[Lettre reçue et publiée par la revue Front Social suite à la parution de l’article Le PCE[r] : entre réformisme armé et rupture révolutionnaire. La Fraction dont il est question n’a jamais été reconnu par le PCE(r).]
Fraction Octobre du PCE(r)
Lettre à la rédaction de Front Social
20 Mai 2001
Chers camarades,
Je suis depuis un certain temps avec intérêt votre revue. J’ai lu dans le n. 18 l’article Le PCE[r] entre réformisme armé et rupture révolutionnaire. Je voudrais à travers ce courrier exprimer mes impressions et en même temps profiter pour vous envoyer mes salutations révolutionnaires.
J’apprécie beaucoup que des communistes français prêtent attention aux positions de notre Parti. Comme vous bien dites, « les révolutionnaires français doivent connaître l’expérience du PCE[r] »; également les révolutionnaires espagnols doivent connaître la vôtre.
Ainsi nous pouvons échanger nos respectifs points de vue et nos expériences, apprendre les uns des autres, autant à travers les succès qu’à travers les erreurs, resserrer les liens internationalistes et contribuer, chacun selon ses forces, à la renaissance du mouvement communiste international.
L’article que vous avez publié m’a paru, en général, très positif.
Il souligne certains points clef de la lutte entre les deux lignes qu’on mène maintenant dans notre Parti.
Je constate que vous avez compris et bien exposé les origines et les manifestations principales de la ligne de droite et son système particulier de se camoufler sous une tactique apparemment radicale ou gauchiste.
Je vois que vous percevez dans une certaine mesure l’existence et la force de la ligne révolutionnaire. Autrement vous ne prendriez pas en considération le PCE[r] en tant que parti révolutionnaire et encore moins vous lui consacreriez des pages dans votre revue.
Par contre, je crois que vous n’avez pas les idées assez claires pour ce qui concerne les origines et les manifestations de la ligne révolutionnaire.
D’ailleurs ce n’est pas facile pour quelqu’un qui observe de l’extérieur, étant donné que depuis de la fin de la Réforme (1976-1982) il n’y a pas eu dans nos rangs une ligne de démarcation nette entre la ligne révolutionnaire communiste et la ligne de droite.
On peut même dire que ce manque de contours bien nets entre les deux lignes, mais surtout pour la ligne révolutionnaire, jusqu’à presque la constitution de la Fraction Octobre (Fracción Octubre, juin 2000), constitue un trait caractéristique du mouvement historique particulier de la lutte idéologique au sein du PCE[r].
A mon avis il ne faut pas l’attribuer à la capacité de se camoufler qu’aurait la ligne opportuniste qui s’est configurée au fur et à mesure que ses représentants ont persisté à ne pas reconnaître les erreurs commises sous leur orientation et sous leur direction.
Il s’agit plutôt d’une insuffisante compréhension du marxisme de la part du Parti dans son ensemble, du manque d’une véritable lutte idéologique (ou de l’étouffement de celle-ci chaque fois qu’elle éclatait) et de la faiblesse de l’organisation qui est due surtout à son faible enracinement et à sa faible influence au sein du prolétariat conscient et de la vie politique espagnole.
Il ne faut pas non plus oublier un autre aspect qui a déterminé ce manque de délimitation claire entre la tendance révolutionnaire et la tendance opportuniste, qui explique la relative capacité de manœuvre de cette dernière et en même temps l’apparente et relative faiblesse de la ligne révolutionnaire : le fait que les velléités politiques de rupture ou » négociatrices » des droitiers n’ont jamais pu aller jusqu’au bout, puisque le régime prétendait que le Parti renonce à sa ligne de résistance.
Ceci montre que l’opportunisme, quoique pour une longue période pendant son développement n’a pas dû lutter ouvertement avec une opposition définie et consciente, cependant il ne s’est jamais senti assez fort pour mener ses projets jusqu’au bout ; ce qui veut dire que la ligne révolutionnaire posait des obstacles.
Ce n’est pas mon intention d’entrer ici dans chaque problème que vous avez soulevé dans l’article que vous nous avez consacré et encore moins d’exprimer mon opinion au sujet des toutes les appréciations faites autour du PCE[r] et des GRAPO parce que la discussion s’élargirait trop.
Donc je vais me limiter aux évaluations qui me semblent les plus importantes, car elles n’affectent pas seulement la tactique et la stratégie de la révolution en Espagne, mais elles ont une portée internationale.
Certes, dans les problèmes auxquels notre Parti est confronté pèse beaucoup la contradiction qu’à grandes lignes montre l’auteur dudit article entre le réformisme radical (*), – qui prend la forme du soutien politique à la lutte armée pour imposer à l’Etat une » réforme démocratique » – et l’aspiration à mener au bout la révolution socialiste, c’est-à-dire ce que vous appelez » rupture révolutionnaire « .
L’existence de cette contradiction – qui parcourt notre discours politique et se ramifie en d’autres contradictions diverses plus concrètes, qui nous amènent souvent à affirmer une chose et son contraire – reflète en somme une contradiction entre les deux lignes qui se sont opposées sans arriver jusqu’aux événements assez récents à le faire ouvertement et frontalement.
