Résolution du Kominform sur l’unité de la classe ouvrière et les tâches des Partis communistes et ouvriers


L’unité de la classe ouvrière et les tâches des Partis communistes et ouvriers

Novembre 1949

La préparation d’une nouvelle guerre par les Impérialistes anglo-américains, la campagne de la réaction bourgeoise contre les droits démocratiques et les intérêts économiques de la classe ouvrière et des masses populaires imposent l’accentuation de la lutte de la classe ouvrière pour le maintien et la consolidation de la paix, pour l’organisation d’une riposte décidée aux fauteurs de guerre et à la poussée de la réaction impérialiste.

Le gage du succès dans cette lutte, c’est l’unité des rangs de la classe ouvrière.

L’expérience d’après guerre montre que la politique de division du mouvement ouvrier occupe une des premières places dans l’arsenal des moyens et des procédés tactiques employés par les-impérialistes pour déclencher une nouvelle guerre, pour écraser les forces de la démocratie et du socialisme, pour réduire brutalement le niveau de vie des masses populaires.

Au cours de toute l’histoire du mouvement ouvrier international, jamais encore l’unité de la classe ouvrière, aussi bien dans chaque pays qu’à l’échelle mondiale, n’avait eu une importance aussi décisive qu’à l’heure actuelle.

L’unité des rangs de la classe ouvrière est indispensable pour défendre la paix, pour faire échouer les projets criminels des fauteurs de guerre et le complot des impérialistes contre la démocratie et le socialisme, pour empêcher la mise en œuvre de méthodes de domination fascistes, pour opposer une riposte décidée à la campagne du capital monopoliste contre les intérêts vitaux de la classe ouvrière et obtenir l’amélioration de la situation économique des masses laborieuses.

C’est avant tout par le rassemblement des larges masses de la classe ouvrière, indépendamment de l’appartenance politique, de l’affiliation syndicale et des croyances religieuses, qu’on peut réaliser ces tâches.

L’unité à la base, tel est le chemin le plus sûr pour rassembler tous les ouvriers en vue de la défense de la paix et de l’indépendance nationale de leurs pays, en vue de la défense des intérêts économiques et des droits démocratiques des travailleurs.

L’unité de la classe ouvrière peut parfaitement se réaliser en dépit de l’opposition des centres dirigeants des syndicats ou partis qui ont à leur tête des diviseurs et des ennemis de l’unité,

La période d’après guerre a été marquée par de grands succès dans la liquidation de la division ouvrière et dans le rassemblement de toutes les forces démocratiques ; ces succès se sont traduits par la création de la Fédération syndicale mondiale, de la Fédération démocratique internationale des femmes et de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, ainsi que par la tenue du Congrès mondial des partisans de la paix.

Les succès de l’unité s’expriment par le renforcement de la C.G.T. en France, par la création d’une confédération syndicale unique en Italie (C.G.T.I.), par les batailles que livre le prolétariat français et italien.

Dans les pays de démocratie populaire, des succès historiques ont été remportés dans le domaine de l’unité de la classe ouvrière : il s’est créé des partis uniques de la classe ouvrière, des syndicats uniques, des coopératives uniques, des organisations uniques de jeunes, de femmes et autres.

Cette unité de la classe ouvrière a contribué d’une façon décisive à assurer l’essor économique et culturel victorieux des pays de démocratie populaire, à garantir le rôle dirigeant de la classe ouvrière dans l’État et l’amélioration radicale de la situation matérielle des masses travailleuses.

Tout cela montre la puissance du courant qui entraîne les masses ouvrières vers l’unité de leurs rangs et les possibilités réelles qui existent pour créer un front uni de la classe ouvrière contre les forces conjuguées de la réaction, depuis les impérialistes américains jusqu’aux socialistes de droite.

Les impérialistes américains et anglais et leurs satellites des pays européens cherchent à disloquer et à désorganiser les forces prolétariennes et populaires en comptant particulièrement sur les socialistes de droite et sur les dirigeants syndicaux réactionnaires.

Sur l’ordre direct des impérialistes américains et anglais, les chefs socialistes de droite et les dirigeants réactionnaires des syndicats introduisent d’en haut la division dans les rangs du mouvement ouvrier, cherchent à détruire les organisations uniques de la classe ouvrière qui avaient été créées après la guerre.

