Article paru dans Antorcha, théorique du PCE(r), mai 2000
Le 8 juin prochain sera le 25ème anniversaire de la tenue du Congrès reconstitutif de notre parti. Vingt-cinq ans que nous montrons orgueilleusement la déjà populaire et aimée (r), trente et quelques de travail politique organisé si nous comptons l’étape de la OMLE, c’est un anniversaire que peu d’organisations communistes peuvent célébrer dans le monde.
Combien de personnes et de groupes qui dans la décade de 70 se présentaient comme le nec plus ultra de la « gauche » auraient donné alors une pièce pour nous? Où sont ils maintenant?
Au moins, nous, nous pouvons trinquer avec les collègues, vétérans et jeunes et avec notre classe ouvrière pour ces 25 années de rien et chanter (assez bas, bien sûr, il ne faut pas informer l’ennemi) l’Internationale et l’hymne du parti, poing levé; tandis qu’eux … leurs derniers restes ont fini dans la poubelle de l’histoire ce 12 mars passé.
Quoi qu’il en soit nous sommes ici! Et nous continuerons! pour le malheur des fachos et de leurs laquais et pour la satisfaction des résistants. Dire cela n’est pas rien si nous regardons en arrière et voyons combien ces 25 ans ont été denses pour la vie politique et la lutte des classes dans notre pays, et si nous voyons l’importance des forces ennemies que nous avons dues affronter dans des conditions presque toujours difficiles en puisant au maximum dans notre « force débile ».
Dans notre souvenir vivent les camarades qui tombèrent sous le feu ennemi, ceux que la maladie ou les séquelles des grèves de la faim ont rendu incapables de continuer le combat de classe en première ligne, ceux qui, derrière les grilles, chantent avec nous, nous en sommes sûrs, bien qu’il leur soit difficile de trinquer; et nous n’oublions pas de citer les camarades qui sont dans la légalité, ceux qui sont dans la clandestinité, les amis et sympathisants, tous unis comme le poing autour du parti.
Il serait long de rappeler maintenant tout ce qui s’est passé depuis ce 8 juin 1975; pour résumer nous pourrions dire que comme en tout combat valeureux « ils nous en ont fait voir, et nous aussi leur en avons fait voir »; mais comme nous avons pour soutien la raison historique et la classe ouvrière, tandis qu’eux ne représentent que la barbarie historique et une poignée de parasites, nous allons en croissant et eux déclinent.
Le IVe Congrès de notre parti, tenu en 1998, constata qu’avec sa célébration « un cycle complet s’achevait » un cycle commencé avec la Réforme du régime des monopoles pendant l’agonie et la mort du dictateur Franco et avec notre réponse politique: la célébration du Congrès reconstitutif et l’élaboration du Programme pour la révolution socialiste.
En même temps nous nous sommes engagés résolument à dévoiler le déguisement « démocratique » du fascisme; nous avons essayé d’empêcher que la classe ouvrière reste attachée à lui par la pesante corde du réformisme; pour cela, outre notre travail permanent de dénonciation, nous avons entrepris de commencer les mouvements de masse et d’impulser la création de la guérilla populaire.
Ces années ne furent pas faciles pour nous qui devions mener le combat politique quasi en solitaire du fait de la trahison, de la reddition inconditionnelle de tous les groupes qui, autrefois, avaient formé « la gauche » du révisionnisme carliste.
La chute du Comité Central en 1977 fut un rude coup pour notre mouvement, suivirent des détentions répétées de militants et l’assassinat de certains. Dans ces circonstances des tangages dans l’activité du parti étaient inévitables.
Le rapport présenté au comité central en 1984 par le camarade Arenas et intitulé: « Où aller, quel chemin devons-nous prendre? » disait: « Dès le premier instant nous fûmes parfaitement conscients que la réaction ne nous pardonnerait pas l’audace de nous être attaqués à ses nouveaux plans, non seulement en paroles mais dans les actes.
Nous savions qu’ils allaient lancer sur nous tous les corps répressifs et les moyens disproportionnés dont ils disposent pour essayer de nous réduire en miettes dans le moins de temps possible. Nous le savions. Leurs campagnes de calomnies et de mensonges étaient guidées par le même critère et devaient aboutir à cette fin. Cela aussi nous le savions.
C’est pourquoi nous nous disions: si nous sommes capables de résister à leurs attaques furieuse et hystériques, ils perdront la bataille politique et idéologique. C’est pourquoi le parti dut se replier en ordre pour étancher ses blessures, récupérer des forces et attendre une situation générale plus favorable (…) Mais cela ne signifie en aucun cas cesser de combattre ».
Pour faciliter ce repli « combattant » et mettre encore plus en évidence la nature fasciste du régime, le programme en cinq points fut avancé. La tentative du coup d’état du 23 février et la montée précipitée au pouvoir de l’équipe philippiste vinrent confirmer le succès de notre position.
Nous n’allons pas étendre notre récit parce que les résultats de la « décade de l’infamie » philippiste sont encore présents à notre esprit. Il suffit de dire que quelques militants appellent ces années notre particulière « traversée du désert ».
Mais si notre parti du surmonter une très dure épreuve (détentions, exterminations de détenus politiques), ce qui arriva au mouvement ouvrier ne fut pas moindre (reconversions, liquidation de droits syndicaux, chômage); et l’ensemble du mouvement populaire subit une diminution générale des libertés et la guerre sale.
Si bien que tout cela eût pour conséquence le retard de plus d’une décade des plans de réorganisation du parti; en même temps se créaient les bases d’une unité plus étroite entre le parti, la classe ouvrière et les autres secteurs populaires qui s’éveillaient à la conscience de la nature fasciste du régime. Pendant cette période le « fascisme bourbonien » achevait sa banqueroute politique comme cela est apparu lors des élections du 12 mars passé.
En effet, un cycle terminé et les thèses que nous avancions en 1975 se sont révélées tout à fait juste, thèses disant que « du fascisme à la démocratie il n’y avait pas de chemin possible »; par conséquent ce n’est pas le chemin des urnes qui ouvre la voie à la révolution mais la combinaison du mouvement des masses et des coups de la guérilla coordonnées en unique Mouvement Politique de Résistance.
Bien qu’il n’ait pas été dans notre intention de faire un bilan ou une histoire depuis la célébration du Congrès reconstitutif, il faut reconnaître que 25 ans est une bonne date, très juvénile, qui se prête à un regard en arrière pour contempler le chemin parcouru et en tirer quelques enseignements.
Cela nous ouvre la tâche que nous réclament depuis un certain temps, des camarades, amis et sympathisants et que nous n’ajournerons plus, compléter « l’histoire du parti ». Nous pouvons considérer cette note comme un coup d’envoi pour nous mettre au travail. Nous avons déjà fait quelques pas et ne partons pas de rien.
Il y a « L’histoire du PCE (r) et des Grapo » déjà épuisée de l’éditeur Contracanto, le thème XXII « Brève ébauche de l’histoire du PCE (r) » du « Manuel », les rapports des réunions du Comité Central ou des Congrès, les publications du parti.
On peut également considérer comme faisant parti du rappel de cet anniversaire, et de l’engagement de retrouver l’histoire du parti, la brochure récemment publiée sur « l’organisation politique de la classe ouvrière » et les travaux qui paraîtront cette année dans RESISTENCIA et ANTORCHA. Pour finir, le défi est lancé et nous devrons tous donner un coup d’épaule. Nous avons toute l’Histoire devant nous.