Le matérialisme dialectique et le rapport entre la contradiction interne et l’opposé avec la dialectique du zéro et de l’infini

Le matérialisme dialectique pose que chaque chose a une contradiction interne. On sait cependant que l’univers consiste en des vagues de matière s’entremêlant et se faisant écho.

Cela signifie que de la même manière qu’il y a au sein d’un phénomène, d’une chose, une contradiction, cette même chose, ce même phénomène, relève également d’une contradiction, dont c’est un aspect.

Autrement dit : chaque chose possède des contradictions et est elle-même un aspect d’une autre contradiction. Le matérialisme dialectique est vrai si l’on se tourne vers l’intérieur, comme vers l’extérieur, vers l’infiniment petit comme vers l’infiniment grand.

Prenons un homme. Il existe comme fruit d’une contradiction en lui, consistant en son système biologique. Cependant, il a également un opposé : une femme, qui existe comme lui comme fruit d’une contradiction en elle, consistant en son système biologique.

Cela a l’air facile à comprendre ainsi, mais cette question n’a pas été vue durant le 20e siècle, ou bien a posé un véritable casse-tête, avec la question du rapport entre le prolétariat et la bourgeoisie. Si le prolétariat doit renverser le capitalisme, alors qu’il est lui-même un aspect du capitalisme (opposé à la bourgeoisie), alors ne doit-il pas s’abolir lui-même ?

L’URSS a répondu à la question avec Staline en mettant en avant la citoyenneté socialiste, avec l’alliance ouvrière-paysanne comme base, et l’intégration des intellectuels dans ce dispositif.

La Chine populaire a apporté à cette question le principe de la révolution culturelle, pour transformer le prolétariat, qui est ainsi à la fois lui-même et ne l’est plus dans le processus de développement du socialisme.

Néanmoins, il y a lieu de généraliser la question et de la systématiser. Cela permet une compréhension bien plus ample du rapport entre les choses, entre les phénomènes.

Il ne s’agit plus seulement de considérer qu’une chose est une contradiction, mais également de prendre en compte qu’elle est un aspect d’une contradiction.

Répondons ici tout de suite à la question du prolétariat s’abolissant lui-même, qui est la question de la révolution elle-même. La solution est la suivante : la révolution est la contradiction entre le mode de production et la lutte des classes.

La lutte des classes tient à la contradiction entre prolétariat et bourgeoisie, et en même temps la lutte des classes est un aspect d’une contradiction, l’autre aspect étant le mode de production.

Conceptualisons maintenant la question.

Prenons la soustraction 7 – 4. Suivons le matérialisme dialectique et cherchons donc deux choses : d’une part sa contradiction interne, de l’autre son opposé.

La contradiction interne de 7 – 4, c’est 3. La différence entre 7 et 4, c’est en effet 3. C’est dans l’identité de cette différence que 7 et 4 entrent en relation. 7 s’oppose à 4, se combinant à lui de manière dialectique, et le produit de ce rapport donne 3, 3 étant la différence de l’identité de 7 et 4.

Plus simplement dit : une soustraction mélange 7 et 4, qui deviennent donc une seule et même chose, il y a identité. Mais cette identité, pour opérer, doit dépasser la différence, ce qui donne 3.

Maintenant, quel est l’opposé de 7 – 4 ? On a compris que l’opposé ne pouvait pas se situer sur le même « plan » que cette soustraction, il faut que cela se déroule ailleurs.

Pourquoi avoir justement pris cet exemple ? C’est qu’il est impossible de se tourner vers l’univers tout entier pour trouver un opposé, à moins de savoir quel est cet opposé à la base même. L’homme et la femme sont deux opposés dialectiques, mais cela on le sait déjà, donc on ne peut pas « trouver » l’opposé.

On peut trouver l’opposé, bien entendu, par exemple en cherchant le contraire de la Terre et on a le soleil, qui lui fournit de l’énergie. C’est cependant bien trop particulier et cela ne permet pas de fournir un principe général.

Avec les nombres, on le peut. Que sont 7 et 4 ? Ce sont des éléments qu’on a enlevé à la liste des nombres. 7 et 4 ont été enlevés à 1, 2, 3, 5, 6, 8, 9, 10, etc.

Qu’est-ce que 1, 2, 3, 5, 6, 8, 9, 10, etc. ? C’est l’infini. Qu’a-t-on compris avec le matérialisme dialectique ? Que zéro était l’infini. C’est pour cela qu’on peut séparer 7 et 4 de l’infini, c’est-à-dire de 0. Si ce n’était pas le cas, on n’aurait pas 7 et 4 pris à part : ils seraient indissociables du reste.

Quel est alors l’opposé de 7 et 4 ? On sait que cet opposé est à la fois identique et différent. Or, on a vu que l’identité de 7 et 4 dépassant la différence donnait 3.

Nous pouvons ainsi nous tourner vers la différence qui va à l’identité : l’opposé est avant tout différent (sinon il ne serait pas « autre »), mais il est identique (sinon il ne serait pas opposé).

Ici, il faut faire une précision. On ne cherche pas l’opposé de 7 et 4, mais de 7 – 4. En effet, il faut forcément un rapport entre les deux opposés. S’il n’y avait pas ce rapport, il n’y aurait pas cette contradiction – en effet, 7 d’un côté, 4 de l’autre, relèvent d’autres contradictions, sous la forme d’autres soustractions (et d’autres additions, multiplications, divisions).

Et qu’a-t-on dit ? Qu’on enlevait 7 et 4 à 1, 2, 3, 5, 6, 8, 9, 10, etc., suivant le principe selon lequel toute détermination est une négation, comme l’a formulé Spinoza (suivi par Hegel, puis Marx).

Il faut donc retirer le 3 à la liste, puisque 7 – 4 = 3. On a alors 1, 2, 5, 6, 8, 9, 10, etc.

Et inversement, 1, 2, 5, 6, 8, 9, 10, etc. étant défini comme l’infini et alors comme zéro, alors il ne reste plus que 7 – 4 et 3. Ce sont deux choses différentes et pourtant identique. Ce sont donc les deux opposés.

3 n’est pas le produit de l’opération 7 – 4, mais son opposé.

Le signe égal ne désigne pas seulement des choses identiques, mais différentes.

C’est la différence qui amène l’identique, et l’identique la différence.

3 n’est pas l’expression de la contradiction interne entre 7 et 4. La contradiction interne est représentée par le signe négatif.

3 est l’opposé de 7 – 4, sur un plan supérieur – celui qui rejoint l’infini des nombres.

Quand on pose 7 – 4, on enlève 7 et 4 à l’infini, en faisant passer l’infini à zéro.

Quand on réalise l’opération, on supprime le zéro pour le remplacer par 3.

Ce faisant, on dépasse 7 et 4, on supprime le zéro : on retrouve l’infini.

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