-Editorial de Camille Granot:
L’unification des marxistes-léninistes. La prochaine fusion de « Front Rouge » et « Prolétariat ».
Ce numéro de « Prolétariat » sera sans doute l’un des derniers à paraître comme organe théorique et politique du Parti communiste marxiste-léniniste. Nous n’annonçons pas ici une cessation de parution à nos lecteurs, mais indiquons plutôt un progrès dans la publication d’une revue théorique s’inspirant du marxisme, du léninisme et de la pensée-maozedong dans notre pays, un progrès dans l’effort théorique que sous-tend une telle parution.
En effet, aujourd’hui, à côté de « Prolétariat » existe la revue « Front rouge » publiée par le Parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste), faisant suite à une publication intitulée « Octobre ». Or, dans quelques mois les deux revues « Front rouge » et « Prolétariat », seront fusionnées en une seule. Sous quel titre ? Rien n’est décidé encore.
Néanmoins, une chose est sûre, c’est l’échéance proche de la fusion des deux revues en une seule émanant d’un seul parti marxiste-léniniste. Nous n’avons pas voulu attendre pour faire part de celle nouvelle aux lecteurs « Prolétariat » .
Il n’est pas nécessaire d’insister sur l’apport réel d’une telle fusion. Aujourd’hui les deux revues mènent des efforts parallèles qu’une fusion rendra plus efficaces. Fallait-il de nombreuses années encore, poursuivre côte à côte les mêmes recherches, les mêmes études ?
Dance ce numéro de « Prolétariat », nous publions de larges extraits de « Front rouge » numéro 5 concernant la connaissance de la classe ouvrière aujourd’hui, c’est une préoccupation commune des deux revues et des deux partis : n’est-il pas plus judicieux de la partager et d’y travailler ensemble ?
Ne pourrons-nous pas ainsi, par la publication d’une seule revue et la mise en commun de nos enquêtes, de nos expériences, de nos études et de nos réflexions, livrer aux lecteurs assidus et occasionnels des revues des deux partis, une contribution plus riche, plus travaillée, plus argumentée à la réflexion théorique et à la lutte d’idées dans les rangs ouvriers ?
Nos deux partis ont, sans nul doute, à fournir un gros travail d’enquête et de recherche, un gros effort d’assimilation du marxisme-léninisme et de la pensée-maozédong un gros effort théorique d’ensemble. La parution d’une seule revue va créer des conditions nouvelles, tout-à-fait favorables à un tel effort ; cela est incontestable.
Cette bonne nouvelle de la fusion des deux revues est l’un des aspects d’une nouvelle d’une plus grande ampleur : l’unification des deux partis, la P.C.R. (ml) et le P.C.M.L. Nous publions en annexe l’accord qui fixe les modalités de leur fusion organisationnelle.
Cette fusion est en cours ; nous pouvons déjà souligner quelques aspects de sa portée politique dans la situation d’aujourd’hui.
Le premier aspect concerne le gain en maturité du mouvement marxiste-léniniste que cette fusion manifeste. Il ne s’agit pas seulement de questions internes à l’histoire de ceux qui se réclament du marxisme-léninisme et de la pensée-maozedong depuis plusieurs années.
Aujourd’hui, après un long cheminement côte à côte du P.C.M.L. et du P.C.R. (ml), parfois antagonique et depuis ces dernières années de plus en plus convergent et fraternel, nous avons surmonté l’essentiel de nos divergences, nous avons balayé les préjugés, les réticences sectaires et les malentendus, nous avons surmonté l’essentiel de nos divergences, nous avons acquis l’unité idéologique et politique suffisante pour qu’elles soient résolues quand elles subsistent, au sein du même parti, par la lutte d’idées et le fonctionnement centraliste démocratique du Parti.
Sans doute nous faudra-t-il étudier ensemble l’histoire de nos relations des dernières années à la lumière d’un examen de la lutte de classes à l’échelle internationale et nationale et de l’histoire du mouvement communiste international. Pour mener ce travail, nous avons un regard commun, plus avisé, et tout-à-fait serein. La future revue théorique du Parti, issue de « Prolétariat » et de « Front rouge » , pourra sans nul doute ouvrir ses colonnes à une telle recherche.
Un deuxième aspect concerne le fait politique que constitue l’unification prochaine des deux partis.
A l’heure où la division règne, de manière dramatique, et persistante dans les rangs ouvriers, notre unification va dans le bon sens. Elle est un sujet d’encouragement. Notre Parti depuis son IIIe Congrès, a beaucoup insisté sur la nécessité de travailler à l’unité de la classe ouvrière, des rangs de notre peuple.
Il a lancé ses forces dans cette bataille. Il a cherché et s’efforce encore de bannir de son action tout germe de division au sein du peuple, tant dans le travail de ses militants dans les syndicats que dans la lutte idéologique dans les rangs ouvriers et populaires.
Cet effort, qui manifeste lui aussi, un gain en maturité, en expérience, en liaison effective avec la classe ouvrière, doit être soutenu et renforcé.
Mais, serait-il effectif et crédible si nous n’étions pas parvenus à nous unir profondément nos camarades les plus proches, qui se réfèrent aux mêmes principes fondamentaux, le marxisme-léninisme et la pensée-maozedong qui se battent pour le même idéal socialiste dans notre pays ? Comment parler de travailler à l’unité de la classe ouvrière si nous, P.C.M.L. et P.C.R. (ml), n’avons pas su réussir la nôtre ?
Comment aborder les militants ouvriers, membres du P.C.F., de la C.G.T., de la C.F.D.T. et leur parler de même combat, solliciter leur aide et leur contribution, les inviter à rejoindre notre idéal communiste, si nous ne faisons pas la preuve concrète, vivante de notre capacité à nous unir, nous militants marxistes-léninistes ?
Ces derniers mois, l’existence de deux partis, avait de moins en moins de sens pour nos sympathisants, nos amis, nos proches, nos camarades de travail. Elle ne pouvait être ressentie que comme un frein au travail à l’unité nécessaire de la classe ouvrière et du peuple de notre pays.
Une dernière remarque enfin concerne les capacités accrues que l’unification des deux partis procurera à l’action politique des marxistes-léninistes. Les forces militantes du nouveau parti resteront modeste encore, sa capacité à transformer le réalité sera sans nul doute encore limitée, ses liens à la classe ouvrière encore ténus et bien insuffisants. Et pourtant, sur ces trois questions décisives pour notre action politique et idéologique de Parti, l’unification constitue un progrès non négligeable.
Car, ce serait une vue étroite que de mesurer seulement l’addition des forces des deux partis, de leurs implantations respectives et de leurs acquis. La mise en commun des expériences, l’échange et l’affrontement des idées, la mise en action de militants plus nombreux, créeront une qualité supérieure, une unité supérieure à une simple addition de forces.
Nous avons, dans le passé, eu l’expérience de cet enrichissement mutuel par l’unification avec plusieurs groupes se réclamant du marxisme-léninisme, en 1973 et 1974 notamment. Et nous sommes confiants dans les possibilités d’action et de développement du Parti qui sortira des 4e Congrès du P.C.R. (ml). et du P.C.M.L. et de leur congrès d’unification ultérieur.
Septembre 1979
Camille GRANOT
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Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe