Jean Calvin : une introduction

De toutes les figures de l’histoire de France, Jean Calvin est celle dont l’impact culturel et idéologique a été le plus puissant. Pourtant, on pense plutôt à Maximilien Robespierre et Napoléon, ou encore Charles De Gaulle, quand on se réfère aux grandes figures de l’histoire de notre pays.

La figure de Jean Calvin reste obscure, voire inconnue ; dans la plupart des cas, si elle est un tant soit peu connue elle sera reliée au sectarisme, à un puritanisme fanatique, bref à une mort de la pensée et à des raisonnements opposés à la joie et aux sentiments.

Tout cela a une origine : le triomphe des forces féodales sur les forces progressistes portées par le protestantisme dont Jean Calvin a été le héraut, la figure la plus aboutie, la plus conséquente.

Jean Calvin a été une figure incontournable de la France pour toute une époque, et pourtant son histoire est niée. L’éditeur de ses œuvres en français, en 1842, peut constater de manière tout à fait juste :

« Le style de Calvin est un des plus grands styles du seizième siècle : simple, correct, élégant, clair, ingénieux, animé, varié de formes et de tons, il a commencé à fixer la langue française pour la prose, comme celui de Clément Marot l’avait fait pour les vers.

Ce style est moins savant, moins travaillé, moins ouvragé, pour ainsi dire, que le style de Rabelais; mais il est plus prompt, plus souple et plus habile à exprimer toutes les nuances de la pensée et du sentiment ; il est moins naïf, moins agréable et moins riche que celui d’Amyot , mais il est plus incisif, plus imposant et plus grammatical; il est moins capricieux, moins coloré et moins attachant que celui de Montaigne, mais il est plus concis, plus grave et plus français, si l’on peut reprocher à l’auteur des Essais d’écrire quelquefois à la gasconne.

Et pourtant il n’existe pas une seule édition des oeuvres françaises de Calvin, à l’exception du Recueil de ses Opuscules, publié par Théodore de Bèze, à Genève, en 1566, énorme volume in-folio de 2,000 pages, aujourd’hui fort rare, dans lequel on a confondu les traités écrits originairement en français par Calvin, avec ceux qui ont été traduits en cette langue d’après l’original latin, par ses secrétaires et ses amis; car la plupart de ces traités parurent également et presque à la fois dans les deux langues, soit que l’infatigable Calvin en rédigeât les deux versions, soit qu’il fit faire sous ses yeux celle qui ne devait être que la translation fidèle de l’ouvrage primitif, écrit en latin ou en français, suivant l’occasion.

Il est donc impossible de distinguer, dans le Recueil des Opuscules. les morceaux qui appartiennent réellement à la plume de Calvin.

On voit, par là, que l’éditeur, quoique habile écrivain lui-même, se préoccupait beaucoup moins de la lettre que de l’esprit dans les écrits du réformateur de Genève.

Enfin, comme si l’on eût voulu lui enlever ses titres de bon écrivain français, on imagina de n’insérer dans les éditions de ses œuvres que des textes latins, et de traduire même tout ce qui n’avait jamais été traduit dans cette langue, comme les sermons, les lettres, etc. Les trois éditions volumineuses qui ont été faites dans ce système anti-littéraire ne renferment pas une seule pièce qui témoigne au moins que Calvin savait écrire en français aussi facilement et aussi remarquablement qu’en latin. »

Il faut ici comprendre le contexte. Le protestantisme trouve ses prémices avec Jean Hus puis les hussites qui révolutionnant l’Est de l’Europe, il s’affirme avec Martin Luther, Thomas Müntzer et les guerres paysannes, mais c’est avec Jean Calvin qu’il devient un système unifié, systématisé, entièrement cohérent.

Jean Calvin

Là où le protestantisme fait parfois des compromis, des pas en arrière, lui fait face un calvinisme porté par le progrès, la nouvelle époque.

A l’Angleterre de la monarchie constitutionnelle capitaliste répond l’Amérique libérale capitaliste, à la France de la monarchie absolue répond la république de Genève, et dans ce contexte les Pays-Baslibérés de la tutelle espagnole et catholiques’affirment comme le principal vecteur du libéralisme et du capitalisme.

L’individu, figure au centre du libéralisme, est entièrement assumé comme figure politique comme protestantisme, par l’intermédiaire de Jésus-Christ, qui octroie à chaque individu la dignité, l’entendement, la possibilité d’avoir une reconnaissance en tant que telle, au-delà du système réactionnaire féodal.

Jean Calvin fut donc une arme idéologique et culturelle de premier plan. S’il échoua en France, c’est en raison du manque de maturité du développement historique de notre pays, ou plus exactement du développement inégal qui a existé entre les différentes régions.

Le protestantisme des villes, authentique, n’est pas le même que celui des campagnes où la petite aristocratie ainsi que l’aristocratie forte loin de Paris cherche surtout à affaiblir le pouvoir central et l’Église.

Le protestantisme de Jean Calvin fut ici récupéré pour une logique décentralisatrice qui possède une très forte tradition depuis, dans notre pays, comme en témoigne les multiples courants régionalistes, autogestionnaires, etc., dont la base idéologique relève directement du protestantisme français de l’époque de Jean Calvin.

Mais ce n’est qu’un aspect, et on voit très bien comment dans son épître à François Ier, Jean Calvin valorise le roi, le portant aux louanges, tout en le tutoyant et lui expliquant que s’il ne change pas son interprétation du protestantisme, s’il continue de l’interpréter comme une sédition qu’il faut écraser, alors l’histoire sera contre lui car il s’allie avec l’Antéchrist et Dieu rétablira un rapport de forces en faveur des vrais croyants.

C’est un nouveau système qui s’affirme ici, qui exige la fin de la féodalité, ou tout au moins sa transformation radicale dans son noyau, pour préparer l’avenir.

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Karl Marx et la crise de surproduction : la surproduction des moyens de production

Immédiatement après avoir précisé dans quelle mesure la surproduction de capital n’est pas une « surproduction absolue tout court », Karl Marx précise dans quel cas elle serait une surproduction des moyens de production, une surproduction absolue.

Il faut comprendre la chose ainsi selon lui :

« [La véritable, en tant que telle] surproduction de capital ne signifie jamais autre chose que surproduction de moyens de production – moyens de travail et subsistances – pouvant exercer la fonction de capital, c’est-à-dire susceptibles d’être utilisés pour exploiter le travail à un degré d’exploitation donné. »

Karl Marx, Le capital

Ce que cela implique, c’est la surproduction de marchandises. La véritable crise du capitalisme ne consiste pas en une simple surproduction de capital. C’est pour cela que Lénine a pu définir l’impérialisme, comme émergence historique de la surproduction de capital et son affirmation comme superstructure, sans modification de l’infrastructure capitaliste.

La véritable crise du capitalisme consiste en la combinaison de la surproduction de capital et de la surproduction de marchandises. Karl Marx synthétise de la manière suivante cette double nature :

« La fin [au sens de l’objectif] du capital étant la production de profit et non la satisfaction des besoins, le capital n’atteignant ce but que par des méthodes qui adaptent la masse de sa production à l’échelle de production et non inversement, il doit nécessairement y avoir sans cesse discordance entre les dimensions restreintes de la consommation sur la base capitaliste et une production qui sans cesse tend à franchir cette barrière qui lui est immanente.

Du reste, on sait que le capital se compose de marchandises et par suite la surproduction de capital inclut celle des marchandises.

D’où la bizarrerie du fait que les mêmes économistes qui nient toute surproduction de marchandises reconnaissent la surproduction de capital. »

Karl Marx, Le capital

La chose est ici très claire et ceux qui résument la crise à une surproduction de capital n’ont pas compris qu’il ne s’agissait que d’un aspect de la question.

À quoi ressemblerait cependant une situation de surproduction de capital et de surproduction de marchandises ? Karl Marx relie cela à la question de chaque cycle capitaliste, qui produit davantage de capital. Il définit par conséquent la chose ainsi :

« Le taux de profit, c’est-à-dire l’accroissement relatif de capital, est surtout important pour toutes les nouvelles agglomérations de capital qui se forment d’elles-mêmes.

Et si la formation de capital devenait le monopole exclusif d’un petit nombre de gros capitaux arrivé à maturité, pour lesquels la masse de capitaux l’emporterait sur son taux, le feu de la production s’éteindrait définitivement. »

Karl Marx, Le capital

On sait maintenant quand se produit la crise générale du capitalisme : quand le cycle est cassé, c’est-à-dire quand les capitalistes empêchent l’émergence d’autres capitalistes, ne vivant par ailleurs plus que d’une vaste production, allant dans le sens d’une mise en esclavage, ne s’intéressant plus à la question du taux de profit.

On est là dans ce que Lénine a appelé le capitalisme monopoliste d’État pendant la Seconde Guerre mondiale, mais pas du tout au sens d’un nouveau mode de production (comme chez Eugen Varga et Paul Boccara), seulement au sens du moment d’effondrement final des cycles capitalistes.

Cet effondrement va de pair avec la socialisation obligatoire de l’économie, sans quoi c’est le retour – par ailleurs impossible de par les lois du mouvement de la matière – à la féodalité.

Lorsque les capitalistes monopolistes prédominent totalement, dans une situation historique, alors le capitalisme monopoliste est l’antichambre du socialisme.

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Karl Marx et la crise de surproduction : la surproduction absolue de capital

La sous-partie « Excédent de capital accompagné d’une population excédentaire » est aussi longue que les deux précédentes prises ensemble ; elle dispose qui plus est d’un addenda tout aussi long, qui fournit cependant des éléments secondaires, des précisions.

Elle est le prolongement direct de ce qu’a dit Karl Marx auparavant et présente les traits généraux de ce qu’est la crise du mode de production capitaliste au sens strict.

Le premier aspect, vraiment important, est l’explication pourquoi au bout d’un moment, les petits capitaux sont particulièrement agressifs. C’est qu’ils sont placés dans une situation particulièrement exigeante.

Voici comment la chose est présentée :

« La masse des petits capitaux éparpillés est ainsi contrainte à s’engager dans la voie de l’aventure : spéculation, gonflement abusif du crédit, bluff sur les actions, crises.

Ce qu’on appelle la plethora [la pléthore] de capital concerne toujours essentiellement la pléthore du capital pour lequel la chute du taux de profit n’est pas compensée par sa masse [comme pour le grand capital] – et c’est le cas toujours des bourgeonnements de capital frais qui viennent de se former – ou la pléthore qui, sous forme de crédit, met ces capitaux, incapables d’exercer une action à leur propre bénéfice, à la disposition de ceux qui dirigent les grands secteurs commerciaux ou industriels.

Cette pléthore de capital naît des mêmes conditions qui provoquent une surpopulation relative, et c’est donc un phénomène qui vient compléter celle-ci, bien que les deux faits se situent à des pôles opposés, capital inemployé d’un côté et population ouvrière non occupée de l’autre. »

Karl Marx, Le capital

Il ne s’agit ici que d’une précision de ce qui a été dit auparavant. Eugen Varga en fera d’ailleurs la base principale de sa description du capitalisme « bloqué », en théorisant un chômage de masse permanent.

La phrase qui suit la citation est pourtant d’une importance très grande :

« Surproduction de capital, non de marchandises singulières – quoique la surproduction de capital implique toujours surproduction de marchandises – signifie donc suraccumulation de capital. »

Karl Marx, Le capital

Eugen Varga mit cet aspect de côté ; son disciple français Paul Boccara en fit par contre le cœur de son interprétation du « capitalisme monopoliste d’État ». La suraccumulation, le fait que le capital ne puisse plus se placer quelque part, serait telle que l’État s’assimilerait au capital pour trouver de nouveaux espaces.

Le problème est que Karl Marx ne mentionne cette suraccumulation de capital, ou bien surproduction absolue de capital, seulement comme hypothèse de travail pour développer sa thèse sur la crise.

Chez Paul Boccara, cette hypothèse est prise pour la réalité, il est vrai pour justifier dans les années 1960 la participation aux institutions pour les protéger contre un prétendu assaut du capital en surplus.

Mais pourquoi Karl Marx a-t-il besoin de l’hypothèse de la surproduction absolue de capital ?

La raison en est la suivante. Il imagine que cela soit le cas et il dit qu’il y aurait alors une partie du capital en jachère, comme en attente, et de l’autre un capital en action, mais peu mis en valeur en raison de la grande concurrence posée par le capital en attente.

Il expose alors la situation, qui serait marquée par une destruction de capital provoquée par une crise ayant comme source l’impossibilité de valoriser par la vente de marchandises, dans un contexte d’hyper-concurrence.

Les prix s’effondreraient, il y aurait une sorte de décompression, mais ce n’est pas du tout la question ici : Karl Marx mentionne justement cette hypothèse pour dire qu’elle n’est pas possible. Il est explicite :

« Et ainsi la boucle serait de nouveau bouclée. Une partie du capital dévalué pour avoir cessé de fonctionner retrouverait son ancienne valeur.

Pour le reste, les choses décriraient de nouveau le même cercle vicieux sur la base de conditions de production élargies, d’un marché plus vaste, d’une force productive augmentée.

Mais même dans l’hypothèse extrême que nous avons émise de surproduction absolue de capital, il n’y aurait pas en fait surproduction absolue tout court, surproduction absolue des moyens de production.

Il n’y a surproduction de moyens de production que dans la mesure où ceux-ci font office de capital et, partant, impliquent par rapport à leur valeur qui s’est gonflée avec leur masse une mise en valeur de cette valeur, dans la mesure où ils doivent créer une valeur additionnelle. »

Karl Marx, Le capital

On sait désormais comment Karl Marx voit la crise du capitalisme : comme surproduction des moyens de production.

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Karl Marx et la crise de surproduction : la question de la nature de la crise

Il ne faut jamais perdre de vue que la question de la nature de la crise n’exige pas simplement une « logique » adéquate ; c’est indéniablement avant tout une question politique.

C’est la lecture politique de la réalité qui va prédéterminer la manière de saisir la crise du capitalisme et ses modalités. Cette question a pour cette raison été celle des grands débats dans l’Internationale Communiste dans les années 1920.

Si Léon Trotsky se fait ainsi rejeter, c’est parce que sa thèse implique que le capitalisme a rencontré le mur, que les forces productives ne peuvent plus se développer. Cela signifie, de fait, que les trotskystes expliquent depuis des décennies que les forces productives ne se seraient plus développés depuis 1920…

Si Boukharine se fait pareillement rejeter, c’est parce qu’il affirme que dans chaque pays, les monopoles ont entièrement pris le pouvoir et qu’il n’y a plus de contradiction dans le capitalisme au niveau national.

On l’a compris, la question revenant inlassablement est celle du capitalisme organisé. Cette conception est d’ailleurs ouvertement assumée par les socialistes allemands après 1918. Ils considèrent que les communistes ont tort de penser que le capitalisme est à bout de souffle.

La thèse qui triompha à l’opposé au sein de l’Internationale Communiste est celle de la stabilité relative dans la crise générale du capitalisme : le capitalisme a rencontré le mur de ses limites, mais peut passer quelques paliers, difficilement, et dans tous les cas en s’orientant toujours plus vers la guerre.

Eugen Varga, qui a participé au premier chef à l’élaboration de ce concept, va toutefois le fétichiser, et considérer que le capitalisme maintenu va modifier sa nature, se rationaliser, s’intellectualiser pour trouver une solution.

Le marxisme ne considérant pas que le capital « pense », il alla chercher ce « cerveau » auprès de l’État. L’alliance de l’État et du capital aurait permis le maintien du capitalisme.

Dans les années 1960, Paul Boccara poursuivra directement le tir, en faisant du capitalisme monopoliste d’État une sorte de super-capitalisme s’auto-gérant.

Il y eut par ailleurs de nombreuses analyses du même type, faisant du capitalisme une forme sociale gérée par une bureaucratie par les cadres des entreprises (le « néo-capitalisme »), par une toute petite oligarchie organisée de manière complotiste (le « groupe Bilderberg », les « illuminatis », etc.), par les État-Unis d’Amérique, par le FMI et la banque mondiale, par les complexes militaro-industriels, par les multinationales, etc.

Toutes ces conceptions d’un capitalisme organisé sont directement reliés historiquement à la négation de la possibilité de la crise du capitalisme.

Karl Marx, au moyen de la troisième partie de son analyse de la baisse tendancielle du taux de profit, contredit pourtant cela.

Le long exposé intitulé « Excédent de capital accompagné d’une population excédentaire » donne une réponse très claire à la question de savoir ce qu’est la crise capitaliste.

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Karl Marx et la crise de surproduction : l’ultime barrière

Voici un long passage dans lequel Karl Marx explique la nature de « crise » propre au capitalisme. Il faut ici bien faire attention : ce n’est pas une définition terminée, il reste une sous-partie, on n’en est ici qu’à la fin de la seconde sous-partie.

Si l’on s’arrête là, on tombe inévitablement dans l’interprétation erronée d’Eugen Varga, qui a secoué l’Internationale Communiste dans les années 1920-1930. C’est la thèse d’une « crise générale du capitalisme » qui serait un capitalisme perpétuellement en crise, surmontant par moments celle-ci pour une relance cyclique, qui basculerait elle-même dans la crise, etc., dans une sorte d’allers-retours sans fin.

Karl Marx dit la chose suivante :

« La dépréciation périodique du capital existant [car à chaque cycle le capital s’agrandit, donc le capital précédent voit sa part dans le total s’abaisser], qui est un moyen immanent au mode de production capitaliste d’arrêter la baisse du taux de profit et d’accélérer l’accumulation de valeur-capital par la formation de capital neuf, perturbe les conditions données, dans lesquelles s’accomplissent les procès de circulation et de reproduction du capital, et, par suite, s’accompagnent de brusques interruptions et de crises du procès de production.

La baisse relative du capital variable par rapport au capital constant, qui va de pair avec le développement des forces productives, stimule l’accroissement de la population ouvrière, tout en créant constamment une surpopulation artificielle [c’est-à-dire que le chômage est provoqué ici par l’abaissement de la part des ouvriers dans la production, aux dépens des machines].

L’accumulation du capital, au point de vue de sa valeur, est ralentie par la baisse du taux de profit, qui hâte encore l’accumulation de la valeur d’usage [de marchandises utiles, utilisées], tandis que celle-ci, à son tour accélère le cours de l’accumulation quant à sa valeur [car plus de choses sont produites et vendues, donc valorisant le capital].

La production capitaliste tend sans cesse à dépasser ces limites qui lui sont immanentes, mais elle n’y parvient qu’en employant des moyens qui, de nouveau, et à une échelle plus imposante, dressent devant elle les mêmes barrières.

La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même. »

Cela signifie ici que le capitalisme est par nature déséquilibré, car il augmente les forces productives, mais en même temps s’appuie sur l’appauvrissement du plus grand nombre, or il faut bien vendre ce qui a été produit pour passer au prochain cycle productif.

Le capitalisme connaît donc une ultime barrière, propre à sa nature, existant de manière interne. Il développe les moyens d’existence de l’humanité, mais le capital étant sa propre fin, il ôte en même temps ce qu’il fournit.

Cependant, cela veut-il dire que les crises du capitalisme ne sont finalement que des situations d’équilibre, et que le capitalisme est toujours en déséquilibre, sans pour autant connaître de crise finale ?

Faut-il alors considérer qu’à un moment, on est tellement proche de la barrière, que le capitalisme ne peut plus vraiment grandir ?

Ou bien qu’il y aura toujours une nouvelle vague de capitalistes produit par le nouveau cycle, et relançant la machine ?

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Karl Marx et la crise de surproduction : la notion de crise

Karl Marx, pour commencer, constate la chose suivante dans la seconde partie du chapitre XV. Les capitalistes peuvent soit mettre de côté des ouvriers, soit renforcer leur exploitation. Dans le premier cas, le taux de profit baisse, dans le second il augmente.

Or, même en augmentant le taux d’exploitation des ouvriers restants, on ne rattrapera pas le niveau d’exploitation acquis lorsqu’il y avait plus d’ouvriers. La baisse tendancielle du taux de profit semble inéluctable.

Seulement voilà, et ici Karl Marx montre qu’il avait tout à fait prévu l’avenir, contrairement à ce qui est dit : selon lui, plus les forces productives augmentent, plus il y a des marchandises qu’on peut acheter.

Préfigurant la « société de consommation », Karl Marx explique la chose suivante :

« Le développement de la force productive du travail contribue indirectement à augmenter la valeur-capital existante en multipliant la masse et la diversité des valeurs d’usage qui représentent la même valeur d’échange et constituent le substrat matériel du capital, ses éléments concrets, les objets matériels qui composent directement le capital constant et, au moins indirectement, le capital variable.

Avec le même capital et le même travail, on crée davantage d’objets susceptibles d’être convertis en capital, abstraction faite de leur valeur d’échange ; objets qui peuvent servir à absorber du travail additionnel, donc du surtravail additionnel aussi, et donc peuvent servir à créer du capital additionnel. »

Karl Marx, Le capital

Cela correspond à ce qui a été formulé : un accroissement du nombre de marchandises est un saut quantitatif, mais ne modifie pas le problème sur le plan qualitatif.

Ce n’est pas tout. Avec le développement des forces productives, le même capital devient plus productif qu’auparavant. Il a gagné en puissance qualitative. Et le capital est plus nombreux à chaque cycle, il y a donc plus de capital, ce qui fait que le même capital a perdu de la puissance quantitative.

À chaque cycle, le capital est plus grand, le même capital plus puissant par rapport à ce qu’il était, mais sa part dans l’ensemble du capital s’est vu réduite, puisqu’il y a davantage de capital. On a là un faisceau de contradictions et Karl Marx embraie alors là-dessus, en avertissant de la complexité dialectique à laquelle on va faire face.

Il prévient ainsi :

« Mais il ne faut pas se contenter, à la manière de Ricardo, d’étudier ces deux phases [baisse qualitative du taux de profit, augmentation du profit par le renforcement quantitatif de la production], incluses dans le procès d’accumulation, dans leur coexistence paisible : elles renferment une contradiction qui se manifeste en tendances et en phénomènes contradictoires. Les facteurs antagoniques agissent simultanément les uns contre les autres (…).

Périodiquement, le conflit des facteurs antagoniques se fait jour dans des crises. Les crises ne sont jamais que des solutions violentes et momentanées des contradictions existantes, de violentes éruptions qui rétablissent pour un instant l’équilibre rompu. »

Karl Marx, Le capital

Nous voilà donc au cœur de la question de crises, que Karl Marx définit ici comme interne au processus d’accumulation, d’une part, et ensuite comme également momentanées. Cependant, on voit également que ces éruptions ne font que momentanément rétablir l’équilibre : il faut bien voir que pour Karl Marx la crise n’est pas un déséquilibre, mais un équilibre !

Le capitalisme ne se développe qu’à travers un déséquilibre. Sa croissance n’est pas une symétrie entre ses composantes, mais une dissymétrie.

C’est pourquoi la planification en URSS, développée sous Staline, lui oppose le plan comme développement harmonieux des forces productives.

Cependant, en quoi consiste alors la notion de crise chez Karl Marx ? Quel est son sens, puisque la crise est ici équilibre, et non pas déséquilibre ? C’est qu’en fait, le capitalisme est lui-même une crise dans son existence elle-même.

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Karl Marx et la crise de surproduction : déséquilibres, nombre de capitalistes

Le chapitre XV implique tellement de choses qu’en 3-4 pages, on a déjà la base de la conception de Rosa Luxembourg et celle d’Eduard Bernstein.

Pourtant, il reste encore à voir comment on en arrive à la crise du capitalisme : pour l’instant, on a seulement somme toute des déséquilibres (d’où Eduard Bernstein), ou bien une réduction ininterrompue du nombre de capitalistes (d’où Rosa Luxembourg).

Karl Marx ne dit d’ailleurs pas qu’il n’y a ni déséquilibres, ni réduction ininterrompue du nombre de capitalistes, seulement il place ces phénomènes dans une conception plus vaste. Citons ici un passage intéressant sur la question de la base étroite du capitalisme, correspondant à ces deux phénomènes :

« La masse totale des marchandises, le produit total, aussi bien que la portion qui remplace le capital constant et le capital variable que celle qui représente la plus-value, doivent être vendues.

Si cette vente n’a pas lieu ou n’est que partielle, ou si elle a lieu seulement à des prix inférieurs aux prix de production, l’ouvrier certes est exploité, mais le capitaliste ne réalise pas son exploitation en tant que telle (…).

Les conditions de l’exploitation immédiate et celles de sa réalisation ne sont pas identiques. Elles ne diffèrent pas seulement par le temps et le lieu, théoriquement non plus elles ne sont pas liées.

Les unes n’ont pour limite que la force productive de la société, les autres les proportions respectives des diverses branches de production et la capacité de consommation de la société (…).

Plus la force productive se développe, plus elle entre en conflit avec la base étroite sur laquelle sont fondés les rapports de consommation. »

Karl Marx, Le capital

En clair, il ne suffit pas pour le capitaliste d’exploiter, encore faut-il vendre les marchandises produites. Or, moins les ouvriers peuvent consommer, moins il y a de marchandises vendues. Les intérêts du capitaliste à exploiter s’opposent aux intérêts du capitaliste à ce que les marchandises soient vendues.

L’existence aujourd’hui de forces productives particulièrement élevées ne change pas le problème ; elle ne fait que déplacer le problème quantitativement. Il y a toujours, qualitativement, un obstacle, de par le manque de consommateurs par rapport au capital toujours plus nombreux.

Si l’on s’arrêtait à cette première sous-partie du chapitre XV, il ne resterait que deux options : tabler sur la réduction à un nombre très restreint de capitalistes (Rosa Luxembourg), ou bien s’imaginer que les capitalistes vont sans cesse se renouveler parallèlement au développement technique (Eduard Bernstein).

Cependant, il reste deux sous-parties. La première (c’est-à-dire en fait la seconde) s’intitule « Conflit entre l’extension de la production et la mise en valeur », la seconde (et donc la troisième) s’appelle « Excédent de capital accompagné d’une population excédentaire ».

Karl Marx va y fournir les explications sur sa manière de concevoir la crise du mode de production capitaliste.

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Karl Marx et la crise de surproduction : anciens et nouveaux capitalistes

Immédiatement après les deux phrases sur le taux de profit, Karl Marx ajoute une phrase capitale :

« Ce qui d’un autre côté accélère à son tour l’accumulation, quant à la masse, bien que le taux de l’accumulation baisse avec le taux du profit. »

Cette phrase est capitale, mais le souci est que Karl Marx part ensuite directement dans autre chose, critiquant la thèse de Ricardo comme quoi le capitalisme serait sans limite. Cette phrase peut donc passer inaperçu, alors qu’elle est fondamentale pour comprendre le reste une fois que Karl Marx a fini sa longue remarque sur Ricardo.

Ce que dit Karl Marx dans cette phrase, c’est que l’accumulation va connaître une accélération même si et même en raison du fait qu’il y ait moins de capitalistes et moins de taux de profit. En fait, s’il y a davantage d’accumulation, alors il y a plus de capitalistes !

On comprend le problème épineux auquel on a affaire. L’accumulation implique moins de capitalistes, et en même temps plus de capitalistes… Comment faut-il comprendre la chose ?

Et pourquoi Karl Marx n’explique-t-il alors pas immédiatement cela, pourquoi part-il sur autre chose ? Dans la forme c’est regrettable, mais c’est en réalité absolument cohérent.

Karl Marx dit en effet la chose suivante, immédiatement après la phrase mentionnée plus haut :

« Par ailleurs, si le taux de mise en valeur du capital total, le taux de profit, est bien l’aiguillon de la production capitaliste (de même que la mise en valeur du capital est son unique fin), sa baisse ralentira la constitution de nouveaux capitaux autonomes et elle semble dès lors menacer le développement du procès de production capitaliste, elle favorise la surproduction, la spéculation, les crises, la constitution de capital excédentaire à côté d’une population en excédent. »

Cela signifie que, contrairement à ce que pense Ricardo (et ses successeurs sur le plan théorique), le capitalisme fait bien face à un mur. Le capitalisme développe l’accumulation… et en même temps la fait se confronter à un obstacle.

Cet obstacle, c’est le nombre d’ouvriers. À un moment donné, il n’y a plus assez d’ouvriers disponibles pour que le capital se valorise suffisamment – rappelons que comme le capital se renforce à chaque cycle, il devient toujours plus important et a donc toujours plus de besoin.

Cependant, tant qu’il y a ces ouvriers, le nouveau capital peut trouver des moyens de se développer.

Et maintenant on a tout compris : Karl Marx n’assimile pas le mode de production capitaliste aux capitalistes. Il voit toujours la contradiction entre ouvriers et capitalistes. Il ne perd jamais de vue non plus le rapport entre capital et marchandises.

Cela fait qu’il constate, en quelque sorte, que même si certains capitalistes mettent de côté des ouvriers, car ils ont suffisamment avancé dans le processus capitaliste, d’autres capitalistes peuvent utiliser ces ouvriers mis de côté pour avancer dans leur propre processus.