La constitution de la Fraction Octobre, en juin 2000 et la publication peu après de son organe de presse La Gaceta, sont la manifestation la plus claire de l’émergence conséquente d’une ligne dans laquelle a toujours baigné la vitalité révolutionnaire du Parti.
Ça explique pourquoi la Fraction Octobre, malgré son entité actuelle assez modeste en tant que force organisée, constitue déjà maintenant le centre de convergence et de rassemblement le plus important de camarades et de ressources pour la victoire de la ligne révolutionnaire, étant donné que la ligne de droite tient dans ses mains depuis des années la direction et l’utilise sans scrupules pour s’imposer au Parti tout entier.
La force de la ligne de droite dans nos rangs ne peut pas être séparée, comme je l’ai déjà dit, de la crise et de la désorientation auxquels est soumis notre mouvement à niveau international ni de nos limites dans la compréhension du marxisme.
Ces facteurs ont alimenté un certain dogmatisme qui à son tour a empêché de combattre avec efficacité 1. la survivante influence idéologique du révisionnisme moderne, que, cependant, nous traînons, 2. sa reproduction et 3. sa pénétration à la dérobée dans le Parti.
La ligne de droite se reflète au sein de notre Parti pas seulement dans la conservation d’une tactique erronée et dans une orientation politique réformiste de la lutte armée (dans le sens de poursuivre des revendications politiques démocratico-bourgeoises), mais aussi dans une stratégie ambiguë et confuse pour la révolution socialiste.
Egalement elle se reflète, comme vous-mêmes avez bien observé, dans les illusions montrées au sujet de la capacité de régénération communiste du parti révisionniste de l’URSS – comme nous l’avons justement catalogué – ; illusions qui, dans le cas du parti révisionniste chinois dirigé par Deng Siao-ping, nous ont amenés à le considérer comme un grand parti communiste.
Et ceci jusqu’à il n’y a pas long temps. D’autre part, sur le plan de la théorie, nos problèmes se sont aggravés et compliqués 1. avec le rejet des apports de Mao au développement du marxisme, fait par le secrétaire général de notre Parti et 2. avec ses distorsions au sujet du véritable sens des principes marxistes, de leurs origines et de leur développement.
Nous ne pouvons pas passer non plus sur la grave incidence de l’opportunisme de droite sur le plan organique, qui fait en sorte que le centralisme démocratique soit systématiquement et gravement bafoué à travers l’annulation du débat et l’étouffement de la lutte idéologique, avec tout ce qui comporte comme accentuation du sectarisme et propulsion au fractionnisme de la part des dirigeants suprêmes du PCE[r].
Il est clair que notre Parti depuis pas mal d’années est en train de suivre une tactique erronée pour ce qui concerne l’accumulation des forces révolutionnaires.
Cette tactique, strictement liée à la recherche d’objectifs stratégiques intermédiaires impossibles, se fonde, d’un côté, sur notre caractérisation limitée de la Réforme politique du régime fasciste.
A ce sujet, il faut souligner que nous avons été les seuls à la considérer comme une manœuvre antidémocratique, mais nous lui avons attribué simplement la prétention de masquer la continuation du franquisme sans Franco.
Cela nous amena à ne pas comprendre les caractéristiques de la nouvelle période qui allait s’ouvrir pour la lutte des classes en Espagne, avec laquelle cependant nous nous sommes heurtés ; plus concrètement nous n’avons pas compris que la bourgeoisie devait absolument adopter des nouvelles méthodes pour affronter les contradictions entre elle-même et les masses populaires et en particulier avec la classe ouvrière.
Pour la même raison nous n’avons pas vu la nécessité qu’elle avait de changer le système de régler les contradictions entre les secteurs qui la composaient et les contradictions avec leurs respectifs alliés monopolistes et impérialistes d’autres pays.
Nos erreurs tactiques et stratégiques se basent de l’autre côté sur le fait de penser que la Réforme a complètement échoué et que pour cette raison la grande bourgeoisie espagnole serait obligée à retourner à ses origines franquistes, c’est-à-dire au fascisme ouvert.
Les deux thèses sont bien loin de la réalité. En premier lieu, parce que le système politique actuel, depuis que la Réforme a commencé à fonctionner, n’est aucunement différent du système de contre-révolution préventive présent dans la plupart des » démocraties » impérialistes; même si le régime de l’oligarchie financière espagnole prend ses origines à la date du 18 juillet 1936 et dans l’écrasement de la République Populaire.
En deuxième lieu, parce que, après la fin de la grande » étape » franquiste, aucune période n’a été plus » démocratique » que l’actuelle, pas même avec les gouvernements successifs du PSOE, ce qui ne permet pas d’affirmer que, depuis qu’Aznar est à la Moncloa, le régime est retourné à ses origines.
