Georgi Dimitrov : L’Union soviétique et la classe ouvrière des pays capitalistes (1937)

(L’Union soviétique et la classe ouvrière des pays capitalistes – novembre 1937)

Georgi Dimitrov

I

C’est avec une joie et un enthousiasme sans bornes que les millions de travailleurs du monde entier, tous ceux qui luttent contre le brigandage capitaliste, la barbarie fasciste et les guerres impérialistes, fêtent le XXe anniversaire de la grande Révolution socialiste d’Octobre.

Dans tous les pays, les partisans honnêtes de la démocratie, du progrès et de la paix, l’élite de la science, de la culture et de l’art, saluent les vingt années d’existence du premier Etat socialiste du monde, comme un événement d’une portée historique universelle.

Il n’est point d’autre événement dans l’histoire de l’humanité qui ait eu sur le cours du

développement social, sur les destinées de tous les peuples du monde, une influence aussi énorme que celle exercée par la victoire de la grande Révolution socialiste d’Octobre.

Il n’y a pas eu jusqu’à ce jour un Etat comme l’U.R.S.S., que des millions d’hommes sur tous les points du globe, sans distinction de nationalité ni de race, chérissent comme une patrie, sentant qu’eux-mêmes, leur vie, leur sort et leurs espoirs sont indissolublement liés à ce pays.

A la suite de révolutions bourgeoises, le capitalisme a triomphé du régime féodal et conquis une situation dominante.

Il a enveloppé de son système d’économie le monde entier ; il a vaincu le particularisme féodal et créé de grands Etats nationaux.

Mais le capitalisme n’a fait que substituer une forme de l’exploitation à l’autre, certains antagonismes de classes à d’autres.

Il a été incapable d’unir les peuples dans la paix, mais il a, au contraire, rendu plus profond l’abîme qui existait entre eux, créant de nouvelles contradictions internationales et de nouveaux motifs de guerre de conquête, de guerre destructrice.

A la suite de la grande Révolution socialiste d’Octobre, le socialisme a triomphé du capitalisme sur un sixième du globe.

Au centre du monde, sur un immense territoire englobant la moitié de l’Europe et de l’Asie, est apparu un puissant Etat socialiste basé sur la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme et sur l’union fraternelle des peuples ; cet Etat montre le chemin à suivre pour libérer l’humanité tout entière de la servitude capitaliste, pour grouper tous les peuples du monde dans la grande fraternité des travailleurs libres et heureux.

Pendant vingt ans d’une âpre lutte, face à la résistance acharnée des classes exploiteuses battues à l’intérieur du pays, et à l’intervention contre-révolutionnaire du dehors, dans les conditions de l’encerclement capitaliste hostile, les travailleurs de l’U.R.S.S. dirigés par le glorieux Parti bolchevik avec, en tête, les chefs géniaux de l’humanité travailleuse, Lénine et Staline, ont fait d’un pays, autrefois arriéré et miséreux, un puissant Etat socialiste avancé.

Si, en 1913, Lénine, caractérisant l’état incroyablement arriéré de la Russie tsariste, attirait l’attention sur le fait que son économie était outillée quatre fois plus mal que l’Angleterre, cinq fois plus mal que l’Allemagne, et dix fois plus mal que l’Amérique, en moyens de production modernes, l’Union soviétique occupe maintenant la première place en Europe et en tant que pays industriel la deuxième place dans le monde pour la production industrielle.

Nul ne peut nier désormais les immenses réalisations de l’édification socialiste, le développement considérable de l’industrie et les récoltes records de l’agriculture collectivisée.

Car c’est un fait que l’économie de l’U.R.S.S. marque un essor impétueux, comme n’en a jamais connu la société capitaliste.

Si le développement de l’industrie des pays capitalistes pour la période allant de 1890 à 1913 a donné un accroissement annuel moyen de la production de 5,8 %et, pour la période allant de 1913 à 1936, de 1,5 % seulement, en Union soviétique, rien que pour 1936, l’accroissement de la production industrielle a été de 28 %.

Si, en 1936, la production industrielle des pays capitalistes a dépassé d’un tiers le niveau de 1913, en Union soviétique elle a augmenté de plus de sept fois.

Une énorme victoire historique a été remportée dans le domaine de l’agriculture.

