Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • Rédaction du Quotidien du peuple : Les révisionnistes soviétiques transforment le Parti de Lénine en un parti révisionniste (1967)

    Renmin Ribao, 4 novembre 1967

    Pour restaurer le capitalisme dans tous les domaines et consolider leur domination réactionnaire, Khrouchtchev et ses successeurs — la clique renégate Brejnev-Kossyguine — ont agi, en ce qui concerne l’édification du Parti, suivant toute une série de principes de bout en bout révisionnistes.

    Allant à rencontre des principes léninistes dans ce domaine, ils permettent aux représentants de la bourgeoisie de tout acabit de s’emparer facilement de la direction des organisations du Parti à tous les échelons, enlevant radicalement au P.C.U.S. Son caractère prolétarien et transformant ce Parti marxiste-léniniste en un parti révisionniste.

    LA DIRECTION DU PARTI A TOUS LES ÉCHELONS SOUS L’EMPRISE BOURGEOIS DES INTELLECTUELS

    Une fois que le pouvoir dans le Parti et le gouvernement eut été usurpé par Khrouchtchev, l’épuration n’a pratiquement pas cessé à l’échelon central comme aux échelons locaux. Un nombre considérable de cadres d’origine ouvrière et paysanne et d’intellectuels révolutionnaires, dévoués à la cause du communisme, qui occupaient des postes dirigeants dans le Parti ont été limogés.

    Cette situation s’est encore aggravée depuis l’arrivée au pouvoir de Brejnev, Kossyguine et consorts.

    On rapporte qu’en 1961, près de 70 pour cent des membres du Comité central du Parti, élus en 1952 lors du XIXe Congrès du P.C.U.S. en avaient déjà été écartés. La clique des traîtres révisionnistes soviétiques poursuit depuis de nombreuses années déjà, et sans répit, la ligne dite des « spécialistes ».

    Celle-ci a amené la promotion d’un grand nombre d’intellectuels bourgeois et leur a permis de prendre en main la direction du Parti à tous les échelons, le faisant dégénérer ainsi de Parti représentant les intérêts du prolétariat en un instrument au service de la couche privilégiée de la bourgeoisie.

    Sous prétexte que « l’économie est plus importante que lapolitique », que « les problèmes économiques et ceux de la production sont au centre des activités des organisations du Parti, à la place prédominante dans tout leur travail », la clique révisionniste soviétique a promu un grand nombre d’ »experts en matière d’économie nationale » et leur a confié des postes importants, tandis qu’elle a écarté ou révoqué sans merci des cadres d’origine ouvrière et paysanne.

    L’organe des révisionnistes soviétiques, Le Communiste, a même déclaré sans ambiguïté que les dirigeants du Parti doivent être nécessairement des « spécialistes ».

    Ce qui est pire encore, c’est que dans certains endroits, il est stipulé explicitement qu’ »il faut élire au poste de secrétaire de cellule du Parti des membres qui possèdent un diplôme de technicien ou d’ingénieur ».

    De cette usurpation de la direction du Parti aux divers échelons par nombre d’intellectuels au service des privilégiés bourgeois, il résulte que d’anciens cadres d’origine ouvrière et paysanne ont été remplacés ou destitués.

    La Pravda rapporte qu’« à Leningrad, les deux tiers des secrétaires des organisations de base du Parti sont remplacés chaque année », et que « de plus en plus d’ingénieurs, de dessinateurs sont nommés au poste de secrétaire des comités du Parti ». Le plus scandaleux, c’est que dans certaines entreprises a été créé un organisme spécial, chargé exclusivement de surveiller et de limoger les cadres d’origine ouvrière et paysanne, pour les remplacer par de « jeunes spécialistes ».

    Parmi les nouvelles recrues du Parti, on remarque que les intellectuels bourgeois occupent un pourcentage de plus en plus important.

    La Vie du Parti, organe du Comité central du P.C.U.S., révèle que parmi les membres stagiaires du Parti admis en 1966, on compte 40,6 pour cent d’employés dont les trois quarts sont des ingénieurs et techniciens ou des experts de divers secteurs de l’économie nationale.

    Par contre les nouveaux membres qui sont d’origine purement ouvrière ou paysanne ont diminué dans une grande proportion. Par exemple, les paysans ne représentent que 12,6 pour cent des nouveaux membres admis au Parti en 1966. Dans une certaine entreprise d’hydrolyse au Kazakhstan, parmi les membres nouvellement admis au Parti, « il ne figure même pas un seul ouvrier ».

    Les données montrent qu’aujourd’hui, en Union soviétique, « sur trois ingénieurs et techniciens, on compte un membre du Parti, tandis qu’il n’y a qu’un membre du Parti pour dix-sept ou dix-huit ouvriers. Dans les kolkhozes, les simples paysans membres du Parti sont en nombre encore plus réduit ».

    RECRUTEMENT DANS LE PARTI DES REBUTS DE LA SOCIÉTÉ ET DES GÉNIES MALFAISANTS

    Reniant le principe prolétarien sur l’édification du Parti, la clique des traîtres révisionnistes soviétiques s’emploie à recruter massivement dans le Parti des rebuts de la société, des génies malfaisants, faisant dégénérer le détachement d’avant­ garde du prolétariat en un salmigondis des plus répugnants.

    Brandissant leur drapeau, ce qu’ils appellent « le Parti du peuple tout entier », Khrouchtchev et ses fidèles disciples, Brejnev, Kossyguine et consorts, n’épargnent aucun effort pour appliquer une ligne révisionniste dans l’édification du Parti, facilitant ainsi l’infiltration dans le Parti d’arrivistes de tout acabit.

    Ils vont jusqu’à autoriser l’entrée au Parti à des individus comme des propriétaires fonciers, nouveaux koulaks, éléments bourgeois, spéculateurs, ivrognes, vauriens, voleurs, déserteurs, etc. Qui y affluent d’ailleurs.

    L’admission au Parti d’un certain Cachoulis par le comité du Parti d’une région de Lituanie, en est un exemple typique. Alors qu’il n’était pas encore entré au Parti, cet homme avait indiqué explicitement sur son curriculum vitae qu’avant la Révolution, il était un gros propriétaire foncier « possédant une centaine d’hectares de terres ».

    Or, cette question si importante du passé politique du candidat « n’a attiré l’attention de personne » lorsqu’on discuta de son admission.

    Par la suite, les habitants de sa localité l’ont dénoncé comme étant en outre un membre actif d’une secte religieuse réactionnaire, ajoutant qu’il avait maintenu « des contacts avec des hordes nationalistes bourgeoises, même après que les envahisseurs allemands eurent été chassés ».

    Toutefois, cela n’empêcha pas que ce gros propriétaire foncier, traître fieffé à la nation fût non seulement couronné du glorieux titre de « membre du Parti », mais encore porté au siège de président de kolkhoze.

    Autre exemple : Avbakloff, dirigeant d’un sovkhoze au Kazakhstan, était connu comme un ivrogne, un élément dégénéré, un fourbe, néanmoins l’organisation du Parti de la ferme voulait absolument l’admettre comme membre. Mais avant même qu’on eût le temps de lui délivrer sa carte de membre, il avait déjà commis de nouveaux forfaits.

    En Lettonie, une organisation du Parti savait fort bien que le candidat qu’elle voulait faire entrer au Parti avait été condamné pour désertion pendant la grande Guerre patriotique, qu’après avoir purgé sa peine, il avait fait partie d’une « bande de cambrioleurs » et enfin que pour échapper à une nouvelle condamnation, il s’était caché sous un faux nom pendant plus de dix-sept ans.

    Cependant, cette organisation du Parti l’a admis dans le Parti sans la moindre hésitation. Pour recruter de nouveaux membres, de nombreuses organisations du Parti ont lancé des campagnes de « choc », des « compétitions », faisant porter tous leurs efforts sur la « recherche du nombre ».

    Elles font ainsi entrer dans le Parti n’importe qui pourvu qu’elles arrivent à arrondir le chiffre de leurs effectifs. Certaines d’entre elles sont allées encore plus loin en décrétant que « chaque membre du Parti doit former dans un délai de dix jours un candidat au Parti ».

    D’autres encore ont admis au Parti « des gens qui n’avaient pas présenté de demande ».

    L’ASILE D’ALIÉNÉS POUR LES MEMBRES DU PARTI COMBATTANT LE RÉGIME RÉVISIONNISTE

    Le groupe dirigeant révisionniste soviétique considère les véritables communistes, mécontents du régime révisionniste, comme des ennemis, et les persécute par tous les moyens ; il arrive même qu’il les arrête et les emprisonne dans des « asiles d’aliénés ».

    Au sein du P.C.U.S. Contrôlé aujourd’hui par les révisionnistes règne ainsi une terreur blanche. La masse de ses membres n’osent pas dire ce qu’ils pensent. Quiconque laisse voir le moindre signe de mécontentement contre l’actuelle direction révisionniste soviétique, ne tardera pas à être persécuté.

    Un correspondant ouvrier du Combinat pétrolier du Turkménistan, à Nebit-Dag, a écrit récemment : « Les statuts du Parti recommandent à ses membres d’appliquer la critique et l’autocritique, de dénoncer hardiment les insuffisances et de lutter pour les éliminer.

    Cependant, en tant que correspondant ouvrier, tout va bien pour moi tant que je me borne à parler des choses positives. Mais il suffirait que j’avance quelques critiques et que je dise quelque pénible vérité pour que le malheur s’abatte droit sur moi. . . Certains me conseillent de m’en tenir à la ligne de conduite suivante : dire que je n’ai rien vu quand j’ai bien vu, dire que je ne sais rien quand je suis bien au courant. »

    Nombre de membres du Parti ont été accusés de toutes sortes de choses et ont été l’objet de représailles pour avoir formulé des opinions contre la direction.

    Balbachoff, un membre du Parti du sovkhoze « Vitesse » dans le Saratov s’opposa, au cours d’une réunion du Parti sur le bilan du travail et les élections, à ce qu’on proposât Péterouck, directeur du sovkhoze, comme membre du comité du Parti. Il révéla, en outre, que ce dernier avait détourné du fourrage et du combustible.

    Six jours après, l’organisation du Parti du sovkhoze excluait Balbachoff du Parti pour avoir « calomnié » le directeur. Un autre exemple : un étudiant d’un institut de Moscou fut jeté dans un « asile d’aliénés », parce qu’il avait émis la critique que « le Parti communiste de l’Union soviétique est devenu un organisme bureaucratique du groupe au pouvoir ». Ses parents et ses frères ne furent pas épargnés eux non plus par les persécutions.

    Le Comité central du P.C.U.S. Avoue qu’en trois ans, de 1963 à 1965, cent mille membres du Parti ont été exclus, et que dans la seule année de 1966, plus de 62.800 exclusions ont été prononcées.

    Dans la plupart des cas, la raison en était uniquement que les exclus avaient persisté dans la position prolétarienne, boycotté et combattu de ce fait des mesures révisionnistes de la clique renégate Brejnev-Kossyguine.

    Les quelques faits que nous venons de citer suffisent pour démontrer à quel état de dégénérescence Khrouchtchev et ses successeurs, la clique des renégats Brejnev-Kossyguine, ont réduit le grand Parti communiste de l’Union soviétique que le grand guide de la révolution, Lénine, avait lui-même créé.

    Cependant d’innombrables communistes et révolutionnaires soviétiques authentiques n’ont pas abandonné et n’abandonneront pas la lutte. Ils ne se soumettront jamais.

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  • Rédaction du Quotidien du peuple : La ligne révisionniste dans l’enseignement en URSS (1967)

    Renmin Ribao, 19 novembre 1967

    Pour satisfaire aux besoins de la restauration du capitalisme dans tous les domaines, la clique dirigeante révisionniste soviétique a appliqué intégralement la politique consistant à faire fonctionner les établissements d’enseignement suivant les principes bourgeois et une ligne révisionniste dans l’enseignement.

    « GESTION DES ÉCOLES PAR LES SPÉCIALISTES »

    La clique révisionniste soviétique au pouvoir poursuit vigoureusement sa politique selon laquelle on confie aux « spécialistes » la direction des établissements d’enseignement, les transformant en un fief où les despotes académiques bourgeois font la loi.

    Ils sont de fidèles instruments dont la clique en question se sert pour appliquer sa ligne révisionniste dans l’enseignement, du fait que leur conception bourgeoise du monde répond parfaitement à la politique de restauration capitaliste qu’elle poursuit.

    Dans les établissements scolaires, ces ‘ »’spécialistes » bourgeois agissent à leur guise et ont la haute main sur tout.

    La presse soviétique mentionne que « des 39 membres qui composent le Comité du Parti de l’Université de Moscou, 30 sont des professeurs ou chargés de cours.

    Il en est de même en ce qui concerne les organisations du Parti des diverses sections de l’Université ».

    A plus forte raison les fonctions de recteurs, c’est-à-dire celles qui confèrent les plus grands pouvoirs dans les universités et les instituts, ne sont confiées qu’à ceux qui ont le titre de professeur ou de docteur.

    Ces hommes jouissent de privilèges de tous genres, d’autant plus nombreux et plus importants qu’ils ont plus de grades universitaires et de titres clé fonction.

    Et leurs revenus sont de plusieurs dizaines de fois plus élevés que ceux d’un simple ouvrier.

    « PRIMAUTÉ A LA FORMATION INTELLECTUELLE »

    En vue clé former des continuateurs du révisionnisme, la clique révisionniste soviétique au pouvoir applique par tous les moyens, dans les établissements d’enseignement, un principe au service de la politique réactionnaire, à savoir : « primauté à la formation intellectuelle ».

    Un des chefs de file du révisionnisme soviétique, Mazourov, a souligné, à une conférence du personnel des établissements d’enseignement supérieur de l’Union soviétique en 1967, que la tâche des étudiants soviétiques est d » »assimiler des connaissances professionnelles ».

    Le ministre de l’Enseignement supérieur et de l’Enseignement polytechnique, Yélioukine, a dit que « l’exigence fondamentale qu’on doit formuler aux jeunes gens qui aspirent à entrer à l’université est la suivante : posséder des connaissances approfondies et solides ».

    Cela revient à dire que le seul critère d’admission des nouveaux étudiants est leurs notes.

    Dans les établissements scolaires soviétiques, une partie des élèves sont considérés comme « bien doués », donc aptes à « poursuivre leurs études », tandis que les autres, « dépourvus de génie », sont bons pour être éliminés.

    En même temps qu’elle applique cette politique de « primauté à la formation intellectuelle », cette clique s’emploie à fairerenoncer à l’éducation par le travail manuel. Un certain chargé de cours a publié un article dans la Pravda où il s’oppose ouvertement à l’éducation par le travail manuel. Il y pose la question suivante : « Le travail intellectuel ne forge­ t­il pas la volonté et le caractère d’un homme ? » Ce même journal affirme carrément dans un de ses éditoriaux que « la participation des écoliers aux travaux saisonniers est nuisible à l’éducation ».

    INSUFFLER LE VENIN

    Pour répondre aux besoins de la restauration du capitalisme, la clique dirigeante révisionniste SOVIÉTIQUE travaille à insuffler à doses massives, à travers les programmes d’enseignement, le venin révisionniste aux élèves. Les manuels qu’elle a fait préparer à l’intention de ceux-ci tels que L’histoire du P.C.U.S., Les principes du marxisme, Les principes de la philosophie marxiste, ainsi que les nouveaux cours qu’elle a fait ouvrir, tels que La sociologie, Les principes du communisme, etc. Sont tous de la pure camelote révisionniste et sont contraires au marxisme-léninisme et à la pensée de Mao Tsé-toung.

    Ces manuels cherchent en effet à propager l’idée que le communisme n’est autre chose que « l’humanitarisme ». Ils prennent à partie Staline et la dictature du prolétariat et colportent des absurdités telles que le « Parti du peuple tout entier », l’ « Etat du peuple tout entier », le tout dans le but d’élaborer des « théories » en faveur de la restauration du capitalisme.

    Certaines « branches d’études » que la clique révisionniste soviétique a créées dans les établissements d’enseignement favorisent également la restauration du capitalisme. Par exemple, lorsque la session plénière du Comité central du P.C.U.S., tenue en septembre 1965, eut décidé d’appliquer vigoureusement « le nouveau système d’administration » visant à restaurer le capitalisme, la clique en question a immédiatement institué dans les établissements d’enseignement supérieur des dizaines de nouvelles sections des sciences économiques, et dans plusieurs centres urbains, des grandes écoles d’économie, en vue de former en grand nombre des « maîtres es sciences économiques » aptes à appliquer la politique de restauration capitaliste.

    Et pour répondre à cette décision, les « sommités » réactionnaires bourgeoises s’empressent d’élaborer de nouveaux manuels et des livres de référence propageant cette restauration.

    RECHERCHER LE RENOM
    ET CULTIVER L’INTÉRÊT PERSONNEL

    La clique dirigeante révisionniste soviétique cherche à intoxiquer la jeune génération en encourageant l’attitude bourgeoise d’ambitionner le renom et de cultiver l’intérêt personnel.

    Brejnev, chef de file des révisionnistes soviétiques, a souligné sans vergogne que si l’on va à l’école c’est précisément pour devenir des « spécialistes » et des « cadres ».

    Kossyguine, de son côté, a déclaré que les jeunes gens doivent se fixer comme idéal de devenir « des savants éminents qui figureront dans l’histoire de la science mondiale, des jeunes savants de talent ».

    Cette clique a pris nombre de mesures fondées sur le « stimulant matériel » pour encourager les étudiants à rechercher le renom et à cultiver l’intérêt personnel.

    Elle se sert des « grades universitaires » bourgeois pour « stimuler » les chercheurs scientifiques.

    Une « thèse académique » appréciée par ladite clique rapporte à son auteur un « titre » universitaire qui va de pair avec une augmentation sensible du salaire, c’est-à-dire gloire et avantages matériels à la fois.

    En vue de former des continuateurs du révisionnisme, la cliquea par-dessus le marché ouvert des « écoles secondaires

    expérimentales », chargées spécialement de former clés « talents ». On développe dans toute la Sibérie un « Concours olympique sibérien » composé de trois tours d’examens, pour dépister les élèves de « talent ».

    La Pravda a publié un article d’un recteur d’université qui a le cynisme de réclamer l’élévation de « la qualité de l’enseignement supérieur » au moyen de la « stimulation économique ».

    Les bourses et les prix sont distribués aux étudiants uniquement en fonction des notes qu’ils obtiennent dans les études. À ceux qui ont les meilleures notes est attribuée une plus forte somme ; ceux qui en ont de moins bonnes touchent moins ou se voient suspendre leur bourse.

    La Komsomolskaïa Pravda a précisé, lorsqu’elle décida de créer en 1966 des bourses pour les étudiants de cinq écoles normales, que leur distribution doit se faire strictement suivant les « résultats des examens ».

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  • Rédaction du Quotidien du peuple : Le cinéma révisionniste soviétique au service de la restauration totale du capitalisme (1967)

    Renmin Ribao, 30 octobre 1967

    La clique révisionniste soviétique au pouvoir a toujours considéré le cinéma comme un instrument important pour la diffusion de la ligne politique révisionniste et la restauration totale du capitalisme.

    Depuis de nombreuses années déjà, cette clique s’en sert à profusion pour inculquer au peuple soviétique l’idéologie bourgeoise sous toutes ses formes, ce poison destiné à lui paralyser l’esprit, à l’intoxiquer.

    CALOMNIES CONTRE LÉNINE
    ET AGISSEMENTS CONTRE STALINE

    Le cinéma révisionniste soviétique prêche à tout bout de champ l’humanitarisme jusqu’à enrôler Lénine parmi ses partisans. La revue Culture a vivement préconisé de dépeindre Lénine en partant du point de vue « d’aujourd’hui », et cela « afin de répondre aux sentiments actuels des masses ».

    Les films qui ont Lénine pour sujet, tels que Lénine en Pologne, Récits sur Lénine, Sur une planète, etc., prétendent calomnieusernent que Lénine agissait avant tout « en tant qu’homme », et le bafouent en assurant qu’il « se tourmentait » pour chercher à relâcher des ennemis récalcitrants, décrivant ainsi Lénine comme un bienfaiteur bourgeois, « un humanitariste ».

    Pour s’accommoder aux besoins de la clique révisionniste soviétique au pouvoir qui veut lancer des attaques contre Staline, les milieux cinématographiques révisionnistes soviétiques ont sorti un bon nombre de films attaquant Staline nommément ou par allusion. Parmi les plus frénétiques, citons Le silence, Les vivants et les morts, Le ciel pur, etc. … Le premier de ces films propage ouvertement l’idée selon laquelle « on s’est libéré du lourd fardeau du dogme de la suspicion et des règles conventionnelles après le XXe Congrès du P.C.U.S. »

    PRÊCHER LE MODE DE VIE DÉCADENT
    ET NOIRCIR LE PEUPLE SOVIÉTIQUE

    En vue de paralyser la volonté révolutionnaire du peuple soviétique, en a produit de nombreux films vantant le mode de vie bourgeois.

    La propagande révisionniste soviétique reconnaît du reste elle­ même que « de jeunes oisifs de toutes sortes et des petits­ bourgeois apparaissent constamment sur l’écran soviétique ». En critiquant Neuf jours d’une année, film d’amour soviétique, l’hebdomadaire américain, le Time, dit que dans le passé les héros du film de l’U.R.S.S. Étaient toujours « des stakhanovistes ou des paysans au verbe haut », tandis que dans ce film les personnages appartiennent tous à une « classe bourgeoise » analogue à celle de l’Occident ; ceci montre « à quel point le libéralisme a évolué discrètement ».

    Je flâne dans Moscou, film noircissant la jeunesse soviétique et que les révisionnistes soviétiques considèrent comme un film « intime », « ingénieux », « gai » et « harmonieux », est en réalité un film « américain » se déroulant au rythme du « jazz », sentant « Hollywood » sur tous les points, et où la jeunesse soviétique est décrite sous les traits de zazous américains.

    Il suffirait de remplacer les inscriptions en russe par des inscriptions américaines pour que le public ne se doute de rien, comme le dit un journal étranger, si l’on présentait ce film comme une production des Etats-­Unis.

    PROPAGER LES HORREURS DE LA GUERRE
    ET PRÊCHER LE PACIFISME

    Pour « se conformer » au « but » poursuivi par la clique révisionniste soviétique au pouvoir, en propageant les horreurs de la guerre et en colportant la philosophie de la survie à tout prix, et pour s’acquitter de la « mission » qui lui est confiée, l’écran soviétique a donné une grande quantité de films qui dépeignent les souffrances de la guerre et prêchent le pacifisme.

    On peut citer parmi ces films : La ballade du soldat qui s’attache à démontrer « l’anomalie de la guerre et le bonheur de la paix », La compétition qui prêche « la conquête du cœur de l’ennemi par l’art comme moyen de prévenir la guerre » et L’alouette qui dépeint « les camps de prisonniers des fascistes dans toute leur horrible cruauté » et le « désespoir » des prisonniers de guerre soviétiques dans ces camps, etc.

    FEU VERT POUR LES FILMS OCCIDENTAUX

    Dans le cadre de l’introduction en grand de la culture occidentale, la clique révisionniste soviétique a donné le feu vert aux films occidentaux qui inondent l’écran soviétique ; Moscou est devenu ainsi depuis quelques années « un comptoir » de diffusion des films occidentaux. D’après la revue soviétique Semaine cinématographique, 125 films soviétiques de fiction furent projetés dans le pays en 1965, en même temps que 108 films étrangers dont la plupart venaient des pays capitalistes occidentaux.

    Un autre exemple : dans la seconde quinzaine du mois de mai 1967, 42 films soviétiques furent donnés dans les salles de Moscou contre 91 films étrangers.

    Tous ces films occidentaux reflètent le mode de vie décadent, sous ses aspects les plus divers, et l’idéologie réactionnaire de la bourgeoisie.

    Les révisionnistes soviétiques ont acheté aux Etats­-Unis un film intitulé Ce monde fou, fou, fou, fou au prix de 200.000 dollars U.S.

    Ce film de gangsters frénétiques fut présenté dans 42 salles de Moscou.

    Les sept braves, La petite maison de la rue verdoyante, également des films américains, des histoires de meurtre, ont répandu largement leur poison parmi les masses soviétiques, contaminant surtout la jeunesse, la poussant dans le chemin de la délinquance.

    Devant cet opium pour l’esprit, la presse révisionniste soviétique n’a su qu’en faire le panégyrique, qualifiant ces filmsde « succès ».

    ACTIVITÉS FÉBRILES DE COLLABORATION AVEC LES ÉTATS-UNIS POUR S’OPPOSER A LA CHINE

    Les dirigeants révisionnistes soviétiques utilisent, en outre, le cinéma pour propager largement l’idée de collaboration avec les Etats-Unis pour s’opposer à la Chine.

    Ils se sont empressés de produire ces dernières années des films attaquant la Chine nommément ou par allusion, et qui prêchent en même temps la « collaboration » soviéto-américaine. Le ciel sur la tête, une production française, préconisant « l’alliance de l’Union soviétique et des Etats-Unis en vue d’enrayer la menace que font peser sur l’humanité les enragés de la guerre atomique », a été l’objet des louanges des révisionnistes soviétiques.

    Au soi-disant « festival » international qui eut lieu en juillet 1967 à Moscou, un film réactionnaire réalisé par les révisionnistes soviétiques Le journaliste remporta le « Grand prix », ce qui dévoile pleinement le visage hideux de la clique révisionniste soviétique au pouvoir qui s’abouche avec les Etats-Unis pour s’opposer à la Chine.

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  • Agence Hsinhua : Les révisionnistes soviétiques développent l’économie capitaliste sur toute la ligne (1967)

    Agence Hsinhua, 29 octobre 1967

    Dans la propagande qu’elle intensifie depuis quelque temps en faveur d’un pseudo-communisme, la clique dirigeante révisionniste soviétique prétend que la marche arrière qu’elle opère depuis ces dernières années en restaurant le capitalisme sur toute la ligne, « marque une nouvelle étape atteinte par la société soviétique dans sa marche vers le communisme », que le « nouveau système » appliqué par elle et dont le noyau est le principe capitaliste du profit « a toujours été socialiste dans son essence ».

    C’est vraiment à croire qu’elle a perdu toute honte, puisqu’elle va jusqu’à couvrir d’un voile de « communisme », de « socialisme » ce qui est du capitalisme pur et simple et qu’elle développe d’ailleurs celui-ci par tous les moyens.

    Comme tout le monde le sait, Khrouchtchev, après avoir usurpé la direction du Parti et de l’Etat en Union soviétique, a promu au rang de politique d’Etat l’assimilation des méthodes d’exploitation capitalistes des Etats-Unis.

    Il recourut à tous les moyens pour saboter les réalisations socialistes accomplies non sans peine par le peuple travailleur soviétique au prix de plusieurs décennies d’efforts sous la direction de Lénine et de Staline ; il encouragea et développa activement le capitalisme et engagea l’économie soviétique dans cette voie.

    La clique révisionniste soviétique, ayant à sa tête Brejnev et Kossyguine, a non seulement continué tout ce qu’avait entrepris Khrouchtchev et appliqué fidèlement la ligne révisionniste pour la restauration du capitalisme en Union soviétique arrêtée aux XXe et XXIIe Congrès du P.CU.S., mais elle est encore allée plus loin que Khrouchtchev.

    Depuis l’avènement de l’actuelle clique dirigeante révisionniste soviétique, tous les secteurs de l’économie nationale s’appliquent à mettre en pratique partout ce qu’on appelle la « réforme du système économique », axée sur les « suggestions Liberman ».

    Aux sessions plénières du Comité central du P.C.U.S. Et aux conférences du Soviet suprême qui se tinrent ces trois dernières années, elle fit approuver toute une suite de résolutions au sujet clé l’application du « nouveau système » qui placent le profit aupremier plan, élabora des lois et promulgua des règlements y afférents, et fit de l’application de ce « nouveau système » la politique générale du P.C.U.S.

    En 1965, dans son rapport à propos des « mesures à prendre sans délai » pour l’agriculture soviétique, présenté à la session plénière de mars du Comité central du P.C.U.S., Brejnev, le chef de la clique révisionniste soviétique, a déclaré que « l’appréciation objective des activités d’exploitation des kolkhozes et des sovkhozes doit être basée sur le niveau du profit. »

    La même année, un autre chef de cette clique, Kossyguine, a souligné dans son rapport sur « le renforcement de la stimulation économique dans la production industrielle », présenté à la session plénière de septembre du C.C. Du P.C.U.S., la nécessité de considérer « les index du profit et du bénéfice » comme « le meilleur moyen d’amener les entreprises à élever leur productivité », comme « les données principales pour juger de la contribution » des entreprises ; il suggéra de « renforcer la stimulation économique au moyen du prix, du profit, des primes et des crédits. »

    C’est sur les résolutions adoptées à ces deux sessions plénières du C.C. Du P.C.U.S. Que la clique révisionniste soviétique au pouvoir se base principalement pour développer sous toutes ses formes le capitalisme dans l’industrie et l’agriculture. Une résolution adoptée au XXIIIe Congrès du P.C.U.S. En 1966 stipule en termes explicites que l’application du « nouveau système constitue une des tâches les plus importantes pour les quelques années à venir ».

    A la conférence du Soviet suprême convoquée en août de la même année, Kossyguine clama qu’il fallait « étendre continuellement le nouveau système à tous les secteurs de l’économie nationale. »

    Les statistiques publiées jusqu’ici démontrent qu’en Union soviétique, 5.500 entreprises industrielles et minières, un grand nombre de « sovkhozes » et d’autres entreprises agricoles d’Etat, ainsi que plus de 400.000 entreprises commerciales représentant près de la moitié du commerce du pays, travaillent déjà sous ce « nouveau système » capitaliste, et on prévoit la généralisation de celui-ci à toutes les branches de l’économie nationale pour la fin de 1968.

    L’essence de ce « nouveau système » que la clique dirigeante révisionniste soviétique pratique activement sous le couvert de « réforme économique » consiste à appliquer de façon généralisée le système d’exploitation et de gestion capitaliste dans tous les secteurs de l’économie nationale, à détruire complètement les rapports de production socialistes et à désagréger intégralement la base économique du socialisme. Avec l’application de ce « nouveau système », la planificationéconomique d’ensemble de l’Etat est supprimée, le gain est mis au tout premier plan et les entreprises sont libres de décider de leurs plans de production et d’exploitation, et peuvent se livrer à la recherche du profit maximum comme les entreprises capitalistes.

    Avec l’application de ce « nouveau système », les dirigeants des entreprises se voient conférer des prérogatives plus importantes et plus nombreuses qui leur laissent la liberté de décider de toute affaire concernant la production, les finances et le personnel.

    Aux termes des « Règlements pour les entreprises de production d’Etat », les entreprises ont le droit de « posséder, d’utiliser » tous leurs biens, d’ »en disposer » ; de revendre les installations, le matériel de transport, les matières premières, matériaux et combustibles qu’elles ont « en excédent » ; de louer les ateliers, dépôts, installations et le matériel de transport dont elles « n’ont pas besoin pour l’instant » ; de mettre d’elles-mêmes au rebut les biens fixes soi-disant « ‘hors d’usage » ; d’entreprendre des travaux d’édification de base « non prévus dans les plans avec leurs propres fonds » et d’exécuter des commandes en marge des plans avec leurs propres matériaux ».

    Les dirigeants des entreprises sont habilités à décider et modifier les échelons des salaires des employés et ouvriers, ainsi que leurs primes, à embaucher, licencier et frapper de sanctions les ouvriers, à décider de la structure et du chiffre dupersonnel de leurs entreprises respectives. Ainsi les entreprises qui étaient autrefois propriété socialiste sont transformées en entreprises capitalistes appartenant à une couche de privilégiés bourgeois, et les larges masses de travailleurs industriels et agricoles en esclaves salariés qui vendent leur travail.

    Le résultat de l’application du « nouveau système » est que la polarisation des classes s’accentue chaque jour un peu plus dans la société soviétique.

    Nombre de dirigeants d’entreprises industrielles, de « sovkhozes » et d’entreprises commerciales sont devenus aujourd’hui de nouveaux éléments bourgeois qui touchent de gros salaires, de fortes primes, mettent à profit leur poste pour se livrer à tous les méfaits, exploitent et oppriment les travailleurs.

    Un grand nombre de dirigeants d’entreprises industrielles vont même jusqu’à revendre des moyens de production qui sont propriété de l’Etat tels que machinez-outils, grues, générateurs, locomotives, tubes sans soudure, etc.

    Devant de tels faits, la machine de propagande des révisionnistes soviétiques a beau puiser dans tout son répertoire de mensonges pour vanter les « succès » du « nouveau système », elle ne parviendra en aucune façon à camoufler ce qui est son essence même : la restauration du capitalisme.

    Outre le « nouveau système », la clique révisionniste soviétique a adopté ces dernières années toute une série de mesures pour encourager et épauler la tendance spontanée au capitalisme. La première mesure dans cette marche arrière, prise par Brejnev et Cie après leur avènement, dans l’agriculture, fut de relâcher davantage les limites imposées aux membres des kolkhozes et au personnel des entreprises « d’Etat » en ce qui concerne les parcelles privées et le bétail qu’ils élèvent pour leur propre compte, et ils adoptèrent même des résolutions pour les encourager à multiplier le bétail privé en leur accordant des prêts d’Etat à long terme.

    Le résultat en est que l’économie privée grossit de jour en jour. Khrouchtchev, lorsqu’il était en place, avait entrepris, à l’« essai », la « fixation des normes de production sur la base du groupe », ses successeurs, eux, confièrent carrément les terres, qui sont propriété d’Etat, aux groupes pour une période indéterminée.

    Les organes des révisionnistes soviétiques, la Pravda et la Komsomolskaïa Pravda ont publié à plusieurs reprises des éditoriaux demandant que l’on « avance plus fermement et plus vigoureusement encore dans cette direction ». Certains journaux des révisionnistes soviétiques vont même jusqu’à prêcher la fixation des normes de production sur la base de l’individu.

    Durant cette période, la clique révisionniste soviétique supprima, en outre, toutes les restrictions imposées aux prix des produits agricoles et de provenance animale sur le marché libre, développa énergiquement le marché libre ainsi que la libre concurrence capitalistes dans les villes et à la campagne, offrant de ce fait d’énormes possibilités aux activités des commerçants privés.

    Selon des statistiques incomplètes de 1966, plus de 7.500 marchés libres éparpillés à travers l’Union soviétique sont en train de s’assurer le monopole de l’approvisionnement du marché en denrées secondaires à la place des « magasins d’Etat ».

    Plus de 17 millions de personnes en moyenne par mois, vont vendre leur production sur les marchés libres, et ceux-ci sont contrôlés par les commerçants privés qui se livrent à la spéculation, au chantage, à la fraude, à toutes sortes de pratiques imaginables.

    La clique dirigeante révisionniste soviétique investit, par ailleurs, des fonds considérables pour la mise en place de marchés libres équipés d’installations modernes, accordant ainsi toutes les facilités au développement de l’exploitation capitaliste ; parallèlement, les « magasins d’Etat », n’ayant plus pour but que la recherche du profit, se livrent à la concurrence par tous les moyens, d’où un chaos général dans les services commerciaux.

    Le désir exprimé par Khrouchtchev d’ « obtenir des prêts chez le démon », c’est-à-dire de supplier les capitalistes américains de bien vouloir lui accorder des « crédits » pour « édifier le communisme », est aujourd’hui devenu réalité sous ses disciples.

    Laissant grande ouverte la porte aux groupes monopoleurs capitalistes américains, français, italiens et japonais, la clique dirigeante révisionniste soviétique a signé avec eux toute une série d’ »accords », pour encourager vigoureusement les capitalistes étrangers à se livrer à la pénétration économique en Union soviétique, acceptant ainsi de bon cœur que les groupes monopoleurs capitalistes étrangers pillent les ressources de l’Union soviétique, compromettent ses intérêts nationaux et exploitent ses travailleurs.

    Avant la Révolution d’Octobre, la Russie tsariste était pour bien des pays capitalistes de l’Occident un « paradis » où ils pouvaient exporter leurs capitaux et pomper des profits fabuleux et des matières premières industrielles.

    Or, voilà qu’aujourd’hui, 50 ans après, les dirigeants soviétiques permettent à la main noire des groupesmonopoleurs des pays capitalistes clé s’introduire en Union soviétique.

    Depuis que les révisionnistes soviétiques appliquent dans tous les secteurs économiques le « nouveau système », la presse et les agences de presse occidentales n’ont cessé de publier des articles les encourageant à poursuivre dans cette voie.

    Le U.S. News and World Report salue le « changement » qu’opèrent l’industrie et les services d’usage public soviétiques dans le sens de « l’économie du marché » capitaliste et affirme que leurs « activités se développent d’après le système du profit », ce qui « marque que le système communiste en vigueur dans ce pays depuis près de 50 ans commence à prendre fin ».

    Au sujet de la « fixation des normes de production sur la base du groupe » entreprise sur une grande échelle par les révisionnistes dans l’agriculture, un correspondant de l’A.F.P. ne cache pas sa joie, saluant en cela la « libéralisation du système agricole soviétique ».

    Le journal britannique, Guardian, félicite les révisionnistes soviétiques de ce qu’ils sont en train de « disloquer certains sovkhozes » pour en faire de petites unités telles que des groupes composés d’une ou deux familles et en déduit que, si cela continuait, « il se pourrait que le système de travaux des champs sur la base de la famille revienne finalement en Russie ».

    Tous ces faits montrent on ne peut mieux que les réformes que la clique révisionniste soviétique porte aux nues en parlant d’ »une nouvelle étape atteinte dans la marche vers le communisme » sont de la restauration du capitalisme à cent pour cent, et que la « réforme économique » qu’elle opère n’est absolument pas du « socialisme », mais une honteuse trahison à l’égard du socialisme et du communisme.

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  • Rédaction du Quotidien du peuple : La dictature bourgeoise appliquée par les révisionnistes en Union Soviétique (1967)

    Publié dans le Renmin Ribao, 2 novembre 1967

    Dans ses attaques furieuses contre la dictature du prolétariat, la clique Brejnev-Kossyguine a, récemment encore, fait étalage du drapeau loqueteux de l’« Etat du peuple tout entier ». Elle affirme qu’en Union soviétique, les classes antagonistes ont disparu de la société et que « de larges facilités pour participer à l’administration de l’Etat et des affaires économiques et publiques » sont offertes aux travailleurs. C’est un mensonge éhonté.

    En réalité, la clique dirigeante révisionniste soviétique a de plus en plus renforcé la domination exercée par les couches privilégiées bourgeoises, imposant au peuple soviétique une impitoyable dictature de la bourgeoisie.

    ÉVINCEMENT DES ANCIENS CADRES POUR PLACER DES CAPITULARDS, DES TRAÎTRES ET LEURS HOMMES DE CONFIANCE

    Depuis qu’ils ont usurpé le pouvoir dans le Parti communiste et au sein de l’Etat, à la suite d’un coup d’Etat bourgeois, Khrouchtchev et Cie ont entrepris, de haut en bas à tous les échelons, une vaste purge dans les organismes du Parti et du gouvernement à travers le pays.

    Ils ont promu leurs hommes de confiance à des fonctions dirigeantes et rétrogradé tous ceux qui, à leurs yeux, étaient peu sûrs.

    On rapporte que près de 10 % des membres du Comité central du Parti, élus en 1952 au XIXe Congrès du P.C.U.S., furent ainsi éliminés lors du XXIIe Congrès en 1961.

    Il en fut de même, au XXIIIe Congrès en 1966, pour près de 60 % des membres du Comité central élus au XXe Congrès en 1956.

    Les pourcentages sont encore plus élevés en ce qui concerne les purges dans les organismes locaux du Parti et du gouvernement.

    Aux « élections » de 1966 au Soviet suprême, deux tiers des élus l’étaient pour la première fois. De plus, sous le prétexte de promouvoir des « spécialistes » « capables de conduire des entreprises grandioses », la clique dirigeante révisionniste soviétique a, pour consolider la domination de la couche privilégiée, introduit de nombreux éléments bourgeois et révisionnistes dans les organisations du Parti et du gouvernement, et dans les institutions économiques, culturelles et éducatives.

    RENFORCEMENT DE L’APPAREIL DE DICTATURE, RÉPRESSION CRUELLE DE LA RÉVOLTE DU PEUPLE

    La clique révisionniste soviétique a énergiquement renforcé l’appareil d’Etat qu’il contrôle — l’armée, la police, les prisons, les tribunaux, etc. — pour soumettre le peuple soviétique à la dictature de la bourgeoisie.

    En plus des purges au sein de l’armée, elle s’évertue à inculquer aux officiers et aux soldats soviétiques des idées révisionnistes, présentant la ligne générale révisionniste comme « le guide des cadres militaires dans leur action ».

    Les chefs de la hiérarchie militaire de la clique dirigeante révisionniste soviétique ont sommé leurs officiers d’« exécuter sans discuter » la politique révisionniste et averti ceux qui ne « s’imprègnent » pas des théories révisionnistes qu’ils « finiraient par être limogés », qu’ils « seraient relevés de leurs fonctions, qu’on se débarrasserait d’eux comme d’un bagage encombrant ». La clique dirigeante révisionniste soviétique a utilisé les troupes pour réprimer brutalement et massacrer les masses révolutionnaires soviétiques qui s’opposent au révisionnisme, et pour sévir contre les ouvriers en grève.

    On rapporte qu’une répression contre des manifestants ouvriers a eu lieu en juin 1967, à Tchimkent, en Asie centrale soviétique.

    Les chauffeurs de taxi de cette ville protestaient contre la police qui avait tué sans raison un de leurs collègues. Les travailleurs attaquèrent et incendièrent la préfecture de police de la ville et un poste de police tout proche. Les autorités envoyèrent des tanks et des autos blindées pour étouffer la manifestation.

    Des dizaines de manifestants furent tués et beaucoup d’autres blessés ou arrêtés.

    Les révisionnistes soviétiques disposent d’une force de sécurité publique et de police considérable.

    Mais, talonnés par la peur de l’éveil grandissant et de la résistance du peuple, ils jugèrent cette force encore insuffisante pour maintenir « l’ordre social » ; ils ont alors fondé un « ministère de l’ordre public de l’U.R.S.S. », en juillet 1966, et multiplié les unités motorisées de la police pour patrouiller et monter la garde dans les grandes villes.

    Ils ont aussi réorganisé les « gardes populaires » et envoyé leurs sbires pour « affermir » la direction.

    Alexeï Kossyguine, gros bonnet du révisionnisme soviétique, a admis que les tribunaux et les bureaux de police ont été « renforcés » ces dernières années, et que le « nombre des agents de police a augmenté ».

    Pour intensifier la répression et la persécution du peuple soviétique qui reste fidèle au marxisme-léninisme et qui ose lutter, les révisionnistes soviétiques ont disséminé, à travers le pays, des policiers en civil et installé des camps de concentration de type fasciste.

    D’autre part, on a révélé que, au début de 1967, les services de sécurité publique des révisionnistes soviétiques ont procédé à des arrestations massives, en Ukraine de l’Ouest et ailleurs, et enfermé dans lesdits camps de nombreux Soviétiques.

    La clique Brejnev-Kossyguine, toujours dans le but de juguler la résistance du peuple, a aussi annoncé que des « sanctions » seraient prises contre les propagateurs « de fausses nouvelles et de mensonges ».

    Le responsable du Parti communiste d’Ukraine a publiquement, dans un rapport récapitulatif au XXIIIe Congrès du Parti d’Ukraine, réclamé « des sanctions sociales » contre « les propagateurs de ces vues étrangères » à celles des révisionnistes soviétiques.

    Il a été divulgué que la République fédérative soviétique de Russie a adopté une loi sur les « sanctions » à prendre. Au début de 1967, elle a ajouté à ses lois pénales de nouveaux amendements qui stipulent que « quiconque enfreint la politique et l’ordre social soviétiques » et « répand des calomnies antisoviétiques » est passible d’un emprisonnement de trois ans. En janvier 1967, un groupe de jeunes Soviétiques manifestèrent contre l’introduction de ces nouvelles clauses. Les protestataires furent soumis à la répression policière et deux d’entre eux condamnés à une peine de trois ans, sous l’inculpation d’« atteinte à l’ordre public ».

    LES « MILLIONNAIRES » FONT LA LOI LES OUVRIERS RÉDUITS EN ESCLAVES SALARIÉ

    La classe ouvrière soviétique a manifesté son mécontentement et son opposition au sujet du « nouveau système économique » introduit par la clique dirigeante révisionniste soviétique, en vue de la restauration totale du capitalisme.

    La clique en a ressenti de vives inquiétudes. En décembre 1966, elle a adopté une prétendue « résolution pour le renforcement de la discipline du travail ».

    Celle-ci affirme la nécessité d’une pleine utilisation des « mesures administratives prévues par la loi » et étend le rôle « du parquet et de la Cour suprême de l’U.R.S.S. »

    Tout ceci est révélateur des vicieuses intentions de ladite clique d’opérer une répression contre la classe ouvrière soviétique.

    Sous la domination de la clique renégate Brejnev-Kossyguine, les éléments de la couche privilégiée, tirant parti de leur autorité, de leur influence et de leur contrôle sur les moyens de production, se livrent à la rapine, au détournement des biens publics, à la spéculation et à la fraude.

    Ils oppriment et exploitent impitoyablement la masse du peuple soviétique. Nombreux sont les membres de la caste privilégiée à devenir « millionnaires ».

    Les éléments bourgeois affublés des titres de « directeurs d’entreprise » deviennent plus arrogants que jamais et peuvent agir à leur guise.

    Sous la férule de ces éléments bourgeois, les masses travailleuses soviétiques sont ravalées au rang d’esclaves salariés, privés de tout droit. De plus, des mesures disciplinaires sont prises à leur encontre et ils peuvent être licenciés ou même mis en prison s’ils manifestent leur mécontentement à l’égard de leurs « dirigeants ».

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    contre l’hégémonie des superpuissances

  • Rédaction du Quotidien du peuple : Déchirons le voile des révisionnistes soviétiques à propos de « la culture du peuple tout entier » (1967)

    Renmin Ribao, 20 octobre 1967

    Peu après la mort du camarade Staline, la clique révisionniste khrouchtchévienne modifia avec cynisme et nia ouvertement le principe de l’esprit de Parti en littérature émis par Lénine, en prônant la soi­disant « culture du peuple tout entier et de l’humanité tout entière » et lança l’absurdité selon laquelle « l’esprit de l’humanité tout entière, c’est l’esprit de Parti ».

    Plus tard, au XXIIe Congrès du P.C.U.S., elle adopta officiellement cette thèse dans le programme du Parti communiste de l’Union soviétique, aux côtés des théories « l’Etat du peuple tout entier » et « le parti du peuple tout entier », pour en faire une partie intégrante et importante de l’ensemble de son programme révisionniste contre-­révolutionnaire.

    Le président Mao nous enseigne : « Toute culture (en tant que forme idéologique) est le reflet de la politique et de l’économied’une société déterminée, mais elle exerce à son tour une influence et une action considérables sur la politique et l’économie de cette société » et « dans le monde d’aujourd’hui, toute culture, toute littérature et tout art appartiennent à une classe déterminée et relèvent d’une ligne politique définie. »

    Le slogan « la culture du peuple tout entier et de l’humanité tout entière » ne sert en fait qu’à duper les gens.

    En 1959, à la veille du départ de Khrouchtchev pour les Etats­ Unis, — visite qui, sous l’enseigne de « coopération américano­ soviétique », n’était en réalité qu’un voyage de marchandages politiques —, son ami intime Cholokhov se mettait à genoux devant l’impérialisme américain et écrivait dans la Literatournaya gazeta : « Rendons­nous visite mutuellement ! Nous n’avons aucune raison de nous disputer et de nous battre. »

    Quand les peuples révolutionnaires du monde dénoncèrent avec indignation les crimes ignominieux de l’impérialisme américain au Congo­Kinshasa, Evtouchenko, ce poète ultra­réactionnaire, écrivit un poème où il déclara qu’il faut « partager le sort » des Etats­Unis, et proposa de « supprimer une fois pour toutes » le mot « Yankee » du dictionnaire.

    Droitier de longue date, Ehrenbourg acheva avant sa mort le sixième tome de ses mémoires de contre-­révolutionnaire, L’homme, les années, la vie, aussi nauséabondes que prolixes ; il y note que la classe dominante des Etats­Unis « a fait desprogrès », et que « sans comprendre les Etats­Unis, il est impossible de comprendre ce siècle ».

    Il va même jusqu’à se vanter d’avoir écrit en 1950 : « Je suis pour la paix, et aussi pour la paix avec monsieur Truman et monsieur Acheson ! »

    Est-­ce là « la culture du peuple tout entier et de l’humanité tout entière » ? Non !

    C’est une culture d’assassins, cent pour cent au profit de l’impérialisme américain, qui sert à juguler les peuples opprimés du monde, une culture réactionnaire qui veut que les Etats­Unis et l’Union soviétique collaborent pour dominer le monde !

    Depuis plus de dix ans, les dirigeants révisionnistes soviétiques, ces traîtres qui n’ont pas leur pareil dans le monde, ont trahi la révolution prolétarienne, furieusement dénigré Lénine, violemment attaqué Staline, et délibérément tourné le dos à la voie de la Révolution d’Octobre pour s’opposer au socialisme et à la dictature du prolétariat ; la littérature et les arts ont été leurs instruments.

    Le Docteur Jivago, de l’écrivain contre-­révolutionnaire Pasternak en est l’exemple le plus frappant. Pour Pasternak, la Révolution d’Octobre est une « erreur historique », une « irrémédiable catastrophe » et « tout ce qui s’est passé depuis est un crime » !

    La clique révisionniste soviétique apprécie tellement ce roman réactionnaire qu’aujourd’hui encore elle a jugé nécessaire d’en faire une nouvelle édition alors que l’auteur est mort depuis plusieurs années.

    La clique des révisionnistes soviétiques a même honoré le recueil de poèmes du traître précité d’une préface de 22 pages et d’une postface de 25 pages, portant aux nues, en le qualifiant d’ »artiste éminent », de « très grand créateur » cet écrivain qui a trahi son peuple.

    Elle a même publié ses mémoires où il raconte ses « malheurs tragiques » dans le but de faire calomnier le socialisme et la dictature du prolétariat par la bouche d’un traître.

    Sous prétexte de s’opposer à la « bureaucratie », d’éliminer les influences léguées par le « culte de la personnalité », nombre d’autres œuvres révisionnistes ont décrit la dictature du prolétariat en Union soviétique sous la direction de Lénine et de Staline comme « un hiver froid et sombre », « un iceberg flottant sur l’océan sans bornes » et ont réclamé à grands cris « le dégel » pour préparer l’arrivée du « printemps » de la restauration du capitalisme. Ainsi sont nés Le dégel d’Ehrenbourg, L’homme ne vit pas que de pain de Doudintsev, Une journée d’Ivan Djinissovitch de Soljenitchin, L’homme n’est pas un ange de Stadniouk, les romans et essais d’Ovetchkine et Aksionov, les films de Tchoukhraï, Guerassimov, Bandartsouk et les poèmes de Tvardovski, Evtouchenko, Miejlaïtis, etc.

    Est-­ce là « la culture du peuple tout entier et de l’humanité tout entière » ? Non !

    C’est une culture absolument contre-­révolutionnaire qui calomnie les dirigeants révolutionnaires prolétariens et s’oppose au marxisme-­léninisme, à la révolution prolétarienne et à la dictature du prolétariat.

    Les écrivains révisionnistes soviétiques, en traitant de la dernière guerre antifasciste, ont dépeint la juste guerre révolutionnaire comme une chose effrayante.

    Dans leur ardeur à colporter le pacifisme bourgeois, ils s’emploient à souligner la cruauté et les horreurs de la guerre révolutionnaire et comptent sur cette propagande pour intimider les peuples opprimés.

    Ils ont d’ailleurs fait ouvertement l’éloge des lâches et destraîtres pour propager leur philosophie de la survie à tout prix.

    Cholokhov, que la clique dirigeante révisionniste soviétique a baptisé le « génie de l’époque » est à l’avant­garde dans ce domaine.

    Parmi les nombreux ouvrages littéraires sur la guerre qui paraissent aujourd’hui en Union soviétique sous domination révisionniste, certains, en prétendant honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour la patrie, vont jusqu’à demander : « A quoi servent les principes lorsque l’on a la tête coupée ! »

    Dans son long poème Chant funèbre, Rozhdestvensky n’a pas honte de poser la question : « Que peuvent faire les honneurs à celui qui est mort ?

    Quelle signification revêt la gloire pour celui qui est tombé sur le champ de bataille ? Il a sauvé la vie de tous, sauf la sienne . . . pour lui, à quoi bon cette gloire puisqu’il est mort ! »

    Sous la direction du P.C.U.S. Et de Staline, le grand peuple soviétique a versé son sang pour repousser l’agression des fascistes allemands, pour défendre les fruits de la Révolution d’Octobre et la dictature du prolétariat ; par son exemple, il a encouragé les peuples opprimés du monde entier dans leur lutte pour la libération.

