Message de l’UJCML au Gong (1968)

[Avril 1968.]

Au moment où la « justice » colonialiste française veut frapper à travers le GONG [Groupe d’Organisation Nationale de Guadeloupe] tous les patriotes guadeloupéens, le Bureau Politique de l’UJC{(ML) salue la lutte courageuse des patriotes guadeloupéens avec à leur tête le GONG.

Face à l’impérialisme français et ses valets, le peuple guadeloupéen a engagé le combat de l’indépendance nationale.

En eflet, seule l’indépendance exprime les justes aspiration du peuple guadeloupéen.

Les révisionnistes et les autres valets de l’impérialisme français ont tenté de dévoyer le peuple guadeloupéen vers la revendication traitresse de « l’autonomie » afin de préserver les intérêts fondamentaux de l’impérialisme français : mais les masses, instruites par leur lutte, les ont démasqués. Le procès actuel se retourne contre ses instigateurs.

Les patriotes dénoncent le colonialisme français, les révisionnistes français dévoilent leur position social-chauvine ; le colonialisme francais et ses valets sont mis au ban des accusés devant les peuples du monde.

Les marxistes-léninistes français se tiendront résolument aux côtes de leurs frères de combat guadeloupéens pour abattre leur ennemi commun, l’impérialisme français.

L’UJC (ML) soutient totalement la lutte du peuple guadeloupéen pour l’Indépendance et la liberté.

L’héroïque peuple vietnamien montre qu’un peuple, aussi petit soit- il, peut vaincre l’impérialisme, aussi puissant soit-il, si, comptant sur ses propres forces, il mène une lutte prolongée tirant sa puissance des masses populaires.

Nul doute que les marxistes-léninistes guadeloupéens, armés de la pensée de Mao Zedong, sauront libérer les immenses ressources des masses populaires et les conduire à la victoire.

VIVE LA LUTTE DU PEUPLE GUADELOUPEEN POUR L’INDEPENDANCE!
A BAS L’IMPERIALISME FRANÇAIS ET SES COMPLICES REVISIONNISTES !
VIVE LE GONG !
LE PEUPLE GUADELOUPEEN VAINCRA!

Le Bureau Politique de l’UJC (ML)         

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UJC (ml) : Indépendance pour la Guadeloupe (1968)

[Mars 1968.]

Le procès machiné par l’état impérialiste français contre les patriotes guadeloupéens s’est rapidement transformé en tribune d’accusation du pouvoir colonial et de ses complices.

Au sein même de la Cour de Sûreté de l’Etat, la lutte aiguë entre la ligne révolutionnaire d’indépendance nationale et la revendication traîtresse des révisionnistes d’autonomie a été mise en relief de façon saisissante. Le pouvoir colonial et les révisionnistes sont bien d’accord sur une chose : le maintien des « liens » entre la France et la Guadeloupe. C’est cette thèse dont le procès a fait justice !

A QUI PROFITENT LES LIENS ENTRE LA FRANCE ET LA GUADELOUPE ?

L’impérialisme français parle d’aide désintéessée à la Guadeloupe. En fait les liens entre la France et la Guadeloupe sont les liens qui unissent le voleur à sa victime !

Nous pouvons affirmer, écrit le GONG dans son rapport économique de février 1965, que « la France a volé par le seul truchement de la balance commerciale 18 milliards 548 millions 720.000 Anciens Francs.

Si nous déduisons de ce chiffre le montant de l’aide qu’elle prétend nous fournir (soit 10 milliards) nous pouvons conclure que c’est la Guadeloupe qui chaque année fournit à la France UNE AIDE s’élevant pour 1964 dans le seul domaine du commerce à plus de 8 milliards! »

Le pouvoir colonial et les révisionnistes font grand bruit de la faible superficie du pays, de son faible développement, du risque de voir la Guadeloupe tomber sous la coupe de l’impérialisme américain.

Mais QUI empêche par tous les moyens le développement équilibré de la Guadeloupe?

N’est-ce pas précisément la politique de pillage et de banditisme, le système de misère et d’opression de l’impérialisme français?

Ruiner pendant des siècles un pays, et s’écrier ensuite d’un air tartuffe que ce pays est « trop pauvre » pour être abandonné à lui- même (et continuer à l’appauvrir systématiquement) voila ce que signifient les clameurs larmoyantes sur « le cercle vicieux du sous- développement ».

Les révolutionnaires guadeloupéens savent, eux, que la solution des problèmes économiques de la Guadeloupe est dans la libération de l’énergie créatrice des masses populaires, ce qui passe par la rupture avec toute forme de dépendance extérieure.

