Holger Meins: Combattre jusqu’au bout même ici (1974)

L’unique chose qui compte, c’est le combat, maintenant, aujourd’hui, demain, que tu aies été gavé ou pas.

Ce qui compte, c’est ce que tu en fais : un bond en avant.

Faire mieux. Apprendre par l’expérience. Tout le reste, c’est de la merde.

Le combat continue. Chaque nouvelle lutte, chaque action, chaque conflit apportent des enseignements inconnus.

Des expériences, voilà le développement des luttes. Est décisif ce qu’on apprend à connaître.

C’est le côté subjectif de la dialectique Révolution – contre-Révolution.

Par le combat, pour le combat.

A partir des victoires, mais encore plus à partir des erreurs, des « flipps » des défaites.

C’est là une loi du marxisme.

Combattre, avoir le dessous, encore combattre, avoir à nouveau le dessous, c’est ce qui renouvelle la manière de se battre, et ainsi de suite, jusqu’à la victoire finale.

Voilà la logique du peuple.

Dit le Vieux [Mao Zedong].

Bien sûr : « matière » : l’homme n’est rien que matière comme tout… L’homme entier. Les corps et la conscience sont matière.

Ce qui fait l’homme, ce qu’il est, sa liberté – c’est que la conscience se rend maître de la matière – de soi-même, de la nature extérieure et, surtout : de l’être personnel. Un des côtés de Engels : transparent.

Mais le guérillero se matérialise dans le combat – dans l’action révolutionnaire sans fin. Combattre jusqu’à la mort et bien sûr : collectivement.

Ce n’est plus une question de matière, mais de politique. La pratique. Comme tu dis.

Avant comme après l’affaire. Ce qui est – maintenant – repose comme pour la première fois en toi. La grève de la faim est encore loin d’être achevée. Et le combat
ne s’arrête jamais.

Mais il y a naturellement un point : quand tu sais qu’avec chaque victoire des porcs, l’intention concrète de meurtre devient plus concrète – si tu te retires du jeu, te mets en sûreté, et donnes par là une victoire aux porcs – ça veut dire que tu nous livres, que tu es toi-même le porc qui divise et encercle pour survivre lui-même et ensuite en avoir plein le cul de, comme je l’ai dit, « la pratique ».

Vive la Fraction Armée Rouge !

Mort au système des porcs !

Si tu ne continues pas la grève de la faim, tu ferais mieux de dire, et avec plus d’honneur (si tu sais encore ce que c’est, l’honneur) « comme on dit : à bas la R.A.F. Victoire pour les porcs. »

Ou bien homme, ou bien porc .

Ou bien survivre à n’importe Quel prix ou bien la lutte à mort.

Entre les deux, il n’y a rien.

La victoire ou la mort – disent des types partout, et c’est la langue des guérilleros – et même dans la minuscule dimension d’ici.

Il en va de vivre exactement comme il en va de mourir : « Les hommes (et donc nous) gagnent ou bien meurent, au lieu de perdre et de mourir. »

Assez triste de devoir encore t’écrire quelque chose de pareil.

Je sais, bien sûr, pas comment ça fait quand on meurt ou quand on te tue.

D’où ça ?

Dans un instant de vérité, ce matin, il m’est passé par la tête comme pour la première fois : c’est donc ainsi (cela non plus, je ne le savais pas) et ensuite (devant le canon de fusil braqué juste entre tes yeux) : c’est égal, c’était ça. En tout cas, du bon côté.

Ça, tu devras aussi le savoir par toi-même.

De toute façon, tout un chacun meurt.

La question est seulement de savoir comment, et comment tu as vécu, et l’affaire est bien claire : combattre contre les porcs comme homme pour la libération de l’être humain : Révolutionnaire au combat!

De tout notre amour de la vie : mépriser la mort.

C’est ce qui est pour moi servir le peuple.

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Holger Meins: Sur la nutrition forcée (1974)

Cinq à six flics, deux, trois infirmiers, un médecin.

Les flics me poussent, me traînent sur une chaise d’opération, c’est une table d’opération avec toutes les chicanes, en fait inclinable, pouvant être tournée dans tous les sens, etc.

Repliable en position de fauteuil accoudoirs, accessoires pour les pieds, la tête.

Ligoté : deux paires de menottes aux pieds, une courroie de 30 cm de large autour de la taille, au bras gauche deux morceaux de cuir avec quatre courroies allant du poignet au coude, au bras droit deux lanières au niveau du poignet et du coude. Une lanière autour de la poitrine.

Derrière moi un flic ou un infirmier qui maintient ma tête des deux mains au niveau du front et la pressent violemment contre la table.

En cas de résistance active au niveau de la tête, deux autres flics, l’un du côté gauche, l’autre du côté droit, tiennent les cheveux, la barbe et le cou.

De cette façon tout le corps est maintenu fixe, si cela est nécessaire un autre maintiendra les genoux ou les épaules.

Le seul mouvement possible n’est que musculaire et se situe à l’intérieur du corps.

Cette semaine ils ont serré les lanières très fortement, le sang s’accumulait dans les mains qui devenaient bleuâtres.

La nutrition forcée.

C’est un tuyau rouge, pas une sonde, qui est utilisé, pour être introduit dans l’estomac.

De la grosseur d’un doigt ; dans mon cas, au niveau des articulations il est graissé.

Cela ne va pas sans convulsions étouffantes du tube digestif car le tuyau ne fait qu’un ou deux millimètres de moins que le tube digestif.

Pour éviter cela il faut faire le mouvement d’avaler et rester tout à fait tranquille.

La moindre irritation provoque au moment de l’introduction du tuyau un réflexe de vomissement puis des crispations musculaires de la poitrine et de l’estomac, ces convulsions se prolongent en réaction en chaîne et se propagent violemment et intensément à l’ensemble du corps.

Celui-ci se cabre contre ce tuyau. Cela est d’autant plus pénible que cela dure et est violent.

Le tout n’est que torture : des vomissements qu’accompagnent des vagues de crispations.

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Ulrike Meinhof : Lettres à Hanna Krabbe (1976)

19 mars 1976

Ce que racontent les hommes politiques, ce n’est pas ce que les gens pensent, mais ce qu’il faut qu’ils pensent – et quand ils disent « nous », ils ne cherchent qu’à baratiner, pour que les gens croient y retrouver, en mieux formulé, ce qu’ils pensent et leur façon de penser.

Mais l’État n’aurait pas besoin de sondages d’opinion, il n’aurait pas besoin non plus de la garantie constitutionnelle si l’endoctrinement par la guerre psychologique était chose si simple.

Comme dit Gramsci, le pays légal n’est pas le pays réel ; ou tout simplement : l’opinion dominante n’est pas l’opinion de ceux qui sont dominés.

C’est de la merde ce que tu dis là. Tu raisonnes dans l’imaginaire. Comme si l’ennemi était l’idéologie qu’il crache, le baratin, les platitudes qu’on te serine dans la boîte à images avec le ton de consensus des hommes politiques, comme si les media et les gens à qui l’on déverse toute cette merde étaient la même chose.

Pas réelle, matérielle, la machine anti-insurrectionnelle (« counter-insurgency ») constituée par le Bureau fédéral de la police criminelle, le Procureur général de la République, le Conseil constitutionnel, le gouvernement, les media, les services secrets, etc. Comme si l’ennemi n’était pas matériel, mais idéal.

Ainsi tu ne t’interroges pas sur ce qu’est véritablement cette situation que Brandt qualifie de « normale» – et devant les propos de Buback, tu ne remarques pas que lui a pigé le caractère de l’affrontement : la guerre, et sa dimension : internationale, et qu’il parle là en fonction du capital U.S. international.

Tu les trouves seulement « absurdes », – et au lieu de les analyser, tu trouves un mot – la « C.I.A. », qui constate de façon métaphorique la déchéance morale de la politique de Buback -, et c’est gratuit.

Mais tu te dénonces par là, parce que pratiquement tu déplores que ce soit la guerre, après t’être mise clairement de notre côté dans cette guerre et avoir commencé à lutter.

Ton texte s’adresse à un public comme celui des mouvements de droits civiques aux Etats-Unis.

On peut alors se demander : si c’est cela ta cause, pour-quoi es-tu ici et pas là-bas ?

Mais tu es ici.

L’internationalisme pour lequel tu as combattu en te liant à la RAF n’est pas du tout celui des organisations internationales qui relient les Etats, telles que l’O.N.U. ou la convention de Genève ; c’est l’Internationale des mouvements de libération qui mène la guerre à l’impérialisme dans le tiers monde et dans les métropoles.

La guerre – voilà tout.

Tu ne trouveras pas à t’orienter si tu te réfères à des ragots, mais uniquement en étudiant des faits, et à la lumière de la lutte des classes.

Si, dans l’isolement, tu ne peux fournir l’effort pour toujours suivre et piger la réalité, en la ramenant au concept, à son concept matérialiste, par rapport à la lutte – la lutte des classes prise comme guerre -, c’est que tu vieillis, tu décroches, t’es malade, c’est-à-dire que tu commences à avoir une relation malade avec la réalité. Voilà la trahison, par capitulation devant la réalité de la torture et l’effort que demande la résistance – sinon elle n’est qu’un mot.

Il ne s’agit pas – tu ne peux pas te le permettre dans l’isolement – de te torturer en plus toi-même et pour tout.

Ce qui ne signifie pas – comme l’a dit Andreas là-bas – que certaines expériences ne doivent pas être endurées dans le processus de libération de l’aliénation.

Mais se crever pour comprendre la politique, les faits et leurs relations, ainsi que pour comprendre le groupe, et pour agir, est une chose ; c’en est une autre de se crever parce que l’isolement t’a enlevé toute illusion sur toi-même, et ça peut être assez dur.

Et si c’est pour être minée, dans ta propension à agir, à cause de la socialisation par l’angoisse et le désespoir, eh bien lutte à partir de ça.

Il faut bien que tu piges un jour – je ne sais pas – qu’on ne peut obtenir quelque chose avec des mots que s’ils traduisent correctement la situation concrète, celle dans la-quelle chacun se trouve dans l’impérialisme ; qu’il est absurde de vouloir faire de l’agitation avec des mots, alors que seules l’explication, la vérité peuvent agiter.

Et que, dans le milieu dans lequel nous combattons – Etat postfasciste, civilisation de consommation, chauvinisme des métropoles, manipulation des masses par les media, tactique de la guerre psychologique, social-démocratie -, et devant la répression à laquelle nous sommes confrontés ici, l’indignation n’est pas une arme.

Elle est bornée et purement stérile.

Celui qui est vraiment indigné, donc concerné et mobilisé, ne crie pas, mais réfléchit à ce qu’il peut faire.

C’est au S.P.K. – qu’on remplace la lutte par des cris.

Ça n’est pas seulement écoeurant, ça te laisse crever dans l’isolement, parce qu’on n’oppose à la répression matérielle brutale que de l’idéologie, au lieu de lui opposer un effort intellectuel, qui demande aussi un effort physique.

Armer les masses – c’est encore avant tout le Capital qui le fait : les flics, l’armée et l’extrême-droite.

Donc avant de t’en prendre aux masses de la R.F.A., ou aux « masses » tout court, réfléchis bien à ce qui se passe effectivement ici.

Ho Chi Minh écrivait en 1922, dans L’Humanité : « La masse est fondamentalement prête à la rébellion, mais complètement ignorante, elle veut se libérer, mais elle ne sait pas par où commencer. »

Ça n’est pas notre situation.

Ce à quoi nous réfléchissons le plus actuellement ici, c’est comment transmettre les expériences, en partie horribles, que nous avons faites dans l’isolement et qui se traduisent par : trahison, capitulation, autodestruction, dépolitisation, afin que vous n’ayez pas à les refaire.

Donc s’il est exact que dans la guérilla chacun peut apprendre de chacun, il doit être possible de transmettre les expériences – à condition seulement de comprendre la collectivité en tant que processus – et les établissements officiels dans lesquels on institutionnalise les personnes, en sont totalement l’opposé.

Prendre la collectivité comme un processus, cela signifie lutter ensemble – contre l’appareil qui, lui, est bien réel, et pas du tout imaginaire. —

Section « psychiatrie » : c’est de la merde.

La ligne, à la prison de] Ossendorf comme partout, c’est : anéantir, et les psychiatres y participent : voir les méthodes qu’applique le Conseil de sécurité de l’Etat, elles sont totalement conçues par des psychiatres.

La psychiatrie, comme la science impérialiste en général, est un moyen, et pas une fin.

La psychiatrisation est un front dans la tactique de la guerre psychologique : il s’agit de persuader le combattant écrasé de l’absurdité de la politique révolutionnaire, de lui en-lever toute conviction.

C’est aussi une méthode tactique de la police – pour le priver, par la destruction, d’une possible « libération par force », comme l’appelle Buback -, de leur intérêt militaire : le recrutement.

Ce que fait [le directeur de la prison d’Ossendorf] Bücker, ce n’est pas de la psychiatrisation – c’est de la terreur.

Il veut vous user jusqu’au bout.

Avec tes notions de thérapie, de tentatives de lavage de cerveau, tu n’y est absolument pas : tu mets un intermédiaire là où l’attaque est frontale.

La méthode Ossendorf, c’est la méthode taule en général, mais avec, à Ossendorf, une construction perfectionnée et une conception particulière de l’application des peines en la personne de Bücker et [l’inspecteur de la sécurité à la prison d’Ossendorf] Lodt.

Elle est aseptique, totale.

On coupe l’air au prisonnier afin qu’il perde finalement sa dignité, toute conscience de soi et le sens de ce qu’est la terreur. L’idée, c’est d’anéantir.

La psychiatrisation n’en est qu’un moment, qu’un instrument à côté d’autres.

Si tu te laisses paralyser par elle comme un lapin devant un serpent, tu ne peux rien piger à ce qui marche à côté de ça.

« Pas de fenêtres » – bien sûr.

Mais il y a plus encore sous cela : la perte de toute assurance en raison de l’isolement, le sadisme avec lequel on la calcule, la perfection dans son application, la volonté d’anéantissement intégrale de la section de sécurité.

Il y a de quoi être décontenancée devant l’acuité de l’antagonisme dans lequel nous sommes entrés en luttant, décontenancée de voir que le fascisme règne effective-ment ici.

Que ce n’est donc pas seulement en fait une affirmation de notre part, mais une idée exacte du caractère de la répression qui te frappe quand tu commences à faire de la politique révolutionnaire dans cet État.

Ils ne peuvent psychiatriser personne qui ne l’accepte ou ne le veuille pas. Jeter les hauts cris sur la psychiatrie ne fait que masquer l’isolement.

Et lui il agit – c’est contre lui qu’il faut lutter et naturellement il vous faut vous affronter aux chicanes de Bücker.

Donc exiger : qu’il n’y ait pas de contrôle acoustique, seule-ment un contrôle visuel de surveillance, comme à Stammheim.

Ici naturellement ça a été aussi une lutte pour obtenir que le flic qui venait nous écouter parte, que nous puissions nous asseoir par terre, etc.

De soi, il n’y a que la répression qui marche. C’est pourtant clair.

T’es aussi une salope.

Quand tu sors de ta boîte à ouvrage le mot d’ordre : concentration et comme ligne directrice : prisonniers de guerre. Comme si cela pouvait être une menace – contre [Président du tribunal au procès pour l’occupation de l’ambassade allemande à de Stockholm] Müller. Tu déconnes.

Nous devons viser la con-centration et l’application de la Convention de Genève – mais qu’attends-tu de Müller ?

Nous les combattons, ce combat ne prendra jamais fin.

Et ce n’est pas eux qui nous faciliteront les conditions de lutte.

Evidemment si tu ne raisonnes qu’au niveau de la morale bourgeoise, tu vas bientôt manquer de munitions. C’est débile.

Alors fais bien attention à toi – parce que personne ne peut le faire à ta place dans l’isolement.

Pas même Bernd [Rössner, membre du commando Holger Meins de la RAF, emprisonné]

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Ulrike Meinhof : Histoire de la RFA et de la gauche traditionnelle (1976)

le système impérialiste mondial s’est développé sous l’hégémonie du capital américain, la politique extérieure des états-unis en est la manifestation politico-militaire et l’armée américaine, l’instrument principal.

en 1945, les états-unis ont créé trois états pour servir de bases opérationnelles à leur politique extérieure : l’allemagne fédérale, la corée du sud et le viet-nam du sud.

pour l’impérialisme américain, ces états ont servi, et cela dès le début, de bases opérationnelles à deux titres :

pour l’armée américaine, dans la stratégie de l’encerclement et du roll-back final de l’union soviétique ou, plus justement, de l’armée rouge.

pour le capital u.s., pour soumettre aux intérêts du capital u.s., là-bas, les régions de l’asie du sud-est et de l’est, ici, les régions de l’europe de l’ouest.

l’histoire de la république fédérale nous intéresse pour deux raisons : d’abord pour l’histoire de la gauche traditionnelle, de la vieille gauche qui en 1966, au moment de l’entrée des sociaux-démocrates dans la grande coalition de bonn, s’est fait récupérer en tant qu’opposition et donc s’est trouvée paralysée.

et puis pour le rôle de la r.f.a. dans le système mondial du capital américain, point essentiel pour nous qui définissons la politique révolutionnaire par l’internationalisme prolétarien, d’adenauer à schmidt, la ligne est la même :

anti-communisme, subordination de l’europe de l’ouest à la politique extérieure américaine sur le plan politique, économique et militaire.

autrement dit, l’orientation de la politique du gouvernement ouest-allemand d’adenauer à schmidt est fonction de la politique intérieure mondiale des états-unis, c’est-à-dire : du rôle de police mondiale qu’exercent les états-unis depuis 1945.

c’est une banalité de dire que la politique intérieure et extérieure de la corée du sud et du sud-viet-nam étaient directement dirigées par la c.i.a., étant donné la faiblesse économique de la bourgeoisie compradore dans les état néo-colonisés.

un état qui a le potentiel économique de l’allemagne fédérale et qui, depuis trente ans déjà, ne dispose pas de son propre pouvoir politique, rend particulièrement difficile une orientation politique radicale et, comme notre expérience nous l’a montré, la lutte anti-impérialiste ne peut être, dans ces conditions, qu’une lutte armée.

nous ne connaissons pas d’autres pays où la gauche refuse aussi obstinément de prendre connaissance de sa propre histoire, de l’histoire de ses défaites, ce qui ne veut pas dire que les luttes qu’elle a menées n’étaient pas importantes et ne valaient pas la peine d’être étudiées, ce sont les italiens

– et nous avons déjà eu recours à eux –

qui ont produit les analyses les plus pertinentes de la politique social-démocrate, de sa fonction en faveur du capitalisme en allemagne; c’est de france que viennent les analyses réellement valables du fascisme allemand, de la politique économique du troisième reich comme politique du capitalisme monopoliste d’état allemand.

et pour ce qui est de la grande mobilisation anti-impérialiste qui a agité les métropoles en 1966-1967, il faut bien admettre que la gauche officielle a spéculé là-dessus et l’a monnayée, en souvenirs euphoriques directement consommables, mais elle n’a jamais fait l’effort de comprendre ce qui s’est passé réellement, d’où le mouvement étudiant prenait sa force explosive, la pertinence politique du facteur subjectif.

il ne pouvait sans doute en être autrement; en tout cas, les expériences des révolutions anti-colonialistes, celle du peuple algérien par exemple,

– telle que fanon l’a fait connaître à la gauche révolutionnaire dans le débat international – peuvent être utilisées en allemagne fédérale, du fait de son statut spécifique de colonie dans le système des états sous dépendance américaine.

il faudrait que, replacée dans le contexte de l’internationalisme prolétarien, l’histoire du peuple, celle du peuple allemand et donc notre histoire – dont nous avons honte – cesse d’être une histoire dont presque tous les communistes ont honte depuis 1933.

car l’histoire des allemands, celle du capital monopoliste, de la social-démocratie, des syndicats – c’est de n’avoir pas été capable d’empêcher deux guerres mondiales impérialistes et douze ans de fascisme, c’est de n’avoir pas su le combattre efficacement, telle est l’histoire du mouvement ouvrier allemand, réalité incontournable quand on veut donner une identité historique à la guérilla.

l’histoire de la gauche traditionnelle en allemagne fédérale, c’est de s’être laissée transformer en instrument, vider de tout contenu de lutte par le parti communiste, simple appendice de la république démocratique allemande et de s’être laissé corrompre par la social-démocratie avec ses grandes « figures », plus exactement ses fantoches : (l’ex président) heinemann et (le premier ministre) brandt.

en fait, la gauche traditionnelle a fini par comprendre qui était brandt en 1958, quand il passait dans toutes les grandes entreprises berlinoises avec son masque de maire de berlin, directement manipulé par la c.i.a. comme tous les maires de berlin. tout en menant une violente campagne anti-communiste, il s’était mis à la tête du combat qui se déroulait à ce moment-là dans les entreprises contre le projet de Bonn d’équiper l’armée fédérale en bombes atomiques, dans l’unique but d’usurper, d’étouffer la lutte, et de lui imposer un caractère anti-communiste.

depuis le début, le projet politique poursuivi par les états-unis en tant que force d’occupation dominante dans les trois zones d’occupation occidentales – globalement réactif et défensif, offensif et prospectif dans son expression régionale, en accord avec le gouvernement allemand – n’avait aucune légitimité :

la restauration du capital monopoliste, la reconstitution du pouvoir économique et politique des vieilles élites, dans le but de perpétuer la dictature de la bourgeoisie désormais sous l’égide du capital américain, la remilitarisation et l’intégration des trois zones ouest dans le système politico-militaire de l’impérialisme américain, l’anti-communisme comme idéologie dominante, c’était le prix à payer pour sauvegarder l’unité nationale en tant qu’état, l’unité nationale n’étant rien d’autre que pur opportunisme.

« le prolétariat comme masse manœuvrable  » (c’est-à-dire en fait l’exclusion du prolétariat de la scène politique) – on ne peut vraiment pas dire que ce soit l’idéal.

cette politique n’a bien sûr jamais été discutée, il n’y a pas eu de vote, tout s’est décidé à Washington, quand des élections ont enfin pu avoir lieu en 1949, après la fondation de l’allemagne fédérale, la monnaie allemande était déjà intégrée dans le système du dollar, élaboré à bretton wood, le conseil parlementaire avait déjà élaboré une constitution d’après les projets des alliés, c’est-à-dire des états-unis,

cette constitution donne à une seule personne, le chancelier, le pouvoir de définir les grandes lignes politiques,

si pour une fois on part de la réalité et de la pratique du gouvernement adenauer et non pas des rationalisations du droit constitutionnel permettant de dire qu’on avait tiré les leçons de weimar, il s’agit de constitution pour régime de marionnettes, à l’intérieur de la social-démocratie, les luttes de pouvoir s’étaient terminées par la victoire de la tendance anticommuniste de schuhmacher –

dorénavant financée par le capital américain, elle avait repris son vieux rôle de 1918, de rempart contre l’influence communiste et contre toute ébauche de construction d’un mouvement ouvrier autonome, dans les conseils fédéraux des syndicats et dans la fédération des syndicats (d.g.b.), tous les postes clefs étaient occupés par d’anciens fonctionnaires qui déjà, sous weimar, s’étaient prononcés pour l’intégration de la lutte des classes dans la stratégie du capital, toute tentative de reconstruire les organisations du prolétariat à partir des groupes ayant, dans l’illégalité, dirigé la résistance sous le fascisme – chose qui paraissait évidente – était vouée à l’échec.

la fonction propre à l’allemagne au sein du bloc impérialiste américain et donc dans la stratégie du capital américain, résulte de son histoire, de sa position de counter-state mis en place par les états-unis dans le conflit est-ouest, à partir de là, s’explique aussi quel rôle particulier prit la social-démocratie allemande dans la stratégie américaine, après la guerre du viet-nam.

il faut prendre en compte la continuité de la politique fédérale depuis le troisième reich et l’extrême agressivité qu’a toujours dû manifester le capital monopoliste allemand, vu sa position sur le marché mondial,

c’est-à-dire son extrême dépendance par rapport à l’exportation, pour comprendre les racines historiques de son rôle de seconde puissance à l’o.t.a.n. et de sa conception de la politique impérialiste, la plus expansionniste après celle des u.s.a.

quant aux conditions intérieures, qui ont fait de l’allemagne fédérale l’instrument de la politique extérieure des états-unis, les voici :

dans les trois zones occidentales de l’après-guerre, c’est le capital américain, avec l’aide de la social-démocratie, vendue au capital américain, et des syndicats, financés et contrôlés par la c.i.a., qui organisa directement le prolétariat, depuis le début il s’agissait de dépolitiser les luttes de classes en allemagne et de structurer, d’organiser dans la légalité, toute l’opposition politique, sur la base de l’anti-communisme.

c’est ainsi qu’il peut s’expliquer qu’aucun mouvement

d’opposition ne se soit développé en r.f.a., jusqu’à l’époque du mouvement étudiant – tout mouvement d’opposition ayant été usurpé et étouffé par la social-démocratie.

à ce parti restera attachée l’infamie particulière d’avoir été, depuis toujours, le parti révisionniste du prolétariat et, en tant que tel, l’agent du capital au sein du prolétariat, depuis toujours, et tout à fait ouvertement aujourd’hui, il s’est plié aux directives de clay à berlin, de la c.i.a., du pentagone, etc.

et cette évolution, l’alignement de la ligne politique officielle du parti social-démocrate sur celle de la politique extérieure des états-unis, et donc aussi sur celle du parti démocrate chrétien, s’accorde bien avec les efforts acharnés qu’il mena pour détruire les mouvements d’opposition qui existaient encore jusqu’en 1960

– mouvement contre la remilitarisation, contre l’infiltration fasciste dans les appareils d’état, contre l’intégration de l’allemagne dans l’o.t.a.n., contre l’équipement atomique de l’armée fédérale –

jusqu’au moment où wehner, pour réaliser la « grande coalition », se prononça ouvertement, en 1960, pour l’intégration dans l’o.t.a.n., pour l’intégration de l’allemagne fédérale dans l’europe de l’ouest, et finalement pour la même « politique de l’est », que prônait adenauer – le « roll-back », autrement dit, la prise à revers, pour la politique extérieure des états-unis, ce fut bien le signe que la social-démocratie avait rempli son contrat d’après guerre : écraser et détruire l’opposition légale en allemagne.

ce qui caractérise la dépendance spécifique de l’impérialisme ouest-allemand c’est qu’outre que l’état est obligé de s’adapter aux conditions de reproduction du capital hégémonique dans sa politique et ses institutions, dès l’instant où, comme tous les états sous la dépendance du système mondial américain, il est soumis à la totale hégémonie du capital américain,

c’est que, dans cet état, le pouvoir politique n’a jamais été remis à ces propres organes constitutionnels. ce qui signifie en clair : qu’il est un instrument de la politique.

d’emblée, d’ailleurs, il ne s’agissait pas uniquement de droits d’occupation, il s’agissait de stratégie institutionnelle;

autrement dit, après 1945, le capital américain a non seulement intégré la constitution de l’allemagne fédérale dans ses éléments opératoires (une démocratie, dirigée par un chancelier; et un parlement, aux compétences restreintes par le fédéralisme; l’intégration des fonctionnaires fascistes par l’appareil judiciaire et l’administration allemande);

il a de plus mis la main sur toutes les autres instances de contrôle caractérisant l’état impérialiste (les partis, les organisations du patronat, les syndicats, les mass-média).

on peut dire que jusqu’au mouvement étudiant, en allemagne, les luttes de classe restaient factices, là où elles atteignaient une dimension politique, et étant donné leur méconnaissance des véritables rapports de force en allemagne, restaient un pur théâtre d’ombres.

prenons par exemple le mouvement anti-atomique, qui s’est développé à partir des débats parlementaires de mars 58.

en février, il y avait eu controverse entre heinemann et dehler, d’une part, et, de l’autre, adenauer, mettant en cause sa politique de réconciliation, et les propositions faites par Staline en 1952-1955 d’autoriser, une fois l’allemagne neutralisée, des élections en allemagne démocratique sur le modèle des élections occidentales,

c’est lorsque le parlement décida d’équiper l’allemagne fédérale d’avions pouvant transporter aussi des bombes atomiques que prit naissance ce mouvement, mais cette décision ne faisait que ratifier une décision prise à l’o.t.a.n., chose dont le mouvement n’avait pas pris conscience, voilà qui est bien exemplaire de la structure gouvernementale en pays vaincu et occupé :

où toutes les décisions d’importance doivent s’intégrer dans une stratégie institutionnelle où il est exclu, ou risque d’être exclu, de permettre des élections réellement démocratiques (c’est-à-dire influant sur la vie du pays) dès l’instant où le militaire domine le productif, ce qui importe c’est que cet état n’a pu parvenir à la fonction qu’il a aujourd’hui pour le capital américain que grâce au rôle et à la fonction spécifique de la social-démocratie allemande.

jusqu’en 1960, resta paralysée l’ancienne gauche extra-parlementaire, qui s’était opposée à tous les processus de division des deux allemagne, à la militarisation, à l’intégration dans l’o.t.a.n., à la politique de reconquête des prétendus territoires de l’est, quant à l’opposition au sein des syndicats, et surtout au sein du syndicat de la métallurgie, où la fraction du s.d.s. (mouvement des étudiants socialistes), exclue du parti social-démocrate, avait encore trouvé une base politique, elle fut dissoute au cours des années suivantes, ou plutôt s’est laissée user et dissoudre, lors de l’adoption des lois d’urgence,

malgré les protestations de la gauche démocratique, en se faisant le porte-parole permanent de la critique des projets de loi gouvernementaux, le parti social-démocrate a réussi à en dégrader le contenu (portant sur l’utilisation de l’armée pour la répression des grèves à l’intérieur du pays, la destitution du parlement, la mobilisation de la population en cas d’urgence),

se cantonnant à des débats d’experts en droit constitutionnel, l’opposition a perdu sa base populaire, toujours grâce au même vieux tour de passe-passe de la social-démocratie, qui est d’institutionnaliser le débat, en l’occurrence, dans des colloques publics où on discute entre experts et où la question du pouvoir est exclue de l’ordre du jour.

pour dire en un mot comment la social-démocratie s’est finalement qualifiée pour le service du capital américain, c’est par la démagogie.

