CHAPITRE PREMIER
LE CAPITALISME
1) Le capitalisme, né au sein de la société féodale et fondé sur la loi du profit, a généralisé la production marchande, transformé la force de travail en marchandise, accéléré le développement technique, concentré les moyens de production dans les mains des capitalistes et prolétarisé une partie de plus en plus importante de la population. Il a créé une armée de réserve industrielle et subordonné les petits producteurs de la ville et de la campagne au capital.
2) La concurrence entre les capitalistes, le développement colossal du commerce et le haut niveau de mécanisation ont ouvert la voie à une centralisation du capital de plus en plus accrue. Le développement non planifié et anarchique de la production et la limitation du pouvoir d’achat des producteurs ont provoqué des crises de surproduction qui ont secoué périodiquement le capitalisme.
3) Le capitalisme, fondé sur l’antagonisme entre le travail et le capital, a non seulement condamné les ouvriers et d’autres travailleurs à subir l’exploitation et la pauvreté, mais il les a également exposés à la dégénérescence morale et intellectuelle.
4) Le prolétariat, la classe des esclaves salariés, a été chargé par l’histoire d’enterrer le capitalisme. En effet, c’est le capitalisme qui crée les conditions matérielles de son propre anéantissement. Quant au mouvement communiste, il est l’expression consciente du mouvement de la classe ouvrière éclairée par la théorie du socialisme scientifique, classe ouvrière qui oeuvre pour le dénouement du conflit entre le caractère collectif (le la production et l’appropriation privée des moyens de production.
L’IMPÉRIALISME
5) Le capitalisme de libre concurrence a commencé à céder la place au capitalisme monopoliste à partir de la fin du 19ème siècle. Le capital financier a fusionné avec le capital industriel, l’exportation de capital a supplanté l’exportation de marchandises, les monopoles ont commencé à concentrer les principaux moyens de production dans leurs mains, le monde a été partagé par les monopoles concurrents et les États impérialistes ont rivalisé avec acharnement pour avoir et pour garder leurs parts de marché et leurs zones d’influence. Depuis, nous sommes à l’époque de l’impérialisme.
6) À l’époque impérialiste, la loi du développement inégal du capitalisme est devenue plus déterminante. L’impérialisme a transformé les économies nationales en maillons de la chàine impérialiste mondiale. Ces phénomènes ont rendu possibles les révolutions prolétariennes et la construction du socialisme dans un seul pays, en brisant la chaîne dans son maillon le plus faible.
7) Durant l’époque impérialiste, une série de contradictions se sont de plus en plus aggravées : la contradiction entre les États impérialistes, la contradiction entre les groupes financiers capitalistes, la contradiction entre la bourgeoisie et le prolétariat à l’échelle mondiale mais plus particulièrement dans les métropoles et enfin la contradiction entre les impérialistes et les nations et peuples opprimés des colonies et des pays dépendants. L’aggravation ultime des contradictions du capitalisme luimeme a entraîné les guerres interimpérialistes. Celles-ci ont également ouvert la voie à la révolution socialiste du prolétariat contre la bourgeoisie ainsi que les révolutions démocratiques nationales et les guerres de libération nationale des peuples des colonies et des semi-colonies. L’époque de l’impérialisme correspond à l’époque de la mort du capitalisme qui est ainsi arrivé à la dernière phase de son évolution. C’est aussi l’époque des révolutions prolétariennes.
LA REVOLUTION PROLETARIENNE ET LA RESTAURATION DU CAPITALISME
8) L’époque des révolutions prolétariennes a été ouverte par la grande révolution d’octobre 1917 réalisée en RiLissie. Cette révolution, mettant fin à la domination de la bourgeoisie sur un sixième de la planète et donnant un coup sévère au système capitaliste-impérialiste, a divisé le monde en deux systèmes opposés. Pendant cette époque de lutte des classes exacerbée, l’impérialisme a utilisé la dictature fasciste contre la classe ouvrière mondiale et les peuples opprimés. C’était la dernière forme de sa domination, la dictature terroriste ouverte la plus réactionnaire, la plus chauvine, la plus impérialiste du capital financier.
9) La Deuxième Guerre mondiale a commencé en tant que conflit interimpérialiste, mais elle s’est ten-ninée, sous la conduite de l’Union soviétique, avec l’imposante victoire des peuples d’Europe et d’Asie contre le bloc fasciste. À la fin de la guerre, les rapports de forces ont considérablement changé en faveur des forces de la démocratie et du socialisme. Le camp socialiste s’est constitué. L’impérialisme américain, étant sorti de la guerre sans destruction physique, est devenu le gendarme du monde d’exploitetirs et a déclenché la guerre froide.
10) Dans la période qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale, la concentration, la centralisation et l’internationalisation du capital ont atteint des niveaux très élevés. Les progrès scientifiques ont abouti à des sauts techniques. Les entreprises multinationales et les gigantesques entreprises monopolistes ont gagné une telle force et une telle étendue qu’elles ont pu envelopper toute la planète comme des pieuvres. D’autre part, le capitalisme monopoliste l’État a acquis des dimensions colossales. Certes, le marché mondial avait rétréci avec l’émergence du camp socialiste ; mais le marché impérialiste s’est développé d’une manière démesurés grâce à la demande accrue due aux destructions terribles de la guerre. Par conséquent, à partir de la fin des années soixante, le capitalisme des métropoles est entré dans une période d’expansion relativement tranquille. Celle-ci a créé la base pour le renforcement du réformisme et du révisionnisme au sein du mouvement ouvrier et communiste.
11) Pendant la même période, la plupart des anciennes colonies se sont transformées en néo(semi)-colonies. Cette transformation était l’aboutissement de la lutte des peuples et des nations opprimés qui s’est développée avec l’appui efficace du camp socialiste. Le colonialisme de type ancien s’est effondré. Dans les néo-colonies, du fait du développement du capitalisme dépendant, le poids qualitatif et quantitatif de la classe ouvrière s’est progressivement accru. Ce phénomène a amplifié les possibilités de concrétisation de l’hégémonie du prolétariat dans la révolution démocratique antiimpérialiste et la possibilité d’une transition ininterrompue de l’étape démocratique de la révolution à l’étape socialiste.
