[Publié dans Révolution Prolétarienne, décembre 1974.]
A BAS L’ HÉGÉMONISME DES 2 SUPERPUISSANCES
A BAS L’IMPÉRIALISME ET LE SOCIAL – IMPÉRIALISME
Le système impérialiste mondial est aujourd’hui dominé par deux grandes puissances qui rivalisent entre elles pour assurer leur hégémonie sur de vastes régions du monde et qui s’entendent pour tenter de contenir l’essor de la révolution mondiale ; il n’est pas aujourd’hui de régions du monde où l’une ou l’autre des super-puissances n’essaie de pénétrer en utilisant tous les moyens pour assujettir les peuples ou les pays à leur domination.
Mais aujourd’hui, si nous devons être vigilants face au danger d’une nouvelle guerre mondiale, nous savons que la tendance principale c’est la révolution.
En effet, nous nous trouvons dans une période de grands bouleversements révolutionnaires.
Dans cette période de déclin de l’impérialisme mondial, ce sont les peuples révolutionnaires, les nations opprimées, les pays dominés qui ont l’initiative. Les trois grandes composantes de la révolution mondiale : la lutte révolutionnaire du prolétariat dans les pays capitalistes et révisionnistes, la lutte de libération nationale des peuples opprimés, le mouvement de consolidation de la dictature du prolétariat dans les pays socialistes, convergent dans une lutte sans merci au bout de laquelle se situe l’avenir nouveau de l’humanité qui sera construit sur les ruines de l’impérialisme.
L’impérialisme US, puissance montante dans l’entre deux guerres, a tiré un bénéfice considérable de la seconde guerre mondiale.
Il est devenu à partir de 1945 la première puissance impérialiste, qui est venu remplacer dans de nombreuses régions du monde d’autres impérialismes affaiblis, comme l’impérialisme anglais ou l’impérialisme français.
Il est devenu le gendarme des peuples, la tête de pont de la lutte contre le camp socialiste. Il a étentu sa présence à de très nombreux pays du tiers monde et il a également tenté de placer l’Europe capitaliste sous sa domination (…)
Jusqu’en 1953, du vivant de Staline, l’Union Soviétique fut le principal rempart contre cette grande puissance agressive. Le pacte de Varsovie, la constitution de la RDA, l’établissement du camp socialiste furent autant de réponses et de défis lancés à la face des impérialistes américains.
L’Union Soviétique est restée debout face aux menaces extérieures. Mais le pouvoir prolétarien qui avait résisté à tant d’assauts extérieurs, a succombé après la mort de Staline aux assauts intérieurs de la nouvelle bourgeoisie soviétique. Incapable de détruire par la violence le socialisme, la bourgeoisie l’a détruit pacifiquement.
Et sous l’impulsion de Kroutchev et de ses successeurs, Brejnev, Kossiguine, l’Union Soviétique, la patrie de Lénine et de Staline, s’est engagée rapidement dans la voie de restauration du capitalisme et de l’établissement d’un nouveau système impérialiste.
Les faits sont là qui montrent, sans aucune contestation possible que l’Union Soviétique est une puissance capitaliste.
Les faits sont là, irréfutables qui démontrent que l’Union Soviétique est en même temps un pays impérialiste, l’asservissement économique et militaire des pays du Comecon, dont les matières premières sont extorquées à bas prix par l’URSS et qui sont contraints d’acheter les produits de l’industrie soviétique, la présence de travailleurs immigrés en URSS (notamment 20.000 Bulgares qui travaillent en Sibérie).
La pratique des prêts sous condition et à des taux usuraires, les tentatives d’étranglement de l’Albanie, l’agression en tchécoslovaquie, l’agression contre la Chine, le dépeçage du Pakistan, le soutien apporté à Lon Nol au Cambodge, l’appui aux réactionnaires indiens, le sabotage de la grève des mineurs des Asturies par l’intermédiaire du charbon polonais, les tractations avec l’impérialisme US, l’établissement de bases navales dans l’océan Indien, en Méditerranée, les atteintes à la souveraineté des pays dans leurs eaux territoriales, la reconnaissance dé l’état sioniste et l’appui incomparable qui lui est apporté par l’émigration annuelle de 70.000 juifs d’URSS.
Puissances dominantes, les USA et l’URSS tentent sans cesse de remettre en cause, chacune à son profit, l’équilibre fragile basé sur l’actuel partage du monde (…) Mais face à l’hégémonisme pratiqué par les superpuissances, les pays du Tiers monde s’organisent et luttent (…)
Aujourd’hui, la plupart des pays du tiers monde ont conquis l’indépendance politique et les pays qui sont encore dans un état de dépendance néo-coloniale sont amenés à s’opposer de plus en plus à la domination impérialiste.