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Ulrike Meinhof : La situation de la RFA (1976)

la situation de l’allemagne fédérale est la suivante : grâce à l’énorme potentiel économique de l’impérialisme ouest-allemand, soumis à la tutelle du capital américain

– qui contrôle toutes les industries stratégiques en allemagne fédérale : l’électronique, la chimie, le pétrole, l’automobile, la construction mécanique –

c’est le parti social-démocrate qui organise en europe de l’ouest

le processus contre-révolutionnaire

dont le modèle de développement, proposé par la social-démocratie, est le moteur à deux niveaux : au niveau des crédits, dépendant directement des conditions politiques, préparant les investissements de capitaux et imposant par chantage économique la militarisation de la politique

– comme le dit brandt dans une lettre à olaf palme
« la stabilité revient à prévoir la catastrophe afin de l’éviter »

ceci revient à dire qu’aux états soumis à elle dans la chaîne impérialiste, l’allemagne fédérale impose son modèle de fascisme : par le jeu des institutions, par sa politique anti-insurrectionnelle, par l’organisation de l’état sur le modèle de la démocratie parlementaire, et l’exclusion systématique des partis communistes, de telle sorte que le clan au pouvoir soit toujours et exclusivement celui du capital u.s.

en europe de l’ouest, l’ennemi principal c’est les états-unis et l’allemagne fédérale de la social-démocratie, car elle seule, de par son histoire et son influence dans l’internationale socialiste et ses contacts avec les syndicats, dispose de moyens suffisants pour imposer en europe un nouveau fascisme : des syndicats et des partis étatisés, encore en contact avec la base.

c’est ainsi que toute attaque contre la présence ici du capital américain s’affronte immédiatement à l’état impérialiste ou directement à l’armée américaine – ce dont il a été débattu en 1972 -;

dans tous les cas, les attaques contre les installations américaines en allemagne fédérale obligent le gouvernement à montrer ce qu’il est vraiment – une branche du capital u.s. <- et dévoilent le statut réel de l’allemagne fédérale dans le système mondial américain – un territoire militairement occupé par les états-unis -.

c’est aussi une ligne de mobilisation.

mais l’essentiel, c’est que la social-démocratie, ainsi démasquée par les attaques de petits groupes armés, se retrouve dans l’impossibilité d’organiser l’europe de l’ouest en un bloc militaire au service de la stratégie du capital u.s.

parce que

le fascisme, ainsi mis à jour mobilisera nécessairement contre l’allemagne tout ce qui subiste encore à l’étranger de ressentiment politique, tout ce qui survit de tradition anti-fasciste et dans tous les groupes, depuis l’extrême-gauche jusqu’aux sociaux-démocrates et aux gouvernements nationalistes, tout ce qui existe de ressentiment contre le militarisme et l’impérialisme allemand, contre sa volonté d’hégémonie, avec justement comme mot d’ordre :

l’ennemi principal c’est les états-unis, la première ligne de démarcation, le premier front de lutte, c’est le conflit nord/sud, avec la lutte de libération des peuples du tiers-monde, ou, autrement dit, la lutte armée du prolétariat mondial contre les u.s.a.

la deuxième ligne de démarcation est déterminée par les répercussions dialectiques, sur les métropoles, des guerres de libération menées à la périphérie du système, il s’agit là aussi, sur le plan idéologique, politique, militaire, mais aussi économique (point que nous ne développerons pas ici), de créer un front de lutte, un certain combat politico-militaire
processus qui fait que la guérilla dans les métropoles participe des luttes de libération du tiers-monde, c’est-à-dire constitue l’avant-garde du prolétariat mondial.

voilà – brièvement – quelle stratégie nous envisageons à partir de notre expérience et de ce que nous avons appris ici.
cette stratégie contraint l’état à réagir avec force aux attaques de petits groupes révolutionnaires et du même coup le contraint à constituer, à développer lui-même le deuxième front, à amorcer lui-même le processus de polarisation, en poursuivant tous les gens de gauche, dans ce processus, la guérilla peut être – et nous dirons sera – l’affaire de chacun et de tous ceux qui prennent politiquement (et non individuellement, comme la plupart des spontex) conscience de leurs problèmes.

il faudrait ajouter quelques remarques sur la structure de l’organisation, l’organisation de la guérilla urbaine luttant sur ce front, mais on laissera ça de côté ici.

en fait, il faudrait analyser les visées militaires des états-unis, quand ils s’appuient sur la social-démocratie : intégration des appareils chargés de la sécurité intérieure et extérieure, transformation de l’appareil d’état et des appareils idéologiques d’état (écoles, médias et services publics) en un réseau tentaculaire de renseignements pour la sûreté de l’état, avec obligation pour tous les fonctionnaires et employés des services publics de transmettre toute information au service spécial de la protection de la constitution (c’est le texte de loi protégeant la constitution en basse saxe); un seul journal en a fait l’analyse jusqu’à présent, la frankfurter rundschau).

voilà donc, au niveau des institutions, la stratégie de ce nouveau fascisme, qui transforme la justice politique en instrument du système anti-insurrectionnel et met en pièce la machine du conseil de sécurité de l’état :

le bureau fédéral de la police cri-minelle (b.k.a.) et sa section  » anti-terroriste  » de bonn, la police des frontières (b.g.s.), les brigades mobiles d’intervention (m.e.k.); parallèlement on renforce la police dans les casernes et on unifie les polices des länder [régions] sous la direction du bureau fédéral de la police criminelle et on applique dans la guerre psychologique de nouvelles techniques de répression élaborées par informatique.

ce projet vise à créer dans chaque état comme entre les différents états de l’europe de l’ouest – donc horizontalement et verticalement – un appareil de renseignements généraux qui s’infiltre dans les sociétés et intègre les états sans avoir lui-même sa propre expression politique, ce qui veut dire en clair, hors de tout contrôle public et sous commandement du pentagone; machine militaire et appareil de propagande dans la mesure où dans la guerre psychologique, ça constitue un appareil de manipulation totale.

ce système d’obtention et d’utilisation des renseignements dans la guerre psychologique est un système clos, dans lequel il est possible d’effectuer à grande échelle manipulation, surveillance, quadrillage (et donc de nouvelles formes de manipulation), les faits sont là pour le prouver.

ce que la gauche officielle ne veut pas savoir, c’est qu’elle est complètement fichée par l’ordinateur du bureau criminel fédéral, – avec tous ses membres, tous ses amis, tous ses sympathisants, dans la mesure où des carnets d’adresse ont été saisis pendant l’opération  » voyage d’hiver  » [arrestations de sympathisants dans le milieu intellectuel] et à l’aide de toutes les autres informations, systématiquement récoltées depuis 66/67.

si le bureau criminel fédéral peut arrêter 394 collectionneurs d’armes en une seule action bien coordonnée, il peut bien évidemment expédier toute la gauche officielle dans les stades en une seule action.

la guérilla urbaine est une tactique qui dévoile la stratégie en anticipant sur elle, son but est la reconstruction internationale de la politique prolétarienne – avec pour conséquence la réaction dans le contexte international.

au niveau de l’élaboration d’une stratégie révolutionnaire, cela signifie : comprendre que le gouvernement de chaque état est un appareil de répression intérieure et qu’au niveau international, il se détermine en faveur du capital américain multinational.

le système des états nationaux soumis à l’impérialisme américain constitue une ligne de fronts dans la guerre que l’appareil répressif du capital u.s. mène sur deux secteurs : sur les points de cristallisation de la ligne de démarcation pauvres/riches, dans l’opposition nord/sud, et sur la deuxième ligne de démarcation à l’intérieur des métropoles, ici pour prévenir une contre-offensive massive du prolétariat.

et il est important de constater, d’une part, que l’état réagit à partir des contraintes que lui impose le mouvement du capital – le fondement matériel de tout le système -;

il est donc fonction du capital et, d’autre part, que le capital n’est plus capable de développer une perspective productive à partir de ses propres bases

ou, pour employer un terme de l’économie bourgeoise : iî n’est plus capable d’innover, s’il ne cesse pas d’être le terrain des interventions de l’état.

pour quelqu’un comme schmidt, il est évident que l’état du système impérialiste reste un colosse aux pieds d’argile tant que les problèmes économiques de la crise, de l’inflation, du chômage, bref les problèmes du marché mondial, n’ont pas été résolus.

l’élément nouveau, nouveau aussi pour cette sorte de fascisme, c’est qu’il ne s’agit pas simplement d’assurer la domination et de consolider le pouvoir du capital et des marchés : l’enjeu est bien plus la création d’un système d’états capable de subsister indépendamment de sa base et en dehors des contraintes de mouvement du capital.

ici l’état est sujet de la politique, il n’est plus gouverné par diverses fractions concurrentes du capital, mais il devient l’expression directe du capital, du seul et unique capital, car sous l’hégémonie du capital américain aucune autonomie politique ou économique des capitaux n’est possible en dehors du capital u.s.

il s’agit pour nous de démontrer quel est le rapport dialectique entre l’intemationalisation du mouvement du capital et la transformation des états nationaux organisés en un nouveau système fasciste international, le système des états créés par l’impérialisme américain;

et de démontrer ainsi que la fonction de l’état national a été pervertie à partir du moment où l’impérialisme s’est trouvé dans une position stratégique défensive depuis sa défaite au viet-nam.

pour nous il s’agit surtout de montrer ici qu’à partir de la répression internationale organisée par la réaction la stratégie révolutionnaire doit être internationale – quand on dit que l’analyse politico-économique de la situation coïncide aujourd’hui avec les concepts de l’analyse de marx
cela veut dire concrètement

que la stratégie du manifeste communiste

« prolétaires de tous les pays, unissez-vous »

a retrouvé son ferment organisateur dans la guérilla qui anticipe sur la reconstruction internationale de la politique prolétarienne, la forme d’organisation de l’internationalisme prolétarien dans les métropoles du capital, ce sera la guérilla urbaine.

=>Retour au dossier sur la révolte allemande

Ulrike Meinhof : La position de classe (1976)

Nous trouvons vraiment insupportable la position de classe au nom de laquelle tu te gonfles.

Ce n’est pas une question de définition – c’est que la lutte, donc le principal, en est éliminé.

Ta position, ça n’existe pas. Si tu restes sur ton perchoir, ça n’a pas grand chose à voir avec ce que nous, nous voulons. Nous voulons, ce que nous voulons, c’est la révolution.
Autrement dit, il y a un but, et par rapport à ce but il n’y a pas de position, il n’y a que du mouvement, il n’y a que la lutte; le rapport à l’être – comme tu dis – c’est: lutter.
Il y a la situation de classe: prolétariat, prolétarisation, déclassement, avilissement, humiliation, expropriation, servitude, misère.

Étant donné que dans l’impérialisme les rapports marchands pénètrent complètement tous les rapports, et étant donné l’étatisation continue de la société par les appareils d’État idéologiques et répressifs, il n’est pas de lieu ni de moment dont tu puisses dire: je pars de là.

Il y a l’illégalité, et il y a des zones libérées; mais nulle part tu ne trouveras l’illégalité toute donnée comme position offensive permettant une intervention révolutionnaire car l’illégalité constitue un moment de l’offensive, c’est-à-dire ne se trouve pas hors de l’offensive.

La position de classe typique, c’est la politique extérieure soviétique, supposée issue de la position du prolétariat mondial, c’est aussi le modèle d’accumulation, décrétée socialiste, de l’Union Soviétique.

C’est la position – l’apologie – du socialisme dans un seul pays, autrement dit: une idéologie assurant une domination, qui ne se détermine pas dans son opposition à l’impérialisme de manière offensive, mais de manière défensive, contrainte et forcée par l’encerclement.

Tu peux dire que la politique intérieure et extérieure soviétique aura été historiquement nécessaire – tu ne peux pas soutenir son absolutisation comme position de classe.
La position de classe – à savoir l’intérêt, le besoin, la mission d’une classe, de lutter pour le communisme afin de vivre – est partie intégrante de sa politique – je dirais même: s’y résout – ce qui est un non-sens. Position et mouvement s’excluent. C’est une dérobade, un subterfuge pour se justifier, une affirmation gratuite.

C’est supposer que la politique de classe dérive de l’économie – et c’est faux. La politique de classe résulte de la confrontation avec la politique du capital -; la politique du capital est fonction de son économie. Et je pense que Poulantzas le saisit bien quand il dit que les fonctions économiques de l’État sont parties intégrantes de ses fonctions répressives et idéologiques – c’est la lutte des classes.

La politique de classe, c’est de lutter contre la politique du capital et non contre l’économie qui prolétarise directement ou à travers l’État. La position de classe du prolétariat, c’est la guerre – il y a là contradiction in adjecto, pur bla bla.

L’Union Soviétique parle beaucoup de position de classe, parce qu’elle veut faire passer sa politique d’État pour une lutte de classes.

Je dirais: il y a là capitalisation de la politique extérieure soviétique. Ce qui signifie qu’ils peuvent être alliés dans le processus de libération, mais nullement protagonistes.
Le protagoniste n’a pas de position – il a un but, quant à la  » position de classe « , c’est toujours du matraquage – c’est penser et dispenser par l’intermédiaire d’un appareil de parti un concept de réalité ne correspondant pas à l’expérience de la réalité -, en fait ça signifie soutenir une position de classe sans lutte de classes.

Comme tu dis: ce n’est pas  » à partir d’elle  » qu’il faut agir.

En 69 ce sont les groupes ml, ksv, ao [marxistes-léninistes, union étudiante communiste, groupe de construction du parti] qui ont, avec leur « position de classe « , dépolitisé le mouvement politique dans les universités, en prônant comme juste une politique avec laquelle aucun étudiant ne pouvait plus adhérer subjectivement.

C’était une position parfaitement liquidatrice du mouvement de protestation anti-impérialiste. Et je pense que c’est là tout l’horreur du concept et de son contenu, à savoir qu’il exclut toute possibilité d’adhésion affective à la politique prolétarienne – c’est un catéchisme.

Nous ne partons pas d’une position de classe, quelle qu’elle soit, mais de la lutte des classes comme principe de toute histoire, et de la guerre de classes, comme réalité dans laquelle se réalise la politique prolétarienne, et – comme nous l’avons appris – seulement dans et par la guerre -.

La position de classe ne peut être que le mouvement de la classe dans la guerre des classes, le prolétariat mondial armé et combattant, réellement ses avant-gardes, les mouvements de libération –

ou comme dit Jackson: connections, connections, connections – c’est-à-dire mouvement, interaction, communication, coordination, lutte collective – stratégie.

Tout cela est paralysé dans le concept de  » position de classe « . (…)

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Ulrike Meinhof : Déclaration au procès (1974)

Ce procès est une manœuvre dans la stratégie de conduite psychologique de la guerre que mènent l’ « Office fédéral de police judiciaire », le bureau du procureur fédéral et la justice contre nous, il vise à faire tomber l’intérêt politique que représente notre procès en Allemagne de l’Ouest et à cacher la stratégie d’anéantissement du « procureur fédéral », ce qui est une partie de leur programme.

Le but de cette manœuvre est, par le biais de condamnations individuelles, de présenter de nous une image divisée, et en mettant au pilori certains d’entre nous, de rompre le contexte politique d’ensemble qu’ont tous les procès contre les prisonniers de la R.A.F. (Fraction Armée Rouge) face à l’opinion publique et de rayer de la mémoire des hommes, le fait qu’il y a une guérilla urbaine révolutionnaire en R.F.A. et à Berlin Ouest.

Nous, la R.A.F., ne participerons pas à ce procès, nous ne le mènerons pas.

La lutte anti-impérialiste, si cela ne doit pas rester un slogan creux, cela signifie : anéantir, briser, détruire le système de domination impérialiste sur le plan politique, économique et militaire et aussi les institutions culturelles qui lui permettent de produire l’homogénéité des élites dominantes, ainsi que des systèmes de communication assurant son emprise idéologique.

L’anéantissement militaire de l’impérialisme veut dire sur le plan international anéantir les alliances militaires de l’impérialisme U.S. tout autour du globe, ici : de l’O.T.A.N. et de l’armée fédérale, cela signifie sur le plan national anéantir les formations armées de l’appareil d’État qui incarnent le monopole de la violence des classes dominantes et son pouvoir dans l’État, ici : la police, la police des frontières (Bundesgrenzschutz), les services secrets.

Cela signifie sur le plan économique : anéantir la structure du pouvoir des trusts multinationaux, cela signifie sur le plan politique : anéantir les bureaucraties, organisations, appareils de pouvoir étatiques, autant que non étatiques qui dominent le peuple.

La lutte anti-impérialiste n’est pas, et ne saurait être une lutte de libération nationale, le socialisme dans un pays.

Aux organisations transnationales du capital, aux alliances militaires globales de l’impérialisme U.S., à la coopération des services secrets, à l’organisation internationale du capital correspond de notre côté, du côté du prolétariat, de la lutte des classes révolutionnaires, des mouvements de libération nationales anti-impérialistes du tiers monde, de la guérilla urbaine dans les centres de domination de l’impérialisme, l’internationalisme prolétarien.

« Un peuple qui en opprime d’autres, ne saurait s’émanciper lui-même », dit Marx, et il est clair depuis la Commune de Paris, qu’un peuple vivant dans un État impérialiste qui essaie de se libérer dans le cadre national s’attire la vengeance, le pouvoir armé ; l’hostilité mortelle des bourgeoisies de tous les États.

Ainsi l’O.T.A.N. est maintenant en train de mettre sur pied une réserve d’intervention en cas de troubles internes qui aurait ses bases en Italie.

Ce qui donne son importance militaire à la guérilla métropolitaine, et ici à la R.A.F., aux brigades rouges en Italie, à la S.L.A. et à d’autres groupes aux U.S.A. c’est le fait que ses objectifs d’opération dans le cadre de la lutte de libération des peuples du tiers monde sont à l’intérieur des lignes, c’est le fait que dans la lutte solidaire avec les mouvements de libération du tiers monde elle peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructeurs, sa technologie, ses systèmes de communication et son fascisme culturel pour opprimer et exploiter les peuples du tiers monde et pour anéantir les mouvements de libération.

Voilà la définition stratégique de la guérilla métropolitaine dans le cadre de l’internationalisme prolétarien : déclencher la guérilla, la lutte armée, la guerre populaire dans l’arrière-pays de l’impérialisme, au cours d’un processus prolongé –

car la révolution mondiale n’est assurément pas une affaire de quelques jours, de semaines, de mois, elle ne se fera assurément pas par quelques soulèvements populaires, n’est assurément pas un processus court, assurément pas la prise du pouvoir de l’appareil d’Etat –

comme la conçoivent les partis révisionistes et les groupes pour la formation de partis révisionnistes, ou du moins ceux qui prétendent le concevoir, car ils ne conçoivent rien du tout.

Dans les métropoles, le concept d’Etat national est devenu une fiction, qui n’est couverte par rien, ni par la réalité de la classe dominante, ni par sa politique, ni par la structure du pouvoir.

Elle ne peut même plus s’appuyer sur les frontières linguistiques depuis qu’il y a dans les pays riches de l’Europe occidentale, des millions de travailleurs immigrés.

On assiste plutôt en Europe à un internationalisme du prolétariat en voie de formation à travers l’internationalisme du capital, à travers de nouveaux médias, à travers la dépendance réciproque du développement économique, à travers l’élargissement de la communauté européenne – et les appareils syndicaux s’appliquent déjà depuis des années à l’assujettir, le contrôler, l’institutionnaliser et l’opprimer.

La fiction de l’État national à laquelle s’agripent les groupes révisionnistes avec leur forme d’organisation, correspond à leur fétichisme légaliste, leur pacifisme, et sa limitation petite-bourgeoise, leur incapacité de penser de façon dialectique.

La petite bourgeoisie a toujours été étrangère à l’internationalisme prolétarien – et sa position de classe – et sa base de reproduction excluent – que cela soit autrement – elle pense, agit et s’organise toujours en tant que complément de la classe dominante.

L’argument selon lequel les masses ne seraient pas encore assez avancées ne fait que nous rappeler, à nous R.A.F. et révolutionnaires, détenus dans l’isolement, dans les bâtiments spéciaux, dans les sections spéciales, subissant le lavage de cerveau, en prison ou encore dans l’illégalité les arguments avancés par les cochons colonialistes en Afrique et en Asie depuis 70 ans, les noirs, les analphabètes, les esclaves, les peuples colonisés, torturés, opprimés, affamés, souffrant sous le joug du colonialisme –

« ne sont pas encore assez avancés » pour prendre eux-mêmes en main, en tant qu’êtres humains, leur administration, l’industrialisation, leur école, leur avenir.

Et dans les prisons il y a en effet à peine un seul détenu, qui devant cet espèce de porc d’avocat commis d’office, ne comprenne pas tout de suite et ne reconnaisse en lui le porc colonialiste, la classe dominante, le masque, le singe.

Seul un cochon colonialiste peut avoir l’idée, que les détenus seraient des  » profanes  » face à la justice de classe, ce qui est une insulte au peuple, et relève du mépris des masses.

Ce sont les sales phrases de la petite bourgeoisie qui ne craint rien, autant que la violence prolétarienne, révolutionnaire, libératrice et par là-même, l’illégalité et la prison, parce qu’elle craint d’être expropriée du rôle de domination ridicule et chauviniste que peuvent jouer les petits bourgeois dans le système impérialiste.

Notre action du 14 mai 1970 est et reste l’action exemplaire de la guérilla métropolitaine.

Elle contient, a contenu, tous les éléments pratiques de la stratégie de la lutte armée anti-impérialiste : ce fut la libération d’un prisonnier d’entre les mains de l’appareil d’Etat, ce fut une action de guérilla – l’action d’un groupe qui s’était armé et devint le noyau politico-militaire par sa décision de faire cette action.

Ce fut la libération d’un révolutionnaire, d’un cadre, d’un type dont nous avions incontestablement besoin, nous qui avions décidé de nous armer, de construire l’armée rouge, de développer la guérilla métropolitaine, de mener la lutte anti-impérialiste plutôt que de continuer tout simplement à en jaser.

Nous l’avons libéré parce que nous avions besoin de lui pour ce que nous avions décidé de faire lutter.

Rien n’a changé depuis, et je parle ici, je fais une déposition afin de dire que les flics sont en train d’assassiner Andreas, je le dis surtout pour que vous nous aidiez à empêcher cela, vous allez peut être scander alors quelque chose avec un contenu politique et un sens politique et alors vous pourriez avoir une idée de solidarité et de lutte de classe.

L’action a été exemplaire, parce qu’il s’agit dans la lutte anti-impérialiste, de libération de prisonniers en général – de la prison que le système est devenu longtemps pour toutes les couches exploitées et opprimées du peuple, sans aucune perspective historique, sans autre avenir que la mort, la terreur, le fascisme, la barbarie.

Libération de l’emprisonnement dans la totale aliénation de soi, de l’état d’exception politique et existentiel ou le peuple est la proie de l’impérialisme, de la culture de consommation, des médias, des appareils de contrôle de la classe dominante, en proie à la dépendance du marché et à l’appareil d’Etat qui incarne l’aliénation et la domination de la bourgeoisie sur le peuple.

C’est par la violence, armés, que nous avons pris ce dont nous avions besoin, que nous avons exproprié la justice de ce type sur lequel elle réclame son droit de possession, tout comme elle réclame de tous les prisonniers et de tous les prolétaires que nous employions, valorisions, notre force de travail uniquement au service de la classe dominante- pour les buts du capital.

Or nous sommes décidés à n’utiliser notre force de travail que pour la lutte de libération, à ne plus nous vendre sous quelque chantage que ce soit et à ne plus rien produire qui ne soit la lutte anti-impérialiste, la politique révolutionnaire, le contre-pouvoir prolétarien, c’est-à-dire la contre-violence.

La guérilla ici, et il n’en n’a pas été autrement au Brésil, en Uruguay, à Cuba, pour le Che en Bolivie, part toujours de rien, et la première phrase, celle de sa constitution est la plus difficile.

On est un groupe de camarades qui ont décidé d’agir, de quitter le stade de la léthargie, du radicalisme verbal, d’assemblées, de réunions, de discussions toujours davantage sans objet – et de lutter.

Mais out manque encore.

Il s’avère que ce ne sont pas uniquement les moyens qui manquent, il s’avère, et maintenant seulement, quel type d’individu quelqu’un est.

C’est l’individu métropolitain qui est issu du processus de putréfaction et des contextes de vies mortels, faux, aliénés du système : l’usine, le bureau, l’école, l’université, et les groupes révisionnistes.

Les effets de la division du travail entre vie professionnelle et vie privée, de la division entre travail manuel et travail intellectuel, les processus de travail hiérarchiquement organisés, toutes ces déformations psychiques de la société marchande, cette société métropolitaine passée au stade de putréfaction et de stagnation, apparaissent.

Mais c’est ce que nous sommes, c’est de là que nous venons. Nous sommes l’engeance des procès d’anéantissement et de destruction de la société métropolitaine, de la guerre de tous contre tous, de la concurrence, de chacun contre chacun, du système où régnent la loi de la peur, de la contrainte, du rendement, le carriérisme, la division du peuple en hommes et femmes, en jeunes et vieux, en étrangers et allemands, où régnent les luttes de prestiges.

Et c’est de là que nous venons de l’isolement, de la maison individuelle de série, des cages à lapins, des cités en béton, des banlieues, des cellules de prisons, des recoins des cellules de prisons, des asiles et sections spéciales.

C’est de là que nous venons du lavage de cerveau par les médias de la consommation du châtiment corporel, de l’idéologie de la non-violence, de la dépression, de la maladie, du déclassement, de l’humiliation et de l’insulte, de tous les exploités de l’impérialisme.