    Cependant, à travers la littérature et les arts, la cliquerévisionniste soviétique conteste les actes héroïques du peuple soviétique clans la guerre antifasciste, salit l’Armée rouge soviétique et fait ouvertement l’éloge des lâches et des traîtres. Les écrivains et les artistes révisionnistes soviétiques se sont évertués à louer l’idée réactionnaire selon laquelle « la survie à tout prix est ce qu’il y a de plus important ».

    C’est lancer une calomnie des plus injurieuses contre le peuple et l’armée soviétiques, et les peuples révolutionnaires du monde entier !

    La clique des renégats révisionnistes soviétiques vient d’ériger un « Monument à la mémoire des héros », par lequel elle prétend perpétuer le souvenir de la bataille de Stalingrad.

    Cette bataille est une ode au grand héroïsme révolutionnaire composée par le peuple soviétique au prix de son sang, c’est la fierté du peuple soviétique.

    Or, ce que représente ce monument, c’est une « mère malheureuse » sanglotant sur son fils tué qu’elle tient embrassé. Voilà la sombre image qui dépeint les héros de la bataille de Stalingrad en minimisant leur grandeur sous le deuil. C’est une insulte aux héros !

    Est­-ce là « la culture du peuple tout entier et de l’humanité toutentière » ? Non ! C’est une culture de trahison, une culture d’infamie et de honte.

    Il est de notoriété publique que les lessenine, Tsve­taïeva, Mandielchtam, Zochtchenko, Akhmatova, Bounine, Pasternak, et bien d’autres sont des écrivains anticommunistes et antipeuple d’avant et après la Révolution d’Octobre, les représentants de la culture décadente réactionnaire bourgeoise. Et le peuple soviétique les a reniés depuis longtemps du fait qu’ils s’entêtaient dans leur position réactionnaire, leur opposition au pouvoir soviétique.

    Un des pires crimes de la clique révisionniste soviétique dans les lettres et arts est d’avoir, après la mort de Staline, annulé le verdict prononcé contre ces réactionnaires, allant jusqu’à organiser dans le cadre national une grande cérémonie commémorative pour décerner à Iessenine le titre de « grand poète russe » tandis qu’Akhmatova se rendait plus d’une fois à l’étranger et participait aux réunions internationales en tant que « représentante » des écrivains soviétiques.

    Bounine, Tsvetaïeva, Mandielchtam, Zochtchenko et Pasternak ont été couronnés comme des auteurs « remarquables », des écrivains de « génie ».De plus, les écrits de ces réactionnaires ont paru soit en œuvres complètes, soit en œuvres choisies, bénéficiant d’un fort tirage ; certains sont même portés au programme dans les établissements d’enseignement secondaire et supérieur comme « lecture obligatoire » pour la jeunesse soviétique.

    Les ouvrages contre­-révolutionnaires qui avaient été en leur temps condamnés par le peuple soviétique, reparaissent maintenant l’un après l’autre, avec l’encouragement de la clique dirigeante des révisionnistes soviétiques.

    Les jours que nous vivons, scénario de l’écrivain réactionnaire Andreïev, russe blanc réfugié à l’étranger depuis la Révolution d’Octobre, et la pièce de théâtre Tempête de neige qui attaque violemment le mouvement de liquidation des contre­ révolutionnaires et qui, dès sa sortie dans les années 40, avait été aussitôt interdite, sont maintenant tous deux portés sur la scène.

    L’opéra Catherina Ismalova, œuvre dégénérée de Chostakovitch, condamné et interdit dans les années 30, est non seulement repris mais filmé en couleurs pour large écran et présenté à l’étranger ; ce qui fut accueilli avec des louanges par le New York Times, porte­parole de la bourgeoisie monopoliste des Etats­Unis.

    La clique des révisionnistes soviétiques, ne se sentant plus dejoie avec ces compliments, n’épargna aucun effort pour faire une large propagande à cette œuvre.

    C’est sous une telle influence que des écrivains de la prétendue « quatrième génération », — qui se disent les « enfants des XXe et XXIIe Congrès du P.C.U.S. » —ont fait leurs débuts, il y a peu de temps. Sous prétexte d’ »innovations artistiques », ils ont déclaré « périmées » les images des héros révolutionnaires dépeints dans La mère de Gorki, Et l’acier fut trempé d’Ostrovski, La jeune garde de Fadeïev et propagent avec acharnement, au travers de leurs romans et poèmes, le mode de vie bourgeois de l’Occident, décadent et débauché, tout en attaquant férocement le marxisme-­léninisme et calomniant la dictature du prolétariat.

    Dans un roman de Gladiline par exemple, le « personnage positif » considère que le but de la vie et l’idéal suprême c’est de « trouver un moyen d’accumuler rapidement assez d’argent peur s’acheter une voiture avec laquelle on peut aller se promener le dimanche ».

    Est­-ce là « la culture du peuple tout entier et de l’humanité tout entière » ? Non !

    C’est une culture qui veut casser le verdict condamnant les classes contre­-révolutionnaires ; ce n’est rien d’autre que laculture décadente de la bourgeoisie, culture corrompue et dégénérée.

    Du fait que les révisionnistes soviétiques louent abondamment « la coopération culturelle américano­soviétique », la culture impérialiste américaine, la plus réactionnaire, la plus décadente, la plus vile dans le monde, comme l’eau rompant ses digues, inonda rapidement le sol soviétique y apportant « La voix de l’Amérique », le jazz, l’art abstrait, le modernisme en peinture, le théâtre d’avant­garde, les films d’Hollywood, les danses décadentes, etc.

    La clique révisionniste soviétique tente de séduire et de corrompre le peuple soviétique en faisant jouer son appareil de propagande, sous ses multiples formes et, dans les lieux publics, en introduisant des danses dépravées et malsaines telles que le rock’n roll et le twist.

    Elle prétend sans rougir que ces viles gesticulations « sont devenues des phénomènes du siècle atomique ».

    Au théâtre, les effets de « Ma coopération culturelle américano­ soviétique » sont aussi évidents.

    La pièce décadente Une fille sur la balançoire a été présentée à Moscou.

    Ladite clique porta à la scène des pièces américaines qui fontétalage de la débauche des sentiments My fair lady et The Bus Stop, en soignant le jeu pour rendre le mieux possible ces pièces nuisibles, afin de satisfaire leurs maîtres américains.

    La diffusion du United States en Union soviétique qui était de 20.000 exemplaires au début s’est élevée à 60.000. La littérature américaine, qui fourmille d’histoires de débauche, de terreur et d’assassinats, a aussi été traduite en abondance. Le rédacteur en chef de la Literatournaya gazeta n’a­t­il pas affirmé que « de tous les ouvrages étrangers vendus en Union soviétique, ce sont les romans américains qui sont les best­ sellers ».

    Est­-ce là « la culture du peuple tout entier et de l’humanité tout entière » ? Non !

    C’est la capitulation totale des révisionnistes soviétiques devant la culture impérialiste américaine, c’est la volonté d’émousser l’esprit révolutionnaire du peuple soviétique par la culture impérialiste américaine, afin de restaurer sur toute la ligne le capitalisme en Union soviétique.

    Les faits en eux-­mêmes font tomber le voile de la qualification « culture du peuple tout entier et de l’humanité tout entière »,derrière lequel se cache la clique révisionniste soviétique au pouvoir et en révèlent la nature contre-­révolutionnaire.

    En 1942, lorsque dans notre pays fut entreprise la critique de la doctrine « la littérature et l’art au­dessus des classes » prêchée par les hommes de lettres réactionnaires bourgeois, le président Mao indiqua : Ils « ont pu professer que la littérature et l’art sont au­dessus des classes ; en fait, ils prennent position pour la littérature et l’art bourgeois et contre la littérature et l’art prolétariens. »

    C’est le même phénomène qui apparaît avec le slogan « la culture du peuple tout entier et de l’humanité tout entière », ce slogan que propage frénétiquement la clique des révisionnistes soviétiques.

    Tout en se retranchant derrière cette formule, ils ne font qu’implanter la culture réactionnaire bourgeoise.

    La « culture du peuple tout entier » de la clique révisionniste soviétique reflète la position politique des éléments bourgeois soviétiques, anciens comme nouveaux, ainsi que leur volonté, leurs aspirations de classe, leurs idées, sentiments et mode de vie.

    Elle sert en même temps les intérêts contre­-révolutionnaires clé la couche privilégiée de la bourgeoisie.Avant la prise du pouvoir, la clique révisionniste soviétique, derrière le paravent usé de la « culture du peuple tout entier », influençait le public souvent à son insu pour émousser l’esprit révolutionnaire du peuple et préparer l’opinion à la restauration du capitalisme ; depuis l’usurpation de la direction du Parti et de l’Etat, elle utilise ce même slogan comme instrument, contre­ révolutionnaire, aux mains de la couche privilégiée de la bourgeoisie soviétique pour duper et asservir le peuple, dans le but de maintenir sa dictature bourgeoise.

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  • Rédaction du Quotidien du peuple : La grande révolution chinoise et la grande tragédie de l’Union soviétique (1967)

    Publié dans le Renmin Ribao, 7 juin 1967

    Camarades,

    Dès le début, la grande révolution culturelle prolétarienne de Chine a frappé la clique des renégats révisionnistes soviétiques au point le plus sensible et a secoué leur « trône » chancelant.

    Depuis toute une année, il ne s’est guère passé de jour sans que la clique révisionniste soviétique dirigée par Brejnev et Kossyguine n’ait calomnié, attaqué et dénigré perfidement la grande révolution culturelle prolétarienne de Chine. Répandant sans cesse des absurdités, ils allèguent que la grande révolution culturelle chinoise est une « grande tragédie ».

    Cela est-il étrange? Point du tout.

    L’Histoire montre qu’une grande révolution authentique est toujours un joyeux festival pour les peuples révolutionnaires mais une grande tragédie pour les forces réactionnaires.

    Quand la grande Commune de Paris fut proclamée en 1871, Marx a salué l’événement, comme « la plus grande date » pour le prolétariat. Mais les monarques et les gouvernants bourgeois d’Europe poussèrent des cris d’alarme, hurlant que c’était une « catastrophe épouvantable ».

    Quand retentirent les salves du croiseur Aurore en 1917 et quand s’éleva le chant de triomphe de la grande Révolution russe d’Octobre, combien les prolétaires et tous les révolutionnaires du monde étaient transportés de joie et se sentaient encouragés!

    Mais alors les impérialistes et les renégats de la IIe Internationale disaient en serrant les dents que ce serait le « dernier acte » de la révolution russe, que c’était, de la part des bolcheviks, de r »arbitraire » et une « aventure ».

    Quand en 1949 la grande révolution chinoise fut victorieuse, combien le peuple de toute la Chine et tous les autres peuples du monde éprouvaient de joie!

    Mais alors l’impérialisme américain pris de panique criait que la « situation en Chine » était « malheureuse » et « tragique », que c’était une « période des plus angoissantes »!

    La grande révolution culturelle prolétarienne qui se déroule actuellement en Chine est un mouvement révolutionnaire qui, comparé à la Commune de Paris, à la Révolution d’Octobre et à toutes les révolutions du passé en Chine, a une ampleur et une profondeur plus grandes encore.

    N’est-il donc pas tout à fait logique qu’une si grande révolution soulève des hurlements et des injures du côté de la clique des renégats révisionnistes soviétiques et de toutes les forces réactionnaires du monde entier?

    Qui donc a maudit les premiers Soviets créés par les classes laborieuses russes? Ce sont « tous les gredins de la bourgeoisie, toute la bande des vampires, avec leur thuriféraire Kautsky », comme l’a écrit Lénine après la Révolution russe d’Octobre.

    Les Brejnev, Kossyguine et consorts sont précisément aujourd’hui des disciples du renégat Kautsky qui fut dénoncé âprement et avec indignation par Lénine.

    En insultant furieusement la grande révolution culturelle chinoise, en la qualifiant de « ‘grande tragédie », ils ne font que se révéler des contre-révolutionnaires.

    Certes, il s’est produit une grande tragédie dans le mouvement communiste international de notre époque. Mais c’est en Union soviétique qu’elle s’est produite, et non en Chine.

    Les coupables en sont précisément la bande de fieffés renégats et vendus ayant pour représentants Khrouchtchev et ses successeurs, les Brejnev, Kossyguine et compagnie.

    Le révisionnisme domine maintenant dans la patrie du léninisme, où le drapeau du grand Lénine a été amené et foulé aux pieds par la clique révisionniste khrouchtchévienne.

    En Union soviétique, le premier Etat socialiste du monde, établi par Lénine lui-même, la dictature du prolétariat s’est aujourd’hui transformée en dictature de la bourgeoisie; le capitalisme a été restauré et l’Etat socialiste a changé de nature.

    Le peuple soviétique qui, instruit par Lénine et dirigé par Staline, avait accompli des exploits dignes d’éloges, est réduit aujourd’hui de nouveau à la situation d’opprimé et d’exploité. Il a été dépossédé des fruits de la révolution, conquis au prix de luttes prolongées et de flots de son sang.

    Dans cette Union soviétique qui était considérée par les peuples du monde comme la base d’appui de la révolution mondiale, et vers laquelle des millions et des millions de révolutionnaires tournaient leurs regards, la clique dirigeante est maintenant devenue le complice numéro un de l’impérialisme américain et un autre quartier général de la réaction mondiale. L’étoile rouge qui brillait sur le Kremlin a perdu tout son éclat.

    Quel terrible tableau c’est là, et quelle grande et grave régression historique!

    L’histoire du mouvement communiste international n’offre pratiquement pas d’exemple de pays socialiste où la bourgeoisie internationale soit parvenue à renverser un pouvoir d’Etat prolétarien par une attaque armée de l’extérieur.

    Mais c’est de l’intérieur qu’une forteresse peut le plus facilement être enlevée.

    L’impérialisme aux abois, qui s’exténue en vain à lancer de l’extérieur des menaces de guerre contre les pays socialistes, recourt maintenant principalement à la clique khrouchtchévienne pour mener la subversion de l’intérieur, et il a effectué l »’évolution pacifique » en Union soviétique sans se servir d’un seul soldat ou d’une seule cartouche.

    N’est-ce pas là une leçon historique de première importance?

    La grande régression historique dont est le théâtre l’Union soviétique pose au mouvement communiste international de nouvelles questions de la plus haute importance, à savoir: après s’être emparé du pouvoir, comment le prolétariat peut-il le conserver et empêcher la restauration du capitalisme?

    Comment la révolution socialiste peut-elle être menée jusqu’au bout dans une lutte des classes aiguë et complexe?

    Ce sont là des questions d’importance majeure qui ne se sont pas posées à tels de nos prédécesseurs marxistes-léninistes, et que tels autres n’ont pas eu le temps de résoudre ou pas su résoudre.

    C’est le plus grand marxiste-léniniste de notre temps, notre guide génial, le président Mao, et la grande révolution culturelle prolétarienne de Chine, sans précédent dans

    l’Histoire et qu’il dirige en personne, qui ont résolu théoriquement ces questions et ont. par la pratique révolutionnaire, ébranlant ciel et terre, de masses populaires fortes de centaines de millions d’hommes, fourni les réponses à ces questions.

    Si la tragédie a eu lieu en Union soviétique, la leçon la plus fondamentale qu’on peut en tirer est celle-ci: le pouvoir d’Etat prolétarien y a été usurpé par la clique révisionniste khrouchtchévienne.

    Après la mort du grand marxiste-léniniste qu’était Staline, Khrouchtchev, arriviste et comploteur de longue date qui s’était faufilé dans le Parti, et ses séides ont jugé les conditions mûres pour déclencher une révolution de palais et ont usurpé le pouvoir de direction dans le Parti, l’armée et le gouvernement en Union soviétique.

    Depuis lors, le pouvoir d’Etat en Union soviétique a changé de nature, une dictature de la bourgeoisie a remplacé la dictature du prolétariat, et la bourgeoisie, par la main de ses agents, a effectué une restauration contre-révolutionnaire.

    Le président Mao a indiqué: « Les représentants de la bourgeoisie qui se sont infiltrés dans le Parti, dans le gouvernement, dans l’armée et dans les différents milieux culturels constituent un ramassis de révisionnistes contre- révolutionnaires.

    Si l’occasion s’en présentait, ils arracheraient le pouvoir et transformeraient la dictature du prolétariat en dictature de la bourgeoisie. »

    La grande révolution culturelle prolétarienne de Chine a justement tiré l’enseignement de cette grave leçon historique donnée par l’Union soviétique.

    Cette grande révolution a très profondément éduqué et aguerri le peuple chinois, et a très profondément éduqué et influencé aussi les peuples révolutionnaires du monde entier.

    Par tout le monde aussi bien qu’en Chine, des millions et des millions de révolutionnaires, par leur expérience personnelle ou ce qu’ils observent de la grande révolution culturelle prolétarienne chinoise, par la comparaison et l’analyse, s’arment toujours davantage de la brillante pensée de Mao Tsé-toung.

    Une fois assimilée par les masses, la théorie révolutionnaire engendre une grande force matérielle infiniment puissante pour la transformation du monde.

    Cette grande révolution conduit tous les révolutionnaires à comprendre de plus en plus clairement que pendant toute la période historique de la dictature du prolétariat, classes, lutte des classes, et lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste continuent d’exister dans la société et que, par conséquent, le danger de restauration capitaliste existe pendant une longue période.

    Cette grande révolution conduit tous les révolutionnaires à comprendre de plus en plus clairement que dans la lutte des classes sous la dictature du prolétariat, le pouvoir politique demeure la chose essentielle entre toutes.

    Le prolétariat veut consolider son pouvoir politique et la bourgeoisie veut le renverser. Le prolétariat veut consolider la dictature du prolétariat, et la bourgeoisie veut la renverser.

    C’est une lutte à mort. Si nous relâchons notre vigilance, le pouvoir d’Etat sera usurpé par des individus du genre Khrouchtchev et le pouvoir politique qui avait été conquis par le prolétariat sera à nouveau perdu.

    Cette grande révolution culturelle conduit tous les révolutionnaires à comprendre de plus en plus clairement que le danger de la restauration du capitalisme provient principalement de ces représentants de la bourgeoisie qui se sont faufilés dans les organismes de la dictature du prolétariat, de la poignée des responsables qui sont du Parti mais se sont engagés dans la voie capitaliste.

    La contradiction entre le prolétariat et la poignée de responsables en question demeure la contradiction principale dans la société socialiste.

    Elle est l’expression concentrée de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre la voie socialiste et la voie capitaliste.

    Cette poignée de responsables est la cible principale de la révolution menée sous la dictature du prolétariat.

    Cette grande révolution culturelle conduit tous les révolutionnaires à comprendre de plus en plus clairement que la lutte des classes menée par le prolétariat contre la bourgeoisie dans le domaine idéologique est d’une importance vitale et d’une nécessité primordiale.

    Le président Mao a dit: « Pour renverser un pouvoir, il faut nécessairement et en premier lieu préparer l’opinion et travailler dans le domaine de l’idéologie. Cela est valable aussi bien pour une classe révolutionnaire que pour une classe contre-révolutionnaire. »

    Par conséquent, « la lutte des classes entre les idéologies prolétarienne et bourgeoise sera encore longue et sujette à des vicissitudes, et par moments elle pourra même devenir très aiguë ».

    Si le prolétariat ne défait pas définitivement la bourgeoisie dans la révolution idéologique et culturelle, alors, la bourgeoisie attaquera le prolétariat, en tout premier lieu sur les fronts idéologique et culturel, le pouvoir politique du prolétariat pourra encore être repris par la bourgeoisie et tout ce qui a été obtenu dans la lutte par le peuple travailleur pourra toujours être détruit en un seul jour.

    Cette grande révolution culturelle conduit tous les révolutionnaires à comprendre de plus en plus clairement que la grande démocratie prolétarienne est la meilleure forme pour lancer les masses dans des luttes révolutionnaires sous la dictature du prolétariat.

    A partir de la base, les révolutionnaires prolétariens et les larges masses révolutionnaires déploient le mouvement de masse de la grande révolution culturelle prolétarienne, ils mettent au grand jour des individus du genre Khrouchtchev, démasquent la poignée de responsables qui au sein du Parti, suivent la voie capitaliste, les critiquent et les mettent hors d’état de nuire, arrachent le pouvoir de leurs mains, garantissant ainsi que le pouvoir politique du prolétariat demeure fermement entre les mains des révolutionnaires prolétariens.

    Le président Mao nous enseigne ceci: La grande révolution culturelle actuelle n’est que la première du genre. Dans l’avenir, de telles révolutions auront lieu nécessairement à plusieurs reprises.

    La question de l’issue de la révolution — qui l’emportera finalement — demande une très longue période historique pour être résolue. Si les choses ne sont pas bien menées, la restauration du capitalisme sera à tout moment possible.

    Tous les membres du Parti et le peuple de tout le pays doivent se garder de croire qu’ils pourront dormir tranquillement et que tout ira bien après une, deux, trois ou quatre grandes révolutions culturelles.

    Il nous faut maintenir une attention toute particulière et ne relâcher en rien notre vigilance.

    En un mot, cette grande révolution conduit tous les révolutionnaires à comprendre de plus en plus clairement les lois du développement de la société socialiste, les lois de la lutte des classes en société socialiste et les lois de la révolution sous la dictature du prolétariat.

    Tout cela est le magnifique résultat auquel notre grand guide, le président Mao Tsé-toung, est parvenu en procédant au bilan approfondi de l’expérience historique de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat dans le monde, et tout particulièrement au bilan des leçons historiques de la restauration du capitalisme en Union soviétique, et en analysant les contradictions en société socialiste, développant ainsi le marxisme-léninisme de façon créatrice.

    Marx et Engels ont analysé les contradictions dans la société capitaliste, découvert la loi de l’extinction inévitable du capitalisme et établi la théorie du socialisme scientifique.

    Lénine et Staline ont développé le marxisme. Ils ont analysé les contradictions de l’impérialisme, résolu une série de problèmes concernant la révolution prolétarienne à l’époque de l’impérialisme, et résolu en théorie et en pratique la question de réaliser la dictature du prolétariat dans le cadre d’un seul pays.

    Le président Mao a, à son tour, développé le marxisme-léninisme en résolvant une série de problèmes qui se posent dans la révolution prolétarienne de l’époque actuelle, et en résolvant en théorie et en pratique le problème de savoir comment mener la révolution sous la dictature du prolétariat et comment prévenir la restauration du capitalisme.

    C’est un très grand bond en avant dans la doctrine révolutionnaire du marxisme-léninisme.

    Cela indique que le marxisme-léninisme est arrivé à une étape toute nouvelle, celle de la pensée de Mao Tsé-toung.

    Ainsi, la grande révolution culturelle prolétarienne qui se déroule en Chine conformément aux théories scientifiques découvertes par le président Mao Tsé-toung, a prévenu une répétition en Chine de la tragédie de l’Union soviétique, fait s’évanouir le rêve de restauration du capitalisme en Chine nourri par l’impérialisme et le révisionnisme.

    De plus, elle a inauguré une nouvelle ère dans le mouvement communiste international, une époque nouvelle dans la révolution mondiale socialiste prolétarienne.

    La grande révolution culturelle chinoise est un événement qui apporte une joie indicible, un grand espoir et un immense encouragement aux prolétaires et à tous les révolutionnaires du monde, un exaltant chant de triomphe du prolétariat international qui retentit jusqu’aux nues.

    Mais pour les impérialistes et la clique des renégats révisionnistes soviétiques, elle est véritablement un grave sujet d’affliction et d’angoisse, une grande catastrophe, car elle sonne leur glas, elle marque que leur fin est proche, que leur « trône » va bientôt s’écrouler!

    Dans l’histoire de l’humanité, le remplacement d’un système social par un autre est un processus tortueux, sujet à des flux et reflux.

    Cela était même vrai pour la révolution bourgeoise qui a été le remplacement d’un système d’exploitation par un autre. Il est donc encore plus inconcevable que la révolution prolétarienne qui a pour but d’éliminer tous les systèmes d’exploitation, ne soit pas un processus tortueux, sujet à des flux et reflux. Selon le point de vue du matérialisme historique, la grande régression historique provoquée en Union soviétique par cette bande de grands renégats que constitue la clique dirigeante révisionniste soviétique n’est qu’un épisode de l’Histoire.

    Certes, c’est un très grand malheur. Toutefois, le président Mao a fait le bilan des expériences historiques tant positives que négatives et a trouvé le moyen d’empêcher la restauration du capitalisme, transformant ainsi ce très grand malheur en une très grande source de bonheur.

    Nous nous trouvons maintenant dans une nouvelle époque, une époque où flotte le grand drapeau de la pensée de Mao Tsé-toung.

    Les marxistes-léninistes et les peuples révolutionnaires du monde entier qui ont assimilé la grande pensée de Mao Tsé-toung toujours victorieuse mettront en pièces l’ensemble du monde ancien et chasseront de la scène de l’Histoire toute cette engeance maudite des impérialistes, des révisionnistes modernes et des réactionnaires de tous les pays. 

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  • Rédaction du Quotidien du peuple : Les dirigeants du P.C.U.S., traîtres aux deux déclarations de Moscou (1965)

    Rédaction du Renmin Ribao, 30 décembre 1965

    Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont monté, pour le 5e anniversaire de la Déclaration de 1960, une médiocre farce antichinoise à l’aide d’une suite d’articles.

    Entre les principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960 et le révisionnisme khrouchtchévien, l’incompatibilité est aussi grande qu’entre l’eau et le feu. Et que les fidèles dévots du révisionnisme khrouchtchévien s’évertuent à mystifier les gens en se couvrant du drapeau des deux Déclarations ne fait que révéler davantage tout ce qu’ils ont de ridicule.

    Les marxistes-léninistes ont combattu énergiquement les révisionnistes khrouchtchéviens tout au long de l’élaboration des deux Déclarations.

    Les principes révolutionnaires de la Déclaration de 1957 sont à l’opposé de la ligne révisionniste avancée par Khrouchtchev au XXe Congrès du P.C.U.S. Le XXe Congrès du P.C.U.S. a créé de sérieuses confusions au sein du mouvement communiste international. De concert avec des partis frères, le Parti communiste chinois a mené, à la Conférence de Moscou, une lutte de principe contre la ligne révisionniste de Khrouchtchev.

    C’est encore contre le révisionnisme khrouchtchévien que la Déclaration de 1960 établit ses principes révolutionnaires. Khrouchtchev intervertissait totalement les rôles entre ennemis et amis, il collaborait ouvertement avec l’impérialisme américain, sapait entièrement les critères régissant les rapports entre partis frères et entre pays frères, et divisait le mouvement communiste international.

    Le Parti communiste chinois et les autres partis marxistes-léninistes ont engagé une lutte du tac au tac contre la clique révisionniste khrouchtchévienne et défendu la pureté du marxisme-léninisme.

    Certes, la formulation de certaines questions traitées dans les deux Déclarations est parfois obscure, voire même défectueuse ou erronée. Mais comme les dirigeants du P.C.U.S. avaient à maintes reprises demandé que la formulation adoptée corresponde à celle du XXe Congrès du P.C.U.S. et que nous tenions compte de leurs difficultés, nous avons fait certains compromis afin d’aboutir à un accord.

    A ce sujet, nous avons déclaré plus d’une fois que si d’aucuns exprimaient des critiques à notre égard, nous les accepterions volontiers. Néanmoins, les deux Déclarations ont établi une série de principes révolutionnaires que tous les partis marxistes-léninistes se doivent d’observer.

    Cependant, pour les révisionnistes khrouchtchéviens, les deux Déclarations ne furent rien d’autre que des bouts de papier. Le jour même de la signature, ils les déchiraient. Ils ne songeaient qu’à entonner un grand air contre le marxisme-léninisme et les deux Déclarations.

    Et c’est au XXIIe Congrès qu’ils formulèrent le programme révisionniste du P.C.U.S., qu’ils éparpillèrent à tous les vents la doctrine fondamentale du marxisme-léninisme et les principes révolutionnaires des deux Déclarations.

    Comparons donc les principes révolutionnaires des deux Déclarations avec la ligne tracée par les XXe et XXIIe Congrès et le programme du P.C.U.S., ligne que la nouvelle direction du P.C.U.S. poursuit obstinément.

    Les deux Déclarations tracent la ligne de la révolution, alors que les révisionnistes khrouchtchéviens appliquent une ligne antirévolutionnaire dite de « coexistence pacifique », de « compétition pacifique » et de « passage pacifique ». Ils ne veulent pas de la révolution et ils interdisent aux autres de la faire. Ils s’opposent à la lutte armée révolutionnaire des nations opprimées et ils interdisent aux autres de la soutenir.

    Les deux Déclarations soulignent que l’impérialisme américain est l’ennemi commun de tous les peuples, qu’il appartient aux peuples de constituer le front uni le plus large pour combattre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain, alors que les révisionnistes khrouchtchéviens s’allient aux impérialistes américains pour s’opposer aux peuples et appliquer la politique de coopération soviéto-américaine pour la domination du. monde.

    Les deux Déclarations font ressortir que les pays socialistes se doivent de maintenir la dictature du prolétariat, de réaliser la révolution socialiste et l’édification du socialisme, alors que les révisionnistes khrouchtchéviens prônent les inepties de l’« Etat du peuple tout entier » et du « parti du peuple tout entier », qu’ils abolissent la dictature du prolétariat en U.R.S.S. et enlèvent au Parti communiste de l’Union soviétique son caractère d’avant-garde du prolétariat.

    La dictature qu’ils pratiquent est celle de la couche privilégiée embourgeoisée et ils se sont engagés dans la voie de la restauration du capitalisme.

    Les deux Déclarations soulignent que l’unité des partis communistes et des pays socialistes doit reposer sur le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, que les partis et les pays frères doivent respecter, dans leurs relations entre eux, les principes d’indépendance, d’égalité totale, de soutien mutuel et d’unanimité par voie de consultation, alors que la pratique des révisionnistes khrouchtchéviens est faite de chauvinisme de grande puissance, d’égoïsme national et de scissionnisme, qu’ils agitent partout la baguette du chef, interviennent quand bon leur semble dans les affaires intérieures des partis et des pays frères, cherchent à les contrôler, se livrent à des travaux de sape et à la subversion contre eux, et divisent le mouvement communiste international et le camp socialiste.

    Les deux Déclarations font ressortir que tous les partis communistes ont à combattre le révisionnisme et le dogmatisme, et particulièrement le révisionnisme, danger principal du mouvement communiste international actuel ; la Déclaration de 1960 condamne même explicitement la clique Tito en tant que renégat ; alors que les révisionnistes khrouchtchéviens font cause commune avec elle dans ses sales entreprises, sont au plus intime avec elle et essaient ouvertement de casser la condamnation frappant cette clique traîtresse.

    Ils rassemblent autour d’eux les révisionnistes de tout acabit et de partout pour combattre les marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire du monde entier.

    Le grand débat qui se déroule depuis quelques années dans le mouvement communiste international est en fait un grand combat qui oppose la défense du marxisme-léninisme à sa trahison, le maintien des principes révolutionnaires des deux Déclarations à leur abandon.

    Le Parti communiste chinois a résumé, dans ses « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international », faites le 14 juin 1963, les principes révolutionnaires des deux Déclarations et, sur une série de questions fondamentales concernant la révolution de notre époque, y a défendu les positions du marxisme-léninisme et réfuté le révisionnisme khrouchtchévien.

    Dans leur lutte contre les révisionnistes khrouchtchéviens, les marxistes-léninistes ont enregistré des premiers résultats, mais d’importance. Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. n’aiment-ils pas s’étendre beaucoup sur leur « ligne vérifiée par la vie » ?

    Ouvrez les yeux et regardez, les résultats de cette vérification par la vie sont fort clairs. Face à la lutte résolue des marxistes-léninistes et du peuple révolutionnaire de partout, y compris le grand peuple soviétique, le révisionnisme khrouchtchévien a échoué, et son fondateur a été chassé de la scène de l’histoire.

    C’est là une grande victoire de la lutte pour la défense du marxisme-léninisme, une grande victoire du combat pour le maintien des principes révolutionnaires des deux Déclarations.

    La nouvelle direction du P.C.U.S. a déclaré dans un article de la Pravda : « Le P.C.U.S. était, est et sera fidèle à la ligne générale du mouvement communiste international ». Voyons donc ce qu’étaient, ce que sont et ce que deviendront les nouveaux dirigeants du P.C.U.S.

    Qu’étaient-ils dans le passé ? Des proches compagnons d’armes de Khrouchtchev. Ils étaient fidèles à la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien. Ils ont dû reléguer l’illustre Khrouchtchev, patriarche vénéré et un maître qui « développa le marxisme-léninisme « de manière créatrice », tout simplement parce qu’il avait trop mauvaise réputation, qu’il était trop borné, qu’il ne parvenait plus à se maintenir, parce qu’il était devenu un obstacle au révisionnisme khrouchtchévien.

    Il ne restait qu’un moyen pour garder la domination de la clique révisionniste khrouchtchévienne en place, et c’était changer de monture.

    Que sont-ils aujourd’hui ? Les vieux interprètes de la clique dirigeante révisionniste khrouchtchévienne.

    Ils demeurent fidèles à la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien.

    Ils jurent sans cesse que la ligne générale élaborée au cours des XXe et XXIIe Congrès du P.C.U.S., sous le patronage de Khrouchtchev, est « la ligne unique et immuable de toute la politique intérieure et étrangère ».

    Ils donnent parfois l’impression d’être contre les Etats-Unis, mais l’ensemble de leur politique tend vers la domination du monde par la coopération soviéto-américaine.

    Ils ont affirmé à d’innombrables reprises que « la politique soviétique visant à l’établissement d’une coopération totale avec les Etats-Unis restera inchangée ». Et tout en proclamant qu’ils bâtissent le « communisme » en Union soviétique, ils y accélèrent le rythme de la restauration du capitalisme.

    Ils ont, dans le tintamarre de leur « unité d’action », convoqué la réunion scissionniste de mars à Moscou en vue d’intensifier leurs activités de division, et ils trament maintenant un vaste complot visant à un assaut général contre la Chine et à une scission générale au sein du mouvement communiste international et du camp socialiste.

    Ils s’enfoncent de plus en plus dans la voie du révisionnisme khrouchtchévien.

    Et que deviendront-ils ? Est-il possible qu’ils reviennent sur la voie du marxisme-léninisme et des principes révolutionnaires des deux Déclarations ?

    Il faudra voir avant tout s’ils répudient la ligne générale révisionniste des XXe et XXIIe Congrès et du programme du P.C.U.S. Tant qu’ils ne l’auront pas complètement répudiée, tous les artifices et rafistolages auxquels ils pourront recourir ne feront que confirmer qu’ils pratiquent le révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev.

    Et les marxistes-léninistes de partout, le grand peuple soviétique et le peuple révolutionnaire du monde entier ne pourront que continuer à les dénoncer et à les combattre jusqu’au bout.

    Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. crient à tue-tête à l’« unité d’action ». Et ils vocifèrent surtout à son sujet dans la question du Vietnam. Mais c’est précisément dans cette question, qui est le centre de la lutte internationale actuelle, que leur position antirévolutionnaire apparaît sous sa forme la plus condensée.

    Ils ne croient pas à l’issue victorieuse de la guerre populaire menée par le peuple vietnamien contre l’agression impérialiste américaine ; au contraire, ils craignent surtout que cette guerre ne les conduise à une « catastrophe » et ne fasse obstacle à leur coopération avec l’impérialisme américain.

    Quels que soient les gestes qu’ils aient faits, toutes leurs activités visent, en fin de compte, à réaliser une unité d’action avec l’impérialisme américain, pour placer la question du Vietnam dans l’orbite de la coopération soviéto-américaine, pour aider l’impérialisme américain à manigancer des « négociations de paix » et étouffer la révolution du peuple vietnamien qui fait rage.

    Entre les mains des révisionnistes khrouchtchéviens, le mot d’ordre d’« unité d’action » est devenu une arme perfide pour semer la discorde. Ils s’en servent, en coordination avec l’impérialisme américain, pour tenter, mais en vain, de saper l’amitié militante entre les peuples chinois et vietnamien, de torpiller l’unité du peuple vietnamien contre l’agression américaine.

    Le peuple vietnamien mène victorieusement son combat contre l’impérialisme américain et pour le salut de la patrie. Et il est du devoir des marxistes-léninistes et du peuple révolutionnaire de le soutenir fermement dans son juste combat révolutionnaire et de dénoncer résolument le complot d’« unité d’action » des nouveaux dirigeants du P.C.U.S.

    Ceux-ci prétendent que celui qui ne fait pas d’« unité d’action » avec eux « encourage les impérialistes à des aventures ». C’est inverser les rôles. N’est-ce pas le capitulationnisme, la politique d’apaisement de la clique dirigeante révisionniste du P.C.U.S., sa ligne de coopération soviéto-américaine pour la domination du monde qui aident l’arrogance agressive de l’impérialisme américain à se développer ? Il faut reconnaître que c’est la nouvelle direction du P.C.U.S. qui « encourage les impérialistes à des aventures », et personne d’autre.

    Ils craignent par-dessus tout que les marxistes-léninistes n’établissent une ligne de démarcation entre eux et les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. Or, comme l’a dit Lénine, « la grande tâche qu’est l’unité et la consolidation de l’armée combattante du prolétariat révolutionnaire ne peut être menée à bien s’il n’est pas établi une nette ligne de démarcation et s’il n’est pas livré de lutte sans merci contre ceux qui répandent l’influence de la bourgeoisie au sein du prolétariat » [1].

    En s’accrochant à leur révisionnisme et à leur scissionnisme, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. se sont installés sur une position diamétralement opposée à celle des marxistes-léninistes. Et, dans ces conditions, peut-on attendre des marxistes-léninistes qu’ils s’abstiennent d’établir une ligne de démarcation, tant sur le plan politique que de l’organisation, entre eux et les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ?

    Si nous ne tracions pas une nette ligne de démarcation entre nous et les révisionnistes khrouchtchéviens, sur le plan politique et de l’organisation :

    Cela ne reviendrait-il pas à nous joindre à eux dans la trahison du marxisme-léninisme et des principes révolutionnaires des deux Déclarations, et à devenir des révisionnistes nous aussi ?

    Cela ne reviendrait-il pas à les rejoindre pour nous aligner sur l’impérialisme américain et nous faire les complices de celui-ci ?

    Cela ne reviendrait-il pas à nous joindre à eux pour saper la révolution du peuple frère vietnamien, pour rendre service à la politique d’agression contre le Vietnam et d’extension de la guerre que l’impérialisme américain pratique ?

    Cela ne reviendrait-il pas à les tenir pour le « Parti père », à leur servir de pion, sous leur bâton de commandement, à reconnaître leur position privilégiée de grande puissance et à devenir une de leurs annexes ?

    Cela ne reviendrait-il pas à leur emboîter le pas dans la restauration du capitalisme à l’intérieur et à ramener les larges masses travailleuses sous l’exploitation et l’oppression ?

    Cela ne reviendrait-il pas à leur emboîter le pas pour nous opposer à notre propre peuple et à tous les peuples du monde, et le châtiment de l’histoire étant inéluctable, à aller vers une fin misérable ?

    Le Parti communiste chinois est un parti marxiste-léniniste sérieux et il ne peut que répondre catégoriquement qu’il n’agira d’aucune de ces façons, ni maintenant ni jamais.

    Le Parti communiste chinois s’en est toujours tenu à l’unité du mouvement communiste international et du camp socialiste. La seule unité authentique est celle qui a le marxisme-léninisme, l’internationalisme prolétarien, les principes révolutionnaires des deux Déclarations pour base.

    Ce que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. entendent par « unité » est de l’artifice. Leur trahison du marxisme-léninisme, de l’internationalisme prolétarien, des principes révolutionnaires des deux Déclarations ne peut mener qu’à la scission.

    Nous voulons d’une unité qui soit authentique et sommes résolument contre toute unité factice. Et c’est précisément dans le but de réaliser l’unité authentique du prolétariat international que nous combattons le révisionnisme khrouchtchévien.

    C’est avec tous les marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire de partout que, comme toujours, les communistes chinois maintiendront l’étendard du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, qu’ils respecteront les principes révolutionnaires des deux Déclarations et lutteront jusqu’au bout contre le révisionnisme khrouchtchévien.

    Le monde est en marche. Et nous savons que dans leur combat contre l’impérialisme, la réaction et le révisionnisme moderne, pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme, les peuples du monde entier continueront à remporter d’éclatantes victoires.

    [1] V.I. Lénine : « Résolution adoptée par le Second Groupe de Paris du P.O.S.D.R. concernant la situation dans le Parti », Œuvres, tome 17.

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  • Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : De l’« unité d’action » de la nouvelle direction du P.C.U.S. (1965)

    Rédaction du Renmin Ribao et Rédaction du Hongqi, 11 novembre 1965

    L’UNITÉ DU PROLÉTARIAT INTERNATIONAL
    DOIT REPOSER SUR DES PRINCIPES

    Toute l’histoire du mouvement communiste international est marquée par le combat du marxisme contre l’opportunisme et le révisionnisme, le combat que mènent les marxistes pour la défense de l’unité internationale prolétarienne et contre la division du prolétariat international par les opportunistes et les révisionnistes.

    Fidèle à la doctrine révolutionnaire marxiste-léniniste, le Parti communiste chinois a toujours déployé le grand étendard de l’unité internationale prolétarienne. A notre avis, ce n’est qu’en unissant ses forces, en s’unissant à toutes les forces pouvant être unies, au cours de la lutte contre le capitalisme et l’impérialisme, et au cours de la révolution mondiale, que le prolétariat international pourra vaincre l’ennemi.

    Le mot d’ordre de combat : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » est l’œuvre de Marx et d’Engels, les fondateurs de la doctrine communiste. C’est un mot d’ordre qui a inspiré et stimulé les prolétaires de tous les pays, qui a fait progresser le combat commun pour l’émancipation. L’unité internationale voulue par Marx et Engels est une unité de combat ayant pour but l’accomplissement à l’échelle mondiale de la grande mission historique du prolétariat.

    Continuateur de la cause de Marx et d’Engels, Lénine fit accéder le marxisme à un nouveau stade. Ce fut le léninisme, marxisme de l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne. Lénine mit continuellement l’accent sur une unité internationale prolétarienne ayant le marxisme pour base.

    Et c’est dans les conditions historiques de la montée de la lutte des nations opprimées contre l’impérialisme qu’il lança le mot d’ordre de combat : « Prolétaires de tous les pays et nations opprimées, unissez-vous ! ». La lutte menée dans l’unité par le mouvement ouvrier des pays occidentaux et le mouvement de libération des nations opprimées d’Orient en fut stimulée. C’était là une unité plus large encore des forces révolutionnaires internationales.

    A la lumière des changements intervenus après la Seconde guerre mondiale, dans les relations de classes et dans le rapport des forces, sur le plan international, le camarade Mao Tsé-toung avança le mot d’ordre appelant à la création d’un front uni international contre l’impérialisme américain.

    L’unité du prolétariat international en constitue le noyau et il a l’unité entre prolétariat international et nations opprimées pour base. Ce front signifie l’union étroite des masses populaires, qui représentent plus de 90 pour cent de la population mondiale, le ralliement de toutes les forces politiques victimes de l’agression, du contrôle, de l’intervention et des vexations des Etats-Unis, la mise à profit de toutes les contradictions possibles en vue d’isoler et de frapper au maximum l’ennemi principal de tous les peuples, l’impérialisme américain.

    Ainsi est-il possible de faire jouer tous les facteurs positifs en faveur de la révolution mondiale, et de faire triompher les luttes révolutionnaires des peuples. Cette conception stratégique formulée par le camarade Mao Tsé-toung, dans les conditions historiques nouvelles, est de la plus haute importance pour la révolution mondiale.

    Sous la direction du camarade Mao Tsé-toung, le Parti communiste chinois a toujours défendu l’unité internationale prolétarienne, l’unité entre le prolétariat international et les nations opprimées, l’unité de toutes les forces en lutte dans le monde contre l’impérialisme américain. Et nous avons appliqué cette ligne sans jamais tergiverser et avec grand succès.

    Le marxisme-léninisme nous enseigne que l’unité internationale prolétarienne est révolutionnaire, qu’elle repose sur des principes. Sa réalisation est impossible sans lutte résolue et intransigeante contre les opportunistes et scissionnistes de tout acabit.

    Marx nous a appris qu’« il ne doit pas y avoir de marchandage sur les principes » dans la lutte pour la réalisation de l’unité internationale prolétarienne. Et parlant de la nécessité d’une lutte de principe contre l’opportunisme pour parvenir à l’unité authentique, Engels disait :

    « L’unité est chose excellente quand elle est possible, mais il y a des choses qui se situent au-dessus de l’unité ». « Le développement du prolétariat s’accompagne partout de luttes intérieures » [1], faisait-il encore remarquer, mais « des esprits bornés… veulent tout agglomérer et en faire une pâte sans forme qui, quand on ne la remuera plus, fera ressortir encore davantage les contrastes se trouvant dans le même pot » [2].

    Marx et Engels étaient explicites : « Il est par conséquent impossible pour nous de marcher avec des gens qui tendent à rayer du mouvement cette lutte de classe » [3].

    Lénine condamna sévèrement les révisionnistes de la IIe Internationale pour leur trahison du marxisme et de la cause commune de la lutte anti-impérialiste, leur passage au côté de la bourgeoisie de leur pays, leur dégénérescence en valets du capital monopoleur, en social-chauvins et en social-impérialiste.

    Il fit ressortir que, loin de saper l’unité du parti prolétarien, la lutte contre l’opportunisme et le révisionnisme est indispensable pour réaliser l’unité. Il affirmait : « Sans lutte, on ne peut tirer l’affaire au clair, et sans tirer l’affaire au clair il ne peut y avoir de progression couronnée de succès.

    Il ne peut y avoir d’unité solide. Et ceux qui entament actuellement la lutte ne détruisent nullement l’unité. L’unité n’existe déjà plus, elle est détruite, détruite sur toute la ligne… et une lutte ouverte, directe, est une des conditions indispensables du rétablissement de l’unité » [4].

    C’est précisément à partir d’une position de principe marxiste-léniniste que le Parti communiste chinois livra une lutte de longue haleine contre la clique dirigeante révisionniste du P.C.U.S., Khrouchtchev en tête, pour la défense de l’unité du mouvement communiste international basée sur le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, et pour la consolidation et l’élargissement du front uni contre l’impérialisme américain.

    Pour quelles raisons avons-nous publié en 1956 les deux articles sur l’expérience historique de la dictature du prolétariat ? Pour quelles raisons avons-nous, lors de l’élaboration de la Déclaration de 1957, pris la défense des principes révolutionnaires et remis au Comité central du P.C.U.S. un mémorandum sur le problème du passage pacifique ?

    Pour quelles raisons avons-nous publié en 1960 « Vive le léninisme » et les deux autres articles ?

    Pour quelles raisons avons-nous, dans notre réponse de septembre 1960 à la lettre d’information du Comité central du P.C.U.S., critiqué systématiquement les vues révisionnistes, scissionnistes, et relevant du chauvinisme de grande puissance, de Khrouchtchev ?

    Pour quelles raisons avons-nous, lors de l’élaboration de la Déclaration de 1960, tenu à réaffirmer les principes révolutionnaires et remis à tous les partis frères notre mémorandum sur le problème du passage pacifique ?

    Pour quelles raisons avons-nous formulé les « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international », exposé de façon systématique notre point de vue sur une série de questions fondamentales de la révolution mondiale de notre époque ?

    Pour quelles raisons avons-nous publié les neuf articles à propos de la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. et réfuté ouvertement le révisionnisme khrouchtchévien ?

    Pour quelles raisons avons-nous publié des documents et articles critiquant le traité soviéto-américano-britannique et dénoncé la trahison commise par la clique khrouchtchévienne en s’alliant avec l’impérialisme américain contre tous les peuples ?

    Pour quelles raisons avons-nous, au cours des multiples entretiens entre partis chinois et soviétique et dans les nombreuses lettres échangées, averti la clique khrouchtchévienne qu’elle devait serrer le frein au bord du précipice ?

    Pour l’unique raison de défendre le marxisme-léninisme, de défendre l’unité du mouvement communiste international basée sur le marxisme-léninisme, de défendre l’unité de toutes les forces en lutte contre l’impérialisme américain et ses laquais.

    Ce sont les combats engagés résolument par le Parti communiste chinois et les autres partis marxistes-léninistes qui ont accéléré la faillite du révisionnisme khrouchtchévien, qui ont acculé son fondateur dans l’impasse et l’ont fait descendre dans la tombe qu’il avait lui-même creusée.

    Un an s’est écoulé depuis la chute de Khrouchtchev et l’accession au pouvoir des nouveaux dirigeants du P.C.U.S. Existe-t-il quelque différence entre eux et lui ? Ont-ils abandonné la ligne révisionniste et scissionniste de Khrouchtchev ? Les faits montrent qu’ils en poursuivent l’application, suivant une tactique à double face encore plus rusée et plus hypocrite.

    La nouvelle direction du P.C.U.S. prêche à grand fracas l’« unité d’action » des partis communistes et des pays socialistes à l’aide de nombreux discours, documents et articles. Elle se gargarise constamment avec de belles paroles du genre « cohésion », « action commune contre l’ennemi », « unité contre l’impérialisme », « soutien commun à la lutte du peuple vietnamien », etc.

    Tout cela n’est qu’hypocrisie. Les actes contredisent les paroles. A la session plénière de septembre du Comité central du P.C.U.S., L. Brejnev, le premier secrétaire, feignit d’appeler à la « cohésion dans la lutte contre l’impérialisme », tout en blâmant ouvertement le Parti communiste chinois. Ainsi apparut le caractère odieux de ceux qui prônent une unité factice, mais procèdent à des attaques réelles contre la Chine.

    A l’instar des impérialistes américains, les plus agressifs des impérialistes, qui se font passer pour d’angéliques partisans de la paix, les plus grands des révisionnistes et des scissionnistes cherchent à se faire admettre comme d’ardents partisans de l’unité. L’appel à l’« unité d’action » lancé par la nouvelle direction du P.C.U.S. est de la duperie et rien de plus.

    Voyons les mensonges qu’elle a proférés à ce sujet, réfutons-les un à un, et étalons cette duperie au grand jour, par l’énoncé de ses agissements malfaisants des douze derniers mois, tant sur le plan international que dans le domaine intérieur.

    LES RÉVISIONNISTES KHROUCHTCHÉVIENS
    ONT SAPÉ
    LA BASE COMMUNE DE L’UNITÉ

    L’un des arguments de la nouvelle direction du P.C.U.S. en faveur de l’« unité d’action », c’est que tous les partis communistes ont une « même idéologie » et un « programme commun ».

    Les partis communistes ont une « même idéologie », le marxisme-léninisme, et les principes révolutionnaires des deux Déclarations élaborées par eux constituent leur « programme commun ». Mais les révisionnistes khrouchtchéviens ont complètement trahi cette « même idéologie » et ce « programme commun », ils ont entièrement sapé la base commune de l’unité de tous les partis communistes.

    Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont pieusement recueilli les oripeaux de Khrouchtchev. Ils ne sont pas devenus des marxistes-léninistes, ni même des semi marxistes-léninistes, ils sont demeurés ce qu’ils étaient, des révisionnistes khrouchtchéviens à cent pour cent, et pratiquent un révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev.

    En novembre 1964, ils déclaraient à la délégation du Parti et du gouvernement chinois que leurs vues, quant aux problèmes touchant au mouvement communiste international et aux rapports avec la Chine, ne différaient en rien de celles de Khrouchtchev. Ils ont réaffirmé catégoriquement à d’innombrables reprises que la ligne générale tracée par les XXe et XXIIe Congrès du P.C.U.S. « a été, est et restera la seule et inébranlable [ligne] dans toute la politique intérieure et étrangère du Parti communiste et de l’Etat soviétiques » [5].

    Tout comme Khrouchtchev, ils proclament que la « coexistence pacifique » est « aujourd’hui la condition la plus importante de la transformation de la société universelle » [6], que la « compétition pacifique » entre les deux systèmes suffit à assurer « la victoire du communisme sur le capitalisme à l’échelle mondiale » [7], que « les possibilités » du passage pacifique « se sont considérablement accrues » [8], et cela pour désavouer toutes les luttes révolutionnaires anti-impérialistes et s’y opposer.

    Tout comme Khrouchtchev, ils cherchent obstinément à supprimer la dictature du prolétariat et le parti du prolétariat, à créer un « Etat du peuple tout entier » et un « parti du peuple tout entier ». De plus, ils prétendent que, « de même que la dictature du prolétariat, l’Etat du peuple tout entier est un stade logique du développement du système d’Etat socialiste, un stade commun à tous les pays » [9]. « La transformation de notre Parti en un parti du peuple tout entier, disent-ils, est d’une grande signification, même à l’étranger. » [10]

    Ils ont en outre développé le révisionnisme khrouchtchévien en répandant l’absurdité de la réalisation du socialisme sans direction du prolétariat. Ils ont affirmé que dans le monde capitaliste, « le passage à la transformation socialiste peut également se faire dans un pays ou un autre où la classe ouvrière n’assume pas une direction directe » [11].