Qui plus est, comme il y a eu progrès technique, il y a eu accumulation à la masse (c’est-à-dire de manière élargie en termes quantitatifs) ; il y a donc plus de forces productives, de richesse matérielle. Les marchandises coûtent moins cher, élargissant les possibilités d’être vendues.

Si l’on s’arrête là, on peut donc imaginer un capitalisme sans crise : c’est ce que fera Eduard Bernstein. Oui, les ouvriers sont exploités. Mais avec le développement des forces productives, le mouvement est sans fin et il n’y aura pas de crise. Le mouvement ouvrier doit progressivement s’approprier la société, et non pas tabler sur un effondrement.

Ce qui peut arriver, et doit arriver, c’est que certains capitalistes feront faillite, car ne parvenant pas à vendre leurs marchandises, mais avec le développement technique le niveau de vie augmentera de toutes façons et il y aura toujours d’autres capitalistes pour lancer des processus d’accumulation.

Cela ne sera juste pas les mêmes. Mais cela ne changera rien au caractère durable du capitalisme : c’est la perspective du « révisionnisme » au début du 20e siècle dans le mouvement ouvrier, Eduard Bernstein en tête.

Notons bien que cette perspective est opportuniste dans les faits, mais pas nécessairement subjectivement. Eduard Bernstein dira que le but n’est rien, le mouvement est tout, mais se considérera comme socialiste ; il s’opposera à la Première Guerre mondiale.

Et après celle-ci, les socialistes allemands opposés aux communistes auront exactement cette lecture erronée de Karl Marx. Ils veulent le socialisme, s’assument marxistes : il ne s’agit pas d’un simple rejet unilatéral du marxisme, même si cela revient objectivement à cela.

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Karl Marx et la crise de surproduction : le rapport à la baisse tendancielle du taux de profit

Au début du chapitre XV, Karl Marx réaffirme le principe de baisse tendancielle du taux de profit. Pour faire court, rappelons ici simplement que les capitalistes introduisent toujours plus de machines dans la production. Ils pensent ainsi rogner sur les dépenses de salaires, mais comme la vraie richesse vient de l’exploitation des ouvriers, ils scient la branche de l’arbre sur laquelle ils sont assis.

Puis, très rapidement, il pose une vision dialectique de la question, où l’on est vite dépassé si l’on ne comprend pas la forme de la contradiction en question. Voici ce que dit Karl Marx :

« Baisse du taux de profit et accélération de l’accumulation ne sont que des expressions différentes d’un même procès, en ce sens que tous deux expriment le développement de la productivité. »

On a ici deux contraires. D’un côté, l’accumulation capitaliste voit son taux de profit baisser, ce qui implique son affaiblissement. Et pourtant, de l’autre côté, l’accumulation capitaliste s’accélère, ce qui implique son renforcement.

C’est incompréhensible pour qui n’admet pas le principe du mouvement dialectique. Comment une chose peut-elle s’affaiblir et se renforcer en même temps ?

Immédiatement après, Karl Marx précise ce qu’il a voulu entendre. Voici comment il présente les deux aspects contradictoires, le premier tout d’abord :

« De son côté, l’accumulation accélère la baisse du taux de profit, dans la mesure où elle implique la concentration du travail sur une grande échelle, d’où une composition plus élevée du capital. »

Cela, c’est la baisse tendancielle du taux de profit. Le travail est concentré, on utilise des machines qui aspirent le travail, le travail humain est de plus en plus mis de côté, l’exploitation voit sa sphère se réduire de par le nombre moins important d’ouvriers.

Voici maintenant le second aspect :

« D’autre part, la baisse du taux de profit accélère à son tour la concentration du capital et sa centralisation par la dépossession des capitalistes de moindre importance, l’expropriation du dernier carré des producteurs directs, chez qui il restait encore quelque chose à exproprier. »

On comprend ici que Karl Marx ne parle du mode de production capitaliste dans son ensemble encore. Il parle des capitalistes et seulement d’eux. Dans la phrase précédente, Karl Marx disait somme toute : les capitalistes mettent des ouvriers de côté, or ils les exploitent, donc le taux d’exploitation va s’amoindrir, puisqu’il y a moins d’ouvriers.

Dans la seconde phrase qu’on a ici, Karl Marx dit : les capitalistes se font concurrence et en concentrant le travail, ils augmentent la productivité, ils torpillent des concurrents et exigent un capital plus grand à chaque fois pour être en mesure d’avoir un haut niveau technique, une haute productivité.

Le petit producteur ne peut pas investir comme le font les grands capitalistes dans des grandes machines avec une haute productivité : il disparaît par conséquent, coulé par la concurrence.

Rosa Luxembourg s’arrête là. Elle dit : il y a de moins en moins de capitalistes, et moins il y en a plus c’est la preuve de la concentration du capital, du fait qu’on mette des ouvriers de côté, qu’on ne sait plus comment faire du profit du côté du capital.

Par conséquent, le capital étant tellement accumulé n’a comme moyen de s’en sortir que le militarisme pour la conquête de zones non capitalistes.

Eugen Varga aura une position tout à fait similaire, à ceci près que lui considère que le capital « en trop » va s’allier avec l’État pour chercher toujours plus de voie pour s’en sortir, repoussant ainsi la crise à un peu plus tard.

Or, c’est là une réduction du mode de production capitaliste aux capitalistes, et Karl Marx ne fait pas cette erreur.

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Karl Marx et la crise de surproduction : une question essentielle

La notion de crise chez Karl Marx est liée à celle de baisse tendancielle du taux de profit. Ce qu’on appelle crise est défini par lui comme le « développement des contradictions internes de la loi ».

De fait, c’est le principe du matérialisme dialectique selon lequel tout phénomène obéit à la loi de la contradiction, qui présente une nature interne au dit phénomène. Lorsqu’il s’intéresse aux processus en cours dans le mode de production capitaliste, Karl Marx regarde les contradictions dans ces processus.

En l’occurrence, la contradiction à l’intérieur de la baisse tendancielle du taux de profit est ce qui produit la crise.

L’étude de Karl Marx à ce sujet forme le XVe chapitre du livre III du Capital, le chapitre XIII concernant en tant que tel la nature de la loi de la baisse tendancielle du taux de profit, le chapitre XIV présentant les « causes qui contrecarrent la loi ».

Ces causes qui contrecarrent la loi ne sont que relatives ; leur opposition à la loi amène un développement en spirale. Il y a des paliers : la loi s’applique, connaît un frein relatif pour un temps, puis passe au-delà de ce frein, franchissant un palier, puis le processus recommence.

Le processus est obligé de recommencer, car la manière qu’a la loi de triompher de cette opposition provient de l’intérieur du mouvement lui-même de cette loi. On est ici strictement dans le cadre du matérialisme dialectique.

Est-ce à dire cependant que cette spirale est sans fin, et que le capitalisme passera sans cesse de tels paliers ? Qu’il y aura sans cesse des freins, puis un dépassement de ces freins par une énergie interne propre au mouvement du capital ?

C’est là une question qui a travaillé tous les lecteurs du capital et pour cette raison, ce dernier chapitre de la troisième section du livre III du Capital – section intitulée « Loi de la baisse tendancielle du taux de profit »– a provoqué un véritable casse-tête.

Certains en ont déduit que puisque la crise est liée à la baisse tendancielle du taux de profit, son explication ne formant qu’un chapitre issu des deux autres, alors s’il n’y a pas baisse tendancielle, alors il n’y a pas crise.

D’autres ont affirmé que la crise était secondaire par rapport à la baisse tendancielle. D’autres encore ont considéré que la crise serait dépassée par une sorte de vaste union de tous les capitalistes dans un super monopoles, tandis que d’autres déplaçaient le problème en refusant le caractère interne de la crise pour lui donner un caractère externe : c’est le manque d’acquisition de zones non capitalistes qui bloquerait le capitalisme.

Certains ont affirmé que la crise consistait en une surproduction de capital, qui ne trouverait plus de place pour se reproduire ; d’autres ont postulé que la crise était une surproduction de marchandises, qui ne trouveraient plus d’acheteurs, ce qui casserait le processus d’accumulation.

De fait, la question a véritablement été tournée dans tous les sens, et tous les types de réponses ont pratiquement été fournis.

Seul Lénine a parfaitement compris la question, ce qui l’a amené à développer le concept d’impérialisme, comme émergence de monopoles comme superstructure sur la base capitaliste. Lénine a, ici, ni plus ni moins que sauvé le marxisme.

Le révisionnisme soviétique abandonnera ensuite ce concept, avec Nikita Khrouchtchev, pour affirmer que le capitalisme était désormais organisé avec l’aide de l’État, dans un capitalisme monopoliste d’État. La crise est alors interprétée de manière totalement différente de chez Lénine et la révolte de Mao Zedong contre Nikita Khrouchtchev est liée à cela dans sa substance.

Pour dire les choses plus directement, la quelque vingtaine de pages du chapitre XV du livre III du Capital a joué un rôle historique de la plus grande importance. Elle a amené des batailles idéologiques intenses entre Karl Kautsky, Eduard Bernstein, Rosa Luxembourg, Rudolg Hilferding, Lénine, Eugen Varga, Staline, Boukharine, etc.

Les conséquences ont été politiquement immenses ; leur implication idéologique essentielle.

L’ interprétation du chapitre XV a une valeur décisive : selon la manière qu’on a de le comprendre, on a une vision particulière du capitalisme. Selon qu’on considère que la crise de ce dernier soit inévitable ou non, qu’elle prenne telle ou telle forme, on a des conclusions politiques fondamentalement différentes, s’appuyant de fait sur une compréhension radicalement différente du marxisme.

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Discours donné par le Président Gonzalo, le 24 septembre 1992

Gonzalo, enfermé dans une cage, en tenue de bagnard, après son arrestation
Gonzalo, enfermé dans une cage, en tenue de bagnard, après son arrestation

Camarades du Parti Communiste du Pérou! Combattants de l’Armée Populaire de Guérilla! Peuple péruvien!

Nous vivons des moments historiques, chacun de nous sait qu’il en est ainsi, ne nous laissons pas tromper.

En ce moment nous devons déployer toutes nos forces pour affronter les difficultés, poursuivre la réalisation de nos tâches et atteindre les objectifs, remporter les succès, la victoire. Voilà ce qu’il faut faire.

Nous sommes ici les fils du peuple et nous combattons dans ces tranchées de combat, nous le faisons parce que nous sommes communistes! Parce que nous défendons les intérêts du peuple, les principes du Parti, la guerre populaire, voilà ce que nous faisons, ce que nous sommes en train de faire et ce que nous continuerons à faire!

Nous sommes ici dans ces circonstances, certains pensent qu’il s’agit d’une défaite. Ils se leurrent! Qu’ils continuent de rêver. C’est tout simplement un détour, rien de plus, un détour sur notre route!

La route est longue, nous la parcourrons et puis nous triompherons! Vous le verrez, vous le verrez!

Nous devons poursuivre les tâches établies par le IIIème Plénum du Comité Central. Un glorieux Plénum.

Sachez que ces accords sont déjà en application et la marche va se poursuivre, nous continuerons d’appliquer le Ivème Plan de Développement Stratégique de la Guerre Populaire pour Conquérir le Pouvoir. Nous continuerons à développer le Vième Plan Militaire pour Construire la Conquête du Pouvoir.

Tout se poursuivra. C’est notre tâche! Nous le ferons pour ce que nous sommes! Et par obligation vis à vis du prolétariat et du peuple!

Nous affirmons clairement que la voie démoratique aujourd’hui se développe comme un chemin de libération, comme un chemin populaire de libération!

Voilà la situation dans laquelle nous évoluons, nous devons réfléchir au regard de l’histoire, cessons d’avancer les yeux fermés. Voyons la réalité, voyons l’histoire du Pérou. Regardons les trois derniers siècles du Pérou.

C’est à cela que nous devons réfléchir.

Voyez les XVIIIème, XIXème et Xxème siècles et comprenez ce qu’ils ont signifié! Si vous ne le comprenez pas, vous resterez aveugles et l’aveugle n’est d’aucune utilité pour son pays, il ne sert pas le Pérou!

Nous pensons que le XVIIIème siècle a été une leçon bien claire. Réfléchissez-y.

Quelqu’un nous dominait, l’Espagne et cette domination qui nous suçait le sang, où nous a-t-elle menés?

A une crise extrêmement profonde. En conséquence le Pérou a été divisé. C’est là qu’est née l’actuelle Bolivie. Ce n’est pas nous qui le disons, ce sont les faits.

Au siècle dernier, ce fut la domination anglaise.

Où nous a menés sa lutte avec la France? A une autre grave crise: les années 70 du siècle dernier, qui ont abouti à la guerre avec le Chili. Ne l’oublions pas.

Que s’est-il passé? Nous avons perdu une partie de notre territoire. Notre patrie ressent la douleur d’un schisme malgré le sang versé par les héros et le peuple. Il faut savoir en tirer les leçons!

Au XXème siècle, où en sommes-nous? En ce XXème siècle un impérialisme nous domine, c’est principalement l’impérialisme nord-américain. C’est une réalité. Nous le savons tous. Où cela nous a-t-il conduits?

Sans même parler des années 20, chez nous, aujourd’hui, nous traversons la pire crise de toute l’histoire du peuple péruvien.

Si nous tirons les leçons des siècles passés, que devons-nous en penser?

Qu’une fois de plus la nation est en péril, qu’une fois de plus la république est en péril, qu’une fois de plus le territoire est en péril, qu’on peut le perdre tout simplement, par des intérêts en jeu.

Telle est la situation, c’est là qu’ils nous ont poussés mais un fait est là, il y a une révolution au Pérou, une guerre populaire et elle continue et continuera sa marche. Qu’avons-nous atteint? Un Equilibre Stratégique.

Et ceci, il faut bien le comprendre. C’est l’Equilibre Stratégique qui se concrétise dans une situation essentielle; à quoi ont servi ces douze années?

A prouver de façon éclatante au monde mais surtout au peuple péruvien que l’Etat péruvien, le vieil état péruvien, est un tigre en papier, qu’il est pourri jusqu’à la moelle.

Les preuves sont là!

Voilà où en sont les choses, nous pensons au péril d’une possible division de la nation, du pays; la nation est en péril, ils veulent la faire éclater, ils cherchent à la diviser, qui est épris de telles intentions?

L’impérialisme comme toujours, ceux qui exploitent, ceux qui commandent. Que devons-nous faire? Que faut-il faire maintenant?

Bien sûr, ils est nécessaire de renforcer le Mouvement Populaire de Libération, de le développer en agissant dans la guerre populaire car c’est le peuple, toujours le peuple qui a défendu la patrie, qui a défendu la nation.

Cela veut dire créer un Front Populaire de Libération, cela veut dire créer et développer une Armée Populaire de Libération à partir de l’Armée Populaire de Guérilla! Voilà ce qui est nécessaire!

Et c’est cela que nous ferons! Nous sommes en train de le faire et nous allons le faire! Vous en serez les témoins messieurs.

Pour finir, maintenant, écoutons ceci: comme on peut le voir dans le monde, le maoïsme dans sa marche inexorable commande la nouvelle vague de la révolution prolétarienne mondiale.

Saisissez-le et comprenez-le bien! Que ceux qui ont des oreilles, s’en servent, que ceux qui ont du bon sens et nous en avons tous, l’utilisent!

Trêve de niaiseries! Assez de ténèbres! Comprenons-le! Quel est l’enjeu de ce monde? De quoi avons-nous besoin?

Nous avons besoin de voir le maoïsme incarné, ce qu’il est, qu’il commence à engendrer des Partis Communistes, à maîtriser, à diriger cette nouvelle vague de la révolution prolétarienne mondiale qui nous arrive.

Tout ce qu’ils ont dit, de simples discours creux et stupides à propos de la fameuse « nouvelle ére de paix »; où en sommes-nous? Qu’adviennent-il de la Yougoslavie? Des autres? Tout est politisé; un mensonge. Aujourd’hui il n’y a qu’une réalité, ce sont les mêmes rivaux de la première et de la deuxième guerre mondiale qui génèrent et préparent la troisième et nouvelle guerre mondiale.

Il faut le savoir et nous, fils d’un pays opprimé, nous faisons partie du butin. Nous ne pouvons pas l’accepter! Assez d’exploitation impérialiste! Il faut en finir avec eux!

Nous sommes le troisième monde et la base de la révolution prolétarienne mondiale, à une condition, que les Partis Communistes arborent et dirigent. Voilà ce qu’il faut faire!

Nous pensons ceci: l’année prochaine marquera les 100 ans de la naissance du Président Mao. Nous devons fêter ces 100 ans! Et nous l’organisons avec les Partis Communistes.

Nous voulons quelque chose de nouveau, un hommage qui soit le reflet de la compréhension consciente de l’importance que représente le Président Mao pour la révolution mondiale. Nous commencerons cet hommage cette année et le couronnerons l’année prochaine. Cet hommage sera grandiose.

Je profite de cette occasion pour saluer le prolétariat international, les nations opprimées de la terre, le Mouvement Révolutionnaire Internationaliste.

VIVE LE PARTI COMMUNISTE DU PEROU!

LA GUERRE POPULAIRE VAINCRA INEXORABLEMENT!

SALUONS DES MAINTENANT LA FUTURE NAISSANCE DE LA REPUBLIQUE POPULAIRE DU PEROU!

NOUS DISONS: GLOIRE AU MARXISME-LENINISME-MAOISME!

ET FINALEMENT NOUS DISONS: HONNEUR ET GLOIRE AU PEUPLE PÉRUVIEN!

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Parti Communiste du Pérou : La ligne internationale (1988)

« Les masses font l’histoire, le Parti les dirige. » PCP

lNTRODUCTION

Le Président Gonzalo a établi la ligne internationale du Parti Communiste du Pérou et il nous enseigne qu’en tant qu’internationalistes prolétaires, nous partons du principe de réaliser (développer) la révolution péruvienne comme une partie de la révolution prolétarienne mondiale et à son service, au moyen de la guerre populaire, dans notre marche vers notre objectif inaltérable: le Communisme; en tenant compte du fait que chaque révolution se déroule parmi les zigzags de la politique mondiale.

Le Président Gonzalo part de la thèse de Lénine qui analysait la situation mondiale: « Les relations économiques de l’impérialisme constituent la base de la situation internationale actuelle.

Tout au long du XXéme siècle, cette nouvelle phase du capitalisme s’est définie complètement comme phase supérieure et ultime », et affirmait que la distinction entre pays oppresseurs et pays opprimés est l’un des traits qui caractérisent l’impérialisme.

Par conséquent, pour visualiser la situation actuelle nous ne pouvons pas partir de la contradiction fondamentale du capitalisme, car nous nous trouvons dans sa phase supérieure et ultime, l’impérialisme.

De plus, en nous basant sur ce que nous enseigne le Président Mao, que l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres de papier, que le peuple lui, est réellement puissant et que « le révisionnisme soviétique et l’impérialisme américain s’étant ligués, ils ont provoqué beaucoup de maux et commis beaucoup d’infamies que les peuples révolutionnaires du monde ne laisseront pas impunis.

Les peuples de tous les pays se soulèvent. Une nouvelle période historique de lutte contre l’impérialisme américain et le révisionnisme soviétique s’est ouverte « .

Ceci nous indique que la destruction de l’impérialisme et de la réaction mondiale, que les Partis Communistes qui dirigent le prolétariat et les peuples du monde sont en train de réaliser, sera une réalité indéniable; elle nous convoque à lutter contre les deux superpuissances impérialistes, l’impérialisme yankee et le social-impérialisme russe, contre les puissances impérialistes et la réaction mondiale, en spécifiant les conditions de chaque révolution afin de déterminer quel est l’ennemi principal et de conjurer l’action des autres.

1. L’ERE NOUVELLE

Le triomphe de la Révolution d’octobre en 1917, pose un extraordinaire jalon dans l’histoire mondiale, la fin de la révolution bourgeoise et le début de la révolution prolétarienne mondiale. Cette ère nouvelle, marquée par l’accroissement de la violence, exprime l’incapacité de la bourgeoisie caduque de diriger la révolution et la maturité du prolétariat pour prendre, diriger et conserver le Pouvoir de la dictature du prolétariat. C’est dans cette ère que se situent également les révolutions des nations opprimées.

C’est dans un système complexe de guerres de tout genre que sombreront l’impérialisme et la réaction mondiale et que surgira le socialisme.

Par conséquent, la révolution et la contre-révolution sont conscientes que les changements politiques ne se définissent qu’au moyen de la guerre.

La guerre ayant un caractère de classe, il existe des guerres impérialistes, comme la Première et la Seconde Guerres mondiales qui sont des guerres de rapine pour un partage du monde, ou des guerres d’agression impérialiste contre une nation opprimée, comme celle de l’Angleterre aux Malouines, celle de l’impérialisme yankee au Vietnam, ou celle du social-impérialisme contre l’Afghanistan.

Il y a des guerres de libération nationale comme celles qui se déroulent en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

Et la guerre populaire au Pérou, étant marxiste-léniniste-maoïste, pensée Gonzalo, par son caractère juste, sa direction correcte et qui ne s’assujettit pas aux superpuissances, ni aux puissances impérialistes, est celle qui se situe à l’avant-garde.

C’est une réalité qui nous démontre que les communistes, doivent mettre l’accent sur l’aspect principal qui est de développer la guerre populaire comme forme principale de lutte dans le monde, pour servir la révolution.

Face à cette réalité – ce n’est qu’au moyen des guerres que l’on transforme le monde – nous arborons l’omnipotence de la guerre révolutionnaire, c’est-à-dire la guerre populaire, comme la plus élevée des théories militaires, celle du prolétariat, celle que traça le Président Mao et qui doit être spécifiée pour chaque type de pays, impérialiste ou arriéré. Ainsi la guerre populaire mondiale est la réponse adéquate pour empêcher la guerre impérialiste ou bien, si elle se produisait, pour la transformer en guerre populaire.

Mais, en tant que communistes, nous faisons la guerre pour détruire la guerre au moyen de la guerre et pour établir la « Paix durable ».

Nous sommes les seuls qui combattons pour la paix, pas comme les Reagan et les Gorbachov qui, plus ils parlent de paix et plus ils font la guerre. Ce sont eux les fauteurs de guerre.

En évaluant le monde en la période actuelle nous voyons s’exprimer quatre contradictions fondamentales:

1) La contradiction entre capitalisme et socialisme, ceci se réfère à la contradiction entre deux systèmes radicalement différents; cette contradiction couvrira toute l’époque actuelle et sera l’une des dernières à être résolue, elle durera même après la prise du Pouvoir;

2) La contradiction entre bourgeoisie et prolétariat, c’est la contradiction entre deux classes opposées; elle persistera également après la prise du Pouvoir et se manifestera sous de multiples formes: idéologiques, politiques et économiques jusqu’à ce qu’elle se résolve quand on arrivera au Communisme.

3) Les contradictions interimpérialistes; c’est la contradiction entre les impérialistes pour l’hégémonie du monde et elle se produit entre les superpuissances, entre les superpuissances et les puissances impérialistes, et entre les puissances impérialistes elles-mêmes.

Cette contradiction se résoudra dans une période allant de 50 à 100 années;

4) La contradiction entre nations opprimées et impérialisme; c’est la lutte de libérations des nations opprimées pour détruire l’impérialisme et la réaction; sa solution se situe également dans une période allant de 50 à 100 années, durant lesquelles elle représentera la contradiction principale, bien que n’importe laquelle des quatre contradictions fondamentales peut se transformer en contradiction principale, selon la circonstance spécifique de la lutte de classes, transitoirement ou dans des pays déterminés.

Nous, les marxistes-léninistes-maoïstes, nous avons en perspective, pour atteindre notre but final le communisme, la réalisation de trois types de révolutions:

1) La révolution démocratique, qui est la révolution bourgeoise de nouveau type, dirigée par le prolétariat, pour les pays arriérés, et qui instaure la dictature conjointe des classes prolétaire, paysanne et la petite bourgeoisie et, dans certaines conditions, la bourgeoisie moyenne, sous l’hégémonie du prolétariat;

2) La révolution socialiste dans les pays impérialistes et capitalistes et qui instaure la dictature du prolétariat;

3) Les révolutions culturelles que l’on réalise pour continuer la révolution sous la dictature du prolétariat, dans le but de soumettre et d’éliminer toute réapparition du capitalisme et aussi pour combattre, armes à la main, les aspiration à une restauration capitaliste.

Les révolutions culturelles servent à renforcer la dictature du prolétariat et à marcher vers le Communisme.

Ainsi, comme aucune classe dans le monde n’a pu prendre le pouvoir d’un seul coup et ne l’a conquis que par un processus de restaurations et de contrerestaurations, quand le prolétariat prend le pouvoir et établit sa dictature, la lutte de la bourgeoisie pour restaurer le capitalisme se renforce et un processus historique de lutte s’ouvre alors entre le prolétariat pour maintenir et défendre sa dictature et conjurer la restauration capitaliste, et la bourgeoisie qui veut récupérer le pouvoir.

Cette lutte entre restauration et contrerestauration est une loi historique indéniable, jusqu’à ce que s’instaure définitivement la dictature du prolétariat.

Dans l’histoire mondiale, alors que la classe féodale était avancée en Chine, elle mit pourtant 250 ans pour arriver à écraser définitivement la restauration de l’esclavagisme.

En Occident, quand la bourgeoisie entra en lutte contre la féodalité pour écraser ses tentatives de restauration, ou les restaurations de la féodalité, il lui fallut 300 ans pour s’installer définitivement au pouvoir.

Et quand il s’agit d’une révolution dans laquelle le prolétariat s’installe au pouvoir définitivement, la lutte entre restauration et contrerestauration est extrêmement dure et acharnée.

Elle demandera, approximativement, 200 ans en comptant à partir de la Commune de Paris en 1871.

Les expériences de restauration en U.R.S.S. et en Chine nous ont laissé de grandes leçons, tant positives que négatives.

Il faut remarquer tout spécialement les gigantesques pas en avant réalisés dans la concrétisation du Nouvel Etat et pourquoi la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne représente la solution pour conjurer la restauration.

Nous, les marxistes-léninistes-maoïstes, pensée Gonzalo, nous réaffirmons la violence révolutionnaire comme loi universelle pour la prise du pouvoir, essentielle pour substituer une classe à une autre.

Les révolutions démocratiques se font par la violence révolutionnaire, les révolutions socialistes se font par la violence révolutionnaire et, face aux restaurations, nous récupérerons le pouvoir au moyen de la violence révolutionnaire et nous maintiendrons la continuité de la révolution sous la dictature du prolétariat par la violence révolutionnaire au moyen de révolutions culturelles.

Et nous n’irons au Communisme que par la violence révolutionnaire et tant qu’il y aura un lieu sur la Terre où existe l’exploitation, nous y mettrons fin par la violence révolutionnaire.

Ainsi, cette ère nouvelle nous dote d’armes puissantes et nous, les communistes, devons nous renforcer idéologiquement, politiquement et organiquement pour l’assumer comme il se doit.

2. PROCESSUS DE LA REVOLUTION MONDIALE

Deux courants opèrent dans le mouvement communiste international: le mouvement prolétaire international et le mouvement de libération nationale; le premier est l’élément directeur, le second l’élément de base.

Le mouvement de libération nationale

Il se réalise dans les nations opprimées, contre l’impérialisme et la réaction.

Vers 1910, Lénine prêta une attention spéciale aux luttes en Inde, en Chine, en Perse, affirmant que la révolution ne serait pas uniquement et exclusivement le fait des prolétaires contre leurs bourgeoisies, mais également celui de toutes les colonies contre leurs oppresseurs.

Lénine disait que deux forces fusionnent: le mouvement prolétaire international et le mouvement de libération nationale et que, dans les nations opprimées, les masses constituent la majorité de la population mondiale et qu’elles seraient décisives dans la révolution mondiale. Il en concluait que la révolution se déplaçait vers les nations opprimées.

Pourtant, il ne nia pas la révolution en Europe, mais il démontra qu’un Etat socialiste comme l’était l’U.R.S.S. pouvait exister malgré l’encerclement impérialiste. Lénine, en développant Marx, jeta les bases de la stratégie de la révolution mondiale pour miner l’impérialisme, unir la lutte du mouvement de libération nationale aux luttes du mouvement prolétaire international et développer la révolution.

Et, bien que la devise des communistes soit: « Prolétaires de tous les pays unissez-vous! », il proposa comme mot d’ordre qui devait guider la lutte des deux forces: « Prolétaires de tous les pays et peuples du monde, unissez-vous! ».

Le Président Mao Tsé-toung développa la stratégie de Lénine en se centrant sur la grande importance du mouvement de libération nationale pour la révolution mondiale, car l’impérialisme dépouille toujours davantage les nations opprimées qui se soulèvent, comme de puissantes tourmentes révolutionnaires, et qui doivent être dirigées par leurs partis communistes.

Ainsi se fond le mouvement de libération nationale avec le mouvement prolétaire international et ces deux forces propulsent le développement de l’histoire mondiale.

