[Rapport présenté au 1er congrès du PCMLF, publié dans l’Humanité Nouvelle du 8 et 15 février 1968.]
Démasquons les faux marxistes-léninistes.
C’est le 22 avril 1967 que notre Comité central a pris l’historique décision de convoquer ce IIe Congrès en fixant à son ordre du jour la naissance d’un Parti communiste marxiste-léniniste de l’époque de la pensée de Mao Tsé-toung.
Il est bien évident que tous les camarades de notre organisme de direction nationale étaient conscients des difficultés que ne manquerait pas de soulever une telle perspective. Néanmoins ce fut à l’unanimité moins une voix que fut arrêtée cette décision.
Le seul membre du Comité central qui refusa d’approuver l’intention de créer le nouveau Parti, lança par la suite une campagne fractionnelle active, en invoquant son droit à rejeter toute soumission servile pour se soustraire à toutes les obligations statutaires qu’il aurait dû respecter.
Il mit en avant une quantité d’arguments de procédure pour dissimuler le fait qu’en réalité il avait mission de tout faire pour tenter d’empêcher la création du Parti marxiste-léniniste.
En vérité, la décision de notre Comité central était tout simplement conforme à l’article 19 de nos Statuts, qui stipule expressément :
» Le Congrès national est la plus haute instance du Mouvement. Il est convoqué par le Comité central… «
Mais revenons au fameux C. M. L- F- qui fit son apparition, comme par hasard, juste quinze jours après que nous ayons constitué la Fédération des cercles marxistes-léninistes.
Nous avons déjà suffisamment expliqué qu’il s’agit d’un groupe de diversion et de confusion monté de toutes pièces par l’ennemi.
Sa seule raison d’être est de tenter de désagréger les rangs des marxistes-léninistes français.
Pour ce faire, il emploie les méthodes traditionnelles d’intoxication pratiquées par toutes les polices bourgeoises.
Ainsi il appelle à voter de Gaulle en décembre 1965 et cette attitude qui n’engage personne puisqu’il n’a personne derrière lui, permet le lendemain aux dirigeants révisionnistes d’annoncer que les » cercles prochinois (c’est-à-dire nos organisations) appellent à voter de Gaulle, alors même qu’une Conférence nationale tenue à Paris à notre initiative lance le mot d’ordre » Ni de Gaulle, ni Mitterrand, il faut un candidat communiste ! » sous la signature de 100 militants communistes connus et estimés.
De même aujourd’hui les dirigeants révisionnistes s’appuient activement sur toutes les proclamations et prétendues activités du C. M. L. F. pour affirmer sans scrupules que les groupes » pro-chinois » s’entre-déchirent et ne parviennent pas à réaliser leur unité, ce qui risque de tromper et décourager encore certains camarades sincères mal informés de la réalité des choses tout à fait contraire.
Mais répétons-le nous ne parlerions pas de ce C. M. L. F., s’il n’avait bénéficié depuis quatre ans de l’actif soutien, sur tous les plans, d’un Parti étranger se prétendant « marxiste-léniniste », dirigé par un homme qui se démasque complètement à l’heure actuelle en lançant contre le Parti Communiste Chinois, contre la pensée du camarade Mao Tsé-toung et contre la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne tous les arguments calomniateurs et mensongers déjà utilisés par les impérialistes américains et les révisionnistes soviétiques.
Vous comprendrez, camarades, qu’il ne nous appartient pas de désigner les premiers les tenants de cette entreprise provocatrice dont le but est de semer la confusion chez les marxistes-léninistes européens, de tenter, vainement d’ailleurs, de désagréger leurs rangs, mais vous voyez très bien de qui nous voulons parler, n’est-ce pas?
Car vous savez aussi que depuis quatre ans, nous n’avons cessé de nous opposer aux tentatives grossières d’ingérence dans les
affaires des marxistes-léninistes français développées par ce dirigeant qui se dissimulait dans les plis du drapeau rouge pour mieux pouvoir le déchirer.
Nous devons à une juste vigilance de notre Bureau politique, il faut le dire, à sa prudence systématique, de n’être jamais tombé dans les provocations tendues par ce représentant de l’ennemi, qui était d’autant plus dangereux qu’il laissait croire frauduleusement qu’il était chargé de la mission spéciale de diriger la réorganisation des marxistes-léninistes européens par les Partis frères restés fidèles au marxisme-léninisme.
Bien entendu, c’était là un énorme mensonge provocateur, car une telle attitude était totalement étrangère aux justes conceptions et pratiques de nos camarades chinois ou albanais qui refusent justement de façon absolue toute ingérence dans les affaires intérieures des marxistes-léninistes d’autres pays!
Il n’est cependant pas douteux que le travail de ce prétendu dirigeant » européen » a causé certains dégâts à des organisations marxistes-léninistes.
C’est pourquoi l’analyse sérieuse de son activité internationale nous paraît nécessaire pour en tirer les enseignements par la négative, qui prendront ensuite toute leur efficacité en empêchant que semblable aventure ne se reproduise.
Pour ce qui nous concerne, qu’il nous suffise de mettre en garde l’ensemble de nos camarades et amis, sur le fait que le C. M. L. F., disposant d’un important fichier d’adresses établi avec l’appui des ennemis pour qui il travaille, s’emploie très activement à l’heure actuelle à envoyer dans toute la France des collections de l’hebdomadaire de ce dirigeant étranger anti-marxiste-léniniste qui contiennent de longs articles contre la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne contre la Pensée du Président Mao, et défend le dirigeant chinois qui bien que du Parti, s’était engagé dans la voix capitaliste, le Khrouchtchev chinois auteur du livre noir sur le perfectionnement individuel de soi.
Aidons ceux qui aspirent à devenir des marxistes-léninistes conséquents.
Nous faisons une différence complète entre cette officine de provocateurs et le groupe constitué à partir de démissions et d’exclusions de l’Union des Étudiants Communistes révisionnistes par un certain nombre de militants, avec lesquels nos contradictions ne sont pas, pour l’instant du moins, antagoniques, plus à l’aise pour regretter sincèrement qu’un nombre sinon important du moins appréciable de jeunes intellectuels d’avant-garde n’aient pu jusqu’ici trouver la voie lui permettant de sortir du bourbier intellectualiste où l’a fourvoyé à ses origines l’attitude fort préjudiciable des dirigeants révisionnistes du P. C. F. comme de l’Union des Étudiants Communistes.
