Vive le 1er Mai 1975

La journée du premier mai, chaque année célébrée par les prolétariats et peuples opprimés du monde entier, est une jounée de combat, une journée de lutte de classes.

Son histoire, alternée de défaites et de succès, voit se mêler intimement le sang héroiquement versé pour leur libération par les esclaves du capital et les drapeaux triomphants auxquels il a donné sa couleur, les drapeaux rouges de la Commune de Paris, d’octobre 1917, de la révolution chinoise et de toutes les autres révolutions prolétariennes et populaires qui jalonnent les cent dernières années.

Mai, souvent, le premier mai revêt une signification nouvelle, une spécificité historique qui ajoutent à ses caractères traditionnels une portée supplémentaire.

Ainsi le premier mai 1975 n’est-il pas comme les autres, tout en conservant et perpétuant leur contenu séculaire.

Le premier mai 1975 se situe à une époque où, dans le monde, la situation ne cesse de s’améliorer en faveur des prolétariats et peuples révolutionnaires. Oui, la situation internationale actuelle est excellente. Comme l’a justement caractérisée le président Mao : « Les pays veulent l’indépendance, les nations veulent la libération, les peuples veulent la révolution ».

Des victoires d’une portée historique irréversible éclairent ce premier mai 1975 de leurs lumières éclatantes : celle acquise du peuple cambodgien, celle en cours du peuple vietnamien, celle que remportent les peuples du tiers monde pour imposer un nouvel ordre économique mondial, celles que réalisent les peuples ayant instauré la dictature du prolétariat dans l’édification du socialisme, celles qu’imposent dèjà les grandes luttes des ouvriers et des masses populaires dans les pays capitalistes, sans parler de celles, inéluctables, des communistes véritables engagés dans les luttes clandestines difficiles dans les pays opprimés par des cliques révisionnistes obéissant à la baguette des dirigeants sociaux-impérialistes russes.

Contraints à la défensive, accumulant défaite sur défaite, les deux superpuissances impérialistes du monde actuel n’envisagent leur avenir qu’à travers une rivalité chaque jour plus aiguë, dans leur tentatives respectives d’établir leur hégémonie sur les autres peuples, sur tout les continents, sur le monde entier. L’impérialisme américain, et le social-impérialisme russe parlent de paix à haute voix, mais préparent activement la troisième guerre mondiale.

Incapables désormais de s’opposer victorieusement à la formidable poussée du tiers monde, force principale et motrice des changements internationaux en cours, ces deux superpuissances font de l’Europe l’enjeu principal de leur affrontement, dans leurs volontés respectives de s’approprier ses richesses stratégiques, économiques, technologiques, etc.

Quand nous proclamons à ce sujet qu’une guerre imminente menace notre continent nous entendons que toutes les conditions historiques existent désormais, sur tous les plans, pour que soit déclenchée dans la région de l’univers où nous vivons la troisième conflagration mondiale. « Les points chauds » sont nombreux, du Portugal à la Yougoslavie, de la Méditerranée à la mer Baltique.

Voilà pourquoi, en ce premier mai 1975, les marxistes-léninistes appellent la classe ouvrière et le peuple de France à se préparer en prévision d’une guerre imminente, à se mobiliser idéologiquement et matériellement pour résister à l’agression étrangère, sous quelque forme qu’elle se précise, militaire ou économique, extérieure ou intérieure.

Certes la crise économique mondiale du vieux monde capitaliste aiguise l’appétit du nouvel impérialisme né en Union soviétique à la faveur de la restauration de la dictature social-fasciste de la bourgeoisie.

La dictature du prolétariat et le socialisme, instaurés et édifiés par les Bolcheviks intrépides, par les ouvriers, les paysans et les soldats révolutionnaires, sous la conduite de Lénine et de Staline, se sont trouvés détruits par les traitres et renégats qui, par la ruse et par la force, ont usurpé le pouvoir du peuple et son Etat.

Cette question brûlante est posée aujourd’hui à tous les peuples d’Europe occidentale: à qui va profiter la crise générale du vieux capitalisme ? Au social-impérialisme russe qui dispose partout d’ores et dèjà de « cinquième colonne » subversives ou aux prolétariat et masses populaires des pays interessés ?

