Résolution sur le gouvernement travailliste anglais au cinquième congrès de l’Internationale Communiste

Le gouvernement travailliste de Grande-Bretagne est un gouvernement capitaliste et non un gouvernement de classe ouvrière.

C’est un instrument dévoué de Sa Majesté le roi, l’Empire, des capitalistes ; il n’a rien de commun avec le socialisme, ni avec le mouvement ouvrier, et il dépend uniquement de la classe dominante.

En tant qu’agent de la bourgeoisie il continue la politique de l’exploitation et de l’oppression capitaliste des Indes, de l’Égypte, de l’Afrique, etc., et soutient la politique de défense du capitalisme, de renforcement de l’impérialisme anglais et de la poursuite de la colonisation économique et financière des contrées battues pendant la guerre mondiale.

Ce n’est même pas un gouvernement ouvrier dans sa composition, mais un gouvernement de coalition, composé des leaders de la 2e Internationale qui ont trahi les ouvriers pendant la guerre, de politiciens libéraux et lords tories.

Dans la plupart des postes gouvernementales où l’influence des impérialistes se fait le plus sentir, la vieille clique des impérialistes est en place au pouvoir.

La création du gouvernement travailliste n’est pas un phénomène particulier à l’Angleterre. C’est un produit de la période de désintégration capitaliste, où les vieilles formes du gouvernement capitaliste deviennent incapables de résoudre les problèmes engendrés par le capitalisme, dans le domaine national et international, social, politique et économique.

Dans cette période, la classe capitaliste a recours à différents moyens de défense, depuis le labourisme (ministèrialisme socialiste) avec son pacifisme sous toutes ses formes, selon l’acuité des antagonismes de classes et les rapports que ces problèmes ont créés entre les classes sociales. Le gouvernement travailliste et le gouvernement fasciste sont les deux pôles de la méthode employée par la bourgeoisie pour prolonger sa dictature.

Par leur incapacité de résoudre les problèmes, les Partis bourgeois anglais aggravent les antagonismes de classes.

Pendant que la désunion s’accroît dans les rangs de leurs propres partis, alarmés devant ces nouvelles preuves de la conscience de classe s’éveillant chez les ouvriers, ils ont consenti à la formation du gouvernement travailliste par les laquais de la 2e Internationale.

Ce n’est pas là le gouvernement ouvrier pour lequel les ouvriers anglais peiné et souffert. Ces six mois d’activité le dénoncent comme un gouvernement de trahison de la classe ouvrière.

Sous l’apparence de concessions légères, la réduction illusoire du coût de la vie, l’abolition des interruptions dans le payement des chômeurs et des volumes des promesses pacifistes, il a mené une politique impérialiste bourgeoise.

À l’égard des ouvriers, il a adopté une conduite de tolérance libérale à la formation du gouvernement travailliste par les laquais de la 2e Internationale.

Ce n’est pas là le gouvernement ouvrier lequel les ouvriers anglais avaient peiné et souffert. Ces six mois d’activité le dénoncent comme un gouvernement de trahison de la classe ouvrière.

Sous l’apparence de concessions légères, la réduction illusoire du coût de la vie, l’abolition des interruptions dans le paiement des chômeurs et les volumes de promesses pacifistes, il a mené une politique impérialiste bourgeoise avec autant de vigueur et sûrement avec plus de succès que ses prédécesseurs sortis de l’aile droite de la bourgeoisie.

À l’égard des ouvriers anglais, il a adopté une conduite de tolérance libérale tant qu’ils restent tranquilles et qu’ils ne menacent pas la classe capitaliste.

Aussitôt qu’ils commencent à protester activement, le gouvernement ouvrier envoie ses espions travailler dans les organisations de la classe ouvrière, envoie des briseurs de grève dans les grèves, mobilise la police pour charger les ouvriers qui protestent et préparent des mesures militaires contre eux, ainsi que cela est arrivé dans la grève des cheminots. Les mineurs ont été laissés sans leur salaire minimum.