Au sujet de ces éléments, que nous ne tenons nullement pour des ennemis, nous rappellerons simplement ce que déclarait Lénine dans » Un pas en avant, deux pas en arrière » à propos des intellectuels bourgeois qui craignent la discipline et l’organisation prolétariennes : » Nul n’osera nier que ce qui caractérise, d’une façon générale, lés intellectuels en tant que couche particulière dans les sociétés capitalistes contemporaines, c’est justement l’individualisme et l’inaptitude à la discipline et à l’organisation. «
Ajoutant un peu plus loin à l’adresse d’un de ses contradicteurs:
» Dès l’instant que tu veux être membre du Parti, tu dois reconnaître aussi les rapports d’organisation, et pas seulement platoniquement… «
Vous comprenez qu’aujourd’hui nous parlons des jeunes et ardents militants de cette Union des jeunesses communistes qui aspire tant à être tenue pour marxiste-léniniste, bien que ses liens avec le prolétariat authentique de notre Pays nous paraissent encore bien minces, disons même pratiquement inexistants.
Les constatations que nous avons faites au sujet de ces militants ne sont pas pour nous surprendre.
Le Mouvement ouvrier révolutionnaire ne manque pas d’exemples précis où l’idéologie petite-bourgeoise prévalant parmi les étudiants est parvenue à les empêcher de se lier au prolétariat et les a condamnés à la stérilité la plus totale vis-à-vis de la Révolution, quand elle ne les a pas transformés en contre-révolutionnaires.
Répétons-le, en 1904, au IIe Congrès du Parti social-démocrate de Russie, Lénine dut livrer une âpre lutte contre certains éléments opposés à sa ligne, publiée dans « l’Iskra « , pour l’unification organique, sur la base des principes marxistes.
Ces contradicteurs anti-léninistes s’accrochaient aux conceptions groupuscu-laires des cercles, des clans, des fractions, des tendances.
La plus grande confusion idéologique régnait parmi eux, l’opportunisme n’était pas leur moindre défaut. Lénine les fustigea à de nombreuses reprises en les désignant sous le vocable de » professeurs et collégiens « , bien entendu ils s’opposaient au centralisme préconisé par lui.
Nous n’affirmons pas que la comparaison entre eux et les étudiants français qui se veulent, en France, en 1967, marxistes-léninistes, mais restent groupés entre eux, est valable sur tous les points, mais en fournissant la référence léniniste à ces militants, nous espérons que les meilleurs d’entre eux pour le moins seront en mesure de réfléchir sérieusement aux problèmes que soulèvent leur comportement et leur isolement, s’ils aspirent sincèrement, ce que nous croyons, à devenir des marxistes-léninistes conséquents.
En fait la critique fondamentale que nous faisons à l’U. J. C. m.-l., c’est de n’avoir pas rejeté de manière décisive toutes les erreurs révisionnistes de l’U. É. C., notamment dans le domaine des principes d’organisation.
La création d’organisations non prolétariennes et non intégrées dans les couches prolétariennes autrement que par des rapports de sommet consacre une violation des principes de classe sur le plan de l’organisation.
Une organisation exclusivement petite-bourgeoise, même si elle prétend se ranger sur des positions prolétariennes, reste une organisation petite-bourgeoise.
Il n’est pas surprenant que l’U. É. C., création de ce genre décidée par les dirigeants révisionnistes du Parti Communiste Français, aie complètement dégénéré en tendances, groupes, fractions, coteries et se soit pratiquement désagrégée d’année en année. Il ne pouvait en être autrement.
C’est la violation des principes de classe et d’organisation léninistes qui explique cette situation si préjudiciable aux authentiques éléments intellectuels et étudiants d’avant-garde qui avaient le sincère désir de se placer sur les Positions idéologiques, politiques et organisationnelles de la classe ouvrière.
Mais pourquoi donc les militants de l’U. J. C. m.-l. ont-ils commis de nouveau la même erreur, lorsque tirant les conséquences de leur lutte interne au sein de cette U. E. C. révisionniste ils ont décidé d’en sortir ou s’en sont trouvés exclus par les procédés habituels des dirigeants révisionnistes?
Nous avons eu des entretiens avec ces militants. Nous sommes convaincus que se trouvent dans leurs rangs d’excellents camarades, des hommes décidés et capables, dont la lutte conduite à la lumière du Marxisme-léninisme en France a un besoin certain.
Mais nous n’avons pu les empêcher de rester repliés entre eux, sans qu’ils acceptent d’effectuer une sérieuse enquête à notre sujet comme nous les y convions en raison des ragots et stupidités qui circulaient dans leurs rangs.
Il est certain qu’il y a eu beaucoup de pression de l’ennemi, sous des formes multiples, d’où ne doit pas être exclue une grande subtilité, pour empêcher que se réalise l’unification de cette jeunesse estudiantine et intellectuelle avec notre Mouvement.
Nous n’avons pas poursuivi nos entretiens avec eux parce que nos positions respectives ne coïncidaient vraiment pas, en particulier sur la question capitale de l’opportunité, de la nécessité de créer le nouveau Parti maintenant.
Mais nous ne désespérons nullement de rétablir des contacts corrects avec l’U. J. C. m.-l., encore que dans une lettre datée de ce trimestre leurs dirigeants nous aient une fois de plus opposés le refus de toute autocritique sur leur soutien à la candidature Mitterrand et quelques autres positions erronées dont ils continuent à se prévaloir.
A leur base nous constatons une grande diversité d’opinions et d’éléments. Certains ont des pratiques qui relèvent directement des méthodes de la petite-bourgeoisie, comme ce qu’on appelle en milieu étudiant le » maffiotage « , qui n’est autre qu’une vieille pratique sociale-démocrate dont les résultats sont toujours sans lendemain et tout à fait artificiels parce que superficiels.
Une ligne de masse? Avec quel contenu de classe?
Ils entendent développer une » ligne de masse » sur différentes questions, en particulier en ce qui concerne le soutien politique à apporter au peuple vietnamien, et, dans ce domaine ils ont remporté quelques succès.
Mais, pour nous, quelle ligne de niasse peut donc exister si nous ne commençons d’abord par implanter une organisation, un Parti prolétarien, Parti de classe, seul capable de diriger des organisations de masse dans lesquelles les plus larges couches laborieuses viennent se regrouper autour et sous la direction de la classe ouvrière.
En dehors d’une direction prolétarienne des masses, de quelle » ligne de masse » peut-il donc être question?
Certes il est possible d’entraîner un certain nombre d’intellectuels sur la question du Vietnam, et cela n’est nullement négligeable.
Mais si ces couches sont abandonnées entre elles, qu’adviendra-t-il sinon la prompte manifestation de leur instabilité et leur désorganisation au premier tournant, leur faiblesse à l’image de ce qu’ont obtenu les révisionnistes en transformant le Mouvement de la Paix en véritable coquille vide où résonnent seulement maintenant les doctes paroles des » non-violents » ou des sincères et pacifiques représentants de » Pax christi « ?
Attention au dogmatisme !
Si nous nous arrêtons si sérieusement sur les positions de l’U.J.C. m.-l., c’est qu’elles nous offrent aussi l’occasion de préciser dialectiquement les nôtres.