Au moment où l’agriculture des pays capitalistes ne sort pas d’une crise prolongée qui a pour résultat la réduction de la surface des emblavures la destruction d’une masse de produits, la baisse constante de tout le niveau de la production, en Union soviétique, à la place d’une économie arriérée et morcelée, on a créé la grosse agriculture socialiste la plus avancée, 99 % des emblavures ont été collectivisées. Grâce au régime kolkhozien, la misère a été liquidée au village, et il n’y a plus de paysans sans terre, sans cheval, sans matériel agricole.

Plus de vingt millions de paysans pauvres, qui végétaient auparavant dans la misère, sont entrés aux kolkhoz où ils vivent une vie aisée et culturelle.

L’agriculture socialiste donne des récoltes records, telles que l’histoire du pays n’en a encore jamais connues. En 1937, on a récolté presque sept milliards de pouds (1.120 millions de quintaux) de céréales, alors qu’avant la révolution on ne récoltait dans les meilleures années que quatre à cinq milliards de pouds (720 à 800 millions de quintaux).

En régime capitaliste, partout où croît la richesse de quelques-uns, on voit grandir à l’autre bout la misère et la détresse des millions de travailleurs ; les périodes d’essor sont inévitablement suivies de crises cruelles qui détruisent les forces productives et engendrent le chômage, la misère, la famine.

Le système socialiste, lui, ignore les crises, ignore le chômage et la misère.

Des faits indéniables attestent nettement la supériorité du système socialiste sur le système capitaliste, non seulement dans le domaine économique, mais aussi dans celui des conditions d’existence et de la culture, de la science et de l’art, dans celui des rapports entre les peuples.

Seuls les apologistes aux gages du capitalisme peuvent contester cette supériorité.

Et seuls des crétins consommés, qui souvent se disent socialistes, de même que les charlatans politiques qui faussent le marxisme, osent encore démontrer que la classe ouvrière n’est pas en mesure de prendre la responsabilité historique de la direction des destinées de son peuple et de l’organisation de l’économie nationale, que le prolétariat « inexpert » dans les choses de l’Etat et de l’économie, ne peut se passer de la bourgeoisie « experte » en la matière.

Les vingt années d’existence de l’Union soviétique confirment d’une façon éclatante les paroles de Staline, prononcées en 1927, à l’occasion du dixième anniversaire de la Révolution d’Octobre.

Les succès incontestables du socialisme en U.R.S.S. sur le front de construction ont démontré nettement que le prolétariat peut gouverner avec succès le pays sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu’il peut édifier avec succès l’industrie sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu’il peut diriger avec succès toute l’économie nationale sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu’il peut édifier avec succès le socialisme malgré l’encerclement capitaliste. (J. Staline : les Questions du léninisme, t. I, p. 187-188, Editions sociales, 1950.)

Là est une des plus importantes leçons de principe de la grande Révolution socialiste d’Octobre pour la classe ouvrière des pays capitalistes, leçon qu’il importe de souligner tout particulièrement en ce vingtième anniversaire.

II

Le prolétariat des pays capitalistes a beaucoup fait pour soutenir la Révolution prolétarienne, la première dans l’histoire de l’humanité.

Sans ce soutien, les ouvriers et les paysans soviétiques auraient versé encore plus de leur sang et auraient compté encore plus de sacrifices pour sauvegarder les conquêtes de la Révolution socialiste. Il faut, néanmoins, dire tout net que la classe ouvrière des pays capitalistes n’a pas réussi à faire son devoir jusqu’au bout, ni envers la première Révolution socialiste, ni en ce qui concerne sa propre libération.

Non seulement elle est restée elle-même sous le pouvoir du Capital et est tombée, en Italie et en Allemagne, sous la servitude barbare du fascisme, mais elle a contribué, malgré elle, à augmenter les difficultés, les privations, les souffrances et les sacrifices du détachement d’avant-garde du prolétariat international.

Où en serait le monde si, après la Révolution socialiste d’Octobre, dans la période de 1918 à 1920, le prolétariat d’Allemagne, d’Autriche-Hongrie et d’Italie, ne s’était pas arrêté à mi-chemin dans son essor révolutionnaire ?

Où en serait le monde si les révolutions allemande et autrichienne de 1918 avaient été menées jusqu’au bout et, si à la suite de la victoire de la révolution, la dictature du prolétariat avait été instaurée au centre de l’Europe, dans les pays industriels hautement évolués ?