    Ils ont, sans honte aucune, vidé de sa substance la doctrine de Lénine sur la dictature du prolétariat en prétendant que « Lénine n’a pas lié le passage vers la voie non-capitaliste à la nécessité d’un pouvoir dirigé par le parti du prolétariat, qui est, en fait, la dictature du prolétariat » [12].

    A les en croire, la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat ne seraient plus du tout indispensables, et le parti communiste pourrait tout aussi bien être dissout.

    En propageant cette théorie ultra réactionnaire, qui est une trahison totale envers le marxisme-léninisme, ils fournissent non seulement une arme idéologique aux réactionnaires pour mieux combattre les communistes et le peuple, mais ils essaient en même temps de plonger dans la confusion les pays et les peuples encore au stade de la révolution nationale et démocratique, pour estomper l’objectif actuel de leur lutte et les amener à renoncer à leur tâche : le combat contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme.

    La théorie et la ligne révisionnistes de Khrouchtchev, que la nouvelle direction du P.C.U.S. a reprises et développées, ont pour essence le maintien de la domination impérialiste sur le monde capitaliste et la restauration du capitalisme dans le monde socialiste.

    Il y a, entre révisionnistes khrouchtchéviens et marxistes-léninistes, divergence quant à la ligne fondamentale à suivre, divergence capitale quant à la distinction à opérer entre ce qui est vrai et ce qui est faux. Peut-il, dans ces circonstances, être question pour eux d’une « même idéologie » et d’un « programme commun » ? Une base commune pour leur unité est-elle possible ? On ne peut nullement prétendre, comme le font les nouveaux dirigeants du P.C.U.S., qu’entre marxistes-léninistes et révisionnistes khrouchtchéviens, « ce qui les unit est incomparablement plus fort que ce qui, pour l’instant, les sépare ».

    Car, sur l’ensemble des questions fondamentales de notre époque, un antagonisme irréductible les oppose et il n’existe entre eux que des choses qui les séparent et les opposent, et rien qui les unisse et leur soit commun.

    Faire l’unité, alors qu’existent de telles divergences quant à la ligne fondamentale à suivre, exigerait que nous rejetions le marxisme-léninisme et emboîtions le pas à leur révisionnisme, ou qu’ils renoncent au révisionnisme et reprennent la voie du marxisme-léninisme. Il n’est pas d’autre possibilité. Il serait inadmissible et totalement faux pour nous d’adopter une attitude vague ou équivoque dans une question d’une telle acuité.

    Attend-on de nous que nous suivions les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. pour réaliser l’unité dans le cadre de leur programme révisionniste ?

    Cela n’équivaudrait-il pas à nous demander de nous joindre à eux pour trahir le marxisme-léninisme, pour étouffer la révolution des peuples et nous faire les complices de l’impérialisme ? Inutile de dire que nous n’agirons jamais de la sorte.

    Attend-on de nous que nous restions dans l’expectative alors que poursuivant la coopération soviéto-américaine pour la domination du monde et pour la lutte contre la révolution des peuples de tous les pays, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. trahissent l’ensemble des principes fondamentaux du marxisme-léninisme et attend-on de nous que nous gardions constamment le silence sans les critiquer, les dénoncer et nous opposer à eux ?

    Cela ne reviendrait-il pas à dire que nous devons abandonner à notre tour le marxisme-léninisme, nous faire leurs alliés dans la lutte contre la révolution des peuples et devenir les complices des impérialistes ? Inutile de dire que, là non plus, nous n’agirons jamais de la sorte.

    Si les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. veulent vraiment l’unité avec les marxistes-léninistes, il faut qu’ils abandonnent leur ligne révisionniste et admettent en toute sincérité leurs erreurs.

    Il leur faut reconnaître publiquement et sérieusement, devant tous les communistes et tous les peuples, que le révisionnisme, le chauvinisme de grande puissance et le scissionnisme pratiqués par Khrouchtchev sont des erreurs, que la ligne et le programme révisionnistes adoptés au XXe et au XXIIe Congrès du P.C.U.S. sont des erreurs, et s’engager publiquement à ne plus jamais verser dans le révisionnisme khrouchtchévien.

    Mais sont-ils prêts à le faire ?

    L’antagonisme existant entre marxisme-léninisme et révisionnisme khrouchtchévien est un antagonisme de classe, celui opposant prolétariat et bourgeoisie ; c’est un antagonisme entre deux voies : le socialisme et le capitalisme ; un antagonisme entre deux lignes : la lutte contre l’impérialisme et la capitulation devant l’impérialisme. Il est irréductible.

    Comme le disait Lénine, « l’unité est une grande chose et un grand mot d’ordre ! Mais ce qu’il faut à la cause ouvrière, c’est l’unité des marxistes, et non l’unité des marxistes avec les ennemis et les falsificateurs du marxisme » [13].

    L’UNITÉ D’ACTION EST IMPOSSIBLE AVEC CEUX QUI PRENNENT LES ENNEMIS POUR DES AMIS ET INVERSEMENT

    Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. prétendent que, quoiqu’il existe des divergences sur le plan de la théorie et de la ligne à suivre, elles peuvent être écartées, dans la pratique, pour réaliser l’« unité d’action » et « s’unir face à l’ennemi » dans la lutte anti-impérialiste.

    Parmi les divergences existant entre marxisme-léninisme et révisionnisme khrouchtchévien sur le plan théorique et de la ligne à suivre, la plus brûlante concerne sans conteste la distinction à opérer entre amis et ennemis ou, en d’autres termes, savoir s’il faut s’opposer ou s’unir à l’impérialisme, et à l’impérialisme américain en premier lieu.

    De cette divergence dépend l’action essentielle de la lutte de classe sur le plan international ; comment pourrait-on l’écarter et réaliser une unité sans principes qui ne ferait aucune distinction entre amis et ennemis ?

    La nature réactionnaire du révisionnisme khrouchtchévien se manifeste avec le plus d’évidence dans la politique de coopération soviéto-américaine pour la domination du monde. La clique de Khrouchtchev a totalement confondu ennemis et amis, elle a tenu l’impérialisme américain, l’ennemi principal des peuples, pour son meilleur ami, et elle a vu dans les marxistes-léninistes du monde entier, y compris ceux d’Union soviétique, ses principaux ennemis.

    C’est dans cette question-là que Khrouchtchev s’est affirmé en tant que renégat. Et c’est sur ce point-là que les marxistes-léninistes du monde entier ont combattu les révisionnistes khrouchtchéviens avec le plus d’acharnement. C’est aussi à propos de cette question que le peuple révolutionnaire de partout a répudié les révisionnistes khrouchtchéviens.

    Quelle attitude la nouvelle direction du P.C.U.S. a-t-elle adoptée à ce sujet ? A-t-elle renoncé à la ligne de coopération soviéto-américaine pour la domination du monde ? A-t-elle rétabli la juste distinction entre ennemis et amis ? S’est-elle transformée de force alliée à l’impérialisme américain en force qui le combat ?

    Les faits disent non. Voyons :

    1. Dès leur accession au pouvoir, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont porté Johnson aux nues, le qualifiant de « sensé », de « modéré ». Ils continuent de claironner que l’Union soviétique et les Etats-Unis sont les deux grandes puissances qui « décident du sort du monde », qu’« il existe un terrain suffisamment large pour la coopération entre eux », et que « les possibilités sont loin d’être épuisées » [14].

    Même après la rageuse extension de la guerre d’agression au Vietnam par l’impérialisme américain, ils n’en ont pas moins mis l’accent sur leur intention de « développer et améliorer leurs relations avec les Etats-Unis ». Ils se voient parfois contraints de parler de la tendance des relations soviéto-américaines à « se geler », bien qu’ils se montrent encore plus actifs dans leur diplomatie secrète et poursuivent, dans les coulisses, leurs transactions avec les Etats-Unis.

    2. La signature du traité sur l’interdiction partielle des essais nucléaires entre l’Union soviétique, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne fut un jalon important de l’alliance de Khrouchtchev avec les Etats-Unis contre la Chine. Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont non seulement recueilli cette succession, mais à partir dudit traité, ils complotent activement avec les Etats-Unis, contre la Chine et les autres Etats indépendants, un nouveau marché dit de « prévention de la dissémination nucléaire » et d’autres mesures de « désarmement », pour essayer de maintenir le monopole militaire que les deux potentats nucléaires, l’Union soviétique et les Etats-Unis, se sont arrogé dans le monde.

    3. L’impérialisme américain se sert de l’ONU pour combattre les révolutions des peuples. Et répondant aux désirs de l’impérialisme américain, Khrouchtchev a pris l’ONU pour une sorte de Bourse qui permettrait à l’Union soviétique et aux Etats-Unis de dominer le monde. Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. poursuivent cette même politique réactionnaire. Ils ont, une fois de plus, avancé la proposition de Khrouchtchev pour la création d’une force permanente onusienne.

    Ils ont voté la résolution de l’ONU sur le « cessez-le-feu » et « la réalisation de la réconciliation nationale » au Congo (L), et la résolution sur le « cessez-le-feu » en République dominicaine. Ils volent au secours des impérialistes américains là où le peuple se dresse dans la lutte armée anti-américaine, là où elle est victorieuse, là où les impérialistes américains se font battre et acculer dans l’impasse.

    Et c’est de connivence avec eux, qu’ils se servent de l’ONU pour frapper, affaiblir et diviser ceux qui luttent contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme, pour préserver, renforcer et élargir les positions de l’impérialisme américain. Ils sont la brigade d’incendie de l’impérialisme américain qui s’efforce d’étouffer les flammes de la révolution.

    Le 7 avril dernier, Johnson a prôné un prétendu plan international pour le développement du Sud-Est asiatique, en même temps qu’il formulait sa proposition de « discussions sans conditions » dans la question du Vietnam, cela en vue de saper la lutte des peuples du Vietnam et des autres pays du Sud-Est asiatique contre l’impérialisme américain et d’intensifier l’infiltration économique et il espérait que l’Union soviétique s’y rallierait.

    Les Etats-Unis croient trouver dans l’établissement de la « Banque pour le Développement de l’Asie » un moyen pour mettre ce plan en pratique.

    Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont répondu à cet appel, ils ont même envoyé en octobre, à Bangkok, une délégation conférer avec les délégations des Etats-Unis, du Japon et des cliques fantoches, telles que celles de Tchiang Kaï-chek, de la Corée du Sud et de la « Malaysia », et participer activement aux préparatifs pour la création de la « Banque pour le Développement de l’Asie ».

    Voilà l’empressement que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. apportent à réaliser l’« unité d’action » avec l’impérialisme américain.

    4. Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont repris et développé la Société Kennedy, Khrouchtchev et Nehru, pour laquelle s’affairait Khrouchtchev. Ils se sont alliés plus étroitement encore à la réaction indienne, que l’impérialisme américain contrôle, pour combattre la Chine.

    Durant la visite de Shastri en Union soviétique, ils ont promis d’emblée à l’Inde une aide de 900 millions de dollars, soit une somme supérieure à tous les prêts que Khrouchtchev consentit à l’Inde en 9 ans. Ils ont activé l’exécution de leur plan d’aide militaire à l’Inde et marchent la main dans la main avec les Etats-Unis pour en accroître l’armement, afin que la réaction indienne dispose d’armes de fabrication soviétique pour combattre la Chine et d’autres pays voisins.

    L’agression armée de l’Inde contre le Pakistan et la question de la frontière sino-indienne ont révélé, tout dernièrement, le caractère odieux de l’alliance que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. entretiennent avec les Etats-Unis et l’Inde contre la Chine, et du soutien qu’ils accordent à l’agresseur. L’Union soviétique et les Etats-Unis s’entendent pour mener campagne contre la Chine tant à l’intérieur de l’ONU qu’au dehors.

    L’agence TASS, par ses insinuations, a attaqué la Chine dans ses déclarations de septembre 1965 sur le conflit armé indo-pakistanais ; et parlant de la question de la frontière sino-indienne, la Pravda s’est rangée encore plus ouvertement du côté de l’Inde contre la Chine. On se rappellera qu’en septembre 1959, Khrouchtchev inaugura ses attaques publiques contre la Chine par une déclaration de TASS sur la question de la frontière sino-indienne.

    Mais, comparé aux dirigeants actuels du P.C.U.S., le Khrouchtchev d’alors paraît bien insignifiant. Ils ont carrément rejeté le voile dont Khrouchtchev enveloppait pudiquement sa feinte neutralité. Rien d’étonnant donc à ce que les impérialistes américains applaudissent des deux mains et acclament l’« ère nouvelle » de la coopération américano-soviétique.

    Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. parviennent à leurrer certains, parce qu’ils lancent parfois d’insignifiantes attaques verbales contre l’impérialisme américain. Pourquoi se donnent-ils cette peine ? La réponse est que les révisionnistes eux-mêmes et les impérialistes américains en ont besoin. Les révisionnistes khrouchtchéviens doivent se donner des allures anti-américaines pour pouvoir aider efficacement l’impérialisme américain, tromper les masses et saboter la révolution.

    S’ils agissaient autrement, ils seraient dans l’incapacité de jouer leur rôle et cela désavantagerait l’impérialisme américain. Petites attaques verbales, mais aide importante dans les faits, voilà la méthode par laquelle les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. rendent service à l’impérialisme américain.

    D’aucuns demandent pourquoi les marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire ne pourraient pas réaliser l’unité d’action avec les nouveaux dirigeants du P.C.U.S., alors qu’ils pratiquent l’unité avec des personnalités des hautes couches sociales des pays nationalistes, qu’ils s’efforcent de parvenir à l’unité d’action avec celles-ci dans la lutte anti-impérialiste, voire d’exploiter, dans la lutte anti-américaine, les contradictions entre pays impérialistes.

    La raison en est qu’à l’heure actuelle, l’opposition à l’impérialisme américain ou l’alliance avec lui est l’indice permettant de distinguer quelles sont les forces politiques qui ont leur place dans le front uni anti-américain.

    En dehors des laquais des impérialistes, dans les pays nationalistes d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, un grand nombre de personnalités des hautes couches sociales veulent, à des degrés divers, combattre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme qui ont les Etats-Unis à leur tête. Coopérer avec elles dans la lutte anti-impérialiste s’avère nécessaire.

    Dans les pays impérialistes que des contradictions aiguës opposent à l’impérialisme américain, certains éléments de la bourgeoisie monopoliste suivent celui-ci, mais d’autres veulent, à des degrés divers, s’opposer aux Etats-Unis et c’est avec ces derniers que les peuples peuvent, dans la lutte anti-américaine, parvenir à l’unité d’action, dans certaines questions et dans une certaine mesure.

    Le problème, c’est que loin de s’y opposer, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. s’allient à l’impérialisme américain et veulent pratiquer avec lui une unité d’action destinée à dominer le monde.

    La position qu’ils ont adoptée a fait d’eux des ennemis du front uni anti-américain. S’ils s’étaient réellement opposés, par des actes, à l’impérialisme américain, nous aurions été prêts à réaliser l’unité d’action avec eux. Mais leur opposition est purement verbale, elle n’a rien d’authentique.

    Nous leur disons franchement que tant que leur politique de coopération soviéto-américaine contre la révolution mondiale demeure inchangée, tant qu’ils ne renoncent pas à leur alliance avec l’impérialisme américain et les réactionnaires, nous ne saurions réaliser aucune « unité d’action » avec eux.

    Jamais nous ne servirons de pion à leur diplomatie secrète avec l’impérialisme américain, pas plus que nous ne couvrirons les agissements par lesquels ils l’aident à réprimer la révolution des peuples.

    UNITÉ D’ACTION DE LA NOUVELLE DIRECTION DU P.C.U.S. ET DES ETATS-UNIS DANS LA QUESTION VIETNAMIENNE

    La nouvelle direction du P.C.U.S. ne cesse de répéter que, si graves que soient les divergences entre communistes, l’« unité d’action » s’impose entre eux dans la question vietnamienne à l’heure où le combat du peuple vietnamien contre les Etats-Unis devient plus intense.

    Etant donné que la nouvelle direction du P.C.U.S. a sapé la base sur laquelle repose l’unité internationale prolétarienne, qu’elle a pris l’ennemi pour l’ami et vice versa, qu’elle s’accroche à sa ligne de coopération soviéto-américaine pour la domination du monde, les partis marxistes-léninistes peuvent-ils encore réaliser l’unité d’action avec elle dans la question vietnamienne ?

    L’impérialisme américain mène maintenant son agression contre le Vietnam comme un forcené. Les partis communistes et les pays socialistes se doivent normalement d’adopter une position unanime pour soutenir à fond la juste lutte du peuple vietnamien et briser l’agression.

    Cependant, le fait est que la position prise par le groupe dirigeant révisionniste du P.C.U.S. dans la question vietnamienne est indissolublement liée à son programme et à sa ligne révisionniste, et qu’elle est diamétralement à l’opposé de la position de principe exigée d’un parti marxiste-léniniste.

    Lorsque Khrouchtchev était au pouvoir, la clique dirigeante révisionniste du P.C.U.S. se rangea ouvertement du côté de l’impérialisme américain, réprouva et sabota la lutte révolutionnaire du peuple vietnamien contre l’agression américaine. Elle allégua qu’« une petite ’guerre locale’ quelconque risque d’être l’étincelle qui allumerait la guerre mondiale » [15], chercha par cette absurdité à intimider et à menacer les peuples engagés dans la lutte révolutionnaire armée, et refusa ostensiblement de soutenir et d’aider le peuple vietnamien dans son combat contre l’agression américaine.

    Alors que s’exacerbait la lutte anti-américaine des peuples vietnamien et lao, elle pratiqua une « politique de dégagement » vis-à-vis de la question indochinoise. Et, en juillet 1964, elle fit savoir que l’U.R.S.S. envisageait de se démettre de ses fonctions de coprésident de la Conférence de Genève. Peu après, lors de l’incident du golfe de Bac Bô, que provoqua l’impérialisme américain, Khrouchtchev alla jusqu’à mentir et accuser la Chine d’avoir provoqué l’incident.

    La situation au Vietnam a évolué dans un sens diamétralement opposé aux vœux des révisionnistes khrouchtchéviens. Le peuple vietnamien remporte victoire sur victoire dans son combat révolutionnaire contre les Etats-Unis, tandis que l’agresseur américain se heurte à des difficultés de plus en plus grandes. La nouvelle direction du P.C.U.S. s’est rendu compte qu’elle ne pouvait reprendre telle quelle la « politique de dégagement » de Khrouchtchev. Et elle est donc passée à une politique de présence.

    Politique de présence et politique de dégagement sont de même nature, toutes deux sont le produit du révisionnisme khrouchtchévien et répondent aux désirs de l’impérialisme américain.

    L’impérialisme américain a besoin d’étouffer au plus vite les flammes rugissantes de la révolution du peuple vietnamien.

    Tel est également le vœu des révisionnistes khrouchtchéviens qui cherchent à appliquer leur ligne de coopération soviéto-américaine pour la domination du monde. C’est en coordination étroite avec Kennedy que Khrouchtchev pratiqua la « politique de dégagement ». Et c’est en collaboration étroite et par accord tacite avec Johnson que la nouvelle direction du P.C.U.S. applique aujourd’hui la politique de présence.

    Examinons les faits suivants :

    En janvier 1965, l’impérialisme américain demanda au gouvernement soviétique d’user de son influence pour que le gouvernement de la République démocratique du Vietnam acceptât les deux conditions que voici : primo, cessation de l’aide au Sud, et tout d’abord cessation de la fourniture de pièces d’artillerie ; secundo, cessation des attaques contre les villes du Sud. Exécutant docilement l’ordre reçu, la nouvelle direction du P.C.U.S. transmit officiellement à la République démocratique du Vietnam ces exigences injustifiées formulées par l’impérialisme américain pour contraindre le peuple vietnamien à capituler sans condition.

    Les agresseurs américains sont impatients de trouver une porte de sortie au Vietnam, la nouvelle direction du P.C.U.S. se démène donc un peu partout pour leur compte. En février 1965, au cours de l’échange de vues qu’il eut avec les dirigeants chinois à Pékin, où il faisait escale alors qu’il était en route pour le Vietnam, Kossyguine, président du Conseil des ministres de l’U.R.S.S., mit l’accent sur la nécessité d’aider les Etats-Unis à « trouver une porte de sortie au Vietnam ».

    Les dirigeants chinois le réfutèrent catégoriquement et exprimèrent l’espoir que la nouvelle direction du P.C.U.S. soutiendrait la lutte du peuple vietnamien et s’abstiendrait de tout marché avec les Etats-Unis dans la question vietnamienne. Kossyguine marqua son accord avec leurs vues et déclara que la nouvelle direction du P.C.U.S. « ne passerait pas de marché avec les autres dans la question vietnamienne ». Mais elle ne tarda pas à revenir sur sa promesse.

    Johnson ayant besoin de fallacieuses « discussions sans conditions », la nouvelle direction du P.C.U.S. avança l’idée de « négociations sans conditions ». Le 16 février dernier, soit le lendemain du retour de Kossyguine à Moscou, le gouvernement soviétique proposait officiellement au Vietnam et à la Chine de convoquer sans conditions préalables une nouvelle conférence internationale sur l’Indochine, ce qui revenait en fait à préconiser des « discussions sans conditions » dans la question vietnamienne.

    Et le 23 février, sans tenir compte de l’opposition du gouvernement vietnamien à cette proposition et sans attendre la réponse de la Chine, la nouvelle direction du P.C.U.S. engageait, par l’intermédiaire de son ambassadeur en France, des pourparlers avec le président de la République française au sujet de la convocation de cette conférence internationale.

    Le gouvernement de la République démocratique du Vietnam opposa un refus catégorique à ces frauduleuses « discussions sans conditions » de Johnson. Alors, la nouvelle direction du P.C.U.S. donna à entendre, en public, que des négociations pourraient avoir lieu si les Etats-Unis cessaient de bombarder le Nord-Vietnam.

    Puis elle se démena vigoureusement, à cet effet, sur le plan international. Elle fit savoir sans équivoque, par des communications adressées à plusieurs partis frères, qu’elle était pour la négociation avec les Etats-Unis à condition que ceux-ci missent fin à leurs bombardements au Nord-Vietnam.

    Elle déclara également qu’elle rechercherait les voies et moyens permettant de régler la question vietnamienne par la négociation. Peu après, Johnson recourait en effet à la manœuvre de la « suspension des bombardements ».

    L’échec de leurs supercheries – « discussions sans conditions », « cessation des bombardements et ouverture de négociations » − conduisit la nouvelle direction du P.C.U.S. à s’associer à la réaction indienne et à la clique Tito, valets de l’impérialisme américain, pour servir de courtier à celui-ci dans la question vietnamienne.

    En guise de solution au problème, elles se bornent à demander la cessation du bombardement du Nord-Vietnam et à disserter dans l’abstrait sur l’exécution des accords de Genève, tout en s’abstenant de parler de la mesure indispensable à cet effet : le retrait de toutes les troupes d’agression américaines du Vietnam.

    La nouvelle direction du P.C.U.S. mena par ailleurs toutes sortes d’activités diplomatiques secrètes. Bref, elle veut aider les Etats-Unis à obtenir par la fraude des « négociations de paix », pour leur permettre de faire traîner celles-ci et de se cramponner indéfiniment au Sud-Vietnam.

    Pour s’attirer les bonnes grâces des impérialistes américains, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. firent réprimer avec une inqualifiable brutalité les manifestations contre les Etats-Unis et pour le soutien au Vietnam, organisées par des étudiants vietnamiens, chinois et d’autres pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine séjournant en U.R.S.S.

    Plus frappant est le fait qu’en avril dernier, la nouvelle direction du P.C.U.S. fit sortir Khrouchtchev de sa retraite forcée pour qu’il prêchât « la coexistence pacifique », lors d’une interview accordée à des correspondants occidentaux, et s’en prît au combat du peuple vietnamien contre l’agression américaine, en prétendant que « les ennuis commencent toujours par des événements mineurs tels que celui du Vietnam, et finissent par une catastrophe » [16].

    Cela n’était pas fortuit. Cela montre que, tout comme Khrouchtchev, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. craignent de voir le « petit ennui » qu’est la question vietnamienne venir briser leur beau rêve de coopération soviéto-américaine.

    En fait, le jeu qu’ils pratiquent est exactement celui de Khrouchtchev : intégrer la question vietnamienne dans l’orbite de la coopération soviéto-américaine. Leur étroite unité d’action avec l’impérialisme américain interdit évidemment aux marxistes-léninistes de se joindre à eux pour une quelconque « unité d’action ».

    Dans le fond, si la nouvelle direction du P.C.U.S. fait tant de bruit autour de l’« unité d’action » dans la question vietnamienne, c’est que ce mot d’ordre trompe et donne aisément l’impression que la nouvelle direction du P.C.U.S., malgré l’acharnement qu’elle met à réaliser la coopération soviéto-américaine pour la domination du monde, pourrait pratiquer l’« unité d’action contre les Etats-Unis ».

    Elle cherche par-là à se faufiler dans le camp anti-américain pour y faire passer dans la pratique la politique de présence qui fait le jeu de l’impérialisme américain.

    Il suffit de voir comment elle a joué de l’« aide » au Vietnam pour mieux comprendre en quoi consiste sa politique de présence.

    Nous avons toujours soutenu que l’aide au peuple vietnamien frère est un devoir internationaliste prolétarien auquel les pays du camp socialiste ne sauraient se dérober. Le peuple vietnamien, qui combat en première ligne dans la lutte anti-américaine, a toutes les raisons et aussi Je droit de demander et de recevoir J’aide des pays socialistes.

    La Chine, pour sa part, a fourni au peuple vietnamien une aide que seules ses possibilités limitent. Nous avons déclaré à maintes reprises que si l’Union soviétique voulait réellement aider le peuple vietnamien dans son combat contre l’agression américaine, cette aide serait d’autant plus utile qu’elle serait plus importante et plus adéquate.

    Or, qu’a fait la nouvelle direction du P.C.U.S. ? Son aide au Vietnam est loin d’être à la mesure des possibilités de l’Union soviétique, aussi bien en quantité qu’en qualité.

    Si elle accorde une certaine aide, c’est qu’elle poursuit des buts inavouables, qu’elle cherche à abuser le peuple à l’extérieur comme à l’intérieur, à avoir la haute main sur la situation au Vietnam, à avoir voix au chapitre et à conclure un marché avec l’impérialisme américain dans la question vietnamienne.

    Celui-ci est parfaitement conscient de cette tactique.

    II sait mieux que personne que la présence de la nouvelle direction du P.C.U.S. dans la question vietnamienne lui est profitable. II n’est nullement opposé à cette « aide » au Vietnam, il se félicite, au contraire, de cette façon d’agir.

    Les autorités américaines ont laissé clairement entendre que la présence soviétique dans la question vietnamienne était préférable à son absence.

    Et la presse américaine a affirmé que « finalement, on pourrait parvenir à un arrangement selon lequel des troupes soviétiques stationneraient au Nord-Vietnam… tandis que les troupes américaines demeureraient au Sud-Vietnam », que « l’ingérence militaire soviétique encore plus directe aurait l’avantage de conduire paradoxalement à des transactions directes américano-soviétiques dans cette région » [17].

    En fait, la nouvelle direction du P.C.U.S. a révélé de diverses manières aux Américains la nature de son « aide » au Vietnam. Là aussi, elle a réalisé l’unité d’action avec l’impérialisme américain.

    De plus, elle a tiré prétexte de cette « aide » pour salir la Chine en débitant à d’innombrables reprises le mensonge selon lequel « la Chine fait obstacle au transit du matériel de guerre fourni à titre d’aide par l’Union soviétique au Vietnam ».

    La vérité est que nous avons toujours acheminé vers le Vietnam, rapidement et par tous les moyens, en vertu des accords conclus et avec le consentement des camarades vietnamiens, le matériel fourni par l’Union soviétique.

    Les mensonges et les calomnies de la nouvelle direction du P.C.U.S. prouvent encore plus qu’elle ne s’embarrasse d’aucun scrupule quand il s’agit de s’allier aux Etats-Unis contre la Chine.

    Il faut que les marxistes-léninistes voient au-delà des apparences. Nous suivons de près, depuis un an, les faits et gestes de la nouvelle direction du P.C.U.S. dans la question vietnamienne et nous ne pouvons tirer que la conclusion suivante : si la nouvelle direction du P.C.U.S. met tant de zèle à prêcher l’« unité d’action » dans la question vietnamienne, si elle cherche par tous les moyens à provoquer une rencontre au sommet soviéto-vietnamo-chinoise et à convoquer une conférence internationale des pays socialistes et des partis frères, c’est uniquement pour tromper les peuples, atteler les pays frères au char de la coopération soviéto-américaine pour la domination du monde, faire de la question vietnamienne un enjeu important dans ses tractations avec les Etats-Unis, et pour isoler et frapper le Parti communiste chinois et tous les autres partis frères demeurés fidèles au marxisme-léninisme.

    Les choses ne pourraient être plus claires.

    Si, dans la question vietnamienne, nous pratiquions l’unité d’action avec la nouvelle direction du P.C.U.S. qui a fait sienne la ligne révisionniste khrouchtchévienne, cela ne reviendrait-il pas à l’aider à tromper les peuples, à l’aider à placer la question vietnamienne dans l’orbite de la coopération soviéto-américaine ?

    Cela ne signifierait-il pas que nous trahirions avec elle la cause révolutionnaire du peuple vietnamien, que nous nous opposerions avec elle au Parti communiste chinois et à tous les autres partis marxistes-léninistes, et que nous nous ferions les complices de l’impérialisme américain, tout comme elle ? Il va de soi qu’il ne peut en être question.

    L’« UNITÉ D’ACTION », UNE MÉTHODE SCISSIONNISTE

    La nouvelle direction du P.C.U.S. ne réclame l’« unité d’action », de la phraséologie hypocrite chez elle, que pour camoufler et mieux pratiquer son chauvinisme de grande puissance et son scissionnisme. Elle prétend avoir « pris une série d’importantes mesures » pour parvenir à l’unité et améliorer les rapports entre partis frères et les relations sino-soviétiques. Voyons ce que sont ces mesures.

    C’est sous le mot d’ordre de l’« unité d’action » que la nouvelle direction du P.C.U.S. a convoqué la conférence de mars de Moscou dont l’Histoire retiendra l’infamie. Le révisionnisme et le scissionnisme de Khrouchtchev avaient déjà pratiquement divisé le mouvement communiste international.

    La convocation de la conférence de mars, voulue à tout prix par la nouvelle direction du P.C.U.S., fut une mesure extrêmement grave qui a ouvertement consacré la scission du mouvement communiste international. Et elle n’a cessé d’adopter des mesures qui vont dans le sens de sa ligne scissionniste.

    Elle a mené une campagne fébrile contre le Parti communiste chinois au sein du parti et du peuple soviétiques tout entiers. Partout, elle a donné des conférences dirigées contre la Chine, dans les administrations, écoles, entreprises, villages, au cours desquelles la Chine a été attaquée et calomniée avec insolence, parfois même en présence de camarades chinois.

    Elle a envoyé à l’étranger des missions dont la seule attribution était de mener des activités et de se répandre en calomnies contre la Chine. Au sein des organisations internationales et au cours d’activités de caractère international, elle ne recule devant rien pour réaliser ses machinations antichinoises.

    La nouvelle direction du P.C.U.S. poursuit obstinément la politique khrouchtchévienne d’hostilité envers l’Albanie. La défaite cuisante que lui ont value ses agissements criminels, menés de connivence avec les impérialistes américains et les réactionnaires japonais pour soutenir les renégats du Parti communiste japonais, Yoshio Shiga et consorts, ne lui a pas servi de leçon et elle poursuit ses activités contre-révolutionnaires, de sabotage et de subversion, contre le Parti communiste japonais.

    Elle continue à attaquer le Parti communiste d’Indonésie, le Parti communiste de Nouvelle-Zélande et les autres partis frères demeurés fidèles au marxisme-léninisme et a entrepris toutes sortes de manœuvres de sabotage et de subversion contre eux.

    Elle recourt toujours à la pression, au sabotage et à la subversion, et use, en outre, de stratagèmes encore plus sournois, tels que la flatterie, la corruption, la duperie et la division, à l’encontre des partis communistes et des pays socialistes. Le Parti communiste chinois, qui s’oppose fermement au révisionnisme khrouchtchévien, est la cible principale de ses attaques, et elle cherche à l’isoler.

    Dans les organisations internationales de masse, elle continue à appliquer, au nom de l’« unité d’action », une ligne capitulationniste, de non-opposition à l’impérialisme américain et de non-soutien à la révolution, et manigance pour faire éclater l’unité anti-impérialiste. Elle a repris les pratiques propres à Khrouchtchev et usé de moyens ignobles, tirant les ficelles dans la coulisse ou provoquant des algarades publiques, par des manifestations grotesques, voire le martèlement des tables et les trépignements.

    C’est au nom de l’« unité d’action » que le groupe dirigeant révisionniste du P.C.U.S. cherche vainement à restaurer sa position de « parti père », afin de pouvoir brandir comme par le passé sa baguette de chef d’orchestre et pousser les autres partis communistes et les autres pays socialistes à faire ceci aujourd’hui et demain cela, à son commandement.

    En fait, l’autorité qu’il avait hier est à jamais révolue. Et aujourd’hui, entre la nouvelle direction du P.C.U.S. et ceux qui sont à sa remorque, le seul lien existant est l’intérêt, chacun pensant à soi. La baguette de chef de la nouvelle direction du P.C.U.S. s’avère de plus en plus inopérante.

    Le passé montre que si les communistes d’un pays acceptent de la direction du P.C.U.S. sa mixture de révisionnisme, de chauvinisme de grande puissance et de scissionnisme, la cause révolutionnaire de ce pays en souffre, s’en trouve minée, le parti communiste se corrompt, déchoit, dégénère même, et ce pays et ce parti se voient réduits à merci et connaissent des jours très difficiles.

    Inversement, pour ceux qui l’ont résolument rejetée et s’y sont fermement opposés, la situation est totalement différente, elle est devenue de loin meilleure. Cela vaut pour hier et pour aujourd’hui.

    Parmi les buts de l’« unité d’action » recherchée par la nouvelle direction du P.C.U.S. figure la cessation de la polémique publique. La nouvelle direction voudrait bâillonner les marxistes-léninistes, les empêcher de la démasquer et de la critiquer, afin qu’elle puisse pratiquer le révisionnisme khrouchtchévien en toute liberté.

    Pareille chose est-elle possible ? La grande polémique de l’heure a révélé de la façon la plus vivante et la plus frappante ce qui est corrompu et moribond dans le mouvement communiste international, ce qui y représente l’orientation du développement futur et quel est le chemin de la victoire.

    Le révisionnisme khrouchtchévien n’a pas résisté à la réfutation intégrale, la mauvaise herbe est allée fumer les sols de la révolution mondiale. Au travers des polémiques, la vérité gagne en clarté, la conscience révolutionnaire s’élève et l’ardeur révolutionnaire se renforce.

    Ce débat, nous le mènerons jusqu’à sa conclusion, nous tirerons au clair les différences capitales entre le vrai et Je faux. Et nous porterions un grand préjudice à la cause révolutionnaire des peuples, à la cause de l’anti-impérialisme et de la paix mondiale, si nous agissions autrement.

    L’« unité d’action » prônée par la nouvelle direction du P.C.U.S. a aussi pour but de forcer les partis marxistes-léninistes à cesser ce qu’elle appelle les « activités fractionnelles ». La nouvelle direction du P.C.U.S. cherche à étrangler les forces marxistes-léninistes qui luttent pour reconstituer les partis révolutionnaires prolétariens ou en créer de nouveaux, elle cherche à empêcher le Parti communiste chinois et les autres partis marxistes-léninistes de soutenir ces nouvelles forces révolutionnaires.

    Les marxistes-léninistes de nombre de pays ont rompu avec le groupe révisionniste, ils ont reconstitué ou créé leur parti, leurs organisations marxistes-léninistes. C’est là le produit inévitable du révisionnisme, du chauvinisme de grande puissance et du scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S., le produit inévitable de la lutte opposant, dans ces pays, les marxistes-léninistes aux révisionnistes et du regroupement des forces révolutionnaires dans les conditions où la lutte de classe gagne chaque jour en profondeur, tant sur le plan international qu’à l’intérieur.

    Le groupe dirigeant des partis communistes de c.es pays a accepté la férule des révisionnistes khrouchtchéviens et oblige les membres de ces partis à faire exclusivement ce qui plaît aux impérialistes et aux réactionnaires ou ce que ceux-ci tolèrent, et à s’abstenir de faire ce que ceux-ci redoutent le plus ; ceux qui agissent autrement sont attaqués, frappés de sanctions et sont exclus.

    Tel étant le cas, il ne reste aux vrais marxistes-léninistes qu’à rompre avec le groupe dirigeant révisionniste, et la fondation et le développement de partis et d’organisations révolutionnaires authentiquement marxistes-léninistes deviennent inévitables.

    La révolution, le combat contre l’impérialisme et contre le révisionnisme ont le bon droit pour eux. Les marxistes-léninistes ont incontestablement raison de répudier les groupes révisionnistes décadents et désuets, de créer de nouveaux partis, des partis révolutionnaires.

    Toutes les forces au monde fidèles au marxisme-léninisme et à la révolution ont notre ferme soutien. Le renforcement de notre unité d’action avec toutes les forces marxistes-léninistes existantes est pour nous un noble devoir internationaliste prolétarien.

    L’« UNITÉ D’ACTION »,
    MOT D’ORDRE POUR DUPER LE PEUPLE SOVIÉTIQUE

    La nouvelle direction du P.C.U.S. prétend qu’un « régime social et économique de type identique » existe dans les pays socialistes et que ceux-ci poursuivent un « but commun − l’édification du socialisme et du communisme » ; c’est l’une des raisons qu’elle invoque en claironnant l’« unité d’action ».

    C’est de la mystification. En effet, la nouvelle direction du P.C.U.S. marche sur les traces de Khrouchtchev, et elle continue, au nom du « communisme », de faire dégénérer l’Union soviétique en un Etat capitaliste. A l’instar de Khrouchtchev, elle œuvre à la liquidation de la dictature du prolétariat en vertu du mot d’ordre : « l’Etat du peuple tout entier », pour accentuer la dégénérescence du pays des Soviets en un instrument permettant à la couche privilégiée embourgeoisée d’exercer sa domination sur le peuple soviétique.

    Imitant Khrouchtchev et se prévalant du mot d’ordre : « le parti du peuple tout entier », elle a entrepris de priver le Parti communiste de l’Union soviétique de son caractère de parti prolétarien, le transformant en un parti au service des intérêts de la couche privilégiée embourgeoisée.

    A propos de l’appréciation du rôle de Staline, elle prétend se différencier de Khrouchtchev. Cela, uniquement pour apaiser le mécontentement des larges masses soviétiques et des membres du P.C.U.S. Loin de critiquer l’erreur que Khrouchtchev a commise, en répudiant totalement Staline, elle a qualifié la période de la direction de ce dernier de « période du culte de la personnalité », tout comme l’avait fait Khrouchtchev. Elle a fait publier d’innombrables articles, œuvres littéraires et autres ouvrages qui ont continué à noircir sous tous leurs aspects le grand marxiste-léniniste que fut Staline, la dictature du prolétariat et le système socialiste.

    Mettant à profit le pouvoir qu’elle détient, elle déploie toute son énergie pour saper la base économique du socialisme, miner la propriété socialiste du peuple tout entier et la propriété collective socialiste, fonder et développer un nouveau système d’exploitation, former et soutenir la nouvelle bourgeoisie, et accélérer la restauration du capitalisme.

    Le rapport sur les problèmes industriels présenté par le président du Conseil des ministres A. Kossyguine, au cours de la dernière session plénière du Comité central du P.C.U.S., et la résolution qui y a été adoptée montrent le grand pas accompli dans l’économie soviétique vers la restauration du capitalisme.

    L’expérience de la conversion des entreprises de la propriété socialiste du peuple tout entier en entreprises de caractère capitaliste, commencée sous Khrouchtchev, a été consacrée par la nouvelle direction du P.C.U.S. au moyen de résolutions du parti et de décrets gouvernementaux ; le processus est aujourd’hui général.

    Le « nouveau système » de gestion industrielle que la nouvelle direction du P.C.U.S. a introduit revient essentiellement à appliquer le principe du profit capitaliste, en « renforçant les stimulants économiques », et à faire de la recherche du profit la principale force motrice de la production dans les entreprises. Sous prétexte d’élargir l’autonomie des entreprises, la nouvelle direction du P.C.U.S. a aboli d’importantes normes fixées aux entreprises par le plan d’Etat et a substitué la libre concurrence capitaliste à l’économie planifiée socialiste.

    Elle a conféré aux directeurs d’entreprises le droit d’engager et de licencier les ouvriers, de fixer les normes des salaires et les primes, et de disposer librement de fonds importants, de sorte que ces directeurs sont, en fait, les maîtres des entreprises, qu’ils peuvent à leur guise malmener, opprimer les ouvriers et s’approprier les fruits de leur labeur.

    Cela signifie, en réalité, la restauration du capitalisme, la substitution de la propriété de la couche privilégiée embourgeoisée à la propriété socialiste du peuple tout entier et la transformation graduelle des entreprises socialistes de l’Union soviétique en entreprises capitalistes d’un genre particulier. Cela n’a rien d’une « création nouvelle », c’est une copie et un développement de la vieille « expérience » de restauration du capitalisme en Yougoslavie par la clique Tito.

    Le marxisme-léninisme le plus élémentaire nous apprend que le système de gestion participe du domaine des rapports de production et qu’il est une forme d’expression de la propriété. Au nom de la réforme du système de gestion, la nouvelle direction du P.C.U.S. a fondamentalement aboli la propriété du peuple tout entier à l’exemple de ce que la clique Tito a fait en Yougoslavie.

    Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S., travaillés par leur mauvaise conscience, proclament que quiconque parle de la « dégénérescence capitaliste » de l’économie soviétique est un « idéologue bourgeois » et un « ennemi » [18]. Ceux de la clique Tito n’affirmaient pas autre chose. Pareille protestation fait songer à l’écriteau : « L’argent n’est pas enterré ici », planté par le voleur à l’endroit même où il cacha son argent.

    La nouvelle direction du P.C.U.S. a accéléré également le développement du capitalisme dans les régions rurales. Elle a étendu l’économie privée, la parcelle individuelle, l’élevage privé, le marché libre et encouragé le commerce libre.

    Par voie économique et administrative, elle encourage et favorise de diverses façons le développement de l’économie des nouveaux koulaks, sape et désagrège l’économie collective socialiste dans tous les domaines.

    Khrouchtchev est l’artisan de l’énorme gâchis que connait l’agriculture soviétique. Une fois au pouvoir, la nouvelle direction du P.C.U.S. s’est vantée d’avoir élaboré « sur des bases scientifiques un programme capable d’accroître rapidement la production agricole » [19].

    Mais la situation n’a guère changé depuis un an et elle cause d’énormes difficultés matérielles au peuple soviétique. La nouvelle direction du P.C.U.S. impute la faute à Khrouchtchev seul. En fait, c’est le fâcheux résultat du révisionnisme khrouchtchévien qu’elle pratique avec une énergie redoublée.

    Les faits montrent que le remplacement de Khrouchtchev par les dirigeants actuels du P.C.U.S. n’a été, tout au plus, qu’un changement de personnel de la dynastie révisionniste – comme toute classe dirigeante réactionnaire est obligée de changer de monture pour maintenir sa domination. Khrouchtchev est tombé, mais c’est toujours l’équipe khrouchtchévienne qui dirige le P.C.U.S., elle demeure pratiquement inchangée sur le plan organisationnel et a hérité de la pacotille du révisionnisme khrouchtchévien sur le plan idéologique, politique, théorique et dans le domaine des mesures politiques.

    Lénine disait que « l’opportunisme n’est pas un effet du hasard, ni un péché, ni une bévue, ni la trahison d’individus isolés, mais le produit social de toute une époque historique » [20]. Tant que subsistent la base sociale et les classes qui ont donné naissance au révisionnisme khrouchtchévien, tant que subsiste la couche privilégiée embourgeoisée, le révisionnisme khrouchtchévien existera inévitablement.

    Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. sont, comme Khrouchtchev, les représentants politiques de la couche privilégiée embourgeoisée de l’Union soviétique ; voilà pourquoi la politique extérieure et intérieure qu’ils poursuivent n’est pas celle du prolétariat, mais celle de la bourgeoisie. Ce n’est pas, non plus, une politique socialiste, mais capitaliste.

    Ils sont, à l’instar de Khrouchtchev, opposés au peuple soviétique qui représente plus de 90 pour cent de la population de l’Union soviétique ; et c’est ainsi qu’ils se heurtent au mécontentement et à l’opposition grandissants du peuple soviétique.

    La nouvelle direction du P.C.U.S. affirme aujourd’hui qu’il existe « un régime social et économique de type identique » dans les pays socialistes ; elle ne cherche qu’à couvrir le fait qu’elle œuvre à la restauration du capitalisme en Union soviétique, elle veut nous empêcher de la dénoncer et veut exciter le peuple soviétique contre la Chine.

    A notre avis, lorsqu’un groupe révisionniste et la restauration du capitalisme font leur apparition dans un pays socialiste, les marxistes-léninistes du monde entier ont pour devoir de les dénoncer et de les combattre. Telle est la seule position juste reposant sur des principes. Seule la dénonciation résolue du groupe dirigeant révisionniste du P.C.U.S., qui œuvre à la restauration du capitalisme en Union soviétique, répond aux intérêts fondamentaux du grand peuple soviétique et constitue un soutien réel au peuple soviétique.

    Si nous nous abstenions de dénoncer et de combattre la politique révisionniste extérieure et intérieure de la nouvelle direction du P.C.U.S. et si nous renoncions à notre position basée sur des principes en nous joignant à elle pour une « unité d’action », nous nous conformerions à la volonté de la nouvelle direction du P.C.U.S. et l’aiderions à tromper le peuple soviétique.

    Ce ne serait pas soutenir mais entraver la lutte du peuple soviétique pour la défense des fruits de la révolution socialiste. Ce ne serait pas non plus soutenir mais entraver le combat du peuple soviétique contre le révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev.

    Le camarade Mao Tsé-toung a dit bien souvent à des camarades de partis frères que si des révisionnistes venaient à accaparer la direction en Chine, les marxistes-léninistes de tous les pays devraient, de la même façon, les dénoncer et les combattre avec fermeté, aider la classe ouvrière et les masses populaires chinoises à s’opposer au révisionnisme.

    Partant de cette même position, nous considérons qu’il est de notre devoir, un devoir internationaliste prolétarien, de dénoncer résolument la clique dirigeante révisionniste du P.C.U.S., de tracer clairement une ligne de démarcation entre elle et nous et de persévérer dans la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

    PERSÉVÉRER DANS LA LUTTE
    CONTRE LE RÉVISIONNISME KHROUCHTCHÉ
    VIEN

    Le peuple révolutionnaire mène partout dans le monde une lutte acharnée contre l’impérialisme, dirigé par les Etats-Unis et ses laquais. La situation actuelle a le caractère d’un processus de grands bouleversements, de profondes divisions et de vastes regroupements qui s’inscrivent dans les conditions où la lutte de classe gagne de plus en plus en profondeur, sur le plan international. Le mouvement révolutionnaire des peuples se développe avec vigueur.

    L’impérialisme et toutes les forces réactionnaires et décadentes se débattent furieusement dans les affres de l’agonie. Une division et un regroupement des forces politiques s’opèrent à l’échelle mondiale avec vigueur et rapidité.

    Les forces révolutionnaires des peuples ont surpassé les forces réactionnaires de l’impérialisme. Dans la situation actuelle, la progression du mouvement révolutionnaire des peuples est le courant principal. Les peuples sortiront vainqueurs de leur combat révolutionnaire, tandis que l’impérialisme, la réaction et le révisionnisme moderne iront graduellement vers leur fin.

    Telle est la tendance irréversible de l’Histoire qu’aucune force réactionnaire et décadente n’est capable de modifier.

    Mais l’impérialisme et la réaction ne tomberont pas si on ne les frappe pas, et le révisionnisme moderne ne s’effondrera pas si on ne le combat pas. Immanquablement, ils mettront tout en œuvre, ayant leur renversement et leur élimination, coordonnant leur action et variant de tactique, pour contre-attaquer les forces révolutionnaires. D’où les courants contraires, contre-révolutionnaires, qui se manifestent lorsque le mouvement révolutionnaire se développe et gagne en profondeur.

    L’évolution de la situation internationale est inévitablement pleine de contradictions et de conflits, elle présente à tout moment des hauts et des bas, elle est faite de flux et de reflux. La lutte révolutionnaire des peuples progresse obligatoirement comme déferlent les vagues de la mer.

    Les impérialistes américains ont d’autant plus besoin des services des révisionnistes khrouchtchéviens que la lutte anti-américaine redouble d’intensité. Aussi, la lutte contre Je révisionnisme khrouchtchévien ira-t-elle infailliblement en s’exacerbant.
    Il s’y manifeste toujours des différences dans le degré de la compréhension du combat. Le phénomène devient particulièrement évident lorsque la lutte se fait âpre.

    Il est à la fois naturel et inévitable. Lénine dit que lors d’un changement singulièrement rapide, les gens, « … placés aussitôt devant les problèmes les plus importants, ne purent se maintenir longtemps à cette hauteur ; ils ne purent se passer d’une pause, d’un retour aux questions élémentaires, d’une nouvelle préparation qui leur permît de s’assimiler les leçons d’une si riche substance et d’offrir la possibilité à des masses, infiniment plus imposantes, d’avancer encore, cette fois d’un pas beaucoup plus ferme, plus conscient, plus assuré, plus droit » [21].

    Nous nous trouvons exactement dans la même situation.

    Au fur et à mesure que la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien gagne en intensité et en profondeur, de nouvelles divisions surviennent inévitablement dans les rangs révolutionnaires qui verront se détacher immanquablement un certain nombre des leurs. Mais en même temps, des centaines de millions de révolutionnaires viendront les grossir.

    Face à une situation aussi complexe, les marxistes-léninistes ne peuvent abandonner ni estomper les principes, ils doivent délinéer clairement leur position, défendre les principes révolutionnaires et persévérer dans la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien. C’est uniquement par-là que l’unité des forces révolutionnaires peut être consolidée et élargie.

    Actuellement, les partis marxistes-léninistes ont pour tâche de tracer, sur le plan politique et organisationnel, une nette ligne de démarcation entre eux et les révisionnistes, qui rendent service à l’impérialisme américain, et de liquider le révisionnisme khrouchtchévien, pour préparer l’essor de la lutte révolutionnaire contre les impérialistes américains et leurs laquais.

    En dernière analyse, partout dans le monde, même en Union soviétique, les masses populaires, qui constituent l’écrasante majorité de la population, ainsi que les communistes et les cadres, dans leur écrasante majorité, veulent la révolution, ont épousé ou épouseront la cause du marxisme-léninisme.

    Ils commencent à voir de plus en plus clair et entrent dans les rangs de la lutte contre l’impérialisme et le révisionnisme. Plus de 90 pour cent de la population mondiale s’unira plus étroitement encore dans la lutte contre l’impérialisme, la réaction et le révisionnisme moderne.

    Tous les partis communistes du monde et tous les pays socialistes finiront par s’unir sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, et leur unité d’action dans la lutte anti-impérialiste finira par se réaliser. Comme Lénine le disait aux vieux révisionnistes, le prolétariat sera uni tôt ou tard et la victoire lui appartient sur le plan mondial. « Mais, ajoutait-il, elle [la victoire] se poursuit et se poursuivra, elle se fait et se fera uniquement contre vous ; elle sera une victoire sur vous » [22].

    On ne doit en aucun cas attendre des marxistes-léninistes qu’ils renoncent à la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien tant que la nouvelle direction du P.C.U.S. continuera à pratiquer le khrouchtchévisme sans Khrouchtchev, tant qu’elle n’aura pas reconnu et redressé ses erreurs, tant qu’elle ne sera pas vraiment revenue sur la voie révolutionnaire marxiste-léniniste.

    « Continuons la poursuite dans l’élan de la victoire ; ne nous endormons pas sur nos lauriers ». Ces deux vers sont le résumé d’une magistrale leçon de !’Histoire. Les marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire doivent engager la poursuite à partir des victoires acquises et mener la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien jusqu’à son terme !

    [1] « Lettre de F. Engels à A. Bebel », Lettres choisies de Marx et d’Engels.

    [2] Ibidem.

    [3] Marx et Engels à A. Bebel, W. Liebknecht, W. Bracke et autres (« Lettre circulaire »), Lettres choisies de Marx et d’Engels.

    [4] V. I. Lénine : « A A. A. Iakoubova », Œuvres, tome 34.

    [5] Discours de L. Brejnev au meeting de Moscou en l’honneur des cosmonautes soviétiques, 19 octobre 1964.