En troisième lieu, parce que, bien que la grande bourgeoisie ait échoué dans ses intentions de liquider ou dévier le mouvement de résistance, elle a obtenu avec la Réforme d’atteindre progressivement beaucoup des objectifs qu’elle se proposait, comme 1. priver le mouvement de résistance populaire de son caractère de masse (sauf au Euskal Herria) en profitant aussi de nos erreurs, 2. élargir la base sociale du régime avec le soutien des partis réformistes en lui donnant une certaine légitimité » démocratique « .
La grande bourgeoisie a réussi à avancer en ce sens aussi en Euskal Herria, où le développement d’un fort mouvement populaire de libération nationale a entravé cette légitimation et cette » normalisation démocratique » du régime monarchique oligarchique.
Et cela grâce à la collaboration du nationalisme conservateur et de son parti le plus emblématique – le Parti Nationaliste Basque (PNV) – qui tente d’affaiblir et d’absorber le Mouvement de Libération Nationaliste Basque (MLNV) pour affirmer son hégémonie politique vis-à-vis des partis centralistes qui représentent les intérêts de l’oligarchie, comme on a vu clairement avec les dernières élections autonomes au Pays Basque (13 mai 2001).
Certes nous ne devons jamais oublier que ces succès du régime, que la Réforme a rendus possibles, sont précaires à cause de l’aggravation de la crise politique et économique que le système impérialiste traverse et de son incidence sur les différentes contradictions qui concernent la société espagnole, en particulier sur la contradiction qui oppose les masses ouvrières et populaires à la grande bourgeoisie.
C’est-à-dire, ces succès sont plantés dans des sables de plus en plus mouvants.
Notre dénonciation de la Réforme promue par l’oligarchie financière d’Espagne et aussi notre insistance dans la revendication que notre lutte actuelle pour le socialisme continue la résistance antifasciste et anti-impérialiste commencée avec la guerre nationale révolutionnaire et antifasciste (1936-39), il faut les mettre en relation avec ce dernier point.
Nous ne devons pas continuer avec la même tactique et la même stratégie d’autrefois.
Nous devons au contraire appliquer une tactique et une stratégie essentiellement différentes, similaires à celles qu’il faut appliquer aujourd’hui dans les autres pays impérialistes d’Europe. Les défenseurs de la ligne opportuniste n’acceptent pas de reconnaître tout cela.
Ils sont aveuglés par leur subjectivisme et occupés à éviter toute responsabilité pour les erreurs que le Parti vient de commettre.
Par conséquent ce n’est pas étrange que la ligne de droite soit obligée à inventer une réalité à sa mesure, à fin de maintenir sa prétention d’imposer à l’oligarchie, à travers la lutte armée et la mobilisation des masses des travailleurs, un régime de « libertés démocratiques » ou une espèce de » rupture démocratique « , comme le Parti a continué à faire de façon plus ou moins ouverte depuis qu’il adopta le Programme en Cinq Points en 1978.
Tout cela sans la nécessité de remettre en question le pouvoir politique et économique de la grande bourgeoisie financière. Les partisans actifs et conscients de la ligne opportuniste de droite ne se préoccupent pas que la mobilisation des travailleurs est absolument absente et que le type de lutte armée, que les GRAPO pratiquent, est toujours moins efficace et manque d’une perspective stratégique.
Ils sont en effets occupés à se camoufler derrière une phraséologie stérile et radicale (extrémiste) pleine de principes, dans l’attente que le gouvernement du moment vienne à une » négociation » qui donne un peu d’oxygène à leurs positions et à leurs illusions réformistes.
Cette même position réformiste, même si dépourvue de ces illusions et couverte dans ce cas par une bonne couche de utopisme, subjectivisme et » gauchisme « , étant donné sa façade antifasciste et socialisante, inspire aussi le Programme Minimum du Parti.
Ce programme a l’objectif politique d’instaurer la République Populaire, avec laquelle, selon notre Manifeste Programme, « on commence une courte étape de transition qui peut être considérée aussi comme le commencement de la restructuration socialiste « .
Mais les inspirateurs de la ligne de droite ne nous disent pas comment nous allons renverser l’Etat oligarchique.
En effet d’un côté ils soutiennent qu’il n’est pas possible d’accumuler des forces sous le régime actuel, du fait qu’il serait un régime ouvertement fasciste; de l’autre côté, avec ça ils nient la viabilité d’une stratégie de guerre populaire de longue durée.
Donc rien d’étrange qu’ils nous ne disent pas comment le prolétariat va installer sa dictature et va commencer sans elle la » restructuration socialiste « , pourvu qu’ils laissent le rôle du Parti Communiste dans la pénombre.
Et en plus ce n’est pas assez se poser comme objectif le renversement de l’oligarchie financière pour faire triompher la révolution socialiste, mais il faut aussi adopter une tactique et une stratégie conséquentes et révolutionnaires pour rendre possible la prise du pouvoir de la part du prolétariat. Autrement la révolution, même si très radicale, ne réussira pas à dépasser le cadre démocrato-bourgeois et elle sera battue.