12) Durant les années cinquante, les impérialistes se sont armés. La militarisation des économies est devenue de plus en plus visible. À l’instigation des impérialistes, un grand nombre de guerres locales et régionales de caractère réactionnaire ont été déclenchées, à un point tel que le nombre de personnes qui ont perdu leur vie durant ces guerres a dépassé largement les chiffres des pertes des Première et Deuxième Guerres de partage du monde. Durant le même processus, la destruction de l’environnement naturel et historique s’est considérablement accélérée.
13) La contre-révolution, vécue par l’Union soviétique pendant l’année 1956, a déclenché une offensive contre la révolution internationale. Cependant, malgré cette offensive, les années soixante et soixante-dix étaient des périodes pendant lesquelles les guerres de libération révolutionnaire – plus particulièrement celles des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine – ont remporté de grandes victoires. Tandis que les années quatrevingts ont été marquées par un reflux à l’échelle mondiale de la vague révolutionnaire.
14) Les révisionnistes modernes, qui ont pris le pouvoir en Union soviétique en 1956, se sont engagés dans un processus de destruction du socialisme et de restauration du capitalisme. La contre-révolution, commencée par Krouchtchev et perpétrée par Brejnev, a fait de l’Union soviétique un pays social-impérialiste où le capitalisme monopoliste d’État régnait, un pays fondé, à la place de la dictature du prolétariat, sur la dictature de la bourgeoisie bureaucratique.
15) La contre-révolution en Union soviétique était un coup dévastateur pour le mouvement communiste mondial. Un grand nombre de partis communistes se sont retrouvés dans les rangs des traîtres. À l’exception de l’Albanie, tous les pays qui se sont orientés vers le socialisme à travers la révolution socialiste ou la révolution ininterrompue ont pris la voie de la restauration capitaliste. Le camp socialiste s’est décomposé. Le Parti du travail d’Albanie a assumé la direction du mouvement communiste international en s’opposant de front au révisionnisme moderne.
16) La théorie marxiste-léniniste avait prévu la restauration capitaliste dans un pays socialiste encerclé par l’impérialisme. L’agression impérialiste, l’insurrection contrerévolutionnaire à l’intérieur du pays ou la trahison blanche au sein dui parti au pouvoir ont été soulignées comme étant les causes et les voies d’une telle restauration. La contre-révolution en Union soviétique a pu gagner au sein du parti par la dégénérescence bureaucratique et la trahison.
17) Vers la fin des années quatre-vingts, le camp socialiste dirigé par l’Union soviétique s’est effondré et cet événement a été suivi par la désagrégation de l’Union soviétique elle-même. La bourgeoisie mondiale n’a pas manqué cette occasion pour propager la « mort du socialisme ». Dans le cadre de ces développements et aussi à l’initiative de l’impérialisme, la restauration du capitalisme en Albanie, qui était une forteresse solide du socialisme, s’est réalisée à travers la voie de la liquidation. Le Parti du travail d’Albanie, sous la direction de Ramiz Alia, a offert le pouvoir aux impérialistes et à leurs collaborateurs. En Albanie, contre ces développements, à la différence de is l’évolution de l’Union soviétique, ont émergé aussi des réactions de masse. Cependant, les communistes du narti et qurtout ceux de la direction n’ayant pas osé déclencher la guerre civile, une résistance pour repousser la contre-révolution par la voie de la violence révolutionnaire des ouvriers et des travailleurs n’a pu être réalisée.
18) Cependant, en dépit de tous ces développements de caractère négatif, dans le monde d’aujourd’hui où la production et la distribution internationales ont acquis de très grandes dimensions, où l’organisation sociale de la classe ouvrière – élevant le niveau de son éducation et de sa culture – a progressé, où les éléments de crise se sont accumulés d’une façon plus profonde et plus aigri, l’humanité est objectivement plus proche du socialisme et du communisme. Certes, selon certains démagogues, grâce à la révolution technique et scientifique, la démocratie et l’opulence ont déjà été concrétisées. Cependant, en réalité, le capitalisme n’a pu et ne peut donner à l’humanité que la guerre, la famine, la pauvreté, le nationalisme agressif, le fascisme, la destruction démesurés des forces productives, la dégénérescence morale et intellectuelle et la pollution de l’environnement. L’humanité n’acceptera pas son anéantissement et s’orientera vers le socialisme.
19) Aujourd’hui, le comblement du fossé entre les conditions objectives et subjectives de la révolution mondiale prolétarienne, la formation et le renforcement des détachements d’avant-garde communistes de la classe ouvrière dans chaque pays revêtent une importance capitale. L’accomplissement de cette tâche passe par une lutte idéologique combative et ferme non seulement contre les attaques idéologiques de la bourgeoisie mais aussi contre les nouvelles formes du révisionnisme moderne et contre les différentes variantes du révisionnisme telles que le maoïsme et le trotskisme.
CHAPITRE DEUX
LE COMMUNISME ET LA TRANSITION VERS LE COMMUNISME
20) Le but ultime du mouvement communiste est le communisme, dont le drapeau proclame le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Dans la société communiste, les classes seront complètement abolies, la dépendance asservissante des hommes à la division du travail prendra fin, l’antagonisme entre le travail intellectuel et le travail manuel, ainsi que l’antagonisme entre la ville et la campagne disparaîtront, la culture appartiendra à toutes et à tous et le travail se transformera en un plaisir et en un besoin essentiel de la vie. L’État, fondé sur la division de la société en classes, sera aboli et une véritable égalité entre les membres de la société sera concrétisée. Le communisme étant un système mondial, il se réalise dans un processus durant lequel l’encerclement capitaliste cède la place à l’encerclement socialiste.
