UJC (ml) : En avant pour la longue marche de la jeunesse (1968)

La première étape de la révolution populaire a eu deux caractéristiques principales à partir de la révolte étudiante, le développement d’un puissant mouvement gréviste de masse; autour de le classe ouvrière, l’unité du peuple dans la solidarité avec les grévistes, dans le combat contre le régime du grand capital et des assassins,

Cette immense vague de fond a balayé tous les capitulards, tous les défaitistes, tous les révolutionnaires en chambre ou en paroles.

Les multiples sabotages et trahisons du PCF, s’appuyant sur la direction confédérale de la CGT, les manoeuvres des dirigeants sociaux-démocrates, le chantage et le répression du régime gaulliste, n’ont pas entamé la volonté populaire de lutte: un million de grévistes organise la résistance prolétarienne et ceux qui, trahis, ont repris, se préparent à nouveau pour la lutte; la population cas villes et des campagnes, est toute unie autour des ouvriers.

Nul ne pourra plus arrêter la marche de la révolution populaire, quels qu’en soient les détours.

Mais le pouvoir du capital et ses complices du PCF tentant de briser le flot populaire.

Leurs armes : la matraque et le fusil d’un côté, la duperie électorale et les manoeuvres de l’autre. Ils cherchent pour cela à s’appuyer sur les fractions du peuple qui ne sont pas encore entrées dans la lutte, sur les masses encore hésitantes.

La paysannerie pauvre et moyenne ne s’est pas encore soulevée; certaines fractions du prolétariat, non mobilisées en raison de la trahison des directions syndicales bureaucratiques, n’ont pas participé activement à la grève; une partie de la petite bourgeoisie des villes est restée dans l’expectative.

Qui gagnera à sa cause les masses non encore engagées? La bourgeoisie ou le prolétariat ? à coup sûr, ce sera le prolétariat car l’immense mouvement qui a dressé la peuple a montré que les 90 % de la population peuvent et doivent être unis, et que les réactionnaires ne sont qu’une poignée.

La jeunesse a pour cela un grand rôle à jouer. Les étudiants ont dans leur grande masse montré leur désir de se lier au peuple, de SERVIR le PEUPLE.

Ils ont par leur action, contribué à unir le peuple autour de la classe ouvrière.

Las tâches de la jeunesse sont claires :

1° – SOUTENIR LES BASTIONS de la RESISTANCE PROLETARIENNE, comme RENAULT, CITROEN, PEUGEOT;

2° – Aider le peuple à s’organiser dans les quartiers et les villages.

La masse des jeunes est prête à accomplir ces tâches. Beaucoup se sont déjà mis au travail.

Mais la jeunesse progressiste reste encore apparemment divisée en plusieurs mouvements et organisations, divisée par des disputes de chapelle.

La jeunesse progressiste a besoin d’être unie pour participer au combat du peuple.

Or tous les éléments de cette unité sont là.

Au cours de la lutte de ces dernières semaines, les principales idées justes issues de l’expérience d’un siècle de lutte du prolétariat et des peuples opprimés ont pénétré massivement dans la jeunesse, et sont devenues une puissante force matérielle.

Les diviseurs ont été balayés; l’arrogance de l’intellectuel bourgeois a été fortement ébranlée.

SERVIR le PEUPLE, s’unir au peuple, sont aujourd’hui des idées maîtresses du mouvement de la jeunesse qu’il fait siennes à travers l’expérience de plusieurs semaines de luttes.

Quel est ce bien commun de le jeunesse progressiste, qui permet et exige son unité ?

1. La jeunesse a joué et peut jouer encore, le rôle de pionnier donnent le signal de l’ébranlement de l’ordre ancien

2. Les étudiants ne se sont pas battus pour améliorer une université de privilégiés, pour quelques réformes de structures.

Ils ont attaqué le système universitaire qui forme les continuateurs de la cause bourgeoise et les cadres de l’exploitation capitaliste.

3. La jeunesse intellectuelle a compris qu’elle n’était qu’une petite partie de l’armée de le révolution, et qu’il lui fallait fusionner avec les forces principales.

Elle a compris qu’il lui fallait pour cela se lier aux masses laborieuses, qu’il lui lui fallait SOUTENIR les LUTTES du PEUPLE. Et elle l’a mise en pratique, même au prix de son sang, comme à FLINS.

4. La jeunesse a su reconnaître ses amis et ses ennemis. La clique dinguante du PCF et de le CGT a tout fait pour s’opposer à la fusion des étudiants et des travailleurs, elle a employé les calomnies les plus ignobles et a armé le bras des assassins.

Aujourd’hui, la jeunesse comprend que le meilleur allié du capital, ce sont les politiciens bourgeois infiltrés dans la classe ouvrière.

5. La jeunesse a u déjouer les manoeuvres de ceux qui voulaient utiliser sa révolte au profit d’une solution de rechange du grand capital. L’opération de « Combat » et le meeting de Charlety, les sourires de le CFDT pour mettre à l’avant-scène un MENDES FRANCE, ont fait long feu.