C’est de là que nous venons de la prostitution de la bourgeoisie, de l’emprisonnement dans l’éducation bourgeoise et l’éducation prolétaire, jusqu’à ce que nous ayons compris la détresse de chacun de nous, comme la nécessité de nous libérer de l’impérialisme, comme étant la nécessité de mener la lutte anti-impérialiste.

Que cela dépend de nous si l’oppression se perpétue, si nous nous prolétarisons, si nous abandonnons la double vie et luttons.

Que la cause du peuple, des masses, des O.S., des lumpen, des prisonniers, des apprentis, des hommes dans les asiles de nuit, des masses les plus basses dans notre pays et des mouvements de libération du tiers monde est notre cause autant que notre cause, la lutte armée anti-impérialiste, est leur cause.

Notre cause est la cause des masses et inversement, quand bien même celle-ci ne pourra devenir et ne deviendra réelle qu’au cours d’un processus prolongé de développement de la guerre du peuple.

« Il n’y a pas de raison », écrivait Lénine, en 1916 ; contre le cochon colonialiste et renégat Kautsky, « de supposer sérieusement que dans le capitalisme, là majorité des prolétaires puissent être regroupés dans une organisation.

Ensuite et c’est l’essentiel, il ne s’agit pas tant de la quantité des membres que de la signification objective et réelle de sa politique.

Cette politique représente-t-elle les masses ? c’est-à-dire sert-elle les masses ?

Sert-elle à la libération des masses du capitalisme ?

Ou bien représente-t-elle les intérêts de la minorité et la réconciliation avec le capitalisme ?

Nous ne pouvons pas prévoir avec précision quelle partie du prolétariat suit, et suivra les social-chauvinistes et les opportunistes.

C’est dans la lutte que cela se révélera, cela se décidera en dernier ressort dans la révolution socialiste.

Si nous voulons rester des socialistes notre devise est d’aller vers les masses les plus défavorisées, les masses réelles, c’est la signification profonde de la lutte contre l’opportunisme, cela en est tout le contenu. »

Nous avons libéré ce type parce qu’il est un révolutionnaire et il l’a déjà été à ce moment-là.

Parce qu’il incarnait déjà ce dont la guérilla, l’offensive politico-militaire contre l’Etat impérialiste ont besoin, a savoir la volonté d’agir, la capacité de se définir uniquement et exclusivement en fonction des buts et les nécessités, des tâches et du travail qui en découlent.

Parce que dès le début, lui seul pouvait tenir la discussion ouverte, le processus d’apprentissage collectif, et pouvait empêcher et interdire que la discussion ne dégénère ou ne se termine en luttes pour le pouvoir.

Parce que dès le début, il n’y avait en lui plus rien de ce qu’est l’impérialisme, il n’était pas aliéné dans ses relations avec les autres.

Parce qu’il est un type qui n’avait en lui plus rien de petit bourgeois, qu’il a toujours, dans chaque situation, et envers tous et chacun pensé et agit de manière prolétarienne, désintéressée et partiale.

La fonction de direction dans une organisation révolutionnaire est la suivante : déterminer l’orientation, pouvoir distinguer dans chaque situation ce qui est essentiel de ce qui est accessoire, ce qui revient à dire, ne jamais perdre de vue le but : la révolution et les principes du communisme ; faire preuve de collectivisme et d’altruisme toujours et à chaque seconde.

Dans le processus de constitution de la guérilla, c’est-à-dire du groupe qui a commencé à lutter, il se débarrasse des représentations des rapports de production bourgeois qu’il a dans son psychisme, de l’Etat qui est sous sa peau et dans les rapports de communication déterminés par la concurrence, car il apprend au cours du développement de l’action de guérilla à se définir par rapport aux buts et à prendre pour objet les conditions de la lutte, car chaque individu apprend dans le procès du travail collectif justement ceci, s’orienter, penser de manière prolétarienne, désintéressée, anticapitaliste et antiimpérialiste.

Nous ne parlons pas du centralisme-démocratique parce que la guérilla urbaine ne saurait avoir un appareil centralisé, dans la métropole qu’est la R.F.A.

Elle n’est pas un parti, mais une organisation politico-militaire qui développe sa fonction de direction collectivement à partir de chaque unité individuelle – le groupe – avec pour tendance la dissolution dans un processus d’apprentissage collectif au sein du groupe, le but étant toujours l’orientation autonome et tactique des militants, de la guérilla, des cadres.

La structure du groupe est collective, c’est-à-dire les lois du marché, de la division du travail, de la séparation entre vie professionnelle et vie privée sont abrogées en son sein.

Le groupe devient libre de domination dans le processus de conquête de sa liberté d’action.

Les structures de direction autoritaires n’ont aucune base matérielle dans la guérilla parce qu’entre autre le développement volontaire de la force productive de chaque individu est la condition de l’efficacité de la guérilla révolutionnaire : intervenir avec de faibles forces pour déclencher la guerre populaire.

Comme Andreas l’est et l’a été dès le début, à savoir un révolutionnaire il se trouve dans la ligne de mire des flics, qui utilisent actuellement, la conduite psychologique de la guerre, à savoir l’office fédéral de la police judiciaire, le bureau du procureur fédéral et la presse de Springer mènent contre nous.

En essayant par la conduite psychologique de la guerre de détruire l’objet : à savoir la politique révolutionnaire, la lutte armée anti-impérialiste et d’anéantir ses effets sur l’opinion publique en nous présentant comme une affaire d’individus isolés, ils nous présentent comme ce qu’eux-mêmes ils sont ;

et présentent les structures de la R.A.F. comme celles de leur propre domination à l’image de l’organisation et du fonctionnement de leur propre appareil de domination.

Comme le Ku Klux Klan, comme la mafia – dans la mesure où les principes de domination impérialistes sont le chantage, la dépendance, la concurrence, la consommation, la séduction, la protection, la manipulation, la brutalité qui marche sur des cadavres, etc.

De telles projections sont possibles parce que chacun vivant dans ce système est habitué à se voir avec les yeux des autres.

Ce sont les autres qui déterminent ce que vaut la force de travail, que chacun est obligé de vendre pour pouvoir vivre, jamais nous-mêmes.

La radio et la télévision s’adressent à nous, comme s’il y avait une compréhension, un accord, une parenté entre ces faits sur l’écran et nous, et il y en a effectivement dans la mesure où les institutions dont ils sont les employés et celles pour lesquelles le peuple est obligé de travailler, sont les mêmes : ce sont les institutions de l’impérialisme.

Le cochon s’adresse à nous, en tant que ce que nous sommes réduits à être dans ce système, objets de domination et d’exploitation, acheteurs et consommateurs, individus guidés de l’extérieur, ce que la culture de consommation n’a fait que totaliser.

C’est la maladie de l’individu métropolitain, le regard de l’extérieur, la perte de la conscience de soi.

Ce qui donne son caractère choquant à notre action, c’est que des gens agissent sans se voir par les yeux des autres, et sans s’en occuper, que des gens agissent en partant des expériences réelles, celles qu’ils ont faites eux-mêmes, et celles du peuple.

Car la guérilla part des faits qui sont l’expérience vécue du peuple : l’oppression, l’exploitation, la terreur des médias, l’insécurité de la vie en dépit de la technologie extrêmement poussée et l’immense richesse de ce pays ; les maladies psychiques, les suicides, les brutalités, les cruautés infligées aux enfants, la misère des écoles, la misère du logement.

C’est ce qui a rendu notre action si choquante pour l’impérialisme ; que l’opinion publique, populaire ait très vite pris la R.A.F., pour ce qu’elle est – la chose qui est le résultat logique et dialectique des rapports en vigueur, la praxis qui en tant qu’expression des rapports réels rend au peuple sa dignité et redonne un sens à ses luttes, aux révolutions, aux défaites, et aux efforts, aux révoltes échouées du passé.

La chose qui rend au peuple la possibilité d’avoir conscience de son histoire.

La guérilla permet à chacun de se rendre compte de quel côté il est, de trouver, de reconnaître où il se trouve en fin de compte et de déterminer sa place dans la société de classe et de l’impérialisme.

Car il y en a beaucoup qui pensent qu’ils sont du côté du peuple, mais dès qu’il y a des heurts avec la police, dès que le peuple commence à lutter, ils se sauvent, ils dénoncent et freinent et se mettent du côté des oppresseurs.

C’est le problème que Marx a tant de fois formulé : à savoir qu’une personne n’est pas ce qu’elle croit être, mais quelle est sa fonction réelle, son rôle dans la société de classes ; qu’elle est déterminée par ce système et ses contraintes, si elle n’agit pas par elle-même, si elle ne lutte pas, si elle ne prend pas les armes.

Par le moyen de la conduite psychologique de la guerre les flics essaient de détruire l’image des réalités que la guérilla a corrigé, c’est-à-dire que :

– ce n’est pas le peuple qui a besoin, pour exister, des sociétés par actions et des usines, mais c’est la classe des capitalistes qui est, elle, dépendante du peuple ;

– ce n’est pas pour protéger le peuple des  » criminels  » que la police fonctionne, mais c’est pour protéger le système, l’ordre d’exploitation qu’est l’impérialisme des actions du peuple ;

– la justice a besoin du peuple pour continuer à agir mais le peuple n’a pas besoin de cette justice pour vivre ;

– nous n’avons pas besoin de l’impérialisme pour vivre mais l’impérialisme lui, a besoin de nous pour exister.

Dans ce but ils ne font qu’incarner ce qu’ils représentent et ce qu’ils sont, ce qu’est l’anthropologie du capitalisme, des juges, procureurs, matons et fascistes : le porc qui se complait dans ses aliénations, qui ne vit qu’en réprimant, exploitant, torturant des autres et dont la seule raison et le seul moyen d’exister est défaire carrière, de faire de la lèche, d’écraser, d être le concurrent, de vivre aux dépends des autres.

Par l’exploitation, la faim, la misère, le dénuement de quelques milliards d’êtres humains dans le tiers monde et ici même.

La bourgeoisie a accumulé toute sa haine envers
le peuple, contre nous, et plus particulièrement contre
Andréas en pratiquant la conduite psychologique de la guerre.

La notion de conduite psychologique de la guerre inclue celle de « plèbe », de « rue », d’ « ennemi ».

La bourgeoisie a reconnu en nous une menace pour elle, la seule menace capable de la mettre en péril.
La détermination, la résolution à faire la révolution, à pratiquer la violence révolutionnaire, à la praxis, révolutionnaire, à l’action politico-militaire contre le système du pouvoir impérialiste.

Toutes les persécutions contre la guérilla, contre nous R.A.F., ne sont pas seulement dirigées contre nous, mais démasquent ceux qui en sont à l’origine, les dirigent, les produisent, leurs ambitions, leurs peurs, leurs peaux de salauds.

Se nommer soi-même avant-garde n’a pas de sens, être avant-garde est une fonction pour laquelle on ne peut se déclarer comme tel, ou postuler, c’est une fonction que le peuple donne à la guérilla par sa propre conscience, dans le processus ou le peuple prend conscience de lui-même et se dresse

– en se reconnaissant lui-même –

dans l’action de guérilla, en découvrant par l’action de la guérilla sa place dans l’histoire, en faisant de la nécessité, en soi, de détruire le système, une nécessité reconnue, pour soi, par l’action de la guérilla, qui a déjà fait de cette nécessité, la sienne propre.

Car ceci est la dialectique de la stratégie des luttes anti-impérialistes, le fait que dans sa défense, sa réaction, le système, par l’escalade de la contre-révolution, est amené à transformer l’état d’exception politique en état d’exception militaire, se démasquant, apparaissant à tous comme l’ennemi et amenant par les moyens mêmes de sa terreur, les masses à prendre position contre lui.

Marighella :

« Le principe de base de la stratégie révolutionnaire dans la situation de crise politique permanente est de développer aussi bien dans les villes que dans les campagnes une telle quantité d’actions révolutionnaires que l’ennemi soit obligé à transformer la situation politique du pays en une situation militaire, de cette façon l’insatisfaction s’étendra à toutes les couches du peuple, et les seuls responsables pour tous les méfaits seront les militaires. »

Et A.P. Puyan, un camarade iranien :

« … du fait de l’oppression de la violence contre- révolutionnaire renforcée contre les combattants de la résistance, toutes les couches et classes oppressées seront encore plus massivement réprimées.

De ce fait les classes dirigeantes augmentent les contradictions entre les classes opprimées et elles-mêmes, et en créant un tel climat, la conscience politique des masses fait un grand bon en avant ».

Marx :
« Le progrès révolutionnaire se fait par là création d’une contre-révolution puissante et unifiée, par la création d’un ennemi qui amènera le parti de l’insurrection à atteindre par la lutte la maturité qui fera de lui le véritable parti révolutionnaire. »

Si en été 1972, les flics ont décrétés la mobilisation générale contre nous, avec 150000 hommes, en faisant participer la population à la chasse à l’homme par la télévision, en utilisant l’intervention du chancelier fédéral, en centralisant tout le pouvoir policier entre les mains de la police fédérale (Bundeskriminalamt) à cette époque déjà, un groupe de révolutionnaires, numériquement faible, mettait toutes les forces personnelles et matérielles, à l’intérieur de l’État, en branle et, il devenait matériellement possible de voir que la stratégie de la lutte anti-impérialiste, la destruction, la défaite de la puissance armée était :

JUSTE, POSSIBLE, ÉTAIT RÉALISTE ET RÉALISABLE.

– Qu’il dépend de nous si l’oppression se perpétue et également de nous qu’elle soit détruite.

– Que l’impérialisme ait vu tactiquement un monstre mangeurs d’hommes mais vu stratégique-ment, un tigre de papier.
Aujourd’hui les porcs sont en train d’assassiner Andrras.

Nous autres prisonniers, membres de la R.A.F. et d’autres groupes anti-impérialistes commençons aujourd’hui une grève de la faim.

La poursuite-liquidation des flics contre la R.A.F. et leur conduite psychologique de la guerre contre nous s’expriment aujourd’hui par le fait que la plupart d’entre nous sont emprisonnés dans l’isolement depuis des années, cela signifie détention-liquidation.

Mais nous sommes décidés à ne pas nous arrêter, à penser à lutter, nous sommes décidés à faire tomber la pierre que l’impérialisme a levé contre nous sur ses propres pieds.
Les flics sont en train d’assassiner Andréas – comme ils l’avaient déjà essayer en lui supprimant l’eau au cours de la grève de la faim au cours de l’été 1973.

A cette époque l’opinion publique et les avocats crurent qu’après quelques jours il aurait de nouveau de l’eau – en réalité le propre médecin de la prison de Schwalstadt lui déclarait alors qu’après neuf journées passées sans rien boire et il disait « vous êtes mort dans dix heures ou vous buvez du lait ».

Le ministre de la  » justice  » du land de Hessen Hempfler venait de temps en temps se rendre compte et le corps des médecins de prison était en réunion pendant ce temps au ministère de la  » justice  » à Wiesbaden.

Il existe un décret déclarant qu’en Hesse les grèves de la faim doivent être brisées par la privation forcée de liquide, les plaintes déposées pour tentative de meurtre par le porc-médecin ont été rejetée.

Nous déclarons maintenant que si les flics réalisaient effectivement leurs intentions et leurs plans en coupant l’eau à Andreas, tous les grévistes de la faim emprisonnés de la R.A.F. réagiront immédiatement en refusant de prendre toute forme de liquide, il en sera de même si un quelconque des prisonniers grévistes est privé de liquide quel que soit le lieu et la personne qui fasse l’objet de cette tentative de meurtre.

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Ulrike Meinhof : Lettre du couloir de la mort (1972)

Sentir ta tête exploser (sentir ta boîte crânienne sur le point d’éclater en morceaux)

sentir ta moelle épinière te remonter au cerveau à force d’être
comprimée

sentir ton cerveau comme un fruit sec

se sentir sans cesse et inconsciemment et comme électriquement
téléguidée

sentir qu’on te vole tes associations d’idées
sentir ton âme pisser de ton corps, comme si tu n’arrivais plus
à fixer l’eau

sentir la cellule bouger. Tu te réveilles, tu ouvres les yeux : la cellule bouge.

L’après-midi quand il y a du soleil, ça s’arrête tout d’un coup.

Mais elle bouge toujours, tu n’arrives pas à te dépêtrer de cette sensation

Impossible de savoir si tu trembles de froid ou de fièvre

impossible de t’expliquer pourquoi tu trembles, pourquoi tu gèles.

Pour parler de façon simplement audible, il te faut faire effort, il faut presque hurler, comme pour parler très fort

Te sentir devenir muette

Impossible de te rappeler le sens des mots, sinon très vaguement

Les sifflantes – s, ss, tz, sch -, supplice intolérable

Les gardiens, les visites, la cour – réalité de celluloïd
Maux de tête

Flashes

Ne plus maîtriser la construction des phrases, la grammaire, la syntaxe.

Si tu écris – au bout de deux lignes, impossible de te rappeler le début de la première

Sentir que tu te consumes au dedans

sentir que si tu étais libérée, dire ce qu’il en est, ce serait exactement comme jeter de l’eau bouillante à la gueule des autres et les ébouillanter, les défigurer à vie 

Une agressivité folle, sans exutoire.

C’est le pire.

Etre persuadée que tu n’as pas la moindre chance de t’en tirer : et impossible de faire entendre ça.

Des visites, il ne te reste rien.

Une demi-heure après, impossible de te rappeler, sauf de façon mécanique, si ça a eu lieu aujourd’hui ou la semaine dernière

Le bain de la semaine, c’est la chance de se laisser aller, de reprendre des forces pour un bref instant – pour quelques heures

Sentir le temps et l’espace irrémédiablement imbriqués l’un dans l’autre et te sentir vaciller, piégée dans un labyrinthe de glaces déformantes

Et après : la terrible euphorie d’entendre quelque chose – qui différencie le jour de la nuit acoustique

Sentir que maintenant le temps repart, le cerveau se dilate, la moelle épinière se remet en place pour des semaines

Et te sentir comme dépiautée

Bourdonnements d’oreilles, et au réveil te sentir comme rouée de coups

Et bouger au ralenti

Te sentir comme enfermée dans une cuve plombée, et sous vide

Et après : choc, comme si une plaque de fer te tombait sur la tête

Comparaisons, concepts qui te viennent à l’esprit :

Aux prises avec un fauve psychique.

Tambourinage impitoyable, comme dans une fusée en pleine accélération, où les types sont écrasés sous la vitesse

La colonie pénitentiaire de Kafka – le type sur une planche à
clous – et le grand huit sans arrêt.

Quant à la radio : ça permet un minimum de détente, comme un coup de freins, on chute de 240 à 190.

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Fraction Armée Rouge : Pourquoi nous arrêtons (1998)

Il y a presque 28 ans, le 14 mai 1970, la RAF naissait dans une action de libération : aujourd’hui nous en terminons avec ce projet. La guérilla urbaine sous forme de la RAF fait désormais partie de l’histoire.

Nous, c’est tous ceux et toutes celles qui ont été jusqu’ici organiséEs dans la RAF.

Nous assumons ensemble ce pas. A partir de maintenant nous sommes – comme tous/toutes les autres de cette connexion – d’ex-militantEs de la RAF.

Nous assumons notre histoire. La RAF a été la tentative révolutionnaire d’une minorité – allant à l’opposé de la tendance de cette société – de contribuer au renversement des rapports capitalistes.

Nous sommes heureux/heureuses d’avoir fait partie de cette tentative.

La fin de ce projet montre que nous n’avons pas pu passer sur cette voie. Mais cela ne dit rien contre la nécessité et la légitimité de la révolte.

La RAF a été notre décision de nous placer du côté de tous ceux et toutes celles qui luttent dans le monde contre la domination et pour la libération. Pour nous, cette décision a été juste.

Des centaines d’années d’emprisonnement si on les ajoute les unes aux autres n’ont pas pu nous faire disparaître, pas plus que toutes les tentatives d’écraser la guérilla.

Nous avons voulu la confrontation avec le pouvoir.

Nous avons été sujet, lorsque nous nous sommes décidé il y a 27 années pour la RAF. Nous sommes restéEs sujets lorsque nous la laissons aujourd’hui à l’histoire.

Les résultats nous critiquent. Mais la RAF – comme l’ensemble de la gauche jusque-là – n’en est pas à l’étape d’être un passage sur une voie de libération.


Après le fascisme et la guerre la RAF a apporté quelque chose de nouveau dans la société: le moment de la rupture avec le système, et a jeté la lumière d’une inimitié décidée contre des rapports [sociaux] où les gens sont structurellement soumis et exploités, et qui ont amené une société où les gens se placent d’eux/elles-mêmes contre les autres.

La lutte dans la coupure sociale que notre inimitié marquait anticipait une libération devenant réellement sociale: la coupure entre un système – où le profit est sujet et l’être humain objet – et la recherche existentielle d’une vie sans le mensonge et la tromperie de cette société vidant de tout sens.

En avoir marre de faire le gros dos, de fonctionner, d’écraser ou d’être écrasé. Du refus à l’attaque, à la libération.

La RAF est née de l’espoir de libération

Avec comme soutien le courage propagé par les guérillas des pays du Sud jusqu’aux pays riches du Nord, la RAF est née au début des années 70, afin de prendre part à la lutte commune en solidarité avec les mouvements de libération. Des millions de personnes découvraient dans les luttes de la résistance et de la libération tout autour du globe également une chance pour elles-mêmes.

La lutte armée était dans beaucoup de parties du monde l’espoir de libération.

En R.F.A. également cela a été des dizaines de milliers de personnes qui furent solidaires avec la lutte des organisations militantes, le 2 juin, les RZ [Cellules Révolutionnaires], la RAF et plus tard la Rote Zora.

La RAF est le produit de discussions de milliers de personnes qui se sont confrontées avec la lutte armée comme voie vers la libération, à la fin des années 60 et au début des années 70.

La RAF a assumé la lutte contre un Etat qui n’avait, après la libération du fascisme nazi, jamais rompu avec son passé national-socialiste.

La lutte armée était la rébellion contre une forme sociale autoritaire, contre l’isolement et la concurrence.

Elle était la rébellion pour une autre réalité sociale et culturelle. Dans le courant ascendant des tentatives mondiales de libération, les temps étaient mûres pour une lutte décidée n’acceptant plus la légitimation pseudo-naturelle du système, et prenant au sérieux son dépassement.

1975-77

Avec l’occupation de l’ambassade allemande en 1975 à Stockholm commença une étape où la RAF mit tout en oeuvre pour libérer ses prisonnierEs des prisons.

On en vint à l’offensive de 1977, où dans son déroulement la RAF enleva Schleyer . La RAF posait la question du pouvoir. Commença alors une tentative radicale et décidée d’imposer à la gauche révolutionnaire une position d’offensive contre le pouvoir.

L’Etat voulait exactement empêcher cela. Mais le caractère explosif – l’escalade de l’affrontement – vint de l’arrière-plan de l’histoire allemande: la continuité de l’Etat suivant l’Etat nazi, que la RAF touchait avec l’offensive.

Schleyer, membre de la SS sous le régime nazi, était comme beaucoup de nazis dans tous les domaines sociaux revenu à son poste avec tous les honneurs. Des carrières qui menaient jusqu’aux administrations du gouvernement de R.F.A., la justice, dans l’appareil de police, l’armée, les médias et à la tête des Konzern [trusts].

L’obligation absolue d’approuver toutes les mesures de l’équipe de crise [formé par les représentants de l’Etat] et la poursuite de toute voix critique, jusqu’à la tentative d’effacer l’opposant politique – c’était le même type de réaction avec lequel les nazis réagissaient .

Les actions de l’offensive de 1977 ont rendu clair le fait qu’il y a dans cette société des espaces qui ne sont en aucune manière intégrables au système ou contrôlables.

Après l’élimination de la résistance par les nazis, c’est avec les actions des groupes de guérilla urbaine après 1968 le retour d’un moment non intégrable de la lutte de classe dans l’Allemagne de l’Ouest postfasciste.

L’enlèvement de Schleyer accentua essentiellement cet aspect de la lutte.

L’Etat n’a pas du tout réagit de manière paniquée, comme cela est souvent dit aujourd’hui. Il a réagit avec l’oppression de toutes les expressions qui ne soutenaient pas totalement les mesures de l’Etat dans l’état d’urgence.

L’Etat exigeait la soumission de l’ensemble des médias sur la ligne de l’équipe de crise, ce qu’ils firent d’eux-mêmes pour la plus grande partie. Tous ceux/Toutes celles qui ne se soumettaient pas étaient menacéEs de la confrontation avec le système.

Des intellectuelLEs, dont chacunE pouvait savoir qu’ils/elles ne sympathisaient pas avec la RAF, mais qui critiquaient l’état d’urgence imposé par l’Etat, n’étaient plus sûrEs d’échapper à la répression et la propagande.

Les membres de l’équipe de crise qui avaient pour certains fait l’expérience de la Wehrmacht ont réagi en 1977 avec le même modèle que les nazis – même si d’une autre proportion barbare – l’avaient fait afin de liquider ou de ne pas laisser passer les luttes anticapitalistes et antifascistes.

Sous le fascisme nazi, comme également en 1977, le but de la politique étatique était de ne pas laisser d’espace libre entre la loyalité obéissante à l’Etat dans l’état d’urgence d’un côté et la répression de l’autre.

Après qu’il soit de plus en plus clair que l’État laissait tomber Schleyer, on en vint avec l’accord de la RAF au détournement d’un avion civil, qui au sein de notre propre offensive amenait une action de guérilla que l’on ne pouvait pas comprendre autrement que comme si la RAF ne faisait plus de différences entre le bas et le haut de cette société.

Ainsi, dans la tentative juste de libérer les prisonnierEs de la torture, la dimension sociale-révolutionnaire de la lutte n’était plus identifiable.

De la rupture avec le système et le refus des rapports [sociaux] de cette société – ce qui forme les conditions pour chaque mouvement révolutionnaire – on en arrivait à la rupture avec la société.

Des années 70 aux années 80

La RAF avait tout jeté dans la balance et subi une grande défaite. Dans le processus de lutte jusqu’aux années 70, il s’est avéré que la RAF n’était qu’avec quelques autres ce qui restait de la rupture de 1968. Beaucoup de gens du mouvement de 1968 avaient arrêté et profitaient de leurs chances d’une carrière dans la système.

La RAF avait assumé la guerre de libération en république fédérale comme élément des luttes anti-impérialistes dans le monde. En 1977 on a pu voir qu’elle n’avait ni le poids politique ni le poids militaire afin de pouvoir encore décider de la situation, après la réponse de la réaction – la guerre intérieure.

Il était juste de profiter de la situation historique au début des années 70 et de lancer un nouveau chapitre inconnu dans les métropoles de l’affrontement entre impérialisme et libération. L’expérience de la défaite de 1977 montre les limites de vieux concept de la guérilla urbaine de la RAF.

Ce qui devait compter c’était un nouveau concept de libération. La conception du front des années 80 était la tentative d’en arriver à cela.

La RAF voulait en arriver à de nouvelles liaisons et une nouvelle base pour une lutte commune avec les parties radicales des mouvements de résistance apparus à la fin des années 70.

Mais le concept de front en resta essentiellement sur les bases du vieux projet des années 70.

L’action armée resta le moment central et décisif du processus révolutionnaire compris comme guerre révolutionnaire.

Le front anti-impérialiste des années 80

Au début des années 80 il y eut de nombreuses luttes qui se dirigeaient contre les projets inhumains du système, mais également comme expression de la recherche de libres formes de vie.

Une rupture sociale qui cherchait immédiatement le début d’une autre réalité sociale.

Dans les années 80 des milliers de personnes de différents mouvements allèrent dans la rue contre ce contre quoi la RAF voulait mener des attaques depuis 1979: la militarisation de la politique des Etats de l’OTAN, qui devait permettre à l’Ouest des guerres de plus – guerre contre l’Union Soviétique, et en même temps guerre d’intervention contre les mouvements de libération et les révolutions qui en étaient arrivéEs par la lutte à un pas dans la libération des dictatures occidentales, comme au Nicaragua.