Sur le plan français comme dans tout les pays d’Europe de l’Ouest, qui va « récupérer » les effets de la crise ? Les dirigeant social-fascistes du P »C »F et les homologues, ou la classe ouvrière et tous les travailleurs des villes et des campagnes ?

D’autre part, dans nos pays européens, en France en particulier, les forces ouvrières, même dirigées par leurs partis marxistes-léninistes, sont-elles en mesure de s’opposer, seules, aux deux superpuissances ? Et plus spécialement à la plus dangereuse et la plus agressive, le social-impérialisme russe ?

Le léninisme et la pensée Mao Tsé-toung enseignent la nécessité de compromis tactiques, c’est à dire temporaires. C’est en ce sens, et compte tenu des riches expériences du mouvement révolutionnaire prolétarien, que les marxistes-léninistes de France, pour réaliser dans l’opposition et l’action contre les menées des deux superpuissances et de leurs agents dans notre pays, oeuvrent à la constitution d’un front uni, partie intégrante du « Front uni mondial » qui regroupe le tiers monde et le second monde où nous vivons.

Cela signifie-t-il, compte tenu de cette tâche de l’heure, que nous devrions abandonner la lutte de classe contre la bourgeoisie ?

Le « Front uni » n’a d’efficacité et de sens qu’à la condition d’être à la fois alliance et lutte.

Nous condamnons la pratique opportuniste que traduit le mot d’ordre « Tout pour le Front uni ».

Comment le « Front uni » dont la raison fondamentale concerne la défense de l’indépendance nationale, pourrait-il mobiliser les travailleurs et les masses populaires s’il ne visait qu’à défendre le pouvoir de la bourgeoisie ? Le « Front uni » doit favoriser tout ce qui contribue à la défense de l’indépendance nationale, mais dans le cadre de cette dernière subsiste et subsistera toujours la contradiction fondamentale de notre société, entre bourgeoisie et prolétariat.

Ainsi dans le cadre de la lutte centrale contre les deux superpuissances, avec l’alliance tactique du prolétariat avec la bourgeoisie, est-il indispensable d’impulser la lutte de classe pour les revendications immédiates comme pour la préparation de la révolution prolétarienne.

Il serait tout aussi pernicieux soit de ne lutter que pour l’objectif central du moment, l’indépendance nationale, soit de ne lutter que pour l’objectif final de la révolution prolétarienne en n’impulsant que les luttes de classe.

Ces deux luttes restent indissociables, se conditionnent mutuellement, se renforcent réciproquement.

Ainsi la bourgeoisie s’engagera dans le combat pour l’indépendance d’autant plus que le prolétariat l’y poussera par sa propre activité.

Et si le prolétariat abandonnait sa lutte de classe, que pourrait-il donc attendre de l’indépendance nationale ? Et ne laisserait-il pas précisément le champ libre aux activités de l’ennemi, la cinquième colonne constituée par les dirigeants du faux parti communiste, agents véritables du social-impérialisme russe ?

Voilà pourquoi, aux mots d’ordre contre les deux superpuissances, et pour le rapprochement de notre pays, sur pied d’égalité avec le tiers monde, les marxistes-léninistes agissent concrètement pour la défense des intérêts de classe des travailleurs, ouvriers et paysans les plus exploités en premier lieu.

Voilà pourquoi ils tiennent pour fondamentale et indispensable la tâche de lutter sans répits contre les licenciements, contre le chômage, pour des conditions d’existence décentes, pour que la bourgeoisie ne puisse pas faire supporter au peuple le poids de la crise de son système capitaliste.

Voilà pourquoi en ce premier mai 1975, retentirons les justes mots d’ordre lancés par l’Humanité Rouge:

-Pour les revendications ouvrières, paysannes et populaires.

-Pour l’alliance loyale de la France avec le tiers monde.

-Pour l’indépendance nationale contre les superpuissances.

Vive la grande journée de lutte internationale du premier mai 1975.

Jacques JURQUET
Henri JOUR

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