Rédaction du Renmin Ribao, 30 décembre 1965
Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont monté, pour le 5e anniversaire de la Déclaration de 1960, une médiocre farce antichinoise à l’aide d’une suite d’articles.
Entre les principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960 et le révisionnisme khrouchtchévien, l’incompatibilité est aussi grande qu’entre l’eau et le feu. Et que les fidèles dévots du révisionnisme khrouchtchévien s’évertuent à mystifier les gens en se couvrant du drapeau des deux Déclarations ne fait que révéler davantage tout ce qu’ils ont de ridicule.
Les marxistes-léninistes ont combattu énergiquement les révisionnistes khrouchtchéviens tout au long de l’élaboration des deux Déclarations.
Les principes révolutionnaires de la Déclaration de 1957 sont à l’opposé de la ligne révisionniste avancée par Khrouchtchev au XXe Congrès du P.C.U.S. Le XXe Congrès du P.C.U.S. a créé de sérieuses confusions au sein du mouvement communiste international. De concert avec des partis frères, le Parti communiste chinois a mené, à la Conférence de Moscou, une lutte de principe contre la ligne révisionniste de Khrouchtchev.
C’est encore contre le révisionnisme khrouchtchévien que la Déclaration de 1960 établit ses principes révolutionnaires. Khrouchtchev intervertissait totalement les rôles entre ennemis et amis, il collaborait ouvertement avec l’impérialisme américain, sapait entièrement les critères régissant les rapports entre partis frères et entre pays frères, et divisait le mouvement communiste international.
Le Parti communiste chinois et les autres partis marxistes-léninistes ont engagé une lutte du tac au tac contre la clique révisionniste khrouchtchévienne et défendu la pureté du marxisme-léninisme.
Certes, la formulation de certaines questions traitées dans les deux Déclarations est parfois obscure, voire même défectueuse ou erronée. Mais comme les dirigeants du P.C.U.S. avaient à maintes reprises demandé que la formulation adoptée corresponde à celle du XXe Congrès du P.C.U.S. et que nous tenions compte de leurs difficultés, nous avons fait certains compromis afin d’aboutir à un accord.
A ce sujet, nous avons déclaré plus d’une fois que si d’aucuns exprimaient des critiques à notre égard, nous les accepterions volontiers. Néanmoins, les deux Déclarations ont établi une série de principes révolutionnaires que tous les partis marxistes-léninistes se doivent d’observer.
Cependant, pour les révisionnistes khrouchtchéviens, les deux Déclarations ne furent rien d’autre que des bouts de papier. Le jour même de la signature, ils les déchiraient. Ils ne songeaient qu’à entonner un grand air contre le marxisme-léninisme et les deux Déclarations.
Et c’est au XXIIe Congrès qu’ils formulèrent le programme révisionniste du P.C.U.S., qu’ils éparpillèrent à tous les vents la doctrine fondamentale du marxisme-léninisme et les principes révolutionnaires des deux Déclarations.
Comparons donc les principes révolutionnaires des deux Déclarations avec la ligne tracée par les XXe et XXIIe Congrès et le programme du P.C.U.S., ligne que la nouvelle direction du P.C.U.S. poursuit obstinément.
Les deux Déclarations tracent la ligne de la révolution, alors que les révisionnistes khrouchtchéviens appliquent une ligne antirévolutionnaire dite de « coexistence pacifique », de « compétition pacifique » et de « passage pacifique ». Ils ne veulent pas de la révolution et ils interdisent aux autres de la faire. Ils s’opposent à la lutte armée révolutionnaire des nations opprimées et ils interdisent aux autres de la soutenir.
Les deux Déclarations soulignent que l’impérialisme américain est l’ennemi commun de tous les peuples, qu’il appartient aux peuples de constituer le front uni le plus large pour combattre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain, alors que les révisionnistes khrouchtchéviens s’allient aux impérialistes américains pour s’opposer aux peuples et appliquer la politique de coopération soviéto-américaine pour la domination du. monde.
