Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : Deux lignes différentes dans la question de la guerre et de la paix

Rédaction du Renmin Ribao et Rédaction du Hongqi, 19 novembre 1963

Le monde entier discute de la question de la guerre et de la paix.

Source de tous les maux, le système impérialiste a valu aux peuples des guerres sans nombre, dont les catastrophes que furent les deux conflits mondiaux. Les guerres impérialistes ont infligé de grandes souffrances aux peuples qui en ont, par ailleurs, tiré des leçons.

Après la Seconde Guerre mondiale, les peuples de partout ont exigé vigoureusement la sauvegarde de la paix mondiale. De plus en plus nombreux sont ceux qui comprennent qu’il est indispensable de combattre la politique impérialiste d’agression et de guerre si l’on veut sauvegarder la paix.

Les marxistes-léninistes du monde entier ont pour devoir de veiller précieusement sur l’amour de la paix qui habite les masses populaires et d’être aux premiers rangs de la lutte pour la défense de la paix mondiale. Ils ont pour devoir de combattre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme, de dénoncer ses mystifications et de mettre ses plans de guerre en échec. Ils ont pour devoir d’éduquer les masses, d’élever leur conscience politique et d’imprimer une juste orientation à la lutte pour la défense de la paix mondiale.

Contrairement aux marxistes-léninistes, les révisionnistes modernes se plient aux exigences de la politique de l‘impérialisme en aidant celui-ci à duper les masses populaires, en s’évertuant à détourner l’attention des peuples, en affaiblissant et minant la lutte contre l’impérialisme, en couvrant le plan impérialiste de préparation à une nouvelle guerre.

Dans la question de la guerre et de la paix, la ligne marxiste-léniniste est diamétralement à l’opposé de la ligne révisionniste.

La ligne marxiste-léniniste est la juste ligne pour assurer la paix mondiale. Elle est celle que tous les partis marxistes-léninistes, y compris le Parti communiste chinois, et tous les marxistes-léninistes ont toujours maintenue.

La ligne révisionniste est une ligne erronée qui aide à aggraver le danger d’une nouvelle guerre. Elle est celle que les dirigeants du P.C.U.S. ont graduellement développée depuis son XXe Congrès.

La lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S., ainsi que les nombreux propos tenus par les dirigeants de ce Parti, abondent en mensonges sur la question de la guerre et de la paix, mensonges créés pour diffamer les communistes chinois, mais qui ne permettent cependant pas de dissimuler la nature même des divergences en cause.

Analysons les principales divergences qui, dans la question de la guerre et de la paix, opposent la ligne du marxisme-léninisme à la ligne du révisionnisme moderne.

LES LEÇONS DE L’HISTOIRE

Depuis que le capitalisme s’est mué en impérialisme, la question de la guerre et de la paix a toujours eu une importance majeure dans la lutte entre marxisme-léninisme et révisionnisme.

L’impérialisme est la source des guerres modernes. Il applique indifféremment une politique de « paix » et une politique de guerre. Il use couramment de la paix pour mentir, en vue de couvrir ses crimes d’agression et ses préparatifs pour une nouvelle guerre.

Lénine et Staline en ont inlassablement appelé à tous les peuples pour qu’ils combattent la supercherie de paix de l’impérialisme.

Lénine a déclaré que les gouvernements impérialistes « en parole ne font tous que parler de paix, de justice, mais… en fait mènent des guerres de conquête et de rapine » [1].

Staline a affirmé qu’en prônant le pacifisme, les impérialistes n’« ont qu’un seul but : duper les masses par des phrases sonores au sujet de la paix en vue de préparer une nouvelle guerre » [2].

Il ajoutait que « beaucoup de gens croient que le pacifisme de l’impérialisme est un instrument de paix. Cela est absolument faux. Le pacifisme de l’impérialisme est un instrument pour préparer la guerre, un instrument pour couvrir cette préparation par une phraséologie hypocritement pacifiste. Sans ce pacifisme et son instrument, la Société des Nations, la préparation à la guerre dans les conditions présentes serait impossible » [3].

A l’inverse de Lénine et de Staline, les révisionnistes de la IIe Internationale, ces renégats de la classe ouvrière, aidèrent l’impérialisme à tromper les masses et furent donc de complicité dans le déclenchement des deux guerres mondiales.

Avant la Première Guerre mondiale, les révisionnistes, qui avaient Bernstein et Kautsky pour représentants, s’efforcèrent de paralyser la combativité révolutionnaire des peuples et de couvrir les plans impérialistes de préparation à la guerre mondiale par de la cauteleuse phraséologie pacifiste.

Dès avant le déchaînement de la Première Guerre mondiale et aussitôt après, les vieux révisionnistes se débarrassèrent les uns après les autres de leur masque de « paix », se rangèrent du côté du gouvernement impérialiste de leur pays, donnèrent leur appui à cette guerre que les impérialistes menaient pour procéder à un nouveau partage du monde, votèrent les crédits militaires au parlement et, en bons hypocrites qu’ils étaient, se gargarisèrent avec la « défense de la patrie », incitant ainsi la classe ouvrière de leur pays à entrer dans la guerre pour massacrer leurs frères de classe d’autres pays.

Lorsque les impérialistes voulurent réaliser une trêve aux conditions qui leur convenaient, les révisionnistes, représentés par Kautsky, essayèrent de duper le peuple et de combattre la révolution par de doucereuses paroles, du genre de : « Rien ne me rend plus heureux que la paix conciliante fondée sur le principe : ‘Vivre et laisser vivre’ » [4].

Après la Première Guerre mondiale, le renégat Kautsky et ses successeurs se firent plus cyniquement encore les hérauts de la mensongère paix impérialiste.

Les révisionnistes de la IIe Internationale ont répandu des tas de mensonges sur la question de la guerre et de la paix.

1. Ils enjolivaient l’impérialisme et cherchaient à détourner les peuples des objectifs de leur lutte. Kautsky disait que « la menace de l’impérialisme à la paix mondiale est encore insignifiante. Une menace plus grave vient des visées nationales de l’Orient et des diverses dictatures » [5]. C’était vouloir faire croire que la source de la guerre n’était pas l’impérialisme, mais les nations opprimées d’Orient et le pays des Soviets, grand rempart de la paix.

2. Ils aidaient l’impérialisme à celer le danger d’une nouvelle guerre et à paralyser la volonté de combat des masses. Kautsky disant en 1928 que « si, aujourd’hui, vous parlez toujours du danger d’une guerre impérialiste, vous vous fondez sur une formule traditionnelle et non sur l’observation de notre époque » [6]. Ces vieux révisionnistes disaient de ceux qui estimaient la guerre impérialiste inévitable qu’ils sont obsédés par une conception fataliste de l’histoire » [7].

3. Ils intimidaient les masses en alléguant que la guerre détruirait l’humanité. Kautsky disait que « la prochaine guerre apportera non seulement privation et misère, mais mettra définitivement un terme à la civilisation et ne laissera, tout au moins en Europe, que des ruines fumantes et des cadavres en décomposition » [8]. Ces vieux révisionnistes ajoutaient : « La dernière guerre a amené le monde au bord de l’abîme, la prochaine le détruirait complètement. La préparation d’une nouvelle guerre pourrait, à elle seule, perdre le monde » [9].

4. Ils ne faisaient pas de distinction entre guerres justes et guerres injustes et n’admettaient pas qu’on fasse la révolution. Kautsky disait en 1914 : « Dans les conditions actuelles, il n’est pas une seule guerre qui ne soit un malheur pour les nations en général et pour le prolétariat en particulier. Ce que nous discutons c’est par quel moyen nous pouvons prévenir une guerre qui menace, et non pas quelles guerres sont utiles et lesquelles sont nuisibles » [10]. Il disait aussi : « L’aspiration à une paix perpétuelle ne cesse d’aiguillonner la majorité des pays civilisés. Elle relègue momentanément au second plan le problème primordial de notre époque » [11].

5. Ils propageaient la théorie des armes décidant de tout et étaient contre la lutte armée révolutionnaire. Kautsky disait : « Une des raisons pour lesquelles les luttes révolutionnaires à venir seront vraisemblablement moins livrées à l’aide de moyens militaires, ainsi que cela a été souvent souligné, gît dans l’immense supériorité en armes des troupes des États modernes sur les armes à la disposition des ‘civils’, qui rend généralement sans espoir, dès le début, tout soulèvement de ces derniers » [12].