Le Président Gonzalo nous enseigne que la stratégie que nous, les communistes, devons appliquer doit partir des bases posées par Lénine et développées par le Président Mao.

Le mouvement prolétaire international, c’est la théorie et la pratique du prolétariat international.

Le prolétariat lutte sur trois plans: théorique, politique et économique et, dès qu’il apparaît dans l’histoire en tant que classe ultime, il se manifeste par une lutte dont les jalons principaux sont les suivants: 1848 quand le Manifeste Communiste, élaboré par Marx et Engels, établit les fondements et le programme du prolétariat; 1871 quand, durant la Commune de Paris, le prolétariat prend le pouvoir pour la première fois; 1905, répétition générale de la révolution; 1917, triomphe, de la Révolution d’Octobre en Russie; la classe établit la dictature du prolétariat, ouvrant une nouvelle ère.

1949, triomphe de la Révolution Chinoise, instauration de la dictature conjointe dirigée par le prolétariat et décision de passer à la révolution socialiste; le rapport des forces change dans le monde.

Et, dans les années 60, avec la Grande Révolution Culturelle prolétarienne, dirigée par le Président Mao Tsé-toung, on poursuit la révolution sous la dictature du prolétariat en une lutte acharnée entre restauration et contrerestauration.

Au cours de sa lutte revendicative, le prolétariat engendre le syndicat et la grève, qui ne sont pas seulement des instruments de la lutte économique, mais qui servent à forger la classe  » pour les grandes batailles à venir « .

La grève est le principal instrument de la lutte économique et la grève générale, le complément de l’insurrection; mais la proposition de Sorel et des anarchistes, ainsi que d’autres, de la prise du pouvoir au moyen de la grève générale, est fausse.

Nous, nous menons la lutte revendicative en fonction du pouvoir.

Le prolétariat engendre l’appareil politique: le Parti Communiste, totalement opposé et différent des autres partis, et qui a pour objectif la prise du pouvoir politique ainsi que l’avait défini Marx.

Lénine établit le caractère du Parti de nouveau type en combattant l’influence pernicieuse du vieux révisionnisme qui engendra des partis ouvriers bourgeois basés sur l’aristocratie ouvrière, sur la bureaucratie syndicale et le crétinisme parlementaire et qui s’ajustaient à l’ordre établi.

Le Président Mao Tsé-toung développa la conception de la construction du Parti autour du fusil et formula la thèse de la construction des trois instruments.

Le Président Gonzalo formula la thèse de la militarisation des partis communistes et la construction concentrique des trois instruments.

Le prolétariat engendra une idéologie: le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, pour la révolution mondiale et le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, principalement pensée Gonzalo, pour la révolution péruvienne.

Marx jeta les fondements du marxisme. Marx et Engels recueillirent ce que l’humanité avait produit de meilleur: la philosophie classique allemande, l’économie politique anglaise et le socialisme français pour établir les bases de l’idéologie prolétarienne.

Le marxisme n’a jamais fait un pas sans lutter contre les positions erronées; c’est ainsi qu’il dût s’affronter à Proudhon et à l’anarchisme, lutter contre les déviations de droite et les soi-disant développements créateurs de Dühring et contre les positions opportunistes qui surgirent dans le parti social- démocrate allemand.

Après la mort d’Engels, le vieux révisionnisme se développera avec Bernstein et Kautsky; Lénine les vaincra.

En synthétisant, dans sa première étape, le marxisme établira la philosophie marxiste, ou matérialisme dialectique, l’économie politique marxiste et le socialisme scientifique.

Lénine développa le marxisme et l’éleva à une deuxième étape, le marxisme-léninisme.

Il réalisa cela au cours d’une âpre lutte contre le vieux révisionnisme qui niait la philosophie marxiste, affirmant qu’il fallait se baser sur le néokantisme, ce qui est de l’idéalisme et non du matérialisme dialectique.

En économie politique le vieux révisionnisme niait l’appauvrissement croissant des masses, car l’impérialisme, le capitalisme – selon lui – couvraient les besoins du prolétariat. Il niait la plus-value et l’impérialisme. Dans le domaine du socialisme scientifique il s’attaqua à la lutte des classes, à la violence révolutionnaire et propagea le pacifisme.

Le révisionnisme consiste à réviser les principes marxistes en invoquant de nouvelles circonstances.

Lénine disait que le révisionnisme est la tête de pont de la bourgeoisie dans les rangs du prolétariat et que, pour lutter contre l’impérialisme, il faut lutter contre le révisionnisme car ce sont les deux faces de la même médaille.

Lénine remarque que le révisionnisme tend à diviser le mouvement syndical et politique du prolétariat et qu’il engendre la scission du socialisme.

Dans cette lutte aussi habile qu’implacable contre le révisionnisme, Lénine proposa de plus, dans la conjoncture de la Première Guerre Mondiale, de transformer la guerre impérialiste en guerre révolutionnaire, démasquant les vieux révisionnistes en tant que social- patriotes.

Il affirmait qu’en temps de révolution il faut créer de nouvelles organisations, car la réaction frappe les organisation légales et que nous devons monter des appareils clandestins même pour le travail de masse.

Par la suite, il concrétisa la Révolution d’Octobre avec le Parti Communiste et par l’insurrection.

Staline continuera l’oeuvre de Lénine au cours du processus de construction du socialisme en U.R.S.S.

Il luttera contre les déviations de Trostsky, Zinoviev et Kamenev, processus qui s’achèvera en 1937. Staline lutta durant 13 ans et il est faux de dire qu’il résolut les choses d’une façon administrative.

Nous assumons la position du Président Mao quant au rôle du camarade Staline, dans le sens que 70% de son action fut positif.

Aujourd’hui, nous les communistes, nous avons pour tâche d’analyser correctement la Seconde Guerre mondiale; de faire le point sur l’Internationale Communiste et, en particulier, de bien étudier son VIIe Congrès et, dans ce contexte le rôle du camarade Staline, l’action du révisionnisme en France, en Italie, etc.

Le Président Mao Tsé-toung en développant le marxisme-léninisme élève le marxisme à son plus haut niveau et la théorie du prolétariat devient marxisme-léninisme-maoïsme.

Il réalisa cette tâche au cours d’une lutte tenace et persistante, écrasant les lignes opportunistes de droite dans le Parti Communiste de la Chine; à remarquer spécialement comment fut écrasée la ligne révisionniste de Liu Shao-Chi et de Teng Siao-Ping. Sur le plan international le Président Mao dirigea la lutte et triompha du révisionnisme contemporain de Kruschov.

Il concrétisa la révolution démocratique en Chine, le passage à la révolution socialiste et la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.

L’élément fondamental du maoïsme c’est le Pouvoir, le Pouvoir pour le prolétariat, le Pouvoir pour la dictature du prolétariat, basé sur une force armée que le Parti dirige.

Le maoïsme c’est l’application du marxisme-léninisme aux pays arriérés, l’application de l’offensive stratégique de la révolution mondiale et la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat.

Ainsi nous, les communistes, nous avons trois grandes épées: notre fondateur Marx, le grand Lénine et le Président Mao Tsé-toung et notre grandiose tâche consiste à arborer, défendre et appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, pour qu’il tienne les commandes et guide la révolution mondiale.

En continuant le développement du marxisme-léninisme-maoïsme, le Président Gonzalo arbore, défend et applique notre invincible et immarcescible idéologie.

Le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, constitue la base de l’unité du Parti et développe la révolution péruvienne comme apport à la révolution mondiale.

La pensée Gonzalo est le principal et nous devons l’incarner, car c’est la garantie du triomphe qui nous mène à la révolution démocratique, à la révolution socialiste, aux révolutions culturelles, jusqu’au Communisme.

D’autre part, le Président Gonzalo nous dit que les trois moments du processus mondial d’élimination de l’impérialisme et de la réaction de la face de la terre sont:

1° Défense stratégique; 2° Equilibre stratégique; et 3° Offensive stratégique de la révolution mondiale.

Il l’énonce en appliquant à la révolution la loi de la contradiction, car la contradiction existe en toutes choses et toute contradiction a deux aspects en lutte, dans ce cas révolution et contre-révolution.

La défense stratégique de la révolution mondiale, opposée à l’offensive de la contre-révolution, débute en 1871 avec la Commune de Paris et prend fin avec la Seconde Guerre Mondiale.

L’équilibre stratégique se situe autour du triomphe de la révolution chinoise, de la Grande Révolution Prolétarienne et du développement des puissants mouvements de libération nationale.

Postérieurement, la révolution passe à l’offensive stratégique; on peut situer ce moment vers les années 80 quand nous distinguons des signes tels que la guerre Iran-Irak, l’Afghanistan, le Nicaragua, le début de la guerre populaire au Pérou, époque qui s’inscrit dans « les prochaines 50 à 100 années ».

A partir de là se développera la contradiction entre le capitalisme et le socialisme dont la solution nous mènera au communisme.

Nous concevons un processus long et non pas court, convaincus que nous arriverons au communisme, même si l’on doit connaître une série de détours et de revers qui se produiront nécessairement.

De plus, ce n’est pas étonnant que nous appliquions les trois moments à la révolution mondiale, car le Président Mao les a appliqués au processus de la guerre populaire prolongée. Et, en tant que communistes, nous devons penser non seulement au moment présent mais aussi aux longues années à venir.

3. SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVE

Dans la situation actuelle et en perspective, nous sommes passé à l’offensive stratégique de la révolution mondiale des « 50 à 100 années » à venir, au cours desquelles l’impérialisme s’écroulera ainsi que la réaction mondiale, tandis que le prolétariat s’installera définitivement au pouvoir et établira sa dictature.

A partir de ce moment, dans la marche vers le communisme, la contradiction se situera entre socialisme et capitalisme.

Le fait que se soient produites les restaurations en U.R.S.S. et en Chine, n’entrave pas l’intense processus de développement du prolétariat international, mais démontre comment se déroule la lutte entre restauration et contrerestauration dont nous, les communistes, nous tirons des leçons pour conjurer la restauration et établir définitivement la dictature du prolétariat.

Nous réaffirmons la thèse du Président Mao Tsé-toung que s’est ouverte une période de lutte contre l’impérialisme américain et le social-impérialisme russe.

Ainsi sont définis, au niveau mondial, les deux ennemis principaux tant de ceux qui font une révolution démocratique ou une révolution socialiste, que de ceux qui réalisent des mouvements nationalistes et il est nécessaire que chaque révolution ou mouvement spécifie quel est son ennemi principal et conjure la domination de l’autre superpuissance, ou d’autres puissances.

Au Pérou c’est l’impérialisme yankee qui nous domine en collusion avec la grande bourgeoisie et les propriétaires terriens.

Pourtant, au niveau mondial, les deux superpuissances luttent pour l’hégémonie mondiale.

Nous, nous luttons contre l’impérialisme américain, contre la féodalité et contre le capitalisme bureaucratique, mais nous ne pouvons permettre que le social-impérialisme ou une autre puissance les remplacent.

En Afghanistan, l’agression directe est le fait du social-impérialisme russe qui lutte pour l’hégémonie contre l’impérialisme yankee, d’autres puissances occidentales et contre la Chine.

Là-bas, il faut lutter contre le social-impérialisme, l’ennemi principal et ne pas permettre que pénètre la domination impérialiste américaine, ni celle d’autres puissances.

Le problème est qu’en Afghanistan, la lutte ne se déroule pas correctement par manque de la direction politique d’un Parti Communiste.

En synthétisant, il existe deux superpuissances qui sont les ennemis principaux, l’une des deux étant l’ennemi principal dans chaque cas et nous n’excluons pas l’action des puissances.

Nous considérons que la thèse du Président Mao Tsé-toung qui distingue trois mondes est juste et correcte et qu’elle rejoint celle de Lénine sur la distribution des forces dans le monde qui se base sur l’analyse de classes et sur les contradictions.

Nous rejetons la déformation opportuniste et révisionniste de Teng Siao-Ping au sujet des trois mondes qui pousse à se mettre à la remorque des Etats-Unis et à vendre la révolution. A partir de cela le Président Gonzalo analyse la situation des trois mondes qui se dessine actuellement et démontre que c’est une réalité.

Le premier monde est constitué par les deux superpuissances: les Etats-Unis et l’U.R.S.S. qui luttent pour l’hégémonie mondiale et peuvent déchaîner une guerre impérialiste.

Ce sont des superpuissances parce qu’elles sont plus puissantes économiquement, politiquement et militairement que les autres puissances.

Les Etats-Unis ont une économie centrée sur le monopole de la propriété qui n’appartient pas au secteur de l’état; politiquement ils pratiquent une démocratie bourgeoise avec une croissante restriction des droits; c’est un libéralisme réactionnaire; militairement, c’est la nation la plus puissante de l’Occident avec un processus de développement plus prolongé.

L’U.R.S.S. est économiquement axée sur le monopole d’état; politiquement c’est la dictature fasciste d’une bourgeoisie bureaucratique; militairement c’est une puissance de haut niveau, bien que son processus de développement soit plus court.

Les Etats-Unis essaient de conserver leurs domaines et aussi de les étendre.

L’U.R.S.S. vise plutôt l’expansion parce que c’est une superpuissance nouvelle et, d’un point de vue économique, elle a intérêt à tenter de capturer l’Europe pour se trouver en une meilleure situation.

En synthétisant, ce sont deux superpuissances qui ne constituent pas un bloc mais qui ont des contradictions, des différences marquées entre elles et qui évoluent dans le cadre de la loi de la collusion et de la lutte pour la répartition du monde.

Le deuxième monde est constitué par des puissances impérialistes qui ne sont pas des superpuissances, c’est-à-dire qu’elles sont moins puissantes économiquement, politiquement et militairement, comme le Japon, l’Allemagne, la France et l’Italie etc.

Elles ont des contradictions avec les superpuissances parce qu’elles souffrent -par exemple- de la dévaluation du dollar, des restrictions militaires et de contraintes politiques.

Ces puissances impérialistes veulent mettre à profit la lutte entre les superpuissances pour surgir à leur tour comme de nouvelles puissances.

Elles déchaînent également des guerres d’agression contre les nations opprimées et il existe aussi entre elles des contradictions exacerbées.

Le troisième monde est constitué par les nation opprimées d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine; se sont des colonies, ou des semi-colonies où la féodalité n’a pas été détruite et sur cette base se développe un capitalisme bureaucratique.

Ces nations sont assujetties à l’une ou l’autre des superpuissances, ou à une puissance impérialiste.

Il existe des contradictions entre elles et l’impérialisme, en plus des luttes qu’elles soutiennent contre leurs propres grandes bourgeoisies et contre les propriétaires terriens, les deux au service et en collusion avec l’impérialisme, spécialement avec les superpuissances.

Tout ceci nous donne, à nous les communistes, les bases sur lesquelles établir la stratégie et la tactique de la révolution mondiale.

Le Président Mao Tsé-toung a élaboré la stratégie et la tactique de le révolution mondiale, mais les révisionnistes chinois les dissimulent; c’est pourquoi c’est à nous de tirer des idées du Président Mao Tsé-toung la stratégie et la tactique de la révolution mondiale. Surtout face à de nouvelles situations, spécialement en perspective.

Notre Parti soutient que dans le monde actuel il existe trois contradictions fondamentales:

1) La contradiction entre les nations opprimées d’une part et les superpuissances impérialistes et puissances impérialistes de l’autre ; c’est ce que renferme la thèse des trois mondes se dessinent; cette contradiction se dessine – et nous la formulons ainsi-, car l’essence de cette contradiction est avec les superpuissances impérialistes, mais il y a aussi contradiction avec les puissances impérialistes. c’est la contradiction principale; le développement et le triomphe des révolutions de démocratie nouvelle représentent sa solution.

2) La contradiction prolétariat-bourgeoisie; sa solution: la révolution socialiste et, en perspective, la révolution culturelle prolétarienne.

3) La contradiction interimpérialiste: entre les superpuissances; entre superpuissances et puissances impérialistes et puissances impérialistes entre elles, ce qui mène à la guerre pour l’hégémonie mondiale et aux guerres impérialistes de rapine; le prolétariat doit leur opposer la guerre populaire et, en perspective, la guerre populaire mondiale.

Nous ne mentionnons pas, aujourd’hui, la contradiction socialisme-capitalisme, elle n’existe qu’au niveau idéologique et politique car il n’y a pas, actuellement, de système socialiste, il n’existe pas en tant qu’Etat. Il a existé et soutenir qu’aujourd’hui il existe un système socialiste c’est affirmer en essence, que l’URSS est socialiste, ce qui est du révisionnisme.

Il est nécessaire de distinguer les contradictions pour analyser la situation mondiale et définir une stratégie et une tactique et à leur intérieur les zones stratégiques et conflictuelles.

Actuellement les points de conflit les plus chauds sont: le sud-est asiatique, où la lutte au Vietnam, au Laos et en Kampuchéa représente un point crucial de cette immense région stratégique de l’Asie, région aux fortes concentrations de masses (l’Inde par exemple) qui, si elles avaient des Partis Communistes suffisamment développés, serviraient puissamment l’avance de la révolution.

Le Moyen-Orient, grand centre pétrolier où se déroule également une lutte acharnée entre les superpuissances et les puissances liées à la question du Proche Orient et à des mouvements nationalistes et même réactionnaires.

L’Afrique du Sud où existent des mouvements de guérilla usurpés par les superpuissances ou les puissances, pour les transformer en forces d’occupation et les dominer.

En Amérique Latine , les luttes de l’Amérique centrale (Nicaragua et Salvador) sont importantes et la situation est explosive aux Antilles (Haïti etc.).

Et la guerre populaire au Pérou, marxiste-léniniste-maoïste, pensée Gonzalo, qui lutte pour une authentique révolution démocratique, sans s’assujettir à aucune superpuissance ou puissance.

Et L’Europe où se réalisent de constantes actions militaires anti-impérialistes, dont il est nécessaire d’étudier les bases idéologiques et politiques, la classe qu’elles servent, leur lien avec l’idéologie du prolétariat et leur rôle dans la révolution prolétarienne mondiale, ainsi que leur position vis-à-vis du révisionnisme contemporain.

Ces mouvements expriment l’existence d’une situation révolutionnaire en développement inégal dans le vieux continent.

L’étincelle qui déclencherait une guerre mondiale impérialiste pourrait jaillir d’un de ces quelconques points de conflit, situation qui se présentera quand la supériorité stratégique de l’une des superpuissances se définira.

C’est pour cela qu’il est de plus en plus urgent et impératif de pouvoir compter avec des Partis Communistes qui se basent sur le marxisme-léninisme-maoïsme, forgés pour et dans la guerre populaire au moyen de leur militarisation.

Définir stratégiquement les zones d’importance principale et secondaire pour faire la révolution mondiale, c’est la clé pour établir le rôle que chaque région, chaque parti, doit jouer dans la révolution mondiale.

Pour les Partis Communistes le problème ne consiste pas à centrer leur attention sur la guerre mondiale impérialiste, mais sur la guerre populaire, car ce n’est que d’elle que découlera le pouvoir dirigé par le prolétariat.

Nous considérons que tant qu’existera l’impérialisme, il y aura une marge de possibilité pour des guerres mondiales impérialistes et ce que le Président Mao dit est juste: ou bien la révolution conjurera la guerre, ou bien la guerre mondiale attisera la révolution.

Pour qu’éclate une guerre mondiale impérialiste, la supériorité stratégique de l’une des superpuissances doit se définir.

Selon les théoriciens militaires réactionnaires, la guerre se déroulera au début avec des armes atomiques, d’écrasants bombardement atomiques des deux côtés.

Et en un deuxième moment, d’énormes contingents de milliards d’hommes interviendraient et l’on passerait à une guerre conventionnelle, avec occupation des territoires, car l’objectif est la répartition du butin, spécialement dans les nations opprimées.

Puis, il y aurait une phase de tueries féroces de vastes proportions qui, à son tour, se répercuterait sur les impérialistes.

Alors, les nations opprimées, les peuples et la classe qui se soulèveraient en guerre populaire auraient, pour le faire, des raisons bien plus puissantes.

Ainsi donc, si la guerre impérialiste mondiale éclate, en premier lieu nous y sommes opposés, deuxièmement nous ne la craignons pas et nous nous centrons sur la révolution, troisièmement se centrer sur la révolution signifie faire la guerre populaire dirigée par le prolétariat au moyen de ses partis communistes.

Et, quatrièmement, cette guerre populaire doit être spécifique à chaque type de pays, selon le genre de révolution.

La guerre populaire mondiale est donc à l’ordre du jour.

4. LE MOUVEMENT COMMUNISTE INTERNATIONAL

LE MOUVEMENT REVOLUTIONNAIRE INTERNATIONALISTE

L’histoire du mouvement communiste international est celle d’un glorieux processus de lutte par lequel les communistes, dans le monde, ont lutté et luttent pour s’unir afin d’atteindre leur objectif inaltérable: la société communiste.

Trois Internationales se formèrent au cours de cette lutte héroïque.

L’Association Internationale des Travailleurs, ou Ière Internationale, fondée par Marx et Engels en 1864.

Au cours de dures luttes et de l’écrasement des position anarchistes de Bakounine, la Ière Internationale établit qu’il n’existe qu’une seule doctrine du prolétariat: le marxisme.

Lénine disait que le rôle joué par l’Internationale fut de jeter les bases idéologiques de la doctrine du prolétariat.

L’Internationale se divisa et l’on accusa Marx et Engels d’être les responsables de la scission. Ils répondirent que si cette division ne s’était pas produite, l’Internationale serait de toute façon morte, assassinée par l’unité en laissant de côté les principes.

La IIème Internationale fut fondée par Engels en 1889, elle allait servir à multiplier les organisations et les partis. A la mort d’Engels, le vieux révisionnisme se déchaîne. Il sera combattu et écrasé par Lénine.

Cette Internationale fera banqueroute lors de la Première Guerre Mondiale quand des dirigeants comme Kautsky et Bernstein, au lieu de combattre la guerre impérialiste et la transformer en révolution, appuient cette guerre de rapine ainsi que leurs bourgeoisies, se transformant ainsi en sociaux-patriotes.

En 1919 Lénine forme la IIIe Internationale, l’Internationale Communiste, la concevant comme une machine de combat qui devait assumer la révolution mondiale et la construction de la dictature du prolétariat.

A l’intérieur de l’IC (Internationale Communiste) se présentent, vers les années 20, deux problèmes qui auront de grandes répercussions: le problème de l’Allemagne, c’est-à-dire de la révolution dans un pays avancé et le problème de la Chine, c’est-à-dire de la révolution dans un pays arriéré.

Postérieurement, la situation s’aggrave avec l’apparition et le triomphe du fascisme et de la manière dont on doit concevoir le Front.

Togliatti et Thorez avec des critères révisionnistes essayent de soutenir l’ordre établi et de ne pas le détruire, se centrant uniquement sur la lutte contre le fascisme.

Pour les communistes et pour notre Parti, faire le bilan de l’Internationale Communiste, spécialement celui de son VIIe Congrès lié à la guerre mondiale et au rôle du camarade Staline, représente une tâche impérative.

L’Internationale fut dissoute en 1943; il ne resta qu’un Comité d’information.

La lutte des communistes pour s’unir au niveau international est dure et complexe, elle se réalise après la Seconde Guerre Mondiale contre le révisionnisme contemporain. En 1948 l’on condamna Tito.

Les idées de Browder eurent également des effets néfastes.

En 1957 et 1960, les partis communistes et ouvriers se réunirent à Moscou. Ces réunions se réalisèrent après le XXe Congrès du Parti Communiste de l’Union Soviétique (PCUS) en 1956 quand Krouchev avait déjà usurpé la dictature du prolétariat en U.R.S.S. et l’attaquait sous prétexte de combattre le camarade Staline.

Le poids de l’U.R.S.S. était considérable dans le monde et, dans ces circonstances, au cours des réunions de 1957 et de 1960, on adopta des position ambiguës, malgré la ferme position de principe du PCCH, spécialement celle du Président Mao et celle du Parti du Travail d’Albanie.

La position du Président Mao fit changer quelques-unes des position du PCUS. En 1961 se réalisait le XXIIe Congrès du PCUS au cours duquel furent systématisées les position révisionnistes contemporaines.

Le Président Mao, en dirigeant le Parti Communiste de Chine, (PCCH) perça à jour l’essence même du nouveau révisionnisme qui est systématisé par les « trois pacifiques » et les « deux touts ».

Krouchev déforma la thèse de la coexistence pacifique de Lénine qui différenciait les relations entre les Etats de celles qui existent à l’intérieur des Etats, déclarant que la ligne générale du mouvement communiste international était celle de « la coexistence pacifique ».

Pour Krouchev le problème était d’empêcher la guerre car, disait-il, les armes atomiques ne distinguent pas entre exploiteurs et exploités et les hommes devaient fraterniser pour empêcher la disparition du genre humain.

La « transition pacifique » établit que la révolution n’a plus besoin de la violence révolutionnaire et que l’on peut remplacer un système social par un autre, par la « voie pacifique », par les élections, le parlementarisme.

La thèse de « l’émulation pacifique » soutenait que le système socialiste, afin de détruire le système impérialiste, devait surpasser ce dernier pour démontrer aux impérialistes que le système socialiste est supérieur et qu’ainsi, les impérialistes allaient passer au socialisme.

« L’Etat de tout le peuple » est une thèse révisionniste par laquelle Krouchev prétendait nier le caractère de classe de l’Etat, visant directement la dictature du prolétariat et le « parti de tout le peuple » est encore un avorton de plus qui nie le caractère de classe du Parti comme Parti du prolétariat.

Ainsi Krouchev soutint que le XXIIe Congrès du PCUS représentait le nouveau programme des communistes et il substitua le Manifeste Communiste par la consigne bourgeoise de « liberté, égalité, fraternité ».

Le Manifeste est le programme des communistes et le fait de l’avoir renié approfondit et exacerba la lutte entre marxisme et révisionnisme.

Le 14 juin 1963 l’on publie la « Proposition au sujet de la ligne générale du mouvement communiste international », connue également comme « La lettre chinoise », qui fut suivie par la diffusion des « neuf commentaires » par lesquels le Président Mao et le PCCH démasquent brillamment et écrasent le révisionnisme contemporain sous tous ses aspects.

Nous pensons que le Président Mao et le PCCH considéraient que, dans ces circonstances, il ne convenait pas de créer une nouvelle Internationale Communiste, car la base idéologico-politique n’était pas définie; celle-ci aurait dû être le marxisme -léninisme-pensée Mao Tsé-toung mais, le Parti du Travail d’Albanie en particulier, dirigé par Hoxha, n’acceptait pas la pensée Mao Tsé-toung et désirait une Internationale basée uniquement sur le marxisme-léninisme, sans tenir compte du nouveau développement de ce dernier, car en essence, Hoxha était opposé à la pensée Mao Tsé-toung.

Avec la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, l’influence du Président Mao grandit et se développa dans le monde.

Le PCCH se centra sur des problèmes très urgents tels que la récupération du Pouvoir dans la République Populaire de Chine, usurpé par le révisionniste Liu Shao-Chi et Teng Siao-Ping et la façon de continuer la révolution sous la dictature du prolétariat.

Ainsi, le Président Mao dans la lutte de classes contre le révisionnisme au niveau national et international, devint le grand maître à penser du prolétariat, le chef de la révolution mondiale et sa pensée, la troisième étape du marxisme.

A cette époque nous, les communistes, nous disions marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung.

Le Parti Communiste du Pérou, lors de la VIe Conférence Nationale en janvier 1969, adopta comme base d’unité du Parti le marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung résultat de la lutte du Président Gonzalo et de la fraction rouge du Parti qui, depuis 1966, avait déjà adhéré au marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung bien que, antérieurement, en 1962, le Président Gonzalo avait déjà adhéré aux position du Président Mao et, dans cette conception, avait forgé la fraction rouge.

Nous, les vrais communistes, nous espérions que ce seraient le PCCH qui définirait le maoïsme comme troisième étape du marxisme; mais à la mort du Président Mao, en septembre 1976, les révisionnistes chinois montèrent un coup d’Etat contre-révolutionnaire et visèrent le Président Mao et sa pensée.

Ainsi, l’unité des marxistes entra dans une période compliquée et chargée de graves problèmes; mais le Parti Communiste du Pérou se maintint ferme et inébranlable dans sa défense du marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung et démasqua le coup d’Etat contre-révolutionnaire, ainsi que l’usurpation révisionniste qui s’étaient produits en Chine.

C’est alors que le Bureau Politique élargi d’octobre 1976 décida: « Etre marxiste signifie adhérer au marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung ».

Avec la mort du Président Mao et l’usurpation révisionniste en Chine par Teng et ses acolytes les communistes se trouvèrent dispersés dans le monde sans centre, ni base de la révolution mondiale.

La contre-révolution attaqua, reniant le Président Mao Tsé-toung et la validité du marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung. Alors se déchaîna la triple attaque du révisionnisme de Teng Siao-Ping (révisionnisme chinois), Hoxha (révisionnisme albanais) et de Breshnev (révisionnisme russe).

