URC (MLM) : L’hommage à Nestor Cerpa et au MRTA : solidarité internationale ou hommage à l’anti-communisme ?

Le 25 et 26 avril 2008 s’est tenue à Santiago du Chili un vernissage pour le lancement du livre « Prendre d’assaut le 21è siècle », qui consiste en une compilation de documents de Nestor Cerpa, commandant du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA), garni d’une biographie de ce dernier.

La présentation du livre fut prise en mains par le « Comité International pour le jugement équitable de Víctor Polay », le « Collectif Andamios » et la « Coordination Bolivarienne section Bolivie ». Pendant l’exposition, les documents furent commentés et ensuite les participants ont posé leurs questions aux présentateurs. Ils n’ont d’ailleurs pas manqué de s’envoyer mutuellement force saluts et félicitations. 

LE CARACTÈRE DE CLASSE
DE CETTE RENCONTRE 

Malgré le large panel d’organisations participantes, l’assistance a à peine dépassé les 100 personnes. 

Tout en tenant compte du fait que cette rencontre était publique, avec affiches dans les rues, sur les blogs et pages web des organisations participantes, et du fait que se trouvait parmi la centaine de personnes plus d’un agent des organismes de sécurité, comme l’a dit la presse péruvienne. 

Objectivement, l’hommage rendu n’a pas été un meeting de masses, ce qui met en évidence une vieille erreur de ce genre d’organisations : tenter de combler l’absence des masses à l’aide d’une grande quantité de sigles.

Le fait qu’une grande partie des organisations de la « gauche chilienne » rende hommage à Nestor Cerpa et au MRTA pourrait avoir l’air d’une action de solidarité internationale envers les « lutteurs et révolutionnaires » du pays voisin. Cependant, il n’en va pas ainsi. 

Il n’y a rien jusqu’à présent pour confirmer que le MRTA soit une organisation révolutionnaire, qui lutte pour mettre au tombeau le vieux régime et prendre le pouvoir dans la perspective de la dictature du prolétariat et du communisme. 

Au contraire, tout démontre que le MRTA est une organisation qui ne représente pas les sentiments des masses ni leurs aspirations et qui pour cette raison est une organisation contre-révolutionnaire.

Si l’on voulait faire une analogie historique (toutes proportions gardés), rendre un hommage a Nestor Cerpa et au MRTA serait comme honorer Trotsky et les Mencheviks. Cette action n’a comme résultat que de faire tomber les admirateurs du MRTA dans l’erreur et la confusion, en plus de les entraîner directement à s’opposer au processus révolutionnaire. 

Et même si le MRTA objectivement n’existe plus que dans la sphère virtuelle et que les quelques militants et sympathisants se réduisent à des cercles de solidarité avec les prisonniers, il est important de dire clairement quelle est la véritable nature de cette organisation.

Afin que ceux qui aspirent à lutter en suivant le chemin révolutionnaire authentique ne soient pas éblouis par les chants de sirène qui sont lancés depuis les quartiers généraux des organisations révisionnistes. Nous éclairerons donc ici quelques questions centrales sur la question du MRTA. 

CLARIFIER LA VERITABLE NATURE DU MRTA 

1. Origine du MRTA 

Le MRTA apparaît à partir d’une scission de l’APRA (parti fasciste) qui plus tard fusionne avec une fraction du MIR péruvien et du Parti Socialiste Révolutionnaire – Marxiste-Léniniste (PSR-ML). 

Ces différents aspects organiques marquent d’un cercle de le feu le caractère du MRTA, qui prétend s’en sortir de façon éclectique en essayant de réunir en un tout les idéologies fascistes et castro-guévariste. 

Par dessus le marché, les partisans du MRTA n’ont pas hésité à dire ici et là que leur idéologie est l’expression du « marxisme-léninisme ». 

Si cela ne suffisait pas, il faudrait remarquer que le chef du MRTA, Víctor Polay Campos, est un personnage ayant milité depuis son enfance au sein de l’aprisme. A l’âge de 17 ans, il était déjà secrétaire des relations extérieures du « Commando Universitaire Apriste » (groupe para-militaire du fascisme) ; deux ans plus tard il fut promu à l’école de cadres de l’APRA, où l’on forme les futurs dirigeants fascistes. 