    [6] N. Podgorni : El Gran octubre, Cuba Socialista, novembre 1964.

    [7] B. Ponomarev : Le mouvement révolutionnaire international de la classe ouvrière.

    [8] Ibidem.

    [9] Kommunist Sovietskoï Latvi, N° 12, 1964.

    [10] Kommunist, N° 18, 1964.

    [11] B. Ponomarev : Le mouvement révolutionnaire international de la classe ouvrière.

    [12] Kommunist, N° 17, 1964.

    [13] V. I. Lénine : « L’Unité », Œuvres, tome 20.

    [14] Discours de A. Gromyko à l’Assemblée générale de l’ONU, 7 décembre 1964.

    [15] Réponse de N. Khrouchtchev aux questions posées par des journalistes à Vienne, 8 juillet 1960.

    [16] K. Speaks, Daily Express, 6 avril 1965.

    [17] Zbigniew Brzezinski : Peace, Morality and Vietnam, The New Leaders, 12 avril 1965.

    [18] Rapport de A. Kossyguine à la session plénière du C.C. du P.C.U.S., 27 septembre 1965.

    [19] Sovietskaya Rossia, 28 mars 1965.

    [20] V. I. Lénine : « La faillite de la IIe Internationale », Œuvres, tome 21.

    [21] V. I. Lénine : « De certaines particularités du développement historique du marxisme », Œuvres, tome 17.

    [22] V. I. Lénine : « L’impérialisme et la scission du socialisme », Œuvres, tome 23

    =>Retour aux documents de la bataille chinoise contre le révisionnisme

  • Article de L’impartial : De l’attitude envers l’impérialiste américain, deux lignes politiques s’affrontent (1965)

    par Fan Sieou-Tchou, publié dans Da Gong Bao de Pékin du 26 juillet 1965

    D’importantes divergences de principe existent entre marxistes-léninistes et révisionnistes khrouchtchéviens quant à l’interprétation de l’impérialisme américain et à l’attitude à adopter envers lui.

    Polémiques publiques et luttes acharnées se déroulent à une échelle sans précédent et depuis plusieurs années entre eux, partis marxistes-léninistes et marxistes-léninistes d’une part, révisionnistes khrouchtchéviens de l’autre. Et l’un des thèmes essentiels autour desquels le débat est centré, c’est : faut-il rallier autour de soi les peuples du monde entier pour combattre l’impérialisme américain et ses laquais, ou au contraire, faut-il se rallier à ces derniers et, ainsi, s’opposer aux peuples ?

    Les divergences de principe touchant à ce sujet existent depuis le XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, qui vit le révisionnisme khrouchtchévien se montrer au grand jour. C’est à partir de là que la direction du P.C.U.S., avec Khrouchtchev à sa tête, se mit à rejeter le marxisme-léninisme et, trahissant les intérêts du peuple soviétique, des peuples du camp socialiste, de tous les peuples, appliqua sa ligne révisionniste de « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » et capitula chaque jour un peu plus devant l’impérialisme américain pour s’en attirer les bonnes grâces.

    Les dirigeants de l’Union soviétique et des Etats-Unis se lancent mutuellement des fleurs, s’entendent de mieux en mieux et portent leur amitié aux nues. Cette ligne révisionniste-là a été dénoncée sans merci, ces dernières années, par tous les marxistes-léninistes, elle s’est heurtée à l’opposition de tous les peuples, elle a connu une faillite honteuse.

    En effet, Khrouchtchev, le « grand personnage », qui, voici quelque temps encore, prenait de la place dans les actualités, n’a-t-il pas dû, tout échaudé, lâcher les tréteaux de l’histoire ?

    Et en prenant son lamentable bagage en charge, les adeptes du khrouchtchévisme sans Khrouchtchev se rendirent compte qu’agir avec son imprudence et l’impudence qu’il avait, les placerait dans une même fâcheuse posture. Ils imposèrent donc une étiquette nouvelle à sa camelote surannée.

    Ils se grimèrent, ils se donnèrent des allures différentes de celui qu’ils avaient défenestré. Et ils utilisent la politique de la douceur, qui est bien plus sournoise, face aux marxistes-léninistes et aux révolutionnaires, ils se gargarisent de phrases anti-impérialistes pour duper les peuples, pour s’immiscer dans les rangs révolutionnaires des peuples, pour reprendre souffle et capitaliser politiquement.

    Les anciens collaborateurs de Khrouchtchev sont des révisionnistes tout comme lui, et rien ne les différencie. Qu’ils recourent à quelque métamorphose que ce soit, ils n’en resteront pas moins ce qu’ils sont. Ils poursuivent leur pratique du révisionnisme moderne, de la « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde », de l’alliance avec l’impérialisme américain et ses laquais, leur but étant de s’opposer à l’ensemble des peuples.

    La lutte des peuples contre l’impérialisme américain est passée à une phase plus aiguë. Et les adeptes du khrouchtchévisme sans Khrouchtchev se sont mis au service de l’impérialisme américain d’une manière plus camouflée, plus rusée. Ils ne causent pas moins de, tort que Khrouchtchev, ils en causent davantage.

    Dénoncer leur double jeu, leur hypocrisie, faire échouer complètement la ligne révisionniste khrouchtchévienne prônant la « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » s’avère donc indispensable afin de faire accéder la lutte contre l’impérialisme américain à des victoires plus grandes.

    Les divergences de principe entre marxistes-léninistes et révisionnistes khrouchtchéviens quant à l’interprétation de l’impérialisme et à l’attitude à adopter envers lui portent essentiellement sur les trois points suivants :

    1. Jugement sur la nature de l’impérialisme américain ;

    2. Appréciation de la puissance de l’impérialisme américain ;

    3. Attitude à adopter envers l’impérialisme américain.

    DU JUGEMENT SUR LA NATURE
    DE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN

    L’impérialisme est agressif et belliqueux de par sa nature même. Tel il est quand il marque des points, tel il est aussi quand il essuie des échecs, et tel il est encore quand les forces révolutionnaires sont faibles, et tel il reste quand elles sont puissantes. Somme toute, il est immuable. Le moindre écart de ce point de vue risque d’amener à se faire des illusions à son sujet, de faire hésiter dans la lutte à lui opposer, de faire verser dans l’opportunisme.

    Une loi marxiste

    Lénine disait à la fin de la Première guerre mondiale :

    « L’impérialisme, lui, c’est-à-dire le capitalisme de monopole, dont la maturité ne date que du XXe siècle, se distingue, en raison de ses caractères économiques primordiaux, par le minimum de pacifisme et de libéralisme, par le développement maximum et le plus généralisé du militarisme. ’Ne pas remarquer’ cela, quand on examine jusqu’à quel point la révolution pacifique ou la révolution violente est typique ou probable, c’est tomber au niveau du plus vulgaire laquais de la bourgeoisie. » [1]

    Et après la Première guerre mondiale, alors que le capitalisme connaissait une période relativement stable, Staline déclarait :

    « L’impérialisme ne peut vivre sans violences et rapines, sans effusions de sang et bombardements. C’est bien pourquoi il est l’impérialisme. » [2]

    La Seconde guerre mondiale terminée et le peuple chinois ayant battu la clique réactionnaire Tchiang Kaï-chek que soutenait l’impérialisme américain et fait triompher sa grande révolution populaire, le camarade Mao Tsé-toung affirmait :

    « Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu’à leur ruine − telle est la logique des impérialistes et de tous les réactionnaires du monde à l’égard de la cause du peuple : et jamais ils n’iront contre cette logique. C’est là une loi marxiste. Quand nous disons : ’l’impérialisme est féroce’, nous entendons que sa nature ne changera pas, et que les impérialistes ne voudront jamais poser leur couteau de boucher, ni ne deviendront jamais des bouddhas, et cela jusqu’à leur ruine. » [3]

    Depuis la naissance de l’impérialisme, l’histoire a établi ceci, qui est une vérité et qui est marxiste-léniniste : la nature de l’impérialisme ne change pas. Les agressions et les crimes de guerre perpétrés par l’impérialisme américain, le chef de file des impérialismes, au cours de l’après-guerre n’ont fait que renforcer cette vérité. De plus en plus nombreux sont les gens qui en saisissent tout le sens et elle est, aujourd’hui, un levain puissant pour l’élévation de la conscience politique, l’organisation des forces dans la lutte contre ce même impérialisme.

    Dans une société de classes, l’homme a pour nature de classe ce qui est sa nature, son essence mêmes. Et la nature de l’impérialisme américain, c’est celle de la bourgeoisie monopoliste américaine. Johnson déclarait en 1964 à la réunion traditionnelle de la Chambre de Commerce : « Vous

    [les capitalistes monopoleurs]

    êtes tous des actionnaires de mon gouvernement… J’exécute le travail pour lequel vous m’avez embauché. » Voilà la nature de classe du gouvernement américain dans toute sa crudité.

    L’impérialisme américain essaie d’imposer au monde un empire d’une ampleur sans précédent. Il veut envahir les vastes zones intermédiaires situées entre le camp socialiste et les Etats-Unis, mettre la main dessus, pour étouffer la révolution des nations et des peuples opprimés afin de passer ensuite à la liquidation des pays socialistes, ce qui lui permettrait de placer tous les peuples, tous les pays, sous le joug et le contrôle des monopoles américains.

    C’est là le but essentiel de la « stratégie globale », contre-révolutionnaire, que tous les gouvernements des Etats-Unis ont appliquée depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, et c’est aussi l’expression concentrée de la nature agressive de l’impérialisme américain.

    Dans ses « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international », le Comité central du Parti communiste chinois, reprenant les justes conclusions de la Déclaration de la Conférence de Moscou de 1960, affirme que l’impérialisme américain est devenu le plus grand exploiteur international, le rempart principal de la réaction mondiale, le gendarme international, l’ennemi des peuples du monde entier. Cette affirmation est basée sur la connaissance scientifique, sur le marxisme-léninisme.

    Les plus vulgaires laquais de l’impérialisme américain

    Les révisionnistes khrouchtchéviens agissent totalement à l’encontre des principes marxistes-léninistes sur l’impérialisme de la Déclaration de 1960 qu’ils ont signée, ils rejettent les faits les plus évidents, et prétendent qu’avec le renforcement du camp socialiste et l’apparition des armes nucléaires, la nature de l’impérialisme aurait changé, que les forces d’agression et de guerre sont devenues des forces « défendant la paix » et les chefs de l’impérialisme américain, des « sages » attachés à la paix. D’après eux, l’homme n’est qu’humain et n’a pas de caractère de classe.

    Les impérialistes aussi ont « un crâne », « une cervelle » et « ne souhaitent pas une guerre qui aboutirait à leur propre anéantissement » [4]. D’après les révisionnistes khrouchtchéviens, les armes nucléaires ont changé le cours de l’histoire ; « la bombe atomique ne suit pas le principe de classe » [5] ; le socialisme ne doit pas combattre le capitalisme, mais l’aimer ; « les uns n’aiment pas le socialisme et les autres le capitalisme, et nous filtrons par détruire notre arche − la Terre » [6].

    D’après eux, la bourgeoisie pourrait être transformée en prolétariat, et les capitalistes monopolistes pourraient devenir des communistes ; et « lorsque le peuple soviétique connaîtra le bonheur communiste », même les capitalistes admettront qu’il était « absurde » et « criminel » de leur part de combattre le communisme, ils se mettront à soutenir le socialisme et « adhéreront au Parti communiste » [7].

    Y a-t-il quoi que ce soit de communiste, de marxiste-léniniste dans ce que débitent ces soi-disant disciples de Lénine ? Ne sont-ils pas exactement semblables aux plus vulgaires laquais de l’impérialisme américain dont parlait Lénine ?

    Tout comme leur maître, les khrouchtchévistes sans Khrouchtchev s’obstinent dans les vues les plus absurdes, ils se refusent à tirer la leçon des choses. Peu importe qui accède à la présidence des Etats-Unis, ils l’enjolivent. Quand Eisenhower occupa la Maison Blanche, ils en dirent qu’il « aspirait sincèrement à la paix », « se souciait du maintien de la paix ». Cependant, c’est le même Eisenhower qui brisa leur rêve de « coopération soviéto-américaine » en envoyant un U-2 opérer dans le ciel de l’Union soviétique.

    Le camarade Mao Tsé-toung fit remarquer à l’époque : « Il ne faut pas se nourrir d’illusions au sujet des impérialistes. Certains ont décrit Eisenhower comme un grand amoureux de la paix, je souhaite que les faits les ramènent à la réalité » [8].

    Les révisionnistes khrouchtchéviens ne sont cependant pas revenus à la réalité. Kennedy élu à la présidence, ils le portèrent aux nues, le disant un homme « aux vues larges », à l’« esprit lucide », à l’« attitude faite de sagesse ».

    C’est pourtant le même Kennedy qui, lors de la crise des Caraïbes, prit Khrouchtchev à la gorge et le couvrit de ridicule. Mais lors de l’affaire de Dallas, Khrouchtchev et ses pareils abandonnèrent toute pudeur, et, larmoyants et tristes comme pour un membre de la famille, pleurèrent que « la mort de Kennedy est un coup sérieux pour tous ceux qui ont à cœur la cause de la paix et la coopération soviéto-américaine » [9], donnant ainsi l’impression que la disparition de cet homme mettait vraiment l’existence de l’humanité en cause.

    Pragmatistes, les révisionnistes khrouchtchéviens adoptent des attitudes différentes envers un même chef impérialiste américain selon qu’il est au pouvoir ou non. Avant que Johnson n’occupe la Maison Blanche, ils en disaient qu’il « nie toute possibilité de collaboration entre pays capitalistes et socialistes » [10].

    Mais ils exprimèrent leur « satisfaction » quand il passa à la présidence. Et l’année dernière, son élection les remplit de joie, au point qu’ils claironnèrent que de son administration, on pouvait attendre « des mesures réalistes pour améliorer le climat politique dans le monde » [11], et qu’ils chantèrent qu’« un vaste terrain de coopération » existait entre l’Union soviétique et les Etats-Unis.

    A leurs yeux, l’impérialisme américain agressif par nature a cessé d’être. Et ce qu’il faut, avec les Etats-Unis, c’est « des concessions », « des compromis », « la conciliation », « l’accommodement », de part et d’autre. Mais le cours des événements vient démentir leurs sophismes, il ne fait que prouver que la nature agressive et belliqueuse de l’impérialisme américain n’a nullement changé.

    Qu’est ce que la « doctrine Johnson » ?

    L’administration Johnson a hérité de la « stratégie globale », contre-révolutionnaire, de son prédécesseur, qui vise à détruire les pays socialistes, à occuper la première zone intermédiaire, c’est-à-dire l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine, et à contrôler les pays capitalistes de la deuxième zone intermédiaire, l’Europe occidentale, l’Amérique du Nord, l’Océanie et le Japon.

    Elle est beaucoup plus aventureuse en appliquant sa double tactique contre-révolutionnaire, elle recourt davantage à la guerre d’agression et tend plus nettement à ignorer ses alliés et à agir seule, tête baissée, à la façon d’un bandit de grand chemin.

    Elle a adopté, envers les pays socialistes, une tactique sournoise, une manière de traiter variant de l’un à l’autre. Elle proclame que les Etats-Unis doivent s’efforcer d’amener « les forces à l’Intérieur de l’Union soviétique à provoquer un changement », en vue d’y restaurer le capitalisme.

    Les Etats-Unis « doivent accélérer la lente corrosion du rideau de fer », afin que les pays d’Europe orientale se détachent du camp socialiste. Ils n’admettent pas que l’Union soviétique accorde son appui au mouvement de libération nationale et érigent cette prétention en une des conditions du maintien de « la paix ».

    Ceci montre que, tout en exerçant une puissante pression militaire et en se préparant à l’agression, l’administration Johnson cherche à faire éclater l’Union soviétique et les pays socialistes d’Europe orientale par des moyens pacifiques. Johnson a déclaré aussi que « le communisme en Asie revêt un aspect beaucoup plus agressif », qu’il faut faire face à « l’agression communiste ». Il en découle que son administration menace principalement les pays socialistes d’Asie avec la guerre, et en fait, elle se livre à de sérieuses provocations militaires contre eux.

    En Asie, Afrique et Amérique latine, elle réprime brutalement le mouvement de libération nationale et intervient directement partout par les armes. Elle a étendu et étend son agression contre le Sud-Vietnam, elle a massacré la population au Congo-Léopoldville, elle a dépêché des troupes en République dominicaine pour y mater Je soulèvement patriotique, elle a donc mené des guerres d’agression sur ces trois continents. Envers les jeunes pays indépendants, elle a pour politique, l’agression, l’intervention et l’infiltration. Elle soutient la « Malaysia », une production néo-colonialiste, et ainsi menace l’Indonésie.

    Elle pousse la Thaïlande et la clique fantoche sud-vietnamienne à provoquer constamment le Cambodge par les armes. Elle a mené une série d’activités subversives contre des pays africains, dont la Tanzanie, le Congo-Brazzaville, le Burundi. Elle s’est abouchée avec l’Allemagne occidentale pour épauler Israël dans ses provocations et ses menaces contre les pays arabes. Elle a manigancé le coup d’Etat militaire réactionnaire au Brésil.

    Et de tout cela découle qu’elle cherche à étouffer, par des opérations de guerre et la subversion, le mouvement de libération nationale en Asie, en Afrique et en Amérique latine, à y étrangler les jeunes pays indépendants. Elle a commis des méfaits devant lesquels ses prédécesseurs reculaient.

    La fameuse « doctrine Johnson », c’est un brutal étalage supplémentaire de la nature agressive de l‘impérialisme américain. Lorsque, en mai dernier, Johnson envoya des troupes en République dominicaine, il déclara, comme s’il allait tout casser, que « les pays d’Amérique [lisez l’impérialisme américain] ne peuvent pas, ne doivent pas admettre et n’admettront jamais l’installation d’un autre gouvernement communiste dans l’hémisphère occidental ».

    Il ajouta qu’au Vietnam et dans tous les lieux du monde où les Etats-Unis ont des « obligations », « nos forces sont essentielles, pour l’épreuve finale », Ainsi, Il a fait connaitre au monde entier son programme politique, qui se propose d’en finir avec la liberté et l’indépendance de tous les pays, d’étouffer le mouvement révolutionnaire des peuples, au moyen de guerres d’agression.

    La « doctrine Johnson » est plus folle et plus aventureuse que toutes les « doctrines » des administrations qui se sont succédé aux Etats-Unis depuis la guerre.

    L’administration Kennedy, elle, tout en renforçant son armement e en accélérant ses préparatifs de guerre, appliquait ce qu’elle appelait la « stratégie de la paix » qui, envers les pays socialistes, consistait à tirer profit du contre-courant qu’est le révisionnisme moderne, pour effectuer une pénétration pacifique, et envers les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, à intensifier sa politique néo-colonialiste faite d’« Opération parenté », d’envoi de « Corps de Paix », et de l’« Alliance pour le Progrès » qu’elle avait montée.

    Mais le rapide développement du mouvement révolutionnaire des peuples pulvérisa la « stratégie de la paix » de Kennedy. Cependant, les slogans « paix », « démocratie », « progrès, etc., qui ne visaient qu’à duper, s’étant révélés inopérants, Johnson hissa carrément le pavillon noir des pirates, dès son accession à la présidence. Le New York Times a dit de la « doctrine Johnson » qu’elle signifie « contrecarrer par la force des armes les progrès du communisme en quelque lieu du monde que ce soit ».

    Le jeu classique d’Hitler consistait à passer à l’agression et à mener la guerre au nom de l’anticommunisme, à imposer l’étiquette « menace communiste » à toutes les luttes populaires pour la liberté et l’indépendance. Et le chroniqueur américain Drew Pearson a dû admettre que les Etats-Unis sont considérés comme des « agresseurs à la Hitler ». Les faits montrent d’ailleurs que la « doctrine Johnson » est bel et bien du néo-hitlérisme.

    En stratégie militaire, l’administration Johnson a formulé la théorie de l’« escalade ». Eisenhower, lui, avait compris l’amère leçon de la guerre de Corée, il savait qu’affronter les pays socialistes en une guerre au sol lui coûterait cher.

    Aussi avait-il établi la stratégie des « représailles massives », cherché à utiliser les armes nucléaires stratégiques comme moyen de « dissuasion », et « s’appuyer essentiellement sur une énorme capacité de riposte, pour agir instantanément, par les moyens et aux endroits de notre choix ».

    Les grandes victoires remportées par les peuples d’Indochine, de Cuba et d’Algérie sonnèrent le glas de cette stratégie. Quant à Kennedy, il avait admis qu’« une puissance nucléaire écrasante ne peut mettre fin à une guerre de partisans ». Et son administration adopta la stratégie de la « riposte adaptée », se préparant à la fois à la guerre nucléaire, à la guerre localisée et à la « guerre spéciale ». Elle insista essentiellement sur le recours à la « guerre spéciale » pour réprimer le mouvement de libération nationale.

    Le Sud-Vietnam fut choisi pour en faire l’expérience. Et c’est là que cette « guerre spéciale » échoua lamentablement. Alors, Johnson passa à l’« escalade », à partir de la stratégie de la « riposte adaptée », c’est-à-dire qu’il divisa « guerre spéciale », guerre localisée et guerre nucléaire en un certain nombre d’échelons à gravir progressivement, afin d’imprimer de plus en plus d’envergure au conflit.

    Cette « escalade » revient à ceci : après chaque pas, envisager le pas suivant ; c’est comme passer au meurtre et à l’incendie, tout en tremblant à chaque moment à l’idée du châtiment mérité. Eisenhower déclarait en 1954, soit presque immédiatement après la guerre de Corée : « Si les Etats-Unis se laissaient entraîner seuls avec leurs troupes dans le conflit indochinois, puis en une suite de guerres en Asie, il en résulterait finalement l’épuisement de nos ressources, l’affaiblissement de notre dispositif général de défense ».

    Généraux et officiels américains frissonnent, aujourd’hui encore, à l’idée d’une guerre comme celle de Corée. Dans celle-ci, les Etats-Unis perdirent quelque 400.000 hommes et ils furent repoussés jusqu’à l’endroit d’où ils avaient déclenché l’agression.

    Ce fut une défaite terrible. Il est évident que s’ils s’obstinent à étendre la guerre, ils ne s’attireront que des défaites plus cuisantes. Néanmoins, Johnson ne peut s’empêcher d marcher droit sur l’abîme. Les révisionnistes khrouchtchéviens répandent que l’impérialisme ne déclenchera pas la guerre parce qu’il prévoit sa défaite. Tous les faits viennent contredire les sophismes du genre.

    Théories et pratique de la « doctrine Johnson » témoignent des affres de l’impérialisme américain à l’agonie. La nature de classe de l’impérialisme et de tous les réactionnaires les pousse inéluctablement à creuser leur propre tombe en étendant leurs guerres d’agression.

    Guillaume II œuvra à sa propre chute en déclenchant la Première guerre mondiale ; Hitler eut le destin qu’il méritait en allumant la Seconde guerre mondiale ; et l’impérialisme japonais s’effondra suite à son agression contre la Chine et à la guerre qu’il porta dans le Pacifique. L’impérialisme américain est sur la même vole, et ce ne sont pas les échecs qui le rendront plus « sage ».

    Le caractère réactionnaire, agressif, aventureux de l’administration Johnson est tellement évident que le blanchir exigerait toutes les eaux du monde. Les révisionnistes khrouchtchéviens se voient donc parfois obligés de parler de l’impérialisme américain « agresseur », « gendarme international », « principale force de guerre et d’agression de nos jours », etc., etc. Tout cela n’est cependant que pour la forme, et ils le font dans la limite où cela ne touche pas à la « coopération soviéto-américaine ».

    De l’administration Johnson qui a porté le fléau de la guerre au Vietnam, ils parlent à la légère et en disent, en termes évasifs, qu’il en ressort uniquement que « le char de l’Etat » américain « penche » du côté des « maniaques » et que prévoir que « la ligne politique américaine virera rapidement vers la droite dans un avenir proche ne repose sur rien ». [12]

    C’est de l’enfantillage ! Qui, des milieux dirigeants américains, est maniaque, après tout, et qui est « sage » ? Les révisionnistes khrouchtchéviens ont affirmé à certain moment que Johnson était le « modéré » et Goldwater le « maniaque », et voilà qu’ils affirment que Johnson a endossé la politique de Goldwater et « penche » du côté des maniaques.

    Quelle est, en fin de compte, la différence entre les deux ?

    Les révisionnistes khrouchtchéviens prétendent qu’il est faux de prévoir un virage vers la droite de la politique américaine, mais Johnson n’est-il pas suffisamment à droite, ou bien serait-il à « gauche » ? Ils affirment une chose un jour, autre chose le lendemain, et tout est illogique, contradictoire, et cela dans le seul but de disculper l’impérialisme américain, de trouver un fétu de paille auquel accrocher leur ligne de « coopération soviéto-américaine » et la sauver de la noyade.

    La nature de l’impérialisme américain a « changé », disent-ils. Et leur caractère de classe, à eux, s’exprime précisément par là. Ils ont substitué la théorie bourgeoise de la nature humaine à l’analyse de classe, et le pragmatisme bourgeois au marxisme-léninisme. D’après leur philosophie, « quelque chose d’humain persiste au tréfonds du criminel même le plus endurci » [13].

    Et chez l’impérialisme américain, le plus cruel de son espèce, il subsisterait également des traces de bonté. Pour eux, mouvement révolutionnaire et lutte des classes sont totalement inutiles.

    Quant au sort des peuples et de l’humanité, il n’y a qu’à se fier à la bonté de l’impérialisme américain. Il est clair que les peuples ne pourront mener résolument et efficacement le combat contre l’impérialisme américain tant que ces absurdités révisionnistes n’auront pas été complètement balayées.

    DE L’APPRÉCIATION DE LA PUISSANCE
    DE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN

    L’impérialisme américain a une nature agressive qui ne changera jamais et sa stratégie d’asservissement de tous les peuples a été établie une fois pour toutes. Tout comme une féroce bête de proie, il attaquera et dévorera l’homme, que celui-ci l’irrite ou non. L’abattre ou se laisser manger, telle est l’alternative. Entre les peuples et l’impérialisme américain, une épreuve de force est donc inévitable. Et à ceux-ci se posent les questions suivantes : Comment apprécier la puissance de l’impérialisme américain ? Et peut-on le vaincre ?

    Voir au-delà des apparences

    Dès 1946, le camarade Mao Tsé-toung énonçait sa célèbre thèse : L’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier. Il disait : « Tous les réactionnaires sont des tigres en papier. En apparence, ils sont terribles, mais en réalité, ils ne sont pas si puissants. A envisager les choses du point de vue de l’avenir, c’est le peuple qui est vraiment puissant, et non les réactionnaires. » [14]

    Deux ans après la victorieuse Révolution d’Octobre, Lénine affirmait : « L’impérialisme mondial apparaissait alors une force si grande, si invincible, que les ouvriers d’un pays arriéré qui tentaient de s’insurger contre lui pouvaient être taxés de folie. Mais aujourd’hui, en jetant un coup d’œil rétrospectif sur les deux années écoulées, nous voyons que nos adversaires, eux aussi, commencent de plus en plus à nous donner raison. Nous voyons que l’impérialisme, que l’on considérait comme un colosse invincible, s’est révélé aux yeux de tous un colosse aux pieds d’argile. » [15]

    Cette thèse marxiste-léniniste, l’impérialisme est un colosse aux pieds d’argile et un tigre en papier, révèle l’essence du problème au-delà des apparences. Le peuple est le moteur de l’histoire, l’impérialisme et tous les réactionnaires constituent les forces décadentes de la réaction dont le divorce d’avec les masses est complet, et aussi puissants qu’ils paraissent, cette apparence même n’est que phénomène passager.

    C’est uniquement en envisageant l’impérialisme américain dans son essence, qui est celle d’un tigre en papier, que l’on trouvera la hardiesse de le combattre et d’enlever la victoire. Surestimer la puissance de l’impérialisme américain et sous-estimer celle des masses populaires ne peut que rendre l’impérialisme américain plus agressif, émousser la combativité révolutionnaire des peuples.

    Khrouchtchev et ses successeurs, qui se prétendent « marxistes-léninistes », ont pour l’impérialisme américain une admiration mêlée de crainte. Ils attaquent la thèse du tigre en papier du camarade Mao Tsé-toung, déforment les célèbres paroles de Lénine sur le colosse aux pieds d’argile, et insistent sur le fait que l’impérialisme américain est un tigre en papier aux « dents atomiques », qu’il est un « colosse », quoiqu’il « ait une base instable » ; ils proclament que l’impérialisme américain « est toujours puissant, que le combattre n’est pas facile ».

    Ils estiment que les fusées, les bombes A et H sont les facteurs qui décident de la guerre, tandis que les forces armées populaires ne sont qu’« un tas de chair ». Leur seul but, en stimulant de la sorte l’arrogance de l’impérialisme américain et en répandant des vues pessimistes parmi les peuples, c’est de faire accroire que l’impérialisme américain est invincible, que la révolution des peuples est sans espoir.

    Un arbre évidé par les vers

    L’impérialisme américain est faible par essence, quoiqu’il paraisse solide. La grande révolution victorieuse du peuple chinois et les grandes victoires des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, survenues après la Seconde guerre mondiale, ont confirmé la thèse scientifique du camarade Mao Tsé-toung sur l’impérialisme et tous les réactionnaires, tigres en papier. Que les peuples s’unissent, qu’ils ne craignent pas les difficultés, qu’ils combattent résolument en dépit des sacrifices à consentir, et ils vaincront l’impérialisme américain.

    La pensée qui anime le peuple sud-vietnamien dans son héroïque résistance à l’agression impérialiste américaine, c’est « plutôt la mort que l’asservissement ». Et malgré son manque de forces aériennes et navales, il a battu des centaines de milliers de soldats fantoches équipés d’armes ultra-modernes par l’impérialisme américain, fait échouer la « guerre spéciale » et il résiste victorieusement aux forces d’agression américaines.

    Les Etats-Unis enverront plus de soldats au Sud-Vietnam, et leur défaite n’en sera que plus cuisante. Le soldat américain est pris de panique sitôt envoyé en ligne, les bases aériennes américaines se font attaquer les unes après les autres, et le personnel de l’ambassade des Etats-Unis à Saïgon vit dans la terreur. Les Américains ont d’ailleurs admis qu’ils ne peuvent venir à bout du peuple sud-vietnamien, même avec 500.000 de leurs hommes.

    La République dominicaine, dont la population n’est que de 3 millions, se trouve sur une île au seuil même des Etats-Unis ; lorsque son peuple se souleva, Johnson fut dans ses petits souliers et, en l’espace de quelques jours, expédia une force d’agression de 30.000 hommes pour essayer de mater rapidement la lutte patriotique anti-américaine. Mais le peuple dominicain ne s’est pas laissé intimider par l’impérialisme américain, il lui résiste et fermement, et le combat qui dure depuis trois mois à Saint-Domingue gagne maintenant l’intérieur du pays. La situation de l’administration Johnson était déjà peu brillante, elle s’est enfoncée dans un nouveau bourbier.

    Entre l’insatiable soif d’agression de l’impérialisme américain et sa puissance qui a des limites et qui décline chaque jour, la contradiction est implacable. Il est allé trop loin, et il se fait battre partout où il passe à l’agression. Il est dans une situation semblable à celle de la Famille du Seigneur Jong du Rêve du Pavillon rouge [16], que Leng Tse-hsing dépeignit comme suit : « quoique la charpente tînt encore debout, le ver rongeur était dans ses entrailles ».

    Les Etats-Unis ne disposent que de 2.700.000 soldats, dont plus d’un million sont distribués dans le monde entier, et ceux-ci sont si dispersés qu’ils ne peuvent être partout où il y a résistance. La guerre d’agression au Sud-Vietnam et en République dominicaine leur font ressentir leur manque d’hommes, auquel ils doivent remédier par le recrutement de jeunes qui ne tiennent pas tous à servir de chair à canon.

    Que feraient les Etats-Unis si des situations analogues à celles du Sud Vietnam et de la République dominicaine venaient à se produire ailleurs ? C’est la question que se pose non sans inquiétude Walter Lippmann, le chroniqueur bien connu de la presse bourgeoise : « Dans combien de Vietnam et de République dominicaine, les marines pourraient-ils maintenir l’ordre simultanément ? »

    La politique d’agression et de guerre de l’administration Johnson est extrêmement impopulaire aux Etats-Unis où ouvriers, paysans, intellectuels et personnalités de tous les milieux se sont unis dans de gigantesques mouvements de protestation contre l’agression au Vietnam, et les réunions, manifestations et déclarations se multiplient. Cent mille enseignants et étudiants ont organisé des « conférences-débats » condamnant l’administration Johnson.

    Affolée, la Maison Blanche a dépêché de hauts fonctionnaires aux quatre coins du pays pour « expliquer », pour calmer l’indignation des grandes masses. Les Rusk, Bundy et Cie ont été accueillis partout par des huées et les questions embarrassantes les trouvèrent à court de réponses.

    Des mouvements politiques d’une telle ampleur sont rares dans l’histoire des Etats-Unis et sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale. Ils témoignent d’un nouvel éveil du peuple américain.

    L’économie des Etats-Unis craque de partout ; sa militarisation a entraîné de sérieuses conséquences : surproduction, marché en contraction constante, chômage frappant plus de 10 millions d’hommes à certain moment. Les Etats-Unis, qui passent pour être le pays le plus riche au monde, ont la plus grande dette, secteurs privé et public dépassent 1.300 milliards de dollars. La balance des paiements est largement déficitaire, la toute-puissance du dollar, cet instrument d’agression, n’est plus, la situation monétaire et financière est dans un état critique.

    Le président de l’American Federal Reserve Board, W.M. Martin, s’est étonné de ce que la situation actuelle « offre des analogies inquiétantes » avec la dépression des années 20.

    Après la Seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont été pendant longtemps des « bienfaiteurs » pour d’autres pays capitalistes, ils renforcèrent leur emprise sur leurs alliés dans tous les domaines, les foulant ainsi au pied, mais d’énormes changements se sont produits dans le rapport des forces du monde capitaliste ; les pays d’Europe occidentale s’insurgent contre ce contrôle et mettent sérieusement l’hégémonie américaine au défi. Les contradictions entre la France et les Etats-Unis sont devenues un antagonisme à l’échelle planétaire. Et il en existe d’irréductibles aussi entre les Etats-Unis et d’autres grandes puissances capitalistes : Grande-Bretagne, Allemagne de l’Ouest, Japon et Canada.

    Les blocs militaires agressifs que les Etats-Unis eurent toutes les peines du monde à mettre sur pied se désagrègent, l’un après l’autre. Et malgré les fortes pressions que l’administration Johnson exerce sur ses alliés et ses vassaux pour qu’ils dépêchent des troupes au Sud-Vietnam, afin d’y faire remonter le moral et d’y remédier à la situation, la plupart des pays ont refusé poliment, à l’exception de quelques-uns qui ont fourni une poignée d’hommes. Un journaliste américain remarquait tristement : « Nous recherchons vainement de par le monde les vrais el actifs partisans de notre politique ».

    L’impérialisme américain est comme un grand arbre à l’intérieur tout rongé, il craque sous la tempête révolutionnaire mondiale, il va de mal en pis. Johnson est sur les dents, il s’agite 24 heures sur 24. Un journaliste américain disait de lui qu’il était affable avant son accession à la présidence, mais qu’il est devenu d’une humeur exécrable, qu’il déteste la critique et que les conseils l’exaspèrent. L’atmosphère de la Maison Blanche est mouvementée. Et quand Johnson met une aventure militaire au point, il lui est impossible de trouver le sommeil.

    Fatigué et tourmenté, le président se couche à une heure du matin et s’éveille à trois heures. Il a admis que sa plus grande crainte, ce sont les appels téléphoniques urgents, car les bonnes nouvelles sont rares. Il s’emporte facilement et est mal à l’aise. Les questions à régler le plongent dans la confusion, et quand il n’en peut plus, il quitte furtivement la Maison Blanche, par la porte de service, pour aller se détendre sur « le sombre fleuve », Le lamentable et hystérique Johnson rappelle le Hitler des derniers jours !

    Une incurable mollesse

    Les jours de l’impérialisme américain sont comptés sous l’impact du vigoureux mouvement anti-américain qui balaie le monde. C’est lui qui craint les peuples, et le contraire n’est pas vrai − voilà la caractéristique de la situation sur le plan mondial.

    Comme tout ce qui existe au monde, l’impérialisme américain a un caractère double. Du point de vue stratégique, il est, par essence, un tigre en papier, moins puissant qu’il n’y paraît. Mais du point de vue lactique, pour ce qui est de chaque combat spécifique, il doit être tenu pour un vrai tigre, un mangeur d’hommes.

    N’a-t-il pas détruit el ne détruit-il pas des milliers el des milliers de vies humaines au Sud-Vietnam, au Congo et en République dominicaine ? Il doit donc être traité par le mépris sur le plan stratégique et pris sérieusement en considération sur le plan tactique. Car en le traitant par le mépris sur le plan stratégique, on trouvera l’audace de le combattre, et en le prenant sérieusement en considération sur le plan tactique, on saura comment le combattre.

    Les révisionnistes khrouchtchéviens ne voient que sa puissance apparente et non sa faiblesse inhérente ; ils distinguent uniquement le tigre authentique et non le tigre en papier, el ils qualifient même la conception dialectique marxiste-léniniste de « double jeu », preuve qu’ils n’entendent rien au marxisme-léninisme.

    D’après eux, un égale un et deux égale deux, les forts sont forts et les faibles sont faibles ; il n’y a pas de faiblesse dans ce qui est fort, et ce qui est faible ne peut rien renfermer de fort ; il ne peut y avoir mutation du fort en faible, ni du faible en fort. A leurs yeux, l’impérialisme américain sera toujours fort et le peuple toujours faible.

    Mais, pour les marxistes-léninistes, toute chose se transforme en son contraire dans des conditions données : devient faible ce qui est fort, et fort ce qui est faible. Lénine disait : « Voulez-vous une révolution ? Eh bien, vous devez être puissants ! » [17] Cela signifie que les forces révolutionnaires naissantes sont peu nombreuses et faibles au début, mais que leurs effectifs grossiront, qu’elles deviendront puissantes, et elles sont donc nécessairement les forts.

    Toutes les puissances impérialistes et réactionnaires, aussi grandes et fortes qu’elles soient au départ, finiront par s’amenuiser et s’affaiblir, et elles sont donc nécessairement les faibles. Staline disait : « Ce qui naît dans la vie et grandit de jour en jour, est irrésistible, et l’on ne saurait en arrêter le progrès… [le prolétariat] si faible et peu nombreux qu’il soit aujourd’hui, il finira néanmoins par vaincre … Par contre, ce qui dans la vie vieillit et s’achemine vers la tombe, doit nécessairement subir la défaite, … [la bourgeoisie] si forte et nombreuse qu’elle soit aujourd’hui, elle finira néanmoins par essuyer la défaite. » [18]

    La mutation qui s’opère de fort en faible, de grand en petit, de ce qui monte en ce qui va vers sa fin et vice versa, c’est toute l’histoire de la lutte des classes de l’humanité. Il n’y a que les aveugles pour ne pas le voir. La mutation présuppose certaines conditions, cela va de soi. La lutte révolutionnaire des peuples ne se fait pas sans heurts, la route n’est pas toute droite, elle peut être parsemée de difficultés et d’obstacles, et de lourds sacrifices à consentir provisoirement doivent même être prévus.

    Aussi, dans ces conditions, l’essentiel est-il le combat et l’esprit de sacrifice. Une fois cet esprit révolutionnaire acquis, en dépit des « sentiers étroits, forêts profondes, mousses glissantes », « le vent déploiera le drapeau rouge comme un tableau ». [19]

    Yuan Mei, de l’époque de la dynastie des Tsings, écrivait dans le conte « Comment Tchen Peng-nien exorcisa un spectre avec son souffle » : le spectre d’un pendu souffla sur Tchen une haleine qui le glaça jusqu’aux os et fit vaciller la lampe dont la flamme vira au bleu, prête à s’éteindre. Mais Tchen se dit : « Le spectre a du souffle, et j’en ai aussi ». Il fit une longue inspiration, et dirigea son souffle puissant sur le spectre qui s’évanouit en fumée.

    Cette histoire prouve que si l’homme ne craint pas le spectre, c’est le spectre qui le craindra. L’impérialisme américain aussi est un spectre, tout juste bon à effrayer les gens ; si vous le craignez, il vous nuira ; si vous ne le craignez pas et lui rendez coup pour coup, il ne saura à quel saint se vouer.

    Le chantage à la guerre de l’impérialisme américain intimide les révisionnistes khrouchtchéviens, ils plient sous la pression, ils sont affligés d’une incurable mollesse. La révolution les effraie, les sacrifices aussi, ils n’osent pas rendre coup pour coup à l’impérialisme américain et ils combattent même la cause révolutionnaire des peuples.

    Ils dressent un tableau terrifiant de la guerre, ils opposent révolution mondiale et défense de la paix mondiale ; et ils ont été jusqu’à proclamer que certains « prétendent que la révolution mondiale est plus importante que la défense de la paix. Mais, qu’est-ce qui importe plus, la tête ou le corps ? » [20] En mendiant la paix, ils trahissent la révolution ; pour eux, c’est l’esclavage qui est préférable à la mort et non le contraire. Voilà la philosophie de renégat des révisionnistes khrouchtchéviens.

    Lénine l’a dit, « celui qui ne sait pas distinguer les sacrifices consentis au cours de la lutte révolutionnaire et pour sa victoire, quand toutes les classes possédantes et contre-révolutionnaires combattent la révolution, celui qui ne sait pas distinguer ces sacrifices de ceux d’une guerre de brigandage et d’exploitation, celui-là fait preuve de l’ignorance la plus crasse, et on doit dire à son sujet : il faut lui mettre un abécédaire en mains et, avant de lui donner l’instruction extra-scolaire, l’envoyer à l’école primaire ; ou bien alors, il incarne l’hypocrisie à la Koltchak la plus haineuse, quel que soit le nom qu’il se donne, quels que soient les sobriquets sous lesquels il se dissimule. » [21] 

    N’est-ce pas là le portrait même du révisionniste khrouchtchévien ?

    DE L’ATTITUDE A ADOPTER
    ENVERS L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN

    Qui est l’ami et qui est l’ennemi ? Avec qui faut-il faire l’unité et qui faut-il combattre ? Ces questions sont d’importance primordiale pour la révolution. Car pour faire triompher une lutte révolutionnaire, il est indispensable de faire l’unité avec les vrais amis et de combattre les vrais ennemis.

    L’impérialisme américain est la principale force d’agression et de guerre du monde d’aujourd’hui, il est le principal ennemi de tous les peuples. Quand il s’agit d’en finir avec une bande de malfaiteurs, il importe avant tout de mettre la main sur le chef, et la première tâche de tous les marxistes-léninistes, de tous les révolutionnaires, est de faire l’unité entre les peuples, de diriger la pointe de leur combat contre l’impérialisme américain. Les révisionnistes khrouchtchéviens ont cependant tout inversé : ils tiennent l’impérialisme américain pour leur grand ami et le peuple révolutionnaire de partout pour leur ennemi. Cette façon d’agir ne peut qu’aboutir à une lutte aiguë entre les deux lignes quant à l’attitude à adopter envers l’impérialisme américain.

    Sous le victorieux étendard du Front uni anti-américain

    C’est à partir de la situation réelle dans le monde, d’une analyse de classe des contradictions fondamentales existant dans le monde et en tenant compte de la « stratégie globale » contre-révolutionnaire de l’impérialisme américain, que le Comité central du Parti communiste chinois a fait ressortir, dans ses « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » qu’il est indispensable et possible, pour le prolétariat international, d’unir toutes les forces pouvant être unies, de mettre à profit les contradictions internes de l’ennemi, afin d’établir un vaste front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais, par la mobilisation sans réserve des masses, le renforcement des forces révolutionnaires, l’attraction à soi des forces intermédiaires, et l’isolement de l’impérialisme américain et ses laquais.

    Le camarade Mao Tsé-toung a fait, ces dernières années, de nombreuses déclarations de soutien au juste combat de tous les peuples contre l’impérialisme américain. L’idée essentielle en est que les peuples du monde entier doivent s’unir pour abattre l’agresseur américain et tous ses laquais.

    Le président Mao Tsé-toung en appelle aux peuples des pays du camp socialiste, aux peuples asiatiques, africains, latino-américains, à ceux de tous les continents, aux pays attachés à la paix et aux pays victimes de l’agression, du contrôle, de l’intervention et des brimades des Etats-Unis, pour qu’ils s’unissent, constituent le front uni le plus large contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain, pour la défense de la paix mondiale.

    La situation internationale va précisément dans ce sens.

    C’est chaque jour que les peuples prennent un peu plus conscience, que la lutte contre l’impérialisme américain gagne en ampleur et que s’élargit le front uni contre lui. Les peuples des pays socialistes et les peuples et nations opprimés combattent sur un même front. La lutte des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine contre le néo-colonialisme et le colonialisme, qui ont les Etats-Unis à leur tête, se développe de façon foudroyante et de plus en plus nombreux sont les peuples qui prennent les armes et engagent un combat sans merci contre l’impérialisme américain et ses laquais.

    En Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Océanie, la lutte des peuples contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain marque également des points. De par le monde ne cesse de croître le nombre de ceux qui entrent dans les rangs du front uni anti-américain. Les peuples du monde entier font le siège de l’impérialisme américain.

    Une sombre trame contre-révolutionnaire

    Les révisionnistes khrouchtchéviens n’ont pas conscience de la puissance du peuple révolutionnaire de partout, ils tiennent l’impérialisme américain pour tout puissant et estiment que les questions mondiales doivent être réglées par le canal de leur collaboration avec les Etats-Unis. Ainsi agissait Khrouchtchev, et ses successeurs en font autant.

    La sombre trame contre-révolutionnaire de « la coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » court tout au long de la politique révisionniste, qu’il s’agisse de la « coexistence pacifique », du « passage pacifique », de l’« émulation pacifique ».

    Que cette ligne révisionniste ait pris corps, qu’elle se soit développée, n’est pas le fait du hasard, ses racines plongent au plus profond des classes sociales. Sur le plan intérieur, elle est due à la rapide avance des forces capitalistes en Union soviétique ; sur le plan international, elle est la résultante de la double tactique contre-révolutionnaire de l’impérialisme, qui consiste à la fois en menaces et en flatteries.

    La clique révisionniste khrouchtchévienne est l’expression politique de la nouvelle couche bourgeoise, les privilégiés, qui a fait son apparition en Union soviétique, et elle place les intérêts de celle-ci au-dessus des intérêts du peuple soviétique, des peuples des pays socialistes, de tous les peuples. Elle ne poursuit plus la révolution et elle craint que les révolutions des autres ne viennent perturber ses doux rêves d’existence bourgeoise.

    A l’internationalisme prolétarien, elle a substitué l’égoïsme national et le chauvinisme de grande nation ; elle divise le camp socialiste et le mouvement communiste international, elle sape la cause révolutionnaire des peuples et des nations opprimés, elle capitule devant l’impérialisme américain.

    Les peuples veulent-ils survivre ? Qu’ils s’en remettent à la « coopération soviéto-américaine » ; mais qu’ils ne fassent pas la révolution, jamais ; car « une seule étincelle peut allumer une catastrophe » [22], « n’importe quel conflit entre nations peut dégénérer en une conflagration mondiale » [23].

    Les nations opprimées veulent-elles l’indépendance ?

    Qu’elles patientent jusqu’à ce que les Nations unies règlent l’affaire. « Qui, sinon l’Organisation des Nations unies, assumerait la défense de l’abolition du système colonial ? » [24]

    Les peuples vivent-ils dans la misère ?

    Qu’ils patientent jusqu’à la conclusion du « désarmement général » de l’Union soviétique et des Etats-Unis. Si 8 à 10 pour cent, tout au plus, des sommes consacrées de par le monde aux dépenses militaires étaient libérés, « il sera possible d’en finir avec la faim, les maladies et l’analphabétisme dans les régions déshéritées du globe, et cela en vingt ans » [25].

    Les pays ayant accédé à l’indépendance veulent-ils développer leur économie nationale ? Qu’ils s’adressent à l’Union soviétique et aux Etats-Unis pour une « aide » économique. Il apparaît que pour pouvoir développer leur économie, les pays libérés « se voient forcés de recourir en bonne partie aux pays impérialistes », mais l’Union soviétique intervenant dans l’affaire, il leur est loisible d’accepter l’« aide » américaine « en toute indépendance et sur un pied d’égalité » [26].

    Les peuples craignent-ils l’agression ? Qu’ils s’inclinent devant les armes nucléaires soviétiques ! « Les fusées et la puissance nucléaire soviétiques sont le facteur décisif du maintien de la paix » [27].

    Les peuples aspirent-ils au socialisme ? Qu’ils attendent donc les fruits d’or de la « compétition pacifique » soviéto-américaine ! Dès que l’Union soviétique sera devenue la première puissance au monde, « tous les peuples du monde seront définitivement acquis au socialisme », et « la voie pacifique » de la révolution socialiste « sera plus que jamais possible » [28].

    En un mot, que l’Union soviétique et les Etats-Unis se donnent la main, et les relations internationales entreront dans une ère nouvelle, la situation internationale se détendra, les peuples jouiront de la paix, de l’indépendance, de la liberté et du bonheur. Comment la « coopération soviéto-américaine » pourrait-elle engendrer de tels miracles ?

    Les révisionnistes khrouchtchéviens l’ont dit en termes clairs : « Chacune de ces deux puissances (Union soviétique et Etats-Unis) est à la tête d’un bon nombre de pays, l’Union soviétique dirige le système socialiste mondial, les Etats-Unis dirigent le camp capitaliste » [29].

    L’Union soviétique et les Etats-Unis « sont les pays les plus puissants au monde et si nous nous unissons pour la paix, il ne peut y avoir de guerre. Alors, s’il prenait envie à quelque déséquilibré de faire la guerre, il nous suffira de claquer des doigts pour qu’il s’éloigne » [30].

    Si les chefs de gouvernement de l’Union soviétique et des Etats-Unis s’entendent, « les problèmes internationaux dont dépend le sort de l’humanité recevront leur solution » [31].

    Que de grandeur et de puissance dans « la coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » !

    Il semble que ces seigneurs suprêmes n’aient qu’à remuer le petit doigt pour que les peuples de partout dans le monde se soumettent à leur volonté, soient prêts à se laisser massacrer par eux. Et le globe, pour vaste qu’il est, reposerait entre leurs mains.

    N’est-ce pas du chauvinisme de grande puissance, de la politique de force, dans tout ce qu’ils ont de plus caractérisé ?

    Au bon plaisir de l’impérialisme américain

    Tout ce qu’entreprennent les révisionnistes khrouchtchéviens vise à s’attirer les bonnes grâces de l’impérialisme américain. Leurs paroles et leurs actes répondent aux désirs des impérialistes américains. Ceux-ci interdisent aux peuples de faire la révolution, et ils en font autant. L’impérialisme américain veut faire de l’O.N.U. son instrument, et ils portent cette organisation aux nues. Lui cherche à paralyser les peuples avec le mensonge du « désarmement », afin de pouvoir préparer la guerre sans encombre, et eux chantent le désarmement général et complet comme un service immense à rendre à l’humanité.

    Lui cherche à installer son néo-colonialisme par le canal de l’« aide », et eux s’empressent d’avoir leur mot dans l’affaire. Lui cherche à amener les nations opprimées à opérer un « changement pacifique », et eux lui emboîtent le pas, ils demandent aux nations et peuples opprimés d’emprunter la voie du « passage pacifique », tout en appliquant chez eux l’« évolution pacifique » vers le capitalisme. Pourquoi leurs paroles et leurs actes ressemblent-ils tant à ceux de l’impérialisme américain, au point qu’il n’y a pas de différence ? D’où peut provenir cette similitude, si ce n’est qu’il y a collusion entre les deux ?

    Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si la ligne de « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » des révisionnistes est appréciée uniquement par l’impérialisme américain et ses laquais, alors que tous les peuples la condamnent.

    Kennedy disait : « Il nous faut une arme bien meilleure que la bombe H, une arme meilleure que les engins balistiques ou les sous-marins nucléaires, et cette arme meilleure, c’est la coexistence pacifique ». Et la presse occidentale écrivait : « Pour le monde libre, le camarade Khrouchtchev est le meilleur premier ministre russe qu’il y ait jamais eu. Il croit sincèrement à la coexistence pacifique. »

    Dernièrement encore, alors que l’impérialisme américain étendait son agression contre le Vietnam, Johnson déclarait : « Les peuples de Russie et des Etats-Unis ont beaucoup d’intérêts en commun. Et je veux dire au peuple de l’Union soviétique : Les Etats-Unis n’ont aucun intérêt à entrer, en quelque lieu que ce soit, en conflit avec le peuple soviétique.