Face à cette situation le Président Gonzalo, lors de la Première Conférence Nationale en novembre 1979, lança un appel à tout le Parti afin qu’il arbore, défende et applique le marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung contre la triple attaque révisionniste.

Le Parti maintint fermement ses positions et une invariable position de principes.

En 1980, le PCP commença la guerre populaire en se basant sur le marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung et c’est en appliquant et en développant la guerre populaire que le Parti avança davantage dans la compréhension du maoïsme en tant que troisième étape du marxisme.

C’est pour cela, qu’au cours de la IIe Conférence Nationale, en mai 1982, le PCP décida que le marxisme-léninisme-maoïsme représentait la troisième étape du marxisme.

Ainsi le PCP fut le seul parti au monde qui se plaça à l’avant-garde de la défense du maoïsme et qui assuma la lutte pour l’unité des marxistes-léninistes-maoïstes du monde afin que cette idéologie représente la direction et soit le guide de la révolution péruvienne et mondiale.

L’application du marxisme-léninisme-maoïsme doit être spécifique de chaque révolution pour ne pas tomber dans une application mécanique et c’est pour cette raison que la révolution péruvienne a engendré le Président Gonzalo et la pensée Gonzalo qui est l’élément principal de la base de l’unité du Parti.

Ainsi chaque révolution doit spécifier sa pensée-guide, sinon il ne peut y avoir d’application du marxisme-léninisme-maoïsme, ni de développement d’une révolution.

En automne 1980 treize Partis et organisations communistes souscrivirent une déclaration: « Aux marxistes-léninistes, aux ouvriers et aux opprimés de tous les pays », appelant les communistes à s’unir autour du marxisme-léninisme et en se réclamant du Président Mao, mais sans le considérer comme une nouvelle étape et sans lui reconnaître de validité universelle.

Ce travail fut dirigé principalement par le Parti Communiste Révolutionnaire des Etats-Unis. En 1983 le PCR des Etats-Unis prend contact avec le PCP et l’invite à souscrire la déclaration de 1980.

Le PCP n’était pas d’accord car la pensée de Mao Tsé-toung n’y était pas prise en considération et, plus encore nous nous basions déjà sur le marxisme-léninisme-maoïsme.

En mars 1984 se réalisa la IIe Conférence de ces organisations au cours de laquelle on décida de créer le Mouvement Révolutionnaire Internationaliste (MRI) et l’on approuva une déclaration conjointe qui proposa l’union autour du marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung.

Quant à l’incorporation du PCP au MRI notre position est résumée dans la lettre d’octobre 1986 adressée au Comité du Mouvement Révolutionnaire Internationaliste.

« Sur ce point nous désirons réitérer deux questions.

En premier lieu, dès le début de nos relations, le point de départ de nos divergences fut le substantiel et décisif problème du marxisme-léninisme-maoïsme comme unique, véritable et nouvelle étape du développement de l’idéologie du prolétariat, valide universellement et, principalement, du maoïsme, clé de la question.

Par conséquent, nous exprimons notre désaccord avec la dénomination de marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung. Pourtant, nous avons pensé et nous continuons à penser, que la solution de ce que nous considérons comme un point de départ indispensable, est une affaire complexe qui demande du temps et, spécialement, de développer la révolution.

Deuxièmement, nous avons souscrit la Déclaration de la IIe Réunion, qui créa le MRI, en formulant des observation et même en établissant de claires positions expressément exposées brièvement, et réitérées, au cours de réunions, dans des rapports, ou des communications.

Cela démontre évidemment nos divergences quant à la contradiction principale, la situation révolutionnaire de développement inégal, la guerre mondiale et quelques critères au sujet du rôle du Mouvement, ainsi que sur des points encore plus importants tels que la validité universelle du marxisme-léninisme-maoïsme et, en particulier, la validité générale de la guerre populaire, expression de la théorie militaire du prolétariat que la classe a réellement et complètement concrétisée récemment avec le Président Mao Tsé-toung.

De même, nous avons insisté pour brandir toujours la grande consigne: « Prolétaires de tous les pays unissez-vous! ». Pourtant, nous pensions et nous continuons à penser, que la Déclaration contenait et contient encore la base d’une unité relative dont l’avance même du Mouvement exigera le développement et le dépassement, ainsi que les faits sont déjà en train de le démontrer clairement.

Aujourd’hui, la Déclaration est qualifiée par les uns d’opportuniste, d’autres disent qu’elle ne sert pas à résoudre les brûlants problèmes que pose la révolution et que, par conséquent, l’on doit aller vers un nouvelle déclaration.

Le PCP considère que le MRI affronte des problèmes à différents niveaux: idéologiquement, il faut avancer dans la compréhension du marxisme-léninisme-maoïsme ce qui est primordial, car de cela dépend le développement politique lui-même.

Politiquement, il faut avancer dans la définition des contradictions fondamentales et de la principale contradiction dans le monde, la question de la IIIe guerre mondiale, que la révolution est la tendance principale et que si la guerre impérialiste éclate il faut la transformer en guerre populaire.

Quant à la construction, quels sont les linéaments que nous devons suivre pour arriver à former l’Internationale dont nous avons besoin et qui doit représenter la continuation du glorieux Mouvement Communiste international.

Quant au travail de masses nous partons de nos devises: « Les masses font l’histoire », « La révolte se justifie » et « le colossal tas d’ordures » et que le travail de masses se réalise pour entreprendre, ou développer, la guerre populaire.

Quant à la direction elle est déterminante; sa conformation, son développement et la reconnaissance de son autorité demandent du temps.

Quant à la lutte des deux lignes elle n’est pas traitée comme il faut.

Ces problèmes sont des problèmes de développement, mais s’ils ne sont pas traités correctement et avec justesse, ils peuvent se transformer en phénomènes de désarticulation et ces possibilités négatives sont préoccupantes.

Nous considérons que le Comité du MRI tend à imposer la dénomination « marxisme-léninisme pensée Mao Tsé-toung », à nous encadrer dans la Déclaration et à résoudre les problèmes de direction du Comité, ce qui donne lieu à penser qu’il existe des tendances hégémoniques ».

En tenant compte de cette situation nous réaffirmons le contenu de la IVe Conférence Nationale du PCP d’octobre 1986 d’agir comme fraction dans le Mouvement Communiste International pour que le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, soit aux commandes et guide la révolution mondiale et nous lançons un appel afin d’arborer, défendre et appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme!

Car c’est seulement ainsi que le prolétariat international, au moyen de ses Partis Communistes, sera capable de diriger la conquête du Pouvoir et d’émanciper les opprimés afin qu’ils s’émancipent eux-mêmes comme classe.

Nous sommes pour la reconstitution de l’Internationale Communiste et nous considérons que le Mouvement Révolutionnaire International représente un pas en avant vers ce but, qu’il servira dans la mesure où il se basera et suivra une ligne idéologico-politique juste et correcte.

La lutte pour imposer le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, et qu’il soit aux commandes et guide la révolution mondiale, sera longue, complexe et dure, mais finalement nous, les marxistes-léninistes-maoïstes de la Terre, nous l’imposerons, car tout au long de son histoire le marxisme n’a jamais fait un seul pas en avant sans lutte.

GLOIRE AU PROLETARIAT INTERNATIONAL!

VIVE LA REVOLUTION PROLETARIENNE MONDIALE!

ARBORER, DÉFENDRE ET APPLIQUER LE MARXISME-LÉNINISME-MAOÏSME, PENSÉE GONZALO, PRINCIPALEMENT LA PENSÉE GONZALO! 

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Parti Communiste du Pérou : La ligne militaire (1988)

Jour de l’héroïsme, le 19 juin

INTRODUCTION

Le Président Gonzalo en arborant, défendant et appliquant le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, a établi la ligne militaire du Parti.

La résolution de la Ière Conférence Nationale Elargie de novembre 1979, la désigne comme le centre de la ligne politique générale et on la développe au long de la guerre populaire.

Le Président Gonzalo a intégré avec persistance la vérité universelle du marxisme-léninisme-maoïsme dans la pratique concrète de la révolution péruvienne, en combattant et écrasant le révisionnisme et les lignes opportunistes de droite et en appliquant le matérialisme dialectique à la question de la guerre.

C’est pour cela que la ligne militaire exprime aussi la pensée philosophique du Président Gonzalo et résume les lois de la guerre, de la guerre révolutionnaire en général et des lois spécifiques de la guerre révolutionnaire au Pérou.

La ligne militaire est vitale pour notre travail idéologique, politique, militaire, économique et culturel et nous permet de différencier la ligne militaire prolétarienne de la ligne militaire bourgeoise.

La ligne militaire ce sont les lois qui régissent la guerre populaire pour la conquête du Pouvoir et sa défense.

Elle est composée de trois éléments:

1) La Guerre Populaire qui, dans notre cas, est spécifiée comme guerre populaire unitaire, la campagne étant le principal, la ville le complément;

2) La construction des forces armées révolutionnaires qui, dans notre cas, est spécifiée comme Armée Populaire de Guérilla et dont la particularité est l’incorporation de la milice pour avancer vers la mer armée des masses, et;

3) La stratégie et la tactique qui se concrétisent à travers de campagnes d’encerclement et d’extermination et contre-campagnes d’encerclement et d’extermination qui, dans notre cas, est spécifiée par l’application de plans politiques et militaires avec une stratégie politique et une stratégie militaire qui se concrétisent en campagnes aux contenus spécifiques.

I. LA GUERRE POPULAIRE

1. SUR LA GUERRE POPULAIRE AU PEROU

Le Président Gonzalo, en réaffirmant la loi de la violence révolutionnaire comme loi universelle, assume la théorie militaire prolétarienne la plus élevée et que le Président Mao a établie: la guerre populaire à valeur universelle, valable pour tous les types de pays, elle doit être spécifiée selon les conditions de chaque révolution.

Ainsi, la guerre populaire mondiale est la forme principale de lutte que le prolétariat et les peuples opprimés du monde doivent arborer pour l’opposer à la guerre mondiale impérialiste.

Le Président Gonzalo part du principe que la guerre populaire est une guerre de masses et que l’on ne peut la réaliser qu’en mobilisant les masses et en s’appuyant sur elles.

Il dit: « Les masses nous donnent tout, depuis les bouchées de pain qu’elles s’enlèvent de la bouche jusqu’à leur sang précieux qui palpite aux côtés de celui des combattants et des militants et qui arrose le chemin de la guerre populaire pour le Pouvoir nouveau ».

Il dit que les masses doivent être organisées et armées dans l’Armée Populaire de Guérilla.

Dans les bases d’appui tous les hommes et toutes les femmes, de chaque Comité Populaire, sont organisés militairement; dans les villes l’Armée Populaire de Guérilla agit également et s’agglutine progressivement aux masses dans les différentes organisations nouvelles en (et pour la) guerre populaire.

Le Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple concrétise le Front dans les villes et son objectif est d’orienter les masses vers la résistance, pour servir la guerre en fonction de la future insurrection.

Il soutient que pour mener la guerre populaire il faut tenir compte de quatre problèmes fondamentaux:

1) L’idéologie du prolétariat, le marxisme-léninisme-maoïsme, qui doit être spécifié en une pensée guide, c’est pour cela que nous nous basons sur le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, principalement celle-ci;

2) La nécessité du Parti communiste du Pérou qui dirige la guerre populaire;

2) La guerre populaire spécifiée comme guerre paysanne qui suit le chemin d’encerclement des villes par les campagnes;

et 4)Les Bases d’appui, ou Pouvoir nouveau, la construction des Bases d’appui représente l’essence du chemin d’encerclement des villes par les campagnes.

En analysant le processus historique de notre peuple il démontre que celui-ci a lutté constamment, qu’il « a grandi et a avancé dans la violence révolutionnaire; c’est en elle, sous ses différentes formes et degrés, que notre peuple a conquis ce qu’il revendiquait, des droits et des libertés, car rien n’est tombé du ciel, ni le lui a été donné ‘quoiqu’en disent les traîtres’.

En fin de comptes notre peuple a tout conquis par la violence révolutionnaire, en une ardente lutte contre la violence réactionnaire.

C’est ainsi que l’on conquit les 8 heures, ainsi on conquit les terres et on les retint; c’est ainsi que le peuple arracha des droits et renversa des tyrans. La violence révolutionnaire représente donc, l’essence même de notre processus historique…

Il est facile alors de comprendre que le développement et le triomphe de la révolution péruvienne, de notre révolution démocratique, de l’émancipation du peuple et de la classe, ne seront obtenus qu’à travers la plus grandiose des guerres révolutionnaires de notre peuple en soulevant les masses en armes à travers la guerre populaire ».

Il tire une leçon du fait que les événements politiques et militaires sont ceux qui ont défini les grands changements dans notre pays.

Il nous dit qu’en premier lieu il y a le fait militaire et après le changement politique.

Ainsi, il réaffirme que la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens.

Il nous fait voir comment les masses de notre peuple ont lutté contre les exploiteurs, à partir du VII siècle, quand apparaît l’Etat au Pérou, les masses ont combattu l’oppression et l’exploitation.

L’empire Inca a établi sa domination à travers des guerres de conquête et sa prédominance s’était définie avec la bataille de Yahuarpampa contre les Chancas, pour ensuite s’élargir par des guerres. Cela fut un fait politico-militaire.

La conquête par la couronne espagnole fut un autre fait politico-militaire qui s’imposa en écrasant la résistance des indigènes et en utilisant les luttes intestines au sein des populations conquises.

Il faut pourtant faire ressortir, entre autres, la lutte de Manco Inca qui dirigea une révolte contre les Espagnols.

L’imposition de la vice-royauté représenta un autre fait politico-militaire qui écrasa les conquistadores eux-mêmes; pour se maintenir elle dut affronter de grands soulèvements paysans comme celui de Juan Santos Atahualpa et, en 1780, le puissant mouvement de Tupac Amaru qui souleva cent mille hommes et s’étendit de Cusco et Puno jusqu’à Bolivie, mettant en grand danger la vice-royauté avec des répercussions en Argentine, en Colombie et au Mexique, secouant toute l’Amérique.

Ce mouvement fut défait mais il ébranla et mina le vice-royauté, préparant ainsi les conditions pour l’Emancipation. Mais il faut se souvenir que Túpac Amaru fut un Cacique afin de pouvoir distinguer son caractère de classe.

L’Emancipation est aussi un fait politico-militaire avec trois moments: le premier, au XVIIIème siècle, avec les soulèvements paysans Túpac Amaru par exemple; deuxièmement, soulèvements dans les villes, comme Zela à Tacna et les guérillas, parmi lesquelles ressortent celles de Cangallo et de Yauyos, sans compter beaucoup d’autres; troisièmement l’affrontement des grandes armées qui couronne l’action libératrice de San Martin et de Bolivar et se qui définit au cours de la bataille d’Ayacucho en 1824.

Il faut comprendre que, bien que l’Emancipation fut dirigée par des créoles, elle eut le mérite de rompre avec la domination de la couronne espagnole.

San Martin fut un grand stratège militaire et Bolivar démontra qu’il possédait les qualités d’un stratège politique et militaire; tous deux combattirent pour émanciper plusieurs pays d’Amérique d’une façon désintéressée, démontrant ainsi que, pour servir une grande cause, il faut toujours tenir compte de l’intérêt général et jamais de ses intérêts personnels, et cela sans être communiste.

Sous la République, les propriétaires terriens continuaient à commander mais en écrasant à feu et à sang de grandes luttes paysannes, entre autres celles d’Atusparia et d’Uscho Pedro, ou celle de LLaccolla à Ocros.

Et puis, il y a le noir chapitre de la guerre avec le Chili où s’affrontèrent ces deux pays poussés par les intérêts des Anglais et des Français qui recherchaient nos richesses naturelles, le guano et le salpêtre.

Cette guerre freina le développement naissant du capitalisme dans notre pays et mit en évidence le rôle abject que jouèrent les classes dominantes dont une partie capitula.

Par contre, il faut faire ressortir l’héroïque résistance des masses contre l’envahisseur pour défendre le peuple et l’intégrité territoriale; résistance qui fut spécialement tenace dans les Andes du centre-sud où se constituèrent des guérillas.

Dans ces circonstances, Cáceres, un militaire propriétaire terrien, joua un rôle important.

La guerre avec le Chili, qui se déroula entre 1879 et 1883, conduisit l’économie péruvienne au désastre. En 1895 le capitalisme bureaucratique fait son apparition; il marque le début du développement de la société péruvienne contemporaine.

Le XIXe siècle nous verra passer de l’état de colonie à celui de semi-colonie, de société féodale à une société semi-féodale et le capitalisme bureaucratique commence à se développer, lié au capitalisme yankee qui déplacera le capital anglais.

Le prolétariat moderne fait son apparition et change les données de la lutte politique.

On peut tirer de tout ce processus historique les leçons suivantes: le peuple a lutté constamment, il n’est pas pacifique et il exerce la violence révolutionnaire avec les moyens à sa portée; ce sont les luttes paysannes qui ont ébranlé le plus profondément les bases de la société et si elles n’ont pas triomphé, c’est parce qu’il leur manquait la direction du prolétariat, représenté par le parti Communiste.

Ce sont les faits politiques et militaires qui déterminent les grands changements sociaux.

A partir de la position de la ligne militaire, le Pérou contemporain a connu trois moments liés à l’apparition du prolétariat qui fonda son Parti pour la prise du Pouvoir à travers la violence révolutionnaire, en spécifiant son chemin, ce qui est synthétisé dans le processus de la ligne militaire du Parti.

Au cours du premier moment, de 1895 à 1945, le Parti Communiste du Pérou se constitue et, quant à la ligne militaire, Mariátegui établit la « Signalisation et ébauche du chemin ».

Les héroïques luttes ouvrières pour le salaire et la journée de huit heures, ainsi que pour les conditions de travail, les mouvements paysans de la sierra pour la terre et ceux des prolétaires agricoles, sans compter les luttes des étudiants pour la réforme universitaire, vont représenter une complexe exacerbation de la lutte de classes, au cours de laquelle le prolétariat péruvien mûrit; et Mariátegui fonde le 7 octobre 1928, le Parti Communiste du Pérou avec une idéologie marxiste-léniniste.

Mariátegui signale et ébauche des idées qui se basent sur la violence révolutionnaire, disant: « il n’y a pas de révolution mesurée, équilibrée, sereine, placide », « le Pouvoir se conquiert par la violence…on ne conserve le Pouvoir que par la dictature ».

Il conçoit la guerre comme guerre prolongée: « une révolution ne s’accomplit qu’au long de bien des années. Elle connaît fréquemment des périodes où alternent la prédominance des forces révolutionnaires et celle des forces contre-révolutionnaires ».

Il établit la relation entre la politique et la guerre.

Il avait comprit que la révolution engendre une armée de type nouveau, avec des tâches qui lui sont propres et qui sont différentes de celles des exploiteurs.

Il comprit également le rôle de la paysannerie et la vitale importance de la participation de la classe ouvrière comme classe dirigeante; que la révolution descendrait des Andes; qu’une fois « abattue la féodalité du latifundium le capitalisme urbain manquerait de forces pour résister à la marée montante ouvrière »; que pour qu’il y ait révolution on a besoin de fusils, de programme et de doctrine.

Mariátegui concevait la révolution comme une guerre totale, au sein de laquelle confluent les éléments politiques, sociaux, militaires, économiques et moraux et où chaque faction mobilise et a recours à tous les moyens possibles.

Il réfuta catégoriquement le chemin des élections.

Mariátegui étant mort en avril 1930, la droite, avec Ravines, allait usurper la direction du Parti et provoquer la mise en question et la réfutation du chemin de Mariátegui, son discours invoque l’insurrection mais il suit le chemin des élections.

Le soi-disant « Congrès de Constitution » du Parti en 1942 sanctionne la tactique de l' »Union nationale », qui est celle de la capitulation, tant au plan de la politique interne qu’à celui de la politique Internationale.

Le Parti sera influencé par les idées browderistes qui représentent un précédent contemporain, où se révèle un évident abandon de la violence révolutionnaire, une tactique de caractère électoral, en se centrant sur le « Front Démocratique National ».

Pourtant, la ligne rouge combattit en défendant les positions marxistes-léninistes bien qu’elle fut durement combattue, la lutte interne se résolvant par l’expulsion.

Durant le deuxième moment, de 1945 à 1980, le Parti Communiste du Pérou se reconstitue et quant à la ligne militaire, le Président Gonzalo établit la « Définition et les Bases du Chemin ».

Ce deuxième moment se divise en deux parties, la première de 1945 à 1963 qui représente: le « Nouvel élan pour le développement du Parti et le début de la lutte contre le révisionnisme » et la deuxième partie, de 1963 à 1980, qui est celle de l' »Etablissement de la ligne politique générale et reconstitution du Parti ».

Au cours de la première partie du second moment, vers le milieu de la décennie de 1950, commence la lutte pour réactiver le Parti qui, après le coup d’Etat d’Odria, avait été à moitié détruit.

Postérieurement, au sein du Parti, commence à prendre corps la lutte contre le révisionnisme.

Ce processus se déroule au milieu des répercussions de la révolution cubaine et il est provoqué principalement, par le déroulement, au niveau mondial de la lutte entre marxisme et révisionnisme.

On commence à discuter du chemin de la révolution, on parle à nouveau de la lutte armée et, au cours du IV Congrès du parti, en 1962, on décide qu’au Pérou ce qu’on appelait « les deux voies »: « la pacifique et la violente » sont réalisables et aussi que: « la révolution peut suivre le chemin d’encercler les villes par les campagnes comme les campagnes par les villes » »; mais malgré cette phraséologie, essentiellement la vieille orientation électorale subsistait, concrétisée, alors, dans ce que l’on nommait: « Front de Libération Nationale » inspiré du révisionnisme de Kruschov.

C’est alors que commencent à ressortir les positions politiques du Président Gonzalo qui jette les bases de la ligne rouge et adhère aux positions du Président Mao dans la lutte entre marxisme et révisionnisme.

Au cours de la deuxième partie du second moment, de 1963 à 1980, nous avons l' »Etablissement de la ligne politique générale et reconstitution du Parti », tâche que réalisa le Président Gonzalo en constituant la fraction rouge du Parti, au long d’une intense lutte de plus de quinze années et à travers trois lignes politiques stratégiques:

De 1963 à 1969, il guida la fraction rouge avec la ligne politique stratégique de suivre le « Chemin d’encerclement des villes par les campagnes »; de 1969 à 1976, il guida le Parti avec la ligne politique stratégique de: « Reconstitution du Parti par la guerre populaire » et de 1976 à 1979, avec la ligne politique stratégique d' »Achever la Reconstitution et jeter les Bases » pour le début de la lutte armée.

Durant la première phase politique stratégique de suivre le « Chemin d’encerclement des villes par les campagnes », les communistes du Pérou furent profondément ébranlés par la lutte entre marxisme et révisionnisme et les positions marxistes pénètrent dans l’organisation.

Dans les années 60 aura lieu un grand mouvement paysan de 300 à 500 mille paysans qui luttèrent pour la terre, mais cela ne se transforma pas en lutte armée par la faute de la direction révisionniste.

De grands mouvements de grève se produisirent dans la classe ouvrière, et la lutte universitaire se développa elle aussi à un niveau plus élevé.

Tout cela devait se répercuter dans le Parti et le Président Gonzalo allait forger la fraction rouge d’Ayacucho avec la vision très claire que le Parti est fait pour prendre le Pouvoir et qu’il doit se baser sur la théorie marxiste.

Il déchaîne alors une lutte ouverte contre le révisionnisme, qui avait son centre en Union Soviétique, et il adhère fermement aux positions du Parti communiste de la Chine et, principalement, à celles du Président Mao; il établit que: « la campagne est un puissant ferment révolutionnaire », « il faut prêter une attention toute spéciale aux campagnes et aux paysans pauvres », « notre révolution sera de la campagne à la ville » et il coïncide avec les différentes bases du Parti pour expulser le révisionnisme et ses représentants endurcis, Jorge del Prado, Acosta, Juan Barrio, au cours de la IV Conférence Nationale, en janvier 1964.

Ainsi, notre Parti allait être l’un des premiers à rompre avec le révisionnisme et à l’expulser de ses rangs.

Le Président Gonzalo se voua à la consolidation du Parti dans le Comité Régional d’Ayacucho; il situa le centre du travail du Parti dans les campagnes.

Dans la ville, il organisa les masses pauvres en Fédération de quartiers, il réorganisa le Front des étudiants révolutionnaires.

Mais le fait transcendant est que, malgré l’opposition de la nouvelle direction centrale, il monta, en appliquant un accord du Parti, le « Travail spécial » c’est-à-dire le travail militaire du Comité Régional et il le dota de trois fonctions: politique militaire, et logistique.

Postérieurement et, en livrant une dure bataille des deux lignes contre les positions de la direction centrale qui prétendait contrôler le travail militaire, il combattit le militarisme, le mercenarisme et le foquisme.

C’est dans ces circonstances qu’allait éclater les guérillas du MIR, dont la position exprime la lutte de notre peuple à partir d’un point de vue petit-bourgeois, qui suit une ligne militariste et en esquivant le Parti.

Pourtant, malgré le décalage entre le MIR et la montée de la paysannerie, cela démontrait que la lutte armée comme perspective était réalisable, à condition d’être dirigée par une ligne juste et correcte et sous la direction du Parti.

C’est pour cette raison que le Président Gonzalo s’opposa à ce que le Parti se dissolve et se mette à la traîne du MIR et du ELN en formant un soi-disant front.

En septembre 1967, au cours de la réunion du Bureau Politique élargi, le Président Gonzalo allait nous proposer un Plan stratégique où figurait un ensemble de mesures que le Comité Central devait adopter pour construire les trois instruments, la tâche principale étant de former des forces armées, selon une résolution de la Vème Conférence Nationale de 1965.

Cela se déroule au milieu d’une lutte de fractions où, spécialement les fractions « patria roja » et celle du liquidationisme de droite de Paredes, sont en lutte pour accaparer la direction du Parti et Paredes prétend répéter la tactique de se mettre à la traîne d’une faction de la grande bourgeoisie et ceux de « patria roja » vont se lancer dans un opportunisme de droite.

Durant la deuxième phase politique stratégique de « Reconstituer le Parti pour la guerre populaire », le Président Gonzalo établira qu’au sein du parti, le révisionnisme est sous-jacent et qu’il faut reconstituer le Parti sur la base de l’unité du Parti : le marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung, la pensée de Mariátegui et la ligne politique générale.

Ces positions furent combattues par les deux autres fractions dont on a fait mention; et, Paredes, en employant mal la lutte de deux lignes, provoquera l’explosion du Parti.

Le Président Gonzalo comprit qu’il était nécessaire de reconstituer le Parti et que, pour ce faire, il fallait livrer une lutte interne en balayant le révisionnisme, comme le prouvent les éditoriaux de « Bandera Roja » de décembre 1967: « Développer à fond la lutte interne » et celui d’avril 1968: « Approfondir et intensifier la lutte interne dans la pratique révolutionnaire ».

Le Président Gonzalo travaillera pour concrétiser la violence révolutionnaire en guerre populaire, en suivant le chemin d’encercler les villes par les campagnes et en réalisant la tâche principale que le Parti réclamait, la construction des forces armées révolutionnaires.

Il affirmait que le développement du travail paysan révolutionnaire est la base, qu’elle est irremplaçable; que sans un bon travail dans les masses paysannes – orienté par le marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung, sous la direction du Parti Communiste – il ne peut y avoir de développement de la force armée, ni de guerre populaire.

Ensuite il affirma que, non seulement il fallait reprendre Mariátegui et l’actualité de sa pensée, mais la développer.

Il établit le Programme agraire du Parti, en mai 1969 et, en 1972, il établit le Plan Stratégique du Comité Régional d’Ayacucho.

Il vainquit le liquidationisme de droite et alors dans le Parti, il resta deux fractions: la fraction rouge, principalement à Ayacucho, dirigée par le Président Gonzalo et la fraction « bolchevique » qui agissait surtout à Lima.

Ceux qu’on appelait les « bolcheviques » développèrent une ligne de gauche liquidationiste, une forme de révisionnisme qui isolait le Parti des masses; ils ne concevaient pas qu’il soit possible de lutter sous le fascisme et qu’il suffisait d’avoir une ligne politique; quant à la question militaire, ils s’opposaient à la guerre populaire.

Ils furent écrasés et leurs chefs prirent la fuite en 1975.

Durant la troisième phase politique stratégique d' »Achever la reconstitution et de jeter les bases » pour le début de la lutte armée, le problème était d’achever, de considérer terminée la « Reconstitution du Parti et de jeter les bases pour entreprendre la lutte armée.

Cela allait se définir lors de la VIIème Assemblée Plénière, en avril 1977, quand tout le Parti allait travailler sous la consigne de: « Construire en fonction de la lutte armée » en luttant contre l’apparition de la ligne opportuniste de droite qui soutenait que Velasco avait fait la réforme agraire, qu’il fallait organiser les paysans autour de la Confédération Paysanne du Pérou et qu’il fallait réaliser la guerre populaire en faveur des « revendications les plus pressantes des masses », oubliant ainsi le problème de la terre et du Pouvoir.