La RAF partait du fait que dans cette étape elle ne resterait pas seule.

Le concept était porté par l’espoir que des parties militantes des différents mouvements s’amèneraient dans le front commun.

Mais ce concept ne contenait pas d’évaluation se préoccupant du fait que dans cette situation sociale seulement le plus petit nombre voyaient un sens de la lutte de libération au niveau de la guerre.

La lutte de libération, dont le moment central est la guerre, n’a de sens que s’il y a une chance que les forces dans la société soient prêtes à la reprendre; s’il y a une chance qu’elle s’élargisse – et ce au moins sur la partie la plus radicale des mouvements.

Mais mêmes ceux/celles qui ont été solidaires – et il y en a eu beaucoup – n’ont pas repris la lutte avec cette conception. La guerre de guérilla a besoin de la perspective de l’élargissement à un nouveau niveau de lutte. Nous n’avons jamais pu en arriver à ce développement existentiel pour la lutte de la guérilla.

La conception de la RAF, qui définissait l’action armée comme noeud central de la lutte, sous-estimait les processus politiques et culturels en dehors de la lutte politico-militaire.

Le dépassement de cette direction stratégique, qui dans sa structure fondamentale n’allait pas au-delà du concept des années 70, aurait été la présupposition pour un nouveau projet révolutionnaire.

Le front ne pouvait pas être le nouveau projet de libération qui dépasse les séparations entre les mouvements et la guérilla.

La RAF partait dans les années 80 du fait que l’élan social-révolutionnaire était contenu dans l’attaque des structures centrales du pouvoir de l’impérialisme.

Avec cette conception la politique devenait toujours plus abstraite. Cela amenait la séparation de ce qui va ensemble: anti-impérialisme et révolution sociale.

L’élan social-révolutionnaire disparaissait de la théorie et de la pratique de la RAF.

L’orientation du front anti-impérialiste limitée à la ligne anti-impérialiste en était la conséquence. La RAF n’a pas été identifiable en ce qui concerne les questions sociales. Une erreur de fond.

La subsumption de tout contenu social et politique dans l’attaque anti-impérialiste contre le  » système global  » produit de fausses séparations au lieu d’un processus d’unité; et cela amenait à une non-identification dans les questions concrètes et les contenus de la lutte.

L’effet dans la société resta limité, parce que la conception de passer lorsque la conscience sociale est formée et ainsi que le consensus entre Etat et société puisse être rompue – disparaissait de plus en plus.

Au lieu de cela la RAF essayait de disloquer la structure de domination de l’Etat par des attaques pointues. Cette priorité se repoussait au profit du moment militaire. Cette prise de poids dans le processus de lutte fut gardé pendant toutes les années 80 et a marqué notre lutte.

Nous, qui nous sommes pour la majeure partie organiséEs tardivement dans la RAF…

.. avons eu comme espoir d’amener de manière nouvelle notre lutte dans les conditions modifiées après les bouleversements mondiaux.

Nous cherchions des modifications pour la lutte de libération, une nouvelle voie, où nous pourrions nous relier avec d’autres. Et nous pensions reconnaître en eux ceux/celles qui avaient pris cette lutte avant nous, étaient mortEs ou en prison.

L’illégalité avait exercé sur nous une grande force d’attraction.

Nous voulions briser le carcan de notre groupe, et être libre de tout ce qui nous garde dans le système.
La lutte armée n’était plus pour nous la seule possibilité et nécessité du processus de libération.

Malgré cela nous voulions, justement vu la crise des gauches partout dans le monde, continuer à développer la guérilla urbaine comme possibilité et l’illégalité comme terrain du processus de libération.

Mais nous avons vu à l’époque que cela ne suffirait pas. Même la guérilla devrait se modifier.

Notre espoir était une nouvelle liaison de la guérilla avec d’autres espaces de la résistance dans la société. Pour cela nous cherchions un nouveau projet où seraient ensemble les luttes allant des quartiers jusqu’à la guérilla.

Il était important pour nous, après l’écroulement de la R.D.A., de mettre notre lutte en rapport avec la nouvelle situation sociale.

Nous voulions mettre nos efforts en relation avec tous ceux et toutes celles dont les rêves s’étaient évaporés avec la fin de la R.D.A. et sa reprise par la R.F.A..

Cela parce qu’ils/elles devaient reconnaître que le socialisme réel n’avait pas réellement amené la libération.

Ou d’autres, qui en R.D.A. étaient déjà parfois en opposition au socialisme réel, et rêvaient de pouvoir en arriver à quelque chose au-delà du socialisme réel et du capitalisme.

La plupart de ceux/celles qui avaient vécu en R.D.A. et exigé en 1989 le raccordement à la R.F.A. ne prévoyaient pas encore quelle nouvelle situation sociale dépressive, qu’ils/elles avaient demandé, et l’enlèvement massif de droits sociaux.

Nous voulions, dans cette situation historique inconnue à tous/toutes, mettre en relation ceux/celles qui luttèrent dans la confrontation avec l’Etat-R.F.A. et ceux/celles qui dans la R.D.A. qui n’existait déjà plus étaient mécontentEs du développement raciste et globalement réactionnaire.

Nous ne voulions pas laisser le terrain ni à la résignation ni à la droite.

Plus tard nous avons vu que la dimension du bouleversement nécessitait un nouveau projet de libération internationaliste, que la réalité entre Est et Ouest avait disparu.

La RAF avec ses racines seulement dans l’histoire de la résistance de l’ancienne R.F.A. ne pouvait pas être adapté.
La tentative de relier la RAF encore dans les années 90 était quelque chose d’irréaliste.

Nous voulions une transformation d’une conception issue du mouvement de 1968 en un nouveau concept social-révolutionnaire et internationaliste des années 90.

C’était une période où nous cherchions le nouveau, mais en étant prisonnierEs des dogmes des années passées – ne dépassant pas de manière suffisamment radical le vieux.

Et ainsi nous faisions l’erreur qu’ont fait chacunE d’entre nous a fait après 1977: nous avons surestimé le maintien de la continuité de notre conception pour la lutte.

Mais fondamentalement il y a le danger de discréditer la lutte armée si elle est maintenue sans qu’il soit expliqué de quelle manière elle fait progresser de manière sensible le processus révolutionnaire et amène le renforcement de la lutte pour la libération.

Agir de manière responsable avec cela est important, sinon la lutte armée est discréditée pour longtemps – y compris pour une situation où on a à nouveau besoin d’elle.

La crise où la gauche des années 80 en arriva à ses limites et se retrouva déjà en décomposition a fait de notre tentative de relier la RAF à un nouveau projet quelque chose d’irréaliste.

Nous arrivions trop tard – y compris pour transformer la RAF dans un processus de réflexion.

La critique et l’autocritique n’ont pas pour but de finir quelque chose, mais de continuer à la développer. La fin de la RAF est en fin de compte pas du tout le résultat de notre processus de critique et d’autocritique, mais elle est nécessaire, parce que la conception de la RAF ne contient pas ce qui permettrait la formation du neuf.

Après notre défaite de 1993 nous savions que nous ne pouvions pas simplement continuer de la manière dont nous avions commencé notre coupure dans notre lutte en 1992 [date du cessez-le-feu de la RAF].

Nous étions certainEs que nous avions défini nos cibles de manière juste, mais fait des erreurs tactiques graves. Nous voulions une fois encore tout repenser, ensemble avec ceux/celles qui étaient encore dans les taules, et commencer ensemble une nouvelle étape.

Mais à la fin se montra dans la scission – très douloureuse pour nous – d’une partie des prisonnierEs d’avec nous, où nous avons été considéré comme des ennemis, que les conditions de formation de la RAF – la solidarité et la lutte pour le collectif – avaient été perdues.

Notre processus de libération…

… était important pour nous et a pourtant toujours stagné. Nous voulions le collectif exactement comme le dépassement commun de chaque aliénation.

Mais la contradiction entre guerre et libération a souvent été refoulé et évité chez nous.

La guerre révolutionnaire produit également des aliénations et des structures autoritaires, ce qui est en contradiction avec la libération.

Agir avec cela de telle manière que cela ne se renforce pas comme structure n’est possible que si on a conscience de cela. Sinon des endurcissements et des structures autoritaires se rendent indépendantes – dans la politique comme dans les rapports.

Cela se montre entre autres dans les structures hiérarchiques souvent changeantes du front des années 80 et les traits autoritaires de l’année 1993.

Et cela se montre dans le recul vers l’embourgeoisement de la perception et de la pensée, qui a amené dans l’histoire de la RAF que beaucoup de gens qui se sont battus ici ne peuvent plus voir la logique de la coupure globale.

Cela a été une erreur stratégique de ne pas construire à côté de l’organisation illégale, armée, une organisation politico-sociale.

Dans aucune phase de notre histoire il n’y a eu de réalisation d’organisation politique partant de la lutte politico-militaire.

Le concept de RAF ne connaissait en dernier lieu que la lutte armée – avec l’attaque politico-militaire dans le centre.
Dans les communiqués fondamentaux de la RAF jusqu’au milieu des années 70 cette question importante n’était pas encore résolue, ce qui pouvait difficilement être autrement.

Il n’y avait dans la métropole quasiment pas et en R.F.A. pas du tout d’expérience avec la guérilla urbaine.

Il était nécessaire de d’abord trouver beaucoup de choses et de les laisser se vérifier en pratique comme vraies ou fausses.
Malgré cela il y avait une direction pour la question décisive de savoir si le projet de libération pouvait être satisfait par une organisation illégale pour la lutte armée – ou si la construction de la guérilla allait main dans la main avec la construction de structures politiques qui grandiraient dans le processus à la base.

Nos camarades prisonnierEs écrivaient à ce sujet en janvier 1976 que la lutte armée à partir de l’illégalité était la seule possibilité d’activité pratique-critique dans l’impérialisme.

Le concept de Mai 1982 , malgré toutes les contradictions et malgré que cela ait été une tentative d’en arriver à une nouvelle liaison politique avec d’autres, s’est tenu à cette conception erronée.

Car ce concept ne fut pas cassé avec la centralité de la lutte armée dans la métropole. Les activités politiques qui venaient du processus de front s’étendaient surtout sur la compréhension de l’attaque à l’intérieur des structures des gauches radicales.

L’absence d’une organisation politique pendant plus de vingt années a amené à chaque moment un processus politique faible comme résultat.

La surestimation de l’effet des actions politico-militaires dans la métropole dans la dernière décennie a été la présupposition pour ce concept.

La RAF a réalisé sa stratégie de la lutte armée différemment dans les différentes phases, et n’est arrivé à aucun moment au stade où l’attaque militante en arrive là où elle appartient: l’option tactique d’une stratégie globale de libération.

Cette faiblesse a également contribué à ce que notre organisation ne soit à la fin d’une étape de plus de deux décennies plus en mesure d’être transformée. Les présuppositions pour élever le point central de la lutte au niveau politique – comme nous le voulions en 1992 – n’existaient pas.

Mais cela n’était en dernier ressort que la conséquence d’une erreur stratégique fondamentale.
La non-formation d’une organisation politico-sociale a été une erreur décisive de la RAF.

Ce n’est pas la seule erreur, mais un fondement important expliquant pourquoi la RAF n’a pas pu construire un fort projet de libération et pourquoi il a manqué en dernier ressort la présupposition décisive pour prendre une influence plus grande sur le développement social par la construction d’un contre-mouvement luttant et cherchant la libération.

L’erreur d’un concept comme celui que la RAF a accompagné durant toute son époque montre que le concept de RAF ne peut plus avoir de validité dans les processus de libération du futur.

La RAF a toujours été en contradiction avec les mentalités et la conscience d’une grande partie de cette société.

C’est un moment nécessaire du processus de libération, parce que non seulement les rapports [sociaux] sont réactionnaires, mais les rapports produisent le réactionnaire en les gens, qui opprime toujours à nouveau leur capacité de libération. Il est sans aucun doute existentiel de s’opposer et de lutter contre le racisme et toutes les formes d’oppression.

Mais les projets de libération du futur devront aussi être mesuré par leur capacité à trouver une clef pour la conscience enfermé devenu réactionnaire et à réveiller le besoin d’émancipation et de libération.

La réalité du monde montre aujourd’hui qu’il y aurait mieux valu que gagne la rupture mondiale dont vient aussi la RAF.
La rupture mondiale dont vient la RAF n’a pas gagné, ce qui signifie que le développement destructeur et injuste n’a jusque-là pas pu être renversé.

Plus dur que l’erreur que nous avons faite compte pour nous le fait que nous ne voyons pas encore de réponses suffisantes pour ce développement.

La RAF vient de la rupture de la dernière décennie, qui n’a pas pu prévoir exactement le développement du système, mais a senti la menace qui repose en lui.

Nous savions que ce système laisserait à toujours moins de gens dans le monde la possibilité de mener une vie digne.

Et nous savions que ce système veut le contrôle total des gens, de telle manière que ceux-ci se soumettent eux-mêmes aux valeurs du système, et en fassent les leurs. De cette connaissance vint notre radicalité. Pour nous il n’y avait avec ce système rien à perdre.

Notre lutte – la violence avec laquelle nous nous sommes opposéEs aux rapports – a une face dure et lourde. La guerre de libération a également son ombre.

Attaquer les gens dans leur fonction pour le système est pour tous/toutes les révolutionnaires dans le monde une contradiction avec leur pensée et leurs sentiments – à leur conception de la libération.

Même s’il y a des phases dans le processus de libération où cela est vu comme quelque chose de nécessaire, parce qu’il y en a qui veulent l’injustice et l’oppression et défendent le pouvoir qu’eux ou d’autres ont.

Les révolutionnaires tendent vers un monde où personne ne décide qui a droit à la vie et qui non. Malgré cela, les réactions à notre violence a aussi des caractères irrationnels. Parce que la terreur effective repose dans l’état normal du système économique.

La RAF n’a pas encore été la réponse pour la libération – peut-être un aspect d’elle.

Même si aujourd’hui beaucoup de questions restent ouvertes, nous sommes certainEs que le noyau des rapports libres ne pourra sortir de l’idée de libération du futur que si elle porte en elle la pluralité réelle où les rapports [sociaux] doivent être renversés.

 » La ligne juste  » qui met de côté les aspects de la vie, parce qu’ils ne semblent pas efficients, est autant inutile que la recherche du sujet révolutionnaire.

Le projet de libération du futur connaît beaucoup de sujets et une pluralité d’aspects et de contenus, ce qui ne signifie pas qu’il y ait n’importe qui et n’importe quoi.

Nous avons besoin d’une nouvelle conception où les individus peut-être les plus divers et les groupes sociaux puissent être sujets, où ils sont amenés ensemble.

Dans cette mesure le projet de libération du futur ne peut pas être trouvé ni dans les vieux concepts de la gauche de R.F.A. depuis 1968, ni chez la RAF, ni chez d’autres encore.

Construire la joie, un projet de libération global, antiautoritaire et pourtant relié et organisé, ce n’est pas encore fait et surtout trop peu essayé.

Nous voyons qu’il y a également dans cette partie du monde partout ceux et celles qui tentent de trouver des voies hors du cul-de-sac.

Nous apportent l’espoir deux/celles qui, partout, jusqu’au coin le plus perdu de ce pays – où l’hégémonie culturelle des droites fascistes n’est aujourd’hui pas une rareté – ont le courage de se rassembler contre le racisme et les néonazis, afin de défendre soi-même et les autres, de lutter.

Il est nécessaire de voir que nous nous trouvons dans un cul-de-sac, afin de trouver des voies. Il peut être ici tout à fait juste de laisser de côté ce que l’on pouvait continuer théoriquement.

Notre décision de terminer quelque chose est l’expression d’une recherche de nouvelles réponses. Nous savons que cette recherche nous relit à beaucoup de gens dans le monde.

Il y aura encore beaucoup de discussions, jusqu’à ce que toutes les expériences donnent ensemble une image réaliste. Nous voulons être un élément de la libération commune. Nous voulons que quelque chose soit reconnaissable de nos propres processus et apprendre des autres.

Cela repousse aussi les vieilles conceptions de l’avant-garde qui mènent les luttes. Même si  » l’avant-garde  » n’a depuis plusieurs années rien à voir avec notre compréhension de la lutte, la vieille conception de RAF ne permettait pas son dépassement concret. C’est également pour cela que nous pouvons abandonner ce concept.

Les guérillas des métropoles ont ramené la guerre que les Etats impérialistes mènent en-dehors du centre au coeur de la bête

Malgré tout ce que nous aurions pu faire mieux, il a été fondamentalement juste de s’opposer aux rapports [sociaux] en R.F.A. et de tenter de marquer la continuité de l’histoire allemande avec la résistance.

Nous voulions également donner une chance à la lutte révolutionnaire dans la métropole.

La RAF a assumé et tenté de développer pendant plus de deux décennies la lutte sur un terrain social marqué historiquement par une faible résistance et l’absence d’un mouvement contre le fascisme, et ainsi d’autant plus par une population loyale au fascisme et à la barbarie.

La libération du fascisme devait, à la différence d’autres pays, venir de l’extérieur.

Une rupture autodéfinie « par en bas » avec le fascisme, il n’y en a pas eu ici. Ils/Elles ont été bien peu dans ce pays à s’opposer au fascisme: trop peu à avoir montré le chemin de l’humanité.

Ceux/Celles qui ont lutté dans la résistance juive, communiste – ou même n’importe quelle résistance antifasciste – ont été importantEs pour nous.

Et ils/elles le seront toujours. Ils/Elles ont été le peu de lumière dans l’histoire de ce pays, depuis que le fascisme a commencé en 1933 à tuer tout le social dans cette société.

En opposition à eux/elles, la tendance dans la société a toujours été d’accepter ce que disent les puissants; l’autorité définit ce qui est légitime.

Dans la destruction sociale de cette société, qui est une présupposition pour le génocide des nazis, l’indifférence pour les autres est un moment essentiel.

La RAF a, après le fascisme nazi, rompu avec ces traditions allemandes, et lui ont enlevé toute approbation. Elle vient de la rupture avec elles.

Elle n’a pas seulement refusé les continuités nationales et sociales, mais a posé à la place de cette négation une lutte internationaliste, dont la pratique refusait et attaquait autant l’Etat allemand et les rapports de domination que les structures militaires de ses partenaires de l’OTAN.

Partout dans le monde, cette union, dont hiérarchiquement les USA sont la force motrice et le guide incontesté, tente d’écraser avec les militaires et la guerre les rébellions sociales et les mouvements de libération.

Les guérillas des métropoles ont ramené la guerre que les Etats impérialistes mènent en-dehors du centre au coeur de la bête.

Nous avons répondu aux rapports violents avec la violence de la révolte.

Il ne nous est pas possible de nous retourner sur une histoire lisse et sans erreurs.

Mais nous avons essayé quelque chose et dépassé beaucoup de frontières posées en loi par les dominants et intériorisées par la société bourgeoise.

La RAF n’a pas pu montrer de chemin vers la libération. Mais elle a contribué pendant plus de deux décennies qu’il y ait aujourd’hui des pensées de libération. Poser la question du système, a été et est légitime, tant qu’il y a dans le monde la domination et l’oppression à la place de la liberté, l’émancipation et la dignité.

De la lutte de la RAF, neuf ancienNEs militantEs sont toujours en prison.

Même si la lutte pour la libération n’est pas près de se terminer, cette confrontation est devenue historique. Nous soutenons tous les efforts amenant à ce que les prisonnierEs issuEs de cette confrontation sortent de taule.

Nous voulons dans ce moment de notre histoire saluer tout le monde et remercier ceux/celles de qui nous avons reçu de la solidarité sur la voie de ces 28 années, qui nous ont soutenu de diverses manières, et qui ont sur leurs bases lutté avec nous.

La RAF a voulu contribuer de manière décidée à la lutte pour la libération.

Cette intervention révolutionnaire dans ce pays et dans cette histoire n’aurait jamais pu avoir lieu s’il n’y avait pas eu beaucoup de gens, qui n’étaient pas organisés dans la RAF, pour apporter un peu d’eux/elles-mêmes dans cette lutte.

Il y a derrière nous une lutte commune.

Nous souhaitons que nous nous retrouverons tous/toutes avec d’autres sur la piste inconnue et sinueuse de la libération.

Nous pensons à tous ceux / toutes celles qui sont mortEs dans le monde dans le combat contre la domination et pour la libération.

Les objectifs pour lesquels ils/elles se sont investiEs sont les objectifs d’aujourd’hui et de demain – jusqu’à ce que tous les rapports où l’être humain est un être rabougri, enchaîné, oublié, méprisé, soient renversés. Leur mort est douloureuse, mais jamais pour rien.

Ils/Elles vivent dans les luttes et libération du futur.

Nous n’oublierons jamais les camarades du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) qui ont donné leur vie en automne 1977, par solidarité internationale, dans la tentative de libérer les prisonnierEs politiques.

Nous voulons aujourd’hui particulièrement rappeler le souvenir de tous ceux et de toutes celles qui se sont décidéEs ici de tout donner dans la lutte armée et sont mortEs.

Nous nous rappelons et donnons toute notre attention à ceux/celles dont nous ne connaissons pas le nom, parce que nous ne les connaissons pas, et

Petra Schelm, Georg von Rauch, Thomas Weissbecker, Holger Meins, Katharina Hammerschmidt, Ulrich Wessel, Siegfried Hausner, Werner Sauber, Brigitte Kuhlmann, Wilfried Böse, Ulrike Meinhof, Jan-Carl Raspe, Gudrun Ennslin, Andreas Baader, Ingrid Schubert, Willi-Peter Stoll, Michael Knoll, Elisabeth van Dyck, Juliane Plambeck, Wolfgang Beer, Sigurd Debus, Johannes Thimme, Jürgen Peemöller, Ina Siepmann, Gerd Albertus, Wolfgang grams.

La révolution dit: j’étais, je suis, je serais

Fraction Armée Rouge

Mars 1998
[Rendu public le 21 avril 1998]

=>Retour au dossier sur la révolte allemande

Fraction Armée Rouge : Le système a besoin de l’Etat policier (1996)

[29.11.1996]

Il est désormais largement connu que Christophe Seidler n’a jamais combattu au sein de la RAF. Et que Siegfried Nonne, ancienne « taupe » des services secrets, continue d’être utilisé comme témoin par les services de sécurité de l’État.

Tout le monde sait également que tout les dires de Nonne ne sont qu’une pure invention des services secrets allemands.

Lui-même avait confirmé il y a quelques années dans une émission télévisée que les services secrets l’avaient mis sous pression afin qu’il affirme que c’est bien lui qui est à la source de ces inventions.

Le frère de Siegfried Nonne, Hugo Fôller, a habité dans le même appartement de Bad Homburg que Christophe Seidler et d’autres. Il avait à l’époque raconté aux services secrets qu’à part lui et Nonne personne d’autre n’y habitait – et ainsi pas de soi-disant membres de la RAF.

Curieusement, le frère mourut de façon totalement inopinée après avoir fait ses déclarations aux services secrets.

Malgré ses déclarations il ne fut quasiment plus cité.

Il y a bien évidemment le soupçon que les responsables des services secrets ont quelque chose à voir avec la mort du frère de Nonne.

De fait, les programmes concernant ceux/celles quittant la guérilla et/ou étant des témoins principaux ne font qu’un. Les illégaux et les prisonnierEs doivent par là être amené à se transformer en outil des services secrets, à trahir leurs camarades ainsi que leur propre parcours.

En ce sens le programme concernant ceux/celles quittant l’illégalité vise « la dénonciation de principe de la politique militante de gauche ». Les anciens de la RAF qui ont vécu dans les années 80 en exil en R.D.A. ont pour leur plus grande partie donné un triste exemple de ce qu’était ce programme.

Des anciens gens de gauche « fatiguéEs » ont suivi les services secrets à la virgule près et tout simplement raconté ce qu’on leur a dit de raconter.

Cela a amené de nouvelles condamnations pour Sieglinde Hofman, Christian Klar, Rolf-Clemens Wagner et Heidi Schulz.

Pour Christophe Seidler les choses se passent naturellement différemment que pour les anciens militantEs de la RAF qui ont par la suite vécu en R.D.A. Nous ne savons naturellement pas ce qu’il a raconté, mais de toute façon il n’a jamais quitté la RAF, parce qu’il n’en a jamais fait partie.

Le « programme » auquel il s’est raccroché est de toute façon très différent – au niveau concret en tout cas.

Nous pouvons voir qu’il s’était retrouvé dans une situation difficile: il pouvait soit s’embarquer dans la procédure lancée par l’Etat, soit rester là où il était, alors qu’il n’avait rien à voir avec ce pour quoi il était recherché; d’autant plus qu’il n’avait visiblement alors que peu de référence avec la lutte révolutionnaire.

Mais cela n’est pas pour autant simplement « correct »; il a en effet donné des informations quant à son exil et par là envoyé les services secrets allemands là où il avait été accueilli de manière solidaire et où il avait trouvé refuge pendant de nombreuses années.

Il n’y a à notre avis pas de solution à cette situation problématique pour le moment si l’on part du point de vue des gauches radicales. Nous n’avons pas de solutions à ces questions se formant dans ce domaine.

Il n’y a dans les rapports actuels qu’une seule voie réellement juste: les gauches doivent regagner les camarades illégaux et vivant souvent en exil, qui sont eux/elles-mêmes issuEs des gauches dans les 25 dernières années d’histoire de la lutte – dans le cas où ceux/celles-ci le veulent.

Vu la période de rupture, valable également pour l’histoire des gauches, ce serait aujourd’hui le bon moment.

Mais le rapport de force actuel ne le permet pas. Lorsque nous disons que n’avons pas de solutions à la question de savoir comment traiter cela, cela signifie quand même: les déclarations quant aux structures illégales et les planques en exil sont et restent à refuser catégoriquement. Les résultats qu’on obtient lorsqu’on suit le programme des services secrets ont été ainsi vu correctement, dans la mesure où une camarade3 qui elle-même auparavant combattu au sein de la RAF a fait des déclarations quant à Christophe Seidler et d’autres camarades (journal la TAZ du 4.11.96).

Concrètement cela est vrai qu’il y a eu différents « cas » dans les gauches où, pour les raisons les plus diverses, il y a eu nécessité de passage dans l’illégalité (et pas obligatoirement à cause de l’accusation d’être organisé dans la RAF. Ce n’est pas pour nous un critère décidant si nous aidons quelqu’un ou pas). CertainEs ne peuvent pas s’imaginer être organisé illégalement en R.F.A. Nous les avons toujours aidé, lorsqu’ils l’ont souhaité et que nous le pouvions. De toute façon il n’y a rien dont on pourrait discuter avec les organes de sécurité de l’Etat.

Les déclarations d’Eva Haule aux flics, faites en relation avec le programme d’abandon, sont un sale coup. D’un côté elles ne déchargent même pas Christophe Seidler, mais en plus elles n’ont rien à voir avec son retour.

Il manque une certaine distance avec de tels « programmes ». Ce qui ne signifie pas qu’il ne soit pas possible de reconquérir ceux-ci.

Nous ne voulons pas individualiser les problèmes, ni taper sur personne. Ce n’est pas qu’un problème d’écroulement de l’ensemble de notre ancienne connexion politique, mais celui des gauches.

Ce n’est certainement pas un hasard que cela soit précisément dans les dernières années que des principes estimables quant aux attitudes vis-à-vis des déclarations et des discours inutiles aient été balancé par dessus-bord4. Pour beaucoup ce n’est pas que la fin d’une époque, ils/elles ne se reconnaissent plus personnellement dans la lutte radicale contre le système et/ou dans les structures illégales de la gauche.

Personne ne doit pourtant oublier qu’une décision personnelle ne doit pas transformer les autres en objet. La décision de quelques unEs n’amène ni la chute totale du mouvement révolutionnaire, ni le fait que dans le futur des structures illégales de lutte ne soient plus à utiliser. Cela est valable pour toutes les périodes – période d’écroulement ou pas.