6. La jeunesse a balayé tous les donneurs de leçons à la classe ouvrière, tous eux qui voulaient faire du prolétariat une simple force d’appoint.

Elles s’est placée sous la direction de la masse des travailleurs, elle a su faire la distinction entre les directions syndicales de trahison et les militants syndicaux à la pointe du combat, avec à leur tête les syndicalistes prolétariens de la CGT.

7. La jeunesse a rejeté massivement la farce électorale; le mot d’ordre « Elections = trahison » a été repris massivement.

Elle sait qu’un gouvernement populaire doit naître de la masse des travailleurs, et non d’élections truquées et d’accords parlementaires entre partis bourgeois.

Sur tous ces points, le jeunesse est unie.

Cette unité doit aujourd’hui se concrétiser. Les bases, on l’a vu, sont claires et saines. Sur elles, un de mouvement de masse uni, puissant, doit s’édifier le plus vite possible mettant de côté les querelles. A cette condition, la jeunesse pourra faire sien ce mot d’ordre :

« S’UNIR AU PEUPLE »

« UNIR LE PEUPLE ».

Déjà les étudiants se sont lié aux travailleurs. Déjà ils ont, par leur action, aidé toutes les couches de la population à resserrer les rangs contre le capital. La longue marche de le jeunesse a déjà commencé.

Elle doit se poursuivre et s’intensifier. Vers les usines, les quartiers, les campagnes.

Vers les usines pour soutenir les bastions de la résistance prolétarienne. Vers les quartiers pour faire de chaque meeting électoral un meeting populaire de dénonciation du régime et des élections.

Vers les campagnes, pour expliquer massivement aux paysans pauvres et moyens la lutte des ouvriers et des étudiants, pour se mettre eu service de la paysannerie laborieuse et l’aider à entrer massivement dans le grand combat populaire.

La révolution populaire sera une lutte prolongée, celle-là même qui unira progressivement dans la lutte 90 % de la population contre la poignée d’exploiteurs, L’expérience de la revolution chinoise balaie les théories du « Grand soir », de la « minorité agissante prenant le pouvoir par surprise ».

Notre révolution ne sera pas le fruit d’un hasard heureux.

Mais d’une lutte âpre, sans merci et prolongée.

Elle ne sera pas l’oeuvre soudaine d’une minorité, mais le ralliement progressif, par étapes, des larges masses de notre pays. On ne fait pas le révolution pour le compte des masses, ce sont elles qui la font.

La tâche de la jeunesse : LA LONGUE MARCHE VERS LE PEUPLE, VERS CES 90 % de la POPULATION QUI ONT COMMENCE, AUTOUR DU PROLETARIAT, LA REVOLUTION POPULAIRE.

Nous balaierons aisément les courants négatifs qui freinent ou dévoient le mouvement étudiant : la routine de la violence stérile des barricades, le style de travail petit bourgeois et décadent, les manoeuvres de groupuscules.

Pour cela, l’unité de la jeunesse intellectuelle et de la jeunesse ouvrière est indispensable.

Les jeunes travailleurs qui sont une partie active et enthousiaste du prolétariat, aideront les étudiants à s’unir au peuple et à unir le Peuple.

EN AVANT POUR LA LONGUE MARCHE DE LA JEUNESSE.     

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UJC (ml) : A bas le régime gaulliste anti-populaire ! (1968)

[Mai 1968.]

La répression policière s’est abattue sur les étudiante ces derniers jours les étudiants y ont répondu courageusement par la violence.

Les ouvriers, eux, connaissent cette répression depuis longtemps.

Tous les jours, c’est la lutte contre le chômage, contre les salaires de nisère, contre les conditions de travail de plus en plus dures.

Pour la réprimer les patrons font appel à l’état bourgeois, leur fidèle serviteur : ce sont les méthodes de répression fasciste des CRS à Redon, à Caen, à la Rhodia de Lyon, etc …

Redon, Caen, La Rhodia ce sont des coups très durs portés par les ouvriers, les paysans pauvres au grand capital, au Règne gaulliste.

Les travail- leurs savent que ce sont leurs coups toujours plus forts, toujours plus déterminés qui mettront à bas le régime d’oppression du peuple. Les étudiants aussi ont porté des coups à ce régime de répression.

Mais les politiciens socialistes, les nouveaux arrivistes de la gauche, utilisent à fond les confusions et les inconséquences d’un mouvement petit bourgeois.

Ils font tout pour dévoyer la lutte des étu- diante, l’enrôler sous leur bannière : ils veulent uti- liser le mouvement étudiant pour arracher au prolétariat la direction de la lutte.

Comment ?

En appelant les ou- vriers à soutenir les revendications petites bourgeoises sur l’Université des fils à papa.

C’est le contraire qui est juste.

Les étudiants progressistes doivent se mettre au service de la lutte ouvrière et populaire contre le chômage, la misère, pour la liberté.

La direction opportuniste du PCF et de la CGT a d’abord attaqué de manière ignoble la lutte des étudiants.

Ensuite, face au développement de la situation, elle a tourné casaque : et elle appelle à cautionner la manœuvre social-démocrate, elle appelle au soutien entier, à la grève, sur la base des mots d’ordre petit bourgeois ; manœuvres et capitulations des directions opportunistes ne résisteront pas au courant de révolte ouvrière qui monte.