Et, dans les villes, les opportunistes développèrent l' »ouvriérisme », centrant la classe sur le corporatisme et en s’opposant à ce qu’elle joue son rôle de dirigeant. Après avoir écrasé ces positions, le Président Gonzalo mit en marche le « Plan National de Construction », en juin 1977.

Des dizaines de cadres furent envoyés dans les campagnes en fonction des besoins stratégiques de la guerre populaire et pour construire des Comités Régionaux en tenant compte des futures Bases d’appui.

Lors de la VIIIème Assemblée Plénière, en juillet 1978, il établit le « Schéma pour la lutte armée ».

L’essence de ce « Schéma » est que la guerre populaire au Pérou doit se dérouler comme une unité, tant dans la campagne que dans la ville – la campagne étant le principal théâtre des actions armées – en suivant le chemin d’encerclement des villes par les campagnes.

Il faut, de plus, tenir compte du processus historico-social du pays, spécialement l’aspect militaire; tenir compte de l’importance de la Sierra dans notre histoire, principalement de celle du Centre au Sud et de l’importance de la capitale.

Il faut situer le Pérou dans l’ensemble de l’Amérique latine, en Amérique du sud quant à l’aspect particulier, et dans le contexte international et celui de la révolution mondiale.

Tout le Parti entra en réorganisation générale, situant le centre dans la campagne pour développer la forme principale de lutte et la forme principale d’organisation et l’on jeta les bases de la construction des trois instruments de la révolution.

En synthèse, tout ce processus de Reconstitution nous a doté d’un Parti de type nouveau, préparé pour entreprendre la guerre populaire et la diriger jusqu’à la conquête du Pouvoir dans tout le pays, processus au cours duquel avec l’idéologie prolétaire et sous la direction du Président Gonzalo, se forgea le contingent historique prêt à assumer la conquête du Pouvoir à travers la guerre populaire.

Durant le troisième moment du Parti, à partir de 1980, le Parti commence à diriger la guerre populaire et, quant à la ligne militaire, on concrétise l' »Application et développement du Chemin ». Ce troisième moment a quatre buts: 1) Définition; 2) Préparation; 3) Début; 4) Développement de la guerre de guérillas.

1) Définition. En substance, le Parti prit la décision historique et transcendante d’entreprendre la guerre populaire au Pérou; ce fut défini lors de la IXème Assemblée Plénière Elargie en juin 1979.

Cet accord fut pris au cours de trois intenses luttes: la première contre la ligne opportuniste de droite qui s’opposait à entreprendre la lutte armée, niant la situation révolutionnaire et affirmant que les conditions n’existaient pas et qu’il y avait « stabilité ».

On les expulsa et le Parti décida de passer à une nouvelle étape avec un nouvel objectif.

La deuxième lutte s’engagea contre une nouvelle ligne de droite qui considérait qu’il était impossible d’entreprendre la lutte armée, que c’était « un rêve » et qu’il n’était pas nécessaire de prendre cette décision, car c’était une question de principe.

La troisième lutte porta sur les divergences de la gauche qui mirent en évidence les nuances quant à la façon de développer la guerre populaire; il fut établi que la nuance prolétaire étant celle du Président Gonzalo c’était, par conséquent, celle qui devait s’imposer.

Le Parti tout entier prit l’engagement de s’orienter sur la direction du Président Gonzalo.

Quant à la construction des forces armées, on décida de former des cadres militaires, des groupes préparés pour l’action et de miner les forces réactionnaires en visant les soldats.

Quant à la stratégie et à la tactique on reprit le système organique.

2) Préparation. Arrivés à ce point on sanctionne le Programme du Parti, la ligne politique générale de la révolution péruvienne et les statuts du Parti.

L’on résout les problèmes de la stratégie politique quant à la violence révolutionnaire, la guerre populaire et le Parti, l’Armée et le Front unique et l’on prend la décision suivante: « Forger dans les faits la Ière Compagnie!

Que fleurisse la violence concrétisée dans le début et le développement de la lutte armée; ouvrons avec du plomb et offrons notre sang pour écrire le nouveau chapitre de l’histoire du parti et de notre peuple, et forgeons, dans les faits, la Ière Compagnie. Pérou le 3 décembre 1979″.

Le Parti prépara la lutte armée en traitant deux questions:

1) problèmes de stratégie politique qui comprennent le contenu, les objectifs de la guerre populaire en perspective et dans l’immédiat, ainsi que les directives que doit recevoir la guerre populaire, les plans militaires et la construction des trois instruments, ainsi que leur lien avec le Pouvoir nouveau;

2) Le début de la lutte armée

Ce problème capital, décisif, retint tout spécialement l’attention du Président Gonzalo qui établit le « Plan du Commencement » guidé par la consigne: « Commencer la lutte armée! » qui, représentait le condensé de la politique principale qui devait se concrétiser militairement et dont le contenu comprenait: premièrement, les tâches politiques à accomplir, c’est-à-dire entreprendre la lutte armée, boycotter les élections, propulsion armée de la lutte armée pour la terre et jeter les bases du nouveau, en particulier du Pouvoir;

deuxièmement, formes de lutte: guérilla, sabotage, propagande et agitation armées, élimination sélective; troisièmement, formes organiques et militaires: détachements armés, avec ou sans armes modernes;

quatrièmement, calendrier, jour du commencement et durée du Plan, actions simultanées à des dates spécifiques, cinquièmement, consignes: « Lutte armée! » « Gouvernement d’ouvriers et de paysans! » et « A bas le nouveau gouvernement réactionnaire! ».

La Préparation se réalisa au cours d’une lutte contre les positions de droite qui niaient l’existence de conditions et qui affirmaient que le Parti n’était pas préparé, ou que les masses n’allaient pas nous appuyer; le chef de ces positions déserta et ses thèses furent écrasées.

3) Le début. La guerre populaire au Pérou commença le 17 mai 1980. Ce fut un coup politique de grande transcendance, un défi qui proclamait, en déployant les rouges drapeaux rebelles, et en élevant faucilles et marteaux: « La rébellion se justifie! » et « Le Pouvoir naît du fusil! ».

On convoquait ainsi le peuple, la paysannerie pauvre – principalement – à se lever en armes, à allumer le brasier et à ébranler les Andes pour écrire l’histoire nouvelle dans les campagnes et les méandres de notre tumultueuse géographie, pour abattre les murs putrides de l’ordre oppresseur, pour conquérir les cimes, donner l’assaut aux cieux avec des fusils et ouvrir la nouvelle aurore.

Les débuts furent modestes, presque sans armes modernes; on combattit on avança et on construisit du petit au grand; et du feu initial matériel réduit, surgit l’incendie violent et rugissant qui se répand, semant la révolution, explosant en la plus impétueuse des guerres populaires ».

Ce troisième jalon se prolongea de mai à décembre 1980; l’on résolut le problème de comment entreprendre la lutte armée et passer des effectifs de paix aux effectifs de guerre.

La clé fut la militarisation du Parti qui se réalisa à travers des actions et du magistral Plan du Début.

Ainsi naquit le nouveau: la forme principale de la lutte, la lutte armée, et la forme principale de l’organisation, les détachements et les pelotons.

Dans la campagne les actions les plus remarquables furent celles des guérillas à Ayrabamba et Aysarca, et dans la ville l’incendie de l’Hôtel de ville de San Martin.

Le boycottage des élections dans le village de Chuschi avait marqué le début de la guerre populaire.

Ce Plan se réalisa en triomphant des position de droite qui prétendaient que le Plan était « hoxhista » et que les actions se centraient dans la ville, mettant ainsi l’accent sur l’apparence et embrouillant l’essence, car la réaction mettait à la une les sabotages dans les villes et minimisait les actions dans la campagne.

C’est une spécificité de la guerre populaire au Pérou de faire de la campagne le principal théâtre des actions et des villes le complément nécessaire.

4) Développement de la guerre de guérillas. Il s’est effectué à travers trois plans militaires: Déployer la guerre de guérillas; Conquérir des Bases et Développer les Bases.

Déployer la guerre de guérillas se réalisa avec une plan qui dura de mai 1981 à décembre 1982, et une période préalable durant le mois de janvier 1981 qui était: « Ouvrir des zones de guérillas en fonction de Bases d’appui ».

Cela impliqua un saut qualitatif idéologico-politique par le fait de mettre à la base de l’unité du Parti, le marxisme-leninisme-maoïsme, pensée guide du Président Gonzalo.

Au niveau militaire les guérillas s’ouvrirent en éventail dans tout le pays. « En conquérant des armes et des moyens, commotionnant la campagne par des actions armées et frapper pour avancer vers l' »installation des Bases d’appui »; plans partiels qui furent accomplis; le dernier, « frapper » étant le chaînon qui les relient au plan suivant.

On avança dans la destruction des relations féodales de production, visant le gamonalisme qui est le fer de lance et en combattant les opération policières conjointes.

On réalisa une multitude d’assauts à des Postes de police et des éliminations sélectives au sein du pouvoir gamonal, suscitant ainsi une grande mobilisation des masses paysannes qui s’incorporaient aux milices, ce qui créa un vide du Pouvoir de la réaction.

Ainsi surgissent et se multiplient les Comités Populaires et surgissent, et se spécifient, les Bases d’appui.

Il faut relever des actions comme l’assaut de la prison de la ville d’Ayacucho où, pour la première fois, la Compagnie entra en action; on mit en échec la ville et l’on arracha de la prison des dizaines de prisonniers de guerre.

Les assauts donnés aux postes de police de Vilcashuaman, de Totos, de San José de Secce; les sabotages du réseau électrique et des voies de communication; des destructions comme à Pincos, Toxama, Allpachaca, Huayllapampa, entre autres.

Dans les villes les sabotages du capitalisme bureaucratique et de l’impérialisme, ainsi que le soutien aux grèves par des actions armées.

Les positions de droite que l’on combattit alors furent celles du pouvoir personnel et du fief, et aussi le recul dans les faits.

Déployer la guerre de guérillas nous valut la conquête la plus importante: Le Pouvoir Nouveau, les Comités Populaires clandestins qui sont le support des Bases d’appui.

Face à l’avance de la guerre populaire, le gouvernement réactionnaire de Belaúnde déchaîna, dès le début, la persécution, la répression, la torture, la prison et la mort sur les militants, les combattants et les masses.

On monta des opérations policières indépendantes et conjointes des forces de police, Garde civile, Garde républicaine, Police secrète, en plus des corps spécialisés, anti-subversifs, comme les « Sinchis ».

Le gouvernement promulgua le Décret-loi N°046, véritable loi terroriste qui viole les plus élémentaires principes du Droit pénal bourgeois.

Mais toutes ces mesures ont connu un échec total; les masses résistèrent et repoussèrent l’agression.

Face à l’apparition du Pouvoir nouveau les réticences du gouvernement de Belaúnde cédèrent ;

au début il avait minimisé le problème pour conserver sa fausse image démocratique, mais la nécessité de classe s’imposa, celle des exploiteurs, des grands bourgeois et des propriétaires terriens, sous la protection de l’impérialisme yankee – principalement – et l’on confia aux forces armées (Armée de terre, Marine de guerre et Force de l’air), cette colonne vertébrale de l’Etat, le rétablissement de l’ordre public avec l’appui des forces de police;

l’on décréta l’état d’urgence et mit sous contrôle politico-militaire la région d’Ayacucho, Apurimac et Huancavelica, à partir de décembre 1982 jusqu’à maintenant.

Le Président Gonzalo, en vue du développement de la guerre populaire et de la réponse contre-révolutionnaire qui impliquait un bond qualitatif, proposa le Grand Plan de Conquérir des Bases, au cours de la réunion élargie du Comité Central de janvier-mars 1983, au cours de laquelle il définit les quatre tâches politiques: réorganisation générale du Parti, création de l’Armée Populaire de Guérillas, du Front Révolutionnaire de Défense du Peuple et sa concrétisation en Comités populaires dans la campagne, et en Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple dans les villes, et le Plan militaire de Conquérir des Bases.

Politiquement la contradiction Etat nouveau-ancien Etat se frayait un chemin et, sous la consigne de « Défendre, développer et construire » les Bases d’appui, se déroulait une dure bataille armée dans laquelle la réaction luttait pour rétablir l’ancien Pouvoir et la révolution pour contre-rétablir le Pouvoir nouveau.

C’est cela que nous appelons lutte entre rétablissement et contre-rétablissement et qui couvre 1983 et 1984. On spécifia des Plans militaires pour les organismes de zones en appliquant la tactique de contourner l’ennemi et de frapper son point le plus faible.

On réalisa deux campagnes avec succès; le Pouvoir nouveau en sortit fortifié ayant passé par sa première épreuve du feu. Le parti s’aguerrit et l’Armée Populaire de Guérillas se développa.

Les forces armées réactionnaires menèrent leur guerre contre-révolutionnaires suivant les conceptions de leur maître, l’impérialisme yankee, selon la théorie de la guerre contre-révolutionnaire qu’il avait élaborée en se basant sur ses expériences, principalement celle du Vietnam et, en particulier les expériences des combats contre la lutte armée an Amérique latine, spécialement en Amérique centrale.

C’est la source théorique de base à laquelle il faut ajouter l’expérience « antiterroriste » d’Israël et de ses pareils d’Argentine, ainsi que les assesseurs de l’Allemagne Fédérale, de Taiwan, de l’Espagne etc.

Et puis, l’expérience des quelques mois de lutte anti-guérilla de 1965 et de la plus circonscrite d’entre elles à La Convencion.

Les opérations qui se réalisent maintenant sont placées sous la direction du Commandement Conjoint des forces armées, qui agit selon les dispositions du Conseil de défense nationale avec à sa tête, l’actuel Président de la République, Alan García, ce qui engage sa responsabilité directe et inéluctable.

Cette stratégie contre-révolutionnaire a été vaincue constamment, écrasée et complètement défaite par la guerre populaire qui démontra ainsi au monde, de façon réitérée, la supériorité de la stratégie du prolétariat sur celle de l’impérialisme.

Les politiques spécifiques que la réaction appliqua: masses contre masses; génocide; charniers; disparitions de villages entiers.

En résumé on déchaîna la terreur blanche dans la campagne, spécialement à Ayacucho, Huancavelica et Apurimac.

Le résultat de ce génocide: 8.700 Péruviens morts, dont 4.700 assassinés parmi les plus pauvres et les plus exploités de la paysannerie – principalement – et des quartiers pauvres et bidonvilles des villes, plus de 4.000 disparus.

Ce génocide n’a pas donné les résultats attendus, car il n’arriva pas à écraser la guerre populaire, mais au contraire: « la guerre populaire fait rage frappant fort et se développant » prouvant ainsi ce que le Président Mao nous enseigne, que la répression ne fait qu’attiser la révolution.

C’est dans le Plan de Conquérir des Bases que se situe le « Plan du Grand Bond » lequel, suivant la stratégie politique spécifique de « deux Républiques s’expriment, deux chemins, deux axes » et la stratégie militaire de « généraliser la guerre de guérillas », a réalisé quatre campagnes couronnées de succès, guidées par la politique de: « Nous ouvrir un espace politique », « Contre les élections générales de 1985, les entraver, les perturber et les empêcher là où nous le pourrons », « Contre l’avènement du nouveau gouvernement apriste » et « Miner le montage fasciste et corporatif apriste ».

La guerre populaire se déroula dans la région de Ayacucho, Huancavelica et Apurimac et s’étendit à Pasco, Huanuco et San Martin, couvrant un territoire qui va du département de Cajamarca à la frontière de l’Equateur au nord-est, jusqu’à Puno à la frontière de la Bolivie au sud-est, frappant et ébranlant les villes, spécialement la capitale.

Ainsi la guerre populaire couvre principalement la sierra, c’est-à-dire l’axe historique de la société péruvienne et sa partie la plus arriérée et pauvre, pour la transformer en grand théâtre de la guerre révolutionnaire qui pénètre la forêt amazonienne et la côte.

Ainsi donc, la guerre populaire ne fut pas conçue pour une seule région, mais pour différentes régions pour s’y développer simultanément, mais d’une façon inégale, avec une région principale qui peut varier si c’est nécessaire, et tout cela dans le cadre d’un plan stratégiquement centralisé et tactiquement décentralisé.

Parmi les actions les plus marquantes figurent les coups portés aux bases de combat anti-guérillas dans le département d’Ayacucho; la destruction des regroupements forcés; les retards provoqués à la mise en place des micro-régions.

A Huancavelica destruction des pylônes de haute tension du réseau électrique et destruction du réseau routier; destruction des associations agraires de Cinto et Vichincha avec distribution de bétail et appropriation de terres; pénétration à Apurimac.

Dans le centre de la sierra, des embuscades comme celle de Michivilca; sabotage de la sous-station de Centromin, sabotage de la SAIS Túpac Amaru; envasions de terres au nord avec la consigne de: « Conquérir la terre! » qui mobilisa 160.000 paysans avec confiscation de 320.000 hectares, dont la plupart des pâturages, et de 12.000 vaches; sabotage de l’oléoduc nord péruvien, ainsi que du local central de l’Apra, à Trujillo.

Au sud on a agité le problème de la terre en mobilisant plus de 10.000 paysans; au Huallaga assaut au poste de police de Aucayacu; destruction de la grande entreprise de production de thé, embuscade à la Garde républicaine.

A Lima, sabotages d’ambassades telle que celle du social-impérialisme russe, de dizaines de locaux politiques de l’Apra, de banques et de fabriques, ce qui mena le gouvernement à décréter l’état de siège et le couvre-feu dans la capitale en février 1986, sous la responsabilité des forces armées.

Alan García poursuivant la politique contre-révolutionnaire de son prédécesseur tente d’écraser la guerre populaire par le génocide, comme à Accomarca, Llocllapampa, Bellavista, Umaru dans la campagne.

Dans la capitale il a déchaîné deux génocides contre les prisonniers de guerre, le premier le 4 octobre 1985, au cours duquel on tua 30 militants et combattants dans la lumineuse tranchée de combat de Lurigancho, mais sans arriver à briser l’héroïque résistance des prisonniers de guerre qui, avec leur sang, écrivirent le Jour du Prisonnier de Guerre.

Et puis il y eut le deuxième massacre, le 19 juin 1986, le plus vil et exécrable des crimes, prémédité traîtreusement dans le but d’écraser la guerre populaire et d’exterminer les prisonniers de guerre.

Mais eux, en résistant férocement, infligèrent la plus grave défaite politique, militaire et morale du gouvernement apriste assassin, faisant ainsi éclater son dilemme et définir sa position de serviteur de la grande bourgeoisie et de sa faction bureaucratique, pour développer le fascisme et le corporatisme.

L’assassin García et le parti apriste resteront à jamais couverts de sang. Le jour de l’Héroïsme s’inscrivit avec la monumentale trilogie des deux cent cinquante morts dans les lumineuses tranchées de combat de El Fronton, Lurigancho et El Callao.

Nous condamnons et démasquons l’opportunisme et le révisionnisme avec ses différentes variantes: pro-russe, pro-chinois, les faux mariáteguistes, tous ceux qui ont agi, ou agissent, en délateurs en servant de wagon de queue à la contre-révolution, ceux qui nient et combattent la guerre populaire et la qualifient de « terroriste », répétant ainsi ce que Reagan et la réaction péruvienne et mondiale disent sans jamais pouvoir prouver leurs imputations.

Ils lancent simplement des adjectifs et condamnent la violence « d’où qu’elle vienne », et ils maintiennent leurs vieilles positions électorales pour tenter d’enfermer le peuple dans le crétinisme parlementaire.

Ainsi, ils s’enfoncent chaque jour davantage dans la sauvegarde de vieil ordre, de son parlement putride, ses farces électorales, sa constitution et ses lois.

Ces opportunistes de tous poils vivent en tremblant d’une crainte révérencielle devant les forces armées et le coup d’Etat. Nous condamnons l’attitude rampante de Barrantes Lingan et sa capitulation, ainsi que celle de ses acolytes et de ses compères.

La stratégie politique du Grand Plan du Conquérir des Bases, qui s’est réalisée depuis 1983, à travers des deux campagnes: « défendre, développer et construire I et II ainsi que celle du Plan du Grand Bond » avec ses quatre campagnes jusqu’à décembre 1986, nous démontrent l’avance de la guerre populaire et la solidité de notre lien avec les masses, malgré tout ce que l’on peut dire contre cela, car les faits les démentent irréfutablement.

La guerre populaire a gagné le pays en s’étendant dans la sierra, la forêt amazonienne et la côte; elle marche vigoureuse et enthousiaste, construisant le nouveau, ouvrant l’avenir; et l’on a conquis les Bases d’appui, qui représentent l’essentiel du chemin d’encercler les villes par la campagne.

Quant au Grand Plan de Développer des Bases, il occupe une place spéciale dans la guerre populaire car, l’essence même de la guerre populaire, c’est le développement des Bases d’appui; c’est pour cela que le Grand Plan pour développer des Bases a à voir avec la construction du Pouvoir nouveau et son développement.

Il a à voir avec la perspective qui s’ouvre de conquérir le pouvoir dans tout le pays.

C’est ainsi que la stratégie politique est « Développer des Bases » et la stratégie militaire est: « Développer la guerre populaire en servant la révolution mondiale », Plan qui se réalise au moyen d’un plan pilote.

Pour triompher, la révolution engendre et puis écrase une puissante contre-révolution.

Nous entrons donc dans des années décisives sans que l’Apra ait un plan stratégique; il parle de « nouvelle stratégie », mais il n’y a rien de semblable; la seule chose que l’Apra puisse faire c’est de promulguer des lois politiques, économiques et sociales, doter de plus de moyens et renforcer les militaires pour aider les forces armées à nous combattre au moyen d’un nouveau génocide dans de nouvelles conditions, tant pour nous que pour eux.

Pour nous, le génocide qui se prépare se présente en de nouvelles circonstances.

Nous avons déjà vécu le génocide de 1983 et de 1984 qui démontra comment la population les répudia et comment la révolution s’était renforcée.

La réaction ne peut rien faire d’autre que massacrer, mais cela renforcera la guerre populaire; il pourra y avoir, au début, des replis, des inflexions, mais nous vaincrons, avec le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, en persistant dans notre politique des cinq développements, certains que la guerre populaire est invincible, que le peuple nous appuie et que c’est lui qui fait et fera l’histoire, toujours sous la direction du Parti Communiste.

Au sujet des situations concrètes et des possibilités qui se présentent avec le nouveau Grand Plan de Développer des Bases, il faut tenir compte de ce qui suit:

1) Des groupes armés apparaissent, comme le MRTA et le CRP qui se sont refondus mais qui n’ont pas une conception marxiste définie, ce qui les mènera à servir l’impérialisme, le social-impérialisme et le soi-disant dialogue que propose le fascisme, auquel ils ont déjà donné des trêves unilatérales.

2) L’Apra a déjà commencé à développer le fascisme et le corporatisme et il affronte de sérieuses et croissantes difficultés dues à sa croissante et sinueuse collusion et lutte avec la bourgeoisie compradore, entre autres contradictions encore plus importantes.

3) La lutte de classes s’exacerbe de plus en plus, les masses se défendent et résistent; si des explosions sociales urbaines se produisaient, elles pourraient être mises à profit par le social-impérialisme et la réaction en général, à travers ses représentants.

4) Il pourrait y avoir un coup d’Etat et, de plus García Pérez lui-même pourrait organiser un auto-coup afin de se réserver pour l’avenir.

5) Comme perspective, on peut considérer que la réaction pourrait aussi jouer la carte d’un gouvernement genre Allende, en se servant de l’apriste Barrantes, ou d’un autre semblable à lui. Dans cette éventualité il faut considérer le rôle sinistre de la Gauche Unie.

6) L’Etat péruvien a des problèmes de frontières que l’on peut attiser à n’importe quel moment, comme le démontre l’expérience d’autres pays latino-américains. Il faut considérer sérieusement ce problème.

7) L’envoi de troupes yankees est déjà un fait réel et pas une simple possibilité; leur présence est liée dans d’autres pays aux mêmes problèmes spécialement limitrophes, et doit être considérée en relation directe avec les mesures militaires adoptées par le Brésil.

8) Les guerres impérialistes et leurs agressions continuent à augmenter et la guerre mondiale entre les USA et l’URSS, pour l’hégémonie mondiale, continue à se préparer à travers de collusion et de lutte aux dimensions globales, par conséquent, la guerre populaire est de nécessité péremptoire et la guerre populaire mondiale une perspective inévitable..

Il faut tenir compte sérieusement de toutes ces possibilités pour diriger la guerre populaire, avec la politique aux commandes et, en particulier, avec la perspective de la conquête du Pouvoir dans tout le pays ce qui peut se présenter et qu’il faut assumer.

Par conséquent il faut être fermement préparés et organisés au point de vue idéologique et politique.

La Ière Campagne du plan pilote du Grand Plan de Développer des Bases a signifié la plus profonde des commotions avec d’énormes répercussions au niveau national et international. L’ancien Etat s’effrite, personne ne l’avait ébranlé jusqu’à ce point au Pérou.

Maintenant nous devons couvrir la nécessité politique et historique de « Couronner brillamment en posant un jalon historique! » avec la IIème Campagne; étant entendu que le plan pilote est comme la bataille initiale de tout le Grand plan de Développer des Bases.

En conclusion, en huit années de guerre populaire nous avons accompli plus de 45.000 actions qui révèlent une qualité élevée.

Le parti militarisé s’est trempé; l’Armée Populaire de Guérilla s’est développée et son bellicisme s’est accru; nous avons des centaines d’organismes du Pouvoir nouveau et les masses les plus pauvres nous appuient toujours davantage.

La guerre populaire a élevé la lutte de classes de notre peuple à son niveau le plus haut et cela se répercute dans la lutte même des masses, les poussant à s’incorporer par bonds et progressivement à la guerre populaire.

Ainsi la « guerre populaire retourne le pays, la ‘vieille taupe’ creuse profondément les entrailles de l’ancienne société, rien ne pourra l’arrêter, le futur habite déjà parmi nous, l’ancienne société putride naufrage irrémédiablement, la révolution prévaudra.

Vive la guerre populaire! » Notre tâche: développer la guerre populaire en servant la révolution mondiale sous les drapeaux du marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo.

2. LE CHEMIN D’ENCERCLER LES VILLES PAR LES CAMPAGNES ET LA BASE D’APPUI RÉVOLUTIONNAIRE

Le Président Mao a établi le chemin d’encercler les villes par les campagnes et sa substance les Bases d’appui, en tenant compte de ce que les puissants impérialistes et leurs alliés réactionnaires chinois étaient retranchés dans les villes principales et que si la révolution refusait de capituler et persistait dans la lutte, elle devait transformer les zones rurales arriérées et de solides Bases d’appui d’avancée, en de grands bastions militaires, politiques, économiques et culturels de la révolution, à partir desquels on lutterait contre le féroce ennemi qui attaquait les zones rurales en se servant des villes, et mener pas à pas la révolution jusqu’à la victoire complète à travers une guerre prolongée.

En se basant sur cette thèse maoïste le Président Gonzalo a établi qu’il fallait mener une guerre populaire unitaire dans laquelle la compagne serait le théâtre principal des actions armées car, dans notre pays, nous avons une immense majorité de masses paysannes et c’est donc là que nous devons construire les Bases d’appui.

Le Président Mao l’a dit: « La lutte révolutionnaire prolongée qui est soutenue par ces bases révolutionnaires d’appui est, fondamentalement, une guerre de guérillas des paysans dirigée par le Parti Communiste de la Chine.

Il est donc erroné de méconnaître la nécessité d’employer les zones rurales comme bases d’appui révolutionnaires, de laisser de côté le l’ardu travail parmi les paysans, et de négliger la guerre de guérillas ».

Mais, de plus, le Président Gonzalo spécifie que, dans les villes, comme complément, on doit réaliser des actions armées car, comme le démontre l’expérience internationale ainsi que la nôtre, c’est réalisable.

Il tire par exemple, une leçon de ce qui arriva à la guérilla des Philippines qui s’enfonça dans la campagne et laissa de côté les villes, en particulier la capitale, isolant ainsi les guérillas.

Au Brésil également, les révolutionnaires effectuèrent des actions armées dans la campagne et dans les villes, mais sans spécifier quel secteur était le principal.

Au Vietnam on réalisa d’importantes actions armées, également dans les villes.

Il faut tenir compte des particularités de l’Amérique latine, où le pourcentage du prolétariat et des masses pauvres dans les villes est élevé, et où les masse sont prêtes à réaliser des actions complémentaires de celles de la campagne.

Mais, dans les villes, on ne construit pas le pouvoir nouveau, ni des Bases d’appui, mais un Front concrétisé en Mouvement Révolutionnaire de Défense du peuple, avec des centres de Résistance qui font la guerre populaire et préparent la future insurrection qui se réalisera quand les forces de la campagne donneront l’assaut aux villes en coordination avec l’insurrection intérieure.