6. Ils propageaient l’absurdité selon laquelle la paix dans le monde et l’égalité entre les nations pourraient être assurées par le désarmement. Bernstein disait : « Paix sur terre aux hommes de bonne volonté » Nous ne pouvons nous arrêter ni nous reposer, nous devons veiller à ce que la société se développe sans heurts vers le bonheur dans l’intérêt de tous, vers l’égalité en droits entre nations par un accord international et le désarmement » [13].

7. Ils propageaient l’idée saugrenue que l’argent économisé grâce au désarmement pourrait être affecté à l’aide aux pays retardataires. Kautsky disait : « Moins l’Europe occidentale a de charges militaires, plus grands seront les moyens disponibles pour construire des chemins de fer en Chine, en Perse, en Turquie, en Amérique du Sud, etc., et leur construction, en comparaison de celle des « dreadnoughts », est un moyen beaucoup plus efficace pour promouvoir le développement industriel » [14].

8. Ils se faisaient des brain-trusts de l’impérialisme en matière de « stratégie de paix ». Kautsky disait : « Les nations de l’Europe civilisée (et également les Américains) sont plus à même de maintenir la paix dans le Proche-Orient et en Extrême-Orient à l’aide de leurs moyens économiques et intellectuels que par des bâtiments de guerre et des avions » [15].

9. Ils vantaient tapageusement la Société des Nations, que contrôlait l’impérialisme. Kautsky disait : « L’existence même de la Société des Nations est un grand succès de la cause de la paix. Elle est, par elle-même, un instrument pour la défense de la paix qu’aucun organisme ne peut assurer » [16].

10. Ils propageaient l’illusion qu’il fallait s’appuyer sur l’impérialisme américain pour maintenir la paix dans le monde. Kautsky disait : « Aujourd’hui, les États-Unis sont le plus puissant pays au monde et, une fois qu’ils se trouveront au sein de la Société des Nations ou qu’ils œuvreront avec elle pour empêcher la guerre, ils la rendront irrésistible » [17].

Lénine a impitoyablement dévoilé le vrai visage de Kautsky et consorts. Il a fait remarquer que le pacifisme des révisionnistes de la IIe Internationale n’était « que consolation des peuples … que moyen d’aider les gouvernements à s’assurer la docilité des masses pour la continuation de la boucherie impérialiste ! » [18].

Staline disait : « Et le plus important dans tout ceci, c’est que la social-démocratie est le principal propagateur du pacifisme de l’impérialisme au sein de la classe ouvrière, c’est-à-dire que dans la préparation de nouvelles guerres et interventions, elle est le principal pilier du capitalisme au sein de la classe ouvrière » [19].

Si l’on parcourt les déclarations du camarade Khrouchtchev sur la question de la guerre et de la paix et si on les compare aux propos tenus par Bernstein, Kautsky et leurs semblables, on s’aperçoit qu’elles n’offrent rien de nouveau, que ces vues sont une nouvelle mouture du révisionnisme de la IIe Internationale.

Dans la question de la guerre et de la paix, qui touche au sort de l’humanité, Khrouchtchev marche sur les traces de Bernstein et de Kautsky. L’expérience atteste que c’est une voie excessivement dangereuse pour la paix mondiale.

Les marxistes-léninistes et tous les peuples pacifiques du monde doivent rejeter et combattre la ligne erronée de Khrouchtchev, afin de défendre efficacement la paix et de prévenir une nouvelle guerre mondiale.

LA PLUS MONSTRUEUSE DES MYSTIFICATIONS

Il n’y a pas de mensonge plus monstrueux que celui présentant l’ennemi principal de la paix mondiale comme un ange de paix.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les impérialistes américains ont chaussé les bottes des fascistes allemands, italiens et japonais, et se sont efforcés d’instaurer dans le monde un empire d’une ampleur jusque-là inconnue. Leur « stratégie mondiale » a pour objet l’agression et le contrôle des zones intermédiaires situées entre les États-Unis et le camp socialiste, l’étouffement des révolutions des nations et des peuples opprimés, et, par suite, la destruction des pays socialistes et la domination sur le monde entier.

Pour réaliser leur rêve d’hégémonie mondiale, ils n’ont cessé, durant les dix-huit années qui se sont écoulées depuis la Seconde Guerre mondiale, de mener des guerres d’agression, de passer à l’intervention armée contre-révolutionnaire dans toutes les parties du monde et de préparer activement une nouvelle guerre mondiale.

Il est indiscutable que l’impérialisme demeure la source des guerres modernes, et que l’impérialisme américain est la principale force d’agression et de guerre de notre époque. Les Déclarations de 1957 et de 1960 l’affirment clairement.

Les dirigeants du P.C.U.S. estiment cependant que les principaux représentants de l’impérialisme américain sont attachés à la paix. Ils prétendent que sont apparus des hommes « sensés » capable d’envisager lucidement la situation. Et Eisenhower et Kennedy sont les représentants de ces hommes « sensés ».

Khrouchtchev a fait l’éloge d’Eisenhower, il l’a dit quelqu’un qui « jouit de la confiance absolue de son peuple », « aspire sincèrement à la paix » et « se soucie autant que nous d’assurer la paix ».

Maintenant, il loue Kennedy, disant qu’il serait plus qualifié encore qu’Eisenhower pour endosser la responsabilité du maintien de la paix dans le monde, qu’il « se soucie du maintien de la paix » [20] et qu’on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’il « crée les conditions sûres pour une vie pacifique et un travail créateur sur le globe » [21].

Khrouchtchev se dépense autant que les révisionnistes de la IIe Internationale pour propager le mensonge et enjoliver l’impérialisme.

A ceux qui ne croient pas à ces mensonges, la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. demande : « Est-ce qu’ils pensent réellement que les gouvernements bourgeois n’ont pas un grain de bon sens dans toutes leurs actions ? »

Il est évident que les auteurs de la lettre veulent ignorer jusqu’aux données les plus élémentaires du marxisme-léninisme. Dans une société de classes, il n’existe pas de bon sens situé au-dessus des classes. Le prolétariat a son bon sens à lui et la bourgeoisie a le sien. Et par bon sens, on entend la capacité d’élaborer une politique en fonction des intérêts fondamentaux de sa classe et d’agir en fonction de la position fondamentale de sa classe. Le bon sens de Kennedy et consorts consiste à agir en fonction des intérêts fondamentaux de la bourgeoisie monopoliste des États-Unis et est du bon sens impérialiste.

Alors que le rapport international des forces de classe devient de plus en plus défavorable pour l’impérialisme, que la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain connaît constamment l’échec, les impérialistes américains se voient obligés de se camoufler de plus en plus souvent sous le manteau de la paix.

Il est vrai que Kennedy est assez habile dans l’utilisation de phrases au sujet de la « paix » et le recours aux tactiques de « paix ». Mais, de même que sa politique de guerre, sa politique de paix mensongère est au service de la « stratégie mondiale » de l’impérialisme américain.

La « stratégie de paix » de Kennedy tend à intégrer le globe dans « la communauté du monde libre » qui a pour fondement « les lois et la justice » de l’impérialisme américain.

La « stratégie de paix » de Kennedy se ramène essentiellement à ceci :

Promouvoir le néo-colonialisme américain en Asie, en Afrique et en Amérique latine en usant de subterfuges « pacifiques ».

S’infiltrer dans d’autres pays impérialistes et capitalistes et les contrôler en usant de subterfuges « pacifiques ».

Pousser les pays socialistes, en usant de subterfuges « pacifiques » pour qu’ils prennent la voie de l’« évolution pacifique » à l’instar de la Yougoslavie.

Affaiblir et miner, en usant de subterfuges « pacifiques » le combat des peuples du monde entier contre l’impérialisme.

Dans un discours récent prononcé à l’Assemblée générale des Nations Unies, Kennedy a posé insolemment les conditions pour la paix entre les États-Unis et l’Union soviétique :

a) La République démocratique allemande doit être incorporée à l’Allemagne occidentale ;

b) Cuba socialiste ne doit pas exister ;

c) Les pays socialistes d’Europe orientale doivent pouvoir faire « le libre choix », c’est-à-dire que le capitalisme doit y être restauré ;

d) Les pays socialistes ne doivent pas soutenir les luttes révolutionnaires des nations et des peuples opprimés.

Le recours aux « moyens pacifiques », lorsque cela est possible, est aussi une tactique habituelle des impérialistes et des colonialistes pour parvenir à leur but.

Les classes réactionnaires recourent invariablement à deux tactiques pour maintenir leur domination et appliquer leur politique expansionniste. La première est la duperie par l’onction, l’autre la répression sanglante. La politique de paix mensongère et la politique de guerre de l’impérialisme ont toujours été au service l’une de l’autre, et elles se complètent. Le bons sens dont Kennedy fait preuve en tant que représentant de la bourgeoisie monopoliste américaine ne peut que s’exprimer par une utilisation plus sournoise de ces deux tactiques.