Aucune déclaration sur les structures illégales (ou légales) existantes!

Aucune déclaration sur les structures clandestines et les lieux d’exil!

Aucune information sur l’illégalité et sur les moyens d’organiser celle-ci! Revenons-en à l’Etat: toute cette histoire amène plusieurs choses à la lumière.

Des poursuites et d’éventuelles condamnations des personnes illégales ou légales sans que l’Etat n’ait quoi que ce soit dans la main sont choses courantes – comme contre Christophe Seidler. Ils ont dit tout savoir sur lui – sauf là où il se trouve.

La réalité n’avait rien à voir avec les dires des organes de sécurité de l’Etat.

Ils construisent une réalité artificielle afin d’ouvertement tromper l’opinion publique. Ils ne savent pas grand chose sur nous. Ils ne nous ont jamais vraiment compris de A à Z, ni vu à quoi ressemblent nos structures, ni qui est organisé dans la RAF.

Lorsque les services secrets disent le contraire, on peut tranquillement être sûr qu’ils racontent n’importe quoi. Il y a au moins cela de largement montré avec cette histoire.

Les affiches de recherche de la police criminelle ne sont pas des «listes de membres» de la RAF.

Même le fait que la taupe des services secrets Klaus Steinmetz ait pu rencontrer quelques uns d’entre nous ne leur a pas amené la possibilité de nous détruire. Nous voulons également dire ici quant au véritable conte des services secrets quant à l’action du Commando Katharina Hammerschmidt à Weiterstadt.

Il affirment que Steinmetz y a participé.

Evidemment ils savent autant que nous que c’est une pure invention des organes étatiques de la R.F.A., et leur mandat d’arrêt contre un de leurs propres agents est ridicule.

Et il n’y a naturellement pas en R.F.A. de fonctionnaires voulant réellement le criminaliser.

Nous pensons qu’il y a deux raisons à ce mensonge: 1) l’action a été trouvé bien par beaucoup plus de gens que d’habitude.

Cette action militante a été accueilli avec de la sympathie en-dehors des gauches. Elle a été considéré par beaucoup comme sensée, ce qui aujourd’hui ne va plus de soi [pour beaucoup de choses]. C’est pour cela que les services secrets veulent précisément dénoncer cette action. Qui ne trouverait pas cette action -motivée par le refus es rapports dominants de violence et refus conscient de l’ordre dominant dégueulasse si il s’agissait en réalité d’une opération des services secrets?

2)lls inventent la participation de leur taupe afin de pouvoir construire des criminalisations sans limites. Tout ceux /celles qui ont été proche de Steinmetz doivent être mis mal à l’aise.

Ils affirment que des personnes légales auraient transporté les explosifs pour nous dans le coffre d’une moto. Cela est faux comme impossible.

Le fait que notre commando a utilisé bien une tonne d’explosifs à Weiterstadt – ce qui est en fait bien inintéressant – montre l’absurdité d’une telle histoire.

L’Etat sait naturellement que la quantité donnée, vraiment faible, ne représente rien d’autre que n’importe quoi. Et de toute façon, pour le transport nous aurions trouvé mieux que l’utilisation de motards de la « scène ».

L’Etat ne considère pas comme un problème d’être forcé à des mensonges toujours plus évidents. TOUT LE MONDE sait que notre camarade Wolfgang Grams – alors qu’il venait d’être arrêté – a été exécuté par les troupes spéciales du GSG 9.

Mais il n’y a pas pour autant en-dehors des gauches radicales pas d’« opinion publique médiatique critique » dont on pourrait dire qu’elle serait un peu intéressée à la vérité.

Ils préfèrent bien plutôt jouer les guignols de la classe dominante en suivant de la version étatique de l’affaire. Nous considérons l’étonnement quant au fait que les gauches continuent d’être attaqué malgré leur faiblesse comme incompréhensible.

C’est avant tout dans la situation historique où la gauche se transforme et d’où une nouvelle force opposée au système peut se former que l’Etat tient à faire peu par la répression.

Personne n’est plus censée oser briser de manière conséquente les règles du système désormais connues.

Personne n’est plus censée prendre le droit de répondre par la contre-violence révolutionnaire aux rapports de violence.

Et encore moins dans une forme organisée. Les dominants veulent que les gauches suivent cette voie.

Et c’est pour cela que chaque action de la RAF est condamnée, même si les preuves sont des produits fantaisistes inventés par l’État. C’est pour cela que les camarades doivent rester éternellement en prison.

Chaque mensonge est bon pour les services de défense de l’État. La militarisation à l’intérieur est la réponse politique aux rapports sociaux et au développement qui est prévisible.

La multiplication de l’appareil policier et la légalisation des mesures de la police et des services secrets contre une partie toujours plus grande de la société, l’Etat du contrôle total, sont les outils d’accompagnement de la coupe à blanc dont le système capitaliste a besoin maintenant et pour le futur.

Le système et les rapports sociaux structurels n’ont jamais été autant violent depuis le fascisme nazi.

L’armement matériel et personnel de la police et des garde-frontières, de la justice et la construction de toujours plus de prisons, la formation de toujours plus de services de sécurité, de gardes nationales, de l’ensemble de l’appareil d’expulsion, toute la terreur contre les réfugiéEs et les non- blancHEs, comme contre beaucoup qui n’ont pas le passeport allemand, en est l’expression. Aujourd’hui les contrôles sur de grandes surfaces, les razzias et les écoutes, etc., sont justifiéEs par les expulsions des réfugiés des métropoles, par la propagande raciste.

Exactement comme la population kurde est confrontée à une interdiction de rassemblement avec l’interdiction du PKK.

Elle est combattue avec une dureté absolue.

Aujourd’hui en R.F.A. il y a plus de prisonnierEs politiques issuEs de la lutte de libération kurde que de n’importe quelle histoire de la résistance en R.F.A. Expulsions vers la torture et la mort sont possibles à tout moment.

Celui qui, sans exagération, peut être désigné comme un des plus grands assassins bureaucratiques de notre époque, Kanther (ministre fédéral de l’intérieur) se croit en guerre contre la « criminalité organisée » – pouvant quotidiennement changer de visage; tout peut l’être.

Mais le racisme de types comme Kanther fait des RoumainEs, VietnamienNEs, Russes, ChinoisEs, etc., de préférence, les criminelLEs organiséEs desquelLEs les AllemandEs doivent être préservéEs.

Des vociférations sur la nécessité de lutter contre la mafia, ce qu’il faut retenir devient particulièrement clair au regard de la collaboration intense et chaleureuse de l’Etat allemand avec la mafia de la drogue, des services secrets et de l’appareil militaire organiséEs en Turquie par la classe dominante autour de la ministre des affaires étrangères Tansu Ciller.

La collaboration dans la guerre sale contre le mouvement de libération kurde et les secteurs progressistes et de gauche dans la population en Turquie fonctionne à tous les niveaux. Les ventes d’armes de l’industrie allemande baignent dans l’huile. La réflexion voulant que les organes de sécurité de l’Etat aurait besoin de la RAF ou de groupes équivalents afin de justifier son existence ne prend pas assez en considération le développement raciste. De plus cela renverse toute notre histoire globale de lutte, ainsi que celle des autres groupes combattant par les armes des gauches de R.F.A.

Est ici nié que cela a toujours été une décision très consciente de chacunE d’entre nous de se rattacher à une organisation armée combattante et de continuer à développer sa politique.

Il n’y a pas eu de nécessité de rétrécir la politique à un réflexe aux escalades de l’impérialisme. Si cela s’est passé, alors il s’agit d’erreurs dont il faut assumer la responsabilité.

La rupture subjective a été ici un moment décisif de notre lutte. La décision a toujours été liée avec les espoirs et la conception d’en arriver ensemble dans le monde à une lutte pour la libération, une vie sans domination.

Transformer aujourd’hui notre lutte en objet de l’État signifie se voler à soi-même sa propre histoire. Et cela n’amène aucun savoir pour le futur.

Le système n’a pas besoin de la RAF, mais de l’État policier – comme manière d’appréhender les contradictions que le système produit lui-même.

Il s’agit de leur vision sociale. Et peu importe que des groupes comme la RAF existe ou pas.

Le débat quant à l’histoire des gauches n’a pour nous un sens que si cela contribue à la redéfinition de la politique révolutionnaire et à la reformation d’une gauche radicale. Ce n’est qu’à partir de là d’amener dans le débat social des visions dépassant le système.

Il n’y aura à ce sujet aucun « signal de la politique » de la part de l’État. Celui-ci fait tout en faveur du développement du capital vers l’extérieur avec la politique impérialiste de grande puissance, et à l’intérieur en faveur d’une nouvelle société.

C’est la conséquence de la crise du système capitaliste et la tentative d’en ressortir renforcé en tant que puissance économique et politique. C’est pour cela qu’il y a dans la métropole le roll-back des droit sociaux qui ont pu être imposé à l’intérieur du capitalisme. La pauvreté et l’exclusion vont devenir d’une manière encore plus forte élément de la réalité sociale de la métropole. Le racisme étatique et social fait partie des éléments nouveaux majeurs de la vie en Allemagne.

Il ne peut pas y avoir de points de contact entre ceux qui portent la responsabilité de cela, et les débats dont nous avons besoin afin de rayer tout cela de la carte dans le processus de la révolution sociale.

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Fraction Armée Rouge : Weiterstadt (1993)

Rien n’a changé au fait que nous ayons besoin et que nous voulons la coupure que nous avons fait dans notre histoire.

Parce que nous nous situons dans un processus ou peut être développé un contre-pouvoir social d’en-bas, et de cela une nouvelle conception pour un processus de modifications révolutionnaires.

Cela nécessite une discussion à laquelle participent des gens différents et qui donnent de nouvelles bases et des critères communs à ce processus.

Cela tourne autour de la construction d’un contre-pouvoir social qui pourrait rentier comme force pertinente dans le nouveau combat international pour le renversement des rapports capitalistes destructeurs.

Il faudra donc saisir l’ensemble de la réalité changée aussi bien sur le plan international que sur le plan intérieur de la société, et également dans ce processus « virer toute la bonne vieille ferraille des conceptions (de la gauche)… ».

Car c’est uniquement dans une discussion touchant au fond qu’il sera possible de gagner une conception montrant comment on peut trouver des comportements révolutionnaires.

Et ce n’est que par ce processus qu’on pourra répondre de manière nouvelle aux questions des moyens du combat et aux formes concrètes de l’organisation. Ce processus a pour nous, comme auparavant, la plus grosse priorité.

La nécessité de cela peut être ressentie à tout moment, lorsqu’on a devant les yeux le développement très rapide et destructeur du système capitaliste.

Ce système a depuis longtemps apporté la misère sociale et matérielle et la mort à des millions de personnes dans les trois continents.

Aujourd’hui le développement progressif de cette crise fondamentale est arrivé à un point tel qu’il n’est plus possible de refouler la destruction des conditions de vie dans les métropoles elles-mêmes, la misère sociale et matérielle est devenue ici la réalité de toujours plus de gens, beaucoup de gens sentent que la perspective que leur donne le système n’est qu’absence d’espoir. Dans cette situation, l’absence d’une alternative sociale pleine de sens a des résultats catastrophiques.

Pendant que l’État attise et encourage l’élargissement et l’escalade de la mobilisation raciste et fasciste de la société, et qu’il a par exemple par ses calomnies ciblées contre les réfugié/e/s réussi à canaliser dans une direction réactionnaire une majeure partie des contradictions apparues, la situation de notre côté se caractérise comme auparavant par l’isolement et la désorganisation.

En août de l’année dernière, nous avons écrit un texte traitant de réflexions sur notre histoire et dans lequel nous donnons par la même occasion des critères et des réflexions pour le futur, pensées qui sont issues de discussions de ces dernières années.

Ces pensées sont pour nous un point de départ à la discussion que nous voulons mener. Naturellement de nouvelles questions et réflexions s’y sont rajoutées. Même si nous n’avons pas besoin de développer plus loin et plus précisément la discussion.

D’une partie du mouvement des femmes nous est venue la critique que nous ne nous sommes que faiblement engagé dans leurs discussions qu’elles coasidèrenl comme très importantes ces dernières années, comme la discussion sur le racisme.

Et avec des événements capitaux comme par exemple Rostock il est devenu urgent pour nous de mener ces discussions de manière plus précise.

Même si nous considérons comme avant que l’aggravation des conditions de vie et l’absence de perspective qui se propagent chez les gens, comme l’absence de gauche comme force, forment une raison de la précipitation chez les fascistes.

Il est clair également de l’autre côté que les racines sont plus profondes pour que, dans les métropoles, dans la nouvelle grande Allemagne, le mécontentement éclate avec une telle ampleur contre les étrangers.

Tous/toutes doivent se situer très consciemment par rapport à cela. Comme un Mozambicain l’a dit en substance : chez nous aussi les gens sont pau\Tes et cela n’empêche pas qu’ils/elles ne frappent pas pour autant le prochain d’entre eux/elles.

La discussion sur le racisme sera ainsi sûrement une partie importante dans la construction d’un contre-pouvoir d’en-bas – qui ne peut pas rester dans le ghetto ou être mené comme séparément par rapport aux autres mais doit en appeler à la conscience elle-même, comment chacunE veut être et quel développement de la société est voulu.

Que dans le passé des erreurs ont eu lieu, cela a été critiqué par le groupe autonome L.U.P.U.S. dans leur livre « histoire, racisme et le bateau » :  » aussi évident et étudié que cela en a l’air de se disputer aujourd’hui sur le racisme , sur le « cas allemand » ou sur les spécificités allemandes, la gauche révolutionnaire a oublié cela ces 20 dernières années…

ce qui est impossible dans les discussions sur le comportement patriarcal semblait alors tomber dans la question de « l’être allemand » : « nous n’en avons rien à faire ». (Note du traducteur : ce que veut dire le collectif lupus, c’est que le sexisme était attribué à la spécificité allemande, que les autonomes ne se sentaient pas concernés par cela et ne voyaient pas le sexisme comme structure dans la société elle-même).

Les chances sont grandes aujourd’hui de faire très différemment et de trouver du nouveau. La question de la construction d’un contre-pouvoir par en-bas n’est pas seulement la question de blancs / blanches, de la gauche allemande, mais une question de savoir comment les gens, qui vivent ici, peuvent s’organiser ensemble.

Et la population est ici composée de gens de nationalités et de couleur de peau très différentes.

« …le dialogue avec les femmes noires ne doit pas avoir lieu dans les pays éloignées, mais cela serait / est plus intensif avec les femmes qui vivent en R.F.A..

L’histoire des émigrantes et le savoir de leurs pays d’origine est pour la compréhension des liens internationaux aussi importantes que leurs avis politiques, et leur expériences avec le racisme et autre sexisme, qui les touchent ici, pour la compréhension de la société de la R.F.A…. » ( de « Basta », femmes contre le colonialisme) « …cela a été le mouvement soixante-huitard qui, après que le fascisme ait poursuivi et anéanti la judéité à l’intérieur de l’État, a rendu sa vie et ses droits à la gauche, ses valeurs, sa culture et sa continuité en Allemagne de l’ouest.

Et si aujourd’hui il y a refascisation, cela sort du vacuum (note : vide) politico-culturelle, que cette gauche a laissé devant la responsabilité à l’échelle de la société et l’apport de valeurs et de positions » (Lutz Taufer, prisonnier membre de la R.A.F.).

C’est un travail de la gauche que d’affirmer et de vivre de nouvelles valeurs dans la praxis, sinon il ne ressortira de la société que ce que 500 ans de colonialisme ont fait de la conscience des populations métropolitaines : une idéologie raciste.

La conscience des surhommes blancs est depuis 500 ans la condition pour l’exploitation colonialiste et impérialiste des peuples des trois continents.

Cela existe dans la conscience des populations blanches des métropoles depuis cette histoire et est souvent mobilisé par l’Etat et le capital dans les périodes de crise.

Le racisme, c’est catégoriser les gens en tant que « diffèrent », « supérieur » ou « inférieur ».

Ainsi sont catégorisé/e/s ceux/celles qui ne sont plus utilisé/e/s dans le processus de production ou qui doivent être encore plus exploité/e/s.

La destruction du social entre les gens est la condition du racisme.

Cette destruction signifie que sur la base du système capitaliste, du 24h sur 24 de la performance et de la concurrence, on vole aux gens leurs propres critères, que l’on remplace par des valeurs fonctionnelles pour le capitalisme, le plus effectif dans les métropoles.

Cela se voit par exemple à l’attitude vis-à-vis du travail et de la performance comme critère de valeur des gens, et au fait de mener toute sa vie à un rythme et dans un stress entièrement pré programmé, où il n’y a aucune place pour la créativité et la joie de vivre.

Cela se montre par le fait que dans ce système tout devient marchandise, également le rapport au corps, où ce sont évidemment les femmes qui sont le plus obligé de vendre leurs corps comme une marchandise, qui est consommée ou refusée par les hommes.

Cela était et est toujours la condition de la domination du système capitaliste sur les femmes et les hommes, de tracer entre eux/elles mille divisions : entre ceux/celles qui ont plus de valeurs et ceux/celles qui en ont moins, entre ceux/celles qui ont une capacité de travail et les « réfractaires », entre les noir/e/s et les blancs/blanches, entre les hommes et les femmes, entre les vieux/vieilles et les jeunes, entre les malades, les faibles, les handicapé/e/s et les forts, les sains, entre les « intelligents » et les bêtes.

Ce processus de destruction a aujourd’hui une telle dimension que la société commence à s’attaquer elle-même.

La conscience raciste, comme processus destructeur dans la société elle-même, ne peut être vaincue que dans des combats où les valeurs et les rapports sociaux sont montié/e/s et renversé/e/s.

On ne peut se présenter une perspective de développement révolutionnaire que dans un tel processus.

Ou bien la gauche – et nous entendons tous ceux / toutes celles qui cherchent une voie permettant d’en arriver à une vie digne ici et dans le monde – réussit un nouveau départ, qui a ses effets sur la société, ou bien le « départ » reste du côté de la droite, du côté fasciste.

Ou bien de notre côté se développe un mouvement d’en bas , qui est défini par la solidarité et la justice, du combat contre les « froids » sociaux, l’absence de perspective et la misère, ou bien les contradictions explosives resteront destructrices et la violence explosera : chacun/e contre chacun/e.

-Il y a des gens de gauche qui ne veulent pas se positionner vis-à-vis de ce développement de la société, comme nous et d’autres se le sommes présentés, car ce serait réformiste.

De telles discussions à propos de « révolutionnaire ou réformiste » ne sont d’aucune utilité pour la redéfinition d’une politique révolutionnaire; et s’en tenir sans démordre tout le temps aux vieilles choses claires ne permet pas de répondre aux questions qui se posent aujourd’hui.

Les confirmations mutuelles que la révolution doit être internationale sont banales – elles n’aident personne, même pas les peuples du sud ou de l’est.

Les véritables questions ne commencent vraiment qu’à partir de la question de savoir comment peut être construit ici un contre-pouvoir social pouvant s’intégrer dans les discussions et les combats internationaux a partir des expériences faites et de ses propres avancées, et ce comme force réelle.

En ce sens le reproche que nous chercherions une redéfinition en-dehors des rapports internationaux est aussi superficielle qu’absurde.

La précipitation sur les efforts des autres pour voir comment on peut tout briser (ou, si cela marche, s’y raccrocher) est une manière d’agir classique chez la gauche allemande.

Le positif au fait que dans les discussions depuis le 10.4 de l’année dernière à l’intérieur de la gauche radicale une partie des anciens déchets comme la concurrence et les frontières de la pensée ou l’adhésion gâteuse à une manière d’agir ont eu une haute conjoncture, est qu’il autant facile de les dépasser qu’ils reviennent souvent.

La condition pour la redéfinition de la politique révolutionnaire tient à ce que les gens se rejoignent, s’organisent et agissent, veulent vraiment savoir l’un/e de l’autre et veulent permettre et développer de nouvelles réflexions.

Depuis que de notre côté, il y a un an, nous avons arrêté l’escalade, l’Etat a en partie aggravé la chasse aux personnes progressistes qui sont des opposant/e/s politiques de ce système; les tentatives de combattre pour l’espace d’un autre développement malgré l’isolement sont détruites, comme auparavant.

Un exemple éclatant a été la tentative d’empêcher dès le début la tenue d’un contre-congrès contre la conférence économique mondiale à Munich, de rendre impossible une discussion internationale, ainsi que l’empêchement de la manifestation.

L’organisation (note du traducteur : au sens de : le fait d’organiser) antifasciste est criminalisée et des manifestations, comme l’été dernier à Mannheim, réprimées.

Évidemment il y a un lien entre la répression à l’égard des débuts d’auto-organisation, l’emprisonnement des antifas et les mobilisations fascistes augmentant de vigueur.

Les dominants savent que toutes les mesures qu’ils doivent prendre avec la crise vont vers une aggravation interne des contradictions.

Le social démonté, une augmentation du manque de logements, du chômage, une crise de l’acier, de l’industrie automobile…

Renier, le chef de daimler-benz, s’attend selon le Spiegel à 30-50 ans de crise – tout cela doit être reporté sur la population.

En même temps l’Etat doit créer une mobilisation pour la grande Allemagne.

Quant par exemple des troupes militaires de la Bundeswehr sont utilisées, il est vrai de manière indirecte – comme dans la guerre contre l’Irak et le peuple kurde – alors l’Etat allemand cherche à donner une perspective d’une autre dimension et une plus grosse acceptation ici aussi à l’intérieur pour l’Allemagne comme puissance militaire – et il ne reste pas grand chose à part une mobilisation blanche, raciste’ des « citoyens allemands », permettant de maintenir l’union de la société aux intérêts de la classe dominante capitaliste.

Pendant que d’un côté les capitalistes mettent en place des lois racistes sur les réfugié/e/s et le droit d’asile et ont mis dans la tête des gens avec un but bien précis que les réfugié/e/s étaient le « problème des allemands », et ont ainsi en pratique appelé à la mobilisation fasciste, ils se cachent en même temps de l’autre côté derrière les manifestations contre le racisme comme à Berlin à la fin de l’année dernière.

Ainsi doit être canalisé et fonctionnalisé en faveur de l’État l’indignation de beaucoup de gens contre les actions et les meurtriers fascistes. Afin d’éviter que de cette indignation ne se développe un mouvement de solidarité internationale des opprimé/e/s contre les dominants et leurs nervis ( fascistes.

Les médias ont des semaines entières rabattu : il s’agit de violence, de violence de droite comme de gauche.

Pendant qu’ici quotidiennement des personnes étrangères, handicapées et sans abri sont attaquées, et qu’il y a eu rien qu’en 1992 17 mort/e/s, Kohl se présente et parle d’extrémisme de droite comme de gauche qui doit être combattu.

La joie des dominants devant l’écroulement du système des états socialistes et devant la « grande victoire » du système capitaliste est déjà silencieuse depuis quelques temps – ce développement a amené le système capitaliste à sa grande crise – les dominants n’ont pas de réponse à cette crise – ce qui ne veut pas dire qu’ils ne vont pas essayer de réguler la situation là où ils le peuvent par des plans et des mesures inhumaines.

Il semble que l’unique ligne qui leur soit claire est le combat contre la gauche.

Tout doit ici être réprimé, ce qui est pour une mobilisation anti-fasciste et anti-raciste d’en-bas et contre les intérêts des dominants.

Ils veulent empêcher les débuts d’organisation par les gens des résolutions des problèmes par en bas.
De là l’Etat mène un combat de vengeance contre les vieux/vieilles communistes et les antifascistes, qui s’est montré de façon exemplaire au procès et à l’emprisonnement de Gérard Bögelein, jusqu’à ce qu’on le laisse sortir juste avant sa mort.

Tout ce qu’il y a eu de développé comme expérience de résistance doit être éradiqué. Et justement cette position se montre dans l’attitude de l’Etat envers nos camarades prisonnier/e/s.

Nous avons souvent été critiqué parce que nous avons relié dans notre communiqué d’avril de l’année dernière notre décision de césure avec la situation des prisonnier/e/s ou, plutôt, avec la volonté de destruction de l’Etat.

Nous avons pourtant fondé la coupure dans notre histoire sur la nécessité de développer de nouveaux fondements, et dit que cette nécessité existait indépendamment de l’action de l’État.

Mais nous étions conscient/e/s dès le début que cela n’était pas clair, comment l’État réagissait, lorsque nous arrêtions la pression de notre côté, et c’est pourquoi nous avons, avec la menace maintenue ouverte, la possibilité d’intervenir là où il serait nécessaire de donner des frontières au comportement destructeur de l’État.

En août 92 nous avions écrit : « nous allons considérer l’intervention armée comme un moyen de rétorsion et non comme une stratégie continuante. Nous ne reviendrons ainsi pas simplement au passé.

Cette escalade ne va pas dans notre intérêt.

Mais l’Etat doit savoir, s’il ne nous laisse pas d’autres possibilités, que nous avons de notre côté les moyens, l’expérience et la détermination d’en prendre la responsabilité ».

C’est du bavardage que de dire que nous aurions, ou plutôt que nous aurions rendu dépendant de la situation des prisonnier/e/s le développement d’une politique révolutionnaire.

Mais c’est un fait que notre pas a par exemple des effets sur comment l’Etat va répondre à la question de la liberté des prisonnier/e/s politiques.

Le tout est une situation contradictoire : c’est à cela que nous avons à faire et dans lequel nous devons bouger. Nous ne vivons après tout pas dans le vide.

Après que nous ayons levé la pression de notre côté, l’Etat s’est décidé une fois de plus pour l’escalade en ce qui concerne les prisonnier/e/s – la sentence contre Christian Klar et la nouvelle vague de procès de toute façon doit cimenter pour beaucoup la prison à vie : la décision de ne pas libérer Bernd Rössner avec le refus des demandes de libération des prisonnier/e/s.

La justice en est arrivé à les obliger à avoir des consultations psychiatriques, où ils/elles doivent affirmer que leur combat que leur départ comme leur opposition au système est une folie.

Les prisonnier/e/s ne doivent pas être réuni/e/s sinon ils/elles pourraient participer à des discussions sur les procès et la société, et ils/elles doivent encore moins être dehors.

Comme avant, ils/elles doivent être écrasé/e/s et leur expérience de combat tenue à l’écart des autres.

Il est totalement clair qu’une décision politique de l’État est nécessaire, afin de passer d’une attitude de destruction envers les prisonnier/e/s à un rapport politique avec la question des prisonnier/e/s – le politique a pourtant confié cette question à la justice, qui ne donne évidemment pas la décision que le politique n’a pas voulu.

Il est certain que, comme auparavant, 1000 questions sont sur la table, et une discussion solidaire qui ferait apprendre ensemble des expériences faites des combats des 25 dernières années, qui pourrait développer de nouvelles clefs pour le futur et des critères communs pour une nouvelle conception d’un processus révolutionnaire, n’a presque pas commencée.

Mais il y a des principes et des évidences qui ne doivent pas être remis/remises en question, avec lesquelles nous agissons simplement : par exemple notre rapport avec les camarades emprisonné/e/s, et le fait que l’État torture depuis 22 ans les prisonnier/e/s politiques en quartier d’isolement – nous combattons pour la liberté de ces prisonnier/e/s.

Nous ne dirons pas : nous sommes maintenant à la recherche d’une nouvelle stratégie, et ce qui advient d’eux et elles ne rentre maintenant pas dans notre concept.

Nous ne pouvons pas voir un nouveau départ, un développement de nouvelles conceptions, sans lien avec la question de savoir comment pet être gagné la liberté de nos camarades, qui ont été pris dans 22 ans de combat : ils/elles sont depuis 18, 22 ans… en isolement (ou en très petits groupes isolés), mais là n’est pas la question !

TOUT LE MONDE DOIT SORTIR MAINTENANT !

Nous avons fait sauter la prison en construction de Weiterstadt avec le commando Katharina Hammerschmidt et ainsi évité que pour des années des gens soient enfermé/e/s là-bas.