Les deux Déclarations font ressortir que les pays socialistes se doivent de maintenir la dictature du prolétariat, de réaliser la révolution socialiste et l’édification du socialisme, alors que les révisionnistes khrouchtchéviens prônent les inepties de l’« Etat du peuple tout entier » et du « parti du peuple tout entier », qu’ils abolissent la dictature du prolétariat en U.R.S.S. et enlèvent au Parti communiste de l’Union soviétique son caractère d’avant-garde du prolétariat.
La dictature qu’ils pratiquent est celle de la couche privilégiée embourgeoisée et ils se sont engagés dans la voie de la restauration du capitalisme.
Les deux Déclarations soulignent que l’unité des partis communistes et des pays socialistes doit reposer sur le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, que les partis et les pays frères doivent respecter, dans leurs relations entre eux, les principes d’indépendance, d’égalité totale, de soutien mutuel et d’unanimité par voie de consultation, alors que la pratique des révisionnistes khrouchtchéviens est faite de chauvinisme de grande puissance, d’égoïsme national et de scissionnisme, qu’ils agitent partout la baguette du chef, interviennent quand bon leur semble dans les affaires intérieures des partis et des pays frères, cherchent à les contrôler, se livrent à des travaux de sape et à la subversion contre eux, et divisent le mouvement communiste international et le camp socialiste.
Les deux Déclarations font ressortir que tous les partis communistes ont à combattre le révisionnisme et le dogmatisme, et particulièrement le révisionnisme, danger principal du mouvement communiste international actuel ; la Déclaration de 1960 condamne même explicitement la clique Tito en tant que renégat ; alors que les révisionnistes khrouchtchéviens font cause commune avec elle dans ses sales entreprises, sont au plus intime avec elle et essaient ouvertement de casser la condamnation frappant cette clique traîtresse.
Ils rassemblent autour d’eux les révisionnistes de tout acabit et de partout pour combattre les marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire du monde entier.
Le grand débat qui se déroule depuis quelques années dans le mouvement communiste international est en fait un grand combat qui oppose la défense du marxisme-léninisme à sa trahison, le maintien des principes révolutionnaires des deux Déclarations à leur abandon.
Le Parti communiste chinois a résumé, dans ses « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international », faites le 14 juin 1963, les principes révolutionnaires des deux Déclarations et, sur une série de questions fondamentales concernant la révolution de notre époque, y a défendu les positions du marxisme-léninisme et réfuté le révisionnisme khrouchtchévien.
Dans leur lutte contre les révisionnistes khrouchtchéviens, les marxistes-léninistes ont enregistré des premiers résultats, mais d’importance. Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. n’aiment-ils pas s’étendre beaucoup sur leur « ligne vérifiée par la vie » ?
Ouvrez les yeux et regardez, les résultats de cette vérification par la vie sont fort clairs. Face à la lutte résolue des marxistes-léninistes et du peuple révolutionnaire de partout, y compris le grand peuple soviétique, le révisionnisme khrouchtchévien a échoué, et son fondateur a été chassé de la scène de l’histoire.
C’est là une grande victoire de la lutte pour la défense du marxisme-léninisme, une grande victoire du combat pour le maintien des principes révolutionnaires des deux Déclarations.
La nouvelle direction du P.C.U.S. a déclaré dans un article de la Pravda : « Le P.C.U.S. était, est et sera fidèle à la ligne générale du mouvement communiste international ». Voyons donc ce qu’étaient, ce que sont et ce que deviendront les nouveaux dirigeants du P.C.U.S.
Qu’étaient-ils dans le passé ? Des proches compagnons d’armes de Khrouchtchev. Ils étaient fidèles à la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien. Ils ont dû reléguer l’illustre Khrouchtchev, patriarche vénéré et un maître qui « développa le marxisme-léninisme « de manière créatrice », tout simplement parce qu’il avait trop mauvaise réputation, qu’il était trop borné, qu’il ne parvenait plus à se maintenir, parce qu’il était devenu un obstacle au révisionnisme khrouchtchévien.