En masse les ouvriers ae aaiaissent du drapeau de la lutte contre le gaullisme.

En masse dans la CGT, ils vont renverser les bureaucraties réformiste», ils édifient le parti du pro- létariat dans les luttes de masse contre le chômage et la misère capitaliste.

En masse les étudiants progressistes se lèvent pour Servir le Peuple.

BRISONS LE CONTRE-COURANT SOCIAL-DÉMOCRATE 

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UJC (ml) : Brisons le contre-courant social-démocrate (1968)

[13 mai 1968.]

Nous entrons dans la grande époque de l’effondrement de l’impérialisme, de la victoire du prolétariat et des peuples, de la pensée de Mao Zedong!

Depuis plus d’une semaine, les événements politiques en France et dans le monde se précipitent.

En France, les manifestations des étudiants, de la jeunesse ont intéressé des centaines de milliers d’ouvriers, de paysans, de jeunes : la violence des forces répressives du gouvernement gaulliste et la riposte de milliers de jeunes ont donné à la lutte pour le pouvoir que mènent différentes forces politiques, une force nouvelle.

La réaction des larges masses populaires est claire et simple : tout ce qui tend à précipiter la chute du régime de chômage et de misère est une bonne chose.

Mais le prolétariat SAIT QU’IL EST LE SEUL CAPABLE DE DIRIGER EFFECTIVEMENT LA LUTTE CONTRE LE GAULLISME, POUR L’AVENEMENT D’UN REGIME DEMOCRATIQUE AU SERVICE DU PEUPLE.

Comment combattre le régime de chômage?

En unissant les ouvriers et les chômeurs pour briser net l’offensive du grand capital; en faisant payer aux riches le prix de la crise, des fermetures d’usine, des concentrations.

Comment combattre le régime de misère?

En unissant les ouvriers dans la bataille contre les salaires de misère, en unissant les ouvriers et les paysans travailleurs qui aspirent à s’organiser ensemble pour vaincre ou mourir comme l’ont crié les paysans de l’ouest.

Comment combattre le régime policier?

En unissant les ouvriers, les paysans pauvres, les étudiants progressistes, les larges masses populaires contre la répression de tous les jours, contre les flics et les vendus dans les usines, contre les méthodes fascistes des patrons, contre les mairies racistes.

LES COUPS MORTELS CONTRE LE REGIME GAULLISTE, LE POUVOIR POLICIER DE CHOMAGE ET DE MISERE, CE SONT LES MASSES POPULAIRES QUI PEUVENT LES PORTER.

Les ouvriers, les paysans pauvres, les étudiants progressistes qui se mettent au service de leurs luttes, tous ceux qui se mettent dans le camp du peuple sont la force immense capable de renverser le pouvoir anti populaire du grand capital.

Dans le camp des ennemis du peuple : il y a le pouvoir gaulliste et tous les politiciens bourgeois qui veulent profiter du combat des ouvriers et des paysans contre le chômage et la misère, du combat des jeunes progressistes en révolte contre l’université bourgeoise et les flics du gaullisme pour SE FAUFILER AU POUVOIR.

UN ENNEMI PERFIDE, LA SOCIAL-DEMOCRATIE

Le prolétariat français connaît bien cet ennemi.

Dans le passé, il a su éventer tous les complots des politiciens bourgeois de la social- démocratie.

En 1936, la marée ouvrière allait emporter le régime de chômage et de misère, la social-démocratie brisa le mouvement populaire.

En 1945, les forces populaires, les armes à la main, allaient conquérir définitivement la liberté.

La social-démocratie s’interposa et la bourgeoisie vola au peuple les fruits de la victoire.

En 1958, grâce à la participation active de la social- démocratie, le pouvoir du grand capital, ébranlé par sa défaite en Algérie, a été renforcé, le gaullisme instauré.

Mai 68 : après dix années de pouvoir gaulliste, de division des forces populaires provoquées par la social-démocratie, le peuple reconstitue ses forces, conquiert pas à pas son unité et prépare la chute du régime du grand capital.

Aujourd’hui comme hier, la social- démocratie regroupe ses forces pour comploter à nouveau contre le peuple.

Elle cherche de nouvelles forces, parce que les vieux politiciens, les massacreurs d’ouvriers, les J.Moch et Cie ne sont plus présentables.

Elle cherche désespérément à se constituer une base de masse qui lui permette d’exploiter le mécontentement du peuple envers l’équipe gaulliste, de duper les masses populaires, et de PERPETUER COMME ELLE L’A TOUJOURS FAIT, LE REGNE DU GRAND CAPITAL.

La social-démocratie a besoin de se renouveler, de se moderniser vite, PARCE QU’ELLE SENT SOUS SES PIEDS LE TERRAIN GLISSER. SUR LE DECLIN…

Depuis 1945, elle a lié son sort à l’impérialisme américain, CONFIANTE dans les forces agressives des USA.