Le bloc révolutionnaire du prolétariat de l’Europe occidentale et de la classe ouvrière de l’Union soviétique n’aurait pas seulement rendu cent fois plus facile la liquidation de l’intervention contre-révolutionnaire et de la guerre civile ; il aurait hâté infiniment l’édification du socialisme au pays des Soviets.

Il n’y aurait pas de dictature fasciste, ni en Italie, ni en Allemagne, ni en Autriche, ni dans les autres pays.

Le fascisme ne mènerait pas l’offensive contre la classe ouvrière et les peuples démocratiques.

Les peuples espagnol et chinois n’auraient pas à endurer les lourdes épreuves qui leur sont imposées aujourd’hui. L’humanité ne se trouverait pas, à l’heure présente, devant la sinistre menace d’une nouvelle boucherie mondiale.

Lorsque les ouvriers et les paysans de Russie ont renversé le pouvoir des propriétaires fonciers et des capitalistes, toutes les conditions objectives nécessaires étaient réunies dans l’Europe centrale pour que le prolétariat européen, et au premier chef le prolétariat d’Allemagne, s’engageât dans la voie tracée par les ouvriers et les paysans soviétiques.

Mais il n’en fut rien.

Et principalement parce que, à la direction des organisations de masse du prolétariat, le dernier mot appartenait aux chefs des partis social-démocrates qui, dès le début de la guerre, avaient fait bloc avec leur bourgeoisie impérialiste.

Désireux de sauvegarder coûte que coûte les assises ébranlées de la société bourgeoise, ils ont utilisé largement l’influence exercée par l’idéologie et la politique du social-démocratisme, du réformisme, pour tromper la majorité de la classe ouvrière, la convaincre que ce n’était pas le développement ultérieur de la révolution, mais sa prompte liquidation qui conduirait les ouvriers au socialisme.

Par leur coalition avec la bourgeoisie :ils ont scindé le mouvement ouvrier, ils ont affaibli le prolétariat, ils l’ont isolé de la paysannerie et des petites gens de la ville ; et c’est ainsi qu’ils ont aidé la bourgeoisie à rassembler ses forces, à passer à l’offensive contre les ouvriers et les paysans révolutionnaires.

Les pleutres et les mystificateurs politiques du prolétariat, qui se trouvaient à la tête des organisations ouvrières de masse, cherchaient à effrayer les ouvriers par la perspective des sacrifices, des privations, de la ruine économique.

Ils les assuraient que ce n’était pas la voie du bolchévisme, ni l’application révolutionnaire effective de la doctrine de Marx et de Engels, ni la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat qui feraient aboutir au socialisme, mais que c’était la voie du social-démocratisme, la voie de la coalition avec la bourgeoisie et le maintien du régime bourgeois, qui assureraient le passage pacifique et indolore au socialisme.

Aujourd’hui, les résultats de ces vingt années sont là.

Qui ira nier que les sacrifices et les privations subis, par exemple, par la classe ouvrière et les masses travailleuses d’Allemagne durant toute la période d’après-guerre, et surtout dans les conditions du féroce régime de dictature fasciste, sont mille fois plus grands que tous les sacrifices et privations qu’aurait nécessités la victoire de la révolution prolétarienne en 1918 ?

Au lieu du passage au socialisme, du passage pacifique et indolore qui avait été promis, le social-démocratisme, par toute sa politique de capitulation et de scission, a déblayé la route pour la victoire du fascisme.

Sans le social-démocratisme de Turati et de d’Aragona, en Italie, la victoire du fascisme de Mussolini eût été impossible.

Sans le social-démocratisme d’Ebert et de Noske, en Allemagne, la victoire du fascisme de Hitler eût été impossible.

Sans le social-démocratisme de Renner et de Bauer, en Autriche, la victoire du fascisme de Schuschnigg eût été impossible. Cette vérité, rien maintenant ne saurait l’estomper.

Elle est confirmée irréfutablement aussi par une multitude de documents connus déjà de l’histoire politique de l’Europe d’après-guerre.

A la fin de la guerre impérialiste, dans les conditions d’une crise révolutionnaire encore jamais vue, les chefs réactionnaires de la social-démocratie ont scindé la classe ouvrière ; ils l’ont désarmée idéologiquement et politiquement ; ils ont empêché le développement des révolutions prolétariennes en marche ; ils ont sauvé la domination du capitalisme, exposant ainsi les travailleurs aux coups du fascisme.