Mais la chose plus curieuse de tout ceci est que, après avoir indiqué la voie révolutionnaire en Espagne comme originale et complètement différente des autres pays, ils ne trouvent rien de mieux pour le démontrer que proposer cette même tactique et cette même stratégie comme une ligne que les communistes des autres pays européens aussi devraient suivre.
Comme confirmation de cela et pour ce qui concerne la France, il suffit de regarder les derniers écrits envoyés par Arenas de la prison de Fresnes.
Il alerte contre la » vichysation » de la » démocratie » française.
De cette façon il ne fait que manifester sa prétention d’appliquer aussi à la France la théorie opportuniste du prétendu retour du régime politique espagnol à ses origines franquistes et sa vision particulariste de la » transition au socialisme » en Espagne.
Les déclarations faites ces jours-ci par le gén. Paul Aussaresses au sujet de ses actions accomplies quand il était à la tête des escadrons de la mort pendant la répression menée par l’armée française contre le FLN et contre le peuple algérien, confirment, aussi à ceux qui ne veulent pas se rendre à l’évidence, que l’Etat français n’a pas besoin de retourner à Vichy pour lancer contre le mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière les services, les organismes et le personnel mercenaire et dressé, comme le général lui-même dit, à » voler, tuer, vandaliser, terroriser. … à crocheter les serrures, à tuer sans laisser des traces, à mentir, à être indifférent à ma souffrance et à celle des autres, à oublier et à me faire oublier. Tout cela pour la France. …dans l’intérêt de mon pays et dans la clandestinité … ». (Le Monde, 3 mai 2001).
C’est très significatif que Jospin, Chirac et d’autres notables de votre pays ont immédiatement concentré le débat autour du repentir et du bilan du passé, en déviant l’attention du fait qu’aujourd’hui les Renseignements Généraux et les autres services plus ou moins occultes de l’Etat français font exactement la même chose, qui est décrite par le général Aussaresses et que ceci constitue l’objet d’enseignement justement dans les écoles militaires et de police de la République française (et des autres pays impérialistes).
Toutes ces erreurs révèlent effectivement que le PCE[r] n’a pas coupé complètement les ponts avec le révisionnisme sur le plan idéologique.
Comme j’ai déjà expliqué, cette rupture a été empêchée surtout à cause de l’influence du dogmatisme dans nos rangs. Cela explique 1. pourquoi notre lutte contre le révisionnisme a été limitée fondamentalement au plan politique, 2. pourquoi nous n’avons pas dépassé substantiellement les conceptions limitées de la période de l’Internationale Communiste et 3. pourquoi à la fin il est arrivé que nous n’avons pas fait, comme il le fallait, le travail de construction d’un nouveau parti communiste, doué d’une juste tactique et enraciné au sein de la classe ouvrière.
Notre sous-estimation et aussi notre manque de conscience de l’influence du révisionnisme au sein de notre mouvement et parmi les ouvriers et les éléments avancés sont des exemples éclatants de cela.
L’origine de la crise particulière de notre Parti se trouve dans la prédominance pendant une longue période de ces thèses réformistes, dont nous n’avons pas réussi à nous débarrasser à cause de l’influence idéologique du dogmatisme et de l’héritage du révisionnisme moderne.
Cette crise peut se résoudre avec le développement sur une grande échelle de la lutte entre les deux lignes.
Elle pourra résoudre enfin la contradiction entre le réformisme et les aspirations et les objectifs révolutionnaires du Parti avec la victoire de la ligne communiste.
Cela arrivera quand la tendance opportuniste de droite, difficilement identifiable pour les raisons déjà dites et qui occupe d’importantes positions au sein des organes dirigeants, sera démasquée et battue.
Elle est le principal obstacle à la rectification de nos erreurs.
Ces trois dernières années, cette ligne de droite pour se camoufler a dû rejeter les apports de Mao, qu’au contraire dans le passé elle avait soutenus avec ostentation [en les faisant propres].
En 1993 Arenas même avait publié un article tendancieux contre le président du PCP, Abimael Guzmán, qui venait d’être arrêté, avec le titre Le maoïsme et la caricature du marxisme, où il s’érigeait paladin du maoïsme. Avec ce rejet, les droitiers ont accentué son dogmatisme (voir la trilogie composée par les articles publiés dans les n. 2, 4 et 5 de Antorcha, sous les titres respectivement, Ligne de masse et théorie marxiste de la connaissance, L’universel et le particulier et Le problème de l’identité).
Ce va-et-vient théorique confirme indirectement les difficultés que la ligne opportuniste rencontre pour garder sa prédominance au sein de la direction du Parti.
Mais toutes ces manifestations de l’influence que le révisionnisme a eue dans nos rangs pendant des longues années, même si cachées sous une défense seulement en paroles des principes marxistes, ne doivent pas faire oublier les manifestations de notre ligne rouge, comme les communistes chinois avaient l’habitude d’appeler la ligne révolutionnaire pendant la Révolution Culturelle.
Elle s’est manifestée dans certains pas importants effectués, depuis ses origines et sur différents plans, par notre Parti en rupture avec le dogmatisme et le révisionnisme.