Ainsi en va-t-il encore de la conception du Parti, que ces militants voudraient » de l’époque de la Révolution Culturelle » alors que nous l’entendons quant à nous de l’époque de la Pensée de Mao Tsé-toung, ce qui ne comporte évidemment pas en France et en 1967 le même contenu immédiat.
La grande Révolution Culturelle et Prolétarienne, qui comporte pour nous une quantité d’enseignements théoriques et pratiques, se développe, sous le contrôle de la dictature du prolétariat dans ce qu’elle représente de plus authentiquement populaire, c’est-à-dire sous le contrôle des masses, qui sont inspirées par la pensée du Président Mao.
Ce fut le rôle essentiel des gardes rouges que d’aider, protéger et entraîner les masses dans leur révolte prolétarienne contre les bureaucrates infiltrés dans les rangs du Parti et de l’État, qui préparaient fiévreusement l’offensive du révisionnisme moderne sous la conduite de quelques hommes qui, bien que du Parti, jouaient effectivement le rôle de Khrouchtchev chinois.
A travers cette gigantesque lutte contre le révisionnisme moderne, contre la ligne noire de l’idéologie bourgeoise, le Parti Communiste Chinois s’épure brillamment et devient le premier Parti communiste qui méritera authentiquement le qualificatif » de l’époque de la Révolution Culturelle » c’est-à-dire dont les militants, toujours placés sous le vigilant contrôle de la base et des masses prolétariennes, répondront à la juste conception d’un homme nouveau, d’un homme » révolutionnarisé « , d’un homme véritablement communiste.
Les conditions spécifiques nationales et historiques de la France sont totalement différentes de celles de la République Populaire de Chine à l’heure actuelle : peut-on sérieusement parler d’un » Parti de l’époque de la Révolution Culturelle « , dans un Pays encore dominé par le système d’exploitation de l’homme par l’homme, par le capitalisme qui s’exerce à travers un gouvernement au service des monopoles, dans un Pays ou l’idéologie dominante reste, appuyée par tous les organes de l’État, l’idéologie bourgeoise ?
Nous pensons que vouloir transposer sur le plan français la remarquable expérience en cours en Chine socialiste, c’est tout simplement faire preuve de dogmatisme ou d’intellectualisme.
Cela ne-signifie nullement, faut-il encore préciser, que nous ne considérions comme indispensable pour nous de retenir, assimiler et appliquer dans nos propres rangs nombre d’enseignements fournis par la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne à commencer par exemple par la prise de conscience permanente qu’existé la lutte des classes non seulement dans les rangs de tout Parti communiste, mais aussi dans la tête de chaque homme, de chaque militant, et qu’il convient en conséquence de mener sans cesse l’indispensable lutte contre toutes les manifestations de l’idéologie bourgeoise.
Mais nous mettons en garde tous nos camarades contre des interprétations dogmatiques de la Révolution Culturelle Prolétarienne, comme par exemple la prétention de quelques étudiants, qui ont quitté nos rangs, parce qu’on ne leur laissait pas la possibilité » de se révolter contre le Comité central « , de développer, à notre étape actuelle, une activité fractionnelle intense, de lancer à tort et à travers des critiques sans fondement et souvent de caractère personnel.
En vérité ces jeunes gens n’avaient rien compris à la Révolution Culturelle et n’avaient pas saisi qu’avant tout elle vise le révisionnisme moderne et n’institue nullement quelque principe nouveau qui établisse le droit, dans un Parti de type léniniste, de pratiquer la » critique pour la critique « , un peu comme certains esthètes s’adonnent à l’art pour l’art, le droit de vider de son contenu de classe l’appel du président Mao à « oser parler, oser critiquer, oser se révolter et oser vaincre » pour ne lui laisser que le vide d’une abstraction.
Qu’est-ce que le centralisme démocratique ?
Nous sommes pour le centralisme démocratique, fondement de tout Parti authentiquement communiste de type marxiste-léniniste. Nous sommes pour le centralisme démocratique tel qu’il fut et reste pratiqué de prestigieuse manière par le camarade Mao Tsé-toung.
Le dirigeant du Parti Communiste et du peuple chinois nous enseigne à ce sujet : » Au sein du peuple, la démocratie est corrélative au centralisme, la liberté à la discipline.
Ce sont deux aspects contradictoires d’un tout unique; ils sont en contradiction, mais en même temps unis, et nous ne devons pas souligner unilatéralement l’un de ces aspects et nier l’autre.
Au sein du peuple, on ne peut se passer de liberté, mais on ne peut se passer non plus de discipline ; on ne peut se passer de démocratie, mais on ne peut non plus se passer de centralisme.
Cette unité de la démocratie et du centralisme, de la liberté, et de la discipline constitue notre centralisme démocratique. Sous un tel régime, le peuple jouit d’une démocratie et d’une liberté étendues, mais en même temps, il doit se tenir dans les limites de la discipline socialiste. «
Et le Président Mao dans différentes interventions a précisé ce qu’est la discipline :
» II faut réaffirmer la discipline du Parti, à savoir : 1° soumission de l’individu à l’organisation ; 2° soumission de la minorité à la majorité; 3° soumission de l’échelon inférieur à l’échelon supérieur ; 4° soumission de l’ensemble du Parti au Comité central.
Quiconque viole ces règles de discipline sape l’unité du Parti », expliquait-il dans » Le rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale « , en octobre 1938, après avoir souligné dès 1928 que :
» L’une des règles de discipline du Parti, c’est la soumission de la minorité à la majorité. La minorité qui voit son point de vue repoussé, doit se rallier à la décision prise par la majorité.
En cas de nécessité, la question peut être posée de nouveau à la réunion suivante, mais aucune action allant à l’encontre de la décision n’est permise. » ( » L’élimination des conceptions erronées dans le Parti « , décembre 1929).
Des manifestations d’incompréhension du centralisme démocratique se sont produites dans nos rangs, cela n’est pas pour nous surprendre puisque nous étions encore dans une étape transitoire entre l’autonomisme de notre ancienne » Fédération des cercles » et le Parti centralisé que nous créons aujourd’hui.
Cela provenait d’une prédominance au départ, dans nos rangs, de l’idéologie petite-bourgeoise, d’un contenu social encore très insuffisamment prolétarien. Ies choses ont complètement changé depuis lors.
Sans doute des éléments sincères ont-ils adopté sur cette question une position erronée dans la mesure où ils n’ont pas su distinguer la juste soumission dont le Président Mao parle en la conditionnant par son indispensable complément qui est la possibilité de s’exprimer et développer complètement son point de vue minoritaire, dans le cadre de l’organisme auquel on est rattaché, et la soumission seryile.
Nous devons en effet bannir de nos rangs la soumission servile.