Ils ont essayé de faire éclater de l’intérieur la Fédération syndicale mondiale ; ils ont organisé le groupement sécessionniste Force ouvrière en France, la prétendue Fédération du travail en Italie ; ils préparent la création d’une centrale syndicale internationale sécessionniste.

Dans différents pays, des dirigeants d’organisations catholiques ont fait des tentatives dans le même sens.

Une confirmation pleine et entière a été fournie de l’appréciation donnée par la première conférence du Bureau d’information des partis communistes sur l’activité de trahison des chefs socialistes de droite, les pires ennemis de l’unité de la classe ouvrière et les auxiliaires de l’impérialisme.

À l’heure actuelle, les socialistes de droite agissent non seulement en qualité d’agents de la bourgeoisie de leurs pays, mais aussi en qualité d’agents de l’impérialisme américain, en transformant les partis social-démocrates des pays européens en partis américains, en instruments directs de l’agression impérialiste des États-Unis.

Dans les pays où les socialistes de droite font partie du gouvernement (Grande-Bretagne, France, Autriche, pays Scandinaves), ils se font les défenseurs acharnés du plan Marshall, de l’Union occidentale, du Pacte atlantique et de toutes les autres formes d’expansion américaine.

Ces pseudo-socialistes jouent le rôle le plus infâme dans la persécution des organisations ouvrières et démocratiques qui défendent les intérêts des travailleurs.

Engagés de plus en plus dans la voie de la trahison des intérêts de la classe ouvrière, de la démocratie et du socialisme, ayant complètement renié la doctrine marxiste, les socialistes de droite se font maintenant les défenseurs et les propagandistes de l’idéologie de brigandage de l’impérialisme américain.

Leurs théories de « socialisme démocratique »,, de « troisième force », leurs divagations empreintes de cosmopolitisme sur la nécessité de renoncer à la souveraineté nationale ne sont rien d’autre qu’un camouflage idéologique de l’agression de l’impérialisme américain et anglais.

Le Comité des conférences socialistes internationales (C.O.M.I.S.C.O.), lamentable sous-produit de la IIe Internationale tombée vivante en putréfaction, est devenu le rendez-vous des pires sécessionnistes et des pires désorganisateurs du mouvement ouvrier.

Ce Comité est devenu un centre d’espionnage relevant des services de renseignement anglais et américain.

C’est seulement en luttant énergiquement contre les scissionnistes et les désorganisateurs socialistes de droite du mouvement ouvrier qu’on pourra réaliser l’unité de la classe ouvrière.

Le Bureau d’information considère comme une tâche de premier plan, pour les partis communistes, de lutter sans trêve pour rassembler et organiser toutes les forces de la classe ouvrière, pour opposer une riposte puissante aux prétentions effrontées de l’impérialisme américain qui mise sur une nouvelle guerre mondiale, pour mettre ce plan en échec, pour défendre et consolider la paix et la sécurité internationale, pour briser l’offensive du capital monopoliste contre le niveau de vie des masses travailleuses.

Dans la situation internationale actuelle, le premier devoir des partis communistes est d’expliquer que, si la classe ouvrière n’assure pas l’unité de ses rangs, elle se privera de son arme principale pour combattre la menace croissante d’une nouvelle guerre mondiale et l’offensive de la réaction impérialiste contre le niveau de vie des travailleurs.

Tout en menant une lutte implacable et conséquente, en théorie et en pratique, contre les socialistes de droite et les dirigeants syndicaux réactionnaires, tout en les dénonçant sans pitié et en les isolant des masses, les communistes doivent expliquer avec patience et persévérance aux ouvriers social-démocrates de la base toute l’importance de l’unité de la classe ouvrière, les entraîner dans la lutte active pour la paix, le pain et les libertés démocratiques, faire une politique d’actions communes pour atteindre ces buts.

L’unité d’action des différents détachements de la classe ouvrière est une méthode éprouvée pour réaliser son unité.

Les actions communes dans les diverses entreprises, dans des branches entières de production, à l’échelle d’une ville, d’une région, d’un État et à l’échelle internationale mobilisent les larges masses dans la lutte pour leurs besoins les plus immédiats et les pins sensibles et contribuent ainsi à la réalisation de l’unité permanente des rangs prolétariens.