Des pas tels qui constituent à ce jour l’aspect principal de l’activité développée par le Parti pendant les 25 ans de sa vie. Je crois qu’il faut tenir en grand compte ces apports, même si nous n’avons pas su les théoriser d’une façon adéquate (chose qui est à la base de nos constantes et flagrantes contradictions).
C’est le cas de la thèse universelle » ce n’est pas possible le retour du fascisme à la démocratie bourgeoise « . Grâce à cette thèse nous fûmes les premiers à montrer l’essence fasciste du moderne Etat impérialiste.
De cette façon nous avons réussi à rompre avec une des limites qui ont porté tous les anciens partis communistes des pays impérialistes à tomber dans le piège de la » démocratie » après la II Guerre mondiale.
Je pourrais signaler d’autres apports résultat de notre pratique, comme la thèse qui soutient la nécessité stratégique de créer des partis communistes clandestins dans les pays impérialistes ou celle qui plaide pour combiner dans les processus révolutionnaires des pays impérialistes, la lutte de masse avec la guérilla comme instrument qui contribue à s´ouvrir un chemin au mouvement de résistance.
Ces apports sont très importants aujourd’hui parce que la ligne rouge a hissé le drapeau de la lutte ouverte contre l’opportunisme de droite au sein de notre Parti.
Sans ces apports il est évident que nous n’aurions pas pu combattre, comme nous l’avons fait, les projets des révisionnistes et des opportunistes de » gauche » d’embellir le fascisme et l’impérialisme avec leurs louanges à la Réforme politique du régime, en la considérant comme un projet d’installer en Espagne un régime démocratico-bourgeois.
Ainsi, à différence de tout type d’opportunistes, inclus ceux qui se déguisaient en marxistes-léninistes ou maoïstes, nous avons évité de tomber » dans l’opportunisme le plus complet ».
Tout cela explique et motive la solidarité et l’attention prêtée par le mouvement communiste international vers notre Parti malgré ses erreurs.
Pour la même raison il est important que les camarades des autres pays impérialistes prêtent attention et valorisent lesdits apports dans l’intérêt de la révolution dans les respectifs pays.
Egalement ils doivent valoriser les aspects positifs qui déjà existent du mouvement communiste, pour apprendre et pour combattre le dénigrement et le défaitisme que la bourgeoisie impérialiste fomente avec tous les moyens parmi les masses des travailleurs, mais aussi pour lutter contre l’occultation des succès obtenus par le mouvement communiste et l’exagération et la propagation aux quatre vents seulement des erreurs et des défaites.
Certes, ce propos et cet effort pour dépasser les limites de l’ancien mouvement communiste international faits par notre Parti à sa naissance, après, ont été interrompus.
A la place d’avancer dans la reconstruction du Parti Communiste en s’appuyant sur les premiers et importants pas faits (déjà au II Congrès, en 1977, au moment le plus haut du développement organique de notre organisation, nous avions reconnu que la reconstruction du Parti n’était pas encore terminée), à cause de la persistance de nos erreurs nous avons reculé du chemin parcouru.
L’isolement progressif du PCE[r] vis-à-vis de la classe ouvrière et sa faible influence actuelle sur les masses ouvrières et populaires le montrent. Mais plus encore le révèle le fait que, après 25 ans, nous sommes très loin d’avoir rassemblé dans nos rangs tous les communistes de notre pays et tous ceux qui aspirent à le devenir.
L’apport donné par le Parti suppose dans la pratique le dépassement de certaines limites de l’ancien mouvement communiste international, comme j’ai déjà dit. Le fait que vous n’en avez pas tenu compte suffisamment dans votre article, on peut l’expliquer en partie par l’analyse erronée faite dans le même article au sujet de l’histoire du PCE et aussi de la naissance du PCE[r].
Ceci me semble évident dans votre affirmation que » le PCE[r] ne remet donc pas en cause la ligne politique du PC d’Espagne, pourtant révisionniste comme on a pu le voir dans la guerre antifasciste » (p. 8), mais aussi là où vous nous attribuez d’avoir reconstitué simplement le PCE ou, ce qui est la même chose, d’avoir reconstruit un parti révisionniste, si nous nous atteignons à l’argumentation exposée.
Cette appréciation qui donne l’impression qu’il n’y a pas une ligne de démarcation entre le PCE et le parti carrilliste [du chef révisionniste Santiago Carrillo], ne contribue pas, à mon avis, à donner à vos lecteurs une vision objective de l’histoire du PCE, et par conséquent aussi du PCE[r]. Elle ne correspond pas à la vérité historique, elle confond différents plans et contextes et en définitive n’aide pas à comprendre la contradiction que vous mêmes signalez.
Cela conduit à faire un bilan erroné de l’histoire du mouvement communiste international.