Or aujourd’hui le colosse américain est ébranlé et entre dans une ère de déclin irréversible sous les coups de l’héroïque peuple vietnamien, de la lutte des Noirs et de toutes les victimes de son agression et de son exploitation.

La Chine rouge des ouvriers, des paysans, des peuples du monde entier, à la tête du front de tous les exploités qui partent à la conquête de l’émancipation, montre par la pratique que l’époque de l’impérialisme agonisant est l’époque du socialisme triomphant de la pensée de Mao Zedong.

La bête impérialiste saigne de toutes parts : l’agression à coups de dollars, de napalm, de B52, de corruption, ne paie plus; sur les champs de bataille du Vietnam, les patriotes en ont donné la preuve.

Un représentant qualifié de la grosse banque américaine, Rockefeller, a déclaré hier que les USA étaient acculés, qu’ils devaient être prêts à accepter au Sud Vietnam le gouvernement populaire pour lequel le peuple vietnamien les armes à la main a combattu.

LA SOCIAL-DEMOCRATIE NE PEUT PLUS S’APPUYER SUR LES FORCES AGRESSIVES DE L’IMPERIALISME AMERICAIN COMME ELLE LE FAISAIT HIER. SA DERNIERE CHANCE

Sa dernière chance, la social-démocratie la trouve dans le contre- courant révisionniste international qui a divisé le mouvement communiste.

La chance de la social-démocratie, c’est l’usurpation du pouvoir populaire en URSS, dans les démocraties populaires.

En 1956, elle s’était ruée à l’assaut des forces populaires, dans le camp de la contre-révolution en Pologne, en Hongrie.

Mais elle avait encore rencontré la résistance des forces prolétariennes. Le Parti Communiste en France avait encore tenu tête à l’assaut de la réaction, du Figaro aux trotskystes.

La manifestation contre-révolutionnaire contre le siège du Parti en 1956 n’avait pas effrayé le prolétariat; il avait su répondre fermement aux criailleries de la petite-bourgeoisie dupée par le complot impérialiste et social-démocrate.

MAIS AUJOURD’HUI LE CONTRE-COURANT REVISIONNISTE s’est renforcé : en Tchécoslovaquie de Dubcek, les ouvriers connaissent à nouveau le chômage, le blocage des salaires, les cadences infernales, la dictature des bureaucrates, des experts et des intellectuels bourgeois.

Ce contre-courant balaie l’Europe, il s’appuie sur une partie de la jeunesse intellectuelle pour développer son offensive.

En France, la social-démocratie déploie toutes les forces qui lui restent pour fusionner avec ce contre-courant. Le déclin de l’impérialisme américain exige ce renouvellement de la social- démocratie.

Elle a assimilé les leçons de 1956 et les leçons actuelles de la Tchécoslovaquie.

IL LUI FAUT UNE BASE DE MASSE DANS LA JEUNESSE INTELLECTUELLE POUR DEMOLIR LA DIRECTION PROLETARIENNE DES LUTTES DE MASSE EN FRANCE. La révolte de la jeunesse intellectuelle contre l’université bourgeoise et les flics du pouvoir a constitué L’OCCASION REVEE.

Elle a lancé dans l’opération les trotskystes, les jeunes arrivistes de la gauche pour diriger le mouvement étudiant et duper une grande partie de la jeunesse intellectuelle, toujours hésitante.

Dans le même temps, elle a lancé un ultimatum aux dirigeants du PCF et de la CGT, pour qu’ils fassent la preuve de leur bonne volonté.

Ensemble, sociaux-démocrates et dirigeants du PCF, ont signé sur le papier des accords communs.

Mais, prudente, la social-démocratie exige des actes concrets.

Si le PCF voulait vraiment la « Démocratie véritable » avec les sociaux-démocrates, il fallait appeler la classe ouvrière à servir de force d’appoint au mouvement étudiant manipulé par la social-démocratie.

LA DIRECTION OPPORTUNISTE DU PCF et de la CGT A REPONDU à l’appel de la social-démocratie.

Seguy a appelé les ouvriers à se mettre à la remorque des revendications étudiantes.

Le PCF et la direction opportuniste de la CGT ont montré qu’ils acceptaient de jouer jusqu’au bout le jeu des sociaux-démocrates : faire de la classe ouvrière une force d’appoint à la coalition petite-bourgeoise dirigée par la fraction social-démocrate du grand capital.

Ce que depuis 1966 la CFDT, instrument de la social-démocratie rénovée n’arrivait pas à obtenir, le Bureau National de l’UNEF, soutenu par la social-démocratie, essaie de l’obtenir : ligoter le prolétariat, dévoyer son combat contre le chômage et la misère.

C’EST UN EVENEMENT DE LA PLUS GRANDE IMPORTANCE, NATIONALE ET INTERNATIONALE

Et de très larges couches ouvrières le sentent.

Elles voient s’affirmer le nouveau complot de la social-démocratie. Pour beaucoup, malgré les inquiétudes suscitées par l’unité avec les politiciens corrompus Mitterrand-Mollet, la démocratie véritable devait couronner la lutte des prolétaires contre le chômage, les salaires de misère, la répression anti-démocratique.