Les Bases d’appui sont les bases stratégiques sur lesquelles s’appuyaient les forces de la guérilla pour accomplir leurs tâches stratégiques et couvrir l’objectif qui est de conserver et d’augmenter leurs forces, ainsi que d’exterminer et rejeter l’ennemi.

Sans ces Bases stratégiques il n’existerait rien sur quoi nous appuyer pour pouvoir exécuter n’importe laquelle de nos tâches stratégiques et atteindre l’objectif de la guerre.

Le Président Mao conçoit trois conditions pour la création des Bases d’appui: avoir des forces armées, vaincre l’ennemi et mobiliser les masses.

Ces trois conditions furent spécifiées dans notre guerre populaire quand, en 1982, en appliquant le « Plan de Dérouler la Guerre de Guérillas dans la partie: « Abattre l’ennemi », on visa les relations féodales de production pour les détruire; on donna l’assaut à des postes de police, on réalisa des éliminations sélectives du pouvoir gamonal et, ainsi, les forces de police abandonnèrent la campagne et se replièrent sur les chefs-lieux [capitales provinciales].

Les autorités de l’ancien pouvoir démissionnèrent massivement, créant ainsi un vide du pouvoir et des dizaines de milliers d’hommes, appartenant aux masses, furent mobilisés. C’est dans ces conditions qu’apparurent les Bases d’appui qui sont spécifiées en Comités Populaires clandestins.

Il est donc erroné de suivre dogmatiquement l’expérience chinoise, car si les conditions existaient et les principes étaient en vigueur, il fallait construire les Bases d’appui.

Décider cela impliqua d’entrer en lutte contre le « droitisme » qui prétendait que l’on n’avait pas vaincu de grandes forces ennemies, alors que le problème résidait dans le fait que les forces ennemies avaient abandonné la campagne, comme conséquence de la défaite de leurs plans politiques et militaires.

Le Président Gonzalo a établi un système de Bases d’appui, entourées de zones de guérillas, de zones d’opération et de points d’action, en tenant compte des conditions politiques et sociales, de la tradition de lutte, des caractères géographiques, du développement du Parti, de l’Armée et des masses.

Il est essentiel de soutenir la validité du chemin d’encerclement des villes par les campagnes et son essence la Base d’appui car, avec des guérillas d’insurgés errants l’Armée Populaire de Guérillas n’aurait pas la Base d’appui qui représente l’arrière-garde qui le soutient et on ne pourrait non plus pas construire le Pouvoir nouveau.

Nous sommes totalement opposés au foquisme.

3. LA GUERRE PROLONGÉE

La guerre populaire est prolongée parce qu’elle dérive de la corrélation entre les facteurs de l’ennemi et les nôtres qui sont déterminés par les quatre caractéristiques fondamentales suivantes: la première, que le Pérou est une société semi-féodale et semi-coloniale sur laquelle s’élève un capitalisme bureaucratique; la deuxième, que l’ennemi est fort; la troisième, que l’Armée Populaire de Guérilla est faible; et la Quatrième, que le parti Communiste dirige la Guerre populaire.

De la première et de la quatrième caractéristiques, il découle que l’Armée Populaire de Guérilla peut croître et vaincre, de la deuxième et de la troisième caractéristiques il en découle que l’Armée Populaire de Guérilla ne peut croître très rapidement ni vaincre bientôt son ennemi.

Ces particularités déterminent le caractère prolongé de la guerre.

L’ennemi est fort et nous sommes faibles; là réside le danger d’être vaincus, mais l’ennemi n’a qu’un seul avantage, l’importance de ses effectifs et les armes dont il dispose;

par contre tous les autres aspects constituent pour lui des points faibles car il a pour objectif de défendre l’ancien Pouvoir putride de l’Etat propriétaire terrien-bureaucratique; il a une ligne militaire bourgeoise; c’est une armée de mercenaires;

il ne possède pas une discipline consciente et son moral est bas;

il existe de fortes contradictions entre officiers et soldats et il s’est discrédité dans les masses.

Et puis, la base même de l’armée réactionnaire est d’origine ouvrière et paysanne et peut donc se désintégrer face à une guerre injuste.

Par ailleurs, au Pérou, jamais les forces armées n’ont gagné de guerres et elles sont expertes en défaites. De plus, elles ont reçu, et reçoivent, l’appui de la réaction internationale mais nous, nous comptons sur l’appui des nations opprimées, des peuples du monde et du prolétariat international qui sont les forces nouvelles.

L’Armée Populaire de Guérillas a un seul point faible, un développement insuffisant; mais les autres aspects constituent des avantages de poids: cette Armée mène une guerre populaire pour créer un Pouvoir nouveau; elle a une ligne militaire prolétaire, elle est dirigée absolument par le Parti Communiste;

elle se base sur le courage de la classe et l’héroïsme révolutionnaire, par conséquent elle possède une discipline consciente, son moral est haut et il existe une étroite union entre officiers et soldats;

c’est une armée intégrée par le peuple lui-même, par les ouvriers et les paysans, principalement les pauvres.

Mais le fait objectif est qu’il existe une grande disparité entre les forces de l’ennemi et les nôtres et que pour passer de la faiblesse à la force, nous avons besoin d’un certain temps au cours duquel les défauts de l’ennemi se manifesteront et nos avantages se développeront.

C’est pour cela que nous disons que notre Armée est, apparemment, faible mais forte en essence et que l’armée ennemie est, apparemment, forte mais faible en essence.

Ainsi, pour passer de l’état de faiblesse à celui de force, nous devons mener une guerre prolongée.

Celle-ci a trois étapes: la première, c’est la période de l’offensive stratégique de l’ennemi et de notre défense stratégique.

La deuxième sera celle de la consolidation stratégique de l’ennemi et de notre préparation pour la contre-offensive. La troisième sera la période de notre contre-offensive stratégique et de la retraite stratégique de l’ennemi.

Ainsi le Président Gonzalo nous enseigne que la guerre populaire est prolongée, longue, cruelle mais victorieuse et il nous dit que sa durée s’étendra, ou se raccourcira en conservant son caractère prolongé, dans la mesure où nous combattrons en suivant plus étroitement la ligne militaire prolétaire, car le principal danger est celui du « droitisme » qui peut dresser de sérieuses embûches à la guerre.

Actuellement nous nous trouvons dans la période de l’offensive stratégique de l’ennemi et de notre défensive stratégique et nous devons renforcer la guerre populaire, en appliquant la guerre de guérillas généralisée, en jetant les bases pour la l’étape suivante et en payant le prix nécessaire, tout en luttant afin qu’il soit le moins élevé possible.

II. CONSTRUCTION DE L’ARMEE POPULAIRE DE GUERILLA

Pour livrer la guerre populaire il faut compter sur la forme principale de l’organisation qui est l’Armée Populaire de Guérilla, car la colonne vertébrale de l’ancien Etat est la force armée réactionnaire et pour détruire l’ancien Etat, il faut détruire ses forces armées réactionnaires et le Parti doit compter sur une puissante armée:

« Sans une armée populaire le peuple n’aura rien », disait le Président Mao.

La construction de l’Armée se voit dans la ligne de construction basée sur le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo.

En synthétisant, l’incorporation des milices à l’Armée Populaire de Guérillas est un apport du Président Gonzalo; sa création, en tant que telle, représente un pas en avant vers la mer armée des masses et la solution pour passer de l’état de masses désorganisées à celui de masses militairement organisées.

III. STRATEGIE ET TACTIQUE

Le Président Gonzalo souligne sept points sur la stratégie et la tactique de Président Mao, en spécifiant quelques uns d’entre eux auxquels il faut prêter la plus grande attention pour diriger la guerre populaire.

1. Sur la Stratégie et la Tactique

Il part de la thèse du Président Mao que la tâche de la stratégie, comme science, consiste à étudier les lois de la direction des opérations militaires qui influencent la situation de la guerre dans son ensemble.

La tâche de la science des campagnes et de la tactique, consiste à étudier les lois de la direction des opérations militaires de caractère partiel.

Et il opère un développement stratégique de la façon dont il faut conduire la guerre dans l’ensemble du pays et dans chaque zone, en tenant compte de sa relation avec la situation internationale.

Il expose la question des axes, des sous-axes, les directions de mouvement et les lignes de mouvement qui nous permettent de garder l’orientation stratégique de la guerre en toutes circonstances et d’affronter toute espèce d’opérations politiques et militaires que monte la contre-révolution.

Sur cette base, Le Président Gonzalo établit le Plan Militaire National stratégiquement centralisé et tactiquement décentralisé, en partant du principe que tout plan est une idéologie, qu’il doit refléter la réalité et les méandres qu’elle montrera.

En se référant à Staline, il relie stratégie avec tactique et établit les Plans stratégico-opératifs qui, concrètement, sont la façon selon laquelle la stratégie se relie aux opérations tactiques.

Ainsi, chaque Comité doit élaborer ses Plans stratégico-opératifs dans le contexte du Plan stratégique général et, spécifiquement, dans le Plan stratégico-opératif commun à tout le Parti.

La disposition correcte émane de la justesse des décisions du commandement.

Tout plan militaire doit se baser sur une reconnaissance indispensable et une étude poussée de la situation de l’ennemi, de sa propre situation et des relations entre les deux c’est-à-dire, avoir toujours à l’esprit « les deux collines »; on doit se diriger selon une stratégie politique et une stratégie militaire.

Quand nous élaborons des Plans nous tenons toujours compte des lignes générales suivantes:

1) la lutte de classes internationale entre révolution et contre-révolution; l’idéologie; le mouvement communiste international; le MRI.

2) La lutte de classes dans le pays; la contre-révolution; la conjoncture politique; la guerre anti-subversive.

3) Le développement de la guerre populaire; évaluation; lois et leçons.

4) Nécessité de l’investigation.

5) La guerre populaire et la construction.

6) La guerre populaire et les masses.

7) La lutte des deux lignes.

8) Programmation et calendrier.

9) Attitude et consignes. « Etre supérieurs aux difficultés et conquérir des victoires plus élevées! »

En près de huit années de guerre populaire, nous avons quatre Plans: Plan de Début; Plan de Déploiement; Plan de Conquérir des Bases; et Plan de Développer des Bases.

2. Principe fondamental de la guerre

Tous les principes qui orientent les opérations militaires proviennent d’un seul principe fondamental: mettre tout en jeu pour conserver ses propres forces et anéantir celles de l’ennemi.

Toute guerre se paie, son prix est parfois extrêmement élevé et, pour conserver nos forces, nous devons anéantir celles de l’ennemi, mais pour le faire nous devons en payer le prix afin de préserver l’ensemble.

Le Président Gonzalo nous enseigne qu’il faut être disposés à payer le prix de la guerre le plus élevé, mais que nous devons nous efforcer afin qu’il soit le moins élevé possible.

C’est une contradiction et le problème réside dans l’attitude et la bonne planification ce qui est, principalement, une question de commandement.

Cela nous forge dans « le défi lancé à la mort », l' »héroïsme révolutionnaire » et « arracher des lauriers sur la mort ». Dans la guerre nous voyons toujours les deux principes: le destructif et le constructif, et le principal c’est le second.

3. La tactique de guérilla, ou tactique fondamentale

« Quand l’ennemi avance, nous reculons; quand l’ennemi s’arrête, nous le harcelons; quand il se fatigue, nous l’attaquons; quand il se retire, nous le poursuivons ».

Cette tactique fondamentale il faut l’incarner et l’appliquer, en tournant autour de l’ennemi et en cherchant son point faible pour lui porter des coups.

4. Campagnes d' »encerclement et d’anéantissement » et les contre-campagnes, forme principale de la guerre populaire

C’est une loi que la contre-révolution – pour écraser la révolution – déchaîne des campagnes d' »encerclement et d’anéantissement » contre chaque unité de l’Armée Populaire de Guérillas, ou contre les Bases d’appui.

Les opérations de L’Armée Populaire de Guérilla prennent la forme de contre-campagnes et le Président Mao établit neuf mesures pour écraser une compagne d’encerclement et d’anéantissement: 1) La défense active; 2) la préparation d’une contre-campagne; 3) la retraite stratégique; 4) la contre-offensive stratégique; 5) le début de la contre-offensive; 6) la concentration des forces; 7) la guerre de mouvement; 8) la guerre de décision rapide; et 9) la guerre d’anéantissement.

Le Président Gonzalo, appliquant cette loi aux conditions de notre guerre populaire, nous a présenté les cinq parties de la campagne qui nous permettent de triompher des plans politiques et militaires de la réaction.

Chaque campagne a un objectif politique et un objectif militaire spécifiques; ils se réalisent par surprise; nous frappons ainsi quand nous voulons, où nous voulons et comme nous voulons.

Le Président Gonzalo a spécifié, également, les cinq mesures qui doivent suivre chacune des actions militaires, en servant toujours l’objectif politique et en combattant les critères de l’action pour l’action.

Il souligne l’importance de différencier l’essence de l’apparence des mouvements de l’ennemi; il a aussi établi les quatre formes de lutte de la guerre populaire: 1) l’action de la guérilla sous ses deux formes: l’assaut et l’embuscade; 2) le sabotage; 3) l’élimination sélective; et 4) propagande et agitation armées; ainsi que les divers procédés.

5. Rôle stratégique de la guerre de guérillas

C’est le président Mao qui éleva la guerre de guérillas au niveau de stratégie car, avant lui, on ne la considérait que comme un aspect tactique qui ne pouvait pas décider du dénouement de la guerre.

Mais, s’il est vrai que la guerre de guérillas ne décide pas de la guerre – car celle-ci requiert une guerre régulière – la guerre de guérillas réalise une série de tâches stratégiques qui conduisent au dénouement favorable de la guerre.

Nous concevons la guerre de guérillas sur une grande échelle, guerre de guérillas généralisée qui doit soutenir une guerre prolongée et acharnée; de là que nous appliquons les six problèmes stratégiques de la guerre de guérillas:

1) Initiative, flexibilité et planification pour réaliser des opérations offensives dans la guerre défensive, batailles aux décisions rapides à l’intérieur de la guerre prolongé et opérations sur les lignes extérieures à l’intérieur de la guerre sur les lignes intérieures.

2) Coordination avec la guerre régulière.

3) Création de Bases d’appui.

4) Défense stratégique et attaques stratégiques dans la guerre de guérillas.

5) Transformation de la guerre de guérillas en guerre de mouvement.

6) Relations de commandement.

6. Les dix principes militaires

En décembre 1947, le Président Mao synthétisa magistralement, en dix principes militaires, la ligne stratégique juste et correcte suivie durant plus de vingt années de guerre populaire, comme on peut le lire dans la troisième partie de son travail: « La situation actuelle et nos tâches ». Nous appliquons ces principes et il est très important de les concrétiser tout en les approfondissant.

7. Brillant résumé de stratégie et tactique

Le Président Mao a brillamment résumé la stratégie et la tactique de la guerre populaire avec la phrase suivante: « Vous autres, vous combattez à votre manière et nous, à la nôtre. Nous combattons quand nous pouvons vaincre et nous nous en allons quand nous ne le pouvons pas ».

« Autrement dit, vous vous appuyez sur l’armement moderne et nous sur les masses populaires dotées d’une conscience révolutionnaire élevée.

Vous mettez en jeu toute votre supériorité et nous, la nôtre. Vous avez vos propres méthodes de combat et nous les nôtres.

Quand vous voulez nous attaquer, nous ne vous le permettons pas et vous ne pouvez même pas nous trouver. Mais quand nous vous attaquons, nous mettons dans le mille nous vous assenons des coups qui portent et nous vous anéantissons.

Quand nous pouvons vous anéantir, nous le faisons, pleinement décidés; quand nous ne le pouvons pas, nous ne nous laissons pas non plus anéantir par vous.

Ne pas combattre quand il y a des possibilités de vaincre, c’est de l’opportunisme.

S’obstiner à combattre quand il n’y a pas de possibilité de vaincre c’est le propre des aventuriers. Toute notre orientation stratégique et tactique est basée sur notre volonté de combattre.

Notre reconnaissance de la nécessité de nous en aller se base, avant tout, sur notre reconnaissance de la nécessité de combattre.

Quand nous nous en allons, nous le faisons toujours, dans le but de combatte et d’anéantir l’ennemi complètement et définitivement.

Ce n’est qu’en nous appuyant sur les larges masses populaires, que nous pouvons réaliser cette stratégie et cette tactique, et c’est en les appliquant que nous pouvons mettre pleinement en évidence la supériorité de la guerre populaire et acculer l’ennemi à la position passive de devoir supporter nos coups même s’il possède un équipement supérieur et quel que soient les moyens qu’il emploie; nous conservons toujours l’initiative ». (Cité dans « Vive le triomphe de la guerre populaire! » Septembre 1965.)

L’application de ce principe nous permet de démontrer l’invincibilité de la stratégie supérieure de la guerre populaire, car le prolétariat, en tant que classe ultime de l’histoire, a créé sa propre forme supérieure de guerre et aucune des autres classes, entre elles la bourgeoisie, malgré ses stratèges politiques et militaires les plus capables, ne peut en triompher.

Que la réaction continue à rêver de l’élaboration de « stratégies supérieures » à la guerre populaire, elles sont condamnées à l’échec car elles vont à l’encontre du courant de l’histoire. Depuis près de huit ans, notre guerre populaire flambe victorieusement démontrant l’invincibilité de la guerre populaire.

Nous les militants du Parti Communiste du Pérou, assumons totalement la ligne militaire du Parti établie par le Président Gonzalo qui, en se basant sur la plus haute création du prolétariat international, le marxisme-léninisme-maoïsme, a spécifié avec la pensée Gonzalo, notre ligne militaire, nous dotant d’une arme invincible: la guerre populaire unitaire, la campagne le principal la ville le complément, forme principale de la lutte que nous menons, torche qui flambe dans le monde, proclamant la validité universelle du toujours vivant marxisme-léninisme-maoïsme.

VIVE LA LIGNE MILITAIRE DU PARTI!

LA GUERRE POPULAIRE EST INVINCIBLE!

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Parti Communiste du Pérou : La ligne de masses (1988)

« Le pouvoir naît du fusil » Président Mao

INTRODUCTION

Le Président Gonzalo, en arborant, défendant et appliquant le marxisme-léninisme-maoïsme a établi la ligne de masses du Parti.

Pour commencer il réaffirme que, pour analyser le problème des masses il faut partir d’une conception prolétaire.

Il signale le rôle politique des masses, la lutte pour le Pouvoir à travers la guerre populaire que la lutte revendicative doit servir.

Il indique à quelles masses nous devons aller, les masses de base principalement, ouvriers, et paysans et les différents fronts, selon leurs revendications spécifiques, en appliquant l’unique tactique marxiste: aller au plus profond, éduquer les masses dans la violence révolutionnaire et la lutte contre l’opportunisme.

Il spécifie que, le travail de masses du Parti qui dirige la guerre populaire, se réalise à travers l’armée.

Il signale l’importance des organismes engendrés, qui est l’une des façons d’organiser les masses et que nous réalisons le travail de masses dans et pour la guerre populaire.

I. REAFFIRMATION DU PRINCIPE « LES MASSES FONT L’HISTOIRE »

Le Président Gonzalo réaffirme ce puissant principe marxiste: « Les masses font l’histoire » et il nous enseigne à nous forger dans notre conception communiste qui lutte contre la conception bourgeoise de prendre l’individu comme axe de l’histoire.

Il dit: « Les masses sont la lumière même du monde… elles sont la fibre, la palpitation inépuisable de l’histoire…

Quand elles parlent tout tremble, l’ordre chancelle, les cimes les plus hautes s’abaissent, les étoiles prennent une autre direction, parce que les masses font et peuvent tout ».

Cette réaffirmation est très importante car elle fait partie de la conception du prolétariat, elle soutient la ligne de masses et s’applique à toute chose; elle permet de juger tant la question internationale que les politiques spécifiques, car c’est un problème d’idéologie.

Aucun fait historique ne peut se produire, aucun mouvement transformateur, aucune révolution ne peuvent se faire sans la participation des masses.

Ce principe s’applique au Parti car celui-ci a un caractère de masses et il ne peut se séparer d’elles, si non, il disparaît, ou il se dilue; et les masses, doivent être dirigées par le Parti car il garantit l’orientation de leur lutte.

Le Parti a des masses: les militants, pour qui, en tant que communistes, il est nécessaire d’incarner ce principe et, en une lutte constante, vaincre l’individualisme pourri, qui n’est pas une conception prolétarienne.

Le processus de notre guerre populaire nous démontre comment celui-ci contribue puissamment à cette transformation.

De plus, l’un des principes de la direction est: « des masses aux masses ».

Il régit aussi la guerre populaire, car il s’agit d’une guerre de masses; les masses sont la source même de la guerre populaire et c’est avec cette conception marxiste que nous faisons la guerre populaire.

Le Président Gonzalo souligne spécialement la rébellion des masses qui construisent l’histoire en nous disant: « Depuis des millénaires les masses vivent victimes de l’oppression et de l’exploitation et toujours elles se sont révoltées; c’est une longue et inépuisable histoire…

Depuis toujours, depuis qu’elles combattent, les masses ont réclamé l’organisation de la rébellion, qu’on l’arme, qu’on la soulève, qu’on la dirige, qu’on la conduise.

Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours de même et quand apparaîtra un autre monde, cela en sera ainsi également, mais autrement »

« Les masses réclament l’organisation de la rébellion, pour cela le Parti, ses dirigeants, ses cadres et ses militants ont une obligation, aujourd’hui impérieuse, et un destin: organiser le Pouvoir désorganisé de la masse et cela on ne peut le faire qu’avec les armes.

Il faut armer les masses peu à peu, secteur par secteur, jusqu’à l’armement général du peuple et quand cela se produira, il n’y aura plus d’exploitation sur la Terre ».

Là, le Président Gonzalo exprime sa totale conviction du rôle des masses, leur nécessité absolue, historique et politique de se rebeller, de s’armer, leur exigence d’être organisée et dirigée.

Il convoque les Partis Communistes à répondre à cette réclamation qui résonne depuis Marx et Engels qui nous enseignèrent qu’il existe deux pouvoirs sur cette terre: la force armée de la réaction et la masse désorganisée.

Le Président Gonzalo nous dit que si nous organisons ce pouvoir, ce qui est potentiel devient acte, et le possible, réalité, et que ce qui ne s’appuie pas sur la masse n’est qu’un château de cartes et que, concrètement, le problème consiste à passer de l’état de masses désorganisées à celui de masses militairement organisées.

Organiser les masses, en armes, car elles réclament l’organisation de la rébellion et il faut donc, en appliquant la guerre populaire qui est la forme principale de la lutte; organiser les masse pour la prise du Pouvoir sous la direction du Parti.

Cela se combine pleinement avec la contradiction principale du monde actuel, avec l’offensive stratégique de la révolution mondiale et avec la tendance principale dans le monde: la révolution.

De plus, cela tend à concrétiser ce que Marx signalait: l’armement général du peuple afin de garantir le triomphe de la révolution et de conjurer la restauration, pensée aux vastes perspectives qui nous mène jusqu’au Communisme.

Ce n’est qu’en organisant cette mer armée des masses que l’on pourra défendre ce qui a été conquis et développer les révolutions démocratiques, socialistes et culturelles.

Le Président Gonzalo rejette ceux qui affirment que les masses ne veulent pas faire la révolution, ou bien qu’elles n’appuieront pas la guerre populaire; il nous enseigne que les problème ne réside pas dans les masses, car celles-ci sont prêtes à se rebeller, mais dans la volonté des Partis Communistes d’assumer leur obligation qui consiste à les diriger et à les soulever en armes.

Il se définit par sa position par rapport à celles qui actuellement, soutiennent la thèse de l' »accumulation de forces » et proposent d’agglutiner parcimonieusement les masses en employant ce qu’ils appellent les « espaces démocratiques », ou l' »usage de la légalité ».

Cette « accumulation de forces » ne correspond pas au moment de la lutte de classes internationale et nationale et n’a pas sa place dans le type de révolution démocratique que nous réalisons qui, dans la révolution socialistes, présentera d’autres caractères, car nous vivons dans une situation révolutionnaire en développement inégal dans le monde.

Le Président Gonzalo s’oppose et condamne la position opportuniste qui consiste à mettre les masses à la traîne de la grande bourgeoisie en suivant le chemin électoral, ou en menant une action armée sous le commandement d’une super-puissance, ou d’une puissance.

Ainsi donc, le Président Gonzalo arbore la grande devise du Président Mao: « La rébellion se justifie » et conçoit que le problème des masses actuellement est celui de la mobilisation, politisation, organisation et armement des masses par les Partis Communistes, pour la prise du Pouvoir en spécifiant la guerre populaire.

Il spécifie la nécessité d’organiser scientifiquement la pauvreté et remarque que ceux qui sont les plus disposés à se rebeller, ceux qui réclament le plus ardemment que l’on organise la rébellion, sont les plus pauvres parmi les masses et qu’il faut prêter une attention toute spéciale à l’organisation révolutionnaire scientifique des masses.

Cela ne va pas à l’encontre des critères de classes, mais nous démontre que la pauvreté a son origine dans l’exploitation, dans la lutte de classes. »

La misère existe et elle côtoie de fabuleuses richesses, même les utopistes savaient, qu’elles vont de pair; énorme et provocante richesse à côté d’une pauvreté criante qui la dénonce.

Il en est ainsi parce que l’exploitation existe ».

Thèse rattachée à Marx qui découvrit la puissance révolutionnaire de la pauvreté et la nécessité de l’organiser scientifiquement, c’est-à-dire, pour la révolution; Marx qui nous enseigna que le prolétariat, n’ayant pas de propriété, est l’unique classe créatrice qui détruira la propriété et se détruira elle-même en tant que classe.

Et à Lénine qui nous enseigna que la révolution sociale ne surgit pas des programmes, mais du fait que des millions de personnes disent qu’au lieu de mourir en souffrant de la faim elles préfèrent mourir pour la révolution.

Et au Président Mao qui conçoit que la pauvreté stimule le désir de changement, d’action, de révolution, qu’elle est une feuille de papier blanc, nue, sur laquelle on peut écrire les mots les plus nouveaux et les plus beaux.

Le Président Gonzalo, tenant compte des conditions spécifiques de notre société, nous enseigne qu’au Pérou parler de masses, c’est parler des masses paysannes, de la paysannerie pauvre et que les années 20, 40 et 60 de ce siècle démontrent que ce sont les luttes paysannes qui ébranlent la base même de l’Etat;

mais n’ayant pas un guide: l’idéologie marxiste-léniniste-maoïste, pensée Gonzalo, un moteur: la guerre populaire et la direction juste et correcte du Parti Communiste, elles ne purent s’acheminer correctement vers la prise du pouvoir et le sang qu’elles répandirent servit à les enchaîner et à les ajuster à l’ancien ordre.

Ces inoubliables bains de sang nous laissent d’extraordinaires leçons.

La décennie de 1980 nous montre que la véritable mobilisation des masses paysannes armées, organisées en Parti Communiste et en Armée Populaire de Guérilla a commencé et qu’elles versent leur sang précieux pour le Pouvoir nouveau qui fleurit et se développe à travers la guerre populaire.

Cette particularité est stratégique, car elle permet de comprendre que la révolution, dans le monde, se définit du côté des plus pauvres qui constituent la majorité et sont le plus disposés à se rebeller et, aussi, que dans chaque révolution on doit aller aux plus pauvres en appliquant les trois conditions que l’organisation scientifique de la pauvreté exige: l’idéologie, la guerre populaire et le Parti Communiste.

C’est ainsi que le Président Gonzalo nous dit: « la pauvreté est une force motrice de la révolution, les pauvres sont les plus révolutionnaires, la pauvreté est le plus beau des chants…. la pauvreté n’est pas une oprobe, c’est un honneur; notre cordillère avec ses masses est la source de notre révolution; ces masses, sous la direction du Parti Communiste, construiront de leurs mains un monde nouveau. Leur guide: l’idéologie, leur moteur: la lutte armée, leur direction: le Parti Communiste ».

2. LE PRINCIPAL DU TRAVAIL DE MASSES C’EST LE POUVOIR, LA LUTTE REVENDICATIVE EST NECESSAIRE

En se basant sur les thèses du Président Mao qui généralise la violence révolutionnaire, en tant que loi universelle, pour la prise du Pouvoir et qui établit que la forme principale de la lutte est la lutte armée, et la forme principale de l’organisation la force armée et, qu’avant que n’éclate une guerre toutes les luttes et toutes les organisations doivent servir à son développement, le Président Gonzalo nous enseigne que, dans le travail de masses la lutte pour le Pouvoir et la lutte revendicative sont les deux faces de la même médaille, la lutte pour le Pouvoir étant la première et principale des revendications de la masse.

Organiser les masses à fin qu’elles aillent au-delà de ce que l’ordre légal établi permet, ces masses qui luttent pour détruire l’ancien ordre et non pas pour le conserver il faut les organiser dans les trois instruments de la révolution: Parti, où se regroupent la minorité, l’Armée, où il y a un plus grand nombre d’hommes et dans le nouvel Etat-Front qui est la base qui agglutine les masses par bonds et progressivement, dans la campagne en Comités populaires, dans les villes en Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple.