Nous voulons avec cette action contribuer à la pression politique qui veut briser la position dure à l’égard de nos camarades prisonnier/e/s, qui peut faire reculer l’Etat sur cette question.

Mais pour que leur liberté puisse être imposée, il faut les initiatives de beaucoup et les plus différentes et multiples. L’année dernière nous avons essayé, malgré la césure, de tenir une pression politique de notre côté sur cette question à propos de la menace.

Ce qui aurait pu avoir de l’effet et créer des frontières a justement été systématiquement démonté par des camarades de la gauche radicale.

Avec notre action nous présentons la pression de manière différente et actualisons la menace.

Nous pensons que cela peut être utilisé.

« Nous exigeons la fermeture de la prison de Weiterstadt ! Weiterstadt est conçu comme une prison pour expulsion, et construite sur un terrain contaminé… » (d’un papier de discussion de prisonnier/e/s de la prison de Stammheim-Stuttgart, sept. 91).

La prison de Weiterstadt est l’exemple de l’attitude de l’État à l’égard des constructions apparues et s’affirmant : contre toujours plus de gens, la prison, la prison, la prison, et elle est là comme prison pour expulsion, pour la politique raciste de l’Etat vis-à-vis des réfugié/e/s.

Dans sa perfection technologique d’isolement et de différenciation des personnes prisonnières, c’est un modèle pour l’Europe.

Weiterstadt était à côté de Berlin-Plötzensee la deuxième prison de haute sécurité entièrement nouvellement conçue en R.F.A..

Avec des notions comme « exécution de groupes d’habitation », avec sa cellule de haute sécurité pour femmes, elle va être présentée comme la prison la plus « humaine » en R.F.A..

Derrière cette notion se cache un concept développé scientifiquement, d’isolement, de différenciation et de contrôle total des prisonnier/e/s.

C’est le principe de la punition et de la récompense high tech, qui doit forcer les prisonnier/e/s à la discipline et la soumission, et enfin arriver à leur « participation » pour se briser eux/elles – mêmes.

Le système de surveillance électronique était le plus cher et le plus parfait de toute l’Europe, où tous les propos et mouvements des prisonnier/e/s sont contrôlés et doivent être utilisés pour mettre en valeur le programme psychologique, afin de briser tout mouvement/sentiment de solidarité, d’amitié et d’auto-organisation.

« Avant que les prisonnier/e/s ne soient divisé/e/s en différents groupes d’habitation, ils/elles passent seul/e/s par le service d’hospitalisation, où une équipe de psychiatres met en évidence les volontés d’adaptation, de résistance.

En fonction des résultats a lieu la distribution des groupes d’habitation.

Ils sont divisés hiérarchiquement, à commencer par les inébranlables et les non-coopératifs/ives, jusqu’aux coopérant/e/s.

Le but : une « carrière » du prisonnier/e par la montée du plus bas ( = non coopératif) au plus haut ( = le plus conforme) des groupes d’habitation ». (tiré du journal d’infos de Darmstadt, « die bunte hilfe »).

Une femme de Plötze a écrit cela , après avoir combattu par une grève de la faim contre les groupes d’habitation : « la situation est caractérisée par la répression et le contrôle, comme cela est présenté dans sa totalité.

La Plötze est conçue aussi architectoniquement que personnelle, ce qui rend impossible un contact entre les femmes, ou alors enregistré jusqu’au moindre détail.

Les femmes sont parquées dans des communautés imposées et protégées, où elles sont choisies en fonction de leur adaptation et comment elles se démolissent les une les autres.

Les cellules insonorisées ont du matériel avec lequel les femmes sont acoustiquement surveillées.

Les couloirs sont remplies de caméras, et la salle de groupe, où les prisonnières se rencontrent lors du temps libre, est vitrée en bref la surveillance parfaite de tout comportement… ».

Avec le mensonge de la « prison humaine », la justice voulait préparer le déplacement des prisonnier/e/s des autres prisons vers Weiterstadt.

Des années durant on ne s’est pas préoccupé de nombreuses revendications des prisonnier/e/s de Francfort-Preungesheim parce qu’on savait qu’il y aurait en 93 la prison de Weiterstadt.

Mais qu’a d’exemplaire la réclamation du démantèlement du béton aveuglant de Preungesheim à faire avec Weiterstadt?

Rien.

Même pas la prétention de pouvoir modifier grâce à Weiterstadt (prévue déjà avant) la situation des prisonnier/e/s à Preungesheim ne correspond à la réalité.

Elle a le but propagandiste de camoufler qu’ils construisent de plus en plus de prisons (Preungesheim ne doit pas être fermée mais reconstruite), qu’ils forment toujours plus de place d’enfermement, et enferment toujours plus de monde, ce qui est leur réponse au développement de la société.

La construction de prisons n’est pas une solution pour les prisonnier/e/s.

Leurs revendications doivent être suivies : les prisons doivent être détruites.

LIBERTE DE TOUS ET TOUTES LES PRISONNIER/E/S POLITIQUES !

LIBERATION DE TOUS/TOUTES LES CONTAMINE/E/S HIV !

NOUS SALUONS TOUS CEUX ET TOUTES CELLES QUI SE BATTENT POUR LEUR DIGNITÉ – A PREUNGESHEIM, SANTA FU, PLÖTZENSEE, RHEINBACH, STAMMHEIM, STRAUBING…

SOLIDARITÉ AVEC LES COMBATS
INTERNATIONAUX DES PRISONNIER/E/S!

LA VOIE DE LA LIBÉRATION PASSE PAR LE PROCESSUS D’APPROPRIATION SOCIALE, QUI FAIT PARTIE D’UN NOUVEAU COMBAT INTERNATIONAL POUR LA RÉVOLUTION !

COMBATTRE LE RACISME DE L’ÉTAT ET DES NAZIS !

CASSER LA CONSCIENCE RACISTE DANS LA SOCIÉTÉ PAR LE COMBAT DU SOCIAL ENTRE LES GENS, ET POUR CELA NOUS AVONS BESOIN D’UN MOUVEMENT DE LA BASE, DÉTERMINÉ PAR LA SOLIDARITÉ ET LA JUSTICE, PAR LE COMBAT CONTRE LES FROIDEURS SOCIALES, L’ABSENCE DE PERSPECTIVES ET LA MISÈRE ! POUR UNE SOCIÉTÉ SANS PRISONS !

commando katharina hammerschmidt

raf 30/03/1993

P.S.: la prétention que nous aurions protégé la vie des gardiens et des types de bas rang de la justice pour des raisons de « tactique actuelle », ou qu’ils n’auraient eu la vie sauve que grâce à Kinkel, est naturellement un mensonge.

La RAF n’a pas l’intention de tuer ou de blesser de tels gens.

Ce mensonge repose sur le même fait que la BAW (note : les procureurs) a laissé tomber les affiches d’avertissement que nous avions placé pour fermer le terrain sur un grand espace où il/elles auraient pourtant aimé trouver une épingle à cheveux dans leur recherche.

[Katharina Hammerschmidt (1943-1975), membre de la RAF, s’est rendue le 29.061974 en raison d’une tumeur au cerveau, qui ne sera pas soigné. Elle est libérée juste avant de mourir.]

=>Retour au dossier sur la révolte allemande

Fraction Armée Rouge : Nous devons trouver du neuf (1992)

[Extraits principaux.]

Notre orientation est aujourd’hui en première ligne le développement d’un processus social, où s’organise un contre-pouvoir par en-bas, qui place à la valse répressive des frontières et la fait reculer.

S’il se montre que l’Etat ne permet aucun espace où cela pourrait s’organiser, ou plutôt, s’ils ont l’intention de détruire des espaces déjà obtenus, il sera nécessaire de faire reculer cet Etat [note : d’obtenir pour la lutte que l’Etat recule].

Notre décision d’intervenir en un point pareil, nous l’aurons par les discussions de ceux et celles qui se placent dans ce processus. Nous définirons notre intervention comme un moment pour faire reculer, et pas comme une stratégie.

Nous n’en reviendrons ainsi pas simplement à l’ancien. Cette escalade ne va pas dans notre intérêt. Mais l’Etat doit savoir, s’il ne nous laisse pas d’autres possibilités, que de notre côté il y a les moyens, l’expérience et la résolution, de prendre ses responsabilités. Ils ne peuvent plus effacer nos expériences de 22 années de lutte armée.

Ce que les dominants qualifient aujourd’hui de victoire a en réalité cimenté sa crise globale.

L’enveloppement du sud dans le système du marché mondial a conduit les peuples des trois continents à un endettement explosif, l’exploitation des ressources naturelles, la misère massive et la mort par la faim par millions.

Après que pendant un siècle l’impérialisme voulait empêcher et détruire tout développement autonome dans les trois continents, afin de pomper les gens jusqu’au sang, des peuples entiers sont aujourd’hui devenus inutiles pour le marché mondial, il y a eu plus de 50.000 morts de faim en Somalie depuis 1991 et « pratiquement 1,5 millions de Somalien/ne/s sont condamné/e/s à être morts de faim (ONU).

Ce sont les escadrons de la mort tuant les enfants des rues du Brésil; ce sont les millions de gens réfugié/e/s qui sont eux/elles-mêmes expulsé/e/s des bidonvilles, et aujourd’hui s’élargissent à même nouveau des maladies issues de la misère comme le choléra.

Avec cet arrière-plan mondial, il est possible pour des consortiums (note: konzern, trust, cartels…) comme Volkswagen de répondre à une grève par le licenciement comme il y a peu à Mexico.

Dans la conception des impérialistes il ne reste à des peuples entiers pas d’autres possibilités à part s’allonger et mourir.

Cette « perspective », les peuples de l’est l’ont également.

La crise a aussi depuis longtemps atteint le noyau du capitalisme.

Le nombre de personnes dans la métropole ‘ dont le capitalisme n’a plus besoin, le nombre d’exclu/e/s, a explosé; l’abîme entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand.

Aujourd’hui il y a le « tiers-monde dans le premier monde ».

La victoire apparente du système de marché capitaliste, la domination globale de l’argent, est reliée à un point de non-retour avec sa crise atteignant un degré jamais atteint.

Ils ne peuvent pas résoudre la contradiction qui éclate dans la concurrence des économies, la logique du système du capital et la pauvreté mondiale et la destruction de la nature de par le monde.

C’est un antagonisme.

La destruction des denrées alimentaires dans la CEE pour la stabilisation des prix (!) parallèlement à la famine de millions de personnes dans le sud et l’aggravation des conditions de vie à l’est parlent d’elle-même.

Même si le système du Capital le voulait, il ne pourrait pas résoudre les problèmes d’existence de la population mondiale.

Les solutions ne sont possibles qu’en dehors de la logique du Capital.

Evidemment leur conception que les gens du sud et de l’est vont s’allonger et mourir ne passera pas car ceux/celles qui ont faim et à qui on a enlevé la dignité ne s’en tiennent pas aux règles de stratégies du marché mondial qui ont prévu leur mort.

Dans le monde entier sont menées des luttes pour les opprimé/e/s et les exclu/e/s, afin de reconquérir la détermination de leurs vies.

Le mouvement des réfugié/e/s de par le monde que le Capital peut encore à peine contrôler, augmentent en s’accroissant vers la métropole.

Même si nous pouvons dire aujourd’hui que dans ce développement général il y a même pour l’Etat impérialiste de l’écroulement de ses états-noyaux, cela ne signifie nullement une avancée pour les gens.

Les dominants n’ont plus les moyens de maintenir l’ancien fonctionnement du système capitaliste, dans lequel les métropoles pacifiées devraient être l’arrière-pays tranquille pour mener les guerres et exploiter dans les trois continents.

Cela s’explique toujours plus dans la perte des forces d’intégration de parts entières de la population, ce qui est le plus visible aux USA, mais également dans l’ex-RDA, en France ou en Grande-Bretagne.

Les révoltes dans les ghettos de Los Angeles, Paris ou plusieurs villes de Grande-Bretagne sont la première annonce de ce que sera demain, d’une toute autre dimension, la réalité dans les métropoles.

Mais ici aussi il n’y a pas eu autant de grèves, de manifs, d’occupations d’usines de la part des gens que ces deux dernières années, contre la remise en cause des droits et des conquêtes solides acquises par la lutte.

Jours de carence, loyers augmentant rapidement avant tout en Allemagne de l’est, fermetures d’établissement, compression dans le domaine social, grève de l’ÔTV.

Mais les luttes ne sont qu’une force. L’explosion de la violence et de la brutalité de chacun/e contre chacun/e et dans l’autodestruction forment l’autre.

La guerre est revenue en Europe.

En Yougoslavie la guerre pour le partage des ressources, la lutte/concurrence pour une chance de rattachement au marché mondial / capitaliste s’est escaladé jusqu’à la sanglante guerre de nationalités.

La misère des gens est incommensurable. Une solution avec les catégories de ce système n’est pas possible.

La politique de la CEE comme de l’OTAN vis-à-vis de cette guerre n’a en soi même plus la qualité d’une maîtrise de la crise.

Pour les dominants, la question principale est de tenir en bride le développement afin d’empêcher une dynamique qui leur glisserait entre les mains.

L’intérêt principal de l’Etat allemand est d’obtenir une justification par cette guerre de l’intervention de la Bundeswehr (note: l’armée) et d’imposer non seulement une légitimation ici pour cela mais aussi d’en arriver à un accord concret dans la division internationale du travail.

Ils utilisent la misère des peuples yougoslaves afin de continuer à développer et de maintenir définitivement ce qu’ils ont commencé avec la guerre du golfe.

Cela y va pour eux du « monopole de la violence de l’ONU » (Engholm) après que l’ONU soit dominé par les états capitalistes riches. En RFA nous sommes confrontés à une situation où la haute technologisation rend toujours plus de gens chômeurs et rend de plus en plus insupportables les conditions de travail de ceux/celles dont ils ont encore besoin.

Alors que l’accroissement permanent de la productivité assure aux eûtes de hauts taux de profits, la pression sur ceux/celles qui travaillent a augmenté.

Ils/elles ne sont pas seulement esclaves de la machine et de l’ordinateur.

Il y a obligation de la performance, de la flexibilité – c’est-à-dire qu’il faut être prêt à subordonner sa vie au fonctionnement du boulot – dans I’ex-RDA on a même obligé des femmes à se faire stériliser pour obtenir du travail.

La pression de ne pas devenir malade, afin de ne pas être viré.

Ainsi beaucoup sont lessivé/e/s et rendu/e/s malades. Ici sont enflés les domaines du secteur des services, qui ont le moins affaire avec la satisfaction des besoins élémentaires des gens.

Cela et l’accroissement insensé de la production de biens ne servent que les profits et détruisent les bases de vie écologiques des gens eux/elles-mêmes.

Malgré que la RFA soit un des pays les plus riches du monde, il y a ici aujourd’hui une détresse croissante avec les logements, les loyers, qui mangent une grande partie des salaires, et environ un million de sans domicile fixe.

Toujours plus de gens vivent des aides sociales, et même l’Etat doit avouer aujourd’hui l’existence de l’indigence.

Dans les métropoles aussi toujours moins de gens peuvent participer à ‘la course folle des gens entre eux/elles » -comme Fidel Castro appelle la concurrence et la course à la consommation.

Dans toujours plus de domaines vitaux, les contradictions entre les besoins des gens et ceux de la logique de mise en valeur et de profit brisent une réalité définie.

Les conditions de vie se sont domestiquement aggravées,
particulièrement dans l’ex-RDA.

« Nous doutons, qu’à part les temps de la guerre ou de l’après-guerre, la vie de tant de gens soit tombée en si peu de temps dans une telle incertitude, une telle absence de perspective, une telle détresse » peut-on lire dans le livre blanc « mécontentement en Allemagne »; ses auteurs dans l’ex-RDA se basent sur 5000 lettres.

Elles étaient positives.

Un sondage là-bas a montré que 60% de la population de l’ex-RDA considèrent le socialisme comme une base juste de société.

La plus grande partie se déciderait aujourd’hui pour un autre développement de société, qui serait ni le vieux système de RDA ni le système capitaliste.

Un jeune lors d’un interview à la télévision: « les gens en RDA étaient moins bourré/e/s de l’idéologie du SED et de la stasi (note: police politique est-allemande) que les gens à l’ouest avec l’argent ».

Le nombre global de ceux/celles qui attendent encore une solution à leurs problèmes existentielles de la part de l’Etat s’est rapidement écroulé.

Mais l’aggravation des conditions ne conduit pas automatiquement à la solidarité et à l’organisation, mais à l’isolement, à la solitude et la concurrence.

La destruction du social dans les relations des gens entre eux/elles sont la normalité sociale que ce système a imposé. Le capitalisme, avec la soif du profit, a remplacé les valeurs sociales par l’argent comme plus haute valeur.

Tout doit pouvoir être acheté, tout problème doit pouvoir se résoudre par l’argent et tout besoin être satisfait par un bien quelconque.

C’est l’idéologie du Capital, un présupposé de base à l’existence de ce système. Son attitude vis-à-vis de ceux/celles qui veulent se sortir de là, et s’organiser pour une autre réalité, est expressive: matraquer, enfermer, éradiquer.

Aujourd’hui où beaucoup ont peur de l’existence, la destruction du social dans la société en est arrivée à une nouvelle dimension: l’explosion de l’autodestruction,
de la violence des gens entre eux/elles.

Du manque d’espoir et de l’absence de perspective pour en arriver à des changements positifs, de plus en plus de gens se réfugient dans l’alcool et la drogue, et les taux de suicide augmentent.

La frustration, la peur, et l’agression se dirigent vers soi-même ou vers d’autres qui sont encore plus bas dans la hiérarchie sociale.

Ce sont les nazis contre les gens d’autres couleurs, d’autres nationalités, les homosexuels et les lesbiennes, l’accroissement de la violence contre les femmes, les enfants et les personnes âgées.

Les campagnes médiatiques contre les réfugié/e/s et le
matraquage des antifascistes dans les rues montrent clairement les intérêts de l’Etat et du Capital de canaliser les mécontentements croissants dans une mobilisation raciste et réactionnaire.

A l’encontre de cela il est difficile de cerner la possibilité de développer et imposer des réponses ayant du sens et justes dans la construction des liens solidaires et d’auto-organisation par en-bas – partant de la réalité de la vie quotidienne des gens.

Nous pouvons partir du fait que les luttes de ces 25 dernières années où toujours plus de gens ont participé par rapport à ceux/celles organisé/e/s dans la gauche, ont laissé une trace dans la conscience de la société.

C’est par exemple visible dans la non-acceptation des technologies méprisant les gens et la nature comme la technologie génétique et l’énergie atomique, dans la sympathie et le soutien aux occupations de maison dans différentes villes, aux objections de conscience, à la large mobilisation contre le F.M.I. en 1988, les manifestations de centaines de milliers contre la guerre du golfe, ou encore les 25 000 contre le G7.

Cette trace est le fait que nous ayons montré pendant 22 ans que l’attaque contre ce système est possible et tient sans être brisée par toutes les tentatives de l’Etat d’effacer tout ce qui lutte pour une autre vie – sont les bases à partir desquelles nous pouvons maintenant rechercher le neuf.

Il s’agit d’un processus consistant en la construction de contre-pouvoirs réels.

La situation globale, comme le développement de l’Etat-RFA et celui dans la société, tendent vers une force qui impose des solutions sensées contre le processus de destruction.

Il s’agît d’un processus social qui comprend les domaines de vie les plus divers et lutte pour des espaces où le neuf grandit -cherchant radicalement pour la vie et ensemble des solutions aux questions concrètes – pour que l’alternative au système vive.

Ce ne peut ainsi être qu’un processus d’organisation dans les formes les plus diverses, qui rende possible l’action commune des forces aujourd’hui isolées et éparpillées qui sont à la recherche en des points différents pour savoir comment peut être imposée une vie digne, un processus qui croît vers une position de pouvoir contre les dominants

-car les solutions qui s’orientent vers les gens et la nature au lieu du profit, le pouvoir ne les donnera pas – ce sont des processus où les dominants sont forcés de reculer et obligés de promettre des solutions par en-bas.

Aujourd’hui il en est ici en de nombreux points ainsi, que les gens qui ne peuvent et ne veulent plus tolérer leur situation de vie en un point, se heurtent tout de suite au fait que c’est l’organisation générale du système capitaliste qui rend leur propre situation insupportable.

Par exemple quand les gens se défendent constamment contre l’accroissement du trafic, comme dans la rue Stressemann à Hambourg, ils/elles se heurtent au fait que l’organisation capitaliste basée sur le profit ne laisse pas d’espaces pour eux/elles.

La question est de savoir pour quel intérêt le trafic de transports augmente de manière incommensurable.

Les intérêts du Capital s’opposent aux intérêts des gens d’un environnement valable pour la vie, où les enfants ne sont pas écraséEs par les poids lourds lorsqu’ils/elles vont devant la porte de la maison.

Et la folie de la production toujours croissante des biens a besoin de la folie du trafic de transport en croissance.

Un autre exemple: à Mannheim, où il y a eu une mobilisation raciste de la population d’une partie de la ville contre les réfugié/e/s, la situation était auparavant ainsi: dans la partie de la ville où les réfugié/e/s sont venu/e/s et ont été attaqué, des jeunes avaient avant demandé un espace pour eux/elles qui leur a été refusé par la ville.

Et c’est justement dans ce bâtiment que les réfugié/e/s devaient s’installer.

S’il y avait eu auparavant une intervention dans la situation de cette partie de la ville, si les jeunes, par exemple des antifas de la région qui se sont organisées après pour la défense des réfugié/e/s, avaient reçu de l’aide et avaient développé déjà là-bas quelque chose de commun, de solidaire, alors la venue des réfugié/e/s aurait pu amener quelque chose de tout différent.

Car là où les réfugié/e/s arrivent, il y a vite la question: pourquoi ont-ils/elles dû s’enfuir jusqu’ici et ne pouvaient-ils/elles plus vivre dans leur pays ?

Que c’est la même raison dans le même système qui fait qu’il y ait la misère de par le monde et qu’ici il n’y ait pas d’espace pour les gens.

Alors il y aurait pu avoir après la question de savoir comment lutter ensemble et obtenir l’espace pour la vie. Evidemment nous considérons que l’organisation pour défendre les réfugié/e/s et faire reculer les fascistes est absolument nécessaire.

Mais l’exemple montre aussi que cela ne suffit pas et que le processus dont nous avons besoin ne peut se trouver dans l’isolement de la « scène-ghetto ».

La destruction du social est une des bases essentielles pour le pouvoir et la continuation du système capitaliste.

Un contre-pouvoir n’existera que s’il propose une alternative à la normalité des dominants dans cette société et au système. Cela signifie essentiellement: opposer une organisation à la destruction du social, l’aliénation et le chacun pour soi et en arriver à des espaces sociaux où la solidarité soit vaste et d’où beaucoup prennent la responsabilité de développements sociaux – ce que nous appelons processus d’appropriation sociale.

De cela vient une force d’attraction, car la lutte pour le social entre les gens est l’alternative sensible à la solitude dans le système, à l’autodestruction désespérée, aux fascistes.

C’est la base pour une conscience internationaliste, le sol sur lequel peut grandir la solidarité internationale.

Dans ce processus se pose la question de la conscience internationaliste également directement et dès le début, parce que les populations ici se combinent aux gens des plus diverses nationalités.

L’un sans l’autre, le développement des réponses sensées sans le développement des rapports solidaires de ceux/celles d’en-bas entre eux / elles – cela ne marche pas. Le présupposé au contre-pouvoir par en-bas, pour le développement révolutionnaire, est une conscience qui rend capable toujours plus de gens à agir ensemble.

Dans le processus maintenant nécessaire va se décider si dans la grande Allemagne un contre-pouvoir grandit et apporte son poids dans le nouveau processus de bouleversement international ou si ici il n’y aura rien à part la destruction continuelle.

La situation s’est escaladé ainsi: cela va dans l’une ou l’autre direction, rien ne restera pareil comme avant.

La crise du Capital ou la crise du prolétariat ont déjà amené le fascisme.

Il est important de voir le danger qui repose dans la situation explosive.

Il est aussi important de comprendre les possibilités qui reposent dans la situation.

Les limites de réflexion sur la crise globale comme la propre crise de beaucoup de gens à gauche, a raffermi la stagnation ces dernières années et poussé à l’arrière-plan chacun/chacune, en particulier pour le développement de notre côté.

Dans beaucoup de ce qui a été dit ces dernières années on a été amené à en juger d’autres, qui ont cherché des changements dans des initiatives inverses, à constater que « cela non plus n’amène rien maintenant », une – malgré les difficultés de la plupart alors – position tranquille, qui demeure la position profane de l’observateur.

Quand nous parlons de la responsabilité des gauches, nous entendons la responsabilité et l’initiative de chacun/e pour le processus.

Les réflexions et la praxis de tous/toutes sont demandées, il n’y a pas de programme, pas de concept, ni de nous ni d’autres. Cela n’est de toute façon pas possible.

C’est un processus pour se retrouver sur de nouveaux fondements et dans tous les conflits. La discussion que nous voulons maintenant consiste à trouver de nouvelles réflexions pour le processus de bouleversement.

L’alternative sociale, nous voulons la trouver et l’obtenir par la lutte ensemble, sinon le côté réactionnaire de la société va se renforcer, la mobilisation réactionnaire et raciste à l’intérieur, là où le social entre les gens a été tué, est pour l’Etat allemand -qui aspire à la conduite du monde dans la concurrence du capital international – le présupposé pour escalader encore la politique de destruction des peuples.

C’est le présupposé pour l’intervention dans le monde de la Bundeswehr, vers laquelle ils se dirigent maintenant.

C’est notre responsabilité, la responsabilité des gauches dans notre pays, de construire le contre-pouvoir qui est dans la situation d’empêcher aussi cela La voie de la libération passe par le processus d’appropriation sociale, qui deviendra une partie de la nouvelle lutte internationale pour le bouleversement.

Fraction Armée Rouge, août 92

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Fraction Armée Rouge : Action contre Neusel (1990)

[29 juillet 1990]

« Les gens qui refusent d’en terminer avec la lutte – ou bien ils gagnent ou ils meurent, au lieu de perdre et de mourir » (De la lettre dernière lettre de Holger Meins)

José Manuel Sevillano est mort. Il a été assassiné en mai par le gouvernement espagnol après 177 jours de grève de la faim.

Les camarades emprisonnéEs des GRAPO et du PCE(r) luttent depuis 8 mois avec une longue et dure grève pour leur regroupement.

Ils doivent réussir à faire passer leurs revendications, et pour cela ils ont besoin de la solidarité et des initiatives de tous ceux pour qui est sérieux un changement radical et la lutte pour une société humaine. L’État espagnol maintient jusqu’à présent une ligne dure contre les prisonniers, et la torture.

La responsabilité et les décisions lui reviennent, mais les lignes de conduites pour cela sont établies au niveau de l’OTAN et de l’Europe de l’Ouest, et c’est pour cela que la RFA en tant que puissance européenne dirigeante est tout autant responsable de la mort de José Manuel Sevillano.

Nous avons le 27.7.90 attaqué l’expert en contre-insurrection Hans Neusel, secrétaire d’État dans ministre de l’intérieur à Bonn, avec le « commando José Manuel Sevillano. »

Nous avons raté l’objectif militaire – l’explosion devait apporter une mort certaine, mais assurer une protection à 100% des gens non concernés.

Nous avons pour cette raison calculé trop faiblement la dose d’explosifs.

Nous voulions faire payer ses crimes à Neusel.

Il organise et mène la guerre contre tous ceux qui luttent pour la libération, l’autodétermination et une vie digne de l’être humain, et contre la destruction qui vient de ce système.

Neusel est depuis 1985 une figure dominante dans de nombreuses réunions Trevi [Terrorisme, Radicalisme, Extrémisme, Violence internationale; coordination depuis 1976 des ministres de l’intérieur au niveau de l’Europe, pavant la voie à l’EUROPOL], il a été à la source de très nombreuses initiatives pour l’ontensification et l’unification de la lutte contre-insurectionnelle de l’Europe de l’Ouest et de la politique hostile aux êtres humains vis-à-vis des réfugiés.