Celui d’entre nous qui accepterait n’importe quelle position idéologique, politique ou sur tout autre plan sans l’examiner lui-même, sans la comprendre lui-même, sans lui avoir appliqué son droit de critique, qui ne signifie pas forcément la critique de ce qui n’est pas critiquable en définitive, et réagirait donc de façon servile ne saurait être un authentique communiste.
Justement nous touchons là du doigt un des plus graves défauts des révisionnistes : depuis des années et des années ils ont substitué, dans leur Parti, la soumission servile à la soumission consciente, à la démocratie prolétarienne.
C’est ainsi qu’ils ont ordonné que les thèses marxistes-léninistes ne soient jamais étudiées ni discutées dans leurs cellules autrement qu’à partir des mensonges et des calomnies qu’ils diffusent eux-mêmes.
Ce qui constitue au passage la preuve irréfutable de leur faiblesse et de leur inquiétude mortelle devant les arguments des marxistes-léninistes, à commencer par ceux des camarades chinois et albanais.
S’ils s’étaient sentis assez forts pour contrecarrer la juste influence de ces thèses, ils n’auraient pas eu recours à cette soumission servile qu’ils exigent de leurs adhérents de base, tout en les confinant dans des actions de souscription ou fêtes-kermesses au lieu de leur apporter une solide formation idéologique.
Les rapports entre les chefs et les militants de base.
Et cette question du centralisme démocratique nous conduit tout naturellement à examiner quelle doit être la nature des rapports entre nos dirigeants, nos cadres, et nos militants à quelque niveau se trouvent-ils, nos militants de base en particulier.
Sans les militants de base, les cadres ne seraient rien.
Sans les militants de base les dirigeants n’auraient aucun pouvoir.
C’est dire que les membres de notre Comité central, de notre direction nationale, doivent être avant tout des hommes et des femmes qui bénéficient de la confiance de la base, de toute notre base, c’est dire que le plus modeste de nos camarades doit pouvoir s’adresser à eux d’égal à égal, entre communistes qui sont, ensemble, des serviteurs du peuple, des serviteurs de la lutte des classes, des serviteurs de la Révolution.
Il convient d’en revenir en ce domaine à la Juste conception des » chefs » du Mouvement ouvrier et révolutionnaire déjà exposée par I^énine, et complètement déformée et reniée par les Révisionnistes au nom de leur fameuse mystification sur le » culte de la personnalité « .
Dès 1900, Lénine pouvait affirmer :
» Aucune classe dans l’histoire n’est parvenue à la domination sans avoir trouvé dans son sein des chefs politiques, des représentants d’avant-garde capables d’organiser le mouvement et de le diriger « .
Vingt ans plus tard, il précisait : » Les dirigeants du Parti sont des révolutionnaires reunissant le maximum d’autorité et d’expérience, devançant toujours l’initiative révolutionnaire des masses et capables d’apporter une solution juste et prompte aux questions politiques complexes. «
Et voici ce que déclarait sur le même sujet le 13 septembre 1963 le texte publié par le Comité central
Parti Communiste Chinois » Sur la question de Staline » :
» Les marxistes-léninistes soutiennent que pour devenir un véritable état-major de combat du prolétariat, le parti révolutionnaire du prolétariat doit résoudre correctement les rapports entre les chefs, le Parti, les classes et les masses et s’organiser selon le principe du centralisme démocratique.
Un tel Parti doit avoir un noyau dirigeant relativement stable. Celui-ci doit être constitué par des chefs éprouvés, des chefs qui sachent unir la vérité universelle du Marxisme-Léninisme à la pratique concrète de la Révolution.
C’est dans la lutte de classes et le mouvement révolutionnaire des masses que surgissent les chefs du parti prolétarien, ces chefs, qu’ils soient membres du Comité central ou d’un Comité local du Parti, sont d’une fidélité absolue envers les masses, ils sont la chair de la chair des masses, ils savent rassembler de façon correcte les idées des masses et en faire une application conséquente. De tels chefs sont les vrais représentants du prolétariat. Ils sont reconnus des masses. «
Solutionnons les contradictions au sein du peuple !
Comment ayons-nous réglé les problèmes sans gravité extrême, il faut le souligner, auxquels nous avons été confrontés sur cette question du centralisme démocratique, sur celle, complémentaire, des rapports entre le Parti et les cadres?
Le 12 février 1967, notre Bureau politique a mis au point une Résolution qui lui a permis de solutionner quelques contradictions au sein du peuple.
En voici un extrait qui nous paraît d’une portée pratique efficace :
« … Les membres du Comité central et de ses organismes exécutifs, Bureau politique et Secrétariat national, sont les élus du Congrès, c’est-à-dire de la totalité des adhérents du Mouvement.
Ils ne sont donc ni les représentants d’une Cellule, ni ceux d’une Section, ni ceux d’une Région.
Ils peuvent être membres des Comités de direction de ces organismes, mais partout où ils se trouvent, ils restent toujours investis de leur responsabilité nationale de membre du Comité central.
Les membres du Comité central ne peuvent donc pas prendre des initiatives contraires aux décisions du Comité central.
Ils peuvent participer aux discussions des autres organismes pour y faire entrer dans la vie les décisions du Comité central, mais si les décisions du Comité central sont mises en cause, ils ont seulement à en prendre acte pour transmettre les critiques de la base à l’organisme de direction nationale, mais ils ne doivent pas présenter un point de vue personnel sans que ce point de vue ait été discuté et approuvé par le Comité central lui-même.
Les membres du Comité central ne peuvent pas sans violer le centralisme démocratique attaquer d’autres membres du Comité central en dehors des sessions régulières de la Direction nationale et devant des adhérents de base.
Toutes attaques de même nature devant un groupe restreint de membres du Comité central constituent un travail fractionnel.
Toutes ces dispositions relèvent directement du centralisme démocratique.
Aussi elles impliquent la plus large démocratie à l’intérieur de l’organisme du Comité central lui-même.
Elles ont pour objet d’empêcher la dégénérescence sociale-démocrate et révisionniste qui se traduirait aussitôt par l’apparition de tendances, de fractions et de clans.
Mais elles n’excluent pas l’existence, sur certaines questions de minorités à l’intérieur du Comité central.
Toutes ces dispositions applicables au Comité central le sont aussi respectivement à chaque échelon du Mouvement : Région, Section, Cellule… «
Ce texte avait été rendu nécessaire par l’affrontement qui s’était produit entre quelques camarades du Comité central, spontanément, devant des organismes de base, à Paris, sur une question que nous allons aborder dans un instant.
Soulignons que sa portée vient d’être renforcée encore par un texte publié le 6 décembre dernier par notre Bureau politique sous le titre » Corrigeons nos défauts « !
L’objet essentiel de ce nouveau document, que vous connaissez tous pour l’avoir reçu récemment est de développer la lutte dans nos rangs contre deux défauts : l’espionnite et le ragôtage.