Ainsi l’on brise la tradition électoraliste de Front, politique des révisionnistes et des opportunistes qui consiste à ignorer la lutte de la paysannerie et, dans les villes, à ne pas assumer le principal, c’est-à-dire la prise du Pouvoir par la guerre.

Se centrer sur le Pouvoir exige aussi que l’on organise les masses sous les différentes formes nouvelles que requièrent les nouvelles formes de lutte, car la guerre provoque des changements dans la lutte et dans l’organisation des masses.

Ainsi que Lénine nous l’a enseigné, en période de révolution il faut créer de nouvelles organisations et attaquer les anciens dirigeants qui tentent de vendre la révolution pour s’installer dans le système réactionnaire.

Donc, on ne peut plus employer les anciennes formes de lutte et d’organisation des masses.

La lutte pour le Pouvoir, comme élément principal, ne signifie pas que, dés le début, nous incorporerons les masses d’un seul coup, car le Président Mao nous enseigne que c’est en développant les Bases d’appui et la force armée que l’on provoquera l’essor de la révolution.

Cela a donc une relation avec la loi d’incorporer les masses à la révolution établie par le Parti au cours de la IIème Réunion Plénière de 1980;

cette incorporation se réalisera par bonds et progressivement;

plus la guerre populaire s’accroît et plus grande est l’incorporation de masses, car la guerre populaire est un fait politique qui enfonce les idées dans l’esprit des hommes à force d’actions impressionnantes qui leur fontcomprendre peu à peu quel est leur unique et véritable chemin, développant ainsi leur conscience politique.

La guerre populaire convoque tous les révolutionnaires et, en se développant, elle se fraie son propre chemin.

Les masses sont avides de politique et c’est à nous, les communistes, qu’il incombe de les organiser et de les diriger.

Partout les masses ont des problèmes concrets, nous devons y prêter attention et nous en occuper.

Le travail de masses se réalise à l’intérieur de la lutte de classes et non pas en marge d’elle.

Si nous ne réalisons pas ce travail les révisionnistes et les réactionnaires se serviront des ces problèmes pour leurs propres fins, soit pour développer le fascisme et corporativiser les masses, soit pour livrer leurs luttes à un autre maître impérialiste.

Ce sont deux volontés différentes et opposées l’une à l’autre.

Les masses recherchent la voix de ceux qui affirment et non pas celle de ceux qui doutent.

Dans notre Parti, au « Début », le Président Gonzalo demanda que l’on ne doute jamais des masses et que l’on combatte ceux qui sont aveugles et sourds à la voix des masses.

Il faut prêter l’oreille à leur moindre murmure et s’occuper de leurs problèmes concrets et quotidiens avait-il dit et aussi, que l’on ne doit jamais tromper les masses, ni les contraindre; elles doivent connaître les risques qu’elles devront affronter; il faut les convoquer à la cruelle et longue lutte pour le Pouvoir, mais en ayant ce but, les masses comprendront que ce sera une lutte victorieuse et nécessaire.

Ainsi, la lutte pour le Pouvoir est le principal, mais on ne peut la délier de la lutte revendicative, ce sont les deux faces de la même médaille.

Comment faut-il concevoir la lutte revendicative?

On nous accuse de ne pas avoir de ligne spécifique pour la lutte économique et politique des masses.

Mais, en réalité, nous appliquons une autre manière, nous adoptons d’autres formes, une autre politique contraire à celle de l’opportunisme, ou du révisionnisme, une manière nouvelle et différente de la manière traditionnelle.

Le Président Gonzalo nous enseigne que la lutte revendicative est l’autre face d’une médaille où le Pouvoir est au revers et qu’il est totalement erroné de les séparer; parler seulement de lutte revendicative c’est du révisionnisme.

Et, en spécifiant les thèses de Marx pour notre société, il nous dit: « La crise nous pose deux problèmes: premièrement, comment défendre ce que l’on a conquis bien que, s’il est vrai qu’au cours des crises économiques on perd toujours ce que l’on a conquis, moins ou les défendra et plus on perdra.

La réside la nécessitée de la lutte revendicative… lutte économique et lutte politique…

En plus, dans cette lutte la classe et les travailleurs se forgent en combattant pour le Pouvoir. Deuxièmement: comment en finir avec les crises?

On n’en verra pas la fin si l’on n’en finit pas avec l’ordre social qui prédomine…

La lutte révolutionnaire est nécessaire et sert à la prise du pouvoir à travers la lutte armée, sous la direction de son Parti…

On ne peut dissocier l’une de l’autre.

La relation de ces deux problèmes se concrétise dans le développement de la lutte revendicative en fonction du Pouvoir ».

Pour mener la lutte revendicative on utilise le syndicat et la grève qui est la forme principale de la lutte économique du prolétariat, en la développant comme guerre de guérillas qui entraîne la classe dans la lutte pour le Pouvoir et élève son niveau, à travers d’actions armées concrètes qui renforcent cette forme de lutte en lui conférant une qualité supérieure.

Il faut donc développer la lutte revendicative en fonction du Pouvoir; ceci est un principe politique du travail de masses.

3. A QUELLES MASSES FAUT-IL ALLER?

Il faut partir du critère de classe pour déterminer à quelles masses il faut aller. Il faut comprendre qu’elles s’organisent selon les intérêts communs des classes auxquelles elles appartiennent.

Cela est très important, comme nous le dit le Président Gonzalo, car cela sert à combattre ceux qui prétendent séparer les masses des classes sous prétexte d' »unité », quand ce qu’ils font, en réalité, c’est trahir les véritables intérêts des masses en trafiquant avec leurs luttes.

Cela nous permet aussi de comprendre que les masses représentent toujours un terrain de lutte, et que la bourgeoisie et le prolétariat combattent pour les diriger; mais seul le Parti Communiste est capable de les diriger car c’est le seul Parti qui puisse représenter leurs intérêts et lutter pour eux.

Quant à ceux qui parlent de « démocratie de masses », ou bien qui montent des organismes de masses ouverts comme si c’étaient des formes de Pouvoir sans violence ils ne font qu’adopter des positions bourgeoises qui nient la direction du prolétariat, sa dictature.

Partir du critère de classe a une relation directe avec le caractère de la révolution, avec les classes qui composent le peuple et qui doivent s’unir sous la direction du prolétariat.

Dans notre cas c’est la révolution démocratique, le prolétariat la dirige, la paysannerie est le principal, la petite bourgeoisie l’allié ferme et la bourgeoisie moyenne est double.

Par conséquent, les masses de base auxquelles il faut aller se composent du prolétariat et de la paysannerie, principalement la pauvre, de la petite bourgeoisie et aussi de la bourgeoisie moyenne.

En tenant compte des revendications spécifiques des masses, on doit distinguer quels sont les secteurs des masses qui souffrent le plus de l’oppression pour les organiser afin qu’elles luttent pour arracher des conquêtes et pour résoudre leur contradiction spécifique.

Cela se réfère aux fronts de masses au sein desquels il faut travailler, ce sont les ouvriers, le prolétariat, classe dirigeante de toutes les révolutions, classe dont le principal objectif politique et décisif, est la conquête du Pouvoir au moyen de la guerre populaire, afin de s’émanciper, d’émanciper les autres classes et, finalement, se détruire elle-même comme classe.

Ses revendications spécifiques sont: arracher des conquêtes et des droits tels que, le salaire, la journée de travail et les conditions de travail.

A cette fin, il faut développer le mouvement ouvrier, ses luttes, les mobilisation, les marches, l’agitation, les grèves avec des actions armées. « Se préoccuper des problèmes fondamentaux de la classe et aussi de ceux des travailleurs, de leurs problèmes généraux et concrets pour lesquels ils combattent tous les jours. »

Les paysans qui sont la force principale, spécialement les paysans pauvres, qui luttent pour la conquête de la terre armes à la main sous la direction du Parti Communiste. Si on ne le voit pas ainsi cela conduit à la « prise des terres » et à s’accommoder de l’ordre ancien.

Il faut développer le mouvement paysan en appliquant les « trois avec »: vivre, travailler et lutter avec eux et en faire des paysans de mentalité prolétarienne.

Les femmes qui sont la moitié du monde; développer le mouvement féminin pour l’émancipation de la femme, tâche qui est l’oeuvre des femmes elles-mêmes, mais sous la direction du Parti.

Il faut combattre les thèses bourgeoises de la libération de la femme.

Les femmes luttent contre la hausse constante du coût de vie qui affecte l’intégrité physique de la classe et du peuple. Il faut mobiliser les ouvrières, les paysannes, les intellectuelles, etc.

Les intellectuels, afin qu’ils jouent leur rôle d’intellectuels révolutionnaires au service du prolétariat, et de la paysannerie dans la guerre populaire; parmi eux se trouvent les lycéens, les étudiants, les professionnels, etc, examiner leurs revendications spécifiques; il faut qu’ils défendent ce qui a été conquis et qu’ils tendent à une nouvelles culture nationale, scientifique et de masses; les rendre conscients que ce n’est que par la révolution qu’ils l’obtiendront.

Mobiliser les masses pauvres des villes, qui vivent dans les quartiers pauvres et les bidonvilles, contre la faim et la misère, qu’ils combattent pour le programme de la révolution; les convoquer à la guerre populaire;

qu’ils arrachent des conquêtes et des droits foulés aux pieds chaque jour davantage, ne pas permettre qu’on leur porte des coups impunément;

qu’ils apprennent à se défendre, qu’ils résistent à l’agression de l’ennemi en employant tous les moyens dont ils disposent;

appliquer la consigne: « Combattre et résister! » qui est la consigne commune à toute la classe.

Mobiliser les jeunes afin qu’ils participent directement, en première ligne, dans les tranchées de combat de la guerre populaire; jeunes ouvriers, paysans, étudiants; qu’ils mènent leur lutte pour un monde nouveau, pour leur droit à l’éducation, contre le manque de travail et tous les autres maux qui les affligent.

Faire participer activement les enfants à la guerre populaire; ils peuvent réaliser différentes tâches à travers desquelles ils comprendront la nécessité de transformer le monde.

Ils sont l’avenir et, finalement ce sont eux qui vivront le monde nouveau.

Il faut changer leur idéologie et qu’ils adoptent celle du prolétariat.

4. PERSISTER DANS L’UNIQUE TACTIQUE MARXISTE-LÉNINISTE-MAOÏSTE

C’est en partant de la thèse de Engels:

« Dans un pays où existe un mouvement politique et ouvrier aussi ancien, il existe toujours un colossal tas d’ordures hérité traditionnellement et qu’il faut nettoyer graduellement », et que Lénine a établi que:

« L’unique ligne marxiste dans le mouvement ouvrier mondial consiste à expliquer aux masses que la scission avec l’opportunisme est inévitable et indispensable;

il faut les éduquer pour la révolution en une lutte sans merci contre l’opportunisme ».

Et le Président Mao annonçait qu’une période de lutte s’ouvre contre l’impérialisme et le révisionnisme, et que le révisionnisme est l’une des principales sources des guerres impérialistes et représente, pour les communistes en général, un danger à l’intérieur du Parti même. Le Président Gonzalo lance un appel pour que l’on persiste dans l’unique tactique marxiste qui comprend quatre points:

Prémièrement balayer le colossal tas d’ordures du révisionnisme et de l’opportunisme, principalement l’électoralisme;

aucun de ces révisionnistes, ni des opportunistes, ni aucun des leurs congénères, ne peut représenter et moins encore défendre les masses car, ainsi qu’ils ne défendirent hier que les exploiteurs de service ils sont aujourd’hui le wagon de queue du gouvernement apriste, fasciste et corporatif, entraînant sinistrement dans cette direction les organisations syndicales qui dépendent d’eux.

Aucune de ces organisations politiques et syndicales et leurs dirigeants ne représentent le peuple;

ils représentent cette croûte de l’aristocratie ouvrière, la bureaucratie syndicale et les partis ouvriers bourgeois qui prétendent toujours dévier les masses de leur chemin et qui ne sont qu’une partie de ce colossal tas d’ordures qui doit être obligatoirement balayé par secteurs et graduellement, comme le disait Engels.

Deuxièmement, aller au plus profond des masses qui représentent la majorité et qui, dans notre pays, sont les ouvriers et les paysans, principalement les paysans pauvres, la petite bourgeoisie en tenant compte, également, de la bourgeoisie moyenne.

Mais les masses de base sont les ouvriers et les paysans, principalement les paysans pauvres, et c’est à eux surtout que nous devons aller, tant dans les campagnes que dans les villes.

Stimuler leur propre mouvement, les diriger, les mobiliser en fonction du Pouvoir pour, ainsi, démolir et abattre l’ancien Etat.

C’est là le point principal de la tactique. Ainsi, dans les masses, il faut différencier la couche superficielle, qui est une croûte au service de la réaction, des immense majorités profondes qui émergeront toujours davantage jusqu’à balayer l’Etat péruvien caduc à plus forte raison si une guerre populaire est en train de démolir l’ancien Etat péruvien.

Troisièmement, il faut éduquer les masses dans la guerre populaire, dans sa théorie et dans sa pratique, car les éduquer dans la paix des baïonnettes signifie permettre que l’on continue à les égorger.

Les masses ne doivent pas continuer à répandre leur sang impunément pour être trahies par leurs faux dirigeants en vue de la capitulation; ce sang précieux doit servir à la conquête du Pouvoir pour la classe et pour le peuple.

Quatrièmement, nécessité d’une lutte implacable contre le révisionnisme et l’opportunisme; les combattre comme un dangereux cancer à l’intérieur et en dehors du Parti et dans les masses mêmes, si non, elles ne concrétiseront pas leur chemin.

Cette lutte nous la livrons depuis la reconstitution du Parti et, actuellement, en pleine guerre populaire, c’est encore plus urgent et doit être plus implacable car ils agissent du plus en plus en délateurs, contre nous , contre le peuple et contre la révolution, surtout si, derrière eux, le social-impérialisme opère dans sa collusion et lutte avec l’impérialisme yankee pour l’hégémonie mondiale.

Cela s’applique au révisionnisme et à l’opportunisme de toute engeance qui que soient leurs représentants.

A ce sujet, le Président Gonzalo nous dit: « Il faut se dresser sur ces miasmes, cette superficie révisionniste, opportuniste, électoraliste qui se hisse sur les masses.

Le principal c’est, qu’au dessous, s’agite la masse colossale, avec son propre mouvement , sur laquelle nous opérons, nous, avec l’instrument de rébellion le plus puissant qui existe sur terre: l’action armée.

Nous sommes le cri qui proclame: « La rébellion se justifie! »

5. L’ORGANISATION DES MASSES

Le Président Gonzalo à partir des bases idéologiques et politiques et, simultanément, de la construction de l’organisation, établit les formes de lutte et les formes de l’organisation des masses. Il nous montre quel fut le processus suivi dans le travail de masses du Parti.

Quant à la constitution du Parti. Il nous dit que Mariátegui jetta les bases du travail de masses du Parti et en fixa les lignes spécifiques, tout en livrant la lutte entre deux lignes contre l’anarchisme, qui passait outre à la nécessité du Parti, et aussi contre l’APRA qui niait la conception marxiste-léniniste et la capacité de la classe pour se constituer en Parti Communiste, se centrant, quant à lui sur le front.

Après la mort de Mariátegui, en 1930, on abandonna sa ligne et l’on se centra sur les masses en les mettant à la traîne de la grande bourgeoisie et en les déviant sur le « frontisme », les élections et le révisionnisme, malgré les efforts de la ligne rouge qui s’y opposait.

Cette tactique erronée dura plus de 30 ans.

Au cours de la Reconstitution le Président Gonzalo établit la ligne de masses du Parti et les formes organiques, ceci durant une période de 15 années de dure lutte entre deux lignes, en réalisant des bonds partiels.

C’est ainsi qu’avec la politique stratégique de la Reconstitution il réalise les débuts du travail de masses du Parti; tous les militants, à Ayacucho, travallaient parmi les paysans et les ouvriers du bâtiment par exemple; et aussi avec les intellectuels et les masses des quartiers pauvres.

Le Parti appuya les invasions de terres, réalisa des rassemblements paysans.

La Ière Convention Régionale des Paysans d’Ayacucho, au cours de laquelle on établit le programme agraire eut une grande transcendance.

Le Parti dirigea les luttes historiques du 20, 21, et 22 juin 1969 à Ayacucho et à Huanta, mobilisant des masses d’étudiants de lycéens et associations de parents contre le Décret-loi 006 de Velasco, obtenant son abrogation.

Le Président Gonzalo organisa le Front de défense du peuple d’Ayacucho, il réorganisa le Front des Etudiants Révolutionnaires (FER); créa le Mouvement Féminin Populaire (MFP), le Centre de Travail Intellectuel Mariátegui (CETIM), le Front Révolutionnaire des Lycéens (FRES) et le plus important de tous, le Mouvement des Paysans Pauvres (MCP).

Ainsi, il jetta les bases de nouvelles politiques du travail de masses, de nouvelles formes de lutte et de nouvelles formes organiques.

Dans la lutte entre deux lignes il affronta le révisionnisme qui menait les masses à l’électoralisme à lutter contre la violence révolutionnaire et à préserver l’ancien ordre.

Il combattit « Patria Roja » – cette forme du révisionnisme – qui trafiquait, comme il le fait jusqu’à aujourd’hui, sous la consigne: « Le Pouvoir naît du fusil », qui niait la semi-féodalité et se centrait sur la petite bourgeoisie, spécialement les étudiants et les maîtres d’école.

Le Président Gonzalo vainquit également le liquidationisme de droite qui tendait à diluer la direction du Parti dans les masses, prônait le légalisme et qui exprimait tout à travers de la Confédération Paysanne du Pérou (CCP), disant que les paysans ne comprenaient pas la confiscation, seulement l’expropriation et que l’on devait amplifier les mesures fascistes et corporativistes de Velasco.

Dans la deuxième politique stratégique de la Reconstitution, le Président Gonzalo établit les Organismes engendrés, selon accords de la IIIème Scéance Plénière de 1973: « Leurs propres mouvements en tant qu’organisations engendrées par le prolétariat sur les différents fronts de travail; leurs trois caractères: 1) Adhésion à Mariátegui, 2) Organisations de masses et 3) Suivre le centralisme démocratique ».

Il démontra le caractère, le contenu et le rôle des Organismes Engendrées, en appliquant les thèses de Lénine sur le Parti clandestin et les points d’appui du Parti dans les masses, et se basent sur l’expérience chinoise du travail ouvert et secret.

Il spécifia la nécessité, pour développer la Reconstitution du Parti, que celui-ci s’ouvre davantage aux masses.

Pour décider cette politique et pour la concrétiser il fallut vaincre le liquidationisme de gauche qui partait de la thèse que le fascisme balaie tout, isole le Parti des masses, tendant ainsi à son extinction; il méprisait la paysannerie et le prolétariat et proclamait que: « la ligne suffit ».

La ligne liquidationiste de gauche ayant été vaincue, les liens avec les masses s’accrurent et l’on commença à former les Ecoles Populaires, écoles de politisation des masses selon la conception et la ligne du Parti et qui jouèrent un rôle important d’agitation et propagande en liant la lutte revendicative à la lutte pour le Pouvoir.

Ces Ecoles réalisaient une étude systématique et planifiée sur la base de schémas, en livrant la lutte entre deux lignes et en développant le travail de masses.

Les progrès du travail des Organismes Engendrés mena le Président Gonzalo à proposer de les développer en un torrent unique sous la direction politique d’entreprendre la lutte armée, et l’on commença à organiser le travail des zones et l’on établit la Coordination Métropolitaine pour les villes, appliquant ainsi les thèses de Lénine quant au travail ouvert, celles du Président Mao sur le travail dans la ville et que la lutte des masses doit se dérouler avec une raison, des avantages et une limite.

L’application de cette politique nous permit de maintenir le Parti dans la clandestinité, embusqué dans les masses, de mobiliser un bon nombre d’activistes, de distribuer en peu de temps de la propagande et facilita l’agitation et la mobilisation dans le cadre d’un plan centralisé par le Parti.

Tout cela c’est ce que nous dénommons « les trois petites pattes » pour le travail de masses dans les villes: Organismes Engendrés, Ecoles Populaires et la Coordination Métropolitaine. Dans les campagnes nous appliquons les deux premières formes.

Dans la troisième politique de la Reconstitution, le Parti développa largement son travail de masses dans les zones de la cordillère, se liant aux paysans, les paysans pauvres principalement, dans les villes au prolétariat et les masses des quartiers pauvres et des bidonvilles.

Les organismes engendrés ont joué un rôle appréciable dans le couronnement de la reconstitution et pour jeter les bases de la lutte armée.

L’on développa encore davantage les lignes spécifiques.

Ainsi, pour le Mouvement des Ouvriers et des Travailleurs Classistes (MOTC) on posa les 15 thèses fondamentales pour le mouvement ouvrier.

Dans le Mouvement des Paysans Pauvres (MCP) on les politise dans le cadre du programme agraire spécifié pour les nouvelles conditions.

Dans le Mouvement Classiste de Quartier Pauvres (MCB) on publia les Cahier de dénonciations et réclamations du peuple. Dans le Front des Etudiants Révolutionnaires (FER) on développa davantage la thèse de la Défense de l’Université contre la corporativisation.

Dans le Front Révolutionnaire des Lycéens (FRES) on stimula la lutte des lycéens pour l’éducation populaire. Dans le Mouvement Féminin Populaire (MFP) on arbora la thèse de l’Emancipation de la femme, en stimulant la mobilisation des ouvrières, des paysannes, des femmes des bidonvilles et des étudiantes.

En plus on participa aux travaux du Syndicat Unique des Travailleurs de l’Education Péruvienne pour lequel, dans les années 70, on traça un ligne spécifique classiste.

On conforma également, la Fédération des Enseignants de l’Université Péruvienne.

Et tout ce travail convergea en une ample mobilisation idéologico-politique dans le but de commencer la guerre populaire.

En résumé, tout le travail du Parti dans la Reconstitution, était destiné à préparer le début de la guerre populaire car, comme nous l’enseigne le Président Mao, avant d’entreprendre la guerre tout est destiné à la préparer et une fois entreprise, tout est destiné à la développer.

Le Président Gonzalo a appliqué et développé fermement ce principe.

Au sein de la direction de la guerre populaire on fera un grand bond en avant dans le travail de masses du Parti, bond qualitatif car la forme principale de lutte se concrétise: la guerre populaire ainsi que la forme principale d’organisation: l’Armée Populaire de Guérilla.

Cette tâche de très haute importance se réalise à travers la militarisation du Parti et, en ce qui touche le travail de masses, cela signifie que tout le travail de masses se fait à travers l’Armée Populaire de Guérilla.

Celle-là, en tant qu’armée de nouveau type, doit accomplir trois tâches: combattre, mobiliser et produire.

Nous concevons que la deuxième tâche de l’armée, la mobilisation, implique mobiliser, politiser, organiser et armer les masses, tâche qui ne s’oppose pas à celle de combattre qui est la principale, car on applique le principe de concentrer pour le combat et de disperser pour la mobilisation; à part le fait que les masses s’éduquent dans la guerre.

Ce principe régit les trois forces: les principales, les locales et celles de base dans lesquelles sont spécifiés les divers degrés d’action.

Pour mobiliser les masses, le Parti, à travers le EGP (Armée Populaire de Guérilla) organise des Ecoles Populaires, forme les Organismes Engendrés, les groupes d’appui.

Il applique cette politique d’une façon dans les campagne, car c’est là que se forme le Pouvoir nouveau, et d’une autre façon dans les villes, car c’est dans les villes que l’on forme le Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple qui tend à la future insurrection.

Dans les campagnes, là où nous avons le Pouvoir, il y a des Bases d’appui, des Comités Populaires et nous faisons participer toute la masse armée, organisée en Parti, Armée et Front-Etat. Si l’on n’organise pas toute la masse, le Pouvoir nouveau ne pourra se maintenir longtemps; des masse amorphes et un Pouvoir sans masses organisées sous la direction du Parti, sont impensables.

Dans les villes, le travail de masses se réalise aussi à travers l’Armée et le principal c’est la lutte pour le Pouvoir à travers la guerre populaire; la lutte revendicative, en fonction du Pouvoir est son complément nécessaire; elle se réalise, naturellement, accompagnée de différentes actions armées afin de concrétiser les nouvelles formes d’organisation.

Nous concrétisons le Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple (MRDP) en agglutinant des masses ouvrières, paysannes, de quartiers pauvres, petit-bourgeois, en neutralisant la bourgeoisie moyenne et en allant aux forces démocratiques qui sont en faveur de la guerre.

L’objectif consiste à mener les masse à la résistance et à élever le niveau de leurs luttes jusqu’à la guerre populaire, pour entraver, miner et perturber l’ancien Etat et servir l’insurrection nouvelle en préparant les villes par la guerre populaire, spécifiée comme complément.

Nous employons la double politique de développer nos propres formes, ce qui est le principal, et pénétrer des organisations de tout genre.

Nous appliquons: « Combattre et Résister! »

Quant aux organismes engendrés, leur développement s’est manifesté dans la guerre populaire et leurs caractères ont connu une variation; ils continuent à être des organismes de masses du Parti et, aujourd’hui:

1) Ils se guident sur le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo; 2) Ils se régissent par le centralisme démocratique et 3) Ils servent à développer la guerre populaire.

Dans les campagnes les Organismes Générés sont militarisés; dans les villes on peut appliquer différents degrés de militarisation.

Actuellement, nous avons les organismes suivants: MOC, MCP, MCB, MFP, MJP, MIP. Le Secours Populaire du Pérou est important, il est né dans la guerre populaire comme une partie de la lutte pour les prisonniers de guerre et les disparus.

Pour le travail militant à l’étranger, on a formé, également le Mouvement Populaire Pérou (MPP) qui a des tâches spécifiques.

Aujourd’hui, près de huit années de guerre populaire s’étant écoulées, le Parti a fait un grand bond en avant dans son travail de masses, prouvant qu’il est juste et correcte de réaliser le travail de masses dans, et pour, la guerre populaire.

De son application il en résulte que notre peuple apprend chaque jour davantage que la lutte de classes mène nécessairement à la lutte pour le Pouvoir et sa croissante participation dans la guerre populaire est très éloquente; et, bien que tous ne la comprennent pas encore, ils voient en elle l’espoir concret de leur émancipation.

Les masses développent leur lutte sous de nouvelles formes tant de lutte que d’organisation et la lutte de classes, au Pérou, s’est élevée jusqu’à sa forme principale: la guerre populaire.

Les masses sont organisées en guerre populaire, elles en sont la base et le soutien; elles sont organisées en Parti Communiste, en Armée Populaire de Guérilla et, principalement, en Pouvoir Nouveau, principale conquête de la guerre populaire, auquel participent les ouvriers, les paysans et la petite bourgeoisie en l’exerçant comme jamais ils ne le firent dans toute l’histoire.

Se sont des bonds qualitatifs qui préparent les conditions pour que s’ouvre le nouveau chapitre du travail de masses dans et pour, la guerre populaire qui marche à la conquête du Pouvoir dans tout le pays.

Nous, les marxistes-léninistes-maoïstes, pensée Gonzalo, nous assumons la tâche d’incarner la ligne de masses du Parti et de l’appliquer en donnant nos vies afin que le Parti prenne le Pouvoir dans le pays et serve à la révolution mondiale.

INCARNER LA LIGNE DE MASSES DU PARTI!

ORGANISONS L’EXIGENCE DES MASSES POUR LEUR REBELLION!

FAIRE LE GRAND BOND EN AVANT EN INCORPORANT LES MASSES DANS ET POUR LA GUERRE POPULAIRE!

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Parti Communiste du Pérou : La ligne de construction des trois instruments de la révolution (1988)

Gonzalo

INTRODUCTION

Le Président Gonzalo a établi la ligne de la construction des trois instruments de la révolution en arborant, défendant et appliquant le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme.

Il nous enseigne que Marx disait que la classe ouvrière crée des organisations à son image, c’est-à-dire, ses propres organisations.

Au XIXème siècle Marx et Engels nous donnèrent une conception scientifique avec sa propre doctrine, son propre objectif et un but commun: comment prendre le Pouvoir et les moyens pour le faire, la violence révolutionnaire.

Tout cela en une lutte de deux lignes très dure.

Marx établit que le prolétariat ne peut agir comme classe qu’en se constituant, lui-même, en parti politique différent et opposé à tous les partis politiques créés par les classes nanties.

Et que, par conséquent, dès que le prolétariat apparaît il crée, au cours d’un processus prolongé, ses propres formes de lutte et ses formes d’organisation et que le Parti est la forme la plus élevée d’organisation, l’Armée la forme principale d’organisation et le Front le troisième instrument, et que ces trois instruments existent pour la prise du Pouvoir au moyen de la violence révolutionnaire.