Par exemple dans leur lutte contre le sionisme et l’impérialisme, les pays arabes ont pris l’initiative de se servir du pétrole comme d’une arme. Ceci est très important. C’est un encouragement pour les pays du tiers-monde détenteurs de matières premières à se regrouper et s’organiser contre le pillage impérialiste pour vendre à un prix plus juste leurs richesses naturelles (…)
Mais si les super-puissances se disputent partout dans le monde, l’enjeu stratégique de leur rivalité c’est l’Europe, elles concentrent dans le continent une énorme quantité d’armement : 45.000 blindé pour l’URSS, les 3/4 de missiles de moyenne portée braqués sur l’Europe, 300.000 soldats pour les USA, des milliers de chars, d’avions, de navires de guerre.
Du fait de son passé colonial, de son potentiel économique et humain, on conçoit que l’Europe soit un enjeu de taille pour les super-puissances ( …).
Les pays d’Europe capitaliste et le Japon constituent le second monde, c’est-à-dire une zone intermédiaire qui entretient des rapports d’unité et de lutte avec le premier monde (les super-puissances) et le tiers-monde. Leur nature impérialiste tend à rapprocher ces pays des super-puissances et particulièrement en ce qui concerne l’impérialisme français de l’impérialisme US.
La volonté d’hégémonie des super-puissances sur le second monde peut conduire ces pays à prendre sur des points précis des positions convergentes avec les positions des pays du tiers-monde, par exemple sur la question de la Méditerranée, des pays comme la France et l’Algérie peuvent trouver un intérêt commun à s’allier contre la présence des flottes des super-puissances, facteur permanent d’insécurité de cette région du monde.
Mais s’il n’est pas possible de définir pour notre révolution une ligne stratégique qui ne tienne pas compte de l’insertion de la France dans le monde, avec ses contradictions, avec les rapports de force existants, il n’est guère possible non plus, sous prétexte de lutte contre les superpuissances, de mettre au second plan la lutte contre l’impérialisme français qui est la cible de notre révolution, l’ennemi que nous devons abattre pour instaurer le pouvoir des ouvriers et des paysans.
Tenir compte, certes, des contradictions, secondaires, qui opposent l’impérialisme français aux superpuissances, mais s’en servir comme d’une arme supplémentaire pour abattre notre ennemi, telle doit être la ligne de conduite des marxistes-léninistes authentiques.
Certains dans le passé proposaient au prolétariat de s’allier avec la bourgeoisie française contre l’impérialisme US, d’autres aujourd’hui proposent au prolétariat d’atténuer sa lutte contre l’impérialisme français sous prétexte d’opposition au social-impérialisme ; la logique de telles positions conduit à saluer la rencontre de Giscard d’Estaing et du Shah d’Iran comme un fait positif, à attaquer les mouvements de la jeunesse contre l’armée bourgeoise sous prétexte qu’ils affaibliraient la défense de la France.
Voudrait-on nous faire oublier que l’impérialisme français est aujourd’hui le second marchand d’armes mondial ?
Voudrait-on nous faire oublier qu’en plus des colonies qu’il maintient aux Antilles, à Djibouti, à la Réunion, il garde un vaste empire néo-colonial en Afrique ?
Voudrait-on nous faire oublier que l’impérialisme français reconnaît le régime de Saïgon, qu’il s’est récemment opposé à l’exclusion de l’Afrique du Sud de l’ONU, le vote de la France à l’ONU en faveur de l’OLP ne doit pas faire illusion : Sauvagnargues est allé renouveler en Israël les contrats commerciaux qui lient la France à l’état sioniste et qui, même à l’époque de l’embargo, ont toujours permis à Israël d’avoir des armes d’origine française. Ce qui a changé aujourd’hui, c’est que l’impérialisme français ne peut plus prétendre jouer les tous premiers rôles sur la scène mondiale.
Des rapaces aux dents plus longues le précèdent sur de nombreux marchés. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette situation qui est un facteur de faiblesse supplémentaire pour l’impérialisme français.
Nous devons en tirer parti pour renforcer notre lutte contre notre propre impérialisme. Aux côtés des peuples du monde en lutte, contre l’impérialisme et le social-impérialisme, abattons l’impérialisme français, continuons la lutte pour l’instauration dans notre pays du pouvoir des ouvriers et des paysans, pour l’indépendance immédiate des colonies, pour une indépendance réelle des néo-colonies.
A BAS L ‘IMPERIALISME US
A BAS LE SOCIAL IMPERIALISME SOVIETIQUE
A BAS L’ HEGEMONISME
VIVE LA LUTTE DES PEUPLES DU TIERS MONDE
A BAS L’IMPERIALISME FRANÇAIS
VIVE LE POUVOIR DES OUVRIERS ET DES PAYSANS
PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, PEUPLES ET NATIONS OPPRIMES, UNISSONS-NOUS
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Nouvelle Cause du Peuple, NAPAP, Action Directe