Celui qui affirme que dans l’histoire du PCE, fondé en 1921, le passage du communisme au révisionnisme (effectué en 1956) n’a pas supposé une rupture sur tous les plans avec ce qui est important dans la période précédente, devrait dire par cohérence qu’aussi dans le mouvement communiste international il n’y a pas eu cette rupture et que nous devons renier les résultats obtenus par le mouvement communiste dans la première moitié du XX siècle.
Le PCE[r] n’a jamais mis en discussion globalement la ligne suivie par le PCE pendant la guerre de 1936-39 parce que nous ne l’avons pas considérée une ligne révisionniste, mais une ligne révolutionnaire malgré les graves erreurs d’opportunisme commises pendant et après cette guerre.
Ces erreurs ne nous ont pas empêché de considérer le PCE comme un vrai parti communiste jusqu’à quand les carrillistes achevèrent leur travail de liquidation et usurpèrent ses sigles en 1956. C’est pour cela que nous avons revendiqué, depuis le temps de la OMLE (1968-1975), la tradition communiste dont le Parti de José Díaz était porteur, et nous avons assumé ses succès ainsi comme ses erreurs.
Les premiers pour récupérer notre patrimoine révolutionnaire et nous baser sur lui pour développer une ligne politique d’accord avec les changements qui se sont produits en Espagne et dans le monde ; les deuxièmes, pour apprendre à ne pas les répéter.
Nous revendiquons la continuité avec notre passé, mais aussi la rupture avec ce qui est vieux, qui est déjà dépassé, pour pouvoir résoudre les problèmes nouveaux.
A partir de là nous avons donné, dès le début, beaucoup d’importance aux apports universels de Mao, bien que, c’est vrai, sans descendre en profondeur dans leur signification, implications et conséquences.
La thèse que le PCE pendant la Guerre nationale révolutionnaire et antifasciste aurait suivi une ligne révisionniste ou contre-révolutionnaire est très répandue en France et dans les autres pays impérialistes, » grâce » aux organisations trotskistes et anarchistes.
Nous avons un exemple dans le film bien connu de Ken Loach, Terre et liberté. Elle non seulement fait table rase de la lutte interne entre les deux lignes, mais elle fausse complètement la réalité historique.
Notre Parti, dans son analyse intitulé Aproximación a la historia del PCE (1921-1956), fondé sur une série d´articles publiée dans Resistencia pendant les années 1993-95, a une approche tout à fait différente.
Je ne sais pas si vous la connaissez. Dans cette analyse il y a une valorisation critique des résultats positifs et des erreurs du PCE le long de son existence, on les situe dans leur contexte historique et l’on prête une attention particulière et détachée à la période de la guerre.
Donc je pense que la critique que l’auteur de l’article Le PCE[r] : entre réformisme armé et rupture révolutionnaire (p. 8) fait à notre Parti, de n’avoir pas mis en question la ligne suivie par le PCE, manque d’une base solide. Elle ne tient pas compte et elle ne part pas non plus du bilan que nous avons déjà fait. Seulement ainsi nous pourrons savoir si nous sommes ou ne sommes pas en erreur.
À cette fin, je transcris en résumant un paragraphe de ce travail, où sont exposées nos positions au sujet de la période qui termina avec le coup d’Etat anti-républicain du colonel Casado et la catastrophique défaite des forces républicaines.
» De cette conclusion catastrophique de la guerre, on ne peut pas tirer la conclusion que la politique du PCE et, plus concrètement, la tactique du Front Populaire étaient erronées. Au contraire, sans elles le peuple n’aurait pas pu faire face aux forces militaires réactionnaires pendant presque trois ans dans des conditions si difficiles.
Mais le fait que la ligne du Parti était fondamentalement juste, n’avait pas empêché de commettre des erreurs dans son application, et son application ne pouvait pas échapper à la lutte entre les deux lignes qui était en train de se développer au sein du Parti. En tout cas il faut considérer si ces erreurs-là ont été plus importantes que les succès.
En tenant présent ce que nous avons exposé, il est évident que, dès le début de la guerre, le PCE a commis une série d’erreurs sur le plan politique comme sur le plan militaire. Ces erreurs l’ont amené à se subordonner de plus en plus au gouvernement républicain et ont fini pour devenir l’aspect principal.
Ainsi, ce qui au début était une ligne juste s’est transformé dans son contraire, en provoquant la défaite du Parti et en empêchant toute résistance armée organisée contre le fascisme.
Si autant d’erreurs n’avaient pas été accumulées, une défaite – très probable dès le début de la guerre à cause de la corrélation défavorable des forces et de la situation internationale, qui déjà en soi empêchait au peuple de gagner la guerre à ce moment-là – n’aurait pas empêché la continuation de la lutte.
Une des erreurs, sans doute la plus grave, parce qu’elle fût celle qui réellement empêcha le Parti de se préparer pour continuer la résistance dans les nouvelles conditions, consista – comme il est dit dans le Programme approuvé par le III congrès du PCE[r] – à < tendre à se subordonner au gouvernement républicain, au lieu de soutenir l’unité à partir d’une position politique et militaire indépendante.
Cela amena le Parti à affaiblir la lutte idéologique au sein du Front Populaire et au sein du Parti même et à négliger le travail politique parmi les paysans.