La violence a toujours été la principale tactique des classes dominantes réactionnaires. La duperie par l’onction n’en a jamais été qu’un auxiliaire. Les impérialistes délimitent leurs sphères d’influence à partir de leurs positions de force. Kennedy a été parfaitement clair à ce sujet. Il a déclaré qu’« en fin de compte, le seul moyen de défendre la paix est d’être prêt à se battre pour notre pays à la dernière extrémité, et de le vouloir vraiment » [22].

Et depuis qu’il est au pouvoir, il applique une stratégie dite de « riposte en souplesse », il a demandé la création accélérée de « forces militaires multiformes » et le renforcement de la « puissance globale », pour que les États-Unis puissent, à leur guise, livrer toutes les guerres, qu’elles soient totales ou limitées, nucléaires ou conventionnelles, grandes ou petites. Ce plan insensé de Kennedy a porté l’accroissement des armements et les préparatifs de guerre des États-Unis à un point sans précédent. Voyons quelques données officielles fournies par les États-Unis :

1. Les dépenses militaires du gouvernement américain qui étaient de 46,7 milliards de dollars pour l’année fiscale 1960 passeront, selon les prévisions, à 60 milliards pour l’année fiscale 1964, chiffre le plus élevé du temps de paix et chiffre supérieur à celui du temps de la guerre de Corée.

2. Kennedy a déclaré récemment que depuis deux ans le nombre des armes nucléaires détenues par les « troupes d’alerte stratégiques », des États-Unis a augmenté de 100 pour cent, celui des divisions terrestres prêtes au combat de 45 pour cent, que l’acquisition d’appareils pour le pont aérien a augmenté de 175 pour cent et les effectifs des « unités spéciales de guérillas », et des « unités anti-rébellion » de près de cinq fois [23].

3. Le Joint Strategic Target Planning Staff des États-Unis a élaboré un plan de guerre nucléaire dirigé contre l’Union soviétique et les autres pays socialistes. Au début de l’année, le secrétaire américain à la Défense McNamara déclara que « nous nous sommes assurés, pour la période envisagée, la capacité de détruire virtuellement tous les objectifs militaires « mous » et « semi-durs »

[bases au sol et bases demi-souterraines]

en Union soviétique ainsi qu’un grand nombre de ses bases de missiles extrêmement solides, avec une capacité additionnelle sous la forme d’une force bien protégée pouvant être utilisée ou tenue en réserve contre les régions urbaines et industrielles » [24].

Les États-Unis ont renforcé leur réseau de bases de missiles nucléaires dirigées contre le camp socialiste, et considérablement renforcé leur dispositif, à l’étranger, de sous-marins atomiques porteurs de missiles.

En même temps, les forces armées de l’O.T.A.N., sous commandement des Etats-Unis, ont poussé vers l’Est, cette année, et sont près des frontières de la République démocratique allemande et de la Tchécoslovaquie.

4. L’Administration Kennedy a renforcé son dispositif militaire en Asie, en Amérique latine, en Afrique et, en outre, elle a considérablement accru les effectifs des « forces spéciales » des armées de terre, de l’air et de mer, en vue de pouvoir faire face au mouvement révolutionnaire populaire de ces régions. Les États-Unis ont transformé le Sud-Vietnam en un terrain d’essai de leur « guerre spéciale », et leurs troupes y sont passées à plus de 16.000 hommes.

5. L’Administration Kennedy a renforcé les organismes opérationnels. Elle a établi un « Strike Command », qui assure la direction unifiée d’une force aérienne et terrestre combinée maintenue à un haut degré de préparation au combat, afin de pouvoir au moment voulu l’envoyer dans n’importe quelle partie du monde pour y déclencher la guerre.

Elle a instauré ces centres terrestres et souterrains de commandement national militaire et, en même temps, mis sur pied l’Emergency Airborne Command Post ainsi que l’Emergency Command Post at Sea, ces deux organismes se trouvant logés respectivement à bord d’avions et de bâtiments de guerre.

Ces faits prouvent que les impérialistes américains sont les militaristes les plus forcenés des temps modernes, les fomentateurs d’une nouvelle guerre mondiale, les pires ennemis de la paix mondiale.

Il en ressort que les impérialistes américains ne sont pas devenus de mignons angelots quoique Khrouchtchev leur ait lu la Bible et ait entonné un psaume. Ils ne sont pas devenus de miséricordieux bouddhas quoique Khrouchtchev leur ait donné des coups d’encensoir et les ait adorés.

Quelque effort que fasse Khrouchtchev pour aider les impérialistes américains, ceux-ci ne lui en témoignent aucune reconnaissance. Ils continueront à se dépouiller de leur manteau de paix par leurs nouvelles et nombreuses activités d’agression et de guerre et, ce faisant, ils continueront à infliger des soufflets à Khrouchtchev et consommeront la faillite de ses théories absurdes qui enjolivent l’impérialisme américain. C’est vraiment triste pour celui qui s’est fait volontairement le défenseur de l’impérialisme américain.

SUR LA POSSIBILITÉ DE CONJURER
UNE NOUVELLE GUERRE MONDIALE

Il est établi que les impérialistes, États-Unis en tête, préparent activement une nouvelle guerre mondiale et que le danger de guerre existe. Nous devons poser clairement ce fait devant les masses populaires.

Mais une nouvelle guerre mondiale peut-elle être conjurée ?

Le point de vue des communistes chinois a toujours été des plus limpides.

Le camarade Mao Tsé-toung a formulé après la fin de la Seconde Guerre mondiale sa thèse sur la possibilité de conjurer une nouvelle guerre mondiale, par l’analyse scientifique de la situation internationale.

Dès 1946, lors d’un entretien, devenu célèbre, avec la journaliste américaine Anna Louise Strong, le camarade Mao Tsé-toung disait : « les réactionnaires américains font aujourd’hui, peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un tel tapage à propos d’une guerre américano-soviétique – au point d’empoisonner l’atmosphère internationale – que nous sommes obligés d’examiner de plus près leurs véritables intentions.

Il apparaît alors que, sous le couvert de slogans antisoviétiques, ils se livrent à des attaques frénétiques contre les ouvriers et les milieux démocratiques de leur pays et transforment en dépendance américaines tous les pays visés par l’expansion des États-Unis.

A mon avis, le peuple américain et les peuples de tous les pays menacés par l’agression américaine doivent s’unir et lutter contre les attaques des réactionnaires américains et de leurs laquais dans ces pays. Seule la victoire remportée dans cette lutte permettra d’éviter une troisième guerre mondiale ; sinon, celle-ci est inévitable » [25].

Ces paroles du camarade Mao Tsé-toung visaient les appréciations pessimistes formulées à l’époque à propos de la situation internationale. L’impérialisme, dirigé par les États-Unis, et toute la réaction intensifiaient de jour en jour leurs activités antisoviétiques, anticommunistes et antipopulaires et proclamaient qu’une « guerre entre les États-Unis et l’Union soviétique était inévitable », qu’« une troisième guerre mondiale devait inévitablement éclater ».

La réaction tchiangkaïchiste menait également une propagande tapageuse à ce sujet dans le but d’intimider le peuple chinois. Certains camarades s’effrayèrent de ce chantage et, face aux attaques armées de la clique réactionnaire de Tchiang Kaï-chek, épaulée par l’impérialisme américain, ils se montrèrent faibles, n’osant pas opposer résolument la guerre révolutionnaire à la guerre contre-révolutionnaire.

Tout autre était l’attitude du camarade Mao Tsé-toung. Celui-ci fit ressortir que si la lutte était menée résolument et efficacement contre les forces réactionnaires mondiales, une nouvelle guerre mondiale pouvait être conjurée.

La thèse scientifique du camarade Mao Tsé-toung fut confirmée par la grande victoire de la révolution chinoise.

La révolution chinoise triomphante provoqua un immense changement dans le rapport international des forces de classes. Le camarade Mao Tsé-toung fit remarquer en juin 1950 :

« La menace de guerre du camp impérialiste demeure. La possibilité d’une troisième guerre mondiale demeure. Mais les forces qui luttent pour mettre fin au danger de guerre, pour éviter l’éclatement d’une troisième guerre mondiale se développent rapidement, et le niveau de conscience de la grande majorité du peuple est en train de s’élever.

Une nouvelle guerre mondiale peut être conjurée si tous les partis communistes du monde parviennent à maintenir l’unité de toutes les forces de paix et de démocratie pouvant être unies et œuvrent pour qu’elles connaissent un plus grand développement » [26].