Il fournit les moyens et méthodes concrètes pour corriger ces défauts, et souligne tout spécialement :
» …II n’y a de vérité qu’à l’intérieur du Parti, dans le cadre du fonctionnement régulier de ses organismes collectifs.
S’il y a des problèmes, des questions à poser, elles doivent l’être dans la Cellule, ou dans les Sections, Régions ou Comité central. Nulle part ailleurs. «
C’est là ce que le camarade Mao Tsé-toung appelle » mettre la question sur le tapis « .
Notre attitude à l’égard des travailleurs chrétiens.
Mais abordons, puisque nous venons d’en parler, une question qui agita certaines de nos cellules ainsi que notre Comité Central, la question de notre attitude à l’égard des travailleurs chrétiens.
Vous savez que nos adversaires et l’ennemi nous ont largement fait grief d’avoir exprimé à ce sujet des positions qui ne relèveraient pas de l’idéologie marxiste-léniniste. Le C. M. I,. F., et aussi le dirigeant prétendu marxiste-léniniste d’un parti étranger dont nous avons déjà parlé, en ont abondamment usé.
Il convient donc de rendre publique la Résolution de notre Bureau politique en date du 12 février 1967, à ce sujet. La voici : elle a été entièrement rédigée par les camarades qui développaient des critiques, et elle a été ensuite adoptée à l’unanimité par notre Bureau politique et ratifiée par notre Comité Central :
1° Dans notre pays, des fractions relativement importantes des masses laborieuses, ouvriers, paysans et petits employés, restent encore influencées, à divers degrés, par l’idéologie chrétienne.
Sous ses diverses formes, la bourgeoisie française, qu’elle soit cléricale ou anticléricale, cherche à perpétuer dans son intérêt la division entre les travailleurs athées et chrétiens.
Fidèle à la position léniniste, le Mouvement Communiste Français (marxiste-léniniste) refuse les manœuvres de la bourgeoisie dite » de gauche » qui, au nom d’un anticléricalisme sommaire, cherche à opposer les uns aux autres les travailleurs chrétiens.
Les travailleurs et militants chrétiens ont un rôle important à jouer dans la lutte de classes et le combat anti-impérialiste. A l’unité d’action avec les travailleurs chrétiens, les révisionnistes préfèrent le compromis électoraliste avec la petite bourgeoisie laïque d’une part, et le » dialogue au sommet » de Garaudy avec les théologiens de l’Église d’autre part.
En agissant ainsi, ils encouragent la division des travailleurs au grand bénéfice de la hiérarchie catholique, qu’ils enjolivent et déguisent en » puissance pacifique « .
Seule l’unité d’action dans la lutte peut permettre d’arracher les travailleurs encore influencés par l’idéologie réactionnaire du christianisme au contrôle de la hiérarchie catholique.
Et la pratique de cette unité d’action est inséparable d’une dénonciation vigoureuse de la hiérarchie catholique, ainsi que de tous ceux qui, sous une figure gauchiste, cherchent en réalité à s’infiltrer dans les rangs progressistes, au seul profit de l’Église.
Nous devons soigneusement distinguer entre les travailleurs et militants progressistes, et les agents déguisés de la hiérarchie catholique ou de la haute société protestante.
Enfin l’adhésion de travailleurs et de militants progressistes qui rompent avec l’idéologie chrétienne, constitue une aide appréciable pour le Mouvement communiste, car ce sont des éléments neufs qui n’ont pas été marqués par la tradition du révisionnisme et du réformisme.
Le Mouvement Communiste Français (marxiste-léniniste) tend une main fraternelle à tous les travailleurs, ouvriers, paysans et petits employés chrétiens.
Quelle que soit leur conception du monde, ils ont leur place pleine et entière aux côtés des communistes sur le Front de la lutte de classes et du combat antiimpérialiste.
2° Notre position sur cette question a déjà été clairement exprimée dans le Rapport politique présenté au Congrès de Lancry par le camarade Jurquet.
» Ceci doit d’ailleurs nous permettre de préciser notre avis sur les alliances avec les travailleurs catholiques.
Si nous condamnons résolument l’opportunisme d’un Garaudy qui l’a conduit jusqu’à la trahison idéologique, si nous condamnons résolument la visite de Gromyko au Pape, alors que celui-ci s’est publiquement affirmé comme un soutien actif de Johnson et de la politique impérialiste, que nous analysons avec sérieux le rôle réactionnaire de la hiérarchie catholique dans son ensemble, il n’en demeure pas moins que nous ne refusons nullement l’appui et l’union avec des travailleurs catholiques ; le tout est que nous ne nous placions pas sur des positions de collaboration de classes, mais toujours sur des positions de lutte de classes.
Que nous importe la foi d’un travailleur s’il participe sans réserve au combat de la classe à laquelle il appartient ?
Que nous importe la foi des- Frères Franciscains » Frères du Monde » à Bordeaux, dès l’instant où sur le plan mondial ils affirment sans ambiguïté leur préférence pour la voie d’émancipation humaine où Mao Tsé-toung a entraîné 650 millions de Chinois contre la voie de la perpétuation de la misère pour 400 millions d’Indiens qui restent opprimés par le joug capitaliste… «
Le camarade Gilbert Mury a, dans sa Conférence de Presse du n novembre, souligné à son tour l’importance que notre Mouvement attache à l’unité d’action ; à la base, avec les travailleurs et militants chrétiens.
Le camarade Gilbert Mury a, en outre, dans ses textes et différents ouvrages, défendu, sur les problèmes théoriques de l’unité avec les travailleurs chrétiens, des positions personnelles qui ont déjà suscité dans nos rangs des discussions animées.
Le Bureau politique souhaite que ces débats se poursuivent largement à tous les échelons de notre Mouvement afin d’approfondir, dans un cadre centraliste démocratique, nos positions sur ces questions.
Les positions déjà exprimées par le camarade Gilbert Mury constituent dans ce débat un élément utile dans la discussion en cours.
Nous pouvons ajouter aujourd’hui que depuis lors cette question n’a plus soulevé de débats passionnés témoignant de contradictions au sein du peuple qui ne seraient pas surmontables. Nos pourfendeurs en sont donc pour leurs frais, et ne sont pas parvenus à diviser nos rangs à partir d’un point particulier de tactique.
Arracher tous les travailleurs à l’influence révisionniste.
Mais il nous faut aborder maintenant la question capitale qui nous concerne, celle qui consiste à lier profondément, étroitement, notre Parti avec la classe ouvrière de notre pays.
Sur le plan politique comme sur le plan syndical, que nous n’isolons jamais du premier car nous ne sombrons pas dans l’économisme, déjà dénoncé depuis si longtemps par les grands penseurs et praticiens du marxisme, économisme dans lequel les dirigeants révisionnistes tentent frénétiquement
de rejeter chaque jour un peu plus le Mouvement ouvrier.