Pendant ce temps, le bolchévisme, le marxisme authentique, a groupé la classe ouvrière ; il a réalisé l’alliance indestructible des ouvriers et des paysans, anéanti le capitalisme, assuré la victoire de la Révolution socialiste et abouti à construire la société socialiste sur un sixième du globe.

Staline avait mille fois raison, quand il écrivait, dix ans plus tôt :

Il est impossible d’en finir avec le capitalisme sans en avoir fini avec le social-démocratisme dans le mouvement ouvrier. (J. Staline : les Questions du léninisme, t. I, p. 192, Editions sociales, 1950.)

Là est la deuxième leçon de principe éminemment importante pour le prolétariat des pays capitalistes, en rapport avec le XXe anniversaire de la grande Révolution socialiste d’Octobre.

III

En ces vingt années, pendant la crise économique mondiale surtout, les masses travailleuses des pays capitalistes ont subi bien des souffrances, bien des épreuves ; leur douloureuse expérience leur a appris bien des choses.

La victoire définitive et sans retour du socialisme en U.R.S.S., d’une part, et les enseignements des défaites momentanées que le fascisme a infligées à la classe ouvrière en Allemagne surtout, d’autre part, ont sapé l’influence du social-démocratisme non seulement dans la classe ouvrière, mais aussi au sein des partis socialistes eux-mêmes, ainsi que dans les syndicats qui se trouvent sous leur direction politique.

Dans le camp social-démocrate, on a commencé à abandonner les positions du réformisme, la politique de collaboration de classe avec la bourgeoisie et à se placer sur les positions de la lutte commune avec les Partis communistes contre le fascisme, sur les positions de l’unité d’action de la classe ouvrière et du Front populaire antifasciste.

Ce processus a déjà trouvé une expression éclatante dans l’établissement d’un front unique entre les communistes et les socialistes en France, en Espagne, en Italie et partiellement dans une série d’autres pays.

Le développement de ce processus est facilité et accéléré par le cours des événements des dernières années, qui pose impérieusement devant la classe ouvrière la tâche la plus importante et la plus urgente :barrer à tout prix le chemin au fascisme dans les pays de démocratie bourgeoise ; renverser le fascisme là où il est au pouvoir; défendre la paix, universelle contre les fauteurs de guerre fascistes.

L’application juste par les Partis communistes, des positions essentielles du VIIe congrès de l’Internationale communiste, accélère ce processus de l’abandon du social-démocratisme.

Sous l’influence de la victoire du socialisme en U.R.S.S., du développement du mouvement de Front populaire et de la montée de l’influence du communisme au sein du mouvement ouvrier augmentera sans nul doute le nombre des Partis et des organisations socialistes qui répudient le social-démocratisme banqueroutier, qui mènent en commun avec les Partis communistes la lutte contre l’ennemi de classe commun et s’orientent vers l’union avec les communistes dans un seul parti de masse du prolétariat. 

Une telle union est déjà intervenue entre les socialistes et les communistes de Catalogne.

Elle se prépare par les efforts conjugués des Partis communiste et socialiste d’Espagne.

Les conditions nécessaires à cette union mûrissent aussi en France, grâce à la lutte conjuguée des communistes et des socialistes dans les rangs du Front populaire antifasciste, grâce aussi à l’influence heureuse qu’exerce la création de la C.G.T. unique sur tout le processus de l’unification des forces du prolétariat français. Le nouveau pacte entre communistes et socialistes italiens affermit encore leurs rapports fraternels et les liens de leur lutte commune contre la dictature fasciste de Mussolini.

On voit progresser la compréhension réciproque et le rapprochement entre communistes et socialistes en Allemagne, dans la lutte contre la dictature fasciste de Hitler, en dépit de toutes les menées et intrigues des chefs butés de la direction du Parti social-démocrate à l’étranger.

On peut dire en toute certitude qu’au XXe anniversaire de la grande Révolution socialiste d’Octobre, la classe ouvrière des pays capitalistes aborde de près la liquidation de la scission provoquée, au sein du mouvement ouvrier mondial par le social-démocratisme.

Sur le chemin de cette liquidation se dressent encore une quantité de difficultés et d’obstacles d’ordre idéologique, politique et d’organisation. Il est des difficultés liées à l’histoire même et aux traditions du mouvement ouvrier dans les différents pays, et qu’il n’est pas aisé d’aplanir.