Maintenant, ils peuvent voir que la « Démocratie véritable » couronnera la lutte de la petite-bourgeoisie dirigée par une fraction de la bourgeoisie des monopoles en alliance avec les fractions dupées du peuple.

Qu’est-ce qui leur permettra d’arriver à cette conclusion?

L’analyse de ce simple fait : le prolétariat, les paysans travailleurs combattent; on sabote leur combat au nom de la démocratie véritable.

Au nom de l’unité de la gauche, on brise les grèves, on interdit les grèves illimitées, on refuse le combat prolétarien contre le chômage, on interdit aux ouvriers et aux paysans unis par la misère capitaliste, de créer des organisations populaires de combat, comme c’est le cas dans l’ouest, on hurle à l’aventurisme quand les ouvriers et les paysans opposent leur violence de classe à la violence contre-révolutionnaires des forces répressives du patronat et du gaullisme.

Et quand une partie de la jeunesse, manipulée par la social- démocratie, se bat, ON EXALTE SA RESOLUTION.

Face aux fusils des patrons il y a les ouvriers, les paysans, les intellectuels révolutionnaires unis aux ouvriers et aux paysans. Sur les barricades du quartier latin, il y a des jeunes pleins de résolution et les aventuriers nécessaires à la réussite de l’opération social-démocrate.

Les dirigeants opportunistes du PCF et de la CGT ont montré aux yeux de milliers d’ouvriers dans quel camp ils se trouvaient.

A REDON, les permanents révisionnistes empêchaient les ouvriers d’aller manifester en masse leur soutien aux ouvriers d’une usine qui commençaient une grève illimitée sous prétexte que c’était une provocation; à Paris, le même jour, ils appelaient à soutenir les étudiants qui se heurtent à la police. La liaison entre ces faits est tout à fait significative.

Les Marxistes-Léninistes, sur les positions du journal « SERVIR LE PEUPLE », sont aujourd’hui les seuls à résister au contre-courant social-démocrate et révisionniste.

Ils relèvent le drapeau du Parti du Prolétariat et vont partout, dans toutes les usines, expliquer à la masse des ouvriers, qu’aujourd’hui LE PROLETARIAT COMBAT et que sous la bannière de la Démocratie véritable, LA BOURGEOISIE ESSAIE DE SE FAUFILER.

PARTOUT AU SEIN DES MASSES POPULAIRES, la jeunesse armée de la pensée de Mao Zedong se met au service du prolétariat et du peuple. PARTOUT ELLE DENONCE LE NOUVEAU COMPLOT DE LA SOCIAL-DEMOCRATIE.

PARTOUT, les ouvriers unis dans des groupes de travail communiste, arment leurs frères de classe pour l’assaut à venir contre le régime antipopulaire de chômage et de misère.

UN PARTI COMMUNISTE DE L’EPOQUE DE LA PENSEE DE MAO ZEDONG s’édifie au coeur des masses populaires.

Vive la lutte du peuple contre ses exploiteurs.      

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UJC (ml) : Et maintenant aux usines ! (1968)

[Tract du 7 mai 1968.]

La colère gronde parmi les masses populaires.

Un million de sans-travail. Des salaires de misère. La répression fasciste chez Dassault, Citroën, Simca et dans bien d’autres usines.

Les CRS contre les manifestations d’ouvriers et de paysans au Mans, à Redon, à Caen.

Depuis plusieurs mois, des révoltes populaires ont éclaté contre le patronat et le gaullisme.

Partout, les appareils réformistes, la direction révisionniste du PCF, la direction bureaucratique de la CGT se sont efforcés de briser le mouvement des masses à Rhodiaceta, à Schwartz-Hautmont, à Aluvac, à la Céramique d’Alès, et en bien d’autres endroits.

Mais, de plus en plus, les permanents de la CGT et du PCF sont mis en échec et démasqués par le mouvement des masses.

De plus en plus, les masses prennent conscience de leurs manœuvres visant à briser la lutte de classe dans l’usine, afin de canaliser l’action vers des objectifs réformistes et surtout vers les joutes parlementaires.

A l’occasion des manifestations d’étudiants et de la violente répression policière, une poussée populaire est apparue dans la rue : lundi et surtout mardi des ouvriers, des jeunes travailleurs sont venus manifester dans la rue avec les étudiants.

Cette participation des ouvriers reflète la colère qui gronde, parmi les larges masses de la classe ouvrière contre le gaullisme, régime de chômage et de misère, et le révisionnisme, appareil réactionnaire de démobilisation des masses.

Les masses veulent lutter contre le gaullisme.

Sur la question des manifestations de rue, de leurs mots d’ordre et de leur parcours, il faut désormais engager la lutte contre les obstacles que tentent d’opposer les réformistes, aider les masses à les rompre et à se frayer une voie vers la lutte révolutionnaire de classe.

Trois forces réactionnaires se sont liguées pour réprimer ou freiner le mouvement révolutionnaire des masses.
Le gaullisme lance, en assauts répétés ses troupes d’agression contre la population, les étudiants, les ouvriers.