Toute notre stratégie consiste à entraîner les masses derrière l’avant-garde de la classe ouvrière, dans la lutte de classes contre la bourgeoisie, contre le capitalisme, contre le pouvoir et l’État qui en sont aujourd’hui l’expression en France, c’est-à-dire contre le pouvoir et l’État des monopoles.
Mais il apparaît que tactiquement le premier adversaire que nous rencontrons sur la voie du rassemblement des forces ouvrières et populaires, c’est le révisionnisme moderne, ce qui peut expliquer dans une certaine mesure que nous ayons consacré jusqu’ici la majeure partie de nos efforts à lutter d’abord contre lui.
Nous sommes en vérité l’avant-garde la plus consciente en France de l’armée de plusieurs millions d’ouvriers, français et immigrés, en lutte contre l’exploitation qui consiste à éterniser l’esclavage capitaliste.
Nos militants ouvriers, syndicalistes expérimentés pour la plupart, sont aux côtés des syndicats de Chine, d’Albanie et d’autres syndicats et organisations révolutionnaires du Monde, pour défendre la ligne anti-impérialiste et mener jusqu’au bout la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme.
Les révisionnistes khrouchtchéviens auxquels obéit servilement la clique française de Saillant, encouragée par ses mandats Léon Mauvais, Benoît Frachon, Georges Séguy et compagnie, agissent pour maintenir la lutte ouvrière mondiale dans les limites du régime capitaliste, pour en conserver intact le système.
Comment pourrait-il en être autrement alors que les Brejnev et consort détruisent le Socialisme et restaurent le Capitalisme dans le glorieux pays des Soviets, de Lénine et de Staline.
Comment ces traîtres pourraient-ils en même temps vouloir transformer le Capitalisme en Socialisme, ailleurs dans le monde?
Leur logique est d’œuvrer pour rétablir le Capitalisme dans les pays socialistes, et pour le maintenir là où il est encore au pouvoir.
C’est pourquoi ce courant idéologique hostile représente la cause fondamentale de la division irréconciliable de l’unité au sein de la F. S. M. [federation syndicale mondiale], c’est pourquoi la F. S. M. sombre de plus en plus dans le bourbier du pacifisme, du réformisme et de l’opportunisme, c’est pourquoi enfin les dirigeants de la F. S. M. sont devenus les plus grands scissionnistes de la classe ouvrière, les instruments et les laquais de la bourgeoisie et de l’impérialisme, pour saper de l’intérieur, l’unité et la lutte de la classe ouvrière.
Ils sont de connivence avec les agents invétérés de la bourgeoisie, et même de l’impérialisme américain, recherchant l’unité au sommet avec les chefs internationaux et nationaux des syndicats jaunes.
Ils agissent pour s’infiltrer dans les organismes d’État nationaux tels que le Conseil Économique, ou internationaux tels que le Bureau International du Travail, proposant des réformes de structures, la participation à la programmation économique des monopoles, en échange d’un arrêt des luttes pendant l’application des plans d’État, ou accords patronaux, les nationalisations, prétendant transformer ainsi progressivement, le pouvoir des monopoles en démocratie véritable, et le capitalisme en socialisme.
Nous sommes pour le maintien des buts internationalistes du Mouvement ouvrier et syndical.
Le principe fondamental reste la solidarité combative internationale entre les ouvriers, en combinant la lutte de classes contre la bourgeoisie avec la lutte de Libération nationale des peuples contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme.
C’est pourquoi nous rendrons à la classe ouvrière française le sens international à ses luttes, pour qu’elle participe au vaste front mondial anti-impérialiste réunissant les peuples de tous les pays, conduits par la classe ouvrière et les forces révolutionnaires.
Nous condamnons la F. S. M. qui a été transformée en un appendice de la politique étrangère soviétique, politique de collaboration ouverte avec l’impérialisme américain pour le partage entre eux du monde en deux zones d’influences, politique de chantage nucléaire contre les peuples pour les amener à renoncer à la révolution, et pour paralyser les peuples en lutte.
Nous condamnons les dirigeants de la F. S. M. qui n’ont plus rien de commun avec la classe ouvrière et qui font tout pour se rapprocher des chefs réactionnaires des syndicats dits « libres « , et des renégats de la clique de Tito, en vue de saborder la F. S. M. et de fabriquer une nouvelle internationale syndicale englobant les syndicats gangsters américains financés par la C. I. A.
Ceci est l’explication de la lutte acharnée de ces renégats contre les syndicats chinois et albanais qui persistent dans la voie révolutionnaire.
C’est pourquoi ils les ont privés de leur représentation légitime à la dernière session du Conseil Général à Sofia pour qu’ils ne dénoncent pas une nouvelle fois leur sinistre complot.
Mais toute la vérité, la grande trahison des révisionnistes finira par éclater au grand jour, aux yeux des travailleurs.
Par ce moyen, à la lumière de nos luttes pour les revendications politiques et économiques, nous isolerons les traîtres révisionnistes de la classe ouvrière, et nous mènerons les travailleurs à la victoire, même si comme nous l’enseigne le Président Mao, nous savons qu’ » il y a encore beaucoup d’obstacles et de difficultés sur le chemin de la révolution « .
La lutte qui se poursuit au sein de la F. S. M. entre les deux lignes, entre les révisionnistes khrouchtché-viens et tous leurs semblables d’une part, et d’autre part, principalement nos camarades chinois et albanais, a son reflet comme dans un miroir au sein de la C. G. T.
Nous y retrouvons la même ligne définie à Moscou via Prague, avec les mêmes conséquences en ce qui concerne l’exclusion de nos camarades marxistes-léninistes et de tous ceux qui se battent sur la ligne de la lutte des classes.
Il faut nous attendre à ce que cette lutte se durcisse. Elle grandira avec la croissance de notre Parti, elle nourrira le Parti et nos forces.
Le ridicule communiqué du C. C. N. de la semaine dernière, à notre sujet, en témoigne.
L’exclusion de nos militants du sein de la C. G. T. est la preuve qu’ils mènent une juste lutte, qu’ils sont sur les positions prolétariennes internationales.
Ce prolongement au sein de la C. G. T. de la scission organisée par les révisionnistes au sein de la F. S. M., porte nos camarades marxistes-léninistes à la tête de la lutte et les désigne aux travailleurs comme les véritables défenseurs de leurs intérêts économiques et politiques.
Nos camarades ne peuvent pas être isolés même si, au début, la prise de conscience des masses est douloureuse et brutale, même si les masses se laissent prendre parfois un court moment aux calomnies et à l’écœurement.
Si nos militants s’arment de courage, ripostent coup sur coup, restent liés à l’intérêt des travailleurs, s’ils servent sans désemparer le peuple ; la large masse qui les entoure à chaque fois se solidarise de mille manières avec eux.