Il ne restait qu’un moyen pour garder la domination de la clique révisionniste khrouchtchévienne en place, et c’était changer de monture.
Que sont-ils aujourd’hui ? Les vieux interprètes de la clique dirigeante révisionniste khrouchtchévienne.
Ils demeurent fidèles à la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien.
Ils jurent sans cesse que la ligne générale élaborée au cours des XXe et XXIIe Congrès du P.C.U.S., sous le patronage de Khrouchtchev, est « la ligne unique et immuable de toute la politique intérieure et étrangère ».
Ils donnent parfois l’impression d’être contre les Etats-Unis, mais l’ensemble de leur politique tend vers la domination du monde par la coopération soviéto-américaine.
Ils ont affirmé à d’innombrables reprises que « la politique soviétique visant à l’établissement d’une coopération totale avec les Etats-Unis restera inchangée ». Et tout en proclamant qu’ils bâtissent le « communisme » en Union soviétique, ils y accélèrent le rythme de la restauration du capitalisme.
Ils ont, dans le tintamarre de leur « unité d’action », convoqué la réunion scissionniste de mars à Moscou en vue d’intensifier leurs activités de division, et ils trament maintenant un vaste complot visant à un assaut général contre la Chine et à une scission générale au sein du mouvement communiste international et du camp socialiste.
Ils s’enfoncent de plus en plus dans la voie du révisionnisme khrouchtchévien.
Et que deviendront-ils ? Est-il possible qu’ils reviennent sur la voie du marxisme-léninisme et des principes révolutionnaires des deux Déclarations ?
Il faudra voir avant tout s’ils répudient la ligne générale révisionniste des XXe et XXIIe Congrès et du programme du P.C.U.S. Tant qu’ils ne l’auront pas complètement répudiée, tous les artifices et rafistolages auxquels ils pourront recourir ne feront que confirmer qu’ils pratiquent le révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev.
Et les marxistes-léninistes de partout, le grand peuple soviétique et le peuple révolutionnaire du monde entier ne pourront que continuer à les dénoncer et à les combattre jusqu’au bout.
Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. crient à tue-tête à l’« unité d’action ». Et ils vocifèrent surtout à son sujet dans la question du Vietnam. Mais c’est précisément dans cette question, qui est le centre de la lutte internationale actuelle, que leur position antirévolutionnaire apparaît sous sa forme la plus condensée.
Ils ne croient pas à l’issue victorieuse de la guerre populaire menée par le peuple vietnamien contre l’agression impérialiste américaine ; au contraire, ils craignent surtout que cette guerre ne les conduise à une « catastrophe » et ne fasse obstacle à leur coopération avec l’impérialisme américain.
Quels que soient les gestes qu’ils aient faits, toutes leurs activités visent, en fin de compte, à réaliser une unité d’action avec l’impérialisme américain, pour placer la question du Vietnam dans l’orbite de la coopération soviéto-américaine, pour aider l’impérialisme américain à manigancer des « négociations de paix » et étouffer la révolution du peuple vietnamien qui fait rage.
Entre les mains des révisionnistes khrouchtchéviens, le mot d’ordre d’« unité d’action » est devenu une arme perfide pour semer la discorde. Ils s’en servent, en coordination avec l’impérialisme américain, pour tenter, mais en vain, de saper l’amitié militante entre les peuples chinois et vietnamien, de torpiller l’unité du peuple vietnamien contre l’agression américaine.
Le peuple vietnamien mène victorieusement son combat contre l’impérialisme américain et pour le salut de la patrie. Et il est du devoir des marxistes-léninistes et du peuple révolutionnaire de le soutenir fermement dans son juste combat révolutionnaire et de dénoncer résolument le complot d’« unité d’action » des nouveaux dirigeants du P.C.U.S.