En 1972, il devient général du Comité Exécutif de l’APRA à El Callao. Cette même année, il est arrêté par la police, accusé d’avoir commis des crimes de sang, mais l’APRA négocie sa remise en liberté et l’envoie en exil. 

Un an plus tard il partage son séjour à Madrid avec Alan García Pérez, l’un des plus grand génocidaires du Pérou. C’est à la fin des années 1970 que Polay Campos rompt organiquement avec l’APRA pour suivre son « propre chemin » et chercher une convergence avec la fraction du MIR-El Militante et le PSR-ML, présidé par Luis Varesse Scotto, président d’une ONG et qui compte lui aussi dans son curriculum des années de militance fasciste.

En octobre 1982, le PSR-ML et le MIR-El Militante donnent naissance au MRTA. Il est décidé d’attribuer la direction à Varesse, Polay Campos et Avellaneda. 

La nouvelle organisation foquiste, sans ancrage dans les masses, dut financer ses activités grâce aux ressources de l’ONG de Varesse. Plus tard, en 1984, Polay Campos dépose Varesse, qui se rend à la police, est amnistié par le régime d’ Alan García et finit par être envoyé au Mexique. 

Il voyage ensuite au Nicaragua pour y jouer le rôle de fonctionnaire des Nations Unies (ONU). Pendant ce temps, Polay Campos se donne le grade de « comandante ». 

Cependant, même à l’époque où Polay Campos se faisait nommer commandant de cette organisation auto-proclamée « marxiste-léniniste », elle n’a jamais rompu idéologiquement avec le fascisme apriste. 

Par exemple, en 1985, le chef du MRTA déclare son admiration pour le fascisme péruvien en disant: « L’histoire de l’APRA est pleine d’un esprit de conséquence, de lutte, de martyrologie ».

Cette admiration, loin de s’atténuer au fil du temps, ne fait que se renforcer. En 1992, Polay Campos affirme : « Je ne peux méconnaître que dans la lutte pour changer le pays, il y eut des centaines et des milliers d’apristes qui ont donné le meilleur de leur vie pour la cause de la liberté […] 

Nous nous revendiquons du « Buffle » Barreto des années 1930. Nous pensons que tout cela, c’est une seul et même lutte. Eux étaient apristes, nous, nous sommes tupacamaristes. Mais c’est la même chose. Ce sont les mêmes idéaux de justice, les mêmes désirs de changement, de démocratie. »

A cet égard, il est important de remarquer que Polay Campos ne rachète pas seulement l’APRA en bloc, mais qu’il souligne en particulier le rôle joué par les « buffles », nom qui désigne les cogneurs réactionnaires (similaires au groupe Patria y Libertad). 

En outre, quiconque connaît un tant soit peu l’histoire péruvienne pourra vérifier que les apristes des années 1930 étaient aussi fascistes que ceux d’aujourd’hui. 

Depuis la fondation du MRTA il n’y a eu aucun document où Polay Campos rompe idéologiquement avec ses anciens camarades, tout comme on ne trouve aucun document interne du MRTA où une cellule ou un membre critique la position de Polay Campos face au fascisme péruvien. 

2. Ligne politique du MRTA

Le fait qu’une organisation prenne les armes et mène à bien des actions violente ne garantit pas le caractère révolutionnaire de celle-ci. 

Le fait qu’une organisation soit révolutionnaire ou non n’est pas décidé par les armes et les cagoules, mais par son idéologie. 

Le MRTA s’est proclamé « marxiste-léniniste ». Cependant, il ne suffit pas de se déclarer tel ou tel pour l’être automatiquement. Nous voyons par exemple qu’au Chili il y en a qui se disent « socialistes » et qui sont en réalité des fascistes, et aussi ceux qui se nomment « communistes » et qui ne sont pas autre chose que des révisionnistes. 

Ce qui démontre l’adoption d’une idéologie, ce ne sont pas les paroles mais les actions, et la façon d’agir du MRTA montre à quel point cette organisation est éloignée du marxisme. 