Mais l’essentiel, c’est que les classes dominantes des pays capitalistes, éminemment intéressées à voir dissociées les forces du mouvement ouvrier, font et feront tout leur possible pour l’empêcher de réaliser son unité.

Afin de leur complaire, les chefs réactionnaires de l’Internationale socialiste déploient une énergie forcenée pour faire marcher à rebours la roue de l’histoire.

Même devant la monstrueuse intervention germano-italienne en Espagne, devant l’agression sauvage de la clique militaire fasciste-japonaise en Chine et la menace infiniment accrue d’une nouvelle guerre impérialiste mondiale, ils sabotent par tous les moyens chaque tentative d’action commune entreprise par les organisations ouvrières internationales pour défendre les peuples espagnol et chinois, pour défendre la paix.

Mais il n’est point de difficultés ni d’obstacles dans la voie de l’unité de la lutte contre le fascisme et la guerre, que la classe ouvrière ne puisse surmonter si elle est fermement résolue à grouper ses forces et à accomplir sa mission historique.

L’existence du pays du socialisme, puissant rempart de la lutte du prolétariat international, rempart de la paix, de la liberté et du progrès, est le plus grand facteur susceptible de liquider la scission du mouvement ouvrier mondial. 

Les travailleurs de l’Union soviétique, par leur exemple, par leur héroïsme au travail, par leur mouvement stakhanoviste, par leur dévouement à la patrie socialiste, par leur lutte implacable contre les ennemis du peuple, contre les espions trotskistes et boukharinistes et les agents de diversion, les agents du fascisme, exercent une énorme influence sur le rassemblement des forces scindées du mouvement ouvrier mondial.

On voit monter infailliblement les sympathies et l’amour des travailleurs du monde capitaliste pour l’Union soviétique, pays du socialisme vainqueur.

Et ce fait agit comme l’antidote le plus efficace contre l’œuvre de scission perpétrée, dans les rangs de la classe ouvrière par les agents déclarés ou masqués de l’ennemi de classe.

Le pays du socialisme vainqueur, qui joue un rôle si éminent dans l’unité du prolétariat international, resserre encore plus étroitement autour de l’U.R.S.S. tous les partisans sincères de la cause ouvrière.

Dans la situation internationale actuelle, il n’y a pas et il ne saurait y avoir de critérium plus sûr que l’attitude à l’égard de l’Union soviétique pour déterminer quels sont les amis et quels sont les ennemis de la cause de la classe ouvrière et du socialisme ; quels sont les partisans et quels sont les adversaires de la démocratie et de la paix. La pierre de touche permettant de vérifier la bonne foi et l’honnêteté de chaque militant du mouvement ouvrier, de chaque parti ouvrier et de chaque organisation des travailleurs, de chaque démocrate dans les pays capitalistes, c’est leur attitude à l’égard du grand pays du socialisme.

On ne saurait combattre effectivement le fascisme si on ne contribue pas à fortifier par tous les moyens le rempart essentiel de cette lutte : l’Union soviétique.

On ne saurait lutter sérieusement contre les fauteurs fascistes d’une nouvelle boucherie mondiale, sans soutenir totalement l’U.R.S.S., facteur essentiel du maintien de la paix mondiale, on ne saurait lutter effectivement pour le socialisme dans son pays, si l’on ne se dresse pas contre les ennemis de l’Etat soviétique où le socialisme est réalisé grâce aux efforts héroïques des travailleurs.

On ne saurait passer pour un ami véritable de l’U.R.S.S. si on ne condamne pas ses ennemis – les agents trotskistes-boukhanniens du fascisme.

Ce qui marque en fait la ligne de démarcation historique entre les forces du fascisme, de la guerre et du capitalisme, d’une part, et les forces de la paix, de la démocratie et du socialisme, de l’autre, c’est l’attitude observée à l’égard de l’Union soviétique, non point une attitude de pure forme envers le pouvoir des Soviets et le socialisme en général, mais l’attitude à l’égard de l’Union soviétique qui existe effectivement depuis vingt ans, avec sa lutte inlassable contre les ennemis, avec sa dictature de la classe ouvrière et sa Constitution staliniste, avec le rôle dirigeant du parti de Lénine et de Staline.

Là est la troisième leçon de principe éminemment importante pour le prolétariat des pays capitalistes, en rapport avec le XXe anniversaire de la grande Révolution socialiste d’Octobre.

>Revenir au sommaire du dossier sur Georgi Dimitrov