieu de converger avec la tendance à la guerre sous quelque forme que ce soit, parce que l’intérêt des masses mondiales est en contradiction formelle avec les démarches d’affrontements militaires conquérantes.
Par là même, en raison des exigences de l’internationalisme prolétarien, l’ennemi est dans son propre pays et il faut toujours être à la hauteur des exigences, et partant de là aller résolument dans le sens de procéder au sabotage de son propre impérialisme. Cela est d’autant plus vrai que la tendance à la guerre déchire la pacification sociale mise en place par l’impérialisme, appauvrit les masses, provoque une situation révolutionnaire. Mao Zedong nous enseigne que soit la révolution conjure la guerre, soit la guerre provoque la révolution.
C’est pour nous préparer à ce défi historique que nous avons œuvré jusqu’à présent à défendre, arborer et appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme, notre idéologie qui est l’expression politique du matérialisme dialectique, vision du monde du prolétariat. Nous avons combattu le révisionnisme et affirmé les fondamentaux du Communisme, en assumant l’idéologie de l’URSS de Staline des années 1950 et de la Chine populaire de Mao Zedong de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.
C’est là le patrimoine incontournable pour assumer l’expression prolétarienne des choses et être capable d’ouvrir un espace révolutionnaire pour faire face au défi de notre époque qu’est la guerre impérialiste. Le capitalisme tourne inévitablement à l’impérialisme et rend la guerre inéluctable. Pour vaincre la guerre, il faut donc assumer l’Histoire et ses exigences. Mao Zedong nous enseigne que :
« La guerre, ce monstre qui fait s’entretuer les hommes, finira par être éliminée par le développement de la société humaine, et le sera même dans un avenir qui n’est pas lointain. Mais pour supprimer la guerre, il n’y a qu’un seul moyen: opposer la guerre à la guerre, opposer la guerre révolutionnaire à la guerre contre-révolutionnaire, opposer la guerre nationale révolutionnaire à la guerre nationale contre-révolutionnaire, opposer la guerre révolutionnaire de classe à la guerre contre-révolutionnaire de classe…
Lorsque la société humaine en arrivera à la suppression des classes, à la suppression de l’État, il n’y aura plus de guerres — ni contre-révolutionnaires, ni révolutionnaires, ni injustes, ni justes. Ce sera l’ère de la paix perpétuelle pour l’humanité. En étudiant les lois de la guerre révolutionnaire, nous partons de l’aspiration à supprimer toutes les guerres; c’est en cela que réside la différence entre nous autres communistes et les représentants de toutes les classes exploiteuses. »
C’est le sens des mots d’ordre « Guerre à la guerre impérialiste ! Guerre à l’OTAN ! ». Ce sont les mots d’ordre que nous prônons alors qu’un mortel engrenage a été déclenché. La guerre du peuple est la réponse à la guerre impérialiste ; la 3e guerre mondiale connaît son pendant dialectique : la guerre populaire mondiale.
Nous dépasserons les divisions nationales et instaurerons la République socialiste mondiale !
1er juillet 2022
Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste de Belgique
Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)