Il nous dit qu’Engels, à la fin du XIXème siècle, arriva à la conclusion que la classe ne possédait ni des formes organiques, ni des formes militaires propres qui lui permettent de prendre le pouvoir et de le garder, mais il n’a jamais dit que nous devions abandonner la révolution et au contraire que nous devions travailler pour elle en recherchant la solution des problèmes qui se présentaient.

Cela il faut bien le comprendre, car les révisionnistes le déforment pour faire passer leur opportunisme.

Au XXème siècle Lénine comprit que la révolution était mûre et il créa le Parti prolétaire de type nouveau; il concrétisa les formes de la lutte : l’insurrection et la forme d’organisation: les détachements, formes mobiles qui surpassaient les barricades du siècle passé et qui étaient des formes fixes.

Lénine affirma la nécessité de créer des organisations nouvelles clandestines, car passer aux actions révolutionnaires signifiait la dissolution des organisations légales par la police et que cette transition n’était possible que s’elle se réalisait en passant par dessus les anciens dirigeants, par dessus le vieux Parti en le détruisant.

Lénine disait aussi que le parti devait prendre exemple sur l’armée moderne mais avec sa propre discipline et une seule volonté et, en plus, être flexible.

Le Président Gonzalo signale qu’avec Mao la classe comprend la nécessité de construire les trois instruments de la révolution: le Parti, l’Armée et le Front Unique en étroite relation les uns avec les autres.

Il résout ainsi la question de la construction des trois instruments dans un pays arriéré, semi-féodal et semi-colonial, à travers la guerre populaire.

Concrètement, il détermine la construction du Parti autour du fusil et c’est l’héroïque combattant qui dirige sa propre construction à l’Armée et au Front.

Le Président Gonzalo établit la militarisation des Partis Communistes et la construction concentrique des trois instruments.

La militarisation des Partis Communistes est la directive politique au contenu stratégique car elle représente « l’ensemble des transformations, des changements et des remaniements dont elle a besoin pour diriger la guerre populaire, comme forme principale de lutte qui engendre l’Etat nouveau. »

Par conséquent, la militarisation des Partis Communistes est la clé de la révolution démocratique, socialiste et des révolutions culturelles.

Il définit le principe de la construction ainsi : « Sur la base idéologico-politique construire simultanément la partie organisative, au sein de la lutte de classes et de la lutte de deux lignes, tout cela à l’intérieur, et en fonction de la lutte armée pour la conquête du Pouvoir ».

De plus, le Président Gonzalo lie tout le processus de la construction à la fluidité de la guerre populaire, en partant du principe que: « la mobilité des opérations militaires et la diversité de notre territoire, confèrent à tous les travaux de construction… un caractère diversifié » comme dit le Président Mao.

Ainsi, pour distinger la ligne de construction, il faut partir des formes de lutte et des formes d’organisation; du principe de la construction et d’une construction liée à la flexibilité de la guerre populaire, la principale forme de lutte aujourd’hui dans le monde.

1. SUR LA CONSTRUCTION DU PARTI

Caractère du Parti. Nous nous basons sur le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, principalement la pensée Gonzalo, c’est-a-dire sur la plus haute expression de l’humanité: l’idéologie du prolétariat la seule qui soit véritable, scientifique et invincible.

Nous luttons pour le Programme Communiste dont l’essence est d’organiser et diriger la lutte de classes du prolétariat, afin qu’il conquière le pouvoir politique, réalise la révolution démocratique, la révolution socialiste et les révolutions culturelles et s’achemine vers le Communisme, but inaltérable, vers lequel nous marchons.

Nous nous basons sur la ligne politique générale de la révolution, c’est-à-dire sur les lois qui régissent la lutte de classes pour la prise du Pouvoir que le Président Gonzalo a établit avec ses cinq éléments : 1) Ligne internationale ; 2) Révolution démocratique ; 3) Ligne militaire ; 4) Ligne de construction des trois instruments de la révolution ; 5) Ligne de masses.

La ligne militaire est le centre de la ligne politique générale.

Nous nous forgeons dans l’internationalisme prolétaire, car nous concevons notre révolution comme une partie de la révolution prolétarienne mondiale. Et nous conservons notre indépendance idéologique, politique et organisative, en nous appuyant sur nos propres efforts et sur les masses.

C’est un Parti de nouveau type qui a engendré le Chef de la révolution péruvienne, le Président Gonzalo, le plus grand marxiste- léniniste-maoïste vivant, qui dirige le Parti, et représente la garantie du triomphe de la révolution et qui nous mènera jusqu’au Communisme.

La militarisation du Parti Communiste et la construction concentrique. Le Président pose la thèse que tous les Partis Communistes doivent se militariser pour trois raisons:

Premièrement, parce que nous nous trouvons à l’offensive stratégique de la révolution mondiale, la période durant laquelle l’impérialisme et la réaction seront balayés de la face de la Terre au cours des prochaines 50 à 100 années; époque marquée par la violence dans laquelle se manifestent toutes sortes de guerres.

Nous voyons la réaction se militariser toujours davantage, militariser les anciens Etats, leur économie, provoquer des guerres d’agression, trafiquer avec la lutte des peuples et tendre à une guerre mondiale.

Mais la révolution étant la tendance principale dans le monde, la tâche des Partis Communistes consiste à arborer la révolution en concrétisant la forme principale de lutte: la guerre populaire, afin d’opposer la guerre révolutionnaire à la guerre contre-révolutionnaire mondiale.

Deuxièmement, il faut conjurer la restauration capitaliste.

Quand la bourgeoisie perd le Pouvoir, elle s’introduit dans le Parti se sert de l’armée, cherche à usurper le pouvoir et détruire la dictature du prolétariat pour restaurer le capitalisme.

C’est pourquoi les Partis Communistes doivent se militariser et exercer la dictature générale des trois instruments ; se forger dans la guerre populaire et renforcer l’organisation armée des masses, la milice populaire, afin qu’elle engloutisse l’armée.

C’est pour cela que le Président Gonzalo nous dit: « Premièrement et principalement forger des militants communistes, des combattants et des administrateurs ».

Pour cela, chaque militant se forge dans la guerre populaire et se maintient vigilant en vue de toute tentative de restauration.

Troisièmement, nous marchons vers une société militarisée.

En militarisant le Parti nous faisons un pas en direction de la militarisation de la société, perspective stratégique qui garantit la dictature du prolétariat.

La société militarisée est cette mer armée des masses dont nous parlaient Marx et Engels, qui préserve la conquête et défend le Pouvoir conquis.

Nous nous basons sur l’expérience de la révolution chinoise, de la base anti-japonaise de Yenan qui était une société militarisée dans laquelle tout naissait du fusil, le Parti, l’Armée, l’Etat, la politique nouvelle, l’économie nouvelle et la nouvelle culture.

Ainsi l’on développera le communisme de guerre.

Au cours de la Ière Conférence Nationale, en novembre 1979, le Président Gonzalo présenta la thèse de la nécessité de la militarisation du Parti Communiste du Pérou.

Puis, durant les premiers mois de 1980, quand le Parti se préparait à déclencher la guerre populaire, il posa le développement de la militarisation du Parti à travers les actions, se basant sur ce que disait le grand Lénine qu’il fallait réduire le travail non militaire pour le centrer sur le travail militaire car, le temps de la paix s’achevait et l’on entrait dans un temps de guerre et que, pour cette raison, tous les effectifs devaient être militarisés.

Il fallait prendre le Parti comme axe central et construire l’Armée autour de lui et, avec ces instruments, avec les masses en guerre populaire, construire autour d’eux l’Etat nouveau.

Il disait aussi que la militarisation du Parti ne peut se réaliser qu’à travers des actions concrètes de la lutte de classes, actions concrètes de caractère militaire.

Cela ne signifie pas que nous réalisions exclusivement des actions militaires de différents types (actions de guérillas, de sabotage, d’élimination sélective, de propagande et agitation armées), mais que nous devons adopter principalement ces formes de lutte pour stimuler et développer la lutte de classes avec l’endoctrinant des faits dans ce genre d’actions qui sont les formes de lutte principales de la guerre populaire.

La militarisation du Parti a ses antécédents dans Lénine et le Président Mao ; mais c’est un point nouveau que le Président Gonzalo a développé, en tenant compte des nouvelles circonstances de la lutte de classes et qu’il faut prévoir l’apparition de nouveaux problèmes qui se résoudront à travers l’expérience.

Cela impliquera, nécessairement un processus de lutte entre l’ancien et le nouveau afin que ce dernier se développe davantage; la guerre étant la forme supérieure de résoudre les contradictions, elle renforce les facultés des hommes pour trouver des solutions.

C’est la militarisation du Parti qui nous a permis d’entreprendre et de développer la guerre populaire; et nous considérons que cette expérience a valeur universelle, c’est pourquoi la militarisation des Partis Communistes du monde est une exigence et une nécessité.

La construction concentrique des trois instruments est la concrétisation organique de la militarisation du Parti et en synthèse, cela se résume à ce que le président Gonzalo enseigne: « Le Parti est l’axe de toutes choses, il dirige de façon absolue les trois instruments, sa propre construction, et de façon absolue, également, l’armée et l’Etat nouveau comme dictature unifiée, qui tend à la dictature du prolétariat. »

Les six aspects de la construction du Parti.

La construction idéologique.

Les militants se forgent sur la base de l’unité du Parti le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, principalement la pensée Gonzalo.

Nous disons marxisme-léninisme-maoïsme car c’est l’idéologie universelle du prolétariat, classe ultime de l’histoire, idéologie que l’on doit appliquer aux conditions concrètes de chaque révolution et qui doit engendrer sa pensée guide.

Dans notre cas, la révolution péruvienne a engendré la pensée Gonzalo, car le Président Gonzalo est la plus haute expression de la fusion de l’idéologie universelle avec la pratique concrète de la révolution péruvienne.

La construction politique.

Les militants se forgent dans le Programme et les Statuts, la ligne politique générale et la ligne militaire comme centre, et les lignes spécifiques, dans la Politique générale, et les politiques spécifiques; et dans les plans militaires du Parti.

La politique doit toujours être aux commandes et c’est notre point fort.

La construction organique.

L’aspect organique suit l’aspect politique et, en tenant compte du fait que la ligne ne suffit pas, il faut monter, simultanément, les appareils organiques selon la structure organique, le système organique et le travail du Parti. Structure organique, le Parti se base sur le centralisme démocratique, principalement le centralisme.

On établit deux réseaux militants armés: le réseau territorial qui comprend une juridiction et le réseau mobile dont la structure se déplace.

Le système organique c’est la distribution des forces en fonction du point principal et des points secondaires où agit la révolution.

Le travail militant est la relation entre le travail secret, qui est le travail principal, et le travail ouvert. L’importance des cinq nécessités: le centralisme démocratique, la clandestinité, la discipline, la surveillance et le secret; le centralisme démocratique en particulier.

La direction.

Nous sommes pleinement conscients que, au cours de l’histoire, aucune classe n’a pu imposer sa domination si elle n’a pas promu ses chefs politiques, ses représentants d’avant-garde, capables d’organiser le mouvement et de le diriger.

Et le prolétariat péruvien au cours de la lutte de classes a engendré la direction de la révolution et sa plus haute expression: la direction du président Gonzalo qui possède la théorie révolutionnaire, connaît l’histoire et a une profonde compréhension du mouvement pratique.

Au long d’une dure lutte entre les deux lignes, il a triomphe du révisionnisme, du liquidationisme de droite et de gauche, de la ligne opportuniste de droite et du « droitisme ».

Il a reconstitué le Parti, il le dirige au sein de la guerre populaire et il est devenu le plus grand marxiste-léniniste-maoïste vivant. C’est un grand stratège politique et militaire, un philosophe, un grand guide pour les communistes, le centre de l’unification du Parti.

La réaction a deux principes pour détruire la révolution : anéantir la direction et isoler la guérilla des masses; mais, en synthèse, ce qu’elle vise c’est anéantir la direction car c’est elle qui permet de maintenir l’orientation et de la matérialiser.

Notre Parti a défini le rôle déterminant de la direction et l’obligation de tous les militants de lutter constamment pour défendre et préserver la direction du Parti et, tout spécialement, la direction du Président Gonzalo, notre chef, contre toute attaque qu’elle provienne de l’intérieur ou de l’extérieur du Parti; nous suivons sa direction et son commandement personnel, en arborant les consignes: « Apprendre du président Gonzalo » et « Incarner la pensée Gonzalo ».

Nous nous basons sur la direction collective et sur la direction d’une personne; nous tenons compte du rôle des dirigeants et comment, à travers de la guerre populaire, au cours de la rénovation de la direction, la direction de la révolution se forme et se trempe.

Nous soutenons le principe que le commandement ne meurt jamais.

Nous, les marxistes-léninistes-maoïstes, pensée Gonzalo, nous suivons le Président Gonzalo et nous incarnons la pensée Gonzalo.

La lutte des deux lignes.

Le Parti est une contradiction où s’exprime la lutte de classes comme lutte de deux lignes entre la gauche et la droite.

La lutte des deux lignes est le moteur du développement du Parti, c’est grâce à sa conduction juste et correcte que la gauche s’impose.

Nous combattons la conciliation car elle alimente la droite.

Tous, militants, cadres, dirigeants, ainsi que les combattants et les masses, doivent pratiquer la critique et l’auto-critique en assumant la philosophie de la lutte et en avançant à contre-courant, en tenant compte du fait que le Comité Central représente l’oeil du cyclone car c’est en son sein que se manifeste la lutte de classes la plus aiguë.

C’est grâce à la façon juste et correcte du Président Gonzalo de conduire la lutte des deux lignes, que l’unité du Parti s’est maintenue et que la guerre populaire s’est développée.

En général, le révisionnisme représente le danger principal, bien que le Parti continue à se développer contre les critères, les opinions, attitudes et positions de droite, en tant que lutte dans le sein du peuple.

Il est nécessaire d’organiser la lutte des deux lignes pour imposer la ligne du Parti, au moyen d’un plan destiné à la développer de façon organisée.

Travail de masses.

Nous appliquons le principe: « Les masses font l’histoire ». Le Parti dirige la lutte de masses en fonction du Pouvoir, la revendication principale. Nous réalisons le travail de masses dans, et pour, la guerre populaire, en nous basant sur les masses de base, ouvriers et paysans, principalement les pauvres, sur la petite bourgeoisie et nous neutralisons, ou nous gagnons, la bourgeoisie moyenne selon les condition.

Nous suivons la loi d’incorporer les masses et l’unique tactique marxiste d' »aller au plus profond », éduquer les masse dans la violence révolutionnaire et dans la lutte implacable contre le révisionnisme.

Le travail de masses du Parti se réalise à travers l’Armée et l’on mobilise, politise, arme et organise les masses en Pouvoir nouveau dans les campagnes et en Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple dans les villes.

En synthétisant, grâce à la lutte et à la direction du Président Gonzalo, nous avons un Parti marxiste-léniniste-maoïste, pensée Gonzalo, Parti de type nouveau qui dirige la guerre populaire et a ouvert la perspective de la conquête du Pouvoir total dans le pays en servant la révolution mondiale.

2. SUR LA CONSTRUCTION DE L’ARMEE POPULAIRE DE GUERILLA

Caractère de l’Armée. L’Armée Populaire de Guérilla est une armée de type nouveau qui réalise les tâches politiques de la révolution que le Parti a établi.

Elle applique le principe maoïste : « Le Parti commande au fusil et nous ne permettrons jamais que le fusil commande au Parti ».

L’Armée accompli trois tâches: combattre, qui est la principale,come cela revient à la forme principale de l’organisation; mobiliser, ce qui est très important car, par ce moyen, on réalise le travail de masses du Parti, en politisant mobilisant organisant et armant les masses; produire, en pratiquant l’auto-ravitaillement pour ne pas être à charge des masses.

C’est une armée fondamentalement paysanne que le Parti dirige absolument.

Le Président Gonzalo nous enseigne que: « Les légions de fer de l’Armée Populaire de Guérilla se basent sur le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée guide, qui est le fondement de son invincibilité; elles se forgent dans une vie dure, dans le sacrifice et en défiant la mort, ce qui les élèvent jusqu’à l’héroïsme révolutionnaire. »

L’Armée Populaire de Guérilla. Marx établit que le prolétariat avait besoin de sa propre armée et posa la thèse de tout le peuple armé.

Lénine créa l’armée Rouge et élabora la thèse de la milice populaire dotée des fonctions de la police, de l’armée et de l’administration.

Le Président Mao développa la construction des forces armées révolutionnaires avec l’immense participation des masses. La guerre populaire concrétise son caractère de masses en trois grandes coordinations.

Le Président Gonzalo, en se basent sur ces thèses marxistes-léninistes-maoïstes et en tenant compte de la situation spécifique de la guerre populaire, posa la conformation d’une Armée Populaire de Guérilla.

Dès les débuts de la préparation de la guerre populaire, le Président Gonzalo conçu la nécessité de construire la principale organisation pour mener la guerre populaire, vaincre l’ennemi et construire le nouvel Etat.

Et, le 3 décembre 1979, on décida de constituer la « Ière Compagnie de la Ière Division de l’Armée Rouge. » En 1980, avec le « début » se concrétisèrent les détachement et les pelotons et nous décidâmes de passer de l’état de masses désorganisées à celui de masses militairement organisées.

En 1983 il devint nécessaire de faire un bond dans la construction des forces armées révolutionnaires; les milices populaires s’etaient considérablement accrues ce qui démontrait que le masses voulaient combattre.

Et puis, les forces armées réactionnaires étaient entrées en action contre nous.

Alors, au cours de la réunion du Comité Central élargi, le Président Gonzalo proposa de concrétiser l’Armée populaire de Guérilla.

Pourquoi une Armée ?

Parce que c’était une nécessité politique afin d’affronter l’ennemi et de développer la guerre populaire.

Ce fut un accord de tout le Parti au milieu de la lutte entre deux lignes, contre le « droitisme » qui s’opposait à l’incorporation des milices à l’Armée.

Pourquoi de Guérilla ?

Parce que c’est l’application de la guerre de guérilla à l’étape de « Développer la guerre de guérillas ».

Ce n’est pas une armée régulière, mais de guérillas ; pourtant, ses caractéristiques lui permettaient même -si cela était nécessaire – d’agir comme une espèce d’armée régulière. Pourquoi populaire?

Parce qu’elle est composée de masses populaires, principalement par les paysans pauvres.

Cette Armée sert le peuple car elle représente leurs intérêts. La façon dont le président Gonzalo conçoit l’Armée Populaire de Guérilla est très importante, il y incorpore les milices populaires conformées par trois forces: les forces principales, locales et celles de base qui agissent dans les campagnes,aspect principal, et dans les villes comme complément.

C’est un grand pas en direction de la mer armée des masses.

La construction de l’Armée Populaire de Guérilla.

La formation de l’armée se base sur les hommes, non pas sur les armes.

Notre armée est composée de paysans, principalement les pauvres, du prolétariat et de la petite bourgeoisie.

Elle arrache ses armes à l’ennemi et emploie également toute sorte d’armes élémentaires.

Notre consigne est: « Conquérir des armes! », les prendre à l’ennemi à n’importe quel prix. La formation doit se différencier de la construction.

La construction idéologico-politique est le principal ; elle se base sur le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, sur les lignes politiques et militaires du Parti et tout son travail politique et son travail de masses est placé sous la direction du Parti.

On organise le Parti à tous les niveaux de l’Armée; on applique le commandement double: politique et militaire et l’on mène la lutte entre deux lignes, la ligne militaire prolétarienne et la ligne militaire bourgeoise.

De plus, l’armée révolutionnaire exige la conformation de trois Départements: Politique, Militaire, et Logistique.

La construction militaire est importante.

Armée de la théorie et de la pratique de la guerre populaire, de la ligne militaire et des plans militaires du parti, l’armée s’organise en pelotons, compagnies et bataillons dans la campagne, et dans les villes en détachements spéciaux, détachements et milices populaires.

Cette construction se base, également, sur la lutte entre deux lignes.

Les trois forces: la principale, les locales et celles de base jouent un rôle spécifique: celui de soutien du nouvel Etat. « Développer les compagnies, renforcer les pelotons et tendre à en faire des bataillons! » est toujours une consigne actuelle.

L’instruction est nécessaire et indispensable.

Elle tend à augmenter la combativité ; on ne peut éviter l’épreuve et le don du commandement est la clé de l’action. L’entraînement spécialisé élève les formes de lutte.

L’organisation du courage a un caractère de classe et renforce la combativité parce que l’on combat avec un désintéressement absolu et pleinement convaincu de la justesse de notre cause.

En résumant, le président Gonzalo a créé l’Armée Populaire de Guérilla comme armée de type nouveau; il a établi la ligne de construction basée sur le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, afin qu’elle accomplisse les tâches politiques de la révolution.

C’est un exemple qui se présente au monde et qui sert la révolution mondiale.

3. SUR LA CONSTRUCTION DE L’ETAT NOUVEAU

Caractère de l’Etat nouveau. Le Pouvoir constitue la tâche centrale de la révolution et le Front est le troisième instrument.

Ainsi, en appliquant la thèse magistrale du Président Mao, « Sur la Démocratie Nouvelle », le Président Gonzalo nous expose notre conception d’une dictature unifiée qui concrétise la République Populaire de Démocratie Nouvelle.

En partant du lien qui existe entre Etat et Front, le Front Révolutionnaire de Défense du Peuple se concrétise à partir de Comités Populaires dans la campagne, et dans les villes simplement comme Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple.

Nous construisons l’Etat nouveau dans la campagne pour, finalement, concrétiser le Pouvoir dans tout le pays.

En tant que système d’Etat, c’est une dictature unifiée d’ouvriers et de paysans, principalement les pauvres, et de petite bourgeoisie, qui respecte les intérêts de la bourgeoisie moyenne, dictature placée sous la direction du prolétariat représenté par le Parti qui exerce son hégémonie à travers l’alliance ouvrière-paysanne.

En tant que système de gouvernement il fonctionne à travers les Assemblées Populaires.

L’Etat nouveau et la fluidité de la guerre.

La construction de l’Etat nouveau suit la flexibilité de la Guerre Populaire; cet Etat peu s’étendre, ou se contracter, disparaître en un endroit et apparaître à un autre.

Il est fluide.

Comme nous l’enseigne le Président Mao : « Notre République démocratique d’ouvriers et de paysans est un Etat, mais, actuellement, il ne l’est pas encore dans toute l’extension du terme; notre territoire est encore restreint et l’ennemi rêve constamment de nous anéantir ».

Il faut toujours tenir compte du système de bases d’appui, des zones de guérillas, des zones d’opérations et des points d’action, car cela constitue le milieu dans lequel se développe l’Etat nouveau et c’est la clé pour conserver l’orientation stratégique. C’est dans ce milieu que se meut sa colonne vertébrale, l’Armée Populaire de Guérilla , que dirige le Parti.

La construction de l’Etat nouveau. « Renforcer les Comités populaires, développer les Bases et faire avancer la République Populaire de Démocratie Nouvelle ! », telle est la consigne qui continue à guider sa construction.

Nous luttons pour la conquête du Pouvoir pour le prolétariat et le peuple, pas pour un pouvoir personnel.

Nous nous opposons à l’errance et à ce qu’on laisse de côté les Bases d’appui.

L’Etat nouveau se construit au milieu de la guerre populaire en suivant un processus de développement spécifique; dans notre cas, il se construit d’abord dans les campagnes jusqu’à encercler les villes et le concrétiser dans tout le pays.

Au cour de ce processus l’ancien Etat se détruit et la contradiction ancien Etat – nouvel Etat s’exprime, faisant échouer tous les plans politiques et militaires de la réaction et en incorporant les masses.

Le Président Gonzalo, au cours de la Conférence Nationale Elargie, en novembre 1979, établit la relation entre Front-Etat Nouveau, en appliquant la théorie du président Mao.

Et lors de la Ière Ecole Militaire, en avril 1980, il nous dit : « dans notre esprit, dans notre coeur, dans notre volonté nous portons le Pouvoir populaire… Camarades, n’oublions pas le Pouvoir Populaire, l’Etat de la classe ouvrière.

L’Etat des ouvriers et des paysans marche avec nous, nous le portons à la pointe de nos fusils, il vit dans notre esprit, il palpite entre nos mains, et il demeurera toujours parmi nous, il brûlera toujours dans notre coeur.

Ne l’oublions jamais, c’est la première chose qui doit occuper notre esprit.

Camarades, le pouvoir populaire naîtra fragile, faible, car il sera nouveau, mais il est destiné à se développer à travers le changement, les variations, la fragilité, comme une tendre plante.

Que les racines que nous planterons dès le début soient le futur d’un vigoureux Etat. Tout cela, camarades, commencera à naître des plus modestes, des plus simples actions que, demain, nous réaliserons. »

En 1980 apparaissent les Comités de Distribution, germe du nouvel Etat.

En 1982, les premiers Comités Populaires firent leur apparition; ils se multiplièrent à la fin de l’année, ce qui mena la réaction à disposer l’entrée des forces armées réactionnaires dans la lutte contre la guerre populaire, car son Pouvoir se voyait menacé.

En 1983 nous décidâmes du Grand Plan de Conquérir des Bases, dont l’une des tâches consistait à conformer le Comité Organisateur de la République de Démocratie Nouvelle.

A partir de ce moment, nous avons poursuivi la lutte contre le rétablissement de l’ancien pouvoir par l’ennemi et le contre-rétablissement du Pouvoir nouveau en appliquant la défense, le développement et la construction.

C’est ainsi qu’en traversant des fleuves de sang, se développe le Pouvoir nouveau, les Comités Populaires se trempent en de durs combats contre l’ennemi, arrosés par le sang des masses paysannes, celui des combattants et des militants.

En mars 1983, au cours du Comité Central Elargi, le Président Gonzalo développe davantage la ligne de construction du Front -Etat Nouveau. Il établit les niveaux de l’organisation de l’Etat nouveau: Comités Populaires, Bases d’appui et République Populaire de Démocratie Nouvelle.

Les fonctions de la base d’appui et du Comité Organisateur de la République Populaire de Démocratie Nouvelle sont de direction, planification, organisation et chaque Base doit élaborer son propre plan spécifique.

Il établit que les Comités Populaires représentent la matérialisation de l’Etat nouveau; ce sont des Comités de Front Unique dirigés par des Commissaires chargés de fonctions étatiques; ils sont élus par les Assemblées de Représentants et peuvent être révoques.

Jusqu’à maintenant ils sont clandestins, ils fonctionnent avec des Commissions que le Parti dirige en appliquant les « trois tiers » : un tiers de communistes, un tiers de paysans et un tiers de progressistes et ils sont soutenus par l’Armée.

Ces Comités Populaires appliquent la dictature populaire, la coercition et la sécurité, tout en exerçant la violence fermement et avec décision afin de défendre le Pouvoir nouveau contre ses ennemis et de protéger les droits du peuple.

L’ensemble des Comités Populaires constitue une Base d’appui et l’ensemble des Bases d’appui représente un ensamble qui construit la République Populaire de Démocratie Nouvelle actuellement en formation.

Nous sommes passés de la phase de conquérir des Bases à celle de Développer des Bases, ce qui constitue la stratégie politique actuelle.

Nous devons semer le Pouvoir Nouveau de plus en plus et, dans ce but il faut appliquer les cinq formes établies, surtout maintenant quand les conditions s’orientent en perspective de la conquête du Pouvoir dans tout le pays.

En résumé, le Président Gonzalo a établi la ligne de la construction de l’Etat Nouveau et de deux Républiques, deux chemins, deux axes qui s’opposent.

Nous avons avancé dans l’établissement de nouvelles relations sociales de production et le République Populaire de Démocratie Nouvelle en formation brille, défiant l’ancien Etat, et la perspective de la conquête totale du Pouvoir s’ouvre devant nous.

Cet exemple encourage les révolutionnaires du monde entier et, tout spécialement, le prolétariat international.

En tant que marxiste-léniniste-maoïstes, pensée Gonzalo, principalement la pensée Gonzalo, nous assumons la ligne de la construction des trois instruments de la révolution : le Parti Communiste du Pérou – la forme la plus élevée d’organisation et première société politique -, l’Armée Populaire de Guérilla – forme principale d’organisation – et Front-Etat Nouveau – tâche centrale de la révolution -.

Ces instruments qui, dans l’ardeur de la guerre populaire se construisent dans notre patrie en traversant un fleuve de sang dans lequel, héroïquement, les communistes, les combattants et les masses laissent leur vie pour concrétiser la ligne politique juste et correcte que le Président Gonzalo a établi.

Et que les survivants brandissent le drapeau où s’inscrit la consigne de la poursuivre au service de notre but : le Communisme.

VIVE LA MILITARISATION DU PARTI COMMUNISTE DU PEROU !

VIVE L’ARMEE POPULAIRE DE GUERILLA !

VIVE LA REPUBLIQUE POPULAIRE DE DEMOCRATIE NOUVELLE EN FORMATION !

POUR LA CONSTRUCTION CONCENTRIQUE DES TROIS INSTRUMENTS !

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