    Et soutenir l’agression ou la subversion en quelque lieu que ce soit n’est pas dans l’intérêt véritable de l’Union soviétique. » Ce qui revient à dire que les Etats-Unis ont beaucoup d’« intérêts communs » avec les révisionnistes khrouchtchéviens et « collaboreraient » volontiers avec eux, tant que ceux-ci ne soutiennent pas les luttes révolutionnaires des peuples du Vietnam et d’ailleurs, tant qu’ils acceptent les conditions américaines pour la « paix ». Comme Khrouchtchev, les révisionnistes khrouchtchéviens se tiennent aux ordres de l’impérialisme américain.

    L’apparence et la réalité

    Ils pourraient protester parce que nous les mettons dans le même panier que Khrouchtchev. N’en appellent-ils pas à tout bout de champ à combattre l’impérialisme américain, à soutenir Je mouvement de libération nationale et les pays socialistes frères ?

    Cela ne les différencie-t-il pas un peu de Khrouchtchev ? Mais ils parlent d’une manière et agissent d’une autre. Les marxistes-léninistes jugent d’après les faits et non d’après les mots. Seuls les faits parlent aux gens, tandis que les mots ne peuvent les duper longtemps. Voyons donc les faits.

    Les révisionnistes khrouchtchéviens prétendent qu’ils sont contre l’impérialisme américain, mais, en fait, ils ne cessent d’affirmer à celui-ci qu’ils entendent poursuivre la politique de « coopération soviéto-américaine ».

    Ils prétendent soutenir le mouvement de libération nationale en Asie, en Afrique et en Amérique latine, mais, en fait, ils le minent.

    Et c’est en coordination avec la manipulation américaine appelée « réconciliation nationale », qu’ils continuent à disloquer le mouvement de libération nationale au Congo (L). Ils travaillent main dans la main avec l’impérialisme américain pour mettre sur pied une armée permanente onuesque en vue de réprimer les révolutions des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Ils ont présenté tout dernièrement 5 millions de dollars à l’O.N.U. au litre de « paiement anticipé à valoir sur le budget ».

    Ils prétendent soutenir les pays socialistes frères, mais, en fait, continuent à en trahir les intérêts. Ils ont affirmé encore et encore que le statu quo dans la question allemande est « relativement satisfaisant », que « rien n’en motive le changement », reléguant ainsi dans les dossiers la conclusion d’un traité de paix avec l’Allemagne et la question de Berlin-Ouest, qui devraient pourtant être réglés au plus tôt. Il n’y eut pas de riposte énergique de leur part lorsque les militaristes ouest-allemands tinrent une session du Bundestag à Berlin-Ouest, ce qui était une grave provocation contre la R.D.A. et le camp socialiste.

    Leur double visage apparaît de façon plus claire avec la question du Vietnam. D’un côté, ils crient qu’ils soutiennent le peuple vietnamien, et de l’autre, ils répriment de façon sanglante, à Moscou et à Léningrad, les manifestations anti-américaines organisées par des étudiants vietnamiens et autres. Dans certains cas, ils font semblant d’exiger le départ des troupes américaines du Sud-Vietnam, et dans d’autres, ils n’en soufflent mot.

    Ils ont quelques petits gestes pour aider le Vietnam, mais, par ailleurs, portent cette aide à la connaissance des Etats-Unis. D’un côté, ils se disent contre l’agression américaine au Vietnam, et de l’autre, donnent l’accolade aux fidèles valets et chouchous de l’impérialisme américain que sont Tito et Shastri et en chœur chantent avec eux, claironnant au sujet de « pourparlers de paix », afin de trouver une porte de sortie pour l’impérialisme américain.

    Une simple analyse de ces faits contradictoires suffit pour voir au-delà des apparences, les débarrasser de leurs fioritures, pour s’apercevoir que si les révisionnistes khrouchtchéviens se faufilent dans les rangs de tous les peuples du monde qui soutiennent la lutte patriotique de résistance à l’agression américaine du peuple vietnamien, et s’ils arborent le drapeau du « soutien au Vietnam », ce n’est que pour capitaliser politiquement, dans le but de passer plus de marchés avec les Etats-Unis et de trahir la cause révolutionnaire du peuple vietnamien. Telle est la trahison que cache le soutien en apparence.

    Et alors qu’ils clament à cor et à cri leur soutien au Vietnam, les impérialistes américains affirment que les révisionnistes khrouchtchéviens sont « désireux » de reprendre « le dialogue au sujet de la coexistence pacifique » avec les Etats-Unis, qu’ils « cherchent éperdument à soustraire les relations soviéto-américaines à de nouvelles détériorations dues à la guerre au Vietnam ». De tels propos donnent matière à réflexion.

    Cette tactique à volte-face continuelle ne correspond-elle pas exactement à celle de l’« homme aux deux visages » de Les fleurs dans le miroir [32] ? L’« homme aux deux visages » adopte parfois un air distingué et parfois se montre tel qu’il est, féroce, chacun des visages servant à un but déterminé.

    Ce que les révisionnistes khrouchtchéviens appellent soutien et aide au Vietnam leur sert à duper. Leur vrai but, c’est placer la question vietnamienne sur l’orbite de la « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde », c’est étouffer la lutte du peuple vietnamien contre l’agression américaine.

    Tel sera pris qui croyait prendre

    Les temps ont changé, l’époque où quelques grandes puissances pouvaient décider du sort des autres est à jamais révolue. Les révisionnistes khrouchtchéviens vont à contre-courant de l’histoire et leur échec est certain s’ils estiment que l’Union soviétique et les Etats-Unis peuvent agir en maîtres dans le monde sans se soucier des autres.

    Le monde compte plus de 130 pays, et plus de 3 milliards d’habitants dont plus de 90 pour cent veulent la révolution. Là où il y a agression, et oppression, il y a lutte pour la liberté et la libération. La cause révolutionnaire des peuples est un puissant courant historique que rien ne peut endiguer.

    Les impérialistes américains, de même que les révisionnistes khrouchtchéviens, ne sont après tout qu’une poignée de gens qui démontrent leur inconscience en s’opposant à la révolution, alors qu’ils ont à faire face à tous les peuples, y compris le peuple soviétique. « Des fourmis prennent des airs de grande nation dans un acacia qu’elles enchaînent ; d’autres, sans douter de rien, veulent ébranler un grand chêne. » [33] Pourquoi craindre que croule le monde parce que des mouches heurtent le mur ?

    Les marxistes-léninistes s’en tiennent aux principes, poursuivent la révolution, s’opposent fermement à l’impérialisme américain et estiment indispensable de dénoncer et de condamner le révisionnisme khrouchtchévien. Les peuples des pays socialistes veulent mener la révolution jusqu’au bout. Les révisionnistes khrouchtchéviens sont dans l’incapacité de résoudre les contradictions qui les opposent au peuple soviétique, et plus encore d’agir en maître avec tous les pays socialistes.

    Les peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine veulent décider de leur propre destin, poursuivre leur révolution nationale et démocratique jusqu’au bout, et ce ne sont pas les révisionnistes khrouchtchéviens qui les en empêcheront.

    Ces peuples font avancer, dans la voie de la victoire, la roue de la révolution contre l’impérialisme, Etats-Unis en tête, et ses laquais. Les révisionnistes khrouchtchéviens sont-ils à même de faire tourner cette roue en sens inverse ?

    En admettant que leurs manœuvres parviennent à infliger provisoirement des revers à la lutte révolutionnaire d’un peuple, elles ne joueront tout au plus qu’un rôle de professeur par la négative. Au Congo-Léopoldville, par exemple, les révisionnistes khrouchtchéviens s’étaient abouchés avec l’impérialisme américain pour torpiller l’indépendance nationale, mais le peuple congolais, qui a tiré les enseignements de cette sanglante leçon, a pansé ses plaies, pris les armes et engagé de nouveau une lutte victorieuse.

    Cet exemple ne peut qu’aider à comprendre qu’il est impossible de faire accéder la révolution nationale et démocratique à des victoires plus grandes sans écarter et éliminer le contrôle et l’influence exercés par le révisionnisme khrouchtchévien.

    Les nouveaux pays indépendants veulent sauvegarder leur indépendance nationale, briser les complots d’agression et de subversion de l’impérialisme américain, et ce ne sont pas les révisionnistes khrouchtchéviens qui pourront les étouffer.

    L’Indonésie s’est retirée des Nations unies pour sauvegarder le « sceptre de son indépendance », et les révisionnistes khrouchtchéviens n’y peuvent rien, aussi déplaisant que cela leur soit. Il en est de même du Cambodge qui, pour défendre sa souveraineté et sa dignité, n’a pas hésité à rompre les relations diplomatiques avec les Etats-Unis.

    Un bon nombre de pays capitalistes résistent également au contrôle américain, et l’hégémonie américaine est ébranlée. Et là aussi, les révisionnistes khrouchtchéviens sont incapables de venir en aide aux Etats-Unis.

    Si les révisionnistes khrouchtchéviens rêvent de dominer le monde avec les Etats-Unis, l’impérialisme américain a toujours eu pour « stratégie globale » de dominer le monde à lui seul, sans partager avec qui que ce soit.

    Pourquoi irait-il faire une exception pour les révisionnistes khrouchtchéviens et serait-il plus indulgent avec eux, alors qu’envers ses propres alliés, il use de l’escroquerie et pratique la loi de la jungle, qu’il n’hésite pas à expédier dans l’autre monde ses laquais devenus inutiles ?

    Les révisionnistes khrouchtchéviens ne s’attireront que des humiliations de plus en plus nombreuses en capitulant sans cesse devant lui. Et il se fera que la « domination conjointe » verra ses fervents propagateurs transformés en « sujets », car le partenaire est impitoyable.

    Une fable d’Esope rapporte qu’ayant rencontré un lion, le renard attira l’âne, son ami, dans un piège, le sacrifiant et croyant ainsi pouvoir se sauver. Mais le lion ne le lâcha pas. La fable rappelle que ceux qui trahissent leurs amis pour leur nuire, finissent par nuire à eux-mêmes.

    LES DEUX LIGNES SONT INCONCILIABLES

    L’attitude à adopter envers l’impérialisme américain touche au sort de l’humanité, car elle implique la question de savoir si les deux tiers de la population mondiale vivant encore sous le régime impérialiste et capitaliste ont à faire la révolution, et si le tiers déjà engagé dans la voie du socialisme doit poursuivre la révolution jusqu’au bout.

    Il appartient à chacun de se prononcer et, par-là, de se montrer révolutionnaire, non révolutionnaire ou contre-révolutionnaire. Et c’est dans cette question capitale que les marxistes-léninistes et les révisionnistes khrouchtchéviens poursuivent deux lignes politiques diamétralement opposées.

    Ces deux lignes doivent mener inévitablement à deux résultats totalement différents.

    Par la ligne marxiste-léniniste, les forces révolutionnaires mondiales se développeront, leur unité se verra continuellement renforcée, et elles finiront par vaincre l’impérialisme américain et sauvegarder la paix dans le monde, tandis que la ligne des révisionnistes khrouchtchéviens mènera à l’affaiblissement des forces révolutionnaires mondiales, au sapement de l’unité des peuples, à l’encouragement des visées agressives de l’impérialisme américain et à la mise en danger de la paix mondiale.

    Les deux lignes sont nettement distinctes, elles doivent aboutir à des résultats situés aux antipodes. Tous les peuples doivent s’en tenir à la première, s’efforcer d’en obtenir les résultats, ils doivent combattre la deuxième et en empêcher les conséquences.

    Les marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire de partout ont déjà remporté de grandes victoires dans la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien. Mais les révisionnistes khrouchtchéviens ne se résignent pas à leur échec, ils veulent aller jusqu’au bout. Ils poursuivent leur ligne révisionniste par des moyens hypocrites et sournois, ils continuent à s’aboucher avec l’impérialisme américain et ses laquais pour s’opposer à tous les révolutionnaires du monde.

    « Une lutte contre l’impérialisme qui ne serait pas indissolublement liée à la lutte contre l’opportunisme serait une phrase creuse ou un leurre » [34], disait Lénine à juste titre.

    La révolution mondiale est, en fin de compte, la cause des masses innombrables. Aussi la conscience révolutionnaire et la combativité des peuples ne pourront-elles être élevées que par la dénonciation continuelle de la trahison des intérêts des masses par les révisionnistes khrouchtchéviens et en montrant qu’ils sont les agents de fait de l’impérialisme.

    Le combat inflexible contre le révisionnisme khrouchtchévien est une des conditions indispensables pour assurer la victoire finale des peuples en lutte contre l’impérialisme américain et ses laquais.

    La situation mondiale devient de plus en plus favorable aux marxistes-léninistes et au peuple révolutionnaire de partout, et de plus en plus défavorable à l’impérialisme américain, aux réactionnaires de tous les pays et au révisionnisme moderne.

    L’impérialisme américain se trouve en fâcheuse posture et son horizon est bouché, tandis que, à l’exemple du soleil levant, la cause révolutionnaire mondiale rayonne dans toute sa splendeur.

    « Que vos corps et votre nom viennent à disparaître, le cours des fleuves n’en sera pas arrêté » [35]. Quelque service que les révisionnistes khrouchtchéviens rendent à l’impérialisme américain, ils ne pourront l’arracher à la défaite et à son sort, ils connaîtront eux-mêmes la ruine et la honte, et les générations à venir les maudiront.

    [1] V. I. Lénine : « La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky », Œuvres, tome 28.

    [2] J. Staline : Discours prononcé à la Ve Conférence de la Fédération des Jeunesses communistes léninistes de l’U.R.S.S. le 29 mars 1927.

    [3] « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

    [4] Khrouchtchev : Discours prononcé à un meeting pour l’amitié soviéto-hongroise, le 19 juillet 1963 ; Discours prononcé au IIIe Congrès du Parti ouvrier roumain le 21 juin 1960.

    [5] Lettre ouverte du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique (14 juillet 1963).

    [6] Khrouchtchev : Discours prononcé à l’Association Autriche-U.R.S.S. le 2 juillet 1960.

    [7] Khrouchtchev : Discours prononcé à la Conférence nationale des cultivateurs du coton de l’U.R.S.S. du 19 février 1958 ; Discours prononcé à la réception donnée le 8 février 1960, par l’Ambassade de l’Italie en U.R.S.S., à l’occasion de la visite du président Gronchi de la République italienne.

    [8] Entretien du président Mao Tsé-toung avec des amis japonais, cubains, brésiliens et argentins à Wouhan, Renmin Ribao, 15 mai 1960.

    [9] Message de condoléances de Khrouchtchev en date du 23 novembre 1963 lors de la mort de Kennedy.

    [10] « A propos de la déclaration du président Kennedy », Izvestia, 4 décembre 1961.

    [11] Commentateur, Izvestia, 4 novembre 1964.

    [12] « La politique extérieure et le monde moderne », éditorial du Kommunist, N° 3, 1965.

    [13] « Crime et peine », article paru dans la Literaturnaïa Gazeta, 13 mai 1965.

    [14] Mao Tsé-toung : « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies, tome IV.

    [15] V.I. Lénine : « Deux années de pouvoir soviétique », discours, Œuvres, tome 30.

    [16] Célèbre roman classique de Tsao Siué-kin, de l’époque des Tsings. La famille féodale dont il est question se nourrit des vestiges du « bon vieux temps ».

    [17] V.I. Lénine : « Pas de mensonge ! Notre force réside dans ce que nous disons la vérité ! », Œuvres, tome 9.

    [18] J. Staline : Anarchisme ou socialisme ?

    [19] « Nouvel An », poème de Mao Tsé-toung, janvier 1930.

    [20] « Le réalisme des révolutionnaires », Literaturnaïa Gazeta, 22 avril l965.

    [21] V.I. Lénine : « Ier Congrès de l’enseignement extra-scolaire de Russie, Comment on trompe le peuple avec les mots d’ordre de liberté et d’égalité », Œuvres, tome 29.

    [22] N.S. Khrouchtchev : Lettre du 5 mars 1958 à Bertrand Russell.

    [23] N.S. Khrouchtchev : Discours au banquet en l’honneur de Sihanouk, Ier décembre 1960.

    [24] N.S. Khrouchtchev : Discours à l’Assemblée générale de l’O.N.U., septembre 1960.

    [25] N.S. Khrouchtchev : Discours au Congrès mondial pour le désarmement général et la paix, 10 juillet 1962.

    [26] V. Tyagunenko : « Problèmes urgents de la voie du développement non capitaliste », L’économie mondiale et les relations internationales (U.R.S.S.), N° 11, 1964.

    [27] N.S. Khrouchtchev : Discours au Congrès mondial pour le désarmement général et la paix, 10 juillet 1962.

    [28] A. Shapiro : « La compétition économique entre les deux systèmes − base importante pour la lutte des classes sur le plan international », Problèmes économiques (U.R.S.S.), N° 11, 1965.

    [29] N.N. Yakovlev : « Trente années… » (Brochure publiée en Union soviétique à l’occasion du 30e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques avec les Etats-Unis).

    [30] N.S. Khrouchtchev : Interview accordée au correspondant américain C.L. Sulzberger le 5 septembre 1901, Pravda, 10 septembre 1961.

    [31] A.A. Gromyko : Allocution au Soviet suprême, 13 décembre 1962.

    [32] Roman de Li Jou-tchen, écrivain de l’époque des Tsings.

    [33] Poème de Mao Tsé-toung, « Réponse au camarade Kouo Mo-jo », 9 janvier 1963.

    [34] V.I. Lénine : « Programme militaire de la révolution prolétarienne », Œuvres, tome 23.

    [35] Poème du poète Tou Fou, dynastie des Tangs.

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  • Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : Luttons jusqu’au bout contre le révisionnisme khroutchévien (1965)

    A l’occasion du deuxième anniversaire de la publication des « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international », Renin Ribao et Hongqi, 14 juin 1965

    Le temps passe vite. Depuis la publication des « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » formulées par le Comité central du Parti communiste chinois, deux années déjà se sont écoulées.

    Dans l’histoire du mouvement communiste international, deux années ne représentent guère qu’un moment. Mais combien acharnée a été la lutte et combien grands ont été les changements pendant ces deux années !

    Un vent pernicieux s’est abattu voici deux ans sur le mouvement communiste international. La direction du Parti communiste de l’Union soviétique, Khrouchtchev en tête, voulait imposer sa ligne révisionniste aux partis frères, c’est-à-dire sa ligne générale dite de « coexistence pacifique », de « compétition pacifique », du « passage pacifique », de l’« Etat du peuple tout entier » et du « parti du peuple tout entier », définie aux XXe et XXIIe Congrès du P.C.U.S.

    Elle a sans cesse fait sonner le clairon de l’offensive générale contre la Chine, le communisme et le peuple, et a monté de grandes farces anti-marxistes-léninistes aux congrès de cinq partis frères d’Europe.

    Elle a dirigé une quarantaine de partis communistes dans des attaques forcenées contre le P.C.C. et les autres partis marxistes-léninistes.

    Il semblait que « la cité entière allait crouler sous la sombre nuée ».

    Les « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » avancées par le Comité central du P.C.C. le 14 juin 1963 portèrent haut le flambeau de la révolution, percèrent l’épais brouillard du révisionnisme khrouchtchévien et sauvegardèrent la pureté du marxisme-léninisme.

    Les « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » étaient une réponse du Comité central du P.C.C. à la lettre du 30 mars 1963 du Comité central du P.C.U.S.

    Dans sa lettre, le Comité central du P.C.U.S. avait exposé systématiquement ses points de vue sur une série de problèmes d’importance majeure de notre époque et soulevé en particulier la question de la ligne générale du mouvement communiste international. Le Comité central du P.C.C. estima qu’il était très bon que cette question ait été soulevée.

    En effet, les divergences qui, depuis le XXe Congrès du P.C.U.S., opposent la direction du P.C.U.S. à nous-mêmes et à tous les autres partis marxistes-léninistes ne portent pas sur telle ou telle question particulière, ce sont des divergences de principe sur toute une série de questions fondamentales intéressant la révolution mondiale contemporaine, des divergences concernant la ligne générale du mouvement communiste international.

    Ces divergences se ramènent en fait à ceci : Les peuples qui vivent encore sous le régime impérialiste et capitaliste, c’est-à-dire les deux tiers de la population mondiale, doivent-ils ou non faire la révolution ?

    Les peuples déjà engagés dans la voie socialiste, c’est-à-dire le tiers de la population mondiale, doivent-ils ou non mener la révolution jusqu’au bout ?

    Il s’agit là des principes les plus élémentaires que le mouvement communiste international et chaque parti prolétarien se doivent d’observer et des tâches les plus fondamentales qu’ils se doivent d’accomplir.

    Dans ses « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international », le Comité central du P.C.C. s’en est tenu fermement à la doctrine révolutionnaire marxiste-léniniste, à la voie commune de la Révolution d’Octobre et aux principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960.

    D’une part, il a systématiquement disséqué la théorie et la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien et dévoilé leur contenu véritable, à savoir la trahison du marxisme-léninisme et de la cause de la révolution mondiale prolétarienne ; d’autre part, à la lumière du marxisme-léninisme, il a analysé les contradictions du monde contemporain et répondu à toute une série de questions concernant la révolution mondiale de notre époque ; il a avancé une ligne générale marxiste-léniniste pour le mouvement communiste international, diamétralement opposée à la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien.

    La ligne générale du mouvement communiste international proposée par le Comité central du P.C.C. peut être résumée dela façon suivante : Union de tous les prolétaires du monde, union de tous les prolétaires et de tous les peuples et nations opprimés du monde pour combattre l’impérialisme et la réaction des différents pays, assurer la paix mondiale, faire triompher la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme, consolider le camp socialiste et accroître sa puissance, conduire la révolution mondiale du prolétariat, étape par étape, jusqu’à la victoire totale, et bâtir un monde nouveau sans impérialisme, sans capitalisme et sans exploitation de l’homme par l’homme.

    C’est une ligne générale qui permet aux peuples de tous les pays de livrer avec fermeté leur combat révolutionnaire, de mener la révolution mondiale du prolétariat vers son but final et aussi de lutter avec le plus d’efficacité contre l’impérialisme et pour la défense de la paix mondiale.

    C’est une ligne générale marxiste-léniniste à même d’assurer, non seulement, la victoire totale de la révolution mais aussi une paix durable dans le monde.

    Les « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » formulées par le Comité central du P.C.C. est un document-programme.

    Elles opèrent une nette distinction entre le marxisme-léninisme et le révisionnisme khrouchtchévien à propos de toute une série de questions d’importance majeure touchant la révolution mondiale contemporaine, et apportent sur le plan théorique une importante contribution à la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

    La publication des « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » a marqué le début d’une nouvelle phase de la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

    Depuis lors, le P.C.C. et les autres partis frères marxistes-léninistes ont engagé un grand débat public avec le révisionnisme khrouchtchévien et lancé contre lui une contre-offensive générale.

    Cet événement a été un tournant important dans la lutte du marxisme-léninisme contre le révisionnisme moderne. Il a été le tournant à partir duquel le révisionnisme khrouchtchévien, après sa naissance et son développement, a évolué vers la faillite totale.

    Ce fut aussi le tournant à partir duquel le courant idéologique du révisionnisme moderne d’après la Seconde guerre mondiale a évolué vers la faillite totale, après sa naissance et son développement.

    Les deux années qui ont suivi la publication des « Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » formulées par le Comité central du P.C.C. ont vu les partis marxistes-léninistes et les marxistes-léninistes du monde entier mener à une échelle sans précédent un débat public et une lutte acharnée contre les révisionnistes khrouchtchéviens.

    Pendant les seize premiers mois, la lutte était dirigée principalement contre la direction du P.C.U.S., avec Khrouchtchev à sa tête, et durant les huit autres, contre la nouvelle direction du P.C.U.S. qui fait du révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev.

    Au cours de cette lutte, le révisionnisme khrouchtchévien s’est constamment démasqué, allant de faillite en faillite, tandis que le marxisme-léninisme se développait et triomphait sans cesse.

    Le débat public et la lutte acharnée qui se sont déroulés durant ces deux dernières années ont porté essentiellement sur les trois points suivants :

    1. Marxisme-léninisme révolutionnaire ou révisionnisme opposé à la révolution.

    Après que nous eûmes formulé nos propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international, les révisionnistes khrouchtchéviens publièrent une « Lettre ouverte du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique aux organisations du Parti et à tous les Communistes de l’Union soviétique » dans laquelle ils s’efforcent de défendre leur ligne générale dite de « coexistence pacifique », de « compétition pacifique », du « passage pacifique », de l’« Etat du peuple tout entier » et du « parti du peuple tout entier » et attaquent sans vergogne le P.C.C. et les autres partis marxistes-léninistes.

    Cette lettre ouverte a au moins eu l’avantage de donner à tous les marxistes-léninistes le droit de dénoncer publiquement le révisionnisme khrouchtchévien et de leur fournir des matériaux de caractère négatif pour une critique systématique de la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien.

    Comme le magicien malchanceux de la légende, les révisionnistes khrouchtchéviens ont fait venir le « génie » par leurs incantations et ils ne savent plus maintenant comment l’exorciser.

    Les marxistes-léninistes ont engagé le débat sous diverses formes avec les révisionnistes khrouchtchéviens.

    En l’espace de dix mois, nous avons écrit neuf articles à propos de la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S.

    Faits à l’appui, nous avons raisonné sur toute une série d’importantes questions de principe concernant le mouvement communiste international à l’époque actuelle et arraché ainsi à Khrouchtchev son masque de marxisme-léninisme, révélant encore davantage aux peuples du monde son visage de renégat du marxisme-léninisme.

    2. Alliance avec tous les peuples du monde contre l’impérialisme américain et ses laquais ou alliance avec l’impérialisme américain et ses laquais contre les peuples du monde.

    Après la publication de leur lettre ouverte, les révisionnistes khrouchtchéviens ont commis toute une série d’actes de trahison, dont le plus flagrant est la conclusion avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne du Traité sur l’arrêt partiel des essais nucléaires. C’est la preuve la plus évidente de la trahison par les révisionnistes khrouchtchéviens des intérêts du peuple soviétique, des peuples des autres pays socialistes et de tous les peuples épris de paix du monde.

    Se saisissant de l’occasion fournie par la signature de ce traité et les autres actes de trahison, le P.C.C. et tous les marxistes-léninistes du monde ont dénoncé à fond l’alliance des révisionnistes khrouchtchéviens avec les forces de guerre contre les forces de paix, avec les forces impérialistes contre les forces socialistes, avec les Etats-Unis contre la Chine et avec tous les réactionnaires contre les peuples.

    Les faits montrent que la coopération soviéto-américaine pour dominer le monde constitue l’âme même de la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien.

    3. Unité ou scission.

    Les révisionnistes khrouchtchéviens qui sont des traîtres au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien sont devenus les plus grands scissionnistes de l’Histoire. A la session plénière du Comité central du P.C.U.S. tenue en février 1964, ils ont présenté un rapport antichinois et adopté une résolution antichinoise et déclaré que des « mesures collectives » seraient prises contre le P.C.C.

    Puis, ils ont comploté activement la convocation unilatérale d’une conférence internationale des partis frères et de sa réunion préparatoire en vue d’une scission ouverte du mouvement communiste international.

    De concert avec de nombreux autres partis frères, le P.C.C. a dénoncé à fond ce complot et a boycotté résolument leur réunion scissionniste.

    Dans sa lettre du 28 juillet 1964 au Comité central du P.C.U.S., le Comité central du P.C.C. a souligné : « Le jour de l’inauguration de votre conférence sera le jour de votre descente au tombeau ».

    Allant de la trahison dans le domaine théorique à la trahison dans le domaine pratique, de la scission sur le plan politique à la scission sur le plan de l’organisation, les révisionnistes khrouchtchéviens se sont graduellement engagés dans la voie de l’irréparable.

    Les événements ont évolué si rapidement que Khrouchtchev a été chassé de la scène de l’Histoire avant même que nous ayons fini de rédiger notre série d’articles à propos de la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S., et avant même que la direction du P.C.U.S. ait eu le temps de convoquer sa dérisoire réunion scissionniste.

    Au cours de ces deux dernières années, la nature agressive de l’impérialisme, Etats-Unis en tête, s’est révélée encore plus clairement ; les luttes révolutionnaires des peuples d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’autres régions du monde ont enregistré de nouveaux développements ; le révisionnisme khrouchtchévien est allé de faillite en faillite, le marxisme-léninisme de victoire en victoire.

    Tout cela prouve que la ligne générale du mouvement communiste international que nous avons proposée est juste, que la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien est nécessaire et que les points de vue du P.C.C. et du camarade Mao Tsé-toung sur les questions importantes de l’heure peuvent résister à l’épreuve de la pratique.

    La chute de Khrouchtchev est une importante victoire du marxisme-léninisme, mais elle ne signifie pas que le révisionnisme khrouchtchévien ait disparu, elle ne signifie pas, non plus, qu’on puisse mettre fin à la lutte engagée contre ce dernier.

    Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. n’ont pu faire autrement que de limoger Khrouchtchev, mais ils ont recueilli tel quel tout l’héritage du révisionnisme khrouchtchévien.

    Ils ont déclaré à maintes reprises que la ligne définie par les XXe et XXIIe Congrès et le Programme du P.C.U.S. a été, est et restera « la seule et inébranlable » (Discours de L. Brejnev prononcé le 19 octobre 1964 lors d’un meeting à Moscou) ligne de leur politique intérieure et étrangère.

    Lorsqu’une délégation du Parti et du gouvernement chinois se rendit à Moscou à l’occasion du 47ème anniversaire de la Révolution d’Octobre, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. lui déclarèrent que rien, pas la moindre nuance, ne les distinguait de Khrouchtchev pour ce qui est du mouvement communiste international et de l’attitude envers la Chine.

    Tous leurs actes depuis leur arrivée au pouvoir, il y a huit mois, montrent qu’ils marchent effectivement dans le sillage de Khrouchtchev et font du révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev.

    Somme toute, il n’est guère surprenant qu’après la chute de Khrouchtchev, ceux qui ont pris sa relève continuent à agir de la même façon que lui.

    Les marxistes-léninistes ont depuis longtemps fait remarquer que l’apparition du révisionnisme khrouchtchévien n’était ni une question de personne, ni un phénomène fortuit, mais qu’elle était due à des causes sociales profondes.

    Elle résulte du déferlement des forces capitalistes en Union soviétique, elle est aussi un produit de la politique impérialiste.

    Après que Khrouchtchev, cet homme dévoré d’ambition, eut accédé au pouvoir et usurpé graduellement la direction du Parti et de l’Etat soviétiques, les nouveaux éléments bourgeois de la société soviétique devinrent progressivement une couche bourgeoise privilégiée, opposée au peuple soviétique. Cette couche privilégiée est la base sociale de la clique révisionniste de Khrouchtchev, tandis que cette dernière est le représentant politique de cette couche privilégiée.

    Celle-ci a tenu à remplacer Khrouchtchev, non pas à cause du révisionnisme qu’il pratiquait, mais parce qu’il s’était montré si stupide et s’était tellement discrédité qu’il ne pouvait plus se maintenir, assailli par les difficultés tant sur le plan intérieur qu’extérieur, abandonné par les masses et délaissé par les siens, accablé de reproches et menacé par de multiples crises latentes.

    La ligne révisionniste n’a jamais été autre chose qu’un chariot croulant et ce balourd de Khrouchtchev l’a fait cahoter à tel point que la position dominante de la couche privilégiée de l’Union soviétique s’en est trouvée menacée.

    Si bien que la personne de Khrouchtchev était devenue un obstacle à la mise en œuvre du révisionnisme khrouchtchévien. Pour sauvegarder les intérêts de la couche privilégiée de l’Union soviétique et poursuivre la ligne révisionniste, il fallait donc chasser Khrouchtchev et le remplacer par d’autres. En fait, les nouveaux dirigeants qui ont remplacé Khrouchtchev faisaient partie de son équipe.

    La carrière politique des personnages qui en formaient le noyau est inséparablement liée à Khrouchtchev.

    N’est-ce pas eux qui, de concert avec Khrouchtchev, ont déclenché une vaste campagne contre Staline et entrepris activement de restaurer le capitalisme ?

    N’est-ce pas eux qui, de mèche avec Khrouchtchev, ont lancé des attaques de grand style contre le P.C.C. et les autres partis frères marxistes-léninistes ?

    N’est-ce pas eux qui, aux côtés de Khrouchtchev, ont travaillé à la scission du camp socialiste et du mouvement communiste international ? N’est-ce pas eux encore qui se sont joints à Khrouchtchev en vue de s’aboucher avec l’impérialisme américain pour s’opposer aux luttes révolutionnaires des peuples du monde entier ?

    Ces vieilles connaissances se trouvent aujourd’hui en présence d’un problème difficile qui les embarrasse au plus haut point : comment se composer une nouvelle personnalité ? Ayant chassé Khrouchtchev, les nouveaux dirigeants se voient obligés de jouer la comédie, de faire certains gestes pour faire croire qu’ils sont différents de lui.

    Mais puisqu’ils sont tout comme Khrouchtchev, les représentants politiques de la couche bourgeoise privilégiée de l’Union soviétique, ils ne peuvent agir que dans l’intérêt de cette couche privilégiée et appliquer la ligne révisionniste. Sur cette question fondamentale, ils ne sauraient se différencier de Khrouchtchev.

    C’est ainsi que depuis huit mois, ils vivent dans des difficultés permanentes et sont constamment en contradiction avec eux-mêmes.

    Ils sont incapables d’expliquer les contradictions qui se manifestent dans leurs propos. Ils disent ceci aujourd’hui, cela demain, et à chaque fois, se donnent une gifle à eux-mêmes. Ils disent de l’impérialisme américain qu’il est l’ « agresseur », le « gendarme international », qu’il « est de nos jours la principale force de guerre et d’agression », mais qualifient en même temps l’administration Johnson de « sensée » et de « modérée », et proclament que l’on peut espérer d’elle qu’elle « prenne des mesures concrètes dans le sens de l’amélioration ultérieure du climat politique mondial » (Article du commentateur des Izvestia, 5 novembre 1964).

    Ils prétendent vouloir s’opposer à l’impérialisme américain, mais affirment par ailleurs qu’il existe un « terrain suffisamment large pour la coopération » (Discours prononcé le 7 décembre 1964 par A.A. Gromyko à l’Assemblée générale de l’O.N.U.) entre l’Union soviétique et les Etats-Unis.

    Ils condamnent parfois l’agression américaine au Vietnam, mais finissent toujours par en revenir à l’amélioration des relations soviéto-américaines » et cherchent à intégrer tous les problèmes du monde dans l’orbite de la « coopération soviéto-américaine ».

    De même, ils sont incapables d’expliquer les contradictions entre leurs paroles et leurs actes.

     Puisqu’ils affirment vouloir se joindre aux peuples du monde entier pour s’opposer à l’impérialisme américain, pourquoi tiennent-ils donc à multiplier leurs contacts, accentuer leur collusion, échanger des renseignements avec ce dernier, et par un accord tacite, à étouffer de concert avec lui la lutte révolutionnaire des peuples ?

     Puisqu’ils affirment vouloir soutenir les mouvements de libération nationale d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, pourquoi complotent-ils avec les Etats-Unis de mettre sur pied une force permanente de l’O.N.U., en d’autres termes, d’organiser une gendarmerie internationale pour réprimer la lutte révolutionnaire des peuples ?

     Puisqu’ils affirment vouloir renforcer l’unité des partis frères et celle des pays frères, pourquoi ont-ils convoqué la réunion scissionniste de mars, mesure des plus graves tendant à la scission du mouvement communiste international ?

     Puisqu’ils affirment vouloir améliorer leurs relations avec les partis frères et les pays frères, pourquoi s’obstinent-ils à poursuivre la politique de chauvinisme de grande puissance que Khrouchtchev a pratiquée à l’égard de l’Albanie, au lieu d’admettre leur erreur ?

    Pourquoi continuent-ils, dans leur pays et même à l’étranger, leurs propagande et activités antichinoises, allant jusqu’à offrir à Shastri, ce favori des Etats-Unis, la tribune du Kremlin pour attaquer la Chine ?

    Pourquoi se livrent-ils toujours à des menées de subversion et de sape contre le Parti communiste japonais, le Parti communiste d’Indonésie et d’autres partis frères marxistes-léninistes, allant jusqu’à soutenir ouvertement Yoshio Shiga et consorts, renégats du Parti communiste japonais, et aider activement Shigeo Kamiyama dans sa campagne électorale ?

    De plus, ils sont incapables d’expliquer les contradictions qui apparaissent dans leurs actes.

    Ils font mine d’aider le Vietnam, tout en révélant, au préalable, aux Américains, leurs plans d’« aide », et en se livrant à Washington, Londres et Paris à d’intenses activités en vue de négociations de paix, bref, ils se donnent beaucoup de mal afin de trouver une « issue » pour les agresseurs américains.

    N’est-ce pas précisément ce que nous avons dénoncé à maintes reprises, à savoir qu’ils « aident » le Vietnam dans l’unique but d’amasser un capital politique afin d’intégrer le problème vietnamien dans l’orbite de la coopération soviéto-américaine ?

    Certains propos des impérialistes américains méritent réflexion. Ils disent que l’introduction d’armes soviétiques au Vietnam est un « élément encourageant » qui « aura une influence modératrice » et que « la confrontation directe de forces américaines et soviétiques pourrait même hâter l’ouverture de négociations en vue d’un règlement au Vietnam » (Washington Post, 17 avril 1965).

    Bref, les diverses attitudes contradictoires de la nouvelle direction du P.C.U.S. Reflètent, en fait, quelque chose d’à la fois réel et simulé ; on y trouve du vrai et du faux.

    Certains phénomènes révèlent sa nature, c’est ce qui est vrai ; d’autres ne le peuvent pas, c’est ce qui est faux.

    Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont beau jouer un tas de piètres comédies, recourir à une foule de subterfuges, ils restent ce qu’ils sont, leur nature n’a pas changé, c’est toujours le révisionnisme khrouchtchévien, le scissionnisme et le chauvinisme de grande puissance, la coopération soviéto-américaine pour dominer le monde.

    Comparés à Khrouchtchev, ils pratiquent un révisionnisme plus dissimulé, plus rusé et dangereux.

    Il est souvent arrivé, dans l’Histoire, que les forces réactionnaires et en décomposition reprennent habilement à leur compte des mots d’ordre progressistes et révolutionnaires sous l’enseigne desquels elles cherchent à abuser les masses et à réaliser leurs buts réactionnaires.

    C’est sous l’enseigne du « marxisme », que les révisionnistes de la Ile Internationale trahirent la révolution prolétarienne. C’est en reprenant les mots d’ordre bolcheviks concernant les Soviets que les menchéviks tentèrent d’instaurer une dictature bourgeoise.

    Tito pratique le capitalisme au nom du « socialisme ». Aujourd’hui, la nouvelle direction du P.C.U.S. joue le même tour de passe-passe.

    Ayant repris certains mots d’ordre des marxistes-léninistes, elle ne vise qu’à donner le change pour dissimuler l’essentiel de sa politique qui est de poursuivre la ligne révisionniste.

    La lutte des classes est très complexe et les multiples phénomènes qui y apparaissent le sont encore davantage. C’est seulement en effectuant un travail sérieux, en éliminant le faux pour garder le vrai, en passant de l’externe à l’interne que l’on peut pénétrer l’essence même des choses au travers des phénomènes complexes.

    C’est seulement après avoir saisi l’essence d’une chose que l’on peut acquérir une connaissance relativement plus profonde et correcte de cette chose objective dans son ensemble. Le marxisme-léninisme est pour nous à la fois un télescope et un microscope, il nous permet de saisir l’essence d’une chose par-delà les apparences. Ayant eu affaire pendant tant d’années avec le révisionnisme khrouchtchévien, nous avons appris à être un peu plus perspicaces.

    Ayant appris à connaître Khrouchtchev, nous sommes à même de discerner plus facilement la nature de ses successeurs sans nous laisser prendre à leurs fausses apparences.

    A présent, une question se pose aux communistes chinois : Mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien ou s’arrêter à mi-chemin ?

    Pour gagner un moment de répit, récupérer, accumuler du capital politique et redoubler d’efforts pour faire progresser le révisionnisme, les révisionnistes khrouchtchéviens cherchent par mille et un moyens à estomper la ligne de démarcation entre le marxisme-léninisme et le révisionnisme dans le vain espoir de faire cesser la lutte antirévisionniste.

    Nous devons agir tout autrement, poursuivre la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien à partir des victoires acquises et la mener résolument jusqu’au bout.

    Depuis quelque temps, la nouvelle direction du P.C.U.S. a débité un tas de paroles ronflantes à propos de l’« unité ». Le fait que ceux qui ont sapé l’unité du mouvement communiste international en convoquant arbitrairement la réunion scissionniste de mars se mettent aujourd’hui à chanter l’« unité » peut paraître ridicule. Mais ce n’est pas seulement ridicule.

    Ces gens-là poursuivent un but sinistre. Ils spéculent sur le désir des peuples du monde entier de voir les forces révolutionnaires renforcer leur unité face à l’agression frénétique de l’impérialisme américain. Contraints par les circonstances, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont dû changer de tactique.

    A la différence de Khrouchtchev qui pratiquait ouvertement, cyniquement et grossièrement une politique de pression à l’égard des partis frères pour les soumettre à sa ligne révisionniste, ils se donnent des airs accommodants, cherchant ainsi à émousser la volonté militante des marxistes-léninistes dans leur lutte contre le révisionnisme.

    Au fond, l’« unité » pour eux, c’est que nous renoncions à combattre et à dénoncer le révisionnisme, que nous nous joignions à eux dans la pratique du révisionnisme, ou du moins que nous leur laissions toute liberté dans ce domaine.

    Dans la lutte contre le révisionnisme, nous devons savoir faire face à la manière forte et aussi à la manière douce des révisionnistes, c’est-à-dire avoir le courage de résister à toutes leurs pressions et ne jamais se laisser prendre à leurs paroles mielleuses. Les multiples pressions que Khrouchtchev avait exercées sur nous n’ont nullement réussi à nous intimider et à nous empêcher de lutter contre lui.

    Nous savions parfaitement qu’il userait de représailles contre nous, mais nous avons persévéré dans notre lutte de principe. A présent, nous ne devons pas renoncer à notre lutte de principe contre eux en nous laissant prendre aux divers déguisements et aux manœuvres des successeurs de Khrouchtchev.

    Au contraire, nous devons plus que jamais faire preuve de fermeté dans notre position et lever toujours plus haut notre drapeau.

    Le P.C.C. est un parti marxiste-léniniste, un parti sérieux, fidèle aux principes.

    Les marxistes-léninistes ont toujours maintenu qu’ « une politique fidèle aux principes est la seule juste ».

    Il est correct de faire preuve de souplesse dans la lutte lorsque cela est nécessaire, à condition de s’en tenir aux principes. Mais cette souplesse doit servir les principes. User de souplesse en renonçant à tout principe et sous ce prétexte créer l’ambiguïté et la confusion sur les questions de principe serait agir de façon erronée.

    Il est clair que des divergences de principe sur une série de questions fondamentales nous opposent aux révisionnistes khrouchtchéviens, qui eux confondent totalement ennemis et amis.

    Si nous abandonnions notre position de principe, si nous cédions aux révisionnistes khrouchtchéviens, abondions dans leur sens, cela reviendrait en fait à les cautionner, à les aider à tromper le peuple soviétique et les peuples des autres pays socialistes et du monde entier, à nous joindre aux révisionnistes khrouchtchéviens pour aider l’impérialisme, ce serait commettre une erreur de portée historique.

    Si nous agissions de la sorte, le prolétariat international et les peuples révolutionnaires du monde ne sauraient nous le pardonner.

    Nous nous étions abstenus pendant assez longtemps de critiquer publiquement le révisionnisme khrouchtchévien.

    Tout en maintenant notre position de principe, nous fîmes des compromis avec Khrouchtchev sur certains problèmes. Notre but était de faire revenir la direction du P.C.U.S. dans la voie du marxisme-léninisme. Mais elle nous rendit le mal pour le bien.

    Dans un de nos articles à propos de la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S., nous avons déclaré que si des camarades de partis frères nous reprochaient de ne pas leur avoir fait connaître, à l’époque, la vérité sur les divergences, et d’avoir fait des compromis avec Khrouchtchev sur certains problèmes, nous accepterions volontiers leurs critiques.

    Pour nous, c’est un important enseignement historique tiré de la lutte contre le révisionnisme.

    Nous avions placé un certain espoir dans les nouveaux dirigeants du P.C.U.S.

    Nous avons observé et attendu durant plusieurs mois. Mais ils n’ont pas tardé à révéler leur nature et à manifester leur détermination de continuer dans la voie du révisionnisme. Dans ces circonstances, force nous est de défendre avec fermeté les positions théoriques du marxisme-léninisme et de poursuivre la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien en lui rendant coup pour coup.

    De la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien dépendent l’avenir du mouvement communiste international, le développement de la lutte révolutionnaire des peuples et le destin de l’humanité.

    Le révisionnisme a toujours été une force combattant et sapant la révolution. Pour faire la révolution, pour la soutenir, il faut mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

    Pour l’impérialisme, le révisionnisme a toujours été un appui sur le plan social et une force à son service.

    Pour combattre l’impérialisme, en premier lieu l’impérialisme américain, il faut mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

    De tout temps, les révisionnistes ont mené des activités scissionnistes contre le marxisme-léninisme et les peuples révolutionnaires.

    Le révisionnisme a toujours été une force qui a sapé l’unité révolutionnaire.

    Par conséquent, pour sauvegarder l’unité du mouvement communiste international sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, et pour sauvegarder l’unité des peuples révolutionnaires du monde, il faut mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien. Au cours de ces deux dernières années, la lutte contre le révisionnisme moderne a enregistré de très grandes victoires.

    Certes, cette lutte sera de longue haleine et connaîtra inévitablement des hauts et des bas. Mais il est absolument certain que le marxisme-léninisme triomphera du révisionnisme. Le passé l’a prouvé, l’avenir le prouvera également.

    Les révisionnistes khrouchtchéviens se trouvent en présence de multiples contradictions.

    Ils sont incapables de résoudre les contradictions qui les opposent au peuple soviétique, aux membres du P.C.U.S. et aux cadres, soit à plus de 90 pour cent de la population du pays, ni celles qui les opposent aux masses populaires, et aux marxistes-léninistes de tous les pays du monde, c’est-à-dire à plus de 90 pour cent de la population mondiale.

    Ils ne peuvent pas davantage résoudre les contradictions qui opposent à l’impérialisme américain le grand peuple soviétique, fidèle à la voie socialiste, ni celles qui se manifestent dans les rangs mêmes des révisionnistes.

    Ce sont précisément ces contradictions irréductibles qui ont ruiné la carrière politique de Khrouchtchev. Ceux qui marchent dans son sillage connaîtront inévitablement le même sort.

    Les forces marxistes-léninistes se sont considérablement développées au cours de la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien, en particulier depuis le débat public. La doctrine révolutionnaire du marxisme-léninisme ne s’est jamais propagée à une telle échelle.

    Les forces marxistes-léninistes ont été trempées par de nouvelles épreuves.

    Dans la lutte que nous menons aujourd’hui contre le révisionnisme, nous bénéficions de l’expérience acquise par Lénine dans sa lutte contre les révisionnistes de la IIe Internationale, de l’expérience obtenue par Staline au cours de sa lutte contre Trotsky et Boukharine, et aussi de celles accumulées dans la lutte contre le révisionnisme moderne, notamment le révisionnisme khrouchtchévien.

    Nous devons tirer pleinement profit de cette situation favorable et combattre résolument le révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev.

    Les marxistes-léninistes ont pour tâche de connaître le monde et de le transformer. C’est en maîtrisant les lois du développement de l’Histoire, en s’appuyant sur la force des masses populaires et au moyen de la lutte révolutionnaire que les marxistes-léninistes font tourner la roue de l’Histoire, alors que les révisionnistes vont à rencontre de ces lois, se rangent du côté des forces réactionnaires en décomposition, se montrent hostiles aux masses populaires, s’opposent aux luttes révolutionnaires et cherchent à enrayer la marche de l’Histoire.

    Lénine a dit à juste titre : « Le vainqueur est finalement celui qui a derrière lui la force du développement de l’Histoire ». Nous avons pleinement confiance en la victoire totale de la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

    Le Parti communiste et le peuple chinois persisteront sans défaillance dans la ligne générale du mouvement communiste international formulée il y a deux ans.

    Nous porterons plus haut encore l’invincible drapeau du marxisme-léninisme et, de concert avec les marxistes-léninistes et les peuples révolutionnaires du monde, nous lutterons jusqu’au bout contre l’impérialisme ayant à sa tête les Etats-Unis, et contre tous les réactionnaires, nous lutterons jusqu’au bout contre le révisionnisme khrouchtchévien, et combattrons pour la victoire de la cause de la paix mondiale, de la libération nationale, de la démocratie populaire et du socialisme, et pour la création d’un monde nouveau sans impérialisme, sans capitalisme et sans exploitation de l’homme par l’homme.

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  • Article du Drapeau Rouge : Pour l’anniversaire de la victoire sur le fascisme allemand ! Pour la lutte jusqu’au bout contre l’impérialisme américain ! (1965)

    par Louo Jouei-king, publié dans le Hongqi, le 10 mai 1965

    Vingt années se sont écoulées depuis la grande victoire sur le fascisme allemand.

    Et bientôt il y aura aussi vingt ans que fut remportée la grande victoire sur l’ensemble du bloc fasciste germano-nippo-italien.

    Ces vingt années ont été le témoin d’immenses changements dans le monde. Comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, la victoire qui termina la guerre mondiale antifasciste « a ouvert des possibilités encore plus larges et des voies encore plus efficaces pour la libération de la classe ouvrière et des peuples opprimés du monde entier. » [1].

    L’après-guerre a vu surgir un extraordinaire bouillonnement révolutionnaire suite à la jonction des deux grands courants historiques que sont la révolution socialiste et le mouvement de libération nationale, et qui transforment rapidement l’aspect du monde.

    Et une confiance sans limites dans la victoire nous sera procurée par un coup d’œil sur la victoire remportée il y a vingt ans sur les fascistes allemands, japonais et italiens, par un tour d’horizon de l’excellente situation que connaît aujourd’hui la révolution des peuples de partout, et par un regard aux radieuses perspectives de la lutte pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme.

    Il y a plus de vingt ans, lorsque les hitlériens déferlaient sur le continent européen et jetaient toutes leurs forces dans une attaque brusquée contre l’Union soviétique, croyant pouvoir l’« anéantir » en un mois et demi ou en deux mois, d’un coup tout s’assombrit dans le monde, comme si « l’entière cité allait crouler sous la sombre nuée ».

    Telle une contagion, la peur inspirée par Hitler gagna bien des gens de par le monde, qui pâlissaient au seul nom de cette bête féroce et envisageaient la situation internationale avec pessimisme et désespoir. Les hordes fascistes hitlériennes étaient considérées comme pratiquement invincibles. Les petits pays européens avaient été incapables de leur tenir tête et même des puissances impérialistes comme la Grande-Bretagne et la France reculèrent sous la panique ou s’effondrèrent au premier choc.

    Était-il possible, dans ces conditions, que le socialisme triomphe du fascisme ? Était-il possible que le système socialiste l’emporte sur le système impérialiste capitaliste ? L’Union soviétique résisterait-elle à l’assaut des troupes fascistes hitlériennes et son armée les vaincrait-elle ?

    Telles étaient les questions qui préoccupaient les peuples du monde entier. L’épreuve fut dure pour le premier Etat socialiste, pour le système socialiste et pour les forces armées révolutionnaires du prolétariat. Le problème était capital et de lm dépendait le sort de l’humanité.

    Sous la clairvoyante direction du Parti communiste de l’Union soviétique et du Commandement suprême soviétique, ayant le camarade Staline à leur tête, l’Etat soviétique, que Lénine créa, un jeune Etat ayant tout juste réalisé l’industrialisation socialiste, et sa jeune Armée rouge des ouvriers et des paysans, non seulement tinrent fermement sous les assauts des troupes fascistes hitlériennes, réputées invincibles, en anéantirent en masse les forces vives, mais encore passèrent résolument et le moment venu à la contre-offensive, poursuivant l’ennemi jusqu’à Berlin, brisant définitivement la machine de guerre des fascistes hitlériens et remportant la grande victoire décisive de cette guerre antifasciste.

    Celle victoire n’était pas comme les autres, ce ne fut pas une victoire ordinaire, partielle, mais une victoire d’une importance considérable pour le sort de l’humanité et le progrès de l’histoire. Cette grande victoire est celle du système socialiste, du peuple et de l’armée soviétiques, de la direction marxiste-léniniste du P.C.U.S. qui avait le camarade Staline à sa tête. Elle est également celle des peuples d’Allemagne, d’Europe, d’Asie et du monde entier remportée par la lutte commune.

    Le peuple soviétique a fait preuve d’une volonté inflexible et d’un héroïsme sans pareil dans son combat contre les bandits fascistes. Il n’a reculé devant aucun sacrifice, devant aucune difficulté, et sa contribution à la victoire sur le fascisme fut immense.