En novembre 1957, à la conférence des partis frères, le camarade Mao Tsé-toung fit une analyse détaillée des changements intervenus dans les relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et montra que la situation internationale était parvenue à un nouveau tournant. Il décrivit cette situation de façon vivante par l’expression « le vent d’Est l’emporte sur le vent d’Ouest », empruntée à un roman classique chinois.

Il dit : « A mon avis, la caractéristique de la situation actuelle est que le vent d’Est l’emporte sur le vent d’Ouest. Ce qui signifie que les forces socialistes ont acquis une supériorité écrasante sur les forces impérialistes » [27].

Le camarade Mao Tsé-toung a tiré cette conclusion d’une analyse du rapport international des classes. Il plaça sans équivoque possible, du côté du « vent d’Est », le camp socialiste, la classe ouvrière mondiale, les partis communistes, les peuples et nations opprimés, les peuples et les pays pacifiques, et réserva « le vent d’Ouest » aux forces de guerre de l’impérialisme et des réactionnaires.

Le sens politique de cette métaphore est on ne peut plus clair et précis. Les dirigeants du P.C.U.S. et leurs disciples ont fait l’impossible pour la déformer et la présenter comme une conception géographique, raciale ou météorologique, et ils ont ainsi témoigné leur volonté de se faufiler dans les rangs de l’« Ouest » pour s’attirer les bonnes grâces de l’impérialisme et attiser le chauvinisme en Europe et en Amérique du Nord.

En déclarant que « le vent d’Est l’emporte sur le vent d’Ouest », le camarade Mao Tsé-toung visait essentiellement à démontrer que la possibilité de conjurer une nouvelle guerre mondiale avait grandi, de même que la possibilité pour les pays socialistes d’assurer à leur édification une ambiance de paix.

Ces formulations du camarade Mao Tsé-toung représentent les vues que le Parti communiste chinois a toujours fermement maintenues.

Il en ressort que l’allégation suivant laquelle le P.C.C. « ne croit pas en la possibilité d’éviter une nouvelle guerre mondiale » [28] est un mensonge inventé à dessein par la direction du PC.U.S.

Il en ressort également que la thèse concernant la possibilité de conjurer une troisième guerre mondiale a été avancée il y a bien longtemps par les marxistes-léninistes, qu’elle n’a pas été formulée tout d’abord au XXe Congrès du P.C.U.S. et qu’elle n’est pas une « création » de Khrouchtchev.

Mais Khrouchtchev n’aurait-il vraiment rien créé ? Si, il a créé. Malheureusement, ces « créations » n’ont absolument rien de marxiste-léniniste, elles sont révisionnistes.

Primo, Khrouchtchev a affirmé intentionnellement que la possibilité de conjurer une nouvelle guerre mondiale est la seule possibilité existante, et qu’il n’y a pas de danger de voir éclater une nouvelle guerre mondiale.

Les marxistes-léninistes estiment que tout en indiquant la possibilité de prévenir une nouvelle guerre mondiale, il convient de faire remarquer que le danger du déclenchement d’une guerre mondiale par l’impérialisme existe toujours. C’est seulement en faisant ressortir ces deux possibilités, en adoptant une politique correcte et en se préparant à ces deux éventualités que l’on peut mobiliser effectivement les masses populaires pour qu’elles luttent pour la défense de la paix mondiale.

Et c’est seulement ainsi que les pays socialistes et leurs peuples, les pays et les peuples pacifiques du monde entier ne se trouveront pas dans un état de totale impréparation et pris au dépourvu au cas où l’impérialisme imposerait une guerre mondiale aux peuples.

Or, Khrouchtchev et les autres s’opposent à ce que l’on dénonce le danger que représente l’impérialisme fomentant une nouvelle guerre. Selon eux, l’impérialisme en serait arrivé à aimer la paix. C’est là aider l’impérialisme à endormir les masses, à émousser leur volonté de combat pour qu’elles abandonnent leur vigilance vis-à-vis du danger d’une nouvelle guerre fomentée par l’impérialisme.

Secundo, Khrouchtchev a affirmé intentionnellement que la possibilité d’empêcher une nouvelle guerre mondiale signifie la possibilité d’empêcher toutes les guerres et que la théorie léniniste sur l’inévitabilité des guerres tant qu’existe l’impérialisme est périmée.

La possibilité d’empêcher une nouvelle guerre mondiale est une chose, celle d’empêcher toutes les guerres, y compris les guerres révolutionnaires est autre chose. Et il est tout à fait faux de confondre les deux.

Il existe un terrain propice pour la guerre tant sur subsiste l’impérialisme et le système d’exploitation de l’homme par l’homme. C’est une loi objective découverte par Lénine après de longues études scientifiques.

Traitant de la possibilité d’éviter une nouvelle guerre mondiale, Staline disait en 1952 : « Pour supprimer les guerres inévitables, il faut détruire l’impérialisme » [29].

Lénine et Staline ont raison, tandis que Khrouchtchev est dans l’erreur.

L’histoire nous enseigne que si l’impérialisme n’a déclenché la guerre mondiale qu’à deux reprises, par contre, les autres guerres qu’il a déclenchées sont en nombre incalculable. Après la Seconde Guerre mondiale, la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme, qui a les États-Unis pour chef de file, n’a cessé de provoquer des guerres locales et des conflits armés de toutes sortes dans les différentes régions du monde, et particulièrement en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

Les faits montrent clairement que la guerre de libération nationale est inévitable au cas où l’impérialisme, surtout l’impérialisme américain, envoie ses troupes ou utilise ses laquais pour réprimer dans le sang les nations et les pays opprimés en lutte pour conquérir ou maintenir leur indépendance.

Lénine disait : « Nier toute possibilité de guerre nationale à l’époque de l’impérialisme est théoriquement faux : historiquement, c’est une erreur manifeste ; pratiquement, c’est du chauvinisme européen » [30].

Les faits montrent avant tout autant de clarté qu’au cas où la réaction bourgeoise use de la force pour réprimer le peuple de son propre pays, la guerre civile révolutionnaire est tout aussi inévitable.

Lénine disait : « Les guerres civiles sont aussi des guerres. Quiconque reconnaît la lutte des classes ne peut pas ne pas admettre les guerres civiles qui, dans toute société divisée en classes, sont la prolongation, l’extension, l’aggravation naturelles, et dans certaines conditions, inévitables, de la lutte des classes. Toutes les grandes révolutions le confirment. Ne pas admettre les guerres civiles ou les oublier, ce serait tomber dans un opportunisme extrême et renier la révolution socialiste » [31].

De toutes les grandes révolutions que les pays ont connues au cours de l’histoire, il n’y en a pour ainsi dire pas une qui ne soit passée par la guerre révolutionnaire. La Guerre de l’Indépendance américaine et la Guerre de Sécession nous en fournissent un exemple. La Révolution française nous en donne un autre. La Révolution russe et la Révolution chinoise sont aussi des exemples. Les révolutions vietnamienne, cubaine, algérienne, etc., sont autant d’exemples que tout le monde connaît.

En 1871, faisant le bilan de la Commune de Paris dans un discours prononcé à l’occasion du VIIe anniversaire de la Ière Internationale, Marx formula les conditions nécessaires pour en finir avec la domination de classe et l’oppression de classe. Il déclara : « Pour que cette transformation devienne possible, il faut d’abord instaurer la dictature du prolétariat, dont les forces armées prolétariennes constituent la condition primordiale. La classe ouvrière doit conquérir son droit à l’émancipation sur le champ de bataille » [32].

Le camarade Mao Tsé-toung, parlant en 1938 de l’expérience des révolutions russe et chinoise, a formulé, selon les principes du marxisme-léninisme, la thèse célèbre : « le pouvoir est au bout du fusil ». Cette thèse est, elle aussi, devenue l’objet des attaques des dirigeants du P.C.U.S. Ils affirment qu’elle est la preuve du « bellicisme » de la Chine.

Chers amis, le camarade Mao Tsé-toung a réfuté, il y a vingt-cinq ans déjà, les calomnies du genre des vôtres. Il a dit : « Du point de vue de la doctrine marxiste sur l’État, l’armée est la partie constitutive principale du pouvoir d’État.

Celui qui veut s’emparer du pouvoir d’État et le conserver doit posséder une forte armée. Certains ironisent sur notre compte en nous traitant de partisans de ‘l’omnipotence de la guerre’. Eh bien, oui ! Nous sommes pour l’omnipotence de la guerre révolutionnaire. Ce n’est pas mal faire, c’est bien faire, c’est être marxiste » [33].