Ceux-ci prétendent que celui qui ne fait pas d’« unité d’action » avec eux « encourage les impérialistes à des aventures ». C’est inverser les rôles. N’est-ce pas le capitulationnisme, la politique d’apaisement de la clique dirigeante révisionniste du P.C.U.S., sa ligne de coopération soviéto-américaine pour la domination du monde qui aident l’arrogance agressive de l’impérialisme américain à se développer ? Il faut reconnaître que c’est la nouvelle direction du P.C.U.S. qui « encourage les impérialistes à des aventures », et personne d’autre.
Ils craignent par-dessus tout que les marxistes-léninistes n’établissent une ligne de démarcation entre eux et les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. Or, comme l’a dit Lénine, « la grande tâche qu’est l’unité et la consolidation de l’armée combattante du prolétariat révolutionnaire ne peut être menée à bien s’il n’est pas établi une nette ligne de démarcation et s’il n’est pas livré de lutte sans merci contre ceux qui répandent l’influence de la bourgeoisie au sein du prolétariat » [1].
En s’accrochant à leur révisionnisme et à leur scissionnisme, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. se sont installés sur une position diamétralement opposée à celle des marxistes-léninistes. Et, dans ces conditions, peut-on attendre des marxistes-léninistes qu’ils s’abstiennent d’établir une ligne de démarcation, tant sur le plan politique que de l’organisation, entre eux et les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ?
Si nous ne tracions pas une nette ligne de démarcation entre nous et les révisionnistes khrouchtchéviens, sur le plan politique et de l’organisation :
Cela ne reviendrait-il pas à nous joindre à eux dans la trahison du marxisme-léninisme et des principes révolutionnaires des deux Déclarations, et à devenir des révisionnistes nous aussi ?
Cela ne reviendrait-il pas à les rejoindre pour nous aligner sur l’impérialisme américain et nous faire les complices de celui-ci ?
Cela ne reviendrait-il pas à nous joindre à eux pour saper la révolution du peuple frère vietnamien, pour rendre service à la politique d’agression contre le Vietnam et d’extension de la guerre que l’impérialisme américain pratique ?
Cela ne reviendrait-il pas à les tenir pour le « Parti père », à leur servir de pion, sous leur bâton de commandement, à reconnaître leur position privilégiée de grande puissance et à devenir une de leurs annexes ?
Cela ne reviendrait-il pas à leur emboîter le pas dans la restauration du capitalisme à l’intérieur et à ramener les larges masses travailleuses sous l’exploitation et l’oppression ?
Cela ne reviendrait-il pas à leur emboîter le pas pour nous opposer à notre propre peuple et à tous les peuples du monde, et le châtiment de l’histoire étant inéluctable, à aller vers une fin misérable ?
Le Parti communiste chinois est un parti marxiste-léniniste sérieux et il ne peut que répondre catégoriquement qu’il n’agira d’aucune de ces façons, ni maintenant ni jamais.
Le Parti communiste chinois s’en est toujours tenu à l’unité du mouvement communiste international et du camp socialiste. La seule unité authentique est celle qui a le marxisme-léninisme, l’internationalisme prolétarien, les principes révolutionnaires des deux Déclarations pour base.
Ce que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. entendent par « unité » est de l’artifice. Leur trahison du marxisme-léninisme, de l’internationalisme prolétarien, des principes révolutionnaires des deux Déclarations ne peut mener qu’à la scission.
Nous voulons d’une unité qui soit authentique et sommes résolument contre toute unité factice. Et c’est précisément dans le but de réaliser l’unité authentique du prolétariat international que nous combattons le révisionnisme khrouchtchévien.
C’est avec tous les marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire de partout que, comme toujours, les communistes chinois maintiendront l’étendard du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, qu’ils respecteront les principes révolutionnaires des deux Déclarations et lutteront jusqu’au bout contre le révisionnisme khrouchtchévien.
Le monde est en marche. Et nous savons que dans leur combat contre l’impérialisme, la réaction et le révisionnisme moderne, pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme, les peuples du monde entier continueront à remporter d’éclatantes victoires.
[1] V.I. Lénine : « Résolution adoptée par le Second Groupe de Paris du P.O.S.D.R. concernant la situation dans le Parti », Œuvres, tome 17.
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