Avec nos militants, les travailleurs trouvent eux-mêmes la riposte appropriée, à savoir au plus haut degré actuel :
– soit l’organisation d’un Comité de base en regroupant les travailleurs déjà syndiqués ou non ;
– soit la création d’un nouveau syndicat révolutionnaire qui rompt radicalement avec les syndicats révisionnistes et réformistes.
Au degré le plus bas, de toute manière un fort courant de sympathie des masses entoure nos camarades, courant de sympathie qui se développera au cours des prochaines luttes.
Ces attaques contre nos militants sont une bonne chose, elles aident à la prise de conscience des niasses, obligent les membres serviles et autres de l’appareil révisionniste à prendre position, à choisir et à jeter bas le masque.
Ceci est la preuve dans la pratique, de l’affolement de la direction de Séguy et sa clique qui ont peur de voir triompher au sein de la C. G. T., par le seul jeu démocratique, nos justes positions.
En dernière analyse ils démontrent qu’ils se sont emparés de la direction, qu’ils ont usurpé le pouvoir, qu’ils s’y maintiennent par tous les moyens.
Ils défendent également leur place de bonze qu’ils sentent menacée de l’intérieur.
Mais ces pratiques qui n’ont rien de commun avec toute la tradition du Mouvement syndical français, qui constituent un fait sans précédent dans l’histoire de notre classe ouvrière, rendent les bonzes révisionnistes et leurs laquais de service, de plus en plus méprisables aux yeux des travailleurs, et de plus en plus vulnérables.
A chaque exclusion, qu’ils évitent en fait maintenant avec soin, car ils désireraient un départ de nos militants par l’écœurement, sur la pointe des pieds, sans tambour ni trompette, ils se démasquent de plus en plus, montrant leur vrai visage de traîtres, même lorsqu’ils se cachent derrière des manipulations et interprétations à leur guise des statuts de la C. G. T.
Mais à chaque fois, ils donnent un nouveau coup de scie dans la branche pourrie qui les supporte.
Leur chute se rapproche et sera brutale car en définitive, ce sont les travailleurs qui un jour prochain leur demanderont des comptes. Nous devons mettre un grand soin à étudier la combien précieuse expérience de nos camarades et particulièrement de ceux de la Paulstra à Châteaudun.
Ils sont parvenus à une expérience de masse qu’il nous faut examiner, soumettre à la critique, enrichir et restituer aux masses.
Il nous faut populariser ces expériences pour étude dans nos rangs et les populariser pour enseignement dans les masses, car nos camarades de la Paulstra n’ont fait que mettre en pratique, la solution, la riposte qui avait été envisagée théoriquement, et avant les faits, au sein de notre commission ouvrière.
En effet, les manœuvres de scission des révisionnistes sont prévisibles, et c’est à nous à mettre au point dès maintenant, les instruments organiques de notre riposte qui deviendront les instruments de défense et d’attaque de la classe ouvrière.
Il nous faut restituer aux masses cette glorieuse expérience à l’actif de nos camarades, de notre Mouvement, de notre Parti, car ce qui est nouveau et jeune, grandit et se développe dans la lutte.
Au début, nous devons prévoir, en fonction de nos forces, c’est-à-dire de notre pénétration actuelle dans la classe ouvrière, de notre implantation, et de la liaison de nos militants avec les masses.
Cela veut dire qu’il ne faut pas faire d’aventurisme, ni de dogmatisme dans l’application de tels mots d’ordre. Pour cela il ne faut pas laisser isolés nos camarades et les laisser se débattre seuls.
Le Parti, la Cellule doivent jouer leur rôle auprès de nos camarades ouvriers et leur porter toute l’aide nécessaire.
Aussi, la création de Comités de base ne pourra se faire que dans le combat antirévisionniste, en liaison étroite avec les luttes revendicatives et politiques, à travers la démystification des trahisons révisionnistes et réformistes.
L’exemple en cours chez Rhodiaceta est fort intéressant à cet égard.
Cela ne pourra donc se faire, et cela n’a rien de comparable avec la tactique des luttes révisionnistes, car c’est le processus inverse, que catégorie par catégorie, atelier par atelier, usine par usine, profession par profession, en regroupant progressivement les Comités de base, et en les coordonnant dans une action montante de plus en plus large, au fur et à mesure que l’action aura plus d’ampleur et de profondeur.
En appliquant la méthode tactique préconisée par Mao Tsé-toung qui nous enseigne de savoir pratiquer » bouchée par bouchée « .
Lorsque cela sera possible, là où les syndicats révisionnistes et réformistes sont déjà démystifiés par les masses, là où il n’y a plus aucun syndicat, il sera nécessaire de créer directement un syndicat unique révolutionnaire, de défense des travailleurs et de lutte des classes, débarrassé des querelles de boutiques.
Les Comités de base pourront ainsi se transformer en de tels syndicats.
Ce sera le seul moyen de réaliser l’unité totale, si chère aux travailleurs, et de faire reculer jusqu’à la défaite finale, le patronat et l’État patron, en les engloutissant dans la même tempête révolutionnaire, avec leurs valets révisionnistes et sociaux-démocrates.
Les révisionnistes doivent être démasqués sur toute la ligne
Nous sommes en désaccord avec les grèves répétées et éparpillées, sans coordination, de vingt-quatre heures, avec les grèves catégorielles épuisantes. Nous sommes en désaccord avec les grèves tournantes par secteur public ou privé, corporation par corporation, usine par usine, atelier par atelier, catégorie par catégorie. Ceci serait yalable si cela consistait en une véritable mobilisation générale des travailleurs pour leurs revendications communes les plus urgentes.
En fait il s’agit de démobilisation sur des revendications multiples, différentes, et d’actions sans lendemain, comme au 17 mai, dans des buts de jeux parlementaires ou électoraux.
Une telle pratique, une multitude de programmes revendicatifs qui font la joie et la raison d’être des commissions d’arbitrages du statut Grégoire, Toutée ou « Tartempion », où les représentants syndicaux, souvent divisés entre eux au sommet, après une » unité » de façade, bataillent en fait pour la répartition de miettes qui sèment encore la division parce que souvent elles ne vont pas aux plus défavorisés.
C’est pourquoi depuis vingt ans nous n’avons pas vu le règlement définitif de nos principales revendications :
1° Les quarante heures, sans diminution de salaires.
2° L’alignement des salaires de province sur la région parisienne par la suppression des abattements de zone.
3° Un véritable salaire garanti.
Alors que ces trois revendications essentielles concernant tous les travailleurs peuvent les mobiliser tous ensemble sur les mêmes mots d’ordre, nous allons tous à la bataille en ordre dispersé, en grèves épuisantes répétées de vingt-quatre heures. Depuis principalement 1958, les révisionnistes donnent comme perspective unique et solution miracle à leurs revendications, une victoire électorale de la classe ouvrière, basée sur l’alliance avec les pro-américains Mitterrand et Guy Mollet.