En quoi ces paroles du camarade Mao Tsé-toung seraient-elles erronées ? Seuls ceux qui contestent toute l’expérience historique de plusieurs siècles de révolutions bourgeoises et prolétariennes contestent la thèse formulée par le camarade Mao Tsé-toung.

C’est avec des fusils que le peuple chinois a créé le pouvoir socialiste. Tout le monde, à l’exception des impérialistes et de leurs laquais, comprend aisément que ce fut là une bonne chose, que c’est un important facteur contribuant à défendre la paix mondiale et à empêcher la troisième guerre mondiale.

Les marxistes-léninistes ne dissimulent jamais leurs vues. Nous soutenons de tout cœur les guerres révolutionnaires des peuples. Comme le disait Lénine, ces guerres révolutionnaires sont « de toutes les guerres de l’histoire les seules qui soient raisonnables, légitimes, justes et réellement grandes » [34]. Nous accuser de bellicisme pour cette raison-là, c’est prouver uniquement que nous sommes vraiment avec les nations et les peuples opprimés, que nous sommes d’authentiques marxistes-léninistes.

Les impérialistes et les révisionnistes n’ont cessé d’invectiver les bolchéviks, en les accusant de « bellicistes », ils n’ont cessé d’injurier les dirigeants révolutionnaires comme Lénine et Staline en les traitant également de « bellicistes ». Que les mêmes invectives nous soient adressées aujourd’hui par les impérialistes et les révisionnistes montre précisément que nous portons haut le drapeau révolutionnaire du marxisme-léninisme.

Khrouchtchev et les autres proclament bruyamment qu’il est possible d’éviter toutes les guerres et de réaliser un « monde sans armes, sans armées et sans guerres » alors que le système impérialiste existe encore. Cette rengaine s’identifie à la théorie de « l’ultra-impérialisme » de Kautsky qui a fait faillite il y a bien longtemps. Leur but n’est que trop clair ; ils veulent faire accroire aux peuples que sous le système impérialiste, il est possible de réaliser une paix perpétuelle, et par là, ils entendent supprimer la révolution, supprimer la guerre de libération nationale et la guerre civile révolutionnaire contre l’impérialisme et ses valets, aidant en fait l’impérialisme à préparer une nouvelle guerre.

LE CULTE DE L’ARME NUCLÉAIRE ET LE CHANTAGE NUCLÉAIRE – FONDEMENT THÉORIQUE ET ORIENTATION POLITIQUE DU RÉVISIONNISME MODERNE

Le fondement même de la théorie des dirigeants du P.C.U.S. dans la question de la guerre et de la paix, c’est que tout aurait changé avec l’apparition de l’arme nucléaire, que les lois de la lutte de classe auraient changé.

Dans sa lettre ouverte, le Comité central du P.C.U.S. dit que « les armes nucléaires et les fusées, mises au point au milieu de notre siècle, ont changé l’idée que l’on se faisait de la guerre ». En quoi a-t-elle été changée ?

Selon la direction du P.C.U.S., avec l’apparition de l’arme nucléaire, il n’y a plus de distinction entre guerres justes et guerres injustes. « La bombe atomique, dit-elle, n’observe aucun principe de classe », « la bombe atomique ne se pose pas la question de savoir où est l’impérialiste et où est le travailleur, elle frappe des superficies entières ; pour un monopoleur on anéantirait donc des millions d’ouvriers » [35].

La direction du P.C.U.S. soutient qu’avec l’apparition de l’arme nucléaire, les nations et les peuples opprimés doivent renoncer à la révolution, renoncer aux guerres justes que sont la guerre révolutionnaire populaire et la guerre de libération nationale. Sinon, l’humanité se verrait anéantie.

Elle affirme qu’« une petite ‘guerre locale’ quelconque risque d’être l’étincelle qui allumerait la guerre mondiale » ; qu’« aujourd’hui, n’importe quelle guerre, même quand elle débute par une guerre ordinaire, non nucléaire, pourrait se transformer en une guerre destructrice nucléaire et de fusées » [36] et qu’ainsi « nous détruirons notre Arche de Noé – la terre ».

La direction du P.C.U.S. estime que devant le chantage nucléaire et la menace de guerre de l’impérialisme, il ne reste aux pays socialistes qu’à s’incliner, toute résistance étant inadmissible.

Khrouchtchev a dit : « Il ne fait aucun doute que si des maniaques impérialistes déclenchaient la guerre thermonucléaire mondiale, le système capitaliste qui engendre les guerres périrait inévitablement. Mais les pays socialistes, la cause de la lutte pour le socialisme dans le monde entier gagneraient-ils à une catastrophe thermonucléaire mondiale ?

Seuls les gens qui veulent sciemment ignorer les faits peuvent le croire. Quant aux marxistes-léninistes, ils ne peuvent songer à ériger une civilisation communiste sur les ruines des centres de la culture mondiale, sur un sol dévasté et contaminé par les retombées radio-actives. Sans mentionner que pour beaucoup de peuples la question du socialisme ne se poserait même plus, car ils seraient physiquement supprimés de la face de notre planète » [37].

En un mot, pour la direction du P.C.U.S., depuis l’apparition de l’arme nucléaire, les contradictions entre le camp socialiste et le camp impérialiste, entre le prolétariat et la bourgeoisie des pays capitalistes, entre les nations opprimées et l’impérialisme ont toutes disparu. Toutes les contradictions de classe dans le monde auraient cessé d’être.

Et la direction du P.C.U.S. considère les contradictions du monde contemporain comme n’en faisant plus qu’une, une contradiction de leur cru qui se résume à ceci : l’impérialisme et les classes et les nations opprimées se maintiendront tous en vie ou bien périront tous ensemble.

Chez les dirigeants du P.C.U.S. , on ne trouve plus trace de ce qui est marxisme-léninisme, Déclarations de 1957 et de 1960, socialisme et communisme ; il ne reste plus rien, le vent a tout emporté.

Voyez la franchise avec laquelle s’exprime la Pravda : « Si la tête tombe, de quelle utilité sont encore les principes ? » [38].

Cela revient à dire que les révolutionnaires qui sont tombés sous les coups des réactionnaires pour que triomphent les révolutions russes et la Révolution d’Octobre, les combattants qui ont donné héroïquement leur vie durant la guerre antifasciste, les héros qui ont versé leur sang dans la lutte contre l’impérialisme et pour l’indépendance nationale, les martyrs qui ont, à toutes les époques, donné leur vie pour la cause révolutionnaire étaient des imbéciles. Quel besoin avaient-ils de donner jusqu’à leur tête pour maintenir les principes ?

C’est là pure philosophie de renégat. C’est une infamie que l’on ne doit trouver que dans la confession d’un traître.

C’est guidée par cette « théorie » du culte de l’arme nucléaire et du chantage nucléaire que la direction du P.C.U.S. estime que la voie pour sauvegarder la paix mondiale n’est pas celle de l’union de toutes les forces de notre époque qui défendent la paix et de la formation par elles du front uni le plus large pour lutter contre l’impérialisme américain et ses laquais, mais celle de la coopération entre les deux grandes puissances nucléaires, l’Union soviétique et les États-Unis, en vue de régler les problèmes mondiaux.

Khrouchtchev a dit : « Nous [l’U.R.S.S. et les États-Unis] sommes les pays les plus puissants au monde. Si nous nous unissons dans l’intérêt de la paix, il n’y aura pas de guerre. Et si un fou s’avisait alors de déclencher la guerre, il nous suffirait de le menacer du doigt pour qu’il se calme » [39].

Tout le monde peut y voir clairement où en sont arrivés les dirigeants soviétiques, eux qui prennent l’ennemi pour l’ami.

Pour couvrir ses erreurs, la direction du P.C.U.S. n’hésite pas à s’en prendre à la juste ligne du P.C.C. par le mensonge et la calomnie. Elle continue à maintenir qu’en préconisant le soutien à la guerre de libération nationale et à la guerre civile révolutionnaire des peuples, le P.C.C. veut provoquer une guerre nucléaire mondiale.

Le mensonge est étrange.

Le P.C.C. a toujours estimé que les pays socialistes doivent soutenir activement la lutte révolutionnaire des peuples, y compris la guerre de libération nationale et la guerre civile révolutionnaire. Ne pas le faire équivaudrait, pour eux, à renoncer aux devoirs qu’implique l’internationalisme prolétarien. En même temps, nous estimons que les nations et les peuples opprimés ne peuvent réaliser leur libération qu’en comptant sur leur propre lutte révolutionnaire résolue, que nul ne peut les remplacer dans cette tâche.