21) Le socialisme est le produit inéluctable de la lutte sans concession du prolétariat contr la bourgeoisie. En tant qu’étape inférieure du communisme, le socialisme est une période de transformations révolutionnaires qui correspond à la transition du capitalisme au communisme. Le socialisme porte les traces du capitalisme dans lequel il est né. Le socialisme applique le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail ». Le prolétariat, détruisant l’appareil d’État bourgeois par la lutte révolutionnaire armée des masses, installant sa propre dictature et s’appropriant les principaux moyens de production, s’engage dans la construction du socialisme. La meilleure satisfaction des besoins matériels et culturels des masses, qui est en permanente progression, est la loi fondamentale économique du socialisme.
22) Pendant la période du socialisme, il existe, dans tous les domaines de la vie, une lutte dure, complexe et de longue haleine entre la bourgeoisie et le prolétariat ainsi qu’entre la voie capitaliste et la voie socialiste. Au cours de cette lutte, le prolétariat, unissant tous les travailleurs autour de lui, écrase toutes les tentatives contrerévolutionnaires qui viennent des vestiges des classes exploiteuses et de leurs alliés étrangers.
23) La dictature du prolétariat est la démocratie socialiste elle-même. Cette dictature étant la démocratie la plus large pour les ouvriers et pour les autres catégories de travailleurs, est la dictature la plus dure pour les classes renversées. La dictature du prolétariat donne les moyens aux larges masses de travailleurs de participer progressivement aux affaires d’État, à la construction économique du socialisme et à la création de l’homme nouveau. Elle est le moyen unique et le plus sûr pour combattre la bourgeoisie et la réaction et pour empêcher la restauration capitaliste.
24) Les organes du pouvoir dans le système de dictature du prolétariat sont les soviets. Les soviets sont organisés à l’échelon de la branche de production et de la région et unissent le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Le système soviétique reconnaît aux travailleurs le suffrage universel tout en leur donnant le droit de contrôler et de révoquer leurs représentants. Le système soviétique inflige un coup dur à la bureaucratie en limitant les salaires des fonctionnaires d’État sur la base du salaire moyen ouvrier. Le système soviétique, étant la dictature de la majorité sur la minorité, est mille fois plus démocratique que la république bourgeoise la plus démocratique.
25) La dictature du prolétariat est la période de la transition pour passer à une société sans État. Pour le prolétariat, la condition pour maintenir cette dictature est d’être dirigé par un parti communiste armé du marxisme-léninisme et de ne pas partager le pouvoir avec une autre classe.
26) Le danger de restauration capitaliste existe pendant toute la période du socialisme. Mais ce n’est pas inéluctable. La dictature du prolétariat et le parti communiste peuvent empêcher l’émergence d’une couche privilégiée et peuvent assurer le progrès ininterrompu vers le communisme en amplifiant la vigilance contre les complots impérialistes, en développant la démocratie socialiste ainsi que les initiatives de masse et en satisfaisant les besoins matériels et moraux croissants des masses.
CHAPITRE TROIS
LA PREMIÈRE ÉTAPE DE LA RÉVOLUTION
27) Pays sous le joug de l’impérialisme, la Turquie multiethnique maintient le Kurclistan du Nord sous une domination coloniale. Dans la Turquie d’aujourd’hui, ce qui est dominant c’est le capitalisme monopoliste collaborateur. Certes, la contradiction entre le travail et le capital est devenue principale pour l’ensemble du pays ; mais les rapports semi-féodaux demeurent particulièrement répandus dans la région du Kurdistan. Quant à la petite production marchande, elle est très répandue dans tous le pays. Autrement dit, le capitalisme non monopoliste a un certain poids dans l’économie du pays et la campagne a toujours une importance non négligeable dans la vie économique. La Turquie est donc encore assez loin d’une société industrielle. C’est un pays capitaliste en voie de développement où les groupes financiers collaborateurs et les grands propriétaires terriens sont au pouvoir. Dans ce sens, la Turquie peut être placée, à l’échelle mondiale, parmi les pays semi-développés.
Sur cette base économique, la structure de classe du pays est la suivante
La classe ouvrière : La classe ouvrière, dont le noyau est le prolétariat industriel, s’est concentrée dans les villes industrielles. Elle représente un poids significatif non seulement qualitatif mais aussi quantitatif dans la société. La classe ouvrière est le deuxième groupe social dans la population après la petite bourgeoisie urbaine et rurale. Qui plus est, son poids quantitatif est en progrès permanent.
Le prolétariat possède la force et la capacité pour assumer effectivement un rôle dirigeant dans la révolution, pour établir son hégémonie sur ses alliés et pour avancer d’une façon ininterrompue vers le socialisme.
Le prolétariat de notre pays, souffrant du manque de liberté et se donnant pour tâche de s’auto-éduquer à travers la lutte pour la démocratie, se bat avec d’autres classes opprimées. Il est la force principale et l’avant-garde de la révolution.
Le semi-prolétarlat : Ce groupe social, dont le corps principal est constitué des pauvres des villes et des campagnes, est caractérisé par l’obligation de vendre fréquen-unent sa force de travail afin de maintenir le minimum vital. Le semi-prolétariat se place entre le prolétariat et la petite bourgeoisie et représente donc une force significative dans le pays. il est le principal et le plus sur allié et appui du prolétariat, non seulement dans la révolution démocratique mais aussi dans la période de transition ininterrompue vers le socialisme.
La petite bourgeoisie : Elle est représentée par les petits propriétaires fonciers, les petits patrons, les artisans et les petits fonctionnaires et constitue la plus grande partie de la population active. Sa double nature de propriétaire et de travailleur donne à la petite bourgeoisie un caractère instable. D’autre part, elle a un poids significatif au sein de la société, même si elle est en train de perdre une partie de sa force. La petite bourgeoisie subit l’oppression politique du fascisme ainsi que l’exploitation économique de la bourgeoisie monopoliste et des grands propriétaires fonciers. Les revendications économiques et politiques de la petite bourgeoisie ne peuvent pas être satisfaites dans le cadre de l’ordre de la bourgeoisie monopoliste et des grands propriétaires fonciers. C’est pourquoi la petite bourgeoisie possède un fort potentiel révolutionnaire. En tant qu’une des forces essentielles de notre révolution, la petite bourgeoisie urbaine et rurale est l’alliée stratégique du prolétariat tout au long de la révolution démocratique. Le prolétariat est prêt à partager le pouvoir avec cette classe pendant la première étape de la révolution. Quant à la période de transition ininterrompue, le prolétariat poursuit une politique de neutralisation et, en cas de possibilité, une politique d’alliance vis-àvis de cette classe.