Ceci laisse sous-entendre que ces gens ne sont plus les ennemis honnis de la classe ouvrière et que nous sommes en démocratie.
C’est dire que de Gaulle, le pouvoir des monopoles, l’armée et la police à leur service, accepteraient de se laisser déposséder du pouvoir par les voies électorales, alors qu’ils l’ont pris par un coup d’État avec la complicité du même Guy Mollet.
Cette fausse espérance démocratique, l’illusion du « programme commun » et de « la démocratie véritable » masquent la nature même du pouvoir et transforment en alliés, les pires ennemis de la classe ouvrière depuis 1947.
Cela mène la classe ouvrière à de graves désillusions, à de graves échecs, car en définitive, comme en 1948 et en 1958, les Mitterrand, Guy Mollet et Jules Moch, se retrouvent toujours au moment décisif dans le camp de la réaction.
C’est ce qui explique la démobilisation idéologique du prolétariat.
Les grandes luttes sont trahies, bafouées, vouées à l’échec (grève des mineurs en mars 1963, en 1967 chez Dassault en prévision des élections législatives, à la Rhodiaceta, Saint-Nazaire, mines de fer de l’Est), d’une manière plus ou moins camouflée, au nom de l’union sans principe, sans tenir compte de l’avis des travailleurs en lutte, les obligeant à respecter le calme et la dignité dans les défilés, parfois sur le trottoir pour ne pas gêner la circulation selon les lois bourgeoises.
Les accords se font avec les représentants capitalistes sans l’avis des travailleurs, comme F. O. sait si bien le faire, mieux: dans les mines de fer de l’Est, ce sont les responsables C.G.T. qui, au grand jour, ont trahi la grève, en ordonnant la reprise du travail en pleine lutte. Obéissant aux ordres capitalistes, ils allèrent se mettre à genoux auprès des autres organisations syndicales qui en furent surprises mais satisfaites.
Toutes ces grandes luttes bannies par les dirigeants C. G. T. sont remplacées de temps en temps par les barouds d’honneur sans lendemain, annoncés à grand renfort de publicité, quinze à vingt jours avant le jour J, alors que le préavis est de cinq jours pour le secteur public et nationalisé. Ceci démontre l’inefficacité de telles actions et le désintéressement des travailleurs.
Il suffit de les écouter pour en être convaincu, c’est la perte d’une journée de salaire sans aucun résultat positif, le 17 mai 1967 en est la preuve, n’a rien changé au vote des députés et aux intentions de la classe exploiteuse et de son gouvernement.
Le programme d’action politico-syndicaliste des Frachon, Mauvais, Séguy, fut : 1° Soutien et appel à voter Mitterrand lors des élections présidentielles. 2° Soutien et appel à voter Fédération de la gauche et P. C. F.
La journée du 17 mai fut faite uniquement pour soutenir les mêmes, et essayer d’influencer les élus grands bourgeois contre les futures décisions frappant la Sécurité sociale.
Maintenant que les ordonnances sont établies, mises en application en octobre, ces messieurs se bornent à des constatations, démarches au C. N. P. F. et gouvernement, union sans principes comme d’habitude, avec C. F. D. T. et autres, mais sans rien de constructif en vue d’orienter la lutte du prolétariat, sauf des discussions secrètes avec le C. N. P. F. et le gouvernement, sur quoi !
Au nom de qui! mandaté par qui! pas par les travailleurs surtout.
Ainsi donc nous voyons que les plus persévérants de nos efforts doivent s’orienter vers ces questions capitales, que sont, d’une part, celle de l’unité véritable de la classe ouvrière et, d’autre part, celle de la tactique des luttes.
C’est seulement si les réponses, que nous fournissons et fournirons aux problèmes que se posent eux-mêmes les travailleurs, leur apportent des perspectives claires et positives qu’ils reconnaîtront en nous leurs véritables représentants, l’expression de leur avant-garde la plus consciente et la plus sûre.
Pro-chinois ou marxistes-léninistes.
Sans doute aurions-nous encore d’importantes questions à traiter. Réfuter par exemple les stupidités de la bourgeoisie et des dirigeants révisionnistes qui lancent contre nous la vieille calomnie de » parti au service de l’étranger « , » au service des Chinois » cette fois-ci. On nous baptise volontiers » pro-chinois « , ce qui certes ne nous gêne nullement.
Mais il nous faudrait expliquer que nous sommes tout simplement des marxistes-léninistes, que nous entendons tout simplement appliquer aux conditions spécifiques de la France les enseignements universels du Marxisme-Léninisme enrichis par la pensée de Mao Tsé-toung.
Parce que Marx et Engels étaient allemands, penserait-on à dire aujourd’hui, que le Marxisme était allemand, parce que Lénine et Staline étaient russes, penserait-on à dire aujourd’hui que le Léninisme était russe, alors parce que Mao Tsé-toung est chinois n’est-il pas plus stupide de nous qualifier de » prochinois » ?
Des maquis en haut du Mont Ventoux ?
Waldeck-Rochet, ce révisionniste encore plus falot que Kautsky ou Bernstein, se plaît à nous présenter comme désireux d’organiser » des maquis en haut du Mont Ventoux « , l’expression est de lui!
Quelle malhonnêteté pour un homme qui fait tout pour paraître sérieux aux yeux de la bourgeoisie.
Il est vrai que pareil mensonge ne peut que le servir dans ce sens, puisqu’il sert la bourgeoisie.
Nous savons, grâce aux enseignements de Marx, de Lénine, de Mao Tsé-toung que la lutte des classes est irréductible et ne parvient jamais à se solutionner que par la violence.
Nous dénonçons la » voie pacifique » mise en avant par les révisionnistes comme une mystification destinée à tromper les travailleurs.
Est-ce pour autant, tout en proclamant que le pouvoir est au bout du fusil, que nous sommes assez fous pour croire que la situation française est mûre, proche des grandes échéances révolutionnaires? Notre esquisse d’analyse de classes démontre justement que les méfaits du révisionnisme ont retardé le développement des conditions révolutionnaires dans notre pays.
La France se situe au surplus dans la zone mondiale des » villes » qui s’oppose à celle où se déchaînent aujourd’hui les tempêtes révolutionnaires mondiales.
Nous savons très bien qu’il y a encore beaucoup à faire pour modifier les conditions spécifiques et historiques de la France avant de pouvoir effectivement opposer à la contre-violence révolutionnaire de la bourgeoisie celle du peuple, classe ouvrière en tête.
Mais nous savons aussi que, dans cette direction, les révisionnistes font tout pour retarder cette échéance, tandis qu’il nous revient de créer un authentique Parti révolutionnaire prolétarien indispensable pour en accéder la venue.
=>Retour au dossier PCMLF, PCR(ml), VLR, UCF-ML,
Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe