[4 mai 1968.]
Depuis plus d’un mois, un nombre grandissant d’étudiants et de jeunes se révoltent et luttent contre la bourgeoisie. Les étudiants de Nanterre ont dans cette révolte joué un rôle d’avant-garde.
Toutes les forces répressives de la bourgeoisie se sont mobilisées pour écraser ce mouvement; elles ont utilisé la presse, les bandes fascistes, l’intimidation par l’administration universitaire, les arrestations et enfin l’agression de forces policières massives.
Tous les réactionnaires (y compris la clique dirigeante révisionniste), pris de panique, ont constitué un front uni et fomenté un vaste complot contre les étudiants : calomnier les étudiants progressistes, déverser un flot de mensonges, tout mettre en oeuvre pour les isoler de la population et permettre ainsi leur écrasement par les bandes fascistes et les troupes d’agression policière.
Mais cette offensive de la réaction, loin d’intimider les étudiants, a renforcé leur résolution.
Le mouvement des étudiants progressistes s’est impétueusement développé.
Malgré les contre-courants la masse des étudiants progressistes a brisé les manoeuvres d’encerclement et s’est orientée vers le peuple, vers les larges masses de la classe ouvrière, des travailleurs et de la population.
LE MOUVEMENT DE SOUTIEN AUX LUTTES DU PEUPLE CONNAIT UN GRAND ESSOR.
Le 3 mai, pendant près de 6 heures, de 17 heures à 23 heures environ, la masse des étudiants du Quartier Latin s’est bravement dressée contre les C. R. S. et la répression.
Comptant sur leurs propres forces et bénéficiant de l’appui de la population, ils se sont spontanément organisés et ont sévèrement châtié les provocations policières.
Déjà le mouvement de résistance aux brutalités policières se développe parmi les masses populaires.
Le 3 mai, une partie de la population s’est elle-même portée aux côtés des étudiants pour les aider à résister à la violence.
Les C. R. S. se sont comportés à l’égard de la population comme des troupes d’occupation en territoire ennemi, s’en prenant brutalement aux masses sans aucune distinction.
Ils ont suscité ainsi une grande colère dans la population.
Des masses populaires de plus en plus larges sont frappées depuis des mois et des années par la répression et la violence contre-révolutionnaire. Ces derniers temps les C. R. S. et autres troupes d’agression contre la population se sont livrés à des attaques brutales à l’égard des paysans de Redon, puis à l’égard des ouvriers et des masses populaires du Mans, de Caen, de Redon qui ont vaillamment combattu et châtié les agresseurs.
Ainsi des masses de plus en plus grandes d’ouvriers, de paysans, et d’étudiants prennent conscience de la nécessité de mettre un terme aux agressions policières, de faire cesser la répression.
Dans leur lutte contre la répression, les étudiants doivent résolument s’unir avec les larges masses populaires, et en particulier de la classe ouvrière, qui combattent depuis longtemps le même ennemi.
Ils doivent se mettre au service des travailleurs, force principale de la révolution.
Ouvriers, paysans, étudiants doivent s’entraider et se soutenir mutuellement pour défendre la liberté populaire et mettre en échec la violence policière.
Si les larges masses populaires des ouvriers, des paysans, des étudiants, persévèrent dans la lutte, conquièrent leur unité et forment un vaste front contre la répression policière, elles briseront inéluctablement les plans d’agression de la bourgeoisie.