La Social-Démocratie (PSU, SFIO, trotskistes, bureau de l’UNEF) a, très tôt, tenté de tirer parti du mouvement des étudiants.

Elle a pour objectifs de maintenir les étudiants isolés de la classe ouvrière et de limiter le mouvement à des objectifs réformistes :  » réformes de structure  » à l’université, débouchés pour les jeunes cadres, etc.

Ces objectifs sont reflétés par la ligne politique réactionnaire suivie ces derniers jours par le bureau de l’UNEF : maintenir à tout prix les étudiants au quartier latin; limiter les mots d’ordre à de dérisoires revendications étudiantes, incapables d’unir avec les étudiants de larges masses d’ouvriers et de paysans.

Les révisionnistes du PCF et de la direction de la CGT ont d’abord brutalement attaqué le mouvement étudiant démasquant ainsi leur véritable nature contre-révolutionnaire.

La colère des masses a explosé contre ces traîtres, complices de la police.

Affolés, ils ont battu quelque peu en retraite et se sont ralliés à l’opération de leurs amis sociaux-démocrates : limiter les objectifs du mouvement aux trois points du bureau de l’UNEF.

Ainsi les révisionnistes prétendent que les ouvriers descendent dans la rue pour les libertés universitaires.

C’est faux : les ouvriers descendent dans la rue parce qu’ils veulent se battre contre le gaullisme, régime de chômage et de misère, parce qu’ils veulent en finir avec la répression.

Un seul drapeau peut unir les larges masses des ouvriers, des paysans pauvres et des étudiants :

-le renversement du gaullisme,

-la conquête de la liberté pour les larges masses populaires, la dictature sur les exploiteurs.

Balayons les mots d’ordre réformistes, purement universitaires, et les petits groupes révisionnistes et sociaux-démocrates qui se liguent pour tenter de nous barrer la voie des masses populaires, la voie de la révolution !

Quittons les quartiers bourgeois où nous n’avons que faire. Allons aux usines et aux quartiers populaires nous unir aux ouvriers.

A BAS LE GAULLISME!
LIBERTE POUR LES MASSES POPULAIRES!

UJC (m-l), Cercles  » Servir le Peuple « 

mardi 7 mai 1968

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UJC (ml) : Les tâches immédiates des communistes dans l’usine (1968)

[Mai 1968.]

La pensée de Mao est le marxisme-léninisme de notre époque parce qu’elle constitue le bilan et la synthèse de l’expérience d’un siècle de lutte du mouvement ouvrier.

Elle montre comment la lutte de classe acharnée entre prolétariat et bourgeoisie se traduit par la lutte entre deux conceptions du monde, la conception bourgeoise du monde, fondée sur l’individualisme et l’égoïsme, et la conception prolétarienne du monde, fondée sur le dévouement à la cause du peuple.

Cette lutte de classe se reflète dans chaque esprit.

C’est pourquoi un révolutionnaire prolétarien doit être, comme le dit LIN PIAO, à la fois une cible et un moteur de la révolution.

Nous devons faire la révolution, abattre la bourgeoisie et le capital, construire une société socialiste.

Mais il nous faut pour cela nous révolutionnariser nous-mêmes, abattre la conception bourgeoise du monde et implanter l’idéologie de  » Servir le Peuple « .

Sinon, en effet, nous ne pourrons pas gagner la confiance des masses de notre pays, nous ne pourrons pas lutter avec fermeté et clairvoyance, nous deviendrons de faux révolutionnaires, de faux communistes.

Si ce n’est pas l’idéologie de  » Servir le Peuple « , si ce n’est pas la théorie de la lutte de classe, si ce n’est pas la pensée de Mao, qui nous guident, ce sera l’idéologie révisionniste, bureaucratique et arriviste, ce sera la théorie de la collaboration de classe, ce sera la conception bourgeoise du monde qui nous guideront.

Le peuple a besoin de communistes de type nouveau, entièrement dévoués au peuple, inflexibles sur les principes, révolutionnaires et étroitement liés aux larges masses, des communistes armés de la pensée de MAO TSETOUNG.

C’est là notre tâche principale :  » former, dans un but réfléchi, des milliers et des milliers de cadres et des centaines d’excellents dirigeants des masses.

Ces cadres et ces dirigeants doivent s’assimiler le marxisme-léninisme, avoir de la clairvoyance politique, de la compétence dans le travail, être pénétrés de l’esprit de sacrifice, capables de résoudre les problèmes par eux-mêmes, inébranlables devant les difficultés et entièrement dévoués à la nation, à leur classe et au Parti « …

1° La trahison des directions syndicales a obligé la classe ouvrière à reprendre le travail. Mais la lutte continue, sous d’autres formes, contre le capital et les traîtres.

Les syndicalistes prolétariens et les communistes doivent également continuer la lutte sous d’autres formes. Les conditions sont excellentes.

A partir des leçons du mouvement gréviste de masse, d’énormes possibilités d’organisation de la gauche prolétarienne s’ouvrent.

Assemblées dans les ateliers, à tous les niveaux, pour faire le bilan de la grève, pour demander des comptes à tous les délégués, pour balayer les traîtres, pour obliger les indécis à se mettre sous le contrôle des masses.