La bourgeoisie moyenne: La bourgeoisie moyenne est représentée par la paysannerie riche et les propriétaires des entreprises moyennes des villes qui ne font pas partie des monopoles collaborateurs. La tendance politique de cette classe exploiteuse est le libéralisme. À cause des réalités économiques et sociales du pays, la bourgeoisie moyenne lie son destin à l’ordre établi malgré toutes les contradictions économiques et politiques que cette attitude peut engendrer. Cette classe, dont l’existence dans les régions urbaines dépend largement des monopoles, a une peur profonde du prolétariat et de la révolution. C’est une classe contre-révolutionnaire.
Tout au long de la révolution démocratique, le prolétariat poursuit une politique de neutralisation envers cette classe qui appamit comme la force sociale la plus conciliatrice. Le prolétariat écrase les secteurs de la bourgeoisie moyenne qui organisent une résistance armée contre la révolution et confisque leurs biens.
Cependant, à cause de la question nationale, la bourgeoisie moyenne possède le potentiel de jouer un rôle différent au Kurdistan. Les alliances tactiques y sont plausibles avec certains secteurs de cette classe qui soutiennent la lutte nationale.
La bourgeoisie monopoliste collaboratrice et les grands propriétaires fonciers : Ces classes, qui sont collaboratrices de l’impérialisme, sont les maîtres de l’ordre et du régime en Turquie. Elles sont les forces centrales de la contre-révolution. Notre révolution détruira la dictature fasciste de ces classes en les expropriant et en les écrasant entièrement.
28) Dans la Turquie d’aujourd’hui, les contradictions entre la classe ouvrière, les couches de travailleurs, la nation kurde et les classes réactionnaires dominantes ainsi que leurs alliés impérialistes sont aiguisées à l’extrême. Le prolétariat et les masses travailleuses ne possèdent pas une expérience suffisante de la démocratie. La Turquie n’a pas encore achevé sa révolution démocratique bourgeoise. Tout en étant sous la dictature fasciste, elle est une semi-colonie dépendante de l’impérialisnie. La nation kurde et les minorités nationales et religieuses sont sous le joug sauvage. Enfin, les rapports semi-féodaux ne sont pas insignifiants. Par conséquent, la première étape de notre révolution doit être une révolution démocratique anti-impérialiste dont la tâche essentielle sera la conquête de la liberté politique.
29) Le prolétariat, pour pouvoir réaliser sa propre révolution, c’est-à-dire la révolution socialiste, doit remporter la victoire de la révolution démocratique. C’est pourquoi, celle-ci vise à établir le pouvoir des soviets ouvriers et paysans à travers une alliance stratégique avec la petite bourgeoisie urbaine et rurale dans le cadre du programme minimum.
30) Les conditions économiques et sociales de la Turquie ainsi que le niveau de développement quantitatif et qualitatif du prolétariat rendent possible pour le prolétariat une transition rapide de la révolution démocratique à la révolution socialiste. Le prolétariat se déclare pour une révolution ininterrompue. Elle ne s’arrêtera pas à michemin. Elle transformera la révolution démocratique en révolution socialiste. La réussite d’une telle tâche dépend de la capacité du prolétariat à unir les masses semi-prolétaires urbaines et rurales autour de lui ainsi que du niveau de prise de conscience, d’organisation et de préparation du prolétariat.
31) Le mouvement cormiiuniste considère la lutte pour la démocratie comme une tâche importante. Cependant, elle est toujours et dans toutes les circonstances une tâche temporaire et dépendante de l’objectif de la révolution socialiste. C’est pourquoi, le mouvement communiste, tout en soutenant le mouvement national kurde, le mouvement démocratique paysan, le mouvement démocratique des femmes, le mouvement démocratique populaire et tout en défendant leurs revendications, finit les ouvriers kurdes, les ouvriers agricoles et les ouvrières dans des organisations de classe distinctes du mouvement démocratique. Le prolétariat révolutionnaire subordonne les réformes à l’objectif de la révolution et assume les tâches démocratiques dans une perspective socialiste.
CHAPITRE QUATRE
LE PROGRAMME DE LA RÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE ANTI-IMPÉRIALISTE
1) La dictature fasciste de la bourgeoisie monopoliste collaboratrice et des grands propriétaires fonciers sera détruite par une révolution violente et l’Union des républiques des soviets ouvriers et travailleurs sera fondée.
2) L’armée, la police et les autres appareils de violence des classes dominantes seront abolis ; une armée et une milice populaires seront formées sous le contrôle des masses qui seront organisées elles-mêmes dans les soviets ouvriers et travailleurs.
3) L’appareil juridique des classes dominantes sera supprimé et des tribunaux révolutionnaires, rattachés aux soviets ouvriers et travailleurs, seront créés ; les procès seront publics.
4) Les libertés de propagande, d’agitation, d’organisation et d’action seront reconnues aux masses populaires et leur utilisation sera garantie. La torture et les punitions contraires à la dignité humaine seront abolies. Toutes les discriminations de religion, de langue, de nationalité, de sexe, d’origine régionale, etc. seront supprimées.
5) Toutes les dettes et les obligations financières envers les États impérialistes, les firmes multinationales et les institutions financières impérialistes, telles que le FMI, l’OCDE, la Banque mondiale, seront annulées.
6) Le gouvernement révolutionnaire quittera l’OTAN et ne se joindra jamais à un pacte impérialiste réactionnaire militaire ou politique. Les bases et les établissements des États-Unis et de l’OTAN seront réquisitionnés. Tous les accords secrets seront révélés tous les engagements publics ou secrets seront annulés.