Cette politique de subordination et de concessions, bien qu’elle visât la consolidation d’une démocratie parlementaire bourgeoise au lieu d’une république de nouveau type, en pratique elle contribua seulement, dans ces circonstances, à la victoire du fascisme >.
(…) A cause de cette tendance à la subordination le PCE finit pour perdre sa propre indépendance politique, il permit à la bourgeoisie républicaine d’établir son hégémonie dans la révolution démocratique et d’en freiner le développement. Il laissa en ses mains la direction de la lutte contre la réaction, devant laquelle elle était en train de capituler à cause de sa position de classe.
Cette dépendance conduit le Parti à s’isoler graduellement des masses – en particulier des paysans pauvres – et à sous-évaluer le rôle que ces derniers pouvaient jouer dans le développement de la révolution démocratique et dans la lutte contre le fascisme et l’impérialisme.
(…) Le fait que pendant la guerre une ligne de subordination au gouvernement républicain se soit imposée de façon croissante au sein du Parti et surtout au sein de sa direction, ne signifie pas que tous les cadres et les militants la partageassent.
Les conceptions qui orientaient son action et l’application souvent contradictoire de la ligne montrent clairement que dans le PCE était en train de se développer une lutte entre deux lignes sur chaque problème de la révolution : une ligne révolutionnaire et de résistance et une autre réformiste et de capitulation.
Si ce n’avait pas été ainsi, si la grande majorité du Parti n’avait pas suivi une ligne révolutionnaire et de résistance, c’est sûr que les tendances opportunistes qui depuis long temps étaient en train de s’ouvrir un chemin en son sein se seraient imposées encore plus tôt.
Si enfin cette ligne de subordination et capitulation prévalut au sein de sa direction, ceci arriva parce que les partisans de la ligne de résistance ne furent pas capables de l’empêcher. « .
Celles-ci et d’autres erreurs, sur lesquelles nous ne nous étendons pas ici, ont contribué à la démoralisation des masses des travailleurs et ont facilité le fléchissement vers le fascisme et l’impérialisme des partis démocratico-bourgeois et des organisations ouvrières avec une idéologie anarchiste ou social-démocrate.
Chose qui explique leur soutien au coup d’Etat du colonel Casado, réalisé sous les auspices de la diplomatie franco-britannique et du gouvernement fasciste de Burgos.
Les dirigeants communistes espagnols ont la principale et définitive responsabilité dans toutes ces erreurs.
Mais c’est certain aussi que toutes les erreurs comme les succès ne peuvent être séparés des conceptions justes de la direction de la Internationale Communiste et de ses conceptions erronées et limitées.
A ces conceptions ont contribué en quelque mesure tous les partis communistes, même le PCCh qui fût, finalement, celui qui adopta les positions les plus justes au sein de l’Internationale. De là la victoire de la révolution en Chine.
Pour ce qui concerne le PCE, sa persistance dans ces mêmes erreurs, dont on vient de parler, après l’anéantissement de la République Populaire et la désorientation de la direction devant la complexe situation internationale créée après l’éclatement de la II Guerre mondiale, rendirent beaucoup plus désastreux et durables les effets de la défaite et contribuèrent 1. au succès de l’opportunisme de droite, qui gagna des importantes positions et 2. au succès des carrillistes, qui ont fini pour s’imposer en 1956, en profitant de la situation qui s’était créée au sein du PCUS et du mouvement communiste international après le XX et XXII congrès du PCUS.
Mais, même dans ces conditions favorables, Carrillo et ses partisans, avec la complicité de Dolores Ibarruri et d’autres anciens cadres, pour liquider le Parti, durent recourir systématiquement à l’expulsion, à la calomnie, à la délation, à la provocation et à l’assassinat de nombreux communistes.
La campagne de diffamation carrilliste contre Joan Comorera, secrétaire général du Parti socialiste unifié de la Catalogne (PSUC), pour le liquider, est un exemple bien clair des méthodes qu’ils utilisèrent. Cela démontre que détruire le Parti n’était pas facile.
A partir de là, le PCE, qui de fait était déjà miné par l’opportunisme de droite dès la fin des années 40 et qui en outre se cachait derrière le soutien à la lutte de guérilla et à l’appui qu’elle recevait par les communistes et les travailleurs, termina d’être un parti communiste pour se convertir en un parti révisionniste.
A mon avis c’est important de souligner ce parcours pour le PCE comme pour d’autres partis communistes comme le PCF ou le PCI, où, malgré l’influence opportuniste, existait aussi un fort courant révolutionnaire qui rendit possible la Résistance.
Il faut bien tenir compte de cela, parce que si nous passons sur la lutte interne entre les deux lignes qui eut lieu en quelque façon chez tous ces partis, nous commettons l’erreur d’établir une ligne de continuité entre les partis communistes de la période de la IC et les partis surgis de la dégénération révisionniste.
Cette erreur favorise le travail de confusion que les révisionnistes et les impérialistes sont en train de réaliser dans les masses ouvrières et populaires.