La réalisation de l’unité d’action de la classe ouvrière à la base peut se traduire par la création de comités de défense de la paix dans les entreprises et dans les administrations, par l’organisation de manifestations de masse contre les fauteurs de guerre, par des actions communes des ouvriers en vue de défendre les droits démocratiques et d’améliorer leur situation économique.

Dans la lutte pour l’unité de la classe ouvrière, il faut accorder une attention particulière aux masses d’ouvriers et de travailleurs catholiques et à leurs organisations, en ne perdant pas de vue que les croyances religieuses ne sont pas un obstacle à l’unité des travailleurs, surtout quand cette unité est indispensable au salut de la paix.

Les actions communes, concrètes dans le domaine des revendications économiques, la coordination de la lutte entre les syndicats de classe et les syndicats catholiques, etc…, peuvent être des moyens efficaces pour entraîner les ouvriers catholiques dans le front commun de la lutte pour la paix.

La principale tâche des partis communistes dans chaque pays capitaliste est de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer l’unité du mouvement syndical.

A l’heure actuelle, il devient de la plus grande importance d’entraîner les ouvriers non syndiqués dans les syndicats et dans la lutte active.

Dans les pays capitalistes, ces non syndiqués constituent une partie importante du prolétariat.

Si les partis communistes développent comme il se doit leur travail auprès des ouvriers organisés, ils pourront remporter des succès sérieux dans la réalisation de l’unité de la classe ouvrière.

Le Bureau d’information estime que, sur la base de l’unité ouvrière, il faut établir l’unité nationale de toutes les forces démocratiques afin de mobiliser les larges masses populaires dans la lutte contre l’impérialisme anglo-américain et la réaction intérieure.

L’activité quotidienne dans les différentes organisations de masse des travailleurs : femmes, jeunes, paysans, groupements coopératifs et autres, prend une importance exceptionnelle.

L’unité du mouvement ouvrier et le rassemblement de toutes les forces démocratiques ne sont pas seulement nécessaires pour mener à bien les tâches quotidiennes et courantes de la classe ouvrière et des masses laborieuses, mais aussi pour résoudre les questions fondamentales posées au prolétariat en tant que classe qui dirige la lutte pour abolir le pouvoir du capital monopoliste et réorganiser la société sur une base socialiste.

En partant des succès obtenus dans le domaine de l’unité du mouvement ouvrier et du rassemblement de toutes les forces démocratiques, il deviendra possible de déployer la lutte dans les pays capitalistes pour la formation de gouvernements qui rassemblent toutes les forces patriotiques opposées à l’asservissement de leur pays par l’impérialisme américain, de gouvernements qui aient une plateforme de paix solide entre les peuples, qui arrêtent la course aux armements et qui élèvent le niveau de vie des masses laborieuses.

Dans les pays de démocratie populaire, les partis communistes et ouvriers ont pour tâche de consolider encore l’unité de la classe ouvrière déjà réalisée et les syndicats, les coopératives, les organisations de femmes, de jeunes et autres organisations uniques déjà créées.

Le Bureau d’information considère que les succès ultérieurs de la lutte pour l’unité de la classe ouvrière et le rassemblement des forces démocratiques dépendent avant tout de l’amélioration du travail idéologique de chaque parti communiste et ouvrier et de son travail d’organisation.

Pour les partis communistes et ouvriers, il est d’une extrême importance de dénoncer sur le plan idéologique et de combattre sans pitié les manifestations de tout genre d’opportunisme, de sectarisme et de nationalisme bourgeois, l’infiltration des agents de l’ennemi au sein du Parti.

Les leçons qui découlent de la dénonciation de la clique d’espions Tito-Rankovitch font aux partis communistes et ouvriers une obligation impérieuse d’élever au maximum la vigilance révolutionnaire.

Les agents de la clique Tito apparaissent maintenant comme les pires diviseurs des rangs du mouvement ouvrier et démocratique, accomplissant la volonté des impérialistes américains.

C’est pourquoi il faut combattre énergiquement les intrigues de ces agents des impérialistes partout où ils tentent d’agir dans les organisations ouvrières et démocratiques.

La consolidation des partis communistes et ouvriers du point de vue idéologique, politique et de l’organisation sur la base des principes du marxisme-léninisme est la condition essentielle du succès de la classe ouvrière dans sa lutte pour l’unité de ses rangs, pour la paix, pour l’indépendance nationale, pour la démocratie et le socialisme.

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