Même s’ils font semblant d’être marxistes, ils ne peuvent s’empêcher de s’opposer au marxisme dans leurs discours sur le parti du prolétariat, où ils se rangent du côté des théories petites-bourgeoises qui soutiennent que le parti peut être remplacé par des organisations politico-militaires de type foquiste : « Déjà, depuis les années 1960, suite au Triomphe de la révolution cubaine, les nouvelles avant-gardes ont dû se construire en tant qu’organisations politico-militaires qui développent, dominent et pratiquent toutes les formes de lutte, y compris, depuis le début de la construction du pouvoir militaire de la révolution. »

Au sujet de sa ligne politique et de son programme, le MRTA soutient à plusieurs reprises qu’il est possible de faire la révolution socialiste de façon immédiate au Pérou.

Position qui est totalement absurde, étant donné que le Pérou est un pays semi-colonial et semi-féodal, raison pour laquelle, si l’on veut faire la révolution socialiste, il faut passer d’abord par une révolution de Nouvelle Démocratie. 

Parler de révolution socialiste immédiate dans un pays comme le Pérou, c’est ne rien comprendre au socialisme scientifique ni au caractère de classe de la société péruvienne. La thèse de la révolution immédiatement socialiste dans un pays à économie arriérée n’est pas une thèse marxiste, c’est une thèse trotskyste. 

Pour ce qui est de la thèse communiste au sujet de la prise du pouvoir et de la dictature du prolétariat, le MRTA s’est montré davantage partisan des secteurs bourgeois et petits-bourgeois que du chemin révolutionnaire. 

Comme nous allons le voir, le MRTA ne faisait que jouer à l’insurrection, prenant les armes pour demander automatiquement des amnisties et des accords de paix. 

Le MRTA réduit toute son action à envoyer des messages à la presse et à opérer en suivant une logique de foquisme urbain, choses qui n’ont en rien menacé le régime bourgeois-propriétaire terrien au Pérou. 

De plus, le MRTA avait pris la précaution de signaler par avance que son objectif n’était pas la prise du pouvoir pour le peuple, mais de mettre fin au conflit armé. En d’autres termes, ils prenaient les armes pour rendre public leur renoncement à la lutte.

LE CHEMIN CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE
DU MRTA

1. Alors que la lutte fait rage au Pérou, le MRTA capitule En 1980, le Parti Communiste du Pérou (PCP), un parti marxiste-léniniste-maoïste, déclenche la lutte armée de la façon la plus haute qui existe, par la guerre populaire. 

De son côté, le MRTA regarde de l’extérieur comment le peuple dirigé par le PCP s’affronte aux réactionnaires et aux impérialistes. 

En 1985, la guerre populaire passe le cap de sa cinquième année en ayant accompli de grands exploits. Pour sa part, le MRTA avait fêté sa première année « d’action », et sans avoir connu aucun succès, signa avec l’APRA une trêve d’un an. 

Mais cette trêve, loin d’être une tactique visant à gagner du temps et à se renforcer sur un autre terrain, n’était ni plus ni moins qu’une tentative de mettre fin au conflit, en ignorant en passant les réussites que le PCP matérialisait dans le feu de la lutte armée. 

Dans ces circonstances, Polay Campos, agenouillé devant Alan García, lança ses suppliques : « Nous, nous ne voulons pas de cette guerre civile, nous voulons l’éviter… Ce peuple exige le changement, ce peuple est mûr pour le changement, ce pays est gros d’une révolution. Ces douleurs, nous les sentons tous, il faut éclairer cette nouvelle société, et il y a la possibilité de le faire au moyen d’une guerre civile, ou au moyen d’une concertation. » 

Comme si l’histoire ne nous avait pas assez appris que la théorie révisionniste de la voie « pacifique » au socialisme est une farce qui finalement se termine par un peuple couvert de sang, soumis à la botte fasciste, désarmé et ne pouvant que voir comment le pouvoir se consolide dans les cercles les plus réactionnaires. 

Entre 1988 et 1989, le PCP lança une nouvelle vague d’actions militaires, les masses se joignaient aux luttes, et le rêve d’en finir avec la guerre populaire se brisait. Mais le MRTA, regardait à nouveau depuis la fenêtre d’en face quel tour prenait la lutte des classes. 

