Dans un article pour Arkangel, Libération animale, mais pas trop ?, Ronnie Lee expose son point de vue, visant à amener une radicalisation de l’ensemble du mouvement pour les animaux, par l’intermédiaire de la charge morale posée par l’ALF. Sa ligne se fonde sur le principe d’un repli de l’humanité, une ligne très marquée par les théories élaborées alors aux Etats-Unis dans la mouvance d’Earth First!, avec une utopie décentralisatrice.
Ronnie Lee ne dérogera plus à cette ligne, prônant une sorte d’évolutionnisme allant dans le sens d’un vaste recul à une forme relativement primitive de société.
Vous remarquerez que dans les sections locales et internationales d’Arkangel j’ai inclus des informations concernant des organisations environnementales (Greenpeace, Friends of Earth [ndt : « Les amis de la Terre »] etc.) en plus de celles, plus classiques, des droits des animaux et de protection animale.
Je pense que cela est très important car leur travail a un rôle très important dans l’avènement de la libération animale, bien que que ces groupes n’agissent pas dans une optique de « droits des animaux ».
Les activistes de la libération animale, très impliqués dans leur lutte constante contre la vivisection, l’élevage intensif, le commerce de la fourrure, etc. oublient dans quelle mesure les animaux sont persécutés à travers la destruction de leur environnement naturel. Les laboratoires de vivisection et les élevages intensifs pourraient bien être les camps de concentrations du Reich humain.
Mais ils ne sont, d’une certaine manière, que la face émergée de l’iceberg de la persécution animale et s’en débarrasser ne serait pas suffisant pour redonner leur liberté aux animaux. La destruction de l’environnement produit probablement plus de souffrance aux animaux que toute autre cause.
Il serait bon pour nous de parler d’impérialisme humain. Non contents d’avoir établi son propre partage de la Terre, l’espèce humaine a partout envahi et pillé des territoires appartenant à d’autres créatures. La pire parole jamais prononcée (si elle l’a vraiment été) est : « Va et multiplie-toi ». Un appel à une occupation humaine du monde semblable au « Lebensraum » nazi.
Ainsi la fin des laboratoires de vivisection, des élevages intensifs ne seront jamais suffisants parce qu’ils laissent derrière eux l’injustice et l’occupation de l’occupation ennemie. La véritable libération animale ne viendra pas simplement de la destruction des Dachaus et des Buchenwald que les occupants ont construits pour leurs victimes, mais demande le recul de l’espèce humaine aux frontière d’avant l’invasion.
Concrètement, quelles sont les implications ? La fin de la pollution environnementale et la société industrielle qui la produit.
La fin des choses comme les voitures individuelles. La fin de méthodes d’agriculture reposant sur les pesticides, les fertilisants artificiels et autres poisons.
La fin des villes et des vastes zones urbains qui sont comme des déserts pour la plupart des espèces sauvages. La fin de l’agriculture intensive qui ne leur laisse pas beaucoup plus d’habitat.
Et surtout une chute radicale du nombre d’êtres humains. Le groupe écologiste radical Earth First! a estimé que le population humaine acceptable devrait être de 50 millions environ. Il y en a aujourd’hui plus dans le seul Royaume-Uni !
La véritable libération animale ne demande un ajustement des des pires excès de l’oppression humaine mais un changement radical et total dans notre manière de vivre.
La seule forme de société propice à tout cela est une société décentralisée, dans laquelle les personnes vivent au sein de petites communautés plutôt que dans dans petites villes ou des métropoles, dé-industrialisée, basée sur une agriculture biologique (et vegan) à petite échelle et avec une réduction significative du nombre de personnes (à travers des méthodes humaines, bien évidemment).
Malheureusement, tout ceci est déjà trop pour de nombreux « protecteurs des animaux » qui voudront toujours leur emplois, les voitures, leurs familles nombreuses, leurs appareils ménagers.
Mais une demi-libération n’est pas une libération.
Le militantisme pour les droits des animaux doit s’élargir à d’autres domaines qui n’ont été qu’à peine touché jusqu’ici. Il faut se battre contre la pollution, l’industrialisation, la destruction des habitats naturels et pour le contrôle des surpopulation humaine.
Ainsi il nous faut travailler main dans la main avec les organisations Vertes et environnementales, pas seulement pour offrir un monde meilleur « pour nos enfants et les enfants de nos enfants » (ce qui leur motivation), mais pour libérer, offrir la justice et la vie aux autres animaux et leurs petits.