Nous avons toujours estimé que les pays socialistes ne doivent pas utiliser l’arme nucléaire, et n’en ont pas besoin, dans leur soutien à la guerre de libération nationale et à la guerre civile révolutionnaire des peuples.

Nous avons toujours estimé que les pays socialistes doivent s’assurer et conserver la supériorité nucléaire. C’est seulement ainsi qu’il sera possible de contraindre l’impérialisme à renoncer à la guerre nucléaire et de favoriser l’interdiction totale des armes nucléaires.

Nous avons toujours estimé qu’aux mains des pays socialistes, l’arme nucléaire n’est jamais qu’une arme défensive qui doit leur permettre de résister à la menace nucléaire de l’impérialisme. Les pays socialistes ne doivent en aucun cas utiliser les premiers l’arme nucléaire, pas plus qu’ils ne peuvent jouer avec cette arme, opérer du chantage nucléaire ou miser sur l’arme nucléaire.

Nous nous opposons à la façon d’agir erronée des dirigeants du P.C.U.S. qui refusent de soutenir la lutte révolutionnaire des peuples, nous nous élevons également contre leur attitude envers l’arme nucléaire, qui est erronée. Au lieu d’examiner sérieusement leurs erreurs, ils en sont arrivés à nous accuser de vouloir que les États-Unis et l’Union soviétique « se heurtent de front » [40] , de vouloir les précipiter dans la guerre nucléaire.

Nous leur répondons : Non, chers amis. Ne recourez plus à ces mensonges et calomnies monstrueux. Le P.C.C. non seulement se déclare fermement opposé à ce que l’Union soviétique et les États-Unis se heurtent de front, mais il prouve par les actes qu’il cherche à empêcher un conflit armé direct entre les deux grandes puissances.

La guerre de Corée pour résister à l’agression américaine, que nous avons menée avec les camarades coréens, et notre lutte contre l’impérialisme américain dans le Détroit de Taïwan en sont des exemples.

Nous avons pris sur nous le lourd fardeau des sacrifices indispensables, et nous nous sommes placés au premier rang de la lutte pour la défense du camp socialiste, de sorte que l’Union soviétique pouvait se trouver en seconde ligne. Y a-t-il encore la moindre moralité prolétarienne chez les dirigeants du P.C.U.S. pour qu’ils en soient à tenir de tels propos mensongers ?

En fait, ce n’est pas nous mais la direction du P.C.U.S. qui s’est fréquemment vantée de ce qu’elle utiliserait l’arme nucléaire pour aider tel ou tel pays dans sa lutte anti-impérialiste.

Tout le monde sait que les nations et les peuples opprimés ne disposent pas d’armes nucléaires et que, par ailleurs, ils ne pourraient pas et n’auraient nul besoin de les utiliser pour faire la révolution. La direction du P.C.U.S. a, elle-même, admis que dans les guerres de libération nationale et les guerres civiles, il n’y a souvent pas de ligne de front séparant nettement les adversaires et que, par conséquent, l’utilisation de l’arme nucléaire y est hors de question.

Eh bien, nous voulons lui demander : Quel besoin un pays socialiste a-t-il d’appuyer les luttes révolutionnaires des peuples par l’arme nucléaire ?

Nous voulons aussi lui demander : Et de quelle façon un pays socialiste utiliserait-il l’arme nucléaire pour soutenir la lutte révolutionnaire des nations et des peuples opprimés ? L’utiliserait-il là où se poursuit une guerre de libération nationale ou une guerre civile, soumettant par là et les révolutionnaires et les impérialistes à l’attaque nucléaire ?

Ou prendrait-il l’initiative d’utiliser l’arme nucléaire contre un pays impérialiste qui mènerait une guerre d’agression avec des armes conventionnelles ? Il est évident que dans l’un et l’autre cas, l’utilisation de l’arme nucléaire par un pays socialiste est absolument inadmissible.

En fait, lorsqu’elle brandit l’arme nucléaire, la direction du P.C.U.S. ne vise pas vraiment à soutenir la lutte anti-impérialiste des peuples.

Parfois, elle se contente de publier une déclaration qu’elle ne compte nullement honorer, ceci pour s’assurer du prestige à bon marché.

D’autres fois, par exemple dans la crise des Caraïbes, elle entre, en misant sur la chance, par opportunisme et par manque du sens des responsabilités, dans quelque partie nucléaire, et cela a un but caché.

Et dès que l’adversaire a percé son chantage nucléaire à jour et lui oppose le sien, elle bat précipitamment en retraite, passe de l’aventurisme au capitulationnisme, et perd tout l’enjeu qu’elle a jeté dans la partie nucléaire.

Nous tenons à faire remarquer que le grand peuple soviétique et la grande Armée rouge ont été, sont et resteront une grande force de la défense de la paix. Mais la stratégie militaire de Khrouchtchev, fondée sur le culte de l’arme nucléaire et le chantage nucléaire, est totalement fausse.

Khrouchtchev ne voit que l’arme nucléaire. Selon lui, « avec le développement, à l’époque actuelle, de la technique militaire, l’aviation et la marine de guerre ont perdu l’importance qu’elles avaient. Ces armes seront remplacées et non pas réduites » [41].

Évidemment, les unités et les hommes chargés des opérations terrestres ont moins d’importance encore. Il dit qu’« à présent, ce qui décide de la capacité de la défense nationale, ce n’est pas le nombre de soldats qui ont l’arme à la bretelle, le nombre d’hommes portant des capotes ». « La capacité défensive d’un État dépend, à un degré décisif, de la puissance de feu, des moyens de lancement qu’il détient » [42].

Quant à la milice et aux masses populaires, elles sont d’autant plus sans importance. Khrouchtchev a eu de mot fameux : maintenant que nous possédons des armes modernes, la milice n’est plus une armée, mais tout juste de la chair humaine [43].

Toutes ces théories militaires de Khrouchtchev vont entièrement à l’encontre de la théorie marxiste-léniniste sur la guerre et l’armée. Agir suivant cette orientation erronée ne peut que désagréger l’armée et la désarmer moralement.

De toute évidence, si un pays socialise accepte la stratégie erronée de Khrouchtchev, il se placera inévitablement dans une situation des plus dangereuses.

Khrouchtchev a toute latitude de s’octroyer le tire de « grand combattant de la paix », de se décerner le « prix de la paix », de se décorer de médailles de héros. Mais il a beau se vanter, il ne peut dissimuler le jeu dangereux des armes nucléaires auquel il se livre de façon irréfléchie et téméraire, ni sa soumission servile face au chantage nucléaire de l’impérialisme.

COMBATTRE OU CAPITULER

La paix mondiale ne peut être gagnée que par la lutte des peuples, et non en la quémandant aux impérialistes. La paix ne peut être sauvegardée efficacement que si l’on s’appuie sur les masses populaires et engage une lutte qui réponde du tac au tac à la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme. C’est là la juste politique.

La lutte du tac au tac est une importante conclusion tirée par le peuple chinois de sa longue lutte contre l’impérialisme et ses valets.

Le camarade Mao Tsé-toung a dit : « Tchiang Kaï-chek cherche toujours à arracher au peuple la moindre parcelle de pouvoir, le moindre avantage conquis. Et nous ? Notre politique consiste à lui riposter du tac au tac et à nous battre pour chaque pouce de terre. Nous agissons de la même manière que lui ».

Il a ajouté : « Tchiang Kaï-chek cherche toujours à imposer la guerre au peuple, une épée à la main gauche, une autre à la main droite. A son exemple, nous prenons, nous aussi, des épées » [44].

Analysant la situation politique intérieure en 1945, le camarade Mao Tsé-toung disait : « La manière de ‘riposter du tac au tac’ dépend de la situation. Parfois, ne pas aller négocier, c’est riposter du tac au tac ; parfois, aller négocier, c’est aussi riposter du tac au tac… Si l’on vient pour se battre, nous nous battrons. Nous nous battrons pour gagner la paix. La paix ne viendra pas si nous ne portons pas des coups sévères aux réactionnaires qui osent attaquer les régions libérées » [45].

Faisant le bilan des leçons de l’histoire, suite à l’échec de la Révolution chinoise de 1924-27, le camarade Mao Tsé-toung disait : « Face aux attaques contre-révolutionnaires lancées contre le peuple, Tchen Tou-sieou n’adopta pas la politique de riposter du tac au tac et de se battre pour chaque pouce de terre ; si bien qu’en 1927, dans l’espace de quelques mois, il fit perdre au peuple tous les droits que celui-ci avait conquis » [46].

