Le syllogisme est un outil descriptif au service du matérialisme. Il découle de la contemplation du réel suivant le principe du potentiel mis en branle par une force extérieure – l’entéléchie. Le syllogisme est une méthode contribuant à cerner les détails du réel, dans le cadre de la reconnaissance matérialiste de celui-ci, et de son observation scientifique.
Le syllogisme s’appuie, pour cette raison, sur quatre énoncés de base possible, dans le cadre de la contradiction entre affirmation et négation, entre universel et particulier. Par son matérialisme, Aristote en arrive à une mise en perspective dialectique. Cela donne :
a) Tout A est B (universelle affirmative)
b) Aucun A n’est B (universelle négative)
c) il y a quelque A qui est B (particulière affirmative)
d) il y a quelque A qui n’est pas B (particulière négative)
De manière traditionnelle, on utile A pour désigner l’énoncé de type a), E pour désigner b), I pour désigner c), O pour désigner d).
Il y a concrètement 64 combinaisons possibles (A-A-A, E-E-E, A-E-E, E-A-A, etc.), mais cela donne concrètement 256 syllogismes possibles.
Pourquoi 256 syllogismes ? Parce qu’il y a quatre combinaisons d’emplacements possibles pour le moyen terme. On peut dire ainsi :
1) Le ciel est bleu / Il y a des oiseaux dans le ciel
2) Les enfants regardent le ciel / Les parents regardent le ciel
3) Le ciel est bleu / Le ciel est clair
4) Les étoiles sont présentes dans le ciel / Le ciel est noir
On appelle chaque système d’emplacement une figure. La quatrième figure n’est pas présente dans les premiers analytiques ; on l’attribue à Galien, qui l’aurait conceptualisé au second siècle de notre ère. Pour Aristote, la quatrième figure n’est en effet rien d’autre que la première avec un ordre inversé – on reconnaît là son éminent sens de la dialectique.
Si l’on admet les quatre figures par souci de clarté, cela donne alors 64 combinaisons multipliées par 4 possibilités d’emplacement du moyen terme, soit effectivement 256 syllogismes.
La méthode ayant été puissamment étudié pendant tout le moyen-âge, ainsi que pratiquement depuis le début de notre ère, il existe une méthode de repérage qui s’est formée.
On utilise ainsi traditionnellement des lettres particulières – B, C, D ou F – pour commencer un nom fictif utilisant A, E, I et O, selon. Le syllogisme A-A-A est ainsi traditionnellement appelé Barbara (bArbArA), E-A-E se dénomme Celarent (cElArEnt), A-I-I est Darii (dArII) et E-I-E est Ferio (fErIO).
19 syllogismes sont considérés dans la « tradition » comme valides ; Aristote en liste quant à lui 14.
Les syllogismes valides pour le premier type d’emplacement du moyen terme sont Barbara, Celarent, Darii, Ferio, dans le second type Cesare, Camestres, Festino, Baroco, dans le troisième type Darapti, Disamis, Datisi, Felapton, Bocardo, Ferison (et dans le quatrième type Bramantip, Camenes, Dimaris, Fesapo, Fresison – Aristote ne les prend pas en compte).
Entre les voyelles, on place effectivement également des consonnes. Ceux-ci ont une grande importance, car ils symbolisent pour certains la nature du syllogisme en question.