Renforcement de la CGT de luttes de classe, organisation à la base des syndicalistes prolétariens de la CGT.

Lutte pied à pied contre l’offensive patronale, pour que ça ne redevienne pas comme avant, pour que l’immense capital de lutte accumulé ne dorme pas : contre les cadences, la répression, les salaires – nouveaux cahiers de revendications.

Action pour l’unité syndicale sur la base de lutte de classe, pour le travail en commun avec les militants résolus des autres syndicats.

Propagande pour le Front Populaire, large débat sur le projet de programme de Front Populaire.

Les camarades ouvriers doivent être sur l’initiative.

Il faut faire connaître aux masses la ligne du syndicalisme prolétarien (par tract, journaux), afin que tous ceux qui sont conscients de la trahison de la direction de la CGT se regroupent autour de notre drapeau.

Ils concentreront leurs attaques sur les délégués pourris en accentuant les contradictions entre eux et les cadres intermédiaires (délégués passifs, indécis, militants attachés aux vieilles traditions); ils uniront à eux tous ceux qui peuvent être unis en étant partout et toujours les meilleurs serviteurs du peuple, les vrais dirigeants.

2° Seuls des vrais communistes, armés de la pensée de Mao, peuvent correctement remplir ces tâches.

La condition d’un travail correct dans l’usine c’est l’existence d’un noyau communiste, étudiant la pensée de MAO en fonction des problèmes à résoudre, ayant une vue politique claire, pratiquant un style de travail fondé sur la critique, l’autocritique l’enquête.

Beaucoup de camarades se sont spontanément regroupés sur la ligne de syndicalisme prolétarien au cours des grèves.

Mais les tâches d’organisation communiste ont été souvent négligées.

Or dans tout syndicat la lutte est constante entre le prolétariat et la bourgeoisie pour en prendre la direction.

Si ce n’est pas la pensée de Mao Tsétoung qui dirige la CGT, ce sera le révisionnisme moderne.

Si ce ne sont pas les ouvriers /communistes qui dirigent la gauche prolétarienne, cette gauche prolétarienne ne balaiera pas radicalement la direction des révisionnistes dans le syndicat.

3° Seul un noyau communiste pourra organiser la lutte dans l’usine, pratiquer la ligne de masse, élaborer une tactique, faire une propagande correcte.

Ce noyau changera au cours de la lutte, mais il faut qu’il se constitue le plus vite possible, il faut que s’opère la fusion entre le marxisme-léninisme, la pensée de Mao, et les éléments les plus avancés du prolétariat.

En effet, notre ligne dans le syndicat déterminée par une ligne politique plus générale : comment diriger la révolution populaire, comment mener le combat de la classe ouvrière et du Peuple.

Pour avoir une tactique syndicale juste, il faut pouvoir expliquer pourquoi les à-géants CGT ont trahi (nature du révisionnisme), pourquoi le parlementarisme est une duperie (problème de la prise du pouvoir), pourquoi il faut s’organiser (relation entre parti et syndicat), etc.

De plus, un style de travail correct, un style de travail communiste, ne s’improvise pas : sans étude, sans enquête, sans critique et autocritique, les communistes ne pourront jamais organiser les masses et leur donner l’exemple Sur tous ces points, les GTC établiraient eux-mêmes un plan d’étude progressif.

4° L’existence de plusieurs centaines de noyaux communistes dans les usines, qui est possible dès aujourd’hui, permettra seule l’élaboration d’une tactique de lutte dans les usines et dans la CGT à l’échelle nationale.

Seuls les communistes dans les usines peuvent en effet recueillir les idées des masses ouvrières et les systématiser.

L’appel des syndicalistes prolétariens ne fixe qu’un cadre général; il faut une ligne commune d’action contre le patronat, dans la CGT, pour les rapports avec les autres centrales.

Cette ligne commune doit être élaborée par les communistes. Dès que les noyaux de communistes se seront renforcés à travers toute la France, dès que la pensée de Mao constituera leur bien commun, une réunion centrale permettra de constituer un groupe dirigeant d’ouvriers communistes et de mettre au point une tactique unifiée, et des textes d’orientation et de propagande.

5° L’existence de noyaux communistes est aussi vitale pour assurer une propagande politique dans l’usine.

En effet, le travail syndical n’est qu’un aspect du travail communiste, ce n’est qu’une des armes de la révolution.

Les masses veulent savoir ce qu’est le socialisme : il faut leur expliquer ce qu’es la Chine rouge, et la Révolution Culturelle, pourquoi le PCF a dégénéré, pourquoi l’URSS a changé de camp : il faut leur expliquer ce qu’est le révisionnisme, et le retour au capitalisme.

Elles veulent savoir comment répondre à la répression du capital, comment établir un gouvernement populaire : il leur expliquer ce qu’est la révolte populaire et le front populaire, comment unir le peuple autour de la classe ouvrière, quelles seront les étapes de notre révolution.

Il faut donc que les ouvriers communistes puissent répondre à ces besoins des masses, il faut qu’ils s’assimilent expérience historique du prolétariat international et les positions du mouvement communiste international, concentrées dans la pensée de Mao.