    Animée par un esprit révolutionnaire indomptable, l’Armée rouge soviétique a combattu héroïquement, sans défaillance, sous le drapeau de Lénine et de Staline, et par ses exploits immortels, a rempli brillamment son glorieux rôle de force principale dans la lutte antifasciste.

    Poursuivant l’œuvre de Lénine, le camarade Staline a doté le peuple soviétique de l’arme de la pensée marxiste-léniniste, il a fait se réaliser l’industrialisation socialiste et la collectivisation agricole dans l’avant-guerre, transformant ainsi la Russie arriérée en une puissance socialiste avancée.

    Il fit preuve d’une intrépidité et d’une sagesse admirables face à la violente offensive des armées fascistes hitlériennes, et c’est sous sa conduite que le peuple et l’armée soviétiques ont, après des combats d’une opiniâtreté sans égale, remporté la victoire totale dans la guerre nationale antifasciste. Les faits montrent qu’en dépit de certaines erreurs, y compris celles dans le domaine militaire, Staline est un grand marxiste-léniniste, qu’il fut le clairvoyant capitaine des forces armées révolutionnaires du prolétariat.

    Les peuples du monde entier glorifieront éternellement les hauts faits d’armes du peuple et de l’armée soviétiques, qui ont donné des héros comme Zoïa et Matrossov, ils exalteront à jamais les mérites que la conduite de cette guerre a valus au P.C.U.S. qui avait Staline à sa tête.

    Ces vingt dernières années, les impérialistes et les révisionnistes modernes ont fait circuler d’innombrables rumeurs, accumulé les mensonges en vue de déformer délibérément la vérité sur l’histoire de la guerre nationale antifasciste. Ils se sont évertués à salir l’image de l’héroïque peuple et de l’héroïque armée soviétique, à calomnier perfidement Je rôle dirigeant du P.C.U.S. à la tête duquel se trouvait Staline.

    Mais, plus ils en font et mieux apparaissent la justesse de la conduite de Staline et la grandeur du peuple et de l’armée soviétiques unis sous le drapeau de Lénine et de Staline.

    L’histoire ne supporte pas les falsifications. Si, à l’époque, le peuple et l’armée soviétiques n’avaient pas été dirigés par Staline, mais l’auraient été par des révisionnistes du genre Khrouchtchev, s’ils n’avaient pas agi conformément à la ligne, à la politique et aux méthodes marxistes-léninistes que Staline incarnait, mais selon celles que les révisionnistes représentés par Khrouchtchev pratiquent aujourd’hui à l’égard de l’impérialisme américain, on peut imaginer que le seul aboutissement aurait été la capitulation ou une défaite désastreuse, et combien de souffrances les peuples de l’Union soviétique et du monde entier n’auraient-ils pas eu à endurer en plus, et de combien d’années l’histoire de l’Union soviétique et de l’humanité n’aurait-elle pas été ramenée en arrière !

    La marche de l’histoire se fait selon les lois qui lui sont propres. Les bandits fascistes comme Hitler et les révisionnistes du genre Khrouchtchev sont en dehors du peuple, ils sont contre lui, ils n’assument sur la scène de l’histoire qu’un rôle épisodique, alors que l’œuvre socialiste et l’œuvre antifasciste entreprises par Staline, par le peuple et l’armée soviétiques qu’il dirigeait, brilleront éternellement dans l’histoire !

    Nous ne pouvons oublier en ce jour où nous célébrons le XXe anniversaire de la victoire sur le fascisme allemand et du triomphe de la guerre antifasciste que le rôle joué par l’impérialisme américain est d’une férocité plus grande encore que celui joué par Hitler.

    C’est immédiatement après la guerre antifasciste que l’impérialisme américain s’est mis à remplacer les fascismes allemand, japonais et italien, à élaborer et à appliquer activement sa stratégie mondiale contre-révolutionnaire en vue d’asseoir son hégémonie sur le monde, en faisant ainsi de l’empire du dollar le plus grand exploiteur international, le gendarme du monde, le principal bastion des forces réactionnaires et colonialistes du monde, la principale source d’agression et de guerre de notre époque, l’ennemi le plus féroce des peuples du monde entier.

    Au cours des vingt dernières années, il s’est occupé fébrilement et sans relâche d’élargir son armement et de préparer la guerre. Il se livre partout à l’agression, tout en cherchant à imposer une nouvelle guerre mondiale aux peuples. Nous disions, dans le passé, que le fascisme, c’est la guerre, mais aujourd’hui, il y a bien plus de raisons de dire que l’impérialisme américain, c’est la guerre.

    Et c’est pour mettre en échec l’agression impérialiste américaine, pour déjouer le déclenchement de la nouvelle guerre que l’impérialisme américain complote, qu’il est indispensable, et d’une haute signification pratique, que les peuples des pays socialistes et de tous les autres pays passent en revue l’expérience historique qu’ils ont tirée de la guerre contre les fascistes allemands, japonais et italiens.

    L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QUE, TANT QU’EXISTE L’IMPÉRIALISME, LES PAYS SOCIALISTES ET LE PEUPLE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARTOUT DOIVENT MAINTENIR LA PLUS HAUTE VIGILANCE RÉVOLUTIONNAIRE, ETRE EFFECTIVEMENT PRÊTS A FAIRE FACE AUX GUERRES BRUSQUÉES QUE L’IMPÉRIALISME POURRAIT LEUR IMPOSER ÉVENTUELLEMENT.

    Le danger de guerre existera tant qu’existera l’impérialisme, Et la victoire remportée par un pays ou toute une série de pays socialistes, la victoire remportée par un pays ou toute une série de pays par la conquête de l’indépendance nationale ou de la libération nationale ne sera jamais définitivement acquise ni complète, tant que l’impérialisme n’aura pas été liquidé et que le socialisme n’aura pas triomphé dans le monde entier.

    L’histoire n’a cessé de confirmer cette vérité. L’impérialisme et tous les réactionnaires cherchent toujours et par tous les moyens à réprimer et à étouffer la révolution triomphante, dans tous les pays et chez tous les peuples. Il en va ainsi quand les forces révolutionnaires sont faibles, et il en est de même lorsqu’elles deviennent puissantes. Comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung : « le principe qu’observent les forces réactionnaires à l’égard des forces démocratiques populaires est de détruire résolument toutes les forces démocratiques qu’elles peuvent, et de se préparer à détruire plus tard celles qu’elles n’arrivent pas à détruire pour le moment. » [2]

    Tel elles se comportent envers l’Union soviétique et aussi envers la Chine, envers les pays socialistes et aussi envers les pays nationalement indépendants, envers les pays et les peuples qui ont déjà triomphé et aussi envers les pays et les peuples qui poursuivent le combat pour la libération nationale ou sont engagés dans la lutta révolutionnaire populaire. C’est un comportement dicté par la nature de classe de l’impérialisme. Les impérialistes restent des impérialistes, jamais ils ne déposeront leur coutelas pour se transformer en bouddhas.

    Les révisionnistes modernes à la Khrouchtchev prétendent que l’accroissement de la puissance du camp socialiste a fait changer l’impérialisme de nature. Ceci s’inscrit en faux contre les fondements mêmes de la théorie de Lénine sur l’impérialisme, et c’est le summum en fait d’absurdité.

    L’impérialisme américain manœuvre actuellement avec sa double tactique contre-révolutionnaire, de guerre et de « paix ». Tout en usant activement de la tromperie à la paix, il lance un peu partout des guerres d’agression et se prépare intensivement en vue d’une nouvelle guerre.

    Aussi est-il plus que jamais nécessaire, dans ces circonstances, de ne pas oublier l’expérience historique de la guerre antifasciste, de maintenir une haute vigilance révolutionnaire de tous les instants, d’être ferme devant la tromperie à la paix des impérialistes, de nous garder contre tout relâchement de notre vigilance, et de ne pas tabler sur le hasard.

    Les pays socialistes et les pays ayant accédé à l’indépendance nationale doivent, tout en poursuivant résolument leur politique étrangère de paix et leur édification économique, renforcer leur défense nationale et se préparer pour pouvoir affronter n’importe quelle guerre d’agression impérialiste.

    Entre être prêt à la guerre quand celle-ci vient à éclater et ne pas l’être, la différence est énorme. Et de tous les préparatifs, les premiers à achever sont ceux du domaine politique et idéologique. Par ailleurs, la préparation à la guerre doit avoir en vue les conditions les plus difficiles, les circonstances les plus graves qui pourraient se présenter.

    Il faut non seulement être-prêt à affronter une guerre impérialiste de petite envergure, mais aussi une guerre de moyenne ou même de grande envergure. Il faut envisager non seulement l’emploi par l’impérialisme des armes conventionnelles, mais aussi remploi de l’arme atomique. Cette façon de voir les choses et d’agir est relativement plus réaliste, elle permet mieux l’initiative et de faire face assez aisément à la situation, quoi qu’il arrive, et de vaincre l’ennemi à coup sûr.

    L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QUE L’IMPÉRIALISME NE MÉRITE PAS LA MOINDRE CONFIANCE. LES PAYS SOCIALISTES PEUVENT, DANS DES CONDITIONS DÉTERMINÉES, NÉGOCIER AVEC LES PAYS IMPÉRIALISTES, ABOUTIR A CERTAINS ACCORDS AVEC EUX. MAIS POUR DÉFENDRE LA PAIX MONDIALE, ILS NE PEUVENT EN AUCUN CAS PLACER LEURS ESPOIRS DANS DE TELS NÉGOCIATIONS ET ACCORDS. ILS DOIVENT COMBATTRE RÉSOLUMENT TOUTE POLITIQUE MUNICHOISE A LA CHAMBERLAIN ET A LA DALADIER.

    Les impérialistes et tous les réactionnaires sont de ces pragmatistes qui débitent de « belles paroles » et ne reculent devant rien. Ils peuvent s’asseoir avec vous, à une même table, pour négocier, ou pour parler à profusion de « paix » et d’« amitié », signer quelques traités ou accords, prendre tels ou tels engagements, faire telles ou telles promesses, quand ils l’estiment nécessaire, quand ils ne sont pas prêts à attaquer, quand ils ont besoin d’un écran de fumée pour masquer leurs préparatifs d’agression, quand il leur faut reprendre haleine après de lourdes défaites dans leur guerre d’agression, ou quand ils sont à bout.

    Mais dès qu’ils se croient capables de vous dévorer, qu’ils estiment la situation favorable, et que leur coutelas est bien aiguisé, ils font volte-face, déchirent traités et accords formels et renient leurs promesses solennelles.

    L’histoire moderne abonde en exemples de ce genre. Ainsi, un an et dix mois à peine après la signature de son pacte de non-agression avec l’Union soviétique, l’Allemagne hitlérienne déclenchait la guerre-éclair contre elle, sans notification aucune.

    Telle était la façon d’agir d’Hitler ; mais n’en est-il pas de même aujourd’hui avec l’impérialisme américain ?

    Dire de l’impérialisme américain qu’il a la perfidie d’Hitler ne suffit pas à le qualifier. Car, comparé à celui-ci, il est vraiment bien plus sournois, bien plus pervers. Même leurs plus proches alliés et partenaires, comme la Grande-Bretagne et la France, leurs plus fidèles valets et hommes de main, comme Syngman Rhee et Ngo Dinh Diem, dont ils se servent quand ils en ont besoin, les Etats-Unis les écartent d’un coup de pied quand ils ne sont plus d’aucune utilité, ils abattent l’âne quand il a fini de faire tourner la meule.

    Et alors qu’ils agissent de la sorte avec leurs partenaires, serait-il possible qu’avec les pays socialistes, les pays nationalement indépendants et le peuple révolutionnaire de partout, ils soient de parole ?

    Nous ne devons donc jamais nous faire d’illusions sur les promesses des impérialistes et des réactionnaires lorsque nous avons affaire à eux, ni nous leurrer au sujet de leurs « belles paroles ».

    C’est la nature même de notre société socialiste qui détermine le caractère pacifique de notre politique étrangère. Et c’est dans l’intérêt du peuple et de la révolution, pour sauvegarder la paix mondiale, pour dénoncer l’ennemi et éduquer le peuple que nous ne nous sommes jamais opposés aux négociations nécessaires avec les pays impérialistes et que nous les avons toujours entreprises avec beaucoup de sérieux ; nous n’avons jamais refusé de conclure avec eux les traités et accords nécessaires, et avons toujours, au contraire, respecté tous ceux que nous avons signés.

    Cependant, en ce faisant, n’oublions pas que l’impérialisme veut la guerre et que, quels qu’ils soient, les traités et les accords n’y changent rien. Celui qui, pour conjurer la guerre, place ses espoirs dans de tels traités et accords se verra gravement berné et aura à le regretter.

    Bousculer les faibles et craindre les forts est commun aux impérialistes et à tous les réactionnaires. Qui veut assurer sa propre sécurité au moyen de concessions et de compromis sans principes, ou en cherchant à assouvir l’ambition des agresseurs aux dépens des autres peuples, ne fait que soulever une pierre qui lui retombera sur les pieds.

    C’est dans l’espoir que Hitler tournerait le fer de lance de son agression contre l’Union soviétique, que Chamberlain et Daladier rejetèrent la proposition de l’U.R.S.S. en faveur d’une action commune contre la menace de guerre fasciste, qu’ils tramèrent le complot de Munich et bradèrent les intérêts des peuples tchécoslovaque et polonais.

    Cependant, Hitler mit le doigt sur leur point faible, la peur de la guerre, et les attaqua les premiers, les prenant au dépourvu, L’année française, forte de trois millions d’hommes, fut battue à plate couture en un mois et demi, tandis que la Grande-Bretagne se vit presque anéantie et n’échappa au sort tragique de la France que grâce à la Manche.

    La politique munichoise de Chamberlain et de Daladier, néfaste pour les autres autant que pour eux-mêmes, s’est acquis à jamais une triste notoriété. Celui qui cherche aujourd’hui, face au chantage à la guerre de l’impérialisme américain, à manigancer quelque nouveau Munich, ne connaîtra pas de sort différent de celui de Chamberlain et de Daladier : il commencera par vouloir nuire aux autres et finira par se nuire à lui-même. La prise de conscience des peuples du monde entier voue ce genre de complot à l’échec. Et le comploteur ne connaîtra pas de fin heureuse.

    L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QU’IL FAUT SAVOIR DISTINGUER ENTRE ENNEMIS ET AMIS, EXPLOITER LES CONTRADICTIONS, S’ALLIER LA MAJORITÉ, UNIR TOUTES LES FORCES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE UNIES POUR FORMER LE FRONT UNI LE PLUS LARGE CONTRE L’ENNEMI PRINCIPAL.

    Le bloc fasciste formé par l’Allemagne, le Japon et l’Italie représentait l’impérialisme le plus rapace et le plus agressif de l’époque. Sa politique de rapine menaça sérieusement la liberté et l’indépendance de toutes les nations et le bloc n’épargna même pas ses partenaires, les gangsters s’en prenant aux gangsters. La nature rapace des impérialistes les voue non seulement à l’opposition des masses populaires les plus larges du monde entier, mais leur vaut aussi d’être minés par les antagonismes et la division.

    Un des grands mérites de Staline est d’avoir analysé correctement la lutte des classes sur le plan international, d’avoir défini la principale contradiction existant dans le monde et désigné le principal ennemi de tous les peuples, et par voie de conséquence, d’avoir avancé le juste mot d’ordre du front uni antifasciste et d’être parvenu à rallier toutes les forces antifascistes du monde dans le front uni antifasciste ayant l’Union soviétique et le prolétariat des autres pays comme force principale.

    Ainsi fut brisée l’alliance impérialiste antisoviétique et fut établie l’alliance antifasciste ; l’encerclement par l’impérialisme du pays socialiste qu’est l’Union soviétique était rompu, tandis que se constituait un contre-encerclement des forces d’agression fascistes par les forces mondiales opposées à l’agression. La situation stratégique avait vu s’opérer un changement radical, changement qui nous favorisait et défavorisait l’ennemi. Ce facteur d’une importance extrême contribua à la grande victoire sur le fascisme.

    Aujourd’hui, l’impérialisme américain cherche à liquider le socialisme, à s’emparer des vastes régions de la première zone intermédiaire que constituent l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine, mais encore à contrôler les pays capitalistes impérialistes d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord, d’Océanie, ainsi que le Japon, c’est-à-dire les pays de la deuxième zone intermédiaire.

    Cette politique d’hégémonie mondiale ralliera immanquablement plus de 90 pour cent de la population mondiale contre l’impérialisme américain qui, abandonné et trahi par les siens, cerné de toutes parts par ses ennemis, se verra acculé pas à pas à l’isolement le plus complet.

    Les plans d’agression et de guerre des Etats-Unis peuvent, dans ces circonstances, être déjoués et mis en échec, si comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, nous savons non seulement unir les forces anti-impérialistes des peuples du camp socialiste et des autres pays, mais aussi exploiter les contradictions existant au sein du camp impérialiste et créer le front uni le plus large contre l’impérialisme américain. Et nous serons mieux en mesure d’infliger à l’impérialisme américain la défaite la plus totale s’il se hasarde à déclencher une nouvelle guerre mondiale.

    Au lieu d’œuvrer à la formation d’un front uni anti-américain, en ralliant toutes les forces anti-américaines et en exploitant les contradictions au sein du camp impérialiste, les révisionnistes modernes du genre Khrouchtchev confondent ennemis et amis, prennent les ennemis pour des amis, s’unissent avec les Etats-Unis et entretiennent avec eux une « coopération pacifique » dirigée contre la révolution des peuples du monde entier.

    Cela, c’est trahir en grand la révolution mondiale prolétarienne et les nations et peuples opprimés. Et par là, ils ne font qu’aider l’impérialisme américain à se dégager de son isolement, que flatter son arrogance agressive et accroître le danger de déclenchement d’une nouvelle guerre par ce dernier. C’est ce que nous devons combattre résolument.

    L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE QUE LE PRINCIPE STRATÉGIQUE DE LA DÉFENSE ACTIVE EST LE SEUL PRINCIPE CORRECT A ADOPTER PAR LES PAYS SOCIALISTES CONTRE LA GUERRE D’AGRESSION IMPÉRIALISTE.

    Le principe stratégique de la défense active, appliqué par Je Commandement suprême soviétique à la tête duquel se trouvait Staline, fut l’un des grands facteurs de la victoire de l’U.R.S.S. dans sa guerre nationale antifasciste. Son application permit de dénoncer entièrement la nature agressive de l’Allemagne fasciste, de soulever la légitime et profonde colère du peuple et de l’armée soviétiques, et d’assurer largement à l’Union soviétique la sympathie et le soutien des peuples de partout.

    Elle permit aussi à l’armée soviétique de gagner du temps, tout en cédant du terrain, d’user et d’anéantir en masse les forces vives de l’ennemi, de l’obliger à passer de l’offensive à la défensive stratégique, puis de lui faire prendre le chemin de la débâcle. Et c’est encore l’application de ce principe qui permit à l’armée soviétique d’exploiter pleinement les avantages que présente une guerre juste, de sorte qu’elle put se renforcer au fur et à mesure des combats, passer de la défensive à la contre-offensive stratégique, puis se lancer à la poursuite de l’ennemi et, avec le soutien et la coopération des peuples du monde entier, remporter finalement la grande victoire de la guerre nationale antifasciste.

    Khrouchtchev et consorts se sont opposés de toutes leurs forces à ce principe stratégique, ils ont prétendu qu’il s’agissait là d’un des crimes de Staline, que c’était une théorie inventée par lui pour justifier ses erreurs du début de la guerre. C’est déformer les faits et c’est de la calomnie la plus grossière. Si, à les en croire, le principe de la défense active appliqué par Staline était faux, quel principe stratégique l’U.R.S.S. aurait-elle donc dû adopter ? L’attaque préventive ?

    L’incompatibilité avec la nature du système socialiste est flagrante. Un pays socialiste n’a nul besoin et ne se permettra jamais d’attaquer le premier d’autres pays, et jamais il ne tirera la première cartouche. La défense passive en attendant les coups ?

    Le désavantage est évident. Engels soutenait déjà que « la défense passive conduit certainement à la défaite, même si l’on possède des armes perfectionnées. » [3] La capitulation devant l’ennemi ? Ç’aurait été trahir la révolution, trahir le peuple. Et il est impossible que le peuple l’eût admis. Qui capitule devant l’ennemi sera rejeté par le peuple et marqué à jamais comme traître. Quel principe est donc le juste ? Celui de la défense active, bien entendu.

    Le camarade Mao Tsé-toung a dit à ce sujet : « On appelle aussi la défense active, défense offensive ou défense par combats décisifs. On peut aussi qualifier la défense passive de défense purement défensive ou de défense pure. En fait, la défense passive n’est qu’une pseudo défense. Seule la défense active est la véritable défense, elle seule prépare le passage à la contre-offensive et à l’offensive. » [4]

    Le principe de la défense active ne vise pas essentiellement, sur le plan opérationnel, à défendre ou à enlever des territoires, mais à concentrer des forces supérieures pour anéantir les forces vives de l’ennemi. C’est parce que l’U.R.S.S. adopta ce principe stratégique, lors de la guerre nationale antifasciste, que Hitler fut contraint, sur un front interminable qui passait par Léningrad, Moscou, Stalingrad et allait jusqu’au Caucase, d’arrêter ses troupes au pied des hautes montagnes et devant les villes inexpugnables, sans pouvoir ni avancer, ni reculer, tout en subissant des pertes énormes et en s’engageant dans un cul-de-sac.

    La bataille de Stalingrad, au cours de laquelle furent encerclées et anéanties des troupes d’élite de l’Allemagne fasciste fortes de plus de 300.000 hommes, marqua le tournant de la Seconde guerre mondiale. Les contre-offensives qui suivirent, virent la destruction massive des forces vives de l’agresseur. Telle fut la brillante stratégie qui porta le coup fatal à Hitler.

    L’expérience montre que seule la destruction active des forces vives de l’ennemi permet de redresser efficacement la situation, de tenir réellement les villes et le terrain, et de vaincre finalement l’agresseur.

    Le principe de la défense active ne vise pas uniquement à chasser l’agresseur hors du territoire national, elle vise aussi à entreprendre une poursuite stratégique pour anéantir l’ennemi à son point de départ, c’est-à-dire dans son propre repaire. Comme l’a dit Staline, il ne faut pas laisser le fauve blessé ramper vers sa tanière et se remettre de ses blessures. Il faut le traquer et l’achever dans sa tanière.

    Ce principe, appliqué par le Commandement suprême soviétique, à la tête duquel se trouvait Staline, a permis à l’armée soviétique, au cours de ses opérations de poursuite stratégique, de coordonner activement son action avec les soulèvements armés antifascistes des peuples des divers pays d’Europe, d’aider les peuples d’Europe orientale à renverser la domination réactionnaire chez eux et à faire triompher la révolution.

    Cette contribution du peuple et de l’armée soviétiques est des plus grandes. Les pays socialistes ne doivent pas appliquer d’autre principe dans les guerres à opposer à l’agression impérialiste américaine. Qu’il nous soit permis de donner un conseil aux impérialistes américains :

    N’imaginez pas, si vous nous attaquez, qu’il n’y aura pas de contre-attaque. Tout se paie en ce monde.

    L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE CONTRE LE FASCISME NOUS ENSEIGNE QUE LES ARMES CONSTITUENT UN FACTEUR IMPORTANT MAIS NON LE FACTEUR DÉCISIF DE LA GUERRE, QUE C’EST L’HOMME, ET NON LE MATÉRIEL, QUI EST LE FACTEUR FONDAMENTAL DONT DÉPEND L’ISSUE DE LA GUERRE.

    Coupés comme ils sont du peuple et opposés à lui, les impérialistes et les réactionnaires, quels qu’ils soient, n’osent pas ni ne peuvent s’appuyer, dans la guerre, sur le peuple et les soldats, ils ne peuvent que placer leurs espoirs dans les armes.

    Ils font tout pour exagérer le rôle des armes, simplement parce qu’ils veulent intimider, et en premier lieu désarmer moralement les victimes de l’agression pour qu’elles perdent toute confiance dans la résistance, de manière à les vaincre en un seul combat ou même sans coup férir. C’est là leur magistrale application de la théorie : « les armes décident de tout », qu’ils s’évertuent à propager.

    La théorie : « les forces aériennes décident de la guerre » et la théorie : « les tanks décident de la guerre » avancées dans le temps par les bandits fascistes, n’étaient-elles pas vraiment effrayantes ? Le mythe de « l’invincibilité de l’armée allemande » fabriqué par Goebbels, auquel vinrent s’ajouter le hurlement strident des bombes sifflantes et les activités des 5e colonnes, sema la panique dans l’Europe capitaliste, un certain nombre de pays furent de la sorte moralement désarmés avant même que Hitler eût lancé son offensive, et cela lui fut d’une grande aide. Mais lorsque les avions et les tanks hitlériens se lancèrent à l’assaut de l’Union soviétique, pays socialiste, ils ne semblaient déjà plus si puissants et ils ne jouaient déjà plus de rôle décisif.

    Pourquoi ? En vertu de quel secret ? Est-ce parce que l’Union soviétique possédait des avions et des tanks en plus grand nombre et d’une puissance supérieure ? Non, certainement pas. A ce moment, l’Union soviétique le cédait à l’Allemagne hitlérienne dans ce domaine. Quelle est donc la force qui permit à l’armée soviétique de tenir tête à l’armée fasciste hitlérienne et de la vaincre ? Elle n’avait rien de mystérieux, elle était en fait et tout simplement la force née du peuple, du régime socialiste, du travail politique révolutionnaire dans l’Armée rouge soviétique, de la direction marxiste-léniniste du Parti communiste.

    En un mot, la machine de guerre fasciste fut démolie parce qu’on s’appuya sur le peuple conscient dirigé par le parti du prolétariat. Telle est la loi qui présida à la victoire, et telle est la vérité.

    N’est-ce pas exact ? Qu’aurait pu faire l’armée fasciste hitlérienne, même féroce et redoutable comme elle l’était, face aux troupes soviétiques et aux grandes masses soviétiques, fortes des glorieuses traditions de la Révolution d’Octobre, armées par les idées marxistes-léninistes et ne reculant devant aucun sacrifice pour défendre leur patrie socialiste, face aux milliers de soldats avançant vaillamment, narguant la mort, engageant l’ennemi en corps à corps au cri de : « Pour la Patrie, pour Staline » ?

    N’est-ce pas exact non plus ? Qu’aurait pu faire l’armée fasciste hitlérienne, même nombreuse et puissante comme elle l’était, pour mieux tenir les régions occupées, face à la vaste guerre de partisans et aux sabotages que les masses menaient partout à l’arrière des lignes ? Qu’aurait-elle pu faire, sinon disperser ses forces ? Comment aurait-elle pu éviter l’assaut qui lui était donné de toutes parts ? Comment aurait-elle pu échapper à l’encerclement par le peuple et à la défaite totale ?

    Ces faits montrent une fois de plus que, dans une guerre, la victoire n’est pas déterminée par une ou deux armes nouvelles ni par des unités d’une certaine arme, mais qu’elle dépend de l’étroite fusion des forces armées et des masses civiles, des efforts conjugués du front et de l’arrière, de la coordination des opérations en première ligne avec celles sur les arrières de l’ennemi, de l’étroite coopération entre toutes les armées et toutes les armes, et principalement des forces terrestres, en particulier de l’infanterie.

    Aucune arme nouvelle, si puissante soit-elle, ne peut décider de l’issue des combats sans l’héroïsme des forces terrestres, et elle ne permet pas, à elle seule, de parvenir aux buts politiques de la guerre. C’est là une autre loi de la guerre, une autre vérité. Et cela vaut tout autant pour la guerre contre le fascisme que pour les autres guerres. Cela valait avant l’apparition de la bombe atomique et cela vaut après son apparition. Cela vaut tout autant pour un puissant pays socialiste comme l’Union soviétique, que pour les peuples opprimés engagés dans le combat révolutionnaire.

    L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE NOUS ENSEIGNE ENCORE QUE TOUTES LES GUERRES RÉVOLUTIONNAIRES SE SOUTIENNENT ENTRE ELLES. LES PAYS DÉJÀ VICTORIEUX DOIVENT AIDER LES PAYS ET LES PEUPLES DONT LA LUTTE RÉVOLUTIONNAIRE N’A PAS ENCORE ÉTÉ COURONNÉE PAR LA VICTOIRE. LES PAYS SOCIALISTES DOIVENT SERVIR DE BASE D’APPUI A LA RÉVOLUTION MONDIALE, DEVENIR LA FORCE PRINCIPALE DANS LA LUTTE CONTRE L’AGRESSION IMPÉRIALISTE.

    Par sa guerre nationale antifasciste victorieuse, l’Union soviétique a soutenu tous les peuples, aidé les pays d’Europe orientale à se libérer et soutenu le peuple chinois clans sa Guerre de Résistance contre le Japon. Par contre, la lutte des peuples du monde entier contre le fascisme, les soulèvements et la lutte armée des peuples d’Europe contre les fascistes allemands et italiens, en particulier la grande guerre de résistance antijaponaise dont le peuple chinois fut la force principale, ont contribué dans une très grande mesure à immobiliser les armées de l’ensemble du bloc fasciste, qu’elles ont frappées et affaiblies. Sans tous ces facteurs, l’Union soviétique n’aurait pu remporter une telle victoire dans sa guerre nationale contre le fascisme.

    Du point de vue marxiste-léniniste, la guerre révolutionnaire ou la guerre contre l’agression, dans n’importe quel pays, est dans l’intérêt de ce pays, de son peuple, et constitue en même temps une aide à la lutte révolutionnaire des autres pays, une aide aux pays où la révolution a triomphé, une contribution à la défense de la paix mondiale.

    Les pays et les peuples engagés dans une telle guerre doivent s’efforcer d’immobiliser, de détruire au maximum les forces ennemies, et les pays déjà victorieux, en particulier les pays socialistes, doivent développer pleinement l’internationalisme et considérer que soutenir la lutte révolutionnaire des peuples opprimés est un devoir irrécusable.

    Tous les pays, grands ou petits puissants ou faibles, se doivent, dans ce soutien mutuel, de prévenir et de combattre résolument le chauvinisme de grande puissance et l’égoïsme national. Aider les autres, c’est s’aider soi-même, et il n’appartient à personne de se poser en sauveur ou en libérateur. Pour les pays déjà victorieux, il est une pierre de touche qui montre si l’on est ou non pour la révolution et contre l’impérialisme, et c’est oser ou ne pas oser servir de base d’appui à la révolution mondiale et endosser la responsabilité de soutenir la révolution des autres peuples.

    ENFIN, L’EXPÉRIENCE HISTORIQUE DE LA GUERRE CONTRE LE FASCISME NOUS ENSEIGNE QUE LA GUERRE IMPOSÉE PAR L’IMPÉRIALISME ENTRAÎNE DES SACRIFICES, DES DESTRUCTIONS, DES PERTES, MAIS ELLE FORME LE PEUPLE, ET LE PEUPLE GAGNERA LA GUERRE, COMME IL GAGNERA LA PAIX ET DONNERA LIBRE COURS AU PROGRÈS.

    Les fascistes allemands ont détruit des milliers de villes et agglomérations soviétiques, ils ont infligé des pertes innombrables en vies humaines au cours de la guerre, mais il en est résulté la victoire de l’Union soviétique, la libération de l’Europe orientale et le développement du socialisme, qui déborda du cadre d’un seul pays pour former un vaste camp. L’U.R.S.S. a réalisé de nouveaux développements dans le domaine de l’édification socialiste.

    Elle n’a pas été affaiblie par les ravages de la guerre, elle est devenue plus puissante. La guerre imposée par les impérialistes se transforme, suite-à notre résistance et à notre victoire, de facteur négatif en facteur positif qui accélère le cours de l’histoire et le développement de la société.

    La guerre nationale antifasciste menée par l’Union soviétique le confirme, et aussi les dizaines d’années de guerre révolutionnaire qui furent imposées au peuple chinois, la guerre du peuple coréen contre l’agression américaine, la guerre du peuple vietnamien contre l’agression française, la guerre révolutionnaire du peuple cubain et la guerre de libération de l’Algérie. Et il y aura confirmation encore par la guerre de libération que poursuivent les peuples du Sud-Vietnam, du Laos, du Congo-Léopoldville, et par la guerre révolutionnaire d’autres peuples.

    Nous sommes contre le déclenchement de la guerre par les impérialistes, mais nous ne devons pas la craindre, et moins encore nous opposer à la guerre révolutionnaire par crainte de la guerre. A quoi sert-il de craindre la guerre, si les impérialistes s’obstinent à nous l’imposer ? Notre crainte pourrait-elle parvenir à les empêcher de la déclencher ? Pourrait-elle parvenir à éliminer la guerre ? Non, l’expérience historique nous apprend que la crainte de la guerre ne contribue en rien à l’empêcher et moins encore à l’éliminer.

    La guerre ne peut être éliminée que si on lui oppose des guerres de résistance. La guerre contre-révolutionnaire ne peut être éliminée que si on lui oppose la guerre révolutionnaire. La loi du fusil ne peut être abolie que si on prend le fusil. Si nous prenons le fusil, c’est parce qu’on nous y oblige, et si nous faisons la guerre révolutionnaire, c’est non seulement pour en finir avec l’asservissement et l’oppression, mais également et plus précisément pour liquider l’impérialisme, source de toutes les guerres.

    La riche expérience historique de la guerre contre le fascisme a été payée par le peuple révolutionnaire du monde avec son sang. Trésor commun à tous les peuples, elle est toujours d’une très grande signification pratique pour la lutte actuelle contre l’impérialisme américain.

    Hitler, Tojo, Mussolini et autres bandits fascistes ont rencontré, il y a longtemps, leur destin. Mais l’impérialisme américain, qui s’est substitué aux fascismes allemand, japonais et italien après la guerre et est devenu le pire ennemi de tous les peuples, s’est engagé dans la voie empruntée par les bandits fascistes, et c’est fébrilement qu’il poursuit leur œuvre contre-révolutionnaire inachevée et qu’il a imposé une suite de guerres d’agression aux peuples.

    Les révisionnistes modernes comme Khrouchtchev prétendent que Hitler n’aurait pas déclenché la guerre contre l’Union soviétique s’il avait pu en prévoir l’issue. Ils prétendent que les chefs de file de l’impérialisme américain sont nettement différents d’Hitler, qu’ils se sont rendu compte de la force du socialisme, qu’ils sont à même de tirer les leçons de l’histoire, qu’ils sont devenus « sensés », voire « pacifiques », et qu’ils ne courraient pas le risque de déclencher la guerre comme le fit Hitler. Ils ont ainsi tissé un joli conte de fées dans le but de faire accroire que l’impérialisme et le socialisme peuvent marcher la main dans la main vers un soi-disant monde « sans armes, sans armées et sans guerres ».

    Des mensonges aussi détestables, des absurdités aussi grossières peuvent-ils avoir été proférés par des communistes ? Qui ignore que c’est la nature de classe des capitalistes monopolistes allemands qui a poussé Hitler à déclencher la guerre ? Et de même, c’est la nature de classe des capitalistes monopolistes américains qui pousse les impérialistes américains à déclencher leurs guerres.

    Avant que le capitalisme n’eût atteint son stade monopoliste, Marx avait cité dans une des notes du Capital : Pour des profits à 100 pour cent, la bourgeoisie foule aux pieds toutes les lois humaines ; à 300 pour cent, il n’est pas de crime qu’elle n’ose commettre, même au risque de la potence [5].

    A plus forte raison, les intérêts de classe poussent-ils les capitalistes monopolistes à se jeter dans de folles aventures guerrières en vue de profits, et c’est leur désir insensé de richesses qui leur tourne la tête. Entraînés dans la course aux profits, ils sous-estiment toujours la force du peuple tout en surestimant la leur, ils ne cessent de « faire une mauvaise guerre contre un ennemi mal choisi, à un mauvais moment et au mauvais endroit ». [6]

    Les exemples manquent-ils dans les livres d’histoire ? Napoléon a vu échouer son plan de conquête de l’Europe et du monde, et cependant Guillaume II lui a emboîté le pas. Guillaume II échoua, puis vint Hitler. Hitler échoua, et ce sont les impérialistes américains qui ont chaussé ses bottes. Les impérialistes ne seront jamais à même de tirer la leçon de la défaite subie par leurs prédécesseurs. Ils descendent dans la tombe, l’un après l’autre, et il en ira ainsi jusqu’à l’effondrement total du système impérialiste sur cette planète !

    Hitler, qui paraissait invincible, échoua finalement.

    L’impérialisme américain d’aujourd’hui est-il plus fort que Hitler ? Son sort sera-t-il meilleur que celui d’Hitler ? La comparaison entre ce qui fut et ce qui est répond clairement à la question.

    L’impérialisme américain a trop embrassé. Les contradictions entre ses folles ambitions, ses fronts étendus et ses lointains arrière, d’une part, et l’insuffisance de ses forces d’autre part, sont bien plus graves que les contradictions auxquelles Hitler se buta. Il rêve d’anéantir le camp socialiste, constitué de territoires d’un seul tenant, ayant un milliard d’habitants, et combien de fois plus puissant que l’Union soviétique de l’époque.

    Dans sa guerre d’agression contre les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, il se heurte à l’énergique résistance d’un mouvement de libération nationale d’une ampleur sans précédent, résistance que Hitler n’a pas connue. Son armée, qui a subi de fréquentes défaites lors de la répression des révolutions des peuples et dans les guerres d’agression contre d’autres pays, est une armée de gommeux de loin inférieure à l’armée fasciste hitlérienne.

    De plus, les blocs agressifs qu’il a laborieusement échafaudés se trouvent dans un état de désagrégation que Hitler n’a jamais eu à affronter. Sur tout cela, l’impérialisme américain le cède de loin à son prédécesseur. Le camarade Mao Tsé-toung a fait remarquer il y a longtemps que l’impérialisme américain n’est qu’un tigre en papier, que sa « puissance n’est que superficielle et passagère.

    Des contradictions inconciliables, tant à l’intérieur que sur le plan international, menacent quotidiennement comme un volcan l’impérialisme américain. L’impérialisme américain est assis sur ce volcan ». [7] Alors quel dans des conditions et avec un rapport de forces beaucoup plus favorables, Hitler a essuyé une défaite totale dans son attaque contre l’Union soviétique, à quel résultat les Etats-Unis pourraient-ils aboutir en déclenchant partout des guerres d’agression dans des circonstances qui leur sont aussi nettement défavorables, si ce n’est à accélérer leur propre destruction ?

    L’impérialisme américain, disent certains, est malgré tout plus puissant que Hitler, car ne possède-t-il pas la bombe atomique ? Il est vrai qu’il dispose de la bombe atomique que Hitler n’avait pas. Il est vrai aussi que la bombe atomique est une arme de destruction massive, mais, comme l’a indiqué le camarade Mao Tsé-toung, les bombes atomiques ne peuvent décider de l’issue d’une guerre, et « sans les luttes menées par le peuple, les bombes atomiques à elles seules restent vaines. » [8] « La bombe atomique est un tigre en papier dont les réactionnaires américains se servent pour effrayer les gens. » [9]

    Qui plus est, il y a beau temps qu’a été brisé le monopole américain de la bombe atomique. Si les Etats-Unis possèdent des bombes atomiques, d’autres pays en ont aussi. Au cours des vingt dernières années, les Etats-Unis ont dépensé des milliards de dollars pour produire en masse des bombes atomiques et thermonucléaires, mais à quoi celles-ci leur ont-elles servi, en dehors de l’effroi causé à certains névrosés ?

    Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple chinois de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire. Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple coréen de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire. Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple vietnamien de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire.

    Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple cubain de triompher dans sa grande guerre révolutionnaire. Elles n’ont pas empêché et ne pouvaient empêcher le peuple algérien de faire triompher sa grande guerre révolutionnaire.

    Elles n’ont pas pu et ne pourront jamais empêcher le développement et la victoire de la lutte révolutionnaire des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, de même qu’elles n’ont pas pu et ne pourront jamais empêcher le développement et la victoire de la lutte révolutionnaire des peuples d’Europe occidentale, d’Océanie, d’Amérique du Nord et du peuple des Etats-Unis.

    Brandissant ses bombes atomiques et menaçant de représailles nucléaires, l’impérialisme américain est dérouté par les prouesses que le peuple révolutionnaire accomplit avec des fusils, des grenades, et même avec des armes aussi rudimentaires que des arcs, des flèches et des sabres. Voilà le beau spectacle offert par l’impérialisme atomique dans les années 60 du XXe siècle. Ce spectacle ne se reproduit-il pas actuellement, mais avec plus d’éclat, au Sud-Vietnam ?

    De quoi l’impérialisme américain peut-il se vanter, alors que la puissance dite la plus grande au monde, abondamment pourvue en fusées et en armes nucléaires, se laisse battre par les 14 millions de Sud-Vietnamiens au point d’être frappée de panique, d’abandonner armes et bagages et de ne pouvoir même protéger son ambassade ?

    L’histoire des vingt années d’après-guerre confirme pleinement que, malgré ses dents nucléaires, l’impérialisme américain n’est rien d’autre qu’un grand arbre vermoulu, et qu’approche le jour où la tempête révolutionnaire des peuples du monde entier le déracinera.

    Cependant, tout au long de l’histoire, les forces réactionnaires moribondes ont toujours livré un dernier combat sans espoir contre les forces révolutionnaires. Voyez Tchiang Kaï-chek. Il a combattu les communistes pendant des dizaines d’années, il a tout perdu à ce jeu et a fui à Taïwan avec une poignée de soldats dépenaillés et quelques généraux vaincus, ce qui ne l’empêche pas de crier tous les jours à la « contre-offensive contre le continent ».

    Peut-on concevoir que le gigantesque impérialisme américain se retirera tranquillement de la scène de l’histoire sans déclencher de batailles décisives, sans se livrer à de multiples épreuves de force et sans combats à mort ?

    Les groupes monopolistes américains sont encore de vrais colosses ; ils disposent d’une base industrielle relativement puissante ; l’après-guerre a vu leurs forces armées augmenter de 8 fois par les vingt ans d’efforts déployés pour accroître leur armement et se préparer à la guerre ; leurs bases militaires constellent le monde, et des 2.700.000 hommes de leur armée permanente, plus d’un million sont stationnés à l’étranger et ne cessent de mener l’agression contre le peuple révolutionnaire de partout.

    Il est évident qu’ils ne s’avoueront jamais vaincus et ne renonceront jamais à leurs plans de guerre contre la révolution tant que leurs forces contre-révolutionnaires n’auront pas été anéanties et qu’ils n’auront pas complètement perdu la mise. Comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, il y a longtemps : « Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu’à leur ruine – telle est la logique des impérialistes et de tous les réactionnaires du monde à l’égard de la cause du peuple ; et jamais ils n’iront contre cette logique. C’est là une loi marxiste. » [10]

    Un trait marquant des efforts de l’impérialisme américain pour échapper à sa défaite est l’extension aventureuse de sa guerre d’agression au Vietnam. Sa « guerre spéciale » ayant échoué honteusement au Sud-Vietnam, il applique maintenant la théorie inventée par lui de la guerre d’« escalade ». Il divise la guerre en un certain nombre d’étapes, elles-mêmes subdivisées en un certain nombre d’échelons.

    Selon l’ordre des échelons, il renforce et étend graduellement le recours à la force et la menace du recours à la force. Trait caractéristique, chaque fois qu’il ajoute une bûche au foyer de sa guerre d’agression, il récite une prière pour la paix, afin d’essayer de se sauver de la défaite par une meilleure application de sa double tactique contre-révolutionnaire, c’est-à-dire par une plus étroite coordination de la menace et de la séduction.

    A l’heure actuelle, les Etats-Unis sont en train, conformément à leur théorie de l’« escalade » de transformer la guerre d’agression au Sud-Vietnam en une guerre localisée du type coréen. Ils ont porté la guerre au Nord-Vietnam, et ils se préparent à la porter en Chine. Ce grave défi, c’est à tous les pays et à tous les peuples attachés à la paix que l’impérialisme américain le lance.

    Guidé par le Parti des Travailleurs du Vietnam et le président Ho Chi Minh, le vaillant peuple vietnamien combat dans l’unité la plus complète aux premières lignes de la lutte contre l’impérialisme américain, sous le mot d’ordre, sacré et solennel, de résistance à l’agression américaine pour le salut de la patrie, pour la libération du Sud, la défense du Nord et la réunification de la patrie.

    Par sa lutte héroïque contre les forces américano-fantoches, le peuple sud-vietnamien a déjà libéré les quatre cinquièmes du territoire et plus des deux tiers de la population, et sa guerre de libération approche jour après jour de la victoire finale. Le peuple du Nord Vietnam, qui est décidé dans son combat et résolu à arracher la victoire, lutte héroïquement contre les bombardements par l’impérialisme américain et il n’a cessé de frapper durement les agresseurs.

    L’héroïque lutte du peuple vietnamien immobilise de plus en plus de forces armées de l’impérialisme américain et bouleverse sa stratégie mondiale contre-révolutionnaire. C’est là un soutien à la lutte révolutionnaire des peuples de tous les pays, un magnifique exemple pour les peuples de partout et une grande contribution à la défense de la paix en Asie et dans le monde.

    Le peuple révolutionnaire de partout dans le monde se réjouit des grandes victoires que remporte le peuple vietnamien. Un impétueux mouvement de masse de soutien au Vietnam dans sa résistance anti-américaine se déroule dans le monde. Partout, Je peuple révolutionnaire frappe, selon diverses méthodes, l’impérialisme américain et ses laquais.

    Les vaillants peuples du Congo-Léopoldville, du Laos, de Corée, d’Indonésie, du Cambodge, du Japon, de Cuba, du Venezuela, de la République dominicaine, des pays arabes, ainsi que tous les autres pays et peuples en lutte contre l’impérialisme américain et ses laquais, contribuent chacun de leur côté à la cause sacrée de la lutte contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et pour la défense de la paix mondiale.

    Le peuple chinois soutient fermement le peuple vietnamien dans sa lutte contre l’agression américaine pour le salut de la patrie. Il soutient fermement tous les peuples en lutte contre l’impérialisme américain. A toutes ces luttes, nous accordons un soutien total, politique et moral, un soutien matériel que seules limitent nos possibilités, mais nous sommes également prêts à envoyer nos hommes combattre aux côtés du peuple vietnamien dès qu’il en aura besoin. Le peuple chinois est ferme et inébranlable dans son attitude. Nous soutenons le peuple vietnamien, que les impérialistes américains nous bombardent ou non, qu’ils étendent la guerre ou non.

    Les menaces de bombardement que profère l’impérialisme américain et ses braillements sur l’extension de la guerre ne nous intimident pas. Notre opposition à l’impérialisme américain a toujours été nette. Notre principe est : Nous n’attaquerons pas à moins d’être attaqués, et si nous sommes attaqués, nous contre-attaquerons ! Nous anéantirons tous ceux qui se permettront de nous attaquer !

    Aux attaques des Etats-Unis, nous répondrons par des attaques de même importance ! Nous n’avons jamais qu’une parole. Nous sommes fin prêt pour la guerre. Notre peuple est tout à fait prêt, de même que notre Armée populaire de Libération. Si l’impérialisme américain veut absolument nous imposer la guerre, nous éliminerons résolument, de concert avec les peuples du monde entier, la guerre contre-révolutionnaire par la guerre révolutionnaire, et nous apporterons notre contribution à la liquidation complète de l’impérialisme américain, principal fauteur d’agression et de guerre de notre temps.

    En ce jour anniversaire de la grande victoire sur le fascisme allemand et de l’ensemble de la guerre contre le fascisme, c’est une haute estime et une confiance illimitée que nous éprouvons pour le grand peuple soviétique et la grande armée soviétique qui ont grandi à la lumière de la glorieuse pensée de Lénine et de Staline, qui possèdent de glorieuses traditions révolutionnaires, qui sont passés par le creuset de la guerre antifasciste et qui ont remporté une victoire éclatante par cette guerre.

    Nous sommes profondément convaincus que nous ferons l’unité sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, que nous lutterons ensemble contre l’ennemi commun, l’impérialisme américain, et avancerons côte à côte avec les peuples du monde entier vers la victoire finale dans la lutte contre la guerre d’agression, et vers une ère nouvelle, celle de la véritable paix dans le monde.

    [1] « Forces révolutionnaires du monde entier, unissez-vous, combattez l’agression impérialiste ! », œuvres choisis de Mao Tsé-toung, tome IV.

    [2] « Quelques appréciations sur la situation internationale actuelle », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

    [3] F. Engels : « Histoire du fusil ».

    [4] « Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome I.

    [5] K. Marx : Le Capital, tome I.

    [6] « La politique de défense nationale des Etats-Unis après la guerre », rapport de la Commission des Forces armées à la Chambre des Représentants des Etats-Unis, novembre 1956.

    [7] « La Situation actuelle et nos tâches », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

    [8] « La situation et notre politique après la victoire de la Guerre de Résistance contre le Japon », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

    [9] « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

    [10] « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.

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  • Rédaction du Quotidien du peuple : L’expérience historique de la guerre antifasciste (1965)

    Rédaction du Renmin Ribao, 9 mai 1965

    Vingt années se sont écoulées depuis la fin victorieuse de la grande guerre antifasciste.

    La guerre antifasciste fut un grand affrontement entre les forces antifascistes du monde ayant pour bastion l’Union soviétique, pays socialiste, d’une part, et l’Allemagne, l’Italie et le Japon, pays fascistes, de l’autre ; guerre juste, elle fut d’une envergure inconnue dans l’histoire. Elle se termina sur la victoire totale des forces antifascistes et la défaite complète des fascistes allemands, italiens et japonais. Le fascisme s’effondra en Italie, et les impérialistes allemands et japonais capitulèrent sans conditions les 8 mai et 2 septembre 1945, respectivement.

    A la veille de la victoire finale, le camarade Mao Tsé-toung, partant des principes fondamentaux du marxisme-léninisme, porta cette appréciation sur la situation mondiale : « En dépit des calculs de la réaction, en Chine et à l’étranger, les forces d’agression fascistes seront inévitablement écrasées et les forces démocratiques, populaires, remporteront inévitablement la victoire. L’humanité avancera sur la voie du progrès et non sur celle de la réaction. »

    « La guerre a beaucoup appris aux peuples, ils gagneront la guerre, la paix et le progrès aussi sera à eux. » [1]

    L’histoire a confirmé les prévisions scientifiques du camarade Mao Tsé-toung. La victorieuse guerre antifasciste fut, après la Révolution d’Octobre, un autre grand tournant de l’histoire de l’humanité dont elle a inauguré une page nouvelle.

    La victorieuse guerre antifasciste porta un coup sévère à l’impérialisme international. Si la grande Révolution d’Octobre fut la première à briser le front impérialiste international, cette guerre victorieuse fit s’écrouler celui-ci en grande partie.

    L’apparition des forces fascistes, et la guerre mondiale qu’elles déclenchèrent furent le fruit des efforts désespérés de l’impérialisme le plus réactionnaire. Les brigands fascistes ont martelé de leurs bottes l’Europe, l’Asie et l’Afrique, ils ont plongé une bonne moitié du globe dans un chaos effroyable, et ils n’ont néanmoins pu échapper à la défaite.

    La guerre mondiale se solda par la défaite de trois grandes puissances impérialistes, l’Allemagne, l’Italie et le Japon, et le sérieux affaiblissement de deux autres de ces puissances, la Grande-Bretagne et la France. Provoquée par les impérialistes, elle a grandement accéléré leur marche au tombeau.

    La victorieuse guerre antifasciste consolida et développa largement les grandes conquêtes de la Révolution socialiste d’Octobre. Les forces du socialisme grandirent dans le monde. L’épreuve rendit l’Union soviétique, premier Etat socialiste, plus puissante. En Europe comme en Asie, toute une série de pays socialistes virent le jour dans les nouvelles conditions historiques nées de la victorieuse guerre antifasciste.

    Ces pays et l’Union soviétique formèrent un puissant camp socialiste opposé au camp impérialiste sur le déclin. Le camarade Mao Tsé-toung dit : « Avec le triomphe de la grande Révolution socialiste d’Octobre en Union soviétique s’est dessinée une situation mondiale où la victoire des peuples est devenue une certitude et maintenant, avec la fondation de la République populaire de Chine et des démocraties populaires, la situation s’est développée et consolidée. » [2]

    La victorieuse guerre antifasciste porta à un nouveau stade la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés que les salves de la guerre avaient secoués dans tous les coins du monde. De prodigieuses tempêtes révolutionnaires se levèrent en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

    La domination impérialiste dans les colonies et semi-colonies avait connu une période d’une stabilité relative après la Première guerre mondiale ; cette stabilité disparut après la Seconde guerre mondiale. Les luttes révolutionnaires anti-impérialistes que les peuples de partout menèrent de façon ininterrompue ébranlèrent et sapèrent les fondements mêmes de la domination impérialiste. L’impérialisme n’eut plus d’arrières stables, il les perdit à jamais.