Certainement cette dégénération ne peut pas être expliqué si on ne tient pas compte 1. des limites du mouvement communiste international de l’époque, 2. du grand poids du dogmatisme, 3. du relâchement de la lutte idéologique avant et durant la période après la II Guerre mondiale et 4. d’autres facteurs qui favorisèrent ce processus.
Mais il n’y a pas de doute que le révisionnisme moderne aurait eu bien plus de difficultés à liquider les partis communistes, sans l’aide apporté par la plate-forme de Khrouchtchev au XX et XXII congrès du PCUS.
Pour finir, une autre question importante dont vous parlez dans votre article et à propos de laquelle apparemment vous ne considérez pas notre Parti comme une organisation réellement communiste, mais simplement révolutionnaire. Il s’agit de la question que » on ne peut pas être communiste sans défendre le marxisme-léninisme-maoïsme « .
Cette thèse, si elle est présentée sous cette forme schématique, à mon avis, peut mener à beaucoup de confusion.
Je suis d’accord que si on ne défend pas politiquement les apports théoriques et pratiques de Mao au développement du marxisme, comme il était déjà arrivé avec le léninisme après la Révolution d’Octobre, aujourd’hui on ne peut pas être communiste.
Pas de doutes à ce sujet. D’autres camarades et moi avons déjà exprimé un total désaccord devant le refus de la Direction de notre Parti (et plus concrètement de Arenas) de l’œuvre théorique de Mao et devant sa tentative de déformer la signification, l’origine et le développement des principes marxistes.
On a montré, en outre, que cela suppose une régression par rapport au niveau théorique atteint par le parti. A mon avis ces apports nous aident à résoudre les nouveaux problèmes auxquels sont confrontés le mouvement communiste international et la révolution mondiale et ils nous aident à lutter aussi contre le dogmatisme et le révisionnisme.
Bien sûr, les assumer et les défendre politiquement comporte, comme toujours pour les principes, de les appliquer et de les défendre conséquemment à travers la pratique concrète pour, après, les préciser et les développer. Mais cela ne doit pas être confondu avec l’établissement d’une division par étapes différenciées du développement du marxisme.
Dans ce cas on court le risque de délier ces apports de leur source originelle. Dans le marxisme, une fois que Marx et Engels ont établi sa base doctrinale, sont implicites tous les possibles développements théoriques passés, présents et futurs de ses postulats et il n’y a aucune raison ou aucune motivation théorique qui justifie de distinguer ou d’antéposer comme principale la pensée de Mao au-dessus de l’œuvre fondamentale de Marx et d’Engels.
A ce sujet Lénine observait dans ses Cahiers philosophiques que » Marx dans La Sainte Famille, y souligne fortement et met en relief les principes fondamentaux de toute sa conception du monde « .
Si cela n’est pas bien assimilé, nous pouvons nous laisser aller à n’importe quelle déformation. Chose qui peut arriver (et en effet elle arrive) aussi si nous nous limitons à arborer les principes du marxisme comme s’ils n’étaient pas susceptibles de s’enrichir et de se développer en conséquence de la pratique révolutionnaire. De cette façon nous les vidons de leur contenu et nous en faisons une caricature.
Certes, il nous reste encore à éclaircir le fait que cette position au sujet du maoïsme résulte contradictoire. Pour s’en sortir il faut peut-être tenir plus en compte la mise au point que fit Staline à l’égard des apports de Lénine. Il montra que ceux-ci et la conception marxiste du monde de Lénine » ne sont pas une seule et même chose, quant à l’étendue » (Principes du léninisme, Staline, 1924). Ce que Staline dit par rapport au léninisme et à son étape correspondante justifierait aujourd’hui la considération du maoïsme et de ses apports comme une étape plus avancée.
Avec ces commentaires et éclaircissements j’espère avoir apporté une contribution à fin que vous ayez une meilleure connaissance, et vos lecteurs aussi, des succès et des erreurs de notre Parti, et aussi de la lutte en cours entre les deux lignes.
De cette façon nous allons serrer un peu plus les liens entre les communistes de votre pays et du nôtre.
Je voudrais vous transmettre ma reconnaissance et celle d’autres camarades pour le soutien et la solidarité que vous montrez vers notre Parti et en particulier pour les camarades détenus à Paris depuis novembre 2000.
Bon travail et à la prochaine.
Saludos revolucionarios.
A.Cienfuegos
Membre de la Fraction Octobre du PCE[r]
Notes
* Le qualificatif » armé » appliqué au réformisme ne me semble pas approprié.
Le PCE[r] ne pratique pas la lutte armée, mais il soutient politiquement la lutte armée.
De fait, il la soutient dès une perspective réformiste, bien que ne soit pas celle-ci l’idée que se font la plupart de ses membres et des combattants des GRAPO. Pour cette question, pour ce qui concerne l’application de la stratégie de la guerre populaire de longue durée dans les pays impérialistes et les méthodes de lutte, il y aura l’occasion d’en parler un autre moment