6° Les communistes n’ont pas pour seule tâche le travail dans l’usine.

Les communistes savent qu’ils ne libèrent le prolétariat que s’ils libèrent l’humanité tout entière du joug de l’impérialisme, du capitalisme.

Les noyaux d’ouvriers communistes prendront en main les tâches de propagande politique dans toutes les couches du Peuple (paysannerie laborieuse, intellectuels, couches travailleuses) avec l’aide du projet de programme de Front Populaire.

Les jeunes ouvriers participeront activement cet été à la Longue Marche de la Jeunesse.

7° Les communistes du Mouvement de Soutien aux Luttes
du Peuple ont su se lier aux masses et diffuser la ligne de
syndicalisme prolétarien « .

Ils doivent aujourd’hui armer les syndicalistes prolétariens de la pensée de Mao Tsétoung afin que de véritables noyaux communistes puissent à l’intérieur de chaque usine diriger la lutte.

Le travail communiste sur l’usine doit être pris en main par les ouvriers avancés afin de ne pas dépendre des communistes et des étudiants progressistes de l’extérieur.

Les camarades ouvriers, par l’étude du marxisme-léninisme, pourront prendre pleinement la direction de la lutte et mener les ouvriers à la victoire.

Toute passivité, tout opportunisme chez les étudiants et les Comités de soutien, qui retarderaient la diffusion de la pensée de Mao Tsétoung, doivent être combattus énergiquement.

Les syndicalistes prolétariens ont acquis une grande expérience au cours de la lutte, ils ont remporté des succès, et commis des erreurs.

Il leur faut tirer les leçons de cette expérience, l’élever au niveau de la théorie marxiste-léniniste.

Le camarade Mao Tsétoung déclare :

 » Ceux qui ont l’expérience du travail doivent se consacrer à l’étude théorique et travailler sérieusement sur les livres : c’est alors seulement qu’ils pourront systématiser leur expérience, la synthétiser et l’élever au niveau de la théorie; ils éviteront ainsi de prendre leur expérience limitée pour une vérité générale et de commettre des erreurs d’ordre empirique. « 

En étudiant les citations de Mao Tsétoung les communistes doivent avoir en tête l’instruction de Lin Piao : lier l’étude et l’application.

L’étude des citations de Mao Tsétoung permettra de guider et d’orienter l’étude d’autres textes importants du marxisme-léninisme et du mouvement communiste international, elle permettra de combattre la conception bourgeoise de l’étude, coupée de la pratique et formant des spécialistes bourgeois.

Chaque GTC établira à partir des citations proposées ci-joint, son propre plan d’étude.

En aidant les ouvriers communistes à étudier le marxisme-léninisme, la pensée de Mao Tsétoung, les étudiants marxistes-léninistes se rééduquent eux-mêmes, apprendront à lier la théorie et la pratique et à combattre la suffisance de l’intellectuel bourgeois.

8° La constitution ou le renforcement des noyaux communistes des groupes de travail communistes (GTC), se fera par des réunions d’étude de la pensée de Mao, appliquée aux problèmes concrets de l’usine et aux besoins de la formation et de la propagande idéologique et politique.

Une série de citations et de textes est donc proposée à l’ensemble des GTC. Elle tient compte des besoins immédiats de l’ensemble et doit servir aux discussions.

Ces réunions d’étude doivent se tenir le plus vite possible, et avoir lieu régulièrement, avec des rapports préparés.
Les trois points essentiels à travailler sont :

a) l’union de la théorie et de la pratique, c’est-à-dire l’étude des citations de Mao et des textes du mouvement communistes en fonction de la lutte syndicale et de la propagande politique,

b) un style de travail communiste fondé sur la critique et l’auto-critique : tirer le bilan de toutes les erreurs, en voir la racine politique, critiquer le relâchement, le découragement, l’impatience, le manque de sérieux, l’individualisme et l’égoïsme,

c) une pratique constante de l’enquête, afin d’éliminer le subjectivisme et connaître à tout moment les besoins et l’état d’esprit des masses. Par exemple le travail en direction des immigrés et des femmes a souvent été négligé. Par exemple la position de chaque délégué doit être  » étudier avant de porter des jugements ».

9° II nous faut distinguer soigneusement entre le noyau communiste (ou GTC), constitué à partir des syndicalistes prolétariens les plus résolus, et la gauche prolétarienne, que le GTC devra organiser.

Dans une première étape, les comités de soutien aideront les GTC à étudier et à appliquer la pensée de Mao.

Dans une deuxième étape, une conférence réunira des délégués de tous les GTC afin d’élaborer la ligne et de prendre des décisions.

Ainsi sera édifiée la base ouvrière du Parti Communiste Révolutionnaire Prolétarien.

Dans chaque usine où des syndicalistes prolétariens ont été constitués, une future cellule du Parti doit être mise sur pied. C’est la condition d’une direction ouvrière du futur Parti.

Le parti est l’une des trois armes de la révolution; le parti, front uni, armée rouge.

C’est la condition des