7) Toutes les entreprises, les biens et les fortunes appartenant aux impérialistes, à la bourgeoisie collaboratrice, à l’État et aux éléments qui organisent une résistance armée contre la révolution seront confisqués.
8) Tous les biens immobiliers et les terrains urbains qui sont la propriété des grands propriétaires fonciers et de l’État seront nationalisés ainsi que le grand commerce, intérieur et extérieur.
9) L’État soviétique sera responsable de la gestion de l’économie nationalisée. Dans les autres secteurs de Ilécononùe, l’État soviétique créera un système de contrôle ouvrier par le biais des soviets ouvriers et travailleurs.
10) Toutes les terres, tous les moyens de production et les autres richesses appartenant aux grands propriétaires fonciers et à l’État seront confisqués et nationalisés. Une partie des terres nationalisées et des moyens de production seront utilisés dans les fermes collectives modèles ; le reste sera cédé à des paysans pauvres qui seront organisés dans les coopératives. Dans les régions où existent des rapports semi-féodaux, les terres seront distribuées aux paysans pauvres à l’initiative des comités révolutionnaires paysans, conformément aux revendications du mouvement démocratique paysan.
11) Les dettes des ouvriers agricoles, des paysans pauvres et des petits et moyens paysans envers ]’État, les banques, les propriétaires fonciers, les usuriers et les capitalistes seront annulées ; les hypothèques sur leurs terres et leurs moyens de productions seront supprimées.
12) La politique d’assimilation colonialiste, la terreur fasciste et la guerre sale menées contre le peuple kurde seront arrêtées. Tous les obstacles qui empêchent la nation kurde d’exercer son droit d’édifier son propre Etat seront éliminés. L’agitation, la propagande et les activités organisationnelles concernant ce droit seront complètement libres.
13) Une complète égalité de droit entre Kurdes et Turcs sera réalisée. Toutes les mesures répressives à l’encontre des langues et des cultures seront supprimées. Une lutte systématique contre le nationalisme turc sera menée. Des efforts seront faits pour que les peuples turc et kurde et les nationalités telles que les Lazes, les Tziganes, les Abkhazes, les Géorgiens, les Tcherkesses, les Arabes, les Arméniens, les Grecs vivent ensemble au sein de l’Union des républiques des soviets ouvriers et travailleurs sur la base de l’égalité complète et de la libre volonté.
14) Le pouvoir des soviets ouvriers et travailleurs soutiendra par tous les moyens les luttes pour la libération nationale, la révolution et le socialisme menées par le prolétariat mondial et les peuples. Le pouvoir des soviets ouvriers et travailleurs sera une base révolutionnaire pour les peuples du monde entier, contre les États impérialistes qui s’efforcent d’asservir le monde.
15) Les politiques expansionnistes et agressives des classes dominantes turques dans le Moyen-Orient, les Balkans et le Caucase seront abandonnées et l’occupation de Chypre prendra fin. La politique expansionniste qui vise à empoisonner les ouvriers et les travailleurs turcs par l’anticommunisme, le chauvinisme et le panturquisme, sous prétexte de défendre les droits des minorités turques et musulmanes dans les autres pays, sera dénoncée et condamnée.
16) La semaine de 35 heures et un mois de congé payé seront garantis pour tous les ouvriers. Les heures supplémentaires seront interdites, de même que le travail de nuit sauf nécessité impérieuse.
17) Le principe de l’égalité de salaire à travail égal entre les ouvriers et les ouvrières sera établi. Le travail des femmes dans les branches industrielles où leur santé est la plus exposée sera supprimé.
18) Le travail des jeunes de moins de 16 ans sera interdit. La durée quotidienne de travail pour les jeunes ouvriers de moins de 18 ans sera limitée à quatre heures. Le système de l’apprentissage sera supprimé.
19) Toutes les mesures seront prises pour prévenir les accidents de travail. Les conditions de sécurité dans les entreprises seront sous le contrôle des comités d’entreprise et des soviets locaux. Les soins médicaux aux victimes des accidents de travail seront garantis.
20) Tous les obstacles législatifs à la libre activité politique des ouvriers à l’intérieur de l’entreprise seront supprimés. Le droit de grève, qu’elle soit grève politique, grève de solidarité ou grève générale sera reconnu et le lock-out sera interdit.
21) Les fen-niies auront les mêmes droits que les hommes dans tous les domaines. Une lutte systématique sera menée contre l’humfiiation des femmes et contre la discrimination sexuelle. Les soins aux enfants seront reconnus comme la tâche de la société. Les enfants seront considérés comme des valeurs sociales. Les femmes auront le droit au congé payé pendant les trois derniers mois de leur grossesse ainsi que six mois après l’accouchement. Toutes les entreprises, à partir d’une certaine échelle, devront avoir des salles pour les nourrissons, des crèches et des jardins d’enfants. Pour réduire l’esclavage domestique, des laveries et des restaurants collectifs seront ouverts.
22) Le niveau de vie des employés de maison et des femmes qui travaillent dans les maisons au service des capitalistes sera amélioré. Elles seront aidées à former leurs organisations professionnelles.
23) Des efforts seront faits pour augmenter la niveau de vie des pauvres des villes et des campagnes tout en garantissant leur droit au travail. Des mesures seront prises pour améliorer la situation des petits paysans.
24) La sécurité de l’emploi sera établie pour tous les hommes et les femmes qui travaillent. Des mesures multiformes seront prises pour résoudre le problème du chômage. Un système de sécurité sociale couvrant tous les travailleurs sera créé. Les travailleurs seuls, âgés, malades et sans travail seront protégés avec soin.
25) Toutes les mesures nécessaires seront prises pour la protection, les soins et l’éducation des citoyens handicapés et pour leur participation complète à la vie sociale en tant qu’individus productifs.
26) Les services de santé seront gratuits ; un grand système de santé public sera créé.
27) Le sport de masse sera encouragé et les installations sportives seront construites au profit de tous les travailleurs.
28) Les impôts indirects seront supprimés. Un système unique et graduel d’impôt sera établi. Le système fiscal sera réformé en faveur des ouvriers et des travailleurs.