Au lieu de se joindre à la lutte, les tupacamaristes entonnèrent une nouvelle fois leurs suppliques pour « que soit mis fin à la guerre », d’abord en envoyant une lettre au Cardinal Juan Landazuri, puis par l’intermédiare de l’apriste Demetrio Tafur. 

2. MRTA, les soldats de la contre-révolution 

Alors que le gouvernement tentait de freiner la guerre en en appelant à l’expression « démocratique », le PCP mit en marche une grande campagne de boycott des élections et de renforcement de la guerre populaire; le MRTA en revanche, décida de jouer le prendre le dernier wagon du révisionnisme péruvien lors des élections municipales. 

Utilisant la vieille excuse qu’il faut freiner la droite (en votant et en ne luttant pas), le chef tupacamariste déclara avoir formé un front avec la Gauche Unie (IU). Mais alors que le MRTA participait aux élections et baissait les armes face aux exploiteurs, il n’hésitaient pas à s’en servir contre les révolutionnaires. 

Dans une interview à la revue « SI » du 8 mai 1989, Victor Polay Campos reconnaît que : « Il y a eu un affrontement avec le Sentier Lumineux (nom que les fascistes donnent au PCP) au niveau des communautés villageoises… Le MRTA a aidé les communautés à les rejeter, nous leur avons causé 20 pertes. » 

Comme on le voit, à ce niveau le MRTA ne faisait pas que renoncer à la lutte révolutionnaire, ils lançaient des attaques en liaison avec leurs compères fascistes contre les communistes péruviens. 

C’était là montrer patte blanche devant le gouvernement et le révisionnisme, afin que la presse internationale élève le MRTA au rang de « bonne guérilla ». C’est ainsi que le MRTA franchit la ligne étroite qui sépare l’opportunisme de la contre-révolution, en se transformant en poste avancé de l’anti-communisme à l’intérieur du camp populaire. Si déjà autrefois ils avaient pris les armes pour se faire l’écho de la réaction en en appelant à la « pacification » du Pérou, à ce moment le MRTA tombe son masque de « révolutionnaire » pour assumer ouvertement que ce qu’il cherche, c’est la défaite de la guerre populaire. 

C’est ce qu’avouent « German » et « Ricardo », deux commandants régionaux tupacamaristes dans une interview à la revue Caretas du 15 juin 1991 : « Les conditions minimales que nous exigeons pour en arriver au processus de pacification passent nécessairement par la défaite du Sentier Lumineux. Rendre nos armes dans les conditions actuelles développerait encore plus de violence, puisque cela provoquerait la croissance du Sentier… Dans ce contexte, nous sommes prêts à vaincre politiquement et militairement le Sentier Lumineux, comme nous l’avons fait dans cette zone où nous avons éliminé plus de 60 commandants du Sentier. Cela sera notre contribution à la pacification du pays… ». 

S’il restait encore des doutes sur le véritable rôle joué par le MRTA dans la lutte des classes au Pérou, il suffit de voir qu’au même moment où ils déclarent affronter les combattants communistes, ils reconnaissent que les secteurs les plus fascistes répondent à leurs espérances pour atteindre leurs objectifs : « Au Pérou, malgré la profonde crise morale et économique qui existe, il y a d’importantes forces saines et démocratiques à l’intérieur des partis politiques, aussi bien chez les traditionnels (droite) que chez ceux de gauche, ainsi que dans les organisations populaires, dans les Forces Armées, dans les Forces Policières. Nous croyons que la Conférence Episcopale doit jouer un rôle important. 

De même, de grandes figures comme Javier Pérez de Cuellar [secrétaire général de l’ONU de 1982 à 1991] peuvent jouer un rôle de médiateur pour initier un processus de discussion, de dialogue à plusieurs niveaux, et arriver à certains accords. » 

Il est évident que le MRTA lit les choses à l’envers. Tous les organismes qu’ils énumèrent étaient en proie à une franche décomposition et n’hésitaient pas à imprimer leurs griffes dans les chairs du peuple devant chaque soulèvement populaire.