Que des « experts en terrorisme » se retrouvent régulièrement depuis 1987 au sommet du G7, cela en revient à l’initiative de Neusel et du ministre de l’Intérieur français.

Dans les groupes de crise qui s’occupent du combat contre la résistance (comme l’enlèvement de managers de multinationales allemandes au Liban, la coordination des recherches sur les actions de notre part…) t dans les commissions des services secrets, on trouvera Neusel soit comme membre, soit et plus souvent comme président.

Au début de l’année 1989, alors que les prisonniers étaient en grève de la faim afin d’obtenir leur regroupement dans la lutte, Neusel était pratiquement le chef du ministère de l’Intérieur avant que Schäuble y soit nommé.

Zimmermann avait quitté cette fonction depuis longtemps de manière non officielle.

A cette période le ministre de l’Intérieur a poussé de manière offensive le slogan : « L’État n’a pas le droit de céder au chantage de ces prisonniers. »

Neusel était présent à la réunion des représentants des ministres de l’Intérieur des Länder afin d’y représenter la ligne du Ministère de l’Intérieur [au plan national].

Il était clair dès le départ ici, en relation avec la grève de la faim: tant que la ligne dure du gouvernement n’est pas brisée par la lutte des prisonniers et de tous ceux qui ont fait leur la satisfaction de la revendication de regroupement, Neusel sera un élément de la fraction qui veut marcher sur les cadavres de nos camarades, hommes et femmes.

Cette ligne en acier de l’OTAN, Neusel la représente actuellement pour le gouvernement fédéral dans l’attaque de la bête ouest-européenne contre les prisonniers révolutionnaires en Espagne.

Neusel donne corps, même si indirectement, à la continuité personnelle du fascisme allemand du 3ème Reich avec la « grande Allemagne » qui va en direction du 4ème Reich.

Il a effectué sa carrière politique par de nombreuses années au côté du vieux nazi et ancien président fédéral Carstens et fait également publiquement des déclarations de sa pensée et ses idées fascistes, sans même une tentative d’un manteau d’apparence démocratique.

Lorsqu’en 1987 il en a été de l’acceptation de 14 révolutionnaires emprisonnés chiliens [au nom du droit d’asile] qui avaient été condamnés à mort par le régime militaire fasciste, Neusel exigea que « soient enlevés d’abord les soupçons pesant sur eux », ce qui ne signifiait rien d’autres que leur exécution.

Neusel décide de l’intervention du GSG9 [unité anti-terroriste] et participe à la décision de savoir qui est formé cette troupe de tueurs, comme par exemple les unités spéciales turques, qui aujourd’hui au Kurdistan massacrent le peuple.

L’offensive contre les prisonniers en Espagne, avec laquelle le gouvernement socialiste sous Gonzalez se donne définitivement le profil de partenaire digne de confiance des États formant le noyau du bloc de pouvoir européen, spécialement dans la perspective de « l’Europe de 1992 », fonctionne avec le soutien plein des autres États ouest-européens.

Ce bloc avec la RAF à sa tête est devenu une puissance mondiale et doit imposer la stabilité interne face aux contradictions s’accentuant de manière ininterrompue et qui ne se laissent plus pacifier.

Avec cela en arrière-plan, il y a actuellement à travers tous les pays ouest-européens la tentative d’étouffer chaque pensée de résistance et d’autodétermination avec un étranglement et la démonstration permanente de la totalité de leur pouvoir.

Et en rapport avec cela, la question de savoir si les prisonniers en Espagne arrivent à faire gagner leur lutte a une grande signification pour l’ensemble de la prochaine phase, la reconstruction de la pratique révolutionnaire en Europe de l’Ouest.

De la même manière que l’Etat-RFA a essayé en 1977 par notre défaite d’en terminer pour toujours avec le problème de la guérilla et de plonger en même temps l’ensemble de la gauche dans une résignation et une impuissance profondes, l’attaque contre les prisonniers des GRAPO et du PCE(r) visent pareillement tout le mouvement révolutionnaire et toutes les forces progressistes en Europe de l’Ouest.

La destruction du collectif des prisonniers et l’isolement des camarades, hommes et femmes, doit être un tournant brusque dans le développement de ces dernières années, et cela précisément en ce qui concerne le point où s’est développé l’unité et la conscience de la nécessité d’une action commune dans tous les mouvements révolutionnaires à travers toute l’Europe et chez ceux qui sont le plus avancés parmi ceux qui veulent des changements radicaux.

La tentative d’imposer maintenant ce brusque tournant provient du développement international: l’impérialisme a gagné la guerre froide.

La dissolution du bloc socialiste et par là de sa fonction historique pour les processus de libération dans les trois continents [Afrique, Asie, Amérique latine; en allemand « Trikont », terme employé sur la base de tricontinentale et par opposition à « tiers-monde »] a amené une nouvelle stabilisation du bloc de pouvoir impérialiste.

Le développement ultra rapide des derniers mois et l’incorporation de la RDA a fait de la RFA, au sein de l’Europe de l’Ouest, à la puissance d’avant-poste sans limites, et de tout le bloc ouest-européen une puissance mondiale.

Ils tentent à partir de cette position de force de reconquérir du terrain sur toutes les luttes révolutionnaires et toutes les luttes pour les conditions de vie et, là où les objectifs ont déjà été atteints par la force, de retourner le développement lui-même. Depuis le début-milieu des années 1980, lorsque le processus de libération dans le monde se heurtait à des limites, les combattants ont partout dû commencer à chercher de nouvelles voies.

Cela signifie dans beaucoup de pays dans les trois continents sont nés, en plus des mouvements de libération révolutionnaire, des mouvements de base luttant pour la modification des conditions de vie inhumaines et indignes et ont commencé à organiser eux-mêmes leur quotidien.

Ainsi, dans différents pays (l’Intifada en Palestine et en Kurdistan ou les mouvements de libération au Salvador ou aux Philippines), un pouvoir par en bas s’est formé, qui existe à côté du pouvoir d’État réactionnaire.

Ce développement a également son expression dans les métropoles.

Les luttes qui se sont développées ici ces dernières années, et dans lesquelles lesquelles des gens différents se sont rassemblés, sont des luttes pour des changements ici et tout de suite.

D’un côté ils se dirigent contre les projets impérialistes destructeurs.

De l’autre côté sont nés des luttes pour des relations de vie autodéterminés, à partir de l’expérience de beaucoup que le quotidien capitaliste est destructeur avec la concurrence, l’absence de relations des gens entre eux, la vie en isolement.

C’est le noyau d’où est par exemple sorti dans toute l’Europe de l’Ouest les mouvements d’occupations de maison.

Là où des êtres humains ont obtenu par la lutte des espaces autodéterminés, de nouvelles possibilités et de nouveaux centres de références se sont formés pour la formation d’un mouvement révolutionnaire.

Ils veulent retourner ce développement et en revenir en arrière.

Les projets actuels de la contre-révolution: on trouve en série la destruction des collectifs de prisonniers en Espagne, l’écrasement des révoltes de prisonniers dans plusieurs pays [entre autres la grande révolte à Manchester – Strangeways], les expulsions brutales de maisons occupées depuis des années et les peines de prisons à Groningen en Hollande [le 26 mai 1990 la police néerlandaise tenta d’expulser le complexe squatté de Wolters-Nordhoff, comprenant des ateliers, des appartements, des cuisines populaires et des cafés; tout le monde se fit arrêter et accuser d’association terroriste dans le plus gros procès néerlandais], les razzias et intimidations contre la Hafenstrasse [rue squattée de Hambourg, souvent présentée par les médias comme « centre de la RAF »].

Ils visent toutes les tentatives qui sont là comme par exemple la Hafenstrasse pour montrer qu’il est possible d’imposer ses propres buts contre leur appareil de pouvoir, qu’une réalité définie par les gens peut exister contre leur quotidien du 24 heures capitaliste.

Face au développement international, mais également précisément face à la marche fasciste et la progression de la RFA comme nouvelle puissance mondiale grosse-allemande, beaucoup de camarades et d’autres gens qui se sont soulevés contre ce système inhumain et d’oppression disent que nous n’avons aucune chance de passer, parce que l’ennemi serait bien trop puissant et que les forces pour un bouleversement sont faibles.

Et cela est un autre aspect: la résignation et en partie également la paralysie empêchent beaucoup d’initiatives qui pourraient être des pas en avant pour la reconstruction d’un mouvement révolutionnaire fort.

La décision de lutter contre le système impérialiste et pour un monde où les gens peuvent vivre de manière libre et autodéterminée ne peut pas être dépendant du fait de savoir si son propre camp ou l’ennemi est fort dans une certaine phase, de savoir ainsi si la victoire est dans un futur proche ou si une longue lutte devra être faite.

La décision en faveur de la lutte révolutionnaire ne peut venir que de sa propre expérience du système et de sa brutalité et de sa destruction et de ses propres buts et conceptions – c’est-à-dire, comment on veut vivre.

Nous pensons qu’une clef importante pour beaucoup mais également pour les prochains pas en avant dans la construction d’un contre-pouvoir par en bas repose dans le fait de se rendre conscient cette expérience, qui est dans chaque personne la racine pour son propre sursaut.

L’expérience de la destruction par le système ne peut être amené que par la décision consciente et définitive en faveur du bouleversement de la réalité dominante et pour une vie autodéterminée et auto-organisée.

Nous tous devons maintenant comprendre cela, et devenir une force commune. La décision de faire maintenant l’action contre Neusel et en rapport avec la grève en Espagne est pour nous un pas nouveau sur la voir de construire ensemble un contre-pouvoir dans la lutte commune pour imposer une revendication qui est devenue un point crucial de l’ensemble de l’affrontement.

Nous n’avions pas prévu depuis le départ d’intervenir dans le développement de la grève de la faim des camarades hommes et femmes espagnolEs.

Nous nous sommes dévidés à l’intervention armée qu’après que soit devenu clair le fait que, même après la mort de José Manuel Sevillano et les contradictions s’accentuant en Espagne même, et les nombreuses et diverses initiatives dans d’autres pays ouest-européens pour que soient victorieuses les revendications, le gouvernement Gonzalez en resterait à sa ligne dure, et précisément l’estimation que le bloc ouest-européen veut retourner et ramener en arrière tout le développement et les conditions pour toutes luttes par la destruction des collectifs de prisonniers en Espagne et la liquidation des prisonniers là-bas.

Il n’y a qu’une action armée qui pouvait rendre de nouveau ouverte cette situation totalement accrochée.

Elle peut amener à de nouvelles acuités toutes les initiatives lancées jusqu’à présent en rapport avec la grève, et elle rend avant tout possible un nouvel élan, parce qu’elle ouvre pour cela l’espace politique.

Toute initiative qui vient maintenant compte!

Il est aujourd’hui ainsi, et cela continuera d’en être ainsi à partir des conditions différentes dans les pays particuliers et les thèmes centraux les plus différents que les combattants de ces pays définissent comme leurs, que le front anti-impérialiste en Europe de l’Ouest se constitue d’une multitude de luttes.

Nous pensons qu’il est maintenant possible et qu’il peut y avoir un premier pas commun dans la reconstruction d’un mouvement révolutionnaire fort, que nous nous entendions concernant les thèmes centraux dans la confrontation impérialisme / libération, afin d’en arriver à partir de là à une intervention commune.

Ainsi, notre attaque doit agir en deux directions.

D’abord concrètement pour que la satisfaction des revendications des prisonniers et dans la construction du contre-pouvoir révolutionnaire en Europe de l’Ouest, et l’autre comme introduction d’une longue phase de lutte contre la puissance mondiale grosse-allemande / ouest-européenne nouvellement formée.

La RFA et les nouvelles élites du pouvoir de la RDA poursuivent avec ce pas vers la grande Allemagne les mêmes objectifs et plans impériaux que le fascisme nazi.

La troisième agression que mène la capital allemand dans ce siècle contre les peuples de l’Europe n’est pas menée par des moyens militaires, mais par les moyens de l’économie et de la politique.

La soumission de millions de gens au principe de marché, profit et structure de la marchandise amène une nouvelle souffrance et une nouvelle misère pour les peuples.

Il n’y aura pas cette fois des millions de morts et des gens anéantis, mais des millions de gens opprimés à qui on a enlevé toute dignité, qui doutent dans cette destruction de leur structures de vie et de leurs rapports humains, et qui intérieurement, dans leur âme, sont censés aller à l’effondrement.

Et sur la base du nouveau pouvoir que le capital de RFA à la tête de l’Europe de l’Ouest ramène de ce développement, ils veulent en arriver à un nouveau round de soumission et d’exploitation des peuples des trois continents.

Nous nous posons avec toutes nos forces contre ce développement, parce que c’est notre tâche dans la guerre de classe internationale que de ne pas les laisser passer avec ces plans.

Contre le saut de la bête ouest-européenne, notre saut dans la construction du contre-pouvoir révolutionnaire!

Imposer ensemble le retour au regroupement des prisonniers des GRAPO et du PCE(r) – le regroupement de tous les prisonniers révolutionnaires et arriver ainsi par la lutte à la perspective pour leur libération!

Guerre à la puissance mondiale RFA / Europe de l’Ouest!

Organiser la lutte armée!

Lutter ensemble, et nous vaincrons ensemble!


Commando José Manuel Sevillano

Fraction Armée Rouge

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Fraction Armée Rouge : Communiqué de l’action contre Braunmühl (1986)

La coalition des Etats impérialistes n’arrivera pas à bloquer le processus révolutionnaire, ni à restaurer son hégémonie par la violence !

Aujourd’hui le commando Ingrid Schubert a exécuté le diplomate-espion Braunmühl, directeur des affaires politiques au Ministère des Affaires étrangères, individu-pivot du processus d’élaboration de la politique occidentale-européenne, au cœur du système impérialiste global.

Notre attaque visait l’appareil d’État oppressif de la RFA, gemme de l’Europe Occidentale unifiée, et élément de la. stratégie belliqueuse de l’impérialisme. Braunmühl était un des individus-clés des organes de contrôle de ce système, et de la coordination -désormais officielle avec les représentants de l’État français.

De même, il était en contact régulier avec ses homologues les directeurs des affaires politiques américains, anglais et français au sein du très confidentiel « Comité consultatif quadripartite » dont l’objectif est de coordonner et d’unifier les politiques des pays les plus puissants de la coalition impérialiste sous la direction des Etats-Unis face aux résistances qui menacent leurs intérêts communs et la puissance de leur système à tous les niveaux.

Il représentait la RFA au comité politique de l’EPZ « Coopération politique européenne », désormais l’instrument d’élaboration et de contrôle politique majeur des Etats de l’Europe occidentale.

Au sein de l’UEO « Union de l’Europe Occidentale », en compagnie de représentants de la France, de l’Italie, de la Grande-Bretagne, de la Hollande, de la Belgique et du Luxembourg, il travaillait à renfoncer les liens entre les piliers de l’OTAN dans le domaine de la sécurité, à développer la puissance politico-militaire de l’Europe Occidentale et, par conséquent, de l’OTAN en tant que telle.

A travers les initiatives politiques, économiques et militaires des pays d’Europe Occidentale prises en coordination avec les Etats-Unis, la bourgeoisie cherche à prévenir les explosions sociales, la poursuite et l’aggravation des luttes sur tous les continents, et tend à s’instituer en un système global pour parer à l’affaiblissement considérable de l’hégémonie américaine, ce que démontrent les évènements actuels.

Le projet politique occidental-européen de système global actuellement mis en oeuvre, et l’usage massif des ressources économiques des États et des multinationales en Europe Occidentale ont pour objectif de bloquer le processus révolutionnaire et de prévenir de futures attaques contre leur pouvoir, en attendant le moment où ils auront la possibilité de passer à l’offensive généralisée sur le terrain militaire.

Le plan du Pentagone et des stratégies de l’OTAN qui visaient à rompre le pacte sur l’implantation des missiles nucléaires à moyenne portée et simultanément à frapper les mouvements de libération et les jeunes Etats-nations ont échoués, du fait des résistances qui ont surgi à l’échelle internationale, et qui s’opposent à leur politique belliqueuse.

Le capital international dirigé par les Etats-Unis n’a pu mettre en oeuvre les moyens de sa restauration comme puissance hégémonique, du fait de l’aggravation des antagonismes et des luttes révolutionnaires. Tous ses plans ,visant à la stabilisation politico-économique de blocs régionaux et de pays divers ont échoués:

Résultat, aujourd’hui, les émet et révoltes d’Amérique latine, de Corée du Sud, des Philippines, du Moyen-orient et d’Afrique da cl, les manifestations contre les politiques militaires et économiques agressives des Etats-Unis, contre le FM et les régimes fantoches des Etats-Unis, responsables de la misère massive, de la terreur et de la destruction des structures sociales et culturelles de peuples entiers.

Les guerres conte-révolutionnaires au Nicaragua et en Angola, l’agression militaire au Liban n’ont pu venir à bout des luttes révolutionnaires : au contraire, elles ont conduit à l’aggravation des contradictions et des oppositions qui minent l’hégémonie américaine.

De même les tentatives actuelles de stabilisation passant par le changement d’équipes dirigeantes fantoches locales et l’offre d’assistance économique visant à faire baisser la pression des mouvements de masse et des guérillas, en Haïti, aux Philippines, dans les « nouvelles démocraties » d’Amérique Latine, ne peuvent-elles rien changer de fondamental aux profondes crises politiques et économiques qui minent le système, au manque de perspectives de celui-ci et à l’effondrent de l’hégémonie américaine.

Ces tentatives peuvent simplement éviter que l’écroulement général ne se produise tout de suite.

Toutes les tentatives pour stabiliser les métropoles en pénétrant, par le biais de l’Etat, dans toutes les couches, dans tous les secteurs du social ; tous les modèles d’intégration, l’aggravation constante des répressions : tout cela a échoué. Ils ne peuvent dépasser les contradictions qui les minent ; ils ne peuvent venir à bout des luttes révolutionnaires.

L’impérialisme n’a d’autre solution que de concentrer ses forces pour écraser les luttes révolutionnaires internationales.
Cette situation nouvelle, sensible désormais lors de chaque confrontation, résulte des luttes de libération durant la phase de reconstruction du système impérialiste, depuis la fin de la guerre du Vietnam.

Aujourd’hui, cette situation est plus prometteuse encore, car les possibilités de porter à l’impérialisme des coups très durs se sont multipliées, du fait des crises au sein du système et de l’aggravation sévère de ses contradictions internes.

La bourgeoisie impérialiste n’arrive plus à étouffer dans l’oeuf des contradictions sociales et politiques en constante aggravation, et les masses misérables de tous les continents, ayant maintenant compris que le choix était de vivre comme des êtres humains ou de croupir éternellement sous le joug de la barbarie impérialiste, constituent désormais l’enjeu de toutes les confrontations, la force de résistance majeure au système impérialiste.

Voilà l’étendue des résistances, le sens politique de toutes ces luttes, fruits de l’expérience et de la stratégie des guérillas révolutionnaires. Elles sont devenues, au niveau international, une puissance politico-militaire de lutte anti-impérialiste.

Dans ces bouleversements -crise de l’hégémonie américaine, déstabilisation du pouvoir impérialiste sur tous les continents, crise économique grave et effondrement de la stratégie de guerre sur plusieurs fronts- saisissons bien l’importance accrue de l’Europe Occidentale au sein du projet contre-révolutionnaire global.

Cette importance nouvelle signale le développement et l’insertion des forces politico-militaires européennes occidentales au sein d’un système de pouvoir impérialiste global en crise, et la concentration de leurs deux potentiels agressifs en un seul.

Voila la raison politique majeure pour laquelle l’État (la RFA, N.D.T.) se donne les moyens politiques, économiques et militaires dont la bourgeoisie a besoin pour conduire sa politique d’agression internationale.

Le succès ou l’échec de ce processus est lié de façon décisive aux luttes révolutionnaires en Europe Occidentale.

De ces luttes dépendent que la bourgeoisie puisse maintenir son pouvoir au niveau actuel et donc son rayonnement international- ce qui signifie génocides par voie de bombes, de dollars ou de famines, et moyens divers de destructions humaines faisant l’économie d’une « grande guerre »- ou percée au coeur du centre impérialiste d’un front révolutionnaire, et unification des luttes révolutionnais à l’échelle internationale, permettant l’émergence d’une stratégie politico-militaire de libération prolétarienne.

Comme nous l’avons déjà dit, la crise stratégique de l’impérialisme -la crise de l’initiative capitaliste- ne doit pas conduire, économiquement ou politiquement, à un effondrement dont les dimensions catastrophiques seraient immenses.

Cette crise doit être utilisée de façon organisée par ceux qui mènent l’assaut, comme un moment de tension subjective, comme la période de alternative prolétarienne, durant laquelle un pouvoir prolétarien oppositionnel à l’opportunité de manifester sa détermination stratégique et internationaliste.

Cette phase nouvelle s’est révélée au grand jour lors de l’attaque américaine contre la Libye, orchestrée médiatiquement et exécutée grâce au support logistique de l’OTAN et dont les amères ont été couverts par la Communauté économique européenne.

La politique des États de l’Europe occidentale dans le système global vise à l’encerclement politique puis à l’anéantissement sélectif des révolutionnaires de tous les continents, et à l’unification des forces social-démocrates et bourgeoises-réactionnaires dans un projet fasciste de pacification à trois dimensions :

politique : l’Europe Occidentale se constitue en une unité au sein de la coalition terroriste montée par les Etats-Unis contre les luttes de libération,

opérationnelle : mise en œuvre d’une coopération et d’une offensive commune entre services secrets, forces de polices et armées,

économique : mise en place d’opérations de sauvetage à destination de régimes en banqueroute, pour éviter les crises sociales qui mettent en péril la stabilité de tous les pays du tiers-monde sous contrôle américain.

L’attaque des Etats-Unis (contre la Libye N.D.T.) est l’un des axes de la stratégie du système global contre les combattants anti-impérialistes à l’échelle internationale -exactement comme les manœuvres occidentales pour un « nouveau processus de paix » au Moyen-Orient. Leur but commun est d’isoler et d’éliminer les foyers de lutte révolutionnaire, avec l’appui des régimes et les fractions arabes réactionnaires.

La contradiction réside en ce que le gouvernement américain ne cesse d’user de sa puissance militai, mettant de ce fait les gouvernements européens en difficulté par des actions au moins partiellement contraires à leur propres intérêts ; tandis que simultanément il dépend comme jamais auparavant de leur soutien politique et de leur aide.

La contradiction réside aussi en ce que les États d’Europe Occidentale voient parfaitement que la politique ouvertement militariste (des Etats-Unis N.D.T.) ne fait que mieux ressortir la faiblesse politique de la coalition (impérialiste N.D.T.) : ils peuvent détruire beaucoup, mais ils ne peuvent rien changer.

C’est pourquoi leur parcours politique se fait sur la corde raide : d’un côté leur incapacité à restaurer la stabilité du système politique mondial, de maîtriser la guerre économique et une grave crise ; de l’autre la politique militariste qui ne fait qu’accentuer les réactions négatives à l’encontre du système impérialiste, et conduit les Etats d’Europe Occidentale à une escalade aux effets incalculables.

Le but de l’agression contre la Libye était de franchir un rubicon politique et de situer, désormais, la confrontation avec les luttes internationales de libération à un niveau clairement militaire.

La voie était donc libre pour les États de l’Europe Occidentale: sous la direction de Genscher et de Braunmühl, unis, Grande-Bretagne comprise au niveau politique, ils pouvaient incarner le volet politique de cette offensive, mettre en œuvre les aspects politiques de cette stratégie d’élimination.

Voila la réalité du « dialogue Euro-Arabe » : non pas une alternative politique aux plans américains, mais une composante planifiée du projet de liquidation des luttes anti-impérialistes.

Une tentative pour prévenir une explosion politique et sociale au Moyen-Orient DANS LE CADRE de la stratégie belliqueuse globale de la bourgeoisie. L’agression militaire et le dialogue Euro-Arabe sont les différents éléments d’une même stratégie, l’expression unique du système global qui, contradictoire dans sa pratique n’en est pas moins monolithique dans son PROJET DE GUERRE DES MÉTROPOLES contre les luttes révolutionnaires internationales.

Voila la mission du « groupe de travail sur le Moyen-Orient » au sein de l’EPZ, créé à l’instigation de la RFA pour conduire avec plus d’efficacité l’action de la. CEE contre le mouvement révolutionnaire arabe.

Voila la raison des voyages de Genscher et de ses diplomates-espions au Maroc, en Tunisie, en Égypte et dans le golfe… leur grand numéro sur le « partenaire européen » et « l’alternative non-militaire », par le biais duquel, entre autre, ils espèrent constituer un front politique -d’abord et avant tout contre les révolutionnaires Palestiniens et les États qui les soutiennent – à l’aide de pressions économiques.

Voila ensuite Zirmmermann, suivi de près par le BKA, le GSG9 et les agents secrets, qui contraignent les forces policières et militaires de la région à se réorganiser sur le modèle-RFA, avant d’exiger leur coopération. Voila enfin Warnke et Bangemann qui, grâce aux moyens et au savoir-faire des multinationales basées en RFA et à l’argent des grandes banques allemandes viennent conduire la stabilisation politico-économique.

L’autre alité de cette politique est que la bourgeoisie d’Europe occidentale, malgré sa direction politique unifiée et son pouvoir concentré, affronte dans le désordre et la confusion les résistances en Europe, et tente d’imposer ses intérêts impérialistes globaux sans qu’un réel consensus n’existe dans chacun des pays (d’Europe Occidentale N.D.T.).

L’EPZ est le levier par lequel la bourgeoisie impérialiste d’Europe occidentale met en oeuvre ses combinaisons stratégiques, aux plans politique, économique et militaire.

C’est à ce niveau, et non pas à celui des parlements nationaux, que son développées les politiques de restructuration d’un capitalisme offensif en Europe Occidentale ; politiques qui se concrétisent par des projets comme Esprit, Eurêka, et par la création d’un marché européen poussé par la concentration et la centralisation industrielle et technologique du Capital ; politiques dont les effets seront un fonctionnement plus sûr (pour le Capital d’Europe occidentale N.D.T.) et un renfoncement de sa position sur le marché mondial.

L’EPZ est le lien politique ou se bâtit le pilier / Europe de l’OTAN. C’est en son sein que, ces dernières années, ont été élaborés les plans d’un développement politique et matériel de la puissance militaire Occidentale-Européenne ; et mis au point une politique de sécurité Occidentale Européenne, qui tend à élever le potentiel agressif des États de l’Europe, à accentuer le niveau de leur implication dans la stratégie globale de guerre de la bourgeoisie impérialiste. Désormais l’EPZ est la tour de contrôle et de coordination de la stratégie impérialiste-globale en Europe Occidentale, qui vise à la criminalisation et l’élimination des combattants révolutionnaires internationalistes du tiers-monde et des métropoles.

Dans ce processus contradictoire ou, du fait des contradictions nationales et économiques qui opposent les États individuels, la bourgeoisie ne réussit pas à mener son intégration au rythme nécessaire, le processus d’unification de la RFA, de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Italie au sein du noyau dur du système-global occidental-européen n’en devient pas moins manifeste; en étroite coordination et coopération avec les Etats-Unis.

Sous la houlette de la RFA et de la France, le rythme de la militarisation et de la restructuration de l’Europe Occidentale est déterminé par l’EPZ, et la formation du système global se poursuit.

Du fait de leur poids militaire et économique, ces deux États enjoignent aux États les plus faibles de s’engager -ou de se tenir à l’écart des décisions et des développements technico-économiques qu’il ne peuvent assumer : tel est le prix à payer par tout gouvernement occidental désireux de rester en place.