29) Comme premier pas vers la solution de la question du logement, une mobilisation sera décrétée pour la construction de blocs d’habitations. Les immeubles nationalisés seront attribués en priorité aux travailleurs les plus démunis.
30) L’État et la religion seront intégralement séparés. L’Administration d’État pour les affaires religieuses sera abolie. Les mesures répressives contre les minorités religieuses – les alévites surtout – et toutes sortes de discriminations religieuses seront supprimées. La foi sera considérée comme une question personnelle, la liberté de culte et la liberté de propagande athéiste seront garanties.
31) Le système d’éducation actuel qui empoisonne la jeunesse avec les idées réactionnaires, fascistes, chauvines, religieuses et militaristes sera aboli. Les universités seront autonomes et démocratiques. L’éducation sera fusionnée avec les activités de production. Tous les moyens seront mobilisés pour l’éducation scientifique et révolutionnaire de la jeunesse. L’éducation privée sera supprimée.
32) Une lutte sans concession sera menée contre les activités culturelles de la bourgeoisie impérialiste, dont l’objectif est d’empoisonner la jeunesse et les masses travailleuses avec une culture de consommation, cosmopolite et dégénérée.
33) Une large mobilisation éducative sera lancée pour élever le niveau scientifique, politique et professionnel des travailleurs adultes, qui sont condamnés à l’ignorance par le capitalisme et par les classes dominantes.
34) La censure militaire et bureaucratique et toutes les formes de contrôle antidémocratique dans les sciences, les arts et la culture seront supprimés. La création scientifique et progressiste sera encouragée.
35) La radio et la télévision ne seront plus des moyens aux mains de la bourgeoisie et des forces réactionnaires pour condamner les masses à l’ignorance et à la stupidité. Les méclias, sous le contrôle du pouvoir des soviets ouvriers et travailleurs, serviront à diffuser les idées communistes, démocratiques et scientifiques.
36) La prostitution et la mendicité seront interdites. Des mesures seront prises contre l’alcoolisme et contre l’usage de la drogue. Tous les efforts seront faits pour que les prostituées, les mendiants, les vagabonds, etc. retournent à une vie normale et productive.
37) Le pouvoir des soviets ouvriers et travailleurs mènera une lutte très déterminée avec les peuples et avec les forces révolutionnaires, démocratiques et pacifistes du monde pour l’interdiction des armes nucléaires, biologiques, chimiques et autres.
38) Le pouvoir des soviets ouvriers et travailleurs, contrairement aux capitalistes et aux impérialistes qui détruisent l’espace et l’environnement naturel et historique pour obtenir le profit maximum, protégera cet héritage commun de l’humanité avec un grand soin. Le pouvoir des soviets ouvriers et travailleurs résistera aussi à la politique impérialiste qui conduit les pays arriérés et dépendants à être utilisés comme espaces de décharge pour les déchets industriels des États impérialistes.
Statuts du MLKP
Le PCML est le détachement d’avant-garde et le quartier général du prolétariat des nations turque et kurde ainsi que des communautés nationales laze, abkhaze, géorgienne, tcherkesse, tzigane, arabe, arménienne et grecque. Le PCML avanbce dans la voie de Marx, Engels, Lénine et Staline guidé par le marxisme-léninisme.
Le PCML met en avant le principe de l’internationalisme prolétarien; il est la branche du mouvement communiste mondial sur les terres OÙ nous vivons. Le PCML se fonde sur le matérialisme dialectique et historique.
I – LES MEMBRES DU PARTI
1. Toute personne clé plus de 18 ans qui accepte le programme et les statuts du PCML, qui s’engage activement dans une clés organisations du PCML et qui verse régulièrement sa cotisation est membre du PCML.
L’organisme de l’échelon le plus inférieur pour décider de l’adhésion est le comité de ville. Après l’acceptation de la demande d’adhésion, le nouveau membre a d’abord le statut de stagiaire. Cette période dure entre six et douze mois. Pour les demandes d’adhésion faites à l’étranger, le stage dure entre un et deux ans. La demande d’adhésion, faite sur la proposition de deux membres, nécessite l’accord du comité de ville et sa ratification par le comité central.
2. Les devoirs des membres
a) Se soumettre aux décisions et à la discipline du PCML, mobiliser toutes ses capacités et toute son énergie pour mettre en pratique la politique du PCML ; défendre la ligne du PCML tout en s’efforçant de la développer ; participer activement à la vie de l’organisation et, dans le cadre des objectifs du PCML, être Lin militant sans concession dans la lutte contre la bourgeoisie et contre toutes les forces réactionnaires.
b) Étudier les oeuvres classiques marxistes-léninistes et approfondir sa connaissance de celles-ci. Étudier et apprendre sérieusement les expériences et les leçons des luttes communistes et révolutionnaires menées à l’échelle nationale et internationale. Veiller à l’unité de la théorie et de la pratique.
c) Être fidèle au marxisme-léninisme et le défendre contre toutes les variétés de courants anti-marxistes.
d) Mener la lutte contre les influences des idées et des sentiments bourgeois et féodaux, tant dans sa propre vie que dans la vie de l’organisation. Façonner sa vie personnelle d’une manière communiste et être exemplaire dans l’activité communiste par son comportement et sa morale. Abandonner tous ses liens visibles ou cachés avec l’ordre existant, se renouveler constamment et mener une lutte pour façonner chaque sphère de sa vie d’une manière communiste. Être sincère et honnête envers l’organisation, ses camarades et le peuple. Être honnête, franc et déterminé dans la critique et l’autocritique. Ne rien dissimuler à l’organisation.
e) Être vigilant contre la police politique. Défendre l’organisation contre les attaques de l’ennemi. Se conduire d’une manière communiste au cours des interrogatoires policiers, devant les tribunaux et clans les prisons. Protéger les intérêts de la révolution et de l’organisation avant toute chose. En aucune circonstance, ne révéler les secrets (le l’organisation.
f) Faire preuve de conscience et de vigilance communistes pour repousser toutes les actions et influences fractionnelles. Veiller avec soin à l’unité clé l’organisation.
g) Protéger et s’efforcer d’enrichir, par tous les moyens, toutes les potentialités de l’organisation.