Les communistes chinois savent ce qu’est la politique de la riposte du tac au tac et ils s’en tiennent fermement à elle. Nous sommes à la fois contre le capitulationnisme et contre l’aventurisme. Cette juste politique fit triompher la révolution chinoise, elle assura également les grands succès remportés par le peuple chinois après la révolution victorieuse, dans la lutte contre l’impérialisme.

Tous les révolutionnaires approuvent et saluent cette juste politique de combat formulée par les communistes chinois. Tous les impérialistes et les réactionnaires la craignent et la haïssent.

Qu’elle soit devenue l’objet des attaques perfides de la direction du P.C.U.S. prouve uniquement que celle-ci ne veut en aucune façon s’opposer à l’impérialisme. Ses attaques et calomnies contre cette politique visent simplement à dissimuler la ligne erronée par laquelle elle va au-devant de l’impérialisme et capitule devant lui.

La direction du P.C.U.S. dit : Mener contre l’impérialisme une lutte qui lui réponde du tac au tac, mais cela ne conduirait-il pas à la tension internationale ? Et ne serait-ce pas de la folie ?

Selon cette logique, seules l’agression et la menace impérialistes seraient permises et les victimes de l’agression impérialiste n’auraient pas le droit de combattre, seule l’oppression impérialiste serait permise et les opprimés ne seraient pas en droit de résister. C’est là une tentative non déguisée d’absoudre les impérialistes de leurs crimes d’agression. Et c’est tout bonnement la philosophie du plus fort.

La tension internationale résulte de la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme. Face à l’agression et à la menace de l’impérialisme, les peuples doivent évidemment engager résolument le combat. Les faits prouvent que seule la lutte permet de faire reculer l’impérialisme et d’obtenir une détente réelle de la situation internationale. Céder en toutes choses devant l’impérialisme ne mène pas à la détente réelle et ne peut que l’encourager à passer à l’agression.

Nous nous sommes toujours opposés à la création de la tension internationale par l’impérialisme et nous avons toujours été partisans du relâchement de la tension internationale. Mais les impérialistes s’obstinent à mener partout l’agression, à créer partout la tension, et l’aboutissement ne peut en être que le contraire de ce qu’ils souhaitent.

Le camarade Mao Tsé-toung a dit : « Les impérialistes américains se figurent que la situation de tension leur est toujours avantageuse, mais en réalité, cette situation qu’ils ont créée est allée à l’encontre de leur désir : elle a eu pour effet de mobiliser les peuples du monde entier contre les agresseurs américains ».

Il a dit aussi : « Si les groupes monopoleurs des Etats-Unis persistent à appliquer leur politique d’agression et de guerre, un jour viendra où ils seront pendus par les peuples du monde entier » [47].

La Déclaration de 1957 le dit à juste titre : « Par leur politique, ces forces impérialistes et agressives antipopulaires préparent elles-mêmes leur perte et créent leurs propres fossoyeurs ».

C’est là la dialectique de l’histoire. Les philistins qui révèrent les impérialistes auront beaucoup de difficultés à comprendre cette vérité.

La direction du P.C.U.S. dit : La riposte du tac au tac que vous préconisez signifie le refus de la négociation. C’est là un mensonge de plus.

Nous avons toujours soutenu que ceux qui refusent la négociation en toutes circonstances ne sont certainement pas des marxistes-léninistes.

Au cours de la guerre civile révolutionnaire, les communistes chinois ont mené à plusieurs reprises des négociations avec le Kuomintang. Même à la veille de la libération de la Chine, ils n’ont pas refusé la négociation.

Le camarade Mao Tsé-toung a dit en mars 1949 : Qu’il s’agisse de négociations de paix sur un plan général ou de pourparlers de caractère local, nous devons toujours nous tenir prêts. « Nous ne devons pas refuser de négocier par crainte des complications ou par souci de la tranquillité, nous ne devons pas non plus y aller avec des idées brumeuses. Nous devons être fermes sur les principes, et aussi avoir toute la souplesse que permet et qu’exige l’application de nos principes » [48].

Sur le plan international, dans la lutte contre l’impérialisme et la réaction, les communiste chinois ont adopté la même juste attitude vis-à-vis de la négociation.

A propos des pourparlers d’armistice en Corée, le camarade Mao Tsé-toung a dit en octobre 1951 : « Nous avons signifié il y a longtemps que la question coréenne devait être réglée pacifiquement.

Cela reste valable pour aujourd’hui. A condition que le gouvernement américain veuille régler la question sur une base juste et équitable et n’use plus, comme par le passé, de toutes sortes de moyens honteux pour saboter et entraver le déroulement des pourparlers d’armistice en Corée, ceux-ci pourront aboutir ; dans le cas contraire, cela sera impossible » [49].

La lutte résolue menée contre l’impérialisme américain l’a obligé à accepter l’accord d’armistice en Corée.

Nous avons participé activement à la Conférence de Genève de 1954 et contribué au rétablissement de la paix en Indochine.

Nous sommes également pour la négociation, même avec les États-Unis qui occupent notre terre de Taïwan. Les entretiens sino-américains au niveau des ambassadeurs durent depuis plus de huit ans.

Nous avons participé activement à la Conférence de Genève de 1961 sur la question du Laos et concouru à la signature des Accords de Genève sur le respect de l’indépendance et de la neutralité du Laos.

Les communistes chinois ne permettraient-ils qu’à eux-mêmes de négocier avec les pays impérialistes et seraient-ils opposés à ce que les dirigeants du P.C.U.S. négocient avec les dirigeants des pays impérialistes ?

Bien sûr que non.

En fait, nous avons toujours soutenu énergiquement toutes les négociations favorables et non préjudiciables à la défense de la paix mondiale que le gouvernement soviétique a menées avec des pays impérialistes.

Le camarade Mao Tsé-toung déclarait le 14 mai 1960 : « Nous soutenons la convocation de la Conférence au Sommet, qu’une telle conférence aboutisse ou non à un succès et qu’elle que soit l’importance de celui-ci. Cependant, pour obtenir la paix mondiale, on doit s’appuyer essentiellement sur la lutte résolue des peuples » [50].

Nous sommes pour la négociation avec les pays impérialistes. Mais il est inadmissible de fonder les espoirs d’une paix mondiale sur la négociation, de répandre des illusions au sujet de la négociation et, de ce fait, paralyser la volonté de combat des peuples, comme le fait Khrouchtchev.

A vrai dire, l’attitude erronée qu’il a adoptée vis-à-vis de la négociation nuit à la négociation.

Plus Khrouchtchev cèdera aux impérialistes et en escomptera n’importe quelle faveur, plus ils seront insatiables. Khrouchtchev apparaît comme étant le plus grand coureur de négociations qu’ait connu l’histoire, ses sentiments sont si mal payés de retour et il est souvent tourné en dérision.

Les faits historiques sont innombrables qui montrent que les impérialistes et les réactionnaires ne se soucient jamais de ménager les capitulards.

LA VOIE DE LA DÉFENSE DE LA PAIX ET LA VOIE QUI MÈNE A LA GUERRE

Il ressort de tout ce qui précède que la divergence entre la direction du P.C.U.S. et nous dans la question de la guerre et de la paix est une divergence entre deux lignes différentes : il s’agit de savoir s’il faut ou non combattre l’impérialisme, s’il faut ou non soutenir la lutte révolutionnaire, s’il faut ou non mobiliser les peuples du monde entier pour s’opposer au plan de guerre de l’impérialisme, s’il faut ou non s’en tenir au marxisme-léninisme.

Le P.C.C., comme tous les autres partis authentiquement révolutionnaires, s’est toujours trouvé à la pointe du combat contre l’impérialisme et pour la défense de la paix mondiale. Nous soutenons que pour sauvegarder la paix mondiale, il faut sans cesse dénoncer l’impérialisme, mobiliser et organiser les masses populaires pour qu’elles luttent contre l’impérialisme, qui ont les Etats-Unis pour chef de file, il faut compter sur le développement des forces du camp socialiste, sur les luttes révolutionnaires du prolétariat et des travailleurs de tous les pays, sur la lutte de libération des nations opprimées, sur la lutte de tous les peuples et de tous les pays pacifiques, sur le vaste front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais.

La ligne que nous préconisons est conforme à la ligne commune des partis communistes telle qu’elle est définie dans les Déclarations de 1957 et de 1960.

Cette ligne contribue à élever continuellement la conscience des masses populaires et permet à la lutte pour la paix mondiale de se développer dans la juste direction.

Cette ligne permet de renforcer sans cesse les forces mondiales de la paix qui ont le camp socialiste pour noyau et de frapper et d’affaiblir sans cesse les forces de guerre de l’impérialisme.

Cette ligne permet à la révolution des peuples de se développer et de gagner sans cesse en ampleur, elle permet de lier les mains aux impérialistes.