    Résumant la grande portée historique de la victorieuse guerre antifasciste, le camarade Mao Tsé-toung dit : « Si la Révolution d’Octobre a ouvert de larges possibilités et des voies efficaces pour la libération de la classe ouvrière et des peuples opprimés du monde entier, la victoire remportée dans la Seconde guerre mondiale antifasciste a ouvert pour leur libération des possibilités encore plus larges et des voies encore plus efficaces. » [3]

    La victoire qui couronna la guerre antifasciste fut celle du socialisme, système le plus avancé qu’ait connu l’histoire de l’humanité, elle fut celle des peuples qui s’unirent dans la lutte pour la liberté et l’émancipation, et celle du marxisme-léninisme.

    L’histoire de cette guerre témoigne, une fois de plus et avec force, de l’universalité et de la pérennité des principes fondamentaux du marxisme-léninisme, de l’invincibilité et du caractère triomphant des lignes et des mesures politiques de la stratégie et de la tactique, élaborées sur la base de ces principes.

    Une série d’importantes divergences de principe opposent marxistes-léninistes et révisionnistes modernes quant aux jugements à porter sur cette guerre antifasciste, aux enseignements et à l’expérience à en tirer. Partant du matérialisme historique, les marxistes-léninistes respectent la réalité des faits historiques, en dégagent les lois et aboutissent à de justes conclusions ; par contre, dès le XXe Congrès du P.C.U.S., les révisionnistes khrouchtchéviens, représentants du révisionnistes modernes, dénaturent délibérément les faits historiques, masquent la réalité historique et forgent à dessein les conclusions les plus nuisibles, afin d’altérer le marxisme-léninisme.

    I. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE LE SYSTÈME SOCIALISTE EST DOUÉ D’UNE VITALITÉ IMMENSE, CAPABLE DE RÉSISTER AUX ÉPREUVES LES PLUS DURES, ET QUE L’ÉTAT DE LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT EST INVINCIBLE.

    Le choc principal de la guerre antifasciste opposa l’Union soviétique, seul pays socialiste de l’époque, à l’Allemagne fasciste, le plus puissant des pays impérialistes du moment. Après avoir occupé la quasi-totalité de l’Europe capitaliste continentale, ce dernier mit d’énormes ressources humaines et matérielles en ligne pour faire la guerre à l’Union soviétique. Ce fut une dure épreuve pour le jeune Etat soviétique, une bataille décisive entre le système impérialiste et le système socialiste.

    Loin d’être écrasé par la machine de guerre hitlérienne, le premier Etat socialiste, fondé par Lénine, remporta une grande victoire historique. Le Parti communiste de l’Union soviétique, avec Staline à sa tête, portant haut l’étendard du léninisme, dirigea le peuple et les vaillantes armées soviétiques, riches des glorieuses traditions de la Révolution d’Octobre.

    Ils surmontèrent ainsi des difficultés sans nombre et finirent par triompher du gang hitlérien qui avait mis la main sur les forces militaires et économiques d’une dizaine de pays d’Europe. Le peuple et l’armée soviétiques défendirent victorieusement la patrie et frayèrent également la voie à la libération des peuples d’Europe orientale que la clique d’Hitler avait asservis. Le peuple soviétique se révéla digne du nom de grand peuple et l’armée soviétique, digne du nom de grande armée. Leurs éclatants faits d’armes brilleront à jamais dans l’histoire.

    Ces magnifiques exploits sont indissolublement liés à l’incomparable supériorité du système socialiste et à la puissance de la dictature du prolétariat en Union soviétique. C’est le système socialiste et la dictature du prolétariat qui ont assuré la victoire du peuple et de l’armée soviétiques.

    Eux seuls étaient à même de résister à la guerre-éclair lancée par l’impérialisme le plus féroce, de tenir fermement, et de faire se lever une armée et un peuple capables de combattre les bandits fascistes sans fléchir jusqu’à la victoire finale.

    Eux seuls ont permis à l’Etat soviétique de réaliser, en une période relativement courte, l’industrialisation du pays et la collectivisation de l’agriculture, et de bâtir ainsi des forces économiques et militaires suffisamment puissantes pour vaincre les fascistes hitlériens.

    Tout comme l’a dit Staline : « Notre victoire signifie, avant tout, que c’est notre régime social soviétique qui a triomphé ; que le régime social soviétique à subit avec succès l’épreuve du feu de la guerre et a prouvé sa parfaite vitalité. » « La guerre a montré que le régime social soviétique est une régime véritablement populaire, issus des profondeurs du peuple et bénéficiant de son puissant appui. » [4]

    La victoire du peuple et de l’armée de l’Union soviétique est indissolublement liée à la direction de Staline. C’est Staline qui, la guerre engagée et au moment où l’Etat soviétique connaissait des heures critiques, assuma les lourdes tâches de la direction du Parti et de l’Etat et sut unir les multiples nationalités du pays en un détachement invincible qui livra un combat à mort aux bandits fascistes.

    Staline mena la guerre du début jusqu’à la victoire finale, il dirigea toutes les batailles importantes, en sa qualité de commandant suprême des forces armées de l’U.R.S.S. Les peuples de l’Union soviétique et du monde entier purent entendre sa voix, ferme et pleine de confiance, au moment crucial où les troupes du gang hitlérien approchaient de Moscou : « … Exterminer jusqu’au dernier tous les Allemands qui auront pénétré dans le territoire de notre Patrie en qualité d’envahisseurs. » [5]

    Et lorsque vint la grande contre-offensive, tous les officiers et soldats des forces armées soviétiques entendirent l’appel retentissant de Staline : « Il faut traquer le fauve allemand blessé, et l’achever dans sa tanière. » [6] 

    Le nom de Staline stimula le peuple et l’armée soviétiques pendant toute la guerre. Il reste un grand marxiste-léniniste et un grand capitaine, dans toute l’acception du terme, malgré certaines erreurs commises. Son immense apport à la victoire qui mit fin à la guerre antifasciste est ineffaçable.

    II y a longtemps que le monde entier a admis tout ceci. Et cependant, Khrouchtchev et ses disciples en vinrent à falsifier l’histoire de la guerre antifasciste du peuple soviétique de façon flagrante. Les révisionnistes khrouchtchéviens élaborèrent une ligne révisionniste anti-marxiste-léniniste au XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique. Le rapport d’activité et le rapport secret qui y furent présentés par Khrouchtchev sont des produits typiquement révisionnistes.

    Le signe le plus manifeste de cette ligne est sa négation totale du rôle de Staline. Les révisionnistes khrouchtchéviens brossèrent le système socialiste et la dictature du prolétariat sous les couleurs les plus sombres. Ils calomnièrent le grand peuple soviétique, le traitant de pessimiste, de désespérant, de vulgaire, et traitant la vaillante armée soviétique d’un amas de peureux indisciplinés.

    Selon Khrouchtchev, Staline serait resté « indifférent » devant les plans d’agression de l’ennemi et aurait « tout négligé » avant la guerre ; et au début de la guerre, démoralisé, il aurait « renoncé à la direction » et estimé que « tout était fini » ; tandis qu’au cours de la guerre, il « ne dressait les plans de bataille qu’en se fiant à un globe terrestre ». Bref, selon Khrouchtchev, Staline n’était nullement un grand capitaine, c’était une « ganache ».

    Tout en dénigrant Staline à fond, les falsificateurs de l’histoire portèrent Khrouchtchev aux nues. Ils prétendirent que, pendant la guerre, Khrouchtchev « était toujours là où il y avait le plus de difficultés », qu’il prit à maintes reprises des « décisions plus adéquates » que celles du haut commandement ; qu’il fut non seulement « l’âme de ceux de Stalingrad », mais aussi le commandant de nombreuses « batailles décisives ». C’est de cette façon qu’on a fait du lieutenant-général que fut Khrouchtchev le commandant en chef du temps de la guerre patriotique de l’Union soviétique.

    Dénigrer Staline et chanter Khrouchtchev fut une mesure de grande importance que les révisionnistes khrouchtchéviens adoptèrent pour s’opposer au marxisme-léninisme et passer à l’application du révisionnisme.

    Ils se sont efforcés d’effacer et de rabaisser le rôle de Staline dans la guerre antifasciste pour abattre l’immense prestige dont jouit ce grand marxiste-léniniste aux yeux des peuples soviétique et du monde entier et pour altérer le marxisme-léninisme.

    En diffamant Staline, ils diffamèrent en fait le système socialiste, la dictature au prolétariat et le Parti communiste de l’Union soviétique, afin de pouvoir transformer un Etat de la dictature du Prolétariat en un Etat au « peuple tout entier » et un parti du prolétariat en un parti du « peuple tout entier ».

    En travestissant ce bouffon de Khrouchtchev en « héros » de la guerre antifasciste, ils espérèrent lui donner du prestige, substituer le révisionnisme khrouchtchévien au marxisme-léninisme. Cependant, dans le creuset de l’histoire, l’or reste ce qu’il est et la scorie reste ce qu’elle est. Les révisionnistes khrouchtchéviens qui s’emploient à falsifier l’histoire, à dénigrer à outrance Staline et le marxisme-léninisme, connaissent déjà la faillite et leur faillite ne pourra être que plus totale.

    II. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE L’IMPÉRIALISME EST LA SOURCE DES GUERRES MODERNES, QUE SA NATURE AGRESSIVE NE CHANGERA PAS, ET QU’UNE LUTTE DU TAC AU TAC DOIT ETRE MENÉE CONTRE LUI, POUR LA DÉFENSE DE LA PAIX MONDIALE.

    La Seconde guerre mondiale fut le point culminant d’une série de guerres d’agression déclenchées dans les années trente et étendues progressivement par les trois pays fascistes, l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Elle tire son origine de la politique d’agression et de guerre poursuivie par les impérialistes. Ces trois pays fascistes étaient les plus agressifs des pays impérialistes. Ils déclenchaient sans aucun scrupule des guerres d’agression pour résoudre leurs Crises politiques et économiques et piller plus de pays avec encore plus de sauvagerie.

    A l’époque, il existait sur le plan international, deux politiques diamétralement opposées face à l’agression fasciste. Les impérialistes britanniques, français et américains, ainsi que leurs partenaires pratiquèrent longtemps à l’égard des fascistes allemands, italiens et japonais une politique d’apaisement, en faisant preuve de complaisance coupables et en laissant les coudées franches au fauve. Ils fermèrent les yeux sur l’agression de l’impérialisme japonais contre la Chine.

    Ils tolérèrent l’agression de Mussolini contre l’Abyssinie (Ethiopie). Ils poussèrent les fascistes allemands et italiens à intervenir par les armes en Espagne. Ils encouragèrent Hitler à annexer l’Autriche et à occuper la région des Sudètes, en Tchécoslovaquie. Tout cela, loin d’apporter la paix n’a fait qu’exacerber la soif d’agression des fascistes et amena la guerre mondiale. Par leur politique d’apaisement, les impérialistes britanniques, français et américains soulevèrent la pierre pour se la laisser tomber sur les pieds et l’histoire se chargea de les châtier.

    Les peuples du monde entier, eux, pratiquèrent une autre politique, celle de la résistance résolue à l’agression fasciste. Les peuples d’Union soviétique, de Chine et de nombreux autres pays combattirent vigoureusement la politique d’apaisement des impérialistes britanniques, français et américains, et assumèrent courageusement la lourde responsabilité de la guerre antifasciste ; ils finirent par gagner la guerre et aussi la paix.

    Résumant l’expérience acquise par le peuple chinois et les peuples du monde entier dans leur lutte contre l’impérialisme et les réactionnaires, y compris celle tirée de la guerre antifasciste, le camarade Mao Tsé-toung montra clairement que la nature de l’impérialisme ne change pas, qu’il ne faut pas se bercer d’illusions à son sujet, et qu’il est nécessaire de le combattre du tac au tac.

    Il dit : « Les impérialistes ne voudront jamais poser leur couteau de boucher, ni ne deviendront jamais des bouddhas, et cela jusqu’à leur ruine. » « Il est impossible d’espérer qu’on puisse persuader les impérialistes et les réactionnaires chinois de faire preuve de bon cœur et de revenir dans le droit chemin.

    La seule voie à suivre, c’est d’organiser des forces pour lutter contre eux. » [7] L’histoire de ces vingt années d’après-guerre a pleinement confirmé la justesse de la politique de la lutte contre l’impérialisme et la réaction, définie par le camarade Mao Tsé-toung.

    L’impérialisme américain s’est substitué aux fascistes allemands, italiens et japonais au cours de l’après-guerre, il est devenu l’impérialisme le plus agressif. Il est la principale force d’agression et de guerre. Il cherche à conquérir le monde et est devenu le pire ennemi de tous les peuples. Partout, il pratique l’expansion et s’est lancé dans toute une série de guerres d’agression. Les administrations Truman, Eisenhower, Kennedy et Johnson sont toutes sorties d’un même moule ; celle-ci, comme les précédentes, applique fidèlement la politique d’agression et de guerre du capitalisme monopoliste nord-américain.

    L’expérience a appris aux peuples du monde entier à comprendre de plus en plus clairement que la paix ne s’obtient en aucun cas en la quémandant à l’impérialisme, que seule la lutte résolue contre l’impérialisme et notamment l’impérialisme américain peut permettre de la sauvegarder efficacement.

    La victorieuse guerre révolutionnaire du peuple chinois, la victorieuse guerre coréenne contre l’agression américaine, la victorieuse guerre révolutionnaire du peuple cubain et les victorieuses luttes anti-américaines de maints autres pays ont rabattu l’arrogance de l’impérialisme américain et contribué puissamment à la défense de la paix mondiale.

    Il est évident que les peuples ne peuvent déjouer les plans d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et conjurer la guerre mondiale que s’ils continuent à frapper les agresseurs américains sur tous les fronts de la lutte contre l’impérialisme américain.

    Pour tenir tête au peuple révolutionnaire de partout, l’impérialisme recourt invariablement à la double tactique contre-révolutionnaire : agression armée et tromperie à la paix, qu’il utilise alternativement ou simultanément. De leur côté, les peuples doivent être maîtres dans l’art de manier la double tactique révolutionnaire dans combat qu’ils mènent contre lui.

    Le Pacte de non-agression germano-soviétique signé à la veille de la guerre antifasciste, l’accord d’armistice coréen et les accords des deux Conférences de Genève, signés après la guerre, nous montrent clairement qu’il est parfaitement admissible et même nécessaire d’entamer, au moment opportun, des négociations et d’aboutir à certains accords avec l’impérialisme, pour autant que les intérêts fondamentaux du peuple ne soient pas lésés.

    Même lors des négociations, la lutte du tac au tac contre l’impérialisme est nécessaire. Ce qu’on n’a pu obtenir sur le champ de bataille, il est vain de l’espérer de la négociation. L’impérialisme peut déchirer à tout moment les accords ou traités conclus, il n’a pas le respect de la parole donnée.

    Et la dure réalité finira par frapper celui qui, pour empêcher la guerre et maintenir la paix, place ses espoirs dans la négociation avec l’impérialisme et n’hésite pas, pour ce faire, à sacrifier les intérêts fondamentaux du peuple et à se montrer accommodant avec l’impérialisme.

    Les révisionnistes khrouchtchéviens nient cette importante expérience historique de la guerre antifasciste. Ils prêchent d’abondance que la nature de l’impérialisme a changé, afin de truquer la théorie du marxisme-léninisme sûr l’impérialisme, source des guerres de notre temps.

    A leurs yeux, la guerre mondiale ne serait ni un produit du régime impérialiste, ni un produit de sa nature spoliatrice, mais serait due à l’émotivité ou à l’inconscience d’un individu donné. Eisenhower et Kennedy ont été présentés par eux comme des gens « attachés à la paix », et maintenant, c’est l’administration Johnson qu’ils qualifient de « modérée » et de « sensée ».

    Ils pratiquent le capitulationnisme devant l’impérialisme américain envers lequel ils préconisent les « concessions mutuelles », le « compromis mutuels », les « arrangements mutuels » et les « accommodements mutuels », ils cherchent à intégrer la lutte révolutionnaire des peuples à leur ligne générale de « coexistence pacifique » et de « coopération soviéto-américaine pour le règlement des problèmes mondiaux ».

    Ils ont trahi les intérêts du peuple révolutionnaire de partout, aussi bien lors de la crise des Caraïbes et avec le problème du Congo, qu’au sujet du traité de paix avec l’Allemagne et de Berlin Ouest, ou encore avec la question de l’interdiction partielle des essais nucléaires etc.

    Les successeurs de Khrouchtchev agissent de façon plus rusée, ils font de belles phrases sonores et usent de fourberie ; cependant, ils se cramponnent à la ligne révisionniste du XXe Congrès du P.C.U.S., reprennent les rengaines de Khrouchtchev et continuent d’exiger la soumission du peuple révolutionnaire à la « coopération soviéto-américaine ».

    Ils cherchent même à organiser, en collusion avec l’impérialisme américain, des « troupes de l’O.N.U. », véritable gendarmerie internationale destinée à sévir contre les peuples et nations opprimés. Ils s’abouchent avec les agresseurs américains et complotent pour trahir les intérêts fondamentaux du peuple vietnamien et ceux de tous les peuples, le peuple soviétique compris.

    Les révisionnistes khrouchtchéviens sont d’incorrigibles partisans de l’apaisement. Leur ligne n’aide pas à défendre la paix mondiale, mais encourage l’impérialisme américain à passer à l’agression et à déclencher la guerre. Elle est vouée au discrédit le plus total à mesure que les peuples du monde entier gagnent en conscience.

    III. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE LA GUERRE POPULAIRE EST SURE DE L’EMPORTER ; QU’IL EST PARFAITEMENT POSSIBLE DE BATTRE LES AGRESSEURS IMPÉRIALISTES, QUE L’IMPÉRIALISME EST UN TIGRE EN PAPIER, FORT EN APPARENCE MAIS FAIBLE EN RÉALITÉ, ET QUE LA BOMBE ATOMIQUE AUSSI UN TIGRE EN PAPIER, CAR C’EST L’HOMME QUI DÉCIDE DE L’ISSUE DE LA GUERRE ET NON UNE ARME QUELLE QU’ELLE SOIT.

    Au début de la guerre, les trois pays fascistes, l’Allemagne, l’Italie et le Japon, firent parade de leurs forces et plastronnèrent un temps. Ils mirent toute leur machine de guerre en mouvement et disposèrent d’une grande supériorité militaire. Ils contrôlèrent la quasi-totalité de l’Europe capitaliste continentale, occupèrent la moitié de l’Asie et envahirent l’Afrique, et plus de 800 millions d’hommes furent ainsi réduits à vivre sous leur botte.

    Mais ce fut passager. La vraie puissance fut avec le peuple et non avec le fascisme et sa supériorité militaire. C’est que la guerre menée par les fascistes était une guerre injuste, une guerre d’agression, qu’ils se déclarèrent les ennemis des peuples du monde entier, y compris le peuple de leur propre pays ; la victoire qu’ils remportèrent à un certain moment reposait donc sur le sable, n’avait aucune base solide.

    La guerre menée par les peuples fut une guerre juste contre l’agression, pour la défense de la patrie. Le potentiel que recèlent les peuples est inépuisable. Sous une direction juste et en appliquant une ligne juste, les forces populaires croissent et se développent au cours de la lutte, modifient graduellement le rapport des forces entre elles et l’ennemi et finissent par vaincre les agresseurs fascistes. La guerre juste du peuple finit par triompher, et la guerre injuste de l’impérialisme est condamnée à la débâcle.

    C’est précisément après avoir fait le bilan de l’expérience acquise par le peuple chinois et les peuples du monde entier, au cours de leurs luttes révolutionnaires, et de l’expérience historique dégagée de la guerre mondiale antifasciste, que le camarade Mao Tsé-toung a exposé en 1946 sa célèbre thèse : L’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier.

    Il dit : « Tous les réactionnaires sont es tigres en papier. En apparence, ils sont terribles, mais en réalité, ils ne sont pas si puissants.

    A envisager les choses du point de vue de l’avenir, c’est le peuple qui est vraiment puissant, et non les réactionnaires. » « Hitler n’a-t-il pas passé pour très fort ? Mais l’histoire a prouvé qu’il était un tigre en papier. De même Mussolini, de même l’impérialisme japonais Par contre, l’Union soviétique et les peuples épris de démocratie et de liberté de tous les pays se sont révélés beaucoup plus puissants qu’on ne l’avait prévu. » [8]

    Par ailleurs, le camarade Mao Tsé-toung a sévèrement critiqué la thèse « les armes décide de tout » en soulignant qu’il s’agissait là d’« une façon mécaniste d’aborder la question de la guerre et d’un point de vue subjectiviste et unilatéral sur celle-ci ».

    Il ajoutait : « A la différence des partisans de cette thèse, nous considérons non seulement les armes mais aussi les hommes. Les armes sont un facteur important mais non décisif de la guerre. Le facteur décisif, c’est l’homme et non le matériel. Le rapport des forces se détermine non seulement par le rapport des puissances militaires et économiques, mais aussi par le rapport des ressources humaines, et des forces morales. » [9]

    Il souligna : « La bombe atomique est un tigre en papier dont les réactionnaires américains se servent pour effrayer les gens. Elle a l’air terrible, mais en fait elle ne l’est pas. Bien sûr, la bombe atomique est une arme qui peut faire d’immenses massacres, mais c’est le peuple qui décide de l’issue d’une guerre, et non une ou deux armes nouvelles. » [10]

    L’histoire des vingt années d’après-guerre montre que la thèse du camarade Mao Tsé-toung − l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier, et sa thèse sur le juste rapport entre l’homme et les armes sont une vérité irréfutable, capable de subir l’épreuve de la pratique.

    Bien que l’impérialisme américain possède l’arme nucléaire, il n’a pu empêcher pour autant le triomphe de la révolution chinoise, ni la victoire de la Corée dans sa résistance à l’agression américaine, ni le triomphe de la révolution cubaine, ni le triomphe des luttes révolutionnaires des autres régions du monde, et il ne pourra à plus forte raison empêcher la victoire du peuple vietnamien.

    L’arme nucléaire de l’impérialisme américain ne saurait intimider que ceux qui ont les nerfs faibles, mais non le peuple révolutionnaire de partout. Si brutale que soit la répression exercée par l’impérialisme américain contre la lutte révolutionnaire des peuples du monde entier, les flammes de la révolution populaire ne pourront être étouffées.

    Le mouvement de la révolution nationale et démocratique est aujourd’hui en plein essor en Asie, en Afrique et en Amérique latine, et la lutte anti-américaine de tous les peuples gagne en ampleur et en profondeur ; ne sont-ce pas là les faits les plus éloquents ?

    Les révisionnistes khrouchtchéviens nient cette importante expérience historique de la guerre antifasciste, Ils n’ont plus confiance dans la lutte contre l’impérialisme. Ils n’ont jamais cru à la grande force des masses populaires, ni à la possibilité de voir triompher la lutte révolutionnaire des peuples de partout. Ce sont de fanatiques partisans de la théorie dite « les armes décident de tout », Ils ne voient que les armes nucléaires entre les mains de l’impérialisme américain, et ils en tremblent.

    Pour intimider les peuples, s’opposer à leur lutte révolutionnaire et la saboter, ils s’étendent avec complaisance sur les horreurs de la guerre et la philosophie de la survie qui enseigne que « si la tête tombe, de quelle utilité sont encore les principes ! » Ils ont dégénéré au point qu’ils sont devenus des propagandistes bénévoles de la politique de chantage nucléaire de l’impérialisme américain.

    IV. L’HISTOIRE DE LA GUERRE ANTIFASCISTE MONTRE QUE, POUR VAINCRE LES AGRESSEURS IMPÉRIALISTES, IL FAUT S’APPUYER SUR L’UNION DES FORCES RÉVOLUTIONNAIRES DES PEUPLES DU MONDE ENTIER, RALLIER TOUTES LES FORCES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE RALLIÉES, FORMER LE FRONT UNI INTERNATIONAL LE PLUS LARGE ET CONCENTRER L’ATTAQUE SUR L’ENNEMI PRINCIPAL DES PEUPLES.

    La victoire de la guerre antifasciste est celle du large front uni international antifasciste. Dès le 23 juin 1941, c’est-à-dire le deuxième jour de la guerre germano-soviétique, le camarade Mao Tsé-toung soulignait en termes explicites : « La tâche des communistes du monde entier, à l’heure actuelle, c’est de mobiliser les peuples de tous les pays en vue de créer un front international uni de lutte contre le fascisme, pour la défense de l’U.R.S.S., pour la défense de la Chine, pour la défense de la liberté et de l’indépendance de tous les peuples. A l’heure présente, toutes les forces doivent être dirigées vers la lutte contre l’asservissement fasciste. » [11]

    A l’époque, les fascistes allemands, italiens et japonais représentaient la plus grande menace pour l’humanité. Promoteurs de la guerre d’agression, ils constituaient les principales forces réactionnaires dans le monde. Combattre l’agression et l’asservissement fascistes devint donc la tâche commune de tous les peuples, qui sont l’ossature même des forces antifascistes. L’issue victorieuse de la guerre antifasciste est le fruit de leur soutien mutuel et de leur lutte commune.

    L’Union soviétique, le seul pays socialiste de l’époque, fut le facteur principal de l’anéantissement du fascisme allemand et joua un rôle décisif dans la lutte qui permit de vaincre le fascisme. De son côté, le peuple chinois mena seul et pendant longtemps une guerre révolutionnaire contre l’impérialisme japonais, contribuant dans une large mesure à la victoire sur le fascisme.

    Les peuples de nombreux pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique apportèrent aussi leurs contributions à la guerre antifasciste. Les peuples des pays occupés par les fascistes allemands, italiens et japonais poursuivirent la guerre de partisans et la lutte clandestine chez eux, ou formèrent à l’étranger des troupes pour le retour dans la patrie, les armes à la main.

    Pendant la dernière phase de la guerre, certains peuples s’insurgèrent victorieusement et libérèrent de grandes parties de leurs pays ; et d’autres, après avoir reconquis leur patrie, lancèrent des unités à la poursuite des troupes des bandits fascistes, soutenant par là le combat libérateur des peuples encore dominés. En Allemagne, en Italie et au Japon, les masses populaires engagèrent la lutte sous toutes ses formes, y compris la lutte armée, pour résister à la domination fasciste intérieure et soutenir la lutte des autres peuples, victimes de l’agression et de l’asservissement fascistes.

    C’est à tout cela qu’est due la victoire et c’est là une des pages de gloire de l’histoire de la guerre antifasciste. Mais, les révisionnistes khrouchtchéviens ont biffé d’un trait de plume le rôle joué dans cette guerre par les peuples, prétendant, sans gêne aucune, que l’Union soviétique fut « l’unique force qui a mis en pièces la machine du fascisme allemand ». C’est du chauvinisme de grande puissance et par là, ils veulent exiger des pays ayant bénéficié de l’aide de l’armée soviétique, qu’ils obéissent à leurs ordres, acceptent leur mainmise, se laissent bousculer et exploiter par eux.

    L’histoire de la guerre antifasciste nous enseigne que les pays impérialistes ne forment pas un tout. Le développement inégal du capitalisme poussa les fascistes allemands, italiens et japonais à s’attaquer, pour commencer, aux sphères d’influence de la Grande-Bretagne, de la France et des Etats-Unis.

    Les impérialistes britanniques, français et américains adoptèrent, au début de la guerre, une politique d’apaisement, laissant les mains libres aux agresseurs, puis, pendant une certaine période après le début de la guerre germano-soviétique, la politique dite de « suivre le combat des fauves en spectateurs » ; mais des contradictions irréconciliables existaient entre eux et les fascistes allemands, italiens et japonais. Aussi est-ce dans leur propre intérêt qu’ils entrèrent également dans la lutte antifasciste.

    Il est évident que la victoire aurait été rendue impossible si toutes les forces antifascistes susceptibles d’être unies n’avaient pas été unies et si un large front uni antifasciste n’avait pas été formé à l’échelle mondiale.

    L’impérialisme américain est devenu l’ennemi numéro un des peuples après la fin de la guerre. Il représente le plus important capitalisme monopoliste de notre époque et est le principal pilier de l’ensemble des forces réactionnaires. Il a déclenché, un peu partout dans le monde, une série de guerres d’agression et d’intervention armées, il menace sérieusement la paix mondiale. Il est engagé maintenant dans la voie que les fascistes allemands, italiens et japonais, empruntèrent voici plus de vingt ans.

    C’est avec insolence qu’il menace militairement et provoque à la guerre les pays socialistes, qu’il réprime brutalement la lutte révolutionnaire des peuples et des nations opprimés. Et cela exige des pays socialistes qu’ils forment avec ces derniers une étroite alliance pour combattre l’impérialisme américain et ses laquais.

    L’impérialisme américain accentue en même temps le contrôle politique, économique et militaire qu’il exerce sur tous ses alliés et multiplie les vexations à leur égard. Entre les Etats-Unis et leurs alliés, il est des contradictions irréconciliables. Et il est donc dans l’ordre des possibilités que ces derniers, dans leur propre intérêt, se dressent contre l’impérialisme américain, à un moment donné et au sujet d’un problème donné.

    Par conséquent, les peuples du monde entier ont pour tâche commune d’unir toutes les forces susceptibles d’être unies, de diriger le principal fer de lance contre l’impérialisme américain et de concentrer leurs efforts sur l’ennemi numéro 1.

    C’est dans ces circonstances que le camarade Mao Tsé-toung a lancé le grand appel demandant la formation d’un front uni international contre l’impérialisme américain et ses laquais. Il dit : « Les peuples des pays du camp socialiste doivent s’unir, les peuples des différents pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine doivent s’unir, les peuples de tous les continents doivent s’unir, tous les pays épris de paix et tous les pays victimes de l’agression, du contrôle, de l’intervention et des vexations des Etats-Unis doivent s’unir, afin de former le front uni le plus large contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et pour la sauvegarde de la paix mondiale. » [12]

    Ce front uni international se développe. Partout dans le monde, l’impérialisme américain s’est fait des ennemis et se heurte à leur résistance. Son isolement devient de plus en plus grand, les peuples du monde entier le cernent de toutes parts.

    Les révisionnistes khrouchtchéviens nient cette importante expérience historique de la guerre antifasciste.

    Traitant les amis en ennemis et les ennemis en amis, ils ont trahi l’internationalisme prolétarien. Au lieu d’unir toutes les forces du monde qui s’opposent à l’impérialisme américain, ils s’appliquent à faire alliance avec lui pour contenir les peuples du monde entier et partager l’hégémonie mondiale entre l’Union soviétique et les Etats- Unis.

    Ils restent obstinément attachés à leur ligne scissionniste ; sapent l’unité du camp socialiste et celle du mouvement communiste international, traitent en ennemis les pays et les partis frères fidèles au marxisme-léninisme. Ils ont pris une grave mesure pour diviser le mouvement communiste international, en tenant la réunion de mars de Moscou, alors que l’impérialisme américain étend sa guerre d’agression au Vietnam et que l’unité est plus que jamais nécessaire pour faire face à l’ennemi.

    A l’heure actuelle, les successeurs de Khrouchtchev parlent bruyamment d’« unité contre l’ennemi », d’« action commune », et tout cela n’est que mensonge. Nous leur demandons : Somme toute, l’ennemi que vous entendez affronter, est-ce l’impérialisme américain ou est-ce le peuple révolutionnaire de partout ?

    L’action commune que vous entendez réaliser, signifie-t-elle lutte contre l’impérialisme américain ou capitulation devant lui ? L’unité dont vous parlez, a-t-elle, en fin de compte, le marxisme-léninisme ou le révisionnisme de Khrouchtchev pour fondement ?

    Comment pouvez-vous espérer voir les marxistes-léninistes et les masses populaires qui représentent 90 % de la population du monde se joindre à vous pour une « action commune », alors que vous restez attachés à la ligne révisionniste définie aux XXe et XXIIe Congrès et contenue dans le programme du P.C.U.S., à la ligne de la « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » ?

    Cherchez-vous à ce que nous pratiquions le révisionnisme en votre compagnie, à ce que nous nous soumettions à votre ligne de « coopération soviéto-américaine décidant du sort du monde » ? Naturellement, nous tombons là dans le domaine des impossibilités.

    Bref, envisager correctement l’histoire de la guerre mondiale antifasciste et en tirer les enseignements et l’expérience qui s’imposent, implique non seulement l’attitude à adopter à l’égard de l’histoire, mais a aussi une importante valeur pratique.

    Les divergences à ce sujet, entre nous et les révisionnistes khrouchtchéviens, se résument à ceci : faut-il ou non combattre l’impérialisme, faut-il ou non faire la révolution, faut-il réaliser une unité authentique ou une unité factice, et en dernière analyse, faut-il rester fidèle au marxisme-léninisme ou le trahir ?

    Le grand Lénine nous apprend qu’« une lutte contre l’impérialisme qui ne serait pas indissolublement liée à la lutte contre l’opportunisme serait une phrase creuse ou un leurre. » [13] Durant l’après-guerre, la pratique de la lutte révolutionnaire par les peuples a montré la nécessité d’appliquer la ligne marxiste-léniniste si l’on veut accroître les forces révolutionnaires, promouvoir la cause révolutionnaire et sauvegarder la paix mondiale.

    Agir selon la ligne révisionniste khrouchtchévienne ne peut qu’affaiblir les forces révolutionnaires, enterrer la cause révolutionnaire et mettre la paix mondiale en danger. Pour promouvoir la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés, pour déjouer les plans d’agression et de guerre de l’impérialisme américain et défendre la paix mondiale, pour développer le front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais, il est nécessaire de démasquer complètement le révisionnisme khrouchtchévien, de liquider son influence et de mener ce combat jusqu’au bout.

    A l’heure actuelle, les peuples du monde entier se trouvent devant le grave danger d’une extension par L’impérialisme américain de sa guerre d’agression contre le Vietnam. Le problème vietnamien est le point de convergence de la lutte qui oppose les forces révolutionnaires de tous les peuples aux forces contre-révolutionnaires, les forces de la paix aux forces de la guerre.

    Par leur lutte héroïque contre l’agression américaine et pour le salut de la patrie, les 30 millions de Vietnamiens se battent non seulement pour la défense et la réunification de leur patrie, mais aussi pour la sauvegarde de la paix mondiale. Sur le plan international, il est du devoir de toutes les forces révolutionnaires et de tous les pays et peuples épris de paix de soutenir leur lutte.

    Récemment, l’impérialisme américain envoya en République dominicaine d’importantes forces armées réprimer la lutte que mène le peuple de ce pays pour renverser le régime dictatorial de trahison nationale.

    C’est là non seulement une intervention barbare dans les affaires intérieures de la République dominicaine, mais également une provocation contre les peuples d’Amérique latine, et tous les autres peuples en lutte pour les droits sacrés que sont la sauvegarde de l’indépendance nationale, la démocratie et la liberté.

    Et au Laos, au Cambodge, en Corée du Sud et au Japon, l’impérialisme américain se livre encore à l’agression et à l’intervention. Par ailleurs, il a créé la « Malaysia » de connivence avec l’impérialisme britannique et use de l’agression contre l’Indonésie, Il réprime le mouvement révolutionnaire du peuple du Congo-Léopoldville.

    Il se sert d’Israël pour menacer les pays arabes. Il poursuit des activités de subversion et de sape contre Cuba. Il épaule les forces militaristes de l’Allemagne occidentale pour leur permettre d’annexer Berlin Ouest et de se livrer à la subversion contre la République démocratique allemande.

    De plus, il a commis toutes les vilenies possibles, partout, en Asie, en Afrique, en Amérique latine, en Océanie et en Europe. Sur le plan international, il est aussi du devoir de toutes les forces révolutionnaires, de tous les pays et peuples attachés à la paix de soutenir résolument la lutte anti-américaine de ces peuples.

    Les ambitions agressives de l’impérialisme américain n’en seront que stimulées et ce sera l’encourager à étendre la guerre si on laisse les agresseurs américains agir selon leur bon plaisir, et si on laisse les révisionnistes modernes s’aboucher avec l’impérialisme américain et trahir les intérêts de tous les peuples. Par contre, si le peuple révolutionnaire de partout et tous les pays et peuples épris de paix s’unissent, passent à l’action et combattent résolument l’impérialisme américain, il sera possible de mettre en pièces son plan d’extension de la guerre d’agression.

    La tâche la plus brûlante qui se pose aux peuples du monde entier est de développer le large front uni contre l’impérialisme américain et ses laquais et de mener à l’échelle mondiale un mouvement de masse d’une puissance sans égale, pour contraindre les agresseurs américains à déguerpir du Vietnam, de la République dominicaine, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine, de l’Europe et de l’Océanie, de tous les territoires qu’ils occupent.

    La situation mondiale est foncièrement différente de celle d’avant la guerre antifasciste. Les forces révolutionnaires des peuples du monde entier sont aujourd’hui plus puissantes que jamais. L’Union soviétique n’est plus le seul pays socialiste au monde, un camp socialiste composé de toute une série de pays est apparu.

    Les vastes régions d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ne sont plus les arrières de l’impérialisme, elles se sont transformées en fronts avancés dans la lutte anti-impérialiste. En Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Océanie se manifeste une nouvelle prise de conscience de la classe ouvrière et des larges masses travailleuses.

    Jamais les forces marxistes-léninistes n’ont été aussi puissantes. Aguerri par la lutte contre le révisionnisme moderne, le mouvement communiste international a vu croître sa combativité d’une façon considérable. Un noyau dirigeant marxiste-léniniste, longuement éprouvé, a fait son apparition dans les partis communistes de nombreux pays. Les forces marxistes-léninistes se développent également au sein des partis communistes encore contrôlés par les révisionnistes.

    Le déclin de l’impérialisme international est sans pareil, L’impérialisme américain va de mal en pis. Partout, sous ses pieds, des volcans s’éveillent. Les contradictions entre impérialistes s’aiguisent et leur camp se disloque.

    Les révisionnistes khrouchtchéviens se révèlent de plus en plus clairement les complices de l’impérialisme. Leur ligne révisionniste a fait faillite. Il n’y a au monde qu’une poignée de révisionnistes divisés entre eux, complotant les uns contre les autres. Ils ne peuvent sauver la vie de l’impérialisme et voient leur propre trône chanceler.

    Dans la conjoncture mondiale actuelle, la situation stratégique des Etats-Unis est bien pire que celle d’Hitler. Déclencher une guerre mondiale s’avère beaucoup plus difficile pour eux. De plus, les forces qui défendent la paix mondiale sont de loin supérieures à celles d’il y a plus de vingt ans. La possibilité de conjurer la guerre mondiale est devenue bien plus grande.

    Par leur lutte commune, le peuple révolutionnaire et tous les pays et peuples attachés à la paix dans le monde sauront déjouer les plans d’agression et de guerre de l’impérialisme américain. Les peuples du monde entier remporteront des victoires encore plus grandes dans leur lutte pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme. Si l’impérialisme américain s’obstine à emboîter le pas à Hitler et s’avise de leur imposer une guerre mondiale, il connaîtra à coup sûr le sort honteux d’Hitler.

    Le camarade Mao Tsé-toung déclarait il y a longtemps :

    « La Première guerre mondiale a été suivie par la naissance de l’Union soviétique avec une population de 200 millions d’habitants. La Seconde guerre mondiale a été suivie de la formation du camp socialiste qui englobe une population de 900 millions d’hommes. Il est certain que si, envers et contre tout, les impérialistes déclenchent une troisième guerre mondiale, des centaines de millions d’hommes passeront du côté du socialisme et seul un territoire peu étendu demeurera aux mains des impérialistes : l’effondrement complet de tout le système impérialiste est également possible. » [14]

    La juste cause des peuples du monde entier triomphera, l’impérialisme américain sera vaincu !

    Le marxisme-léninisme triomphera, le révisionnisme sera vaincu !

    [1] Mao Tsé-toung : « Sur le gouvernement de coalition », Œuvres choisies, tome III.

    [2] Mao Tsé-toung : Discours d’ouverture prononcé le 23 octobre 1951 à la 3e session du premier Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois.

    [3] Mao Tsé-toung : « Forces révolutionnaires du monde entier, unissez-vous, contre l’agression impérialiste ! », Œuvres choisies, tome IV

    [4] Staline : Discours prononcé devant les électeurs de la circonscription Staline, à Moscou, le 9 février 1946.

    [5] Staline : Rapport présenté le 6 novembre 1941 à la séance solennelle du Soviet des députés des travailleurs de Moscou, élargie aux organisations sociales et du Parti, à l’occasion du XXIVe anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre.

    [6] Staline : Ordre du jour du commandant en chef des forces armées de l’U.R.S.S., 1er mai 1944.

    [7] Mao Tsé-toung : « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte », Œuvres choisies, tome IV.

    [8] Mao Tsé-toung : « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies, tome IV.

    [9] Mao Tsé-toung : « De la guerre prolongée », Œuvres choisies, tome II.

    [10] Mao Tsé-toung : « Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong », Œuvres choisies, tome IV.

    [11] Mao Tsé-toung : « Sur le front uni international antifasciste », Œuvres choisies, tome III.

    [12] Mao Tsé-toung : Déclaration faite le 12 janvier 1964 devant un correspondant du Renmin Ribao au sujet de la lutte patriotique du peuple panamien contre l’impérialisme américain.

    [13] Lénine : « Le Programme militaire de la révolution prolétarienne », Œuvres, tome 23.

    [14] Mao Tsé-toung : « De la juste solution des contradictions au sein du peuple ».

    =>Retour aux documents de la bataille chinoise contre le révisionnisme

  • Éditorial du Drapeau Rouge : Le triomphe du léninisme – Pour le 95e anniversaire de la naissance de Lénine (1965)

    Editorial du Hongqi, 22 avril 1965

    Le 22 avril de cette année marque le 95ème anniversaire de la naissance du grand Lénine.

    Lénine a dit à la mémoire d’un révolutionnaire qu’en commémorant les révolutionnaires de l’histoire les marxistes doivent définir leurs tâches, à la différence des malintentionnés pour qui les mémorisations sont prétextes à belles phrases et à compliments vulgaires, et dont le but est de mentir ou mystifier.

    À l’heure actuelle, en rendant hommage à la mémoire de Lénine, nous nous assignons pour tâche principale de défendre résolument les théories révolutionnaires du léninisme, de réfuter les altérations du léninisme par les révisionnistes modernes et de lier étroitement la lutte contre le révisionnisme moderne à celle contre l’impérialisme, contre l’impérialisme américain en particulier.

    En 1960, à l’occasion du 90ème anniversaire de la naissance de Lénine, portant haut le drapeau du léninisme et en présence des troubles idéologiques provoqués par les révisionnistes modernes au sein du mouvement communiste international, nous avions publié un article intitulé « Vive le léninisme » ainsi que deux autres.

    Dans ces articles, à la lumière des théories fondamentales du léninisme et nous basant sur la réalité du monde de notre temps, nous avons abordé de nombreuses questions dont notamment celles de l’impérialisme, de la guerre et de la paix, du mouvement de libération nationale, de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat, pour prouver que le léninisme n’est nullement « périmé », comme le prétendent absurdement les révisionnistes modernes, mais qu’il manifeste chaque jour davantage sa vitalité sans bornes.

    Bien qu’à l’époque, nous n’ayons pas encore critiqué publiquement Khrouchtchev et la direction du P.C.U.S., les vues des trois articles étaient diamétralement à l’opposé des multiples absurdités répandues par les révisionnistes khrouchtchéviens.

    Ceux-ci vouaient une haine implacable à ces trois articles et en avaient une peur atroce. Ils ont publié un flot d’articles et de discours et usé de mille et un moyens infâmes et perfides pour attaquer sans vergogne nos vues. C’est ainsi que le vrai visage du révisionnisme khrouchtchévien s’est révélé davantage.

    Il nous est, bien entendu, indispensable de poursuivre, de concert avec les marxistes-léninistes révolutionnaires des autres pays, une lutte résolue contre ces renégats du marxisme-léninisme, ce contre-courant apparu au sein du mouvement communiste international.

    Khrouchtchev est tombé.

    La nouvelle direction du P.C.U.S. a proclamé à maintes et maintes reprises qu’elle continuerait à appliquer fidèlement la ligne révisionniste systématique de Khrouchtchev et pratiquerait le khrouchtchévisme sans Khrouchtchev.

    Se maintenant toujours sur une position opposée à celle de tous les marxistes-léninistes révolutionnaires, elle ne recule devant aucun moyen, aujourd’hui comme hier, pour calomnier et attaquer les théories fondamentales du léninisme que nous avions mises en lumière dans « Vive le léninisme » et les deux autres articles.

    Cela fait déjà cinq ans que ces articles ont été publiés. Qu’ont prouvé les faits qui se sont produits depuis cinq ans ? L’histoire a rendu un verdict des plus impartiaux. Au cours de ces cinq années, les faits ne font que confirmer la pleine justesse de nos points de vue.

    La discussion de toutes les questions traitées dans les trois articles nécessitant de nombreuses pages, nous nous bornerons ici à en aborder quelques-unes.

    1° A propos de la nature de l’impérialisme.

    Sous prétexte d’un « développement créateur », les révisionnistes khrouchtchéviens ont altéré complètement les thèses de Lénine sur l’impérialisme. Ils prétendent que l’impérialisme a changé de nature et nient que l’impérialisme est à l’origine des guerres de notre époque. Ils prêchent à grand bruit que le groupe dominant de l’impérialisme américain et ses grands maîtres « ne désirent pas la guerre » et « se soucient autant que nous d’assurer la paix ».

    Ils proclament qu’à présent, « il existe déjà la possibilité réelle de bannir définitivement et à jamais les guerres de la vie sociale ». Ils ont prédit que l’année 1960 serait une année où commencerait à se réaliser « un monde sans armes, sans armées, sans guerres ».

    A l’inverse des révisionnistes khrouchtchéviens, nous avons souligné dans « Vive le léninisme » que l’impérialisme ne changera pas de nature » et qu’« aussi longtemps que l’impérialisme capitaliste existera dans le monde, les sources et la possibilité de guerre subsisteront ». Nous avons encore fait remarquer que l’impérialisme américain est la principale force d’agression et de guerre de notre époque et qu’il est l’ennemi le plus féroce des peuples du monde.

    Les événements de ces cinq dernières années démontrent que les assertions des révisionnistes modernes dirigés par Khrouchtchev selon lesquelles la nature de l’impérialisme peut changer ou a changé, ne font que servir l’impérialisme américain et endormir les peuples révolutionnaires.

    En dépit de l’opposition énergique des peuples du monde et des échecs qu’il a subis partout, l’impérialisme américain n’a pas changé d’un iota sa politique d’agression et de guerre et la poursuit avec plus de zèle. En Asie, en Afrique et en Amérique latine, l’impérialisme américain réprime de plus belle et par tous les moyens le mouvement de libération nationale et décime les masses populaires.

    Au Sud-Vietnam en particulier, l’impérialisme américain a déclenché une « guerre spéciale » inhumaine, y a introduit des troupes américaines et celles de ses satellites, a utilisé toutes sortes d’armes nouvelles et a porté frénétiquement la guerre au Nord-Vietnam.

    Au cours de la poursuite intensifiée de sa politique de guerre, l’impérialisme américain, loin de procéder à un désarmement général et complet comme en rêvent les révisionnistes modernes, accélère l’accroissement général et complet des armements.

    Les dépenses militaires des Etats-Unis ont atteint le niveau le plus élevé de la période de paix et dépassent de beaucoup le niveau atteint à l’époque de la guerre de Corée.

    Bien que les révisionnistes modernes flattent leur portrait à un point écœurant, les représentants de l’impérialisme américain, que ce soit Eisenhower, Kennedy ou Johnson, ressassent sur tous les tons que les Etats-Unis « ont le courage de courir un risque de guerre », qu’ils sont prêts à toute guerre, qu’elle soit générale ou limitée, nucléaire ou conventionnelle, grande ou petite.

    De ce qui précède, pourrait-on déduire que la nature agressive de l’impérialisme a tant soit peu changé et que les chefs de file de l’impérialisme « se soucient d’assurer la paix » et « ne désirent pas la guerre » ? Cela signifierait-il l’accès à un monde idéal « sans armes, sans armées, sans guerre ? »

    Maintenant, sous la pression des circonstances, la nouvelle direction du P.C.U.S. qui a succédé à Khrouchtchev, crie à contrecœur, et hypocritement, quelques slogans anti-impérialistes pour continuer ses manœuvres de mystification.

    Cependant, elle continue à vanter, du même ton que Khrouchtchev, l’impérialisme américain, et à faire un éloge dithyrambique de Johnson, le qualifiant de « sage », « raisonnable », « modéré » et « lucide ». Elle proclame bruyamment que l’Union soviétique et l’impérialisme américain peuvent « se donner l’exemple » en matière de réduction des dépenses militaires.

    Ce qui retient particulièrement l’attention, c’est qu’au moment même où les pirates américains jettent complètement le masque à propos de la question vietnamienne et révèlent leur nature impérialiste dans toute sa nudité, la nouvelle direction du P.C.U.S. cherche encore par tous les moyens possibles à les défendre. A la seule différence de Khrouchtchev qui est un grand nigaud, elle mène un jeu plus subtil.

    Dans le temps, Khrouchtchev débitait ouvertement des inepties, prétendant que l’incident du golfe du Bac Bô n’était pas une agression de l’impérialisme américain, mais qu’il avait été provoqué par la Chine et le Vietnam. Ressemblant trop à celui de son maître, le langage de ce complice ne valait rien et personne ne pouvait y ajouter foi.

    Il semble que l’actuelle direction du P.C.U.S. en ait tiré la leçon et ait changé de langage. Elle fait circuler partout des bruits et rumeurs selon lesquels l’agression américaine contre le Vietnam aurait été encouragée du fait du sabotage par le Parti communiste chinois de l’unité du camp socialiste et de l’unité sino-soviétique. En tout premier lieu, cette assertion inverse tout à fait le blanc et le noir.

    Ce sont les révisionnistes khrouchtchéviens qui ont saboté l’unité du camp socialiste et l’unité sino-soviétique, ce sont encore eux qui ont encouragé l’impérialisme américain dans son agression, cela est clair comme le jour.

    Ces bruits et rumeurs visent en fait également à blanchir les pirates américains donnant l’impression que l’agression américaine contre le Vietnam a été dictée par quelque chose d’autre que leur nature impérialiste.

    Les auteurs de ces bruits et rumeurs, eux aussi, se font des défenseurs de l’impérialisme américain. Ce sont précisément eux qui ont encouragé les États-Unis dans leur agression.

    2° A propos de la question de la « coexistence pacifique »

    Sous prétexte de « développement créateur », les révisionnistes khrouchtchéviens ont altéré complètement la politique de coexistence pacifique de Lénine.

    Ils prétendent que la coexistence pacifique signifie la « compréhension mutuelle », les « accommodements mutuels », les « compromis mutuels » et les « arrangements mutuels » avec l’impérialisme et qu’elle est l’« impératif suprême des temps modernes », « la meilleure et la seule voie acceptable pour régler les problèmes les plus importants avec lesquels la société se trouve confrontée ».

    Ils aspirent tout particulièrement à « décider du sort de l’humanité » par des accords réalisés entre les chefs d’Etat de l’Union soviétique et des Etats-Unis, c’est-à-dire à faire la loi dans le monde par le moyen de la coopération soviéto-américaine.

    Non seulement ils font de cette « coexistence pacifique » la ligne générale de leur politique étrangère, mais ils exigent encore de tous les communistes du monde qu’ils « prennent la lutte pour la coexistence pacifique comme principe général de leur politique ».

    Contrairement aux révisionnistes khrouchtchéviens, nous avons souligné dans « Vive le léninisme » et les deux autres articles que les obstacles à la coexistence pacifique proviennent de l’impérialisme.

    C’est par la lutte que les pays socialistes peuvent, pendant une période donnée, coexister pacifiquement avec les pays impérialistes, et d’ailleurs dans les conditions mêmes de la coexistence pacifique, il existe encore des luttes complexes et acharnées.

    Nous avons indiqué aussi : « la coexistence pacifique a trait aux relations entre pays ; la révolution signifie le renversement des classes des oppresseurs par le peuple opprimé, au sein de chaque pays, tandis que pour les colonies et semi-colonies, il s’agit en premier lieu, de renverser les oppresseurs étrangers, c’est-à-dire les impérialistes ». Les deux ne peuvent en aucun cas se confondre.

    Les événements de ces cinq dernières années prouvent que les révisionnistes modernes, Khrouchtchev en tête, ont fait de la politique de Lénine sur la coexistence pacifique un paravent pour leur capitulation devant l’impérialisme américain et l’évolution pacifique qu’ils pratiquent à l’intérieur de leurs pays.

    C’est précisément l’ami des révisionnistes modernes, l’impérialisme américain, avec lequel ceux-ci veulent absolument une « coopération générale », qui s’emploie toujours par mille et un moyens à s’opposer aux pays socialistes, se livre contre eux à des activités de sabotage et de subversion, leur lance des provocations militaires et des menaces de guerre, et va même jusqu’à déclencher contre eux des guerres d’agression.