Le gouvernement travailliste a permis aux libéraux et aux tories de saboter les projets de lois sur la nationalisation des mines et le salaire minimum des mineurs, sans tenter le moindre effort pour mobiliser les ouvriers contre.

Il n’a même pas essayé de briser la mainmise des officiers aristocrates sur les forces militaires ou d’affaiblir d’une façon quelconque cette arme puissante du capitalisme dans ses actions contre les ouvriers.

Sous le masque de promesses pacifistes, il a fait tout son possible pour construire des cuirassés et des avions et il a adopté les mesures les plus rapides pour perfectionner les armements en vue des boucheries et de l’asservissement.

Sous le masque de promesses pacifistes, ce gouvernement travailliste est en train de préparer pour l’amour de la bourgeoisie une nouvelle tuerie dépassant en horreur le massacre en masse de la “grande guerre”.

La lutte dans les rangs de la classe ouvrière contre le gouvernement travailliste est devenue, par conséquent, une lutte pour sauver l’humanité d’une destruction en masse.

En tant que gardien de l’impérialisme anglais, le gouvernement travailliste refuse les droits politiques les plus élémentaires d’organisation aux ouvriers hindous, sanctionner leur persécution et les mesures pour les affamer, appuie de son autorité le passage par les armes et le terrorisme dirigé contre les masses des Indes, de l’Égypte et de la Mésopotamie. L’Irlande reste dans les griefs de l’impérialisme anglais et des centaines d’ouvriers irlandais restent en prison de par le consentement du gouvernement travailliste.

Le gouvernement travailliste est celui qui applique le traité de Versailles et s’est allié ouvertement avec les impérialismes français et américain et avec la bourgeoisie allemande pour appliquer le plan des experts asservis et dégrader les ouvriers allemands.

Même dans leurs relations avec l’Union des Républiques Socialistes Soviétistes ; ils ont prouvé la fausseté de leur prétention à être les gardiens des intérêts de la classe ouvrière par le soutien honteux réclamations des détenteurs de valeurs et des banquiers contre les ouvriers et les paysans russes.

Pendant que le gouvernement travailliste défend ainsi à chaque pas le capitalisme, il s’efforce de répondre l’illusion qu’il poursuit une politique propre à renforcer le mouvement ouvrier et à sauver l’humanité de la guerre.

Les chefs du Labour Party et particulièrement ceux de l’Indépendant Labour Party sont les alliés les plus puissants du gouvernement travailliste dans cette œuvre de trahison. Si le Labour Party représentait réellement les ouvriers, il cherchait en dépit de l’opposition des classes dominantes, à employer son influence pour mobiliser masses pour la lutte contre le capitalisme anglais.

Mais, fermant les yeux aux réalités de la lutte des classes, corrompu par les surprofits de la démocratie capitaliste, enivré par les succès électoraux, le Labour Party joue son jeu aux dépends des Sections les plus ignorantes la classe ouvrière et livre les organisations de cette classe, y compris le Labour Party lui-même, à la bourgeoisie sans faire un simulacre de lutte.

C’est la tâche de l’IC et sa Section, le PC de Grande-Bretagne, d’arracher le mouvement de la classe ouvrière à la direction réactionnaire actuelle, de détruire les illusions qui existent encore dans les esprits des masses sur la possibilité de leur affranchissement, grâce aux améliorations progressives du réformisme parlementaire, de faire comprendre aux ouvriers qu’ils ne se délivreront de l’exploitation capitaliste que par une guerre de classe résolue et par la destruction du pouvoir de la bourgeoisie.

Dans ce but, et dans ce but seulement, le PC anglais doit continuer sa lutte pour l’affiliation au Labour Party et cette lutte doit être gagnée au moyen de combats incessants avec le réformisme sur tout le front.

Dans cette lutte contre les trahisons du Labour Party, la direction incombe au PC anglais, déjà une grave fermentation a lieu dans larges masses qui sont mécontentes de la direction réactionnaire du Labour Party. Des grèves non officielles éclatent à chaque instant contre la volonté et en opposition à la bureaucratie syndicale.