Cette ligne permet de faire jouer pleinement tous les facteurs existants, y compris les contradictions entre les impérialistes américains et les autres impérialistes, et d’isoler au maximum l’impérialisme américain.

Cette ligne permet de briser le chantage nucléaire de l’impérialisme américain et de faire échouer son plan de déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale.

C’est la ligne qui permet aux peuples de faire triompher à la fois la révolution et la paix mondiale. C’est, pour la défense de la paix mondiale, la voie juste et efficace.

La ligne suivie par la direction du P.C.U.S. est diamétralement à l’opposé de la nôtre, à l’opposé de la ligne commune aux marxistes-léninistes et à tous les révolutionnaires.

Au lieu de diriger sa lutte contre l’ennemi de la paix mondiale, la direction du P.C.U.S. la dirige contre le camp socialiste, affaiblissant et sabotant par là le noyau des forces de la paix mondiale.

La direction du P.C.U.S. recourt au chantage nucléaire pour intimider les peuples des pays socialistes et elle ne leur permet pas de soutenir la lutte révolutionnaire des nations et des peuples opprimés, aidant par là l’impérialisme américain à isoler le camp socialiste et à réprimer la révolution des peuples.

La direction du P.C.U.S. recourt au chantage nucléaire pour intimider les nations et les peuples opprimés du monde entier, elle ne leur permet pas de faire la révolution et elle collabore avec l’impérialisme américain pour étouffer l’« étincelle » de la révolution, l’aidant ainsi à appliquer en toute liberté sa politique d’agression et de guerre dans les zones intermédiaires situées entre les États-Unis et le camp socialiste.

La direction du P.C.U.S. use, en outre, d’intimidation envers les alliés des États-Unis et ne tolère pas qu’ils combattent l’emprise de ceux-ci, aidant par-là l’impérialisme américain à asservir ces pays et à consolider ses positions.

La pratique adoptée par les dirigeants du P.C.U.S. revient à supprimer carrément la lutte contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme.

Elle revient à supprimer carrément le front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais et pour la défense de la paix mondiale.

C’est là une ligne adaptée à la « stratégie mondiale » de l’impérialisme américain.

Ce n’est pas la voie de la défense de la paix mondiale, mais la voie qui accentue le danger de guerre et qui mène à la guerre.

Aujourd’hui, le monde est loin d’être ce qu’il était à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Il y a maintenant un puissant camp socialiste. En Asie, en Afrique et en Amérique latine, le mouvement de libération national bat en tempête. La conscience politique des peuples du monde entier s’est considérablement élevée. La force des peuples révolutionnaires s’est accrue dans de grandes proportions. Le peuple soviétique, les peuples des autres pays socialistes et les peuples du monde entier ne toléreront jamais qu’il soit décidé de leur sort par les forces de guerre impérialistes et ceux qui claironnent leur gloire.

Les actes d’agression et de guerre des impérialistes et des réactionnaires contribuent à l’élévation graduelle de la conscience politique des peuples. La pratique sociale est l’unique critère de la vérité. Nous sommes persuadés que nombre de ceux qui ont des vues erronées sur la question de la guerre et de la paix reviendront à une juste conception, grâce aux leçons par la négative des impérialistes et des réactionnaires. A ce sujet, nous avons bon espoir.

Nous sommes convaincus que les communistes et les peuples du monde entier déjoueront le plan impérialiste d’une nouvelle guerre mondiale et assureront la paix mondiale, à condition qu’ils soient à même de dénoncer la duperie impérialiste, de percer à jour le mensonge révisionniste et d’assumer la tâche qu’est la défense de la paix mondiale.

[1] V. I. Lénine : « Rapport sur la paix présenté au Deuxième Congrès des Soviets des députés ouvriers et soldats de Russie », Œuvres, tome 26.

[2] J. Staline : « Sur la situation internationale », Œuvres, tome 6.

[3] J. Staline : Bilan de la session plénière de juillet du Comité central du Parti communiste (b) de l’U.R.S.S », Œuvres, tome 11.

[4] K. Kautsky : Problèmes nationaux.

[5] K. Kautsky : Défense nationale et social-démocratie.

[6] Ibidem.

[7] Intervention de Haase sur la question de l’impérialisme au Congrès du Parti social-démocrate allemand, Chemnitz, 1912, Cahiers des Congrès du parti social-démocrate 1910-1913, tome II.

[8] K. Kautsky : Guerre et démocratie, Introduction.

[9] Résolution sur la Société des Nations adoptée en 1919 à la conférence de Berne de l’Internationale socialiste.

[10] K. Kautsky : La social-démocratie durant la guerre.

[11] K. Kautsky : Guerre et démocratie, Introduction.

[12] K. Kautsky : Un Catéchisme social-démocrate.

[13] Intervention de E. Bernstein sur la question du désarmement au Congrès du Parti social-démocrate allemand, Chemnitz, 1912, Cahiers des Congrès du Parti social-démocrate 1910-1913, tome II.

[14] K. Kautsky : Encore une fois le désarmement.

[15] K. Kautsky : Défense nationale et social-démocratie.

[16] Ibidem.

[17] K. Kautsky : Les Socialistes et la guerre.

[18] V. I. Lénine : « Aux ouvriers qui soutiennent la lutte contre la guerre et contre les socialistes ralliés à leurs gouvernements », Œuvres, tome 23.

[19] J. Staline : « Bilan de la session plénière de juillet du Comité central du Parti communiste (b) de l’U.R.S.S., Œuvres, tome 11.

[20] Lettre de N.S. Khrouchtchev à J.F. Kennedy, 27 octobre 1962.

[21] Message de N.S. Khrouchtchev et de L.I. Brejnev à J.F. Kennedy à l’occasion du Nouvel An, Izvestia, 3 janvier 1963.

[22] Discours de J.F. Kennedy prononcé le 11 novembre 1961 à la Cérémonie du VIIIe anniversaire du jour des vétérans.

[23] Discours de J.F. Kennedy prononcé le 30 octobre 1963 à un dîner organisé par le Parti démocrate pour la collecte de fonds.

[24] Déclaration de R.S. McNamara du 30 janvier 1963 devant le Armed Services Committee de la Chambre des Représentants.

[25] Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[26] Mao Tsé-toung : « Luttons pour une amélioration fondamentale de la situation financière et économique du pays », Renmin Ribao, 13 juin 1950.

[27] Mao Tsé-toung sur « L’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier ».

[28] Lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique, 14 juillet 1963.

[29] J. Staline : « Les problèmes économiques du socialisme en U.R.S.S. »

[30] V. I. Lénine : « Le Programme militaire de la révolution prolétarienne », Œuvres, tome 23.

[31] Ibidem.

[32] Œuvres complètes de Marx et d’Engels, tome 17.

[33] « Problèmes de la guerre et de la stratégie », Écrits militaires de Mao Tsé-toung.

[34] V. I. Lénine : « Les Jours de révolution », Œuvres, tome 8.

[35] Lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique, 14 juillet 1963.

[36] Discours télévisé de N.S. Krouchtchev, 15 juin 1961.

[37] Allocution de N.S. Krouchtchev prononcée le 16 janvier 1963 au VIe Congrès du Parti socialiste unifié d’Allemagne.

[38] « A gauche du bon sens », Pravda, 16 août 1963.

[39] Entretien de N.S. Krouchtchev avec C.L. Sulzberger le 5 septembre 1961, Pravda, 10 septembre 1961.

[40] « La Ligne générale du mouvement communiste international et le programme schismatique des dirigeants chinois », par la Rédaction du Kommunist, n° 14, 1963.

[41] Rapport de N.S. Khrouchtchev présenté en janvier 1960 à la session du Soviet suprême.

[42] Ibidem.

[43] Allocution de N.S. Khrouchtchev prononcée le 24 juin 1960 à la Rencontre de Bucarest des représentants des partis frères de douze pays.

[44] La Situation et notre politique après la victoire dans la guerre de résistance contre le Japon », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[45] « Sur les négociations de Tchongking », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[46] « La Situation et notre politique après la victoire dans la guerre de résistance contre le Japon », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[47] Allocution du président Mao Tsé-toung à la Conférence suprême d’Etat, Renmin Ribao, 9 septembre 1958.

[48] « Rapport à la deuxième session plénière du comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

[49] Mao Tsé-toung : Allocution d’ouverture à la troisième session du Premier Comité national de la Conférence consultative du Peuple chinois, Renmin Ribao, 24 octobre 1951.

[50] Importants entretiens du président Mao Tsé-toung avec des personnalités d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.

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contre l’hégémonie des superpuissances