3. Les droits des membres
a) Le droit clé critiquer les positions de l’organisation sur les questions programmatiques, stratégiques et tactiques; le droit de critiquer les organismes et les dirigeants du PCML à tous les niveaux.
b) Le droit de faire connaître ses opinions, ses critiques, et ses propositions dans les réunions de cellule, dans les réunions de discussion et clans la resse intérieure de l’organisation. Le droit de participer aux débats et de proposer l’organisation d’Lin débat sur une grande échelle,
c) Le droit d’élire et d’être élu aux élections dans l’organisation.
d) Le droit de participer aux discussions dans sa celluile concernant son comportement et ses activités; le droit de se défendre devant le responsable du comité de l’organisation avant d’être sanctionné.
e) Le droit de faire appel, dans le cadre du fonctionnement organisationnel, auprès du comité central et du congrès concernant les décisions prises à son sujet.
f) Le droit de démissionner de l’organisation.
4. Les droits et devoirs des stagiaires
a) Les stagiaires ont les mêmes devoirs que les membres titulaires.
b) Les stagiaires n’ont pas le droit de vote et cl’éligibüité aux élections dans l’organisation. Ils ne peuvent pas assumer de responsabilité organisationnelle au niveau des comités. Í l’exception de ces restrictions ‘ les stagiaires ont tous les droits clés meml:)res titulaires. Les stagiaires sont représentés au congrès.
II – LA STRUCTURE ET LE FONCTIONNEMENT DU PCML
5. Le centralisme démocratique est le Principe Organisationnel fondamental du PCML. La direction du PCML est gliidée par le Principe du fonctionnement collectif.
a) Le PCML s’organise sur la base du territoire et du lieu de travail.
b) Le PCML est absolument favorable à la désignation de toutes ses instances par des élections. Cependant, dans les conditions difficiles de la clandestinité dues au fascisme, ce Principe ne s’applique que dans la formation du congès et du comité central. Les autres instances sont constituées par leurs instances supérieures.
c) Les élections dans l’organisation Ont lieu à bulletin secret; les candidatures sont individuelles, chaque membre étant libre de présenter la sienne.
d) Les secrétaires et les secrétaires adjoints de toutes les instances sont désignés après une consultation démocratique.
e) Selon le Principe du centralisme démocratique, l’ordre de la subordination au sein de l’organisation est le suivant: les membres à l’organisation, les instances inférielres aux instances supérieures, la minorité à la majorité, l’ensemble de l’organisation au comité central et le comité central au congrès.
f) Chaque instance soumet Lin rapport d’activité réglilier à son instance supérieure dans les termes déterminés par le comité central. Le comité central doit examiner ces rapports et transmettre ses conclusions aux organismes concernés.
g) Toutes les instance du PCML ont une autonomie d’action dans le cadre de la ligne et des décisions du PCML.
h) La liberté d’opinion et J’Linité de volonté sont garanties par le centralisme démocratique. Chaque membre a le droit de faire corinaître ses opinions et ses propositions, chaque membre a le droit de discussion et le droit de vote.
i)Le principe de fonctionnement du PCML est collectif. Ayant un fonctionnement déterminé par la raison et la volonté collectives, le PCML considère la critique et l’autocritique comme les éléments vitaux de sa vie organisationnelle. Le PCML se comporte vis-à-vis de ses erreurs avec un esprit de responsabilité de classe. L’organisation ne tolère pas ses erreurs et ne les dissimule jamais.
III – LES ORGANISATIONS DE BASE ET LES ORGANISMES DIRIGEANTS DU PCML
6. La cellule
a) La Cellule est l’organisation de base du PCML. Chaque cellule comporte au moins trois membres ou stagiaires.
b) Les cellules représentent le PCML et accomplissent les tâches confiées par l’organisation.
7. Les organisations locales
a) Les organisations locales mettent en pratique la ligne du PCML et les décisions des instances supérieures dans leur propre sphère et dirigent toute l’activité organisationnelle. Ces organisations s’occupent de tous les problèmes dans leur domaine de travail; elles peuvent prendre les décisions nécessaires. Elles peuvent former, lorsqu’elles en ont besoin, des organismes tels que des comités, des commissions, etc.
b) Les comités locaux peuvent publier des journaux, des bulletins, etc. dans le cadre de la ligne du PCML.
c) Le comité de ville est le centre dirigeant local.
d) En raison de la réalité de la nation kurde, le PCML s’organise au Kurclistan en tant que section kurde.
8. La structure organisationnelle à l’étranger: l’organisation du PCML en dehors de la Turquie est formée par le comité central.
9. En tant qu’organisation de masse du PCML au sein çle la jeunesse, la jeunesse communiste fonctionne selon le principe suivant: rattachement idéologique et politique, indépendance organisationnelle.
10. Tous les organismes du PCML, y compris le comité central, doivent constituer des commissions de femmes pour leurs activités concernant les femmes.
11. Le congrès et le congrès extraordinaire
Le congrès est l’instance souveraine du PCML. Il se réunit une fois tous les trois ans.
a) L’ordre du jour du congrès doit être annoncé au plus tard trois mois avant son ouverture.
b) Les quotas pour la représentation des membres au congrès sont décidés par le comité central. Les délégués sont désignés par des élections, qui tiennent compte des quotas et de la nécessité de représenter les différents organismes.
c) Í l’ouverture du congrès, la majorité absolue des délégués doit être présente. C’est la condition pour la légitimité des décisions du congrès.
c) Le comité central peut modifier la date du congrès. Le congrès ne peut pas être reporté plus de six mois.
e) Le congrès extraordinaire est convoqué à la demande de la majorité absolue des membres, à la demande des deux tiers des comités (le ville ou par décision du comité central; ses modalités de réunion sont les mêmes que pour le congrès ordinaire.
f) Le comité central doit informer l’ensemble de l’organisation, dans un délai d’un mois, de la demande rle convocation d’un congrès extraordinaire faite par les membres.
g) Si le comité central ne réunit pas le congrès extraordinaire dans les six mois, les comités de ville constituent un comité d’organisation du congrès qui assume l’autorité du comité central et ils réunissent le congrès extraordinaire dans un délai de six mois.
h) Dans les circonstances où la répression sévère de l’ennemi empêche le fonctionnement du comité central, une réunion des représentants des comités de ville est organisée afin de constituer un comité d’organisation du congrès extraordinaire.
i) Le congrès discute le rapport du comité central, élit le comité central et ses membres suppléants et prend les décisions sur les questions théoriques, politiques et organisationnelles. Le congrès est l’instance compétente pour résoudre les questions de programme et de statuts.