Quel est donc le marxisme du MRTA? 

Il est pitoyable de les voir se déclarer « révolutionnaires » tout en tentant de jouer le rôle d’infirmiers au chevet du régime d’exploitation caduc, au lieu de le combattre. 

Mais enfin les tupacamaristes ignoraient-ils que Javier Pérez de Cuellar était l’un des pions de l’impérialisme yankee dans différentes menées et invasions militaires contre d’autres pays? 

Tout à leur désir d’entrer dans la composition des gouvernements réactionnaires, les membres du MRTA n’ont pas hésité à diriger leurs attaques contre les communistes péruviens et à les dénoncer à la police. Mal leur en a pris, car les communistes possédaient non seulement une puissance de feu, une idéologie et une discipline supérieures, mais aussi ils avaient mené un travail de masses beaucoup plus développé, ce qui aboutit finalement à la défaite du MRTA dans la grande majorité des combats. 

3. Le MRTA et le show de l’ambassade japonaise 

En décembre 1997, un groupe de 22 tupacamaristes, commandés par Nestor Cerpa, prend l’ambassade japonaise avec à l’intérieur 900 hauts fonctionnaires nationaux et internationaux pris en otage. 

Sur le champ, la presse se met en mouvement et prend contact avec le MRTA, ces derniers déclarant qu’ils ne quitteraient pas l’ambassade avant que soit établie au Pérou « la paix et la justice sociale », chose aussi ambiguë qu’absurde dans un régime pro-impérialiste comme celui de Fujimori. 

Plus tard sortit une communiqué du MRTA qui disait : « Le MRTA a toujours été une organisation disposée au dialogue, mais qui n’a rencontré que refus et moquerie de la part du gouvernement… ». 

Peu de temps après, dans un deuxième communiqué, le MRTA fait savoir quel était l’objectif de l’action : « faire le premier pas pour une solution globale au problème de la violence politique, via le chemin du dialogue et un accord de paix permanent ».

Dans un troisième communiqué tupacamariste, il est dit que : « Nous n’acceptons pas qu’on continue à nous comparer au Sentier Lumineux, organisation que nous avons condamné de façon répétée, et qui emploie une violence irrationnelle qui affecte le peuple lui-même ». 

Il ressort de tout cela que par ses écrits, le MRTA reconnaît être une organisation qui dès ses débuts a recherché le dialogue et l’entente avec les régimes les plus sanguinaires du Pérou, dans la perspective d’aboutir à un accord de paix permanent et de mettre fin à la violence politique. 

Quant à la politique de « pacification » de Fujimori, il est clair qu’elle ne représentait rien d’autre qu’une partie de sa stratégie anti-subversive, une nouvelle farce pour démobiliser les masses. 

Enfin, le MRTA n’a pas hésité à obtenir la sympathie du gouvernement fujimoriste en lançant de lâches attaques contre les communistes péruviens. 

Quiconque connaît un peu le marxisme sait que le rôle des révolutionnaires est de porter jusqu’à leurs ultimes conséquences les contradictions de classes et de mettre au tombeau le régime bourgeois au moyen de la lutte. 

Mais pour le MRTA, le principal est de faire plaisir au régime fasciste et de chercher la fin de la lutte des classes. Qu’est-ce donc que ce marxisme?

Au sujet de la prise de l’ambassade en elle-même, il n’y rien à dire à part que ce fut un échec cuisant. 

Les preneurs d’otage perdirent l’initiative et sans avoir obtenu d’objectif révolutionnaire, ils libérèrent le plus grande partie des otages, entre autres le chef de la police anti-terroriste; ils permirent que Cipriani [un évêque, nommé médiateur pendant la prise d’otage] cache à l’intérieur d’une bible un micro, grâce auquel il racontait à la police tout ce qui se passait du côté des tupacamaristes; Nestor Cerpa a répété une fois ou deux que l’objectif était un accord de paix. 

Le MRTA démoralisé s’engageait à déposer les armes, alors que Fujimori gagnait du temps pour pouvoir les massacrer.