LE PEUPLE GUADELOUPÉEN DOIT-IL SUBORDONNER SA LUTTE CONTRE L’IMPERIALISME FRANÇAIS A LA LUTTE DU PEUPLE DE FRANCE?

A l’occasion des élections législatives de mars 1967, le P.C.G. a clairement montré comment il répondait à cette question. Au mépris de ses précédentes déclarations, il a décidé de présenter ses candidats alors que le GONG menait campagne pour l’abstention révolutionnaire.

Quel est l’explication de cette nouvelle trahison du P.C.G. ? Le P.C.G., fidèle instrument du P.C.F., a prétendu que la meilleure manière de lutter contre l’impérialisme français en Guadeloupe était de renforcer le courant « démocratique » en France et en particulier au Parlement!

L’ennemi direct du peuple français et du peuple guadeloupéen est le capitalisme impérialiste français; mais, peut-on en déduire qu’il y a rapport de subordination entre l’une et l’autre lutte? Absolument pas.

Les peuples d’Indochine et d’Algérie devaient-ils attendre que la classe ouvrière et ses alliés aient pris le pouvoir en France pour mener à bien leur lutte de libération nationale?

L’Histoire a montré que cela aurait été une pure et simple trahison. Sous prétexte qu’une France « démocratique » créerait des « conditions favorables » à la lutte de ces peuples, le P.C.F. cherche à en faire des forces d’appoint pour sa politique électoraliste en France.

C’est ainsi que depuis de nombreuses années, le P.C.F. s’est comporté en « suzerain » à l’égard des partis « vassaux » qu’était le P.C.A., que sont le P.C.G., le P.C.M. etc…

Une telle politique n’est en tait que le reflet du rapport de domination entre la «métropole» et ses colonies, une politique social-chauvine.

Le P.C.A. a été balayé par la lutte des masses algériennes pour l’indépendance; le P.C.G. est aujourd’hui démasqué par le peuple guadeloupéen comme complice de l’impérialisme français.

QUELLE POLITIQUE SERVENT LES REVISIONNISTES ?

De toute façons, disent les révisionnistes, le mot d’ordre d’indépendance nationale pour la Guadeloupe ne correspond pas encore à l’état de prise de conscience des masses, c’est pourquoi nous luttons pour l’autonomie.

Cette affirmation est démentie par les faits. Malgré les énormes moyens de pression dont dispose le colonialisme français, malgré les manoeuvres de division du P.C.G., la juste politique d’abstention préconisée par le GONG a reçu une approbation massive en mars 1967 puisque plus de 53% des électeurs ont refusé de participer à la force électorale.

Lorsque le P.C.G. et le P.C.F. reprennent les affirmations de Billotte prétendant que les luttes populaires de Basse Terre et de Pointe à Pitre et la répression sanglante qui a suivi sont le fait d’une poignée d’agitateurs gauchistes, de provocateurs etc… (accusation que l’Accusation elle-même au procès a été obligée d’abandonner) quels intérêt, servent-ils, sinon ceux du pouvoir colonial ?

LA LIGNE REVOLUTIONNAIRE TRIOMPHERA!

Le procès des 18 patriotes guadeloupéens devait décapiter le GONG et l’isoler en lançant sur lui l’anathème du «séparatisme».

En fait, la situation s’est retournée a cours du procès : l’accusé, c’est le colonialisme français, les témoins ce sont les prévenus, et le juge, les peuples de Gaudeloupe et de France.

C’est ce qu’était obligé de reconnaître le journal « Le Monde » dans son commentaire du 24 février.

« Au dossier de l’accusation qu’ils ne veulent pas connaître, les inculpés opposent le leur ».

De plus, ce procès a considérablement éclairé la lutte entre les deux lignes en montran que seuls ceux qui se réclament du mot d’ordre d’indépendance nationale font peur au Pouvoir colonial : on comprend que les révisionnistes français soient « gênés » et que, la place qu’ils accordent dans l’Humanité à ce procès d’une importance historique soit si mince (d’ailleurs l’Humanité Dimanche du 26 février 1968 n’en a pas souffle mot!).

En fait, la cause est entendue le peuple guadeloupéen renforcera son unité autour du mot d’ordre d’Indépendance Nationale, prendra pour arme la pensée de Mao Zedong et balaiera l’impérialisme français et ses complices révisionnistes.

Les marxistes-léninistes français à la faveur du procès des patriotes multiplieront les intiatives pour expliquer au peuple de France la nature sanguinaire de l’impérialisme français et la lutte du peuple guadeloupéen pour son indépendance, ils organiseront partout où ils se trouvent une propagande systématique sur cette question.

LIBEREZ LES PATRIOTES
HORS DE GUADELOUPE L’AGRESSEUR FRANÇAIS
LE PEUPLE GUADELOUPÉEN VAINCRA!        

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