12. Les conférences
a) Les conférences sont tenues entre deux congrès en cas de besoin. Les modalités de représentation et l’ordre du jour de la conférence sont décidés par le comité central.
b) Pour appliquer les décisions de la conférence, la ratification du comité central est nécessaire.
13. Le comité central
Le comité central est l’instance souveraine du PCML entre deux congrès. Durant cette période, le comité central dirige le PCML, le représente dans tous les domaines et applique les décisions prises par le congrès. Le comité central dirige toutes les activités organisationnelles et traite les affaires financières de l’organisation.
a) L’organisation interne du comité central repose sur une division du travail qui implique la professionnalisation de ses membres. Le comité central adopte un règlement intérieur pour son propre fonctionnement.
b) Dans les circonstances où le nombre de membres du comité central diminuerait, le comité central s’adjoint de nouveaux membres parmi les suppléants, selon l’ordre désigné par le congrès. Le membre du comité central fait prisonnier par l’ennemi continue de détenir son poste en tant que dirigeant de l’organisation, à moins qll’il n’y ait une raison particulière. Lorsqu’il/elle est relâché(e), son suppléant conserve sa place dans le comité central.
c) Le comité central peut s’adjoindre au maximum un tiers de nouveaux membres, par rapport à son effectif fixé par le congrès. Pour la ratification des nouveaux membres du comité central, le quorum est fixé aux deux tiers des membres de celui-ci.
d) L’exclusion des membres ou des suppléants de cette instance requiert le vote des deux tiers des membres titulaires du comité central dans une réunion plénière. Pour exclure du PCML des membres du con-ùté central, 1’unanùi-iité du reste du comité central est nécessaire.
e) Les membres du comité central sont d’office des délégués titulaires au congrès. Quant aux membres suppléants du comité central, ils/elles peuvent être élli(e)s délégué dans leur organisme.
IV – LA DISCIPLINE ORGANISATIONNELLE
14. La subordination à la plus rigoureuse discipline est la tâche la plus importante de tous les membres et organisations. Les décisions du congrès, du comité central et de toutes les instances dirigeantes s’appliquent d’une manière complète et définitive. Toutes les questions sur lesquelles il existe des divergences sont discutées librement au sein de l’organisation jusqu’à la prise de décision.
a) Le comité central peut organiser des discussions internes dans le but d’éduquer les militants. Cependant, les discussions concernant les questions de programme et les statuts doivent être organisées dans la perspective du congrès.
b) Si la moitié des comités du PCML en fait la demande, le comité central doit organiser une discussion interne.
c) Les discussions et les propositions doivent être faites dans les organisations de chacun des membres et dans les instances et par les moyens organisationnels statutaires (congrès, conférence, publication interne). Les approches qui s’opposent à cette règle ne peuvent être acceptées, parce qu’elles ouvrent la voie à l’anarchie organisationnelle et, par conséquent, à la violation de la discipline organisationnelle.
d) Les membres responsables de violations de la discipline de l’organisation sont passibles de sanctions disciplinaires ; les sanctions sont l’exclusion, le blâme, le blâme sévère, la destitution temporaire, la rétrogradation par la désignation à une responsabilité inférieure, l’interdiction d’assumer la responsabilité dirigeante, la rétrogradation comme stagiaire, l’exclusion temporaire.
e) Ltexclusion nécessite la décision du comité de ville et la ratification du comité central. Les autres sanctions disciplinaires peuvent être prises par le comité de ville et elles sont immédiatement exécutoires. Le droit d’appel des membres concernés est reconnu pour toutes les sanctions. Les appels sont faits au comité central.
f) Le statut de membre de celui qui est responsable de violations systématiques des règles est réexaminé. Les membres qui n’ont pas versé leurs cotisations deux fois consécutivement sont blâmés, la troisième négligence consécutive en la matière implique l’exclusion automatique.
g) Les membres qui ont été exclus ou ceux qui ont été rétrogradés ont le droit de faire appel auprès du congrès suivant s’ils continuent d’avoir des liens avec l’organisation.
h) Les membres qui ne peuvent pas résister à la torture perdent leur statut de membre.
V – LA LIBERTÉ D’OPINION ET LE FRACTIONNISM
15. Le PCML est la concrétisation de l’unité de la volonté et de l’action, il ne peut donc pas accepter l’existence de fractions. Toutes les formes d’activités fractionnelles ou d’appels fractionnels sont interdites et sanctionnées par l’exclusion. Toutes les formes d’activités fractionnelles doivent être rapportées au comité central. Au cas où il y aurait une activité fractionnelle au sein même du comité central, l’organisation doit en être informée. Aucune règle du PCML ne peut être utilisée contre le PCML lui-même.
Les activités et les relations au sein de l’organisation doivent respecter le fonctionnement normal de celle-ci. Les relations sans motif en dehors des instances de l’organisation sont interdites et sont considérées comme une faute disciplinaire.
VI – LES SOURCES DE FINANCEMENT DE L’ORGANISATION
16. Les sources de financement de l’organisation ont pour origine les cotisations de ses membres, les dons et d’autres revenus à condition qu’ils n’entrent pas en contradiction avec le but de l’organisation. C’est le comité central qui détermine le montant des cotisations. Il évalue en conséquence celles des ouvriers aux revenus modestes.
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