C’est ainsi que Fujimori commanda l’opération consistant à creuser un tunnel sous l’ambassade et accéder sur les lieux à coups de bombes. Finalement, les militaires firent irruption dans l’ambassade en tuant en peu de temps les preneurs d’otage, et sans subir aucune perte. 

4. La défaite du MRTA 

Après la prise de l’ambassade, qu’allaient devenir les membres du MRTA s’ils avaient déjà dit adieu aux armes? 

Ainsi cette organisation prit acte de sa défaite finale. Cependant, le PCP qui avait souffert un rude coup en 1992, suite à la détention de son grand dirigeant et de sa direction, réussit à sortir du détour et commence à ce moment à redoubler d’efforts pour recomposer sa direction (ce qui est chose faite aujourd’hui) 

Entre les mois de janvier et août 1998, rien que dans les départements de San Martín, Huanuco et Ucayali, la revue Sol Rojo enregistre pas moins de 70 actions frappantes – agitation et propagande, propagande armée, anéantissement sélectif, combat de guérilla et sabotage – de la part de l’Armée Populaire de Libération. 

Mais à ce moment-là, que faisait le MRTA ? Rien, rien de rien. Réduit à de petits cercles, incapables de mener quelque action que ce soit, ils se mirent à propager leurs idées par l’intermédiaire de groupes de solidarité qui ne faisaient que répéter « le MRTA est bon et le Sentier Lumineux mauvais », que les premiers sont des « guérilleros » et les seconds des « terroristes ».

En manque d’arguments pour expliquer leur défaite et la croissance du PCP, les tupacamaristes n’ont pas hésité à dire que les communistes étaient les causes de leur défaite. 

Ainsi parlèrent-ils de nombreuses années. Pendant l’année 2005, alors qu’ils attaquaient d’un côté le PCP, d’un autre côté ils envoyaient leurs saluts et félicitations aux révisionnistes les plus invétérés, cherchant auprès d’eux de nouveaux alliés. 

C’est ainsi que le MRTA se mit en quatre pour saluer et féliciter le PC chilien, Hugo Chavez, Lula da Silva, le Front Large en Uruguay, etc. 

Le tout assorti de promesses de participer bientôt aux élections bourgeoises : « Nous ne rejetons pas la participation au prochain processus électoral […] il faut être présent sur ce terrain de confrontation, ce serait une erreur crasse que d’offrir à la bourgeoisie ce grand espace dans les circonstances actuelles ». 

Depuis ses débuts le MRTA a manifesté une impotence quasi absolue dans ses actions de guérilla. La chose s’est aggravée après la prise de l’ambassade du Japon, jusqu’à aujourd’hui où le MRTA n’existe pratiquement plus. 

Nous pouvons maintenant conclure que le problème du MRTA n’a pas été de posséder peu d’hommes ni que les masses n’ont pas été préparées pour la lutte. 

Le problème du MRTA fut sa conception idéologique (mélange de fascisme et de castro-guévarisme) qui l’amena inévitablement à renoncer à la révolution, à se mettre dans le sillage des révisionnistes et à combattre les communistes. 

La défaite du MRTA représente la défaite des théories petites-bourgeoises, du révisionnisme armé qui nie le rôle des masses dans la lutte, ainsi que la nécessité d’un Parti Communiste guidé par l’idéologie du prolétariat, le marxisme-léninisme-maoïsme. 

Voilà le problème, voilà la question principale, la question de l’idéologie. Qui ne comprend pas cela est voué à reprendre le chemin de la défaite et de l’hésitation. 

Depuis la tranchée communiste, nous appelons les révolutionnaires authentiques à se démarquer des apologistes de la défaite, des trafiquants de la révolution et à joindre leurs efforts pour donner une conduite révolutionnaire à la lutte du peuple du Chili, en servant à la constitution du Parti Communiste du Chili (marxiste-léniniste-maoïste), organe d’avant-garde des masses révolutionnaires au Chili. 

SALUONS LA LUTTE DES COMMUNISTES ET LE PEUPLE PERUVIEN ! 

A BAS LE RÉVISIONNISME DU MRTA ET DE SES APOLOGISTES !

Union des Révolutionnaire Communistes (marxistes-léninistes-maoïstes)

Juin 2008

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au Chili (1960-1980)