Le mouvement de gauche s’est même manifesté dans les organes dirigeants des trade-unions. Il n’a aucun programme précis, il est timide et hésitant. Néanmoins, il représente le mécontentement croissant parmi les ouvriers contre l’ancienne direction.

Au sein de cette aile gauche amorphe, des mouvements organisés de minorité se précisent. Ils ont un programme défini, ils sont composés d’ouvriers révolutionnaires et disciplinés et se répandent de district en district popularisant la politique de l’Internationale Syndicale Rouge.

Quoique ridiculisés et [illisible] par la bureaucratie syndicale, ils organisent la révolte de masses contre la direction traîtresse et sont une garantie que l’esprit révolutionnaire des masses et, sous la direction du PC, arrivera à sauver le mouvement de la classe ouvrière du désastre.

Pour gagner cette victoire, le PC anglais doit :

a) appuyer le mouvement de l’aile gauche dans toutes ses actions contre la bureaucratie Syndicale, dans ses grèves, dans sa propagande et combattre toutes les hésitations dans les rangs de la gauche sans hésiter en même temps à souligner les faiblesses incohérences de ce mouvement ;

b) fortifier la solidarité du mouvement de minorité, lui donner une base nationale, avec un programme établi sur la plateforme de l’ISR ;

c) renforcer le mouvement de minorité en luttant la création des Comités d’usines, en posant ainsi les fondations d’un syndicalisme industriel avec le Comité d’usine comme base de l’organisation, industrielle ;

d) lutter pour la participation active du mouvement syndical anglais aux luttes internationales du prolétariat.

Le PC doit combattre vaillamment dans les demandes de la classe ouvrière, partie de la lutte contre le capitalisme anglais, surtout.

Quand ces demandes et ces besoins touchent la vie quotidienne de la classe ouvrière et parce que ce sont des forces puissantes. Pour souder la classe ouvrière et pour lui communiquer une plus grande force combative.

Le PC doit mettre en avant les mots d’ordre et revendications immédiates suivantes et entreprendre une campagne énergique pour leur réalisation :

a) un salaire national minimum ;

b) la nationalisation des mines, contrôle ouvrier ;

c) [phrase mal lisible : des maisons les ouvriers, bâties par les ouvriers sans la des ouvriers ; ]

d) pour les chômeurs, application de la charte des chômeurs, minimum de 3 livres par semaine les chefs de famille.

Le PC doit combattre vaillamment dans les luttes quotidiennes des masses réunies autour de ce mot d’ordre et prendre ainsi la direction des ouvriers dans chaque action du mouvement ouvrier.

Les mouvements de minorité dirigés contre la bureaucratie syndicale et les luttes populaires pour les réformes indiquées plus haut sont d’importantes bases pour l’activité du PC, mais notre Parti ne doit pas borner là son activité.

Les tâches principales sont :

a) d’éveiller les masses ouvrières d’Angleterre à la lutte contre le pacifisme hypocrite du gouvernement de McDonald, masquant les préparatifs de nouvelle guerre ;

b) d’expliquer la politique impérialiste et militaire et international du gouvernement travailliste de Sa Majesté ;

c) de déclencher un mouvement des masses en union avec les ouvriers de l’Allemagne, aussi bien avec ceux des pays de l’Entente contre le rapport des experts ;

d) de combattre les préjugés impérialistes parmi les ouvriers anglais avec le mouvement révolutionnaire des nations opprimées et des masses ayant à souffrir de la dictature de l’impérialisme anglais. Le mot d’ordre de cette lutte doit être :

L’affranchissement des ouvriers de l’Angleterre dépend de l’affranchissement des colonies.

Tous ces problèmes sont des parties intégrantes de la tâche principale lutte des masses pour leur émancipation.

Cette victoire ne peut être gagnée, la dictature du prolétariat ne peut être établie sans un PC de masses, un Parti qui unisse les masses sur la base de l’activité et d’un combat incessant contre la bourgeoisie et flétrisse les traîtres socialistes dans les rangs de la classe ouvrière.

Un PC de masse militant, telle est la véritable réponse de la classe ouvrière au gouvernement travailliste bourgeois.

Vive le PC anglais !

Vive l’Internationale !

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