    C’est précisément aussi ce même impérialisme américain qui, dans le monde entier, empiète sur le territoire et la souveraineté d’autres pays, s’ingère dans leurs affaires intérieures, porte atteinte à leurs intérêts et réprime les révolutions de leurs peuples. A présent, les activités criminelles de l’impérialisme américain qui s’emploie à étendre la guerre d’agression au Vietnam et dans l’ensemble de l’Indochine, sont une importante partie constituante de sa « stratégie globale » contre-révolutionnaire.

    Dans de telles circonstances, les peuples de ces pays doivent-ils mener résolument la lutte contre l’impérialisme américain, ou se conformer à l’« impératif suprême » des révisionnistes khrouchtchéviens en « s’accommodant » avec l’impérialisme américain et en passant des « compromis » avec lui ?

    Doivent-ils opposer la lutte armée révolutionnaire à l’agression armée contre-révolutionnaire ou se laisser égorger par l’impérialisme en suivant la voie de la « coexistence pacifique », « la meilleure et la seule acceptable ? ».

    Les peuples de ces pays sont allés à l’encontre des désirs des révisionnistes khrouchtchéviens, ils ont donné une réponse explicite par l’action concrète de leur lutte révolutionnaire anti-impérialiste. Ils ont tiré la conclusion de leur expérience personnelle : pour les peuples révolutionnaires, il n’est aucunement question de coexistence pacifique avec l’impérialisme américain.

    A l’heure actuelle, la nouvelle direction du P.C.U.S. s’agrippe toujours obstinément à la prétendue « coexistence pacifique » de Khrouchtchev, qui continue à être la « ligne générale de la politique étrangère du P.C.U.S. et du gouvernement de l’Union soviétique ».

    Elle s’évertue à propager l’idée qu’« il existe un très vaste horizon pour la coopération » entre l’U.R.S.S. et les Etats-Unis, et elle pratique en grand la diplomatie secrète avec l’impérialisme américain.

    Bien qu’elle ait prononcé des paroles ronflantes à propos du problème vietnamien et accordé un simulacre de soutien, en tout ceci elle s’est d’abord assurée la compréhension des chefs de file des gangsters impérialistes américains et se garde bien de nuire à sa ligne de coopération soviéto-américaine.

    Quant au fondement de tout ceci, c’est l’alliance avec les Etats-Unis en vue de manigancer une supercherie de « négociations de paix ».

    La nouvelle direction du P.C.U.S. cherche par tous les moyens, mais en vain, à amener la juste lutte patriotique contre l’agression américaine du peuple vietnamien dans l’orbite d’un « règlement du problème » au moyen de négociations soviéto-américaines, afin de réaliser son criminel objectif, l’hégémonie mondiale par la coopération soviéto-américaine.

    De toute évidence, de même que Khrouchtchev, la nouvelle direction du P.C.U.S. substitue, au nom de la « coexistence pacifique », la collaboration de classe à la lutte de classe à l’échelle internationale. Sa « coexistence pacifique » n’est qu’une coexistence capitulationniste.

    3° A propos du mouvement de libération nationale

    Sous prétexte de « développement créateur », les révisionnistes khrouchtchéviens ont complètement trahi la théorie de Lénine au sujet de la lutte de libération nationale.

    Ils estiment que « le colonialisme a déjà été extirpé », que la lutte de libération nationale est entrée dans la « phase finale », que les nations opprimées « peuvent recourir aux moyens de lutte pacifique pour s’affranchir du joug impérialiste et colonial », et ainsi « enterrer tranquillement le colonialisme ».

    Reniant le point de vue marxiste-léniniste selon lequel les peuples doivent se charger eux-mêmes de leur propre libération, ils propagent avec un zèle particulier l’idée des « obligations » de l’ONU vis-à-vis de la libération nationale, se demandant « qui d’autre, si ce n’est l’ONU, se chargerait d’abolir le système de domination colonialiste ».

    Ils affirment que la politique coloniale de l’impérialisme a changé et que « les colonialistes les plus prévoyants partiront cinq minutes avant de « ’recevoir le coup de massue’ ». C’est pourquoi ils souhaitent ardemment « coordonner » avec celles des impérialistes « leurs mesures visant à éliminer le système de domination colonialiste ».

    Contrairement aux révisionnistes khrouchtchéviens, nous avons souligné dans « Vive le léninisme » et les deux autres articles que la contradiction entre les nations opprimées et l’impérialisme est une des contradictions fondamentales du monde actuel, et que l’impérialisme américain est le bastion principal du colonialisme actuel, qu’il est l’ennemi le plus féroce et le plus rusé des mouvements de libération nationale qui déferlent actuellement en tempête en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

    L’agression, l’oppression et le pillage de l’impérialisme suscitent nécessairement la résistance des nations opprimées, la tempête des mouvements de libération nationale déferle avec toujours plus d’ampleur en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

    Nous avons également souligné clairement que, pour se libérer, les nations opprimées ne doivent jamais s’attendre à ce que les colonialistes, anciens ou nouveaux, fassent preuve de « bienveillance », ou compter sur un « don » de l’ONU manipulée par l’impérialisme américain, qu’elles doivent au contraire compter sur elles-mêmes et mener résolument la lutte révolutionnaire. Nous avons dit qu’« il est impossible de balayer la violence contre-révolutionnaire sans la violence révolutionnaire ».

    Les événements de ces cinq dernières années ont prouvé que les révisionnistes modernes, Khrouchtchev en tête, ont dégénéré en défenseurs du néo-colonialisme, qu’ils agissent de connivence avec les impérialistes, dans une vaine tentative d’étouffer les luttes révolutionnaires anti-impérialistes des nations opprimées.

    En plus de l’envoi de ses troupes pour massacrer les peuples des nations opprimées, l’impérialisme américain, qui se pose en gendarme international, recourt également à l’ONU pour tantôt envoyer des troupes en un endroit, afin d’y exercer la répression, tantôt avancer en un autre un prétendu plan de développement dans le vain espoir d’étouffer les mouvements révolutionnaires anticolonialistes.

    Au Vietnam en particulier, l’impérialisme américain, ayant déchiré ouvertement les Accords de Genève, empêche le peuple vietnamien de réaliser la réunification pacifique de son pays, foulant ainsi aux pieds l’indépendance et la souveraineté de celui-ci ; par ailleurs il exige en tout arbitraire que les trente millions de Vietnamiens capitulent inconditionnellement, le couteau sous la gorge. Ainsi, les agresseurs américains ont révélé leurs traits hideux.

    Devant ces faits, qui pourrait croire que « le colonialisme a été extirpé » ? Si la tâche de libération nationale est déjà entrée dans la « phase finale », comment expliquer l’essor impétueux que connaissent actuellement les mouvements de libération nationale ?

    Si les services rendus partout par l’ONU à l’impérialisme américain étaient des « contributions » à l’« élimination du colonialisme », la lutte du peuple du Congo-Léopoldville et celle du peuple indonésien contre le colonialisme, ancien et nouveau, et contre l’ONU, ne constitueraient-elles pas un obstacle à l’élimination du colonialisme ?

    Par ailleurs, l’impérialisme américain a déjà subi pas mal de « coups de massue » au Sud-Vietnam, mais pourquoi, au lieu de « partir cinq minutes avant » continue-t-il à y envoyer des troupes et à s’y accrocher, comme auparavant, en tout arbitraire ?

    Dans de telles circonstances, comment le peuple sud-vietnamien pourrait-il, en « recourant à des moyens de lutte pacifique », se libérer du colonialisme et l’enterrer « tranquillement » ?

    La nouvelle direction du P.C.U.S. déclare à tout bout de champ qu’elle « soutient les mouvements de libération nationale », mais elle n’a jamais donné une réponse tant soit peu cohérente aux questions posées plus haut.

    Pourquoi ? Ses actes en ont donné l’explication la plus claire. Avant la chute de Khrouchtchev, la direction du P.C.U.S. avait soutenu l’impérialisme américain dans la répression, au nom de l’ONU, du mouvement de libération nationale du Congo-Léopoldville, ce qui a conduit à l’assassinat du héros national congolais Lumumba.

    A présent, les successeurs de Khrouchtchev consentent avec plaisir à leur quote-part des dépenses de l’intervention armée perpétrée au nom de l’ONU par les États-Unis au Congo-Léopoldville, dans le but d’étrangler les forces révolutionnaires du peuple de ce pays.

    Un fait particulièrement grave, c’est qu’ils soutiennent activement la création d’une force armée permanente de l’ONU, apportant ainsi leur part à la mise sur pied d’une gendarmerie internationale au service de l’impérialisme américain, en vue de réprimer les luttes révolutionnaires des peuples.

    Tout cela constitue les actes concrets par lesquels ils « soutiennent les mouvements de libération nationale ».

    Nous voudrions demander à la nouvelle direction du P.C.U.S. : vos efforts visent-ils, en fin de compte, à « soutenir les mouvements de libération nationale » ou à « coordonner » mieux encore vos « mesures » avec celles de l’impérialisme américain pour s’opposer aux mouvements de libération nationale, les saboter et les réprimer ?

    Les faits sont très clairs, le « soutien » de la nouvelle direction du P.C.U.S. aux « mouvements de libération nationale » est faux alors que sa complicité avec l’impérialisme américain pour étrangler les mouvements de libération nationale, cette complicité, elle, est véritable.

    Les faits de ces cinq dernières années ont ainsi sans merci réduit à néant les absurdités des révisionnistes modernes.

    Après la chute de Khrouchtchev, c’est-à-dire après que la faillite du révisionnisme moderne eut été ainsi proclamée ouvertement, nous avions espéré que la nouvelle direction du P.C.U.S. reconnaîtrait honnêtement et publiquement les erreurs que constituent la ligne et la politique révisionnistes adoptées du temps de Khrouchtchev, nous avions espéré qu’elle rejetterait cette ligne et cette politique révisionnistes, en nous lui avions également conseillé de le faire.

    Mais, allant à l’encontre des aspirations du peuple soviétique et des peuples révolutionnaires du monde, elle a hérité le révisionnisme khrouchtchévien en faillite, comme un trésor qui se transmet de génération en génération, et continué à le brandir. 

    En célébrant le 95ème anniversaire de la naissance de Lénine, elle a déclaré sans vergogne : « la ligne générale élaborée aux 20ème et 22ème congrès de notre parti et concrétisée dans le programme du P.C.U.S. », c’est une « preuve vivante » de notre « attitude créatrice » envers la théorie.

    C’est précisément par cette prétendue « attitude créatrice » à l’égard du léninisme que Khrouchtchev a rejeté en fait tous les principes fondamentaux du léninisme, devenant ainsi le plus grand révisionniste de l’histoire, ce qui finalement l’a conduit à une faillite totale. Ses successeurs connaîtraient-ils un sort meilleur ?

    Le léninisme est une arme invincible du prolétariat et des travailleurs du monde entier. Que les ennemis l’attaquent de l’extérieur ou le « révisent » de l’intérieur, son éclat n’y perd en rien. Au contraire, c’est justement dans la lutte continuelle contre les ennemis de tout acabit, de l’extérieur et de l’intérieur, que les forces du léninisme ont grandi et se sont développées constamment.

    Au cours de ces cinq dernières années, au travers de la lutte des marxistes-léninistes contre le révisionnisme moderne, le léninisme s’est propagé à une échelle sans précédent sur le plan international, le niveau de conscience des peuples s’est considérablement élevé, les rangs des marxistes-léninistes se grossissent rapidement.

    Par ailleurs, le léninisme s’est enrichi dans tous les domaines du fait qu’au cours de leur lutte contre le révisionnisme moderne, les marxistes-léninistes ont sans cesse étudié les expériences nouvelles et problèmes nouveaux des luttes révolutionnaires des peuples de l’époque actuelle et en ont fait la synthèse. 

    Les cinq années écoulées ont vu la faillite totale du révisionnisme moderne, ces cinq dernières années ont vu le léninisme remporter de nouvelles et grandes victoires.

    À présent, nous nous trouvons en présence d’une situation excellente caractérisée par un grand développement du marxisme-léninisme et de la cause révolutionnaire des peuples.

    Nous devons continuer à porter bien haut le drapeau du léninisme, poursuivre jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme moderne et mener la cause révolutionnaire du prolétariat à de nouvelles victoires encore plus grandes.

    Vive le léninisme !

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  • Rédactions du Quotidien du peuple et du Drapeau Rouge : Commentaires sur la réunion de mars à Moscou (1965)

    Rédaction du Renmin Ribao et Rédaction du Hongqi, 23 mars 1965

    I. Une réunion de quel genre

    Du premier au 5 mars 1965 s’est enfin tenue la réunion scissionniste arrangée par la nouvelle direction du P.C.U.S., qui a recueilli l’héritage de Khrouchtchev. Et le 10 mars était publié un document intitulé « Communiqué sur la rencontre consultative des représentants des partis communistes et ouvriers à Moscou ».

    La direction du P.C.U.S. est parvenue à échafauder, tant bien que mal, par la menace, la douceur et des efforts surhumains, cette réunion fragmentaire qui fut morne et mélancolique. Une réunion de la scission, dérisoire et plus que pitoyable.

    Y participaient, outre le Parti soviétique, les représentants ou observateurs de 15 partis. Si l’on tient compte des groupements révisionnistes d’Australie et du Brésil issus de la scission, ainsi que de la clique de Dange, ce renégat notoire, amenée uniquement pour faire nombre, ce sont 19 organisations en tout qui participaient à la réunion.

    Sur les 26 partis convoqués sur ordre de la direction du P.C.U.S., 7 partis frères, ceux d’Albanie, de Chine, de Corée, d’Indonésie, du Japon, de Roumanie et du Vietnam ont opposé un refus catégorique. Les partis frères marxistes-léninistes d’Australie, du Brésil et de l’Inde, ont eux aussi condamné et combattu cette réunion scissionniste.

    Et les 19 organisations participantes sont elles-mêmes déchirées par les contradictions et en proie à la dissension.

    Certaines d’entre elles défendent de tout cœur le révisionnisme et le scissionnisme khrouchtchéviens, d’autres ne le font qu’avec réticence, d’autres encore, pour des raisons difficiles à exposer, n’ont pu faire autrement qu’obtempérer aux ordres et venir grossir les rangs de la claque, et peut-être y en a-t-il qui se bercent de douces illusions et sont momentanément tombées dans le piège.

    Personne ne peut nier qu’il s’agissait bien de la réunion scissionniste illégale que Khrouchtchev ordonna de tenir le 15 décembre 1964 par la lettre du 30 juillet 1964 du P.C.U.S.

    Certains pourraient demander : Sur quoi vous basez vous pour parler de la sorte ? La nouvelle direction du P.C.U.S. n’a-t-elle pas ajourné la réunion ? La commission de rédaction n’a-t-elle pas été rebaptisée par elle rencontre consultative ? Le communiqué ne parle-t-il pas d’unité contre l’ennemi et ne contient-il pas d’autres belles paroles ?

    A première vue, la nouvelle direction du P.C.U.S. semble avoir apporté des changements, cela par un tour de passe-passe, et certains des mirifiques calculs de Khrouchtchev n’ont pas abouti. Cependant, en substance, il s’agit bel et bien de la reprise du révisionnisme et du scissionnisme khrouchtchéviens par la nouvelle direction du P.C.U.S., et celle-ci a fidèlement exécuté l’ordre de Khrouchtchev quant à la convocation de la réunion scissionniste. Voyons les faits suivants :

    La nouvelle direction du P.C.U.S. nous a sans cesse déclaré que la conférence internationale des partis frères et sa réunion préparatoire devaient être liées aux réunions scissionnistes illégales convoquées par l’ordre de Khrouchtchev du 30 juillet 1964.

    Tant dans la lettre adressée le 24 novembre 1964 par le Comité central du P.C.U.S. au Comité central du P.C.C. que dans les lettres adressées par lui aux autres partis frères avant et après cette date, et aussi dans l’« Avis sur la convocation de la Commission de rédaction en vue de préparer la conférence internationale des partis communistes et ouvriers » publié par la Pravda du 12 décembre 1964, la nouvelle direction du P.C.U.S., confirmant l’ordre de Khrouchtchev, insistait pour que la réunion préparatoire de la conférence internationale des partis frères se tienne sur la base de la commission de rédaction convoquée sur décision de la direction du P.C.U.S.

    Elle prétendait être parvenue à la conclusion que « les partis frères qui se sont prononcés pour la convocation de la Commission de rédaction ont le droit d’entreprendre les travaux appelés à préparer la réunion de cette commission. »

    Exécutant à la lettre l’ordre de Khrouchtchev, elle a convoqué les 26 partis, ni plus, ni moins, membres de la défunte commission de rédaction de 1960.

    Exécutant à la lettre l’ordre de Khrouchtchev, elle s’est obstinée à convoquer la réunion, sans s’arrêter au nombre des partis qui refuseraient d’y participer. Et effectivement, elle a tenu la réunion, malgré la ferme opposition et le refus catégorique d’un bon nombre de partis frères.

    Elle l’a ajournée, les circonstances étant telles qu’elle ne pouvait agir autrement. Mais fidèle aux méthodes du parti père, elle continua à émettre des ordres et décida de la convoquer pour le Ier mars 1965. Et c’est bien à cette date que la réunion débuta.

    Peu avant, la nouvelle direction du P.C.U.S. la rebaptisa, lui mit un manteau de « rencontre consultative ».

    Mais, de toute évidence, ce changement d’appellation ne modifia en rien le caractère même de la réunion scissionniste convoquée sur ordre de Khrouchtchev.

    Il était clair que la nouvelle direction du P.C.U.S. cherchait toujours à placer la camelote de Khrouchtchev, bien qu’elle eût exécuté de nombreux tours de passe-passe et des changements de forme. Elle visait uniquement à mieux tromper afin d’amener les autres à participer à la réunion, à lui reconnaître à elle le statut de parti père et le droit d’agir d’une manière aujourd’hui, d’une autre demain, de brandir son bâton de commandement, et enfin à la suivre dans l’impasse du révisionnisme et du scissionnisme khrouchtchéviens.

    C’est tout ce qu’il y a de plus clair. Si la nouvelle direction du P.C.U.S. désirait vraiment l’unité et non la continuation des vieilles pratiques de Khrouchtchev − comploter une unité factice mais une scission réelle −, pourquoi n’a-t-elle pas annulé l’ordre donné par Khrouchtchev le 30 juillet 1964 ? Pourquoi a-t-elle lancé cette lettre du 24 novembre 1964 ?

    Et pourquoi n’a-t-elle pas, suivant le conseil de certains partis frères, renoncé à cette réunion scissionniste illégale ? Pourquoi ne s’est-elle pas engagée dans une autre voie ? Pourquoi n’a-t-elle pas pris un nouveau départ ?

    Si, après la chute de Khrouchtchev, la nouvelle direction du P.C.U.S. n’était pas décidée à appliquer le révisionnisme khrouchtchévien, elle aurait très bien pu profiter de cette belle occasion pour manifester son désir d’éliminer les divergences et de renforcer l’unité sur une base nouvelle, en commençant par annuler la convocation de la réunion scissionniste.

    Nous espérions sincèrement qu’elle la saisirait pour rechercher avec nous et les autres partis marxistes-léninistes de nouvelles voies permettant d’éliminer les divergences et de renforcer l’unité.

    Mais qu’avons-nous obtenu comme réponse ?

    Au cours des contacts que la délégation du Parti et du gouvernement chinois a eus à Moscou, en 1964, lors de l’anniversaire de la Révolution d’Octobre, la nouvelle direction du P.C.U.S. a explicitement déclaré que rien, pas la moindre nuance, ne la distinguait de Khrouchtchev, pour ce qui est du mouvement communiste international ou de l’attitude envers la Chine. Elle s’est entêtée au sujet de l’illégale réunion scissionniste.

    Et qui plus est, le projet de réunion scissionniste que Khrouchtchev n’avait pas eu le temps de réaliser, ce sont ses successeurs qui l’ont mis à exécution.

    Aujourd’hui, on voit plus clairement encore que si ceux de la nouvelle direction du P.C.U.S. ont trouvé nécessaire d’éjecter Khrouchtchev, ce n’est pas à cause d’une quelconque divergence de principe entre eux et Khrouchtchev, mais bien parce que celui-ci était devenu un sérieux obstacle à la mise en œuvre du révisionnisme khrouchtchévien, qu’il s’était rendu odieux et que certains de ses agissements s’étaient avérés par trop stupides.

    En limogeant Khrouchtchev, ils n’ont fait que changer de raison sociale, que recourir à des moyens plus subtils, plus trompeurs pour mieux appliquer, mieux développer le khrouchtchévisme et mieux poursuivre la ligne générale du révisionnisme, du chauvinisme de grande puissance, du scissionnisme, ligne générale avancée par Khrouchtchev au XXe Congrès du P.C.U.S. et systématisée, consacrée en tant que programme du P.C.U.S. à son XXIIe Congrès.

    II. Les agissements de la nouvelle direction du P.C.U.S.

    Ces derniers temps, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. n’ont pas lésiné sur les phrases ronflantes. Et le communiqué publié à l’issue de la réunion scissionniste déborde, lui aussi, de paroles hypocrites et sonores, « combattre l’impérialisme », « se solidariser avec le Vietnam dans sa lutte contre l’impérialisme américain », « soutenir le mouvement de libération nationale », « soutenir la révolution des peuples », « unité contre l’ennemi », « actions communes », etc. Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont repris certains mots d’ordre marxistes-léninistes, dans l’intention de mystifier, pour donner l’impression qu’ils ont changé, qu’ils ont adopté une position étrangère au révisionnisme et au scissionnisme khrouchtchéviens.

    Mais comme cela ressemble étrangement à l’adoption par les impérialistes américains de certains des principaux mots d’ordre de la direction du P.C.U.S. !

    Coexistence pacifique, compétition pacifique, passage pacifique, détente, désarmement général et complet, domination du monde par les deux grandes puissances, aide conjointe à l’Inde, soutien commun aux réactionnaires de partout, efforts conjugués pour saboter le mouvement révolutionnaire mondial par l’intermédiaire de l’O.N.U., lutte commune contre la Chine, etc., voilà autant de mots d’ordre et de complots de Khrouchtchev que l’impérialisme américain a repris à son compte ! La plus grande intimité s’est ainsi établie entre la direction du P.C.U.S. et l’impérialisme américain.

    Ils procèdent à des échanges de renseignements, œuvrent en commun contre le communisme, le peuple, la révolution et le mouvement de libération nationale pour maintenir en place l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction, pour combattre tous les révolutionnaires du monde. Cependant, nous ne sommes pas les États-Unis. Nous sommes des marxistes-léninistes et nous dénoncerons tous les complots, toutes les manœuvres de la nouvelle direction du P.C.U.S.

    Le marxisme-léninisme nous apprend que, de même qu’un homme, un parti doit être jugé « … il va de soi,… non sur ses déclarations, mais sur ses actes, non sur ce qu’il prétend être, mais sur ce qu’il fait et sur ce qu’il est réellement ; …  » [1].

    « Il faut distinguer, encore davantage, dans les luttes historiques, entre la phraséologie et les prétentions des partis et leur constitution et leurs intérêts véritables, entre ce qu’ils s’imaginent être et ce qu’ils sont en réalité. » [2]

    Passons donc en revue, à la lumière de ce principe, ce que la nouvelle direction du P.C.U.S. a fait après la chute de Khrouchtchev, et nous comprendrons que ses belles paroles reviennent à « vendre du chien pour du mouton », et que ses actes démentent ses paroles. C’est ainsi que nous serons à même de saisir le vrai sens de certains mots d’ordre du communiqué.

    Il est dit dans le communiqué : « Les divergences dans le mouvement communiste, en affaiblissant sa cohésion, portent préjudice au mouvement de libération mondial, à la cause du communisme. » Pouvons-nous demander :

    D’où proviennent ces divergences ? Qu’est-ce qui affaiblit la cohésion du mouvement communiste international et porte préjudice à la révolution des peuples ?

    C’est, de toute évidence, le révisionnisme de Khrouchtchev que les XXe et XXIIe Congrès et le programme du P.C.U.S. ont traduit d’une manière condensée. Les divergences entre le marxisme-léninisme et le révisionnisme khrouchtchévien sont celles existant entre la voie de la défense du marxisme-léninisme et la voie de l’opposition au marxisme-léninisme, celles existant entre les classes antagonistes que sont le prolétariat et la bourgeoisie.

    La nouvelle direction du P.C.U.S. applique intégralement la ligne générale révisionniste de Khrouchtchev, qui préconise la « coexistence pacifique », la « compétition pacifique », le « passage pacifique », l’« État du peuple tout entier », le « parti du peuple tout entier », et il en découle forcément qu’elle continue à approfondir les divergences, à saboter la cohésion du mouvement communiste international et à lui infliger de nouveaux dommages.

    Il y est dit : « Les participants à la rencontre ont exprimé leur conviction que ce qui unit les partis communistes est incomparablement plus fort que ce qui, pour l’instant, les sépare. » Cette affirmation est de la pure hypocrisie, car elle ne vise qu’à embellir les agissements de la nouvelle direction du P.C.U.S. en vue de la scission ouverte du mouvement communiste international.

    Lorsque le révisionnisme de Khrouchtchev était à l’état embryonnaire, et plus tard, au cours de son développement, nous avons toujours, partant du désir de l’unité, adopté une attitude faite de conseils et de critiques, dans l’espoir de voir Khrouchtchev revenir sur ses pas.

    Nous avons fait remarquer à maintes reprises que les points communs liant les partis frères marxistes-léninistes demeuraient la chose essentielle, tandis que les divergences entre eux n’avaient qu’un caractère partiel, qu’il leur revenait de travailler à la recherche des points communs tout en réservant les divergences.

    Cependant, Khrouchtchev et consorts ont fait la sourde oreille. Ils ont continué à approfondir les divergences et à glisser toujours plus bas sur la pente du révisionnisme. Ils ont formulé une ligne générale révisionniste et une politique révisionniste tant intérieure qu’extérieure, ils ont élaboré un programme révisionniste.

    Ainsi, les divergences ont manifestement acquis un caractère d’opposition fondamentale entre la ligne générale marxiste-léniniste et la ligne générale révisionniste. Et par-dessus le marché, Khrouchtchev donna l’ordre de convoquer la réunion scissionniste, afin de consacrer sur le plan de l’organisation l’opposition entre marxistes-léninistes et révisionnistes, de pousser à la scission au sein du mouvement communiste international.

    Nous avions espéré, après sa chute, que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. tiendraient compte des intérêts communs du mouvement communiste international, renonceraient au révisionnisme de Khrouchtchev et rejoindraient les positions du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien.

    Cependant, ils restent obstinément attachés à l’ensemble de ses théories, de sa ligne générale et de sa politique révisionnistes. Ils ont déclaré que rien, pas la moindre nuance, ne les distinguait de Khrouchtchev, pour ce qui est du mouvement communiste international ou de l’attitude envers la Chine.

    De plus, ils ont pris, envers et contre tout, la grave mesure que fut la tenue de la réunion scissionniste. Il est donc clair que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont sapé plus encore les bases de l’unité des partis communistes.

    Et pourquoi ont-ils tenu, dans ces circonstances, à proclamer que « ce qui unit les partis communistes est incomparablement plus fort que ce qui, pour l’instant, les sépare », si ce n’est pour masquer leur caractère vraiment révisionniste et scissionniste ?

    La nouvelle direction du P.C.U.S. prétend que nous pouvons « lutter en commun contre l’ennemi », « réaliser l’unité d’action » ! C’est là une autre duperie. Un des traits importants du révisionnisme de Khrouchtchev, c’est qu’il confond totalement l’ennemi et l’ami.

    Or, poursuivant le révisionnisme khrouchtchévien, la nouvelle direction du P.C.U.S. considère toujours les impérialistes américains, ennemis communs de tous les peuples, comme des amis et les marxistes-léninistes et les révolutionnaires du monde entier comme des ennemis. Comment pourrait-il donc être question de lutte commune contre l’ennemi et d’unité d’action ?

    Voyons maintenant la politique que la nouvelle direction du P.C.U.S. pratique, depuis son accession au pouvoir, envers l’impérialisme américain.

    En bref, elle poursuit la politique réactionnaire de Khrouchtchev, qui consiste à promouvoir la coopération soviéto-américaine en vue de dominer le monde. Elle proclame qu’il existe « un terrain suffisamment large pour la coopération » entre l’Union soviétique et les États-Unis, elle exalte Johnson, le gangster No 1, le qualifiant de « sensé », et elle fait l’impossible pour enjoliver l’impérialisme américain.

    Il est vrai qu’à la différence de Khrouchtchev, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. sont infiniment plus discrets dans leurs tractations avec l’impérialisme américain. Mais ce sont des « hommes d’action ». Ils se sont empressés, après leur avènement, de conclure avec l’impérialisme américain des marchés dont certains étaient longtemps restés en suspens sous Khrouchtchev.

    Et ce qui retient particulièrement l’attention, c’est qu’ils ont même accepté de financer, sous forme de don, l’intervention armée perpétrée par les États-Unis au Congo sous le couvert de l’O.N.U. Par ailleurs, ils soutiennent activement les efforts des États-Unis pour créer par le truchement du « comité spécial pour les opérations du maintien de la paix » de l’O.N.U., une force armée onusienne permanente, qui servirait d’instrument à l’impérialisme américain pour réprimer et étouffer les révolutions populaires.

    Ils ont hérité de Khrouchtchev la politique qui consiste à fraterniser avec les États-Unis, à rechercher les bonnes grâces des États-Unis, à capituler devant les États-Unis.

    La direction du P.C.U.S. fait l’impossible pour placer toutes les luttes révolutionnaires de la première ligne du front anti-américain en Asie, en Afrique et en Amérique latine, principale zone des tempêtes révolutionnaires du monde, dans le cadre du « règlement des problèmes » au moyen de pourparlers soviéto-américains.

    Et maintenant, en faisant grand bruit autour de son soutien à la lutte révolutionnaire du peuple sud-vietnamien, elle cherche en fait à capitaliser politiquement en vue de ses tractations avec l’impérialisme américain, elle cherche à comploter des « négociations pacifiques » pour étouffer la lutte révolutionnaire du peuple sud-vietnamien contre l’impérialisme américain et ses laquais.

    Alors que les pirates américains bombardaient sauvagement la République démocratique du Vietnam, les pays du camp socialiste et les peuples révolutionnaires auraient dû s’unir pour engager une lutte répondant du tac au tac aux agresseurs américains. Mais, pour servir l’impérialisme américain, la nouvelle direction du P.C.U.S. s’est obstinée à convoquer la réunion scissionniste, et ce fut là un grand pas vers la scission.

    Avoir publié, comme elle l’a fait, au nom de cette réunion scissionniste, une déclaration condamnant l’agression impérialiste américaine contre le Vietnam est de la plus haute ironie. Par ailleurs, moins de 24 heures après la publication de cette déclaration, la troupe et la police, dont la police montée, réprimaient brutalement à Moscou même, une manifestation estudiantine anti-américaine et en firent un incident sanglant.

    Depuis, les étudiants étrangers ayant pris part à cette lutte anti-américaine n’ont cessé d’être persécutés. Mais, dans le même temps, le gouvernement soviétique s’empressait de présenter servilement ses excuses aux impérialistes américains.

    C’est par ses propres actes que la nouvelle direction du P.C.U.S. a révélé sa supercherie. Elle s’est montrée au monde sous son vrai visage : Sa lutte n’est pas dirigée contre l’impérialisme américain et ses laquais, mais contre les peuples révolutionnaires qui combattent l’impérialisme et ses laquais.

    « Ce qui unit » la nouvelle direction du P.C.U.S. et l’impérialisme américain semble en effet devenir de plus en plus fort, au point de les rendre inséparables. Évidemment, plus il en ira ainsi, plus fort deviendra ce qui la sépare des marxistes-léninistes et plus faible ce qui l’« unit » aux marxistes-léninistes.

    Ensuite, un coup d’œil sur la politique qu’elle poursuit envers les pays et partis frères.

    En bref, elle continue à appliquer la politique de Khrouchtchev d’opposition à la Chine, à l’Albanie, aux partis communistes du Japon, de l’Indonésie et de la Nouvelle-Zélande, ainsi qu’à tous les pays et partis frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme.

    Elle s’accroche à tous les points de vue de la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. datée du 14 juillet 1963, du rapport antichinois présenté par Souslov à la session plénière de février 1964 du Comité central du P.C.U.S. et de la résolution sur ce rapport.

    D’ailleurs, elle continue à organiser, tambour battant, l’étude de ces matériaux antichinois au sein de tout le Parti et parmi tout le peuple soviétiques. Cela revient à dire qu’elle a hérité de toutes les armes usées de l’arsenal antichinois, anticommuniste de Khrouchtchev. Elle continue également à soutenir de diverses manières la réaction indienne dans son combat contre la Chine.

    Elle s’obstine dans toutes les mesures politiques erronées adoptées par Khrouchtchev contre l’Albanie avant, après et pendant le XXIIe Congrès du P.C.U.S.

    Elle continue d’appliquer le chauvinisme de grande puissance de Khrouchtchev vis-à-vis des pays socialistes frères, et poursuit une politique visant à les placer sous contrôle.

    Elle intervient sans scrupule dans les affaires intérieures des partis frères, se livre à des activités de sape et de subversion contre ceux-ci, faisant ainsi sienne la politique de Khrouchtchev. En collusion avec les trotskistes, les social-démocrates de droite japonais, les renégats du Parti communiste japonais, elle se livre à de multiples activités de sabotage et de subversion contre le Parti communiste japonais qui s’en tient au marxisme-léninisme. De plus, elle a publié dans sa presse des articles attaquant le Parti communiste japonais et soutenant ouvertement la poignée de renégats, dont Yoshio Shiga, Ichizo Suzuki et Shigeo Kamiyama.

    Elle soutient les trotskistes et d’autres forces contre-révolutionnaires d’Indonésie pour combattre le Parti communiste indonésien fidèle au marxisme-léninisme et saboter le front uni national anti-impérialiste de ce pays. Elle attaque le Parti communiste de Nouvelle-Zélande fidèle au marxisme-léninisme et essaye de renverser sa direction. Et elle se livre au sabotage et à la subversion contre le Parti communiste de Birmanie et les autres partis frères fidèles au marxisme-léninisme.

    Poursuivant la politique de Khrouchtchev, elle appuie vigoureusement la clique de Dange, renégat de la classe ouvrière indienne et laquais de la grande bourgeoisie indienne, dans ses activités anticommunistes, antipopulaires et contre-révolutionnaires.

    On peut donc voir qui elle vise quand elle parle de « lutte commune contre l’ennemi » et à quoi elle fait allusion quand elle préconise l’« unité d’action ». On peut voir aussi que loin de vouloir renforcer ce qui unit les partis frères, elle cherche sans cesse à aggraver ce qui les sépare.

    Nombreux sont les faits qui montrent que les clameurs poussées par la nouvelle direction du P.C.U.S. contre l’impérialisme américain ne sont que simulacres, la capitulation devant l’impérialisme américain étant dans sa nature, que ses déclarations anti-américaines ne sont que simulacres, la répression de la lutte anti-américaine des masses populaires étant dans sa nature, que son soutien à la révolution n’est que. simulacre, le sabotage de la révolution étant dans sa nature, que ses propos tels que « unité contre l’ennemi », « actions communes » ne sont que simulacres, la destruction de l’unité, la création de la scission et même la convocation de la réunion qui divise ouvertement le mouvement communiste international étant dans sa nature.

    En un mot, tout ce que fait la nouvelle direction du P.C.U.S. peut se ramener à « trois simulacres et trois réalités » : sa lutte contre l’impérialisme est simulée, tandis que sa capitulation est réelle ; son soutien à la révolution est simulé, tandis que sa trahison est réelle ; son désir d’unité est simulé, tandis que sa tentative de scission est réelle.

    Tout ce qu’elle pratique n’est pas nouveau, ce sont les « quatre alliances et quatre oppositions » de Khrouchtchev : alliance avec l’impérialisme contre le socialisme ; alliance avec les États-Unis contre la Chine et les autres pays révolutionnaires ; alliance avec tous les réactionnaires contre le mouvement de libération nationale et la révolution des peuples de partout ; alliance avec la clique Tito et les renégats de tout acabit contre tous les partis frères marxistes-léninistes et tous les révolutionnaires en lutte contre l’impérialisme.

    III. Réponse a quelques questions

    Le communiqué de la réunion scissionniste de Moscou reprend la rengaine de la prétendue cessation de la polémique publique et allègue que « les partis représentés à la rencontre se sont prononcés pour la cessation de la polémique publique présentant un caractère inamical et offensant pour les partis frères … ils estiment utile- de poursuivre sous une forme fraternelle, sans attaques de part et d’autre, les échanges d’opinions sur d’importantes questions d’actualité offrant un intérêt commun ».

    Le communiqué n’a pas osé affronter le fait fondamental suivant : C’est précisément la direction du P.C.U.S. qui, en violation totale des principes régissant les relations entre partis frères, a commencé la polémique que publique, adopté une attitude « inamicale » envers des partis frères et lancé contre eux des attaques « de caractère offensant ».

    Le communiqué n’a pas osé non plus aborder la question cruciale que voici : Les innombrables résolutions, déclarations et articles des dirigeants du P.C.U.S. et de ceux qui sont à leur remorque, attaquant le Parti communiste chinois et les autres partis marxistes-léninistes, tout cela a-t-il encore une valeur ?

    Nous comprenons fort bien ce que la direction du P.C.U.S. et ses acolytes entendent par mettre fin à la polémique publique ; ils entendent ne pas opérer de distinction entre le vrai et le faux, n’avoir aucun respect pour la vérité, permettre aux révisionnistes de calomnier et d’attaquer les marxistes-léninistes, tout en interdisant à ces derniers de leur répondre et -de les réfuter.

    Nous n’avons jusqu’ici publié qu’un petit nombre d’articles en réponse aux attaques et calomnies de la direction du P.C.U.S. et de ses acolyte ; nous n’avons pas fini de répondre, loin de là. Dans nombre de cas, nous n’avons même pas encore répondu.

    S’ils n’annoncent pas ouvertement le retrait de ces résolutions, déclarations et articles antichinois, s’ils n’admettent pas publiquement leurs erreurs, il leur sera absolument impossible de nous faire garder le silence. Toute cette affaire peut-elle être tenue pour terminée, lorsque les seigneurs, comme si de rien n’était, s’en vont en haussant les épaules, après avoir accablé les autres d’injures ?

    Croyez-vous pouvoir nous injurier quand bon vous semble et cesser de le faire quand cela vous arrange, tout en nous interdisant de vous répondre, arguments à l’appui ? Existerait-il pareil principe, aussi injuste et aussi totalement absurde, dans les rapports entre partis frères ?

    Le Parti communiste chinois a défini à maintes reprises sa position au sujet de la polémique publique et maintenant, face au monde entier, nous proclamons une fois de plus et en termes explicites : Puisqu’il existe une divergence de principe entre marxisme-léninisme et révisionnisme moderne, puisque les révisionnistes modernes nous ont tant calomniés, et qu’ils refusent d’admettre leurs erreurs, il va de soi que nous sommes en droit de les réfuter ouvertement.

    Dans ces circonstances, il ne sert à rien d’en appeler à mettre fin à la polémique publique, que ce soit pour un jour, un mois, un an, cent ans, mille ans, dix mille ans. Si neuf mille ans ne nous suffisent pas pour en finir avec la réfutation, nous lui consacrerons dix mille ans.

    Le communiqué affirme en outre son « opposition à l’ingérence de tel ou tel parti dans les affaires intérieures des autres ». Nul n’ignore qu’il s’agit là d’une autre version de la « condamnation des activités fractionnelles du Parti communiste chinois ».

    Khrouchtchev, le plus grand scissionniste du mouvement communiste international, nous a rebattu les oreilles pendant des années avec de pareils propos sur l’opposition aux « activités fractionnelles ». Il y a en effet des gens réellement engagés dans des activités fractionnelles, Khrouchtchev et ses disciples l’étaient, et depuis la chute de Khrouchtchev, le sont aussi ceux qui s’accrochent au révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev et ceux qui font dégénérer les partis communistes en partis social-démocrates.

    Ils en mènent contre le marxisme-léninisme, la révolution, le prolétariat et les masses populaires qui représentent la quasi-totalité de la population mondiale. C’est par tous les moyens qu’ils se livrent à des activités subversives au sein des partis communistes et ouvriers du monde afin de combattre la révolution et de miner l’unité révolutionnaire du prolétariat.

    Et par là, ils seront inévitablement abandonnés par les larges masses et même par les leurs, ils ne seront finalement plus qu’une poignée, tout juste une fraction dérisoire.

    Cependant, les « fractions » que ces messieurs flétrissent sont précisément les marxistes-léninistes, les révolutionnaires qui sont du côté des masses populaires. Remarquons que, l’existence même de la petite réunion scissionniste de Moscou représentait un cas flagrant d’activité fractionnelle.

    Le Parti communiste chinois n’a pas l’habitude de dissimuler ses vues. Nous approuvons et soutenons toutes les forces du monde, partis politiques, groupements et individus, qui persévèrent dans la révolution et dans la lutte contre l’impérialisme et tous les réactionnaires. Lénine nous enseigne que la seule juste est la politique qui repose sur des principes.

    Nous ne marchanderons jamais avec les principes. Et plus les révisionnistes nous injurient, plus évidente est la preuve que nous sommes dans le vrai, et plus fermement nous tiendrons-nous sur nos positions de principe.

    Si nous avions à faire une quelconque autocritique sous ce rapport, il nous faudrait dire que, comparé au soutien accordé par la direction du P.C.U.S. aux groupes révisionnistes de nombreux pays, notre soutien à la gauche révolutionnaire de certains pays est encore insuffisant, et que nous devons donc grandement intensifier nos efforts dans ce domaine.

    A franchement parler, il sera impossible à l’avenir, comme il l’a été dans le passé, de permettre aux adeptes du révisionnisme khrouchtchévien d’agir de connivence pour combattre les marxistes-léninistes de partout et d’interdire à ces derniers de s’unir, de se soutenir dans leur lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien et ses adeptes.

    La prétendue nouvelle conférence internationale convoquée l’an dernier, sur ordre de Khrouchtchev, pour le milieu de 1965, a-t-elle été annulée ou ajournée ? Le communiqué n’en souffle mot. Il se borne à déclarer en termes ambigus qu’une « préparation active et soigneuse » s’impose, que la conférence « se tiendra en temps utile ».

    Il se prononce, par ailleurs, en faveur d’une « rencontre consultative préliminaire des représentants des 81 partis ayant participé à la Conférence de 1960 ». Qu’est-ce à dire ? N’est-ce pas se cramponner désespérément à la prétendue « commission de rédaction » ou vouloir convoquer encore la conférence des 81 partis dont il est question dans l’ordre donné par Khrouchtchev le 30 juillet 1964 ? Ou s’agirait-il là de quelque nouvelle astuce ?

    Nous tenons à ce que la nouvelle direction du P.C.U.S. sache que la réunion scissionniste illégale convoquée par elle représente un pas d’une gravité extrême vers la scission ouverte du mouvement communiste international et qu’elle sera tenue pour responsable des graves conséquences qui pourront en résulter.

    En invitant cette réunion scissionniste à se tenir, vous avez mis un nouveau et sérieux obstacle à la convocation d’une conférence internationale pour l’unité des partis frères. Le succès d’une telle conférence, avons-nous dit, exigerait 4 ou 5 ans de travaux préparatoires pour éliminer les obstacles. Il semble maintenant qu’une période au moins deux fois plus longue, voire davantage, soit nécessaire.

    IV. Unissons-nous sur la base du marxisme-léninisme
    et dans la voie de la révolution

    La nouvelle direction du P.C.U.S. a eu sa réunion scissionniste. Elle a probablement pensé pouvoir gagner par-là la faveur des impérialistes, préserver tant bien que mal la « légalité » du révisionnisme et utiliser cette réunion comme un talisman politique à des fins mystificatrices. Mais ses agissements ne sauraient ni intimider ni duper les marxistes-léninistes et les peuples révolutionnaires. Elle n’a pu enrayer, dans le passé, le développement de la lutte révolutionnaire des peuples et elle le pourra moins encore à l’avenir.

    Le camarade Mao Tsé-toung nous a appris et nous rappelle sans cesse que les masses populaires, celles de l’Union soviétique y comprises, qui représentent la majorité écrasante de la population du monde veulent la révolution.

    Et pour ce qui est du mouvement communiste international, l’écrasante majorité des communistes et des cadres, y compris ceux du P.C.U.S., veulent la révolution. Ils ne sont qu’une infime minorité, à peine une poignée, ceux qui à l’exemple de Khrouchtchev, ont le cerveau dur comme le granit, s’obstinent dans la voie du révisionnisme, en veulent à mort au communisme, au peuple et à la révolution.

    Il est possible qu’il se trouve, pendant un temps, des gens qui ne voient pas clairement la situation, qui se laissent abuser ou même commettent des erreurs.

    Mais, s’ils veulent vraiment faire la révolution, ils finiront tôt ou tard, au cours de leur pratique révolutionnaire, par rompre avec les révisionnistes et par se ranger du côté des marxistes-léninistes, lorsqu’ils. auront compris la situation et découvert le vrai visage du révisionnisme. Les masses populaires et les cadres révolutionnaires qui représentent plus de 90% de la population mondiale feront leur unité.

    Ceux qui croyaient au révisionnisme khrouchtchévien étaient déjà de moins en moins nombreux. Et, vouloir accréditer aujourd’hui le khrouchtchévisme sans Khrouchtchev s’avère évidemment plus difficile. Ceux qui obéissaient au bâton de commandement de Khrouchtchev étaient déjà de moins en moins nombreux. Il est évidemment moins aisé encore de soumettre aujourd’hui les autres à la baguette héritée de Khrouchtchev.

    La petite réunion scissionniste manigancée à grand-peine par la nouvelle direction du P.C.U.S. fut grotesque et ce fait témoigne d’une part, de l’erreur et de la faillite du révisionnisme khrouchtchévien sans Khrouchtchev, et d’autre part, de l’immense signification de la lutte inflexible des partis politiques marxistes-léninistes et des marxistes-léninistes contre le révisionnisme moderne et la réunion scissionniste.

    Quoi qu’il en soit, nous tenons à remercier les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. d’avoir convoqué, malgré tout, la réunion scissionniste. Un mal peut être tourné en bien. Elle contribue à faire tomber rapidement le voile pseudo marxiste-léniniste des nouveaux dirigeants du P.C.U.S. et à révéler leur vrai visage révisionniste. Elle permet aussi de discerner, à travers leurs belles paroles, leur nature même, au-delà des apparences.

    Elle aide encore les communistes et les peuples révolutionnaires à comprendre que l’apparition et le développement du révisionnisme de Khrouchtchev ne sont ni une question de personne, ni un phénomène fortuit, mais qu’ils sont dus à des causes sociales et historiques profondes. Le révisionnisme du type khrouchtchévien resurgira inévitablement sous une forme ou une autre tant que l’impérialisme, la réaction, les classes et la lutte des classes subsisteront dans le monde, et la lutte contre lui ne pourra donc cesser.

    Le communiqué de la réunion scissionniste de Moscou déclare que les communistes de tous les pays doivent concentrer leur attention sur ce qui est appelé « tâches d’actualité ».

    Mais que sont ces tâches d’actualité ?

    A notre avis, la première des tâches qui incombe actuellement au mouvement communiste international est d’unir toutes les forces susceptibles d’être unies, pour combattre l’impérialisme américain, ses laquais et les réactionnaires de tous les pays, et l’emporter dans la lutte pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme.

    Les Déclarations de 1957 et de 1960 ont fait ressortir explicitement que le principal danger menaçant actuellement le mouvement communiste international est le révisionnisme moderne.

    Pour mener à bien la lutte contre l’impérialisme et la réaction de tous les pays, pour consolider davantage l’unité du prolétariat international, il est nécessaire de démasquer toujours plus le révisionnisme moderne, de faire connaître la vérité, d’aider ceux qui hésitent dans la voie de la révolution à avancer avec les peuples révolutionnaires, d’isoler au maximum les révisionnistes modernes, complices de l’impérialisme et de la réaction de tous les pays, et de mener jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

    La convocation de la réunion scissionniste par la nouvelle direction du P.C.U.S. constitue une grave mesure qui donne aux partis politiques marxistes-léninistes et aux marxistes-léninistes du monde entier le droit de prendre l’initiative.

    En effet, nous avons, aujourd’hui, plus de raisons encore de critiquer ouvertement et de dénoncer complètement la ligne révisionniste de la nouvelle direction du P.C.U.S., de soutenir avec plus de vigueur encore le mouvement révolutionnaire des peuples et la gauche révolutionnaire de tous les pays, d’assurer un développement plus rapide encore aux forces marxistes-léninistes et de promouvoir l’unité du mouvement communiste international sur la base du marxisme-léninisme et dans la voie de la révolution.

    La lutte entre les deux lignes du mouvement communiste international est entrée dans une nouvelle phase. Nous voulons sincèrement, en ce moment crucial, donner un conseil de plus à la nouvelle direction du P.C.U.S. : A quoi bon vous passer au cou les chaînes léguées par Khrouchtchev ? Pourquoi ne pas opérer un changement et prendre une nouvelle voie ?

    A notre avis, si vous en avez vraiment le désir, il vous est à la fois difficile et facile de vous tenir du côté des partis frères marxistes-léninistes et du peuple révolutionnaire pour mener en commun la lutte contre l’ennemi et réaliser l’unité anti-impérialiste. Il s’agit simplement de savoir si vous pouvez ou non faire ce qui suit :

    Déclarer publiquement que tous vos ordres sur la convocation des réunions scissionnistes étaient erronés et illégaux, et reconnaître ouvertement que la tenue illégale de la réunion scissionniste était une erreur ;

    Reconnaître ouvertement et solennellement, devant les communistes et les peuples du monde entier, que le révisionnisme, le chauvinisme de grande puissance et le scissionnisme pratiqués par Khrouchtchev sont des erreurs ;

    Reconnaître ouvertement l’erreur que représentent la ligne et le programme révisionnistes établis par les XXe et XXIIe Congrès du P.C.U.S. sous la direction de Khrouchtchev ;

    Reconnaître ouvertement que sont erronés tous les propos et actes de la direction du P.C.U.S. dirigés contre la Chine, l’Albanie, le Parti communiste japonais et les autres partis marxistes-léninistes ;

    Et vous engager ouvertement à ne plus verser dans l’erreur du révisionnisme khrouchtchévien, et à revenir dans la voie du marxisme-léninisme, de l’internationalisme prolétarien et des principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960.

    Si on veut vraiment aplanir les divergences et réaliser l’unité face à l’ennemi, il faut résoudre toutes ces questions de principe.

    Tous les propos sur l’élimination des divergences , le renforcement de l’unité, la cessation de la polémique publique et la conférence internationale des partis frères resteront creux tant que ces questions de principe n’auront pas été résolues et que les sérieux obstacles qui encombrent la voie vers l’unité du mouvement communiste international n’auront pas été écartés.

    Le spectacle monté par Khrouchtchev n’aura été qu’un très Bref interlude dans l’histoire du mouvement communiste international, et il est infiniment plus court que celui donné par les vieux révisionnistes Bernstein et Kautsky. Le numéro de ceux qui font du khrouchtchévisme sans Khrouchtchev ne pourra être lui aussi, tout comme celui de Khrouchtchev, qu’un très bref interlude.

    Les luttes révolutionnaires des peuples du monde entier se développent victorieusement. Ce courant historique est indépendant de la volonté des impérialistes, des réactionnaires de tous les pays et des révisionnistes modernes, lesquels n’ont jamais cessé, par leurs actes, de révéler leur nature réactionnaire, et de servir de professeurs par la négative au prolétariat et au peuple révolutionnaire de partout.

    Nous sommes convaincus que plus de 90 % de la population du monde se joindront finalement au front révolutionnaire anti-impérialiste, et que plus de 90% de ceux qui forment les rangs du mouvement communiste international avanceront dans la voie marxiste-léniniste.

    Nous sommes convaincus que les peuples révolutionnaires du monde entier, le grand mouvement communiste international, le grand camp socialiste et les grands peuples chinois et soviétique finiront par s’unir sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, en brisant tous les obstacles. L’avenir de la révolution mondiale est infiniment radieux. Tous les génies malfaisants finiront par être balayés.

    Que tous les partis politiques fidèles au marxisme-léninisme et tout le peuple révolutionnaire s’unissent dans la grandiose lutte contre l’Impérialisme, la réaction de partout et le révisionnisme moderne !

    Les marxistes-léninistes et les peuples révolutionnaires du monde entier remporteront des victoires toujours plus grandes dans leur combat pour la paix mondiale, la libération nationale, la démocratie populaire et le socialisme !

    [1] F. Engels : « Révolution et contre-révolution en Allemagne », La Révolution démocratique bourgeoise en Allemagne.

    [2] K. Marx : « Le 18 brumaire de Louis Bonaparte ».

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