La CEE est la superstructure politique qui confère son poids international à la politique des États d’Europe Occidentale, et qui leur permet de coordonner leurs agressions. La CEE est l’instrument de contrôle des appareils d’État ; l’instrument d’unification des politiques occidentales : un élément du système global où s’échafaude l’offensive impérialiste contre le prolétariat international.

Le mouvement révolutionnaire d’Europe Occidentale doit déjouer les plans stratégiques de domination mondiale de la bourgeoisie impérialiste, plans dont les métropoles sont les bases matérielles et politiques. Déjouer ces plans signifie les bloquer et les briser politiquement, ici même, en attaquant l’axe central et la force d’impulsion du pouvoir impérialiste, avant qu’il ne puise les mettre à exécution.

Organiser le front des révolutionnaires en Europe occidentale signifie conduire, au niveau stratégique, le combat politico-militaire dans la métropole ; remettre en question le système global impérialiste ; amorcer le processus de recomposition internationaliste de la classe ouvrière en Europe.

Aujourd’hui, il nous faut unifier la guérilla communiste et le mouvement révolutionnaire dans cette offense -planifiée et conduite collectivement- et dont l’objectif double est de paralyser la stratégie impérialiste ; de déterminer et de concrétiser les bases politiques et les éléments constitutifs d’une stratégie révolutionnaire.

Organiser le front révolutionnaire, c’est planifier un assaut. Nous ne parlons ici ni de subtilités idéologiques ni de modèle révolutionnaire.

Nous parlons des résultats concerts d’une politique révolutionnaire et de ses effets sur le pouvoir impérialiste ; nous parlons de la force matérielle et politique nécessaire pour élargir en une brèche les fissures dans le bloc des métropoles ; nous parlons du saut qualitatif que doit faim la lutte prolétarienne.

Constituons le Front révolutionnaire de l’Europe occidentale, comme un élément de la guerre internationale de Libération !

Prenons l’offensive et conduisons la plus loin encore !

Commando Ingrid Schubert
Fraction Armée Rouge
10/10/86

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Fraction Armée Rouge : Interview à Zusammen Kämpfen

[1985. Zusammen Kämpfen (Lutter ensemble) consistait en le » journal clandestin – des feuilles A4 photocopiées – de la mouvance des « anti-imps ».]

Question : Cet entretien sera une nouvelle expérience pour tous; notre but est d’apporter des réponses aux questions que nous posons ainsi que beaucoup d’autres personnes. Les points principaux: le développement politique pendant et après la grève des prisonniers et surtout les démarches vers le front européen.

Commençons directement et d’une manière concrète : les attaques contre Audran et Zimmerman où apparaissent les idées développées dans votre déclaration commune avec AD – pouvez-vous reparler brièvement de la détermination?

Réponse : Pour AD et pour nous-mêmes, il s’agissait de s’attaquer au moteur du projet impérialiste d’Europe par ces actions, c’est-à-dire l’axe Paris-Bonn. L’essentiel à ce sujet figure dans le texte commun des déclarations.

Les actions sont des pierres à bâtir du déploiement de la stratégie révolutionnaire ouest-européenne; c’est actuellement notre objectif d’élaborer le fond politique et militaire du front ouest-européen, pour l’unité stratégique des révolutionnaires d’Europe de l’ouest Dans le texte commun nous avons développé les déterminations fondamentales : faire avancer ce processus, transposer les déterminations dans l’action de la faon visée et organiser; et c’est précisément ce que nous avons commencé avec Audran et Zimmerman. Voilà donc notre orientation pour l’avenir, après la première rupture que nous venons de marquer.

Question : Quelles sont les fonctions de Audran et Zimmerman car on en parle peu dans les déclarations?

Réponse: Ils occupent tous les deux un emploi important au sein de la formation militaire-économique de l’Europe de l’ouest; Audran comme chef de service des affaires internationales auprès du ministère de la défense et Zimmerman comme président de l’organisation fédérale de l’industrie aérospatiale et de l’équipement (SOLI).

Le SOLI est l’organisation politique du complexe militaire-industriel en RFA.

Toutes les firmes d’armement en sont membres (ainsi par exemple, parmi les plus importantes : MBB, Krauss-Mattei, Dornier, MTU… également des trusts d’électronique comme Siemens, AEG, Philips, et des trusts d’acier et de la chimie). L’association est financée par les grandes banques allemandes et par l’Alliance.

Le SOLI collabore directement avec l’OTAN par le biais du ‘groupe industriel des conseillers’, NIAG. et du groupe des industries d’armement européennes’, EDIG, qui tain partie de l’IEPG (groupe programme indépendant européen).

Les chefs des plus importants trusts d’armement des Etats-Unis, du Canada et de l’Europe de l’ouest participent directement à la planification des militaires.

Ils jumèlent pratiquement les plans des stratèges militaires à ceux du capital multinational, déterminent des projets pour la recherche et le développement des systèmes nouveaux d’armement conventionnels, électroniques et atomiques, et discutent la transposition industrielle.

En RFA même, le SOLI collabore avec les ministères de la défense, de la recherche et de l’économie, auprès desquels ils présentent leurs revendications financières, et avec l’office de la technique de l’armement et d’approvisionnement (BWB) de la Bundeswehr.

Zimmerman siégeait aussi au sein du groupe de travail économique d’armement, où se rencontrent régulièrement les chefs des trusts allemands et les représentants du ministère de la défense, ainsi que des généraux de la Bundeswehr. Parallèlement, il était le vice-président du AECMA (association européenne des industries aérospatiale et d’aviation) à laquelle les trusts d’armement coopèrent Zimmerman était du type d’entrepreneur qui pense et agit transatlantiquement ». Die Welt » écrit à ce propos le 2/21· le chef du MTU est réputé adhérent convaincu d’une coopération franco-allemande et européenne encore plus étroite dans le domaine de l’aérospatial..

Le jour de l’attaque contre Zimmerman, un interview était publié dans le magazine .air et cosmos » à Paris, dans lequel le manager de pointe parle d’une obligation de coopération européenne pour la technique et la technologie.

« Le Figaro.. le 6/2 : l’axe Paris-Bonn, pivot d’une Europe occidentale forte, base sur la défense stratégique et l’accroissement renforcé des industries d’armement (…). Zimmermann était l’interlocuteur privilégié des ministères de la défense et de la coopération militaire franco-allemande, y compris dans les technologies correspondantes.

Question : -interlocuteur privilégié·, il état surtout de par le fait de ses fonctions au sein du SOLI et parce qu’il siégeait ainsi dans beaucoup d’organisations européennes importantes. C’est ainsi qu’on n’a pu obtenir que très peu d’informations par les médias. Une partie de l’intoxication après l’action consistait à le présenter comme un « simple. manager d’armement comme il en existe des milliers, simplement pour présenter l’action comme « une solution de fortune non prédéterminée ». Pouvez-vous repréciser ce qu’est le SOLI, IEPG etc?

Réponse : Nous avons ici des citations d’un « mémorandum sur l’avenir de l’astronautique en RFA », publié par le SOLI en 1984. Les revendications du captal y sont exactement formulées, comme elles sont soutenues alors par Kohl et Mitterrand.

Le SOLI dit clairement, qu’il s’agit maintenant pouf les européens d’achever le rattachement technique et technologique aux Etats-Unis, et c’est surtout possible dans le domaine aérospatial.

En ce domaine il revendique une .· politique européenne de sécurité », la coopération accrue avec la France, et à partir de là avec d’autres pays européens, et il revendique du gouvernement fédéral des .accroissements significatifs du budget..

Et puis, qu’ils veulent le rôle de domination ensemble avec les Etats-Unis, mais qu’en meure temps la coopération européenne est la condition pour l’avantage technologique sur le marché mondial.

Et encore deux phrases d’eux: « La coopération allemande … devrait être accrue pour achever à côté de la coopération transatlantique un engrenage plus tort à l’intérieur de l’Europe », et -en outre une telle coopération pousse l’intégration politique.

Nous ne dénombrons pas tous les projets des satellites, hélicoptères etc-, chacun le sait bien, les journaux en sont pleins. Comme pour la France.

Audran état celui, au ministère de la défense, qui tenait toutes les ficelles pour la coopération et l’exportation de l’armement, c’était Zimmerman pour la RFA, qui a eu la même fonction comme représentant du MIK (complexe militaire industriel). La coopération de l’armement est un rail sur lequel le projet européen est poussé.

Encore quelque chose sur l’IEPG : En général sa fonction est l’intégration ouest-européenne de l’armement avec le but de l’intégration militaire et la coordination politico-militaire.

Se signification extraordinaire vient du fait, que la France y participe dés le début bien qu’elle ne soit pas officiellement intégrée dans la structure militaire de l’OTAN.

Depuis sa fondation en 1975, l’IEPG travaille pour standardiser les systèmes d’armement des états de l’OTAN, ce qui est la condition pour d’autres projets communs d’armement et une intégration politico-militaire plus étroite.

C’est là où les projets pour la coopération européenne de l’armement sont déterminés.

Alors encore une fois: Audran et Zimmerman représentent le processus de la concentration du commando capitaliste dans sa fin stratégique et militaire et en même temps économique.

Comme nous avons dit dans la déclaration : ils doivent se concentrer dans une poussée vers une stratégie commune pour la solution de la crise économique et la sauvegarde leur domination militaire, c’est-à-dire axer toute leur planification sur la guerre.

Question : Comment étaient en effet les réactions des médias françaises aux actions d’AD et vous?

Réponse: Bon, les journaux et les nouvelles en étaient pleins. Ce qu’ils y ont dit d’une façon totalement grossière était toute cette merde, que nous dirigeons AD, qu’il n’y a tout simplement pas une politique révolutionnaire authentique en France, mais que tout est dirigé « de l’extérieur ».

Comme les CCC en Belgique. C’était !a ligne dès le début « Libération » surtout. Ils ont dit que jadis AD était un groupe militant antifasciste, c’était encore bien en ordre, mais maintenant ils sont comme nous, ils parlent comme nous, sont dévorés. Alors : ça suffit.

C’est clair pourquoi ils font comme ça : ils veulent l’éloigner de l’échelle d’une discussion politique. Et là ils n’ont plus rien, pas d’argument, seulement cette maigre propagande.

Une autre chose encore qu’ils ont dit : tous tes groupes armés sont tellement battus et faibles, qu’ils doivent réunir leur logistique et leurs commandos. Mais en tout cas, ça personne ne les croit Ils étaient soufflés partout, quand le texte commun était publié.

En France, ils ont -au commencement encore sans commentaire- cité beaucoup du texte. Dés mi-janvier, il y avait aussi quotidiennement des reportages sur la grève de la faim et les actions en RFA et d’autres pays européens- et, comme nous avons entendu parler -chaque soir les nouvelles affiches du BKA à la TV.

Après l’action contre Audran ils ont publié des choses énormes: nous aurions fait ça et AD aurait seulement tiré, a peu près comme ça Ils l’ont justifié par le fait, que le commando était appelé Elisabeth Van Dyck et que la déclaration était envoyée à DPA en deux langues. Après tout.

Question : Vous avez dit au commencement, que l’axe Paris-Bonn est le moteur du projet impérialiste d’Europe. Qu’est-ce que vous voulez dire concrètement avec ça?

Réponse : Quand nous disons : projet européen et son noyau militaire -ça veut dire: créer le projet europe de l’ouest comme centre stratégique de la reconstruction impérialiste- deux points y sont importants. II y a la tentative de réunir l’Europe comme union économico-politique depuis 30 ans.

Aujourd’hui c’est la situation où il s’agit pour eux essentiellement de deux points. L’un c’est la formation militaire vers l’extérieur, c’était les implantations des missiles à moyenne portée, ce sont tous les projets militaires, comme ils sont dénombrés dans le texte commun et les déclarations d’AD et de nous.

Pour tous ces projets c’est la coopération politico-militaire entre la RFA et la France par laquelle ça fonctionne.

L’autre c’est la conduite unifiée de la guerre contre la lutte révolutionnaire en europe de l’ouest sous la régie des USA, comme ça c’est passé visiblement sur un nouvel échelon. Par rapport à ça, nous voulons encore dire quelque chose plus tard. Politique militaire comme locomotive pour l’économie et la politique pour l’intégration européenne.

On peut le voir aussi autrement.

Tous leurs efforts d’arriver à une solution pour la crise économique -chômage etc- au sein de la communauté européenne et de formuler « une politique européenne autonome » ont fait naufrage. Et aussi leurs tentatives de mobiliser les gens ici pour leur projet européen.

Ce qui reste et où ça marche, c’est la coopération militaire dans l’OTAN, la concentration du capital sur la production d’armement et des technologies nouvelles.

Et l’accroissement de l’efficacité de leurs appareils de police et des services secrets, leur coordination de la guerre contre la lutte révolutionnaire pour ainsi dire la « ligne interne de défense ».

Ils sont à un point décisif maintenant, et cela rend fortement possible la lutte anti-impérialiste, et c’est exactement l’expérience de laquelle nous pouvons partir après les derniers mois- la question, s’ils peuvent faire passer leur projet militaire ici, s’ils ont la force politique et la base matérielle pour soutenir la stratégie militaire impérialiste. Ils savent bien, qu’ils ont perdu le consensus pour leur politique agressive, et que leur couverture ténue disparaît de plus en plus avec chaque action révolutionnaire.

De plus, ils craignent de ne pas obtenir la haute main sur la crise croissante aux métropoles elles-mêmes.

Aujourd’hui déjà 20 millions de chômeurs, et en janvier, deux semaines, plus de 200 hommes sont morts de froid en Europe de l’ouest Ils détruisent maintenant leur « Net social » avec lequel ils ont pu attraper jusqu’ici la tendance vers la pauvreté de plus en plus surtout ici en RFA, ils le détruisent pour leur projet militaire, parce qu’ils ne peuvent plus se financer autrement.

En outre, la militarisation des sociétés, contrôle et manipulation à l’échelle européenne. Structuration de la publicité par exemple pour les nouveaux médias, qui doivent transporter l’idéologie dominante jusqu’au plus petit village grec, où les hommes n’ont pas de travail, peu à manger, mais la TV avec 12 programmes.

Autrement dit : l’imagination idéale de la bourgeoisie c’est le chômeur, le « retiré », qui est attaché à la TV distribution et écluse de la bière. Cela exprime simplement tout le mépris de cette classe. Ce ne sont que quelques extraits des divers centres, où les contradictions vont s’aggraver. Notre rupture venait maintenant juste à temps.

Question : Voulez-vous dire ça aussi par rapport à la grève de la faim- pour beaucoup de gens, c’était comme ça : l’action-l’arrêt!?

Réponse : Non, zut Nous n’avons pas fait l’action pour « arrêter » la grève de la faim. II s’agissait de la démarche pratique pour le front ouest européen.

A cela nous avons travaillé et les actions, quand nous avons achevé tout En 81 nous avons dit: la guérilla, la lutte des prisonniers de la guérilla, la lutte des militants anti-impérialistes sont les lignes, qui forment -ou formeront- comme unité le front révolutionnaire en Europe de l’ouest.

Nous avons impliqué dans nos actions l’effet politique, la mobilisation qui était mise en marche avec la lutte des prisonniers, et avons développé toute cette dynamique dans la rupture de la guérilla ouest-européenne.

Mais cela n’a rien à faire avec la conduite de la guerre psychologique, qui a traversé toute la grève : direction de l’extérieur, et au contraire direction des actions au niveau des cellules.

A cela le BAW et le BKA ont toujours parlé « d’un papier stratégique », qu’ils ont trouvé dans l’appartement à Francfort De notre part, il n’y a pas de papier stratégique de 84. Ce qu’ils ont trouvé, c’est un papier de discussion des militants, dans lequel ils ont développé leur propre idée, comme leur pratique et la lutte des prisonniers peuvent agir ensemble.

L’intention de cette campagne de la guerre psychologique est claire : ils veulent pousser à bout la stratégie d’anéantissement contre les prisonniers maintenant, et fixer juridiquement la construction d’une « RAF entière ».

Comme instrument pour accomplir l’isolement des prisonniers, mais les prisonniers ont dit tout ça, nous ne le répétons pas maintenant.

Encore une fois en principe: chacun qui lutte dans le contexte du front anti-impérialiste ne peut le faire que par sa situation et sa détermination. Par cela vient la force. L’unité se forme dans l’attaque qui a le contenu politique identique et le but identique.

C’est-à-dire : ce sont des diverses parties d’un front Les prisonniers ont dit: la grève est menée pour l’unité du front anti-impérialiste. Les revendications des prisonniers sont l’expression de leur lutte authentique, et ça, c’est le point fort

Question : Dans leur déclaration sur l’arrêt les prisonniers ont dit: « La rupture vers la dimension ouest-européenne de la pratique révolutionnaire provoque nécessairement une réaction unitaire, stratégique entre les états impérialistes de la chaine entière..

Réponse : Oui c’est important. Nous savons par des articles de journaux belges qu’au plus tard à la mi-janvier c’était la situation: la grève, l’échec de l’action à Oberammergau, les actions en Belgique.

La campagne militante ici pendant Noël/Nouvel an, le texte d’AD et nous. Le security committee de l’OTAN s’y est immiscé directement Ils collaborent avec les services secrets et les ..spécialistes de l’anti-terrorisme » des états de l’OTAN, ils planifient et coordonnent les mesures contre la lutte révolutionnaire ici.

Dès ce moment ils ont siégé en permanence, et pour la première fois les services secrets français étaient officiellement impliqués parce que « l’augmentation des coups terroristes contre les institutions de la défense ouest-européenne et le texte commun des groupes terroristes AD et RAF leur cause de grands soucis- (Le Soir, Belgique).

Parallèlement à ça les dires du gouvernement US, du State department, qu’ils craignent d’autres coups et requièrent les états de l’ouest de se réunir dans la lutte contre le terrorisme international.

Pour cela il faut se rendre compte de ce qui se passe depuis à peu près un an à ce niveau. La direction .asti-terreur. de Reagan dans laquelle des coups préventifs et de revanche contre des guérillas dans le monde entier ont été élevés à la doctrine gouvernementale et pour la première fois la coordination du counterinsurgency a été subordonnée à un haut commandement militaire.

De plus la formation nouvelle des pelotons spéciaux, qui sont instruits et prêts à l’entrée en action sur tous les continents.

Le ministre des affaires étrangères US Schultz ne parte plus depuis un an que de l’Europe de l’ouest, Proche-Orient, Amérique latine, comme les trois fronts-centres de la lutte révolutionnaire – et maintenant dans la situation où la guérilla ouest européenne attaque.

La réaction des gouvernements ouest-européens rend maintenant clair que la ligne de la conduite de guerre unifiée correspond à la logique globale de la chaîne des états impérialistes.

A toutes les réunions internationales – ministres des affaires étrangères de l’OTAN, CEE, des réunions secrètes des états-majors militaires suprêmes de l’OTAN comme à Copenhague, jusqu’à la table ronde du management à Davos -partout on a discuté de la façon dont les gouvernements européens peuvent maintenant agir contre ce saut, ce qui veut dire d’abord déterminer la ligne politique commune.

Après l’action contre Audran, simultanée aux attaques du FP – 25 au Portugal, une réaction commune US – Europe devenait alors évidente, après une nouvelle intervention directe de Schultz auprès des gouvernements européens, parce que pour eux, c’était une guerre.

La confrontation était d’un coup sur une nouvelle échelle : guérilla ouest-européenne – logique impérialiste globale. Là il ne se posait plus pour eux la question de donner ou non satisfaction aux revendications des prisonniers.

Leur calcul était de repousser notre rupture par l’assassinat des prisonniers. Pour le gouvernement fédéral, la question n’était plus de s’accommoder du prix politique, ce qui est le cas quand ils égorgent les prisonniers mais la chaîne impérialiste et surtout les gouvernements ouest-européens se concentrent maintenant résolument contre leur guérilla

Et là militairement – parce que politiquement ils ont déjà perdu contre la lutte armée – toutes leurs illusions sur la fin de la guérilla sont mortes. La bombe au grand magasin bourré de Dortmund est aussi à comprendre sous ce rapport

Depuis que nous existons, et maintenant contre toute la résistance révolutionnaire, le service secret règle de telles actions, les utilise ou les fait lui-même. Aujourd’hui, ils sont moins sûrs que jamais qu’il n’y a pas de plus en plus de gens qui trouvent nos actions et celles des militants justes. Alors il ne leur reste plus qu’à enfoncer violemment leur guerre psychologique dans la tète des gens qui doivent avoir peur de nous avec en plus la prime d’un million par tète pour ceux qui collaborent avec les flics.

Si US-Schultz dit franchement « des hommes innocents peuvent aussi mourir dans la lutte contre le terrorisme » ça implique justement de telles contre-actions.

Dortmund était dirigé contre la mobilisation pendant la grève de la faim, contre l’évidence politique et la clarté des actions.

C’est bien sans équivoque tes flics eux-mêmes qui ont alors revendiqué au téléphone comme « action Christian Klar ».

De même la TAZ (Tageszeitung) a pris part au premier front.

Et encore une autre chose importante dans ce contexte : quand il y a eu l’enlèvement de l’avion à Téhéran en décembre, le gouvernement US a concentré sa marine de guerre et a mis en position le RDF.

Le gouvernement iranien était directement menacé d’intervention militaire s’il ne mettait pas fin à l’enlèvement Dans ce contexte le State department annonçait que les EU vont désormais exécuter des actions de revanche contre des bases terroristes au proche et au moyen-orient en cas d’actions contre eux en Europe de l’ouest Nous l’affirmons parce que ça fait comprendre l’acuité de la situation actuelle. Ils ont imposé actuellement une nouvelle échelle du commandement de la guerre et c’est une condition de laquelle nous devons tenir compte, ce qui veut dire l’anticiper dans la pratique.

La décision des prisonniers était juste, exacte.

Question : vous dites aussi que pour les états impérialistes, c’était une décision par rapport aux implantations ?

Réponse : C’est la phrase de la déclaration d’arrêt sur laquelle te mec de la TAZ s’est tellement échauffé parce qu’il veut tirer un profit politique de la lutte des prisonniers. Après tout ce que nous avons dit ça devrait être clair.

II existe pour les états impérialistes dans leur crise substantielle – du fait qu’ils n’ont plus qu’une stratégie et ne peuvent poursuivre qu’un objectif : arrêter le processus révolutionnaire mondial – des projets stratégiques militaires vers l’intérieur et vers l’extérieur qu’ils doivent faire passer également au prix de l’accroissement des contradictions entre état et société et d’une autre démarche dans le transformation de l’état fasciste.

Question : vous n’avez rien dit sur l’action de Oberammergau.

Réponse: pour nous c’est clair que l’axe d’attaque contre l’OTAN et la stratégie militaire U.S. va traverser tout notre processus révolutionnaire. Elle sera toujours un axe sur lequel la stratégie révolutionnaire se concentre. Les premières démarches vers l’unification de la lutte anti-impérialiste en Europe occidentale c’étaient les campagnes et les attaques contre la stratégie de guerre OTAN / US.

La notion de ce qu’est la politique OTAN est en fait passée dans la conscience de beaucoup de personnes. Nous voulions continuer sur cette ligne par l’action contre le SHAPE school, la mettre à nouveau niveau, comme nous l’affirmons, au niveau réel de la guerre.

Dans cette école directement subordonnée au quartier général à Bruxelles, sont entraînés, entre autre en conduite de la guerre électronique et nucléaire, les cadres du commandement intégré de l’OTAN. Ce sont des officiers supérieurs, la plupart américains, et des autres états de l’OTAN.
Les atteindre directement était le but de l’action.

Question : Pourquoi pensez-vous, l’action n’a pas bien réussi?

Réponse : Nuos avons planifié la chose ainsi : quelqu’un y va en voiture et gare juste à côté de l’école sur le parking. La SHAPE-school se trouve séparée d’autres bâtiments sur le terrain d’une école administrative de la Bundeswehr.

Nous l’évaluons ainsi, que les soldats de la Bundeswehr ne peuvent pas savoir quel soldat US en lait partie ou non et qu’il n’y a pas de problème à ressortir une fois dedans. La question était de passer la porte et pour cette raison aussi la couverture choisie : si quelque chose tournait mal, nous aurions pu protéger celui de nous qui conduit la voiture. Y aller en voiture, garer, retourner, tout ça n’était pas une difficulté.

Mais à ce moment, justement, quand celui de nous a passé la porte, arrivait un officier de la Bundeswehr, qui était le chef remplaçant de la SHAPE-school, comme on l’a su après. II connaît naturellement les soldats et il doit avoir remarqué tout de suite quelque chose.

Après cela ils ont eu une heure et demie, pour identifier la voiture et mettre la bombe hors d’état de nuire. Mais en tout cas nous n’avions pas en vue de dire beaucoup sur l’action, parce que brièvement après le texte d’AD et de nous est apparu et l’action aurait été comprise sans équivoque, après Haig, Ramstein, Kroesen et toute la mobilisation contre l’OTAN en Europe de l’ouest

Question : II y avait une mobilisation forte nationale et internationale à la grève de la faim. Que pensez-vous de cela ?

Réponse: Nous n’avons pas encore un aperçu exact de tout ce qui s’est passé. Mets sûrement on peut dire qu’il y a maintenant une base stable, de laquelle nous pouvons dégager.

Ce qui était fort, c’était que beaucoup de groupes et d’individus des mouvements de résistance différents – aussi en d’autres pays européens ont lutté ensemble avec les prisonniers.

Et : c’était la première offensive des prisonniers, de la résistance et de la guérilla ouest européenne.
Ces expériences doivent maintenant être révolues, comme marche consciente vers te front ouest-européen.

Question : Et qu’est-ce que ça veut dire concrètement, comment cela va-t-il continuer ?

Réponse :  Nous ne pouvons répondre et résoudre que concrètement les réflexions partout « comment ça continue », et surtout pratiques. Mais ce n’est pas une discussion pour le journal. Donc sous les yeux des flics. Là on peut acquérir les bases politiques, mais les plus importantes, donc les questions pratiques, non !

Que cela évolua à partir de ce qu’est maintenant ta base nouvelle – comme les prisonniers ont affirmé : développer l’unité de la résistance comme expérience pratique et politique, que nous avons conquise ensemble, et le saut qualitatif des luttes révolutionnaires dans les états de l’OTAN vers la dimension ouest-européenne – les liaisons et les structures dont chacun en particulier et toute la résistance a besoin : des structures qui mettent en liberté la subjectivité; dans lesquelles les démarches pratiques d’une base réelle vont être ensemble par ceux qui maintenant ont l’idée commune, ou la veulent – orientés à t’attaque où les services secrets n’ont pas un pied dedans et n’ont aucune chance.

Nous entendons du côté intérieur de la résistance : de manière autonome : l’organisation illégale du front.

Question: Ça veut dire alors que c’est une possibilité pour des gens de s’organiser de manière autonome illégalement pour lutter avec vous dans le front, comme on peut te retirer de la déclaration des camarades qui ont fait l’action à Bonn contre la « mission technique, ils s’indiquent là comme des « militants illégaux »?

Réponse : non, ça veut dire plus. Ce que vous dites, c’est seulement une partie. Toute l’idée du front de l’autodétermination, de la force de l’organisation indépendante politique et pratique de l’attaque pour les propres buts.

Nous disons: l’espace de l’action et de l’évolution du front est illégale. II n’y a pas un schéma ou le « grand plan », parce que le front est seulement possible comme processus ouvert pratique.

Ceux qui luttent dans le contexte du front, ou le veulent, s’organisent leurs besoins : orientés à la pratique fonctionnelle qu’ils veulent et A rien d’autre; et ça contient tous les niveaux. II s’agit de la décision de chacun en particulier.

Pour ces camarades qui ont fait l’action à Bonn, c’était la démarche juste de leur processus subjectif et de leur idée pratique.

Nous ne pouvons pas en parler généralement – des débats abstraits sur « l’illégalité. n’ont aucun sens. Si c’est une possibilité pour quelques-uns: « des militants illégaux., cela va se clarifier dans les discussions concrètes, avec ceux, qui le veulent pour eux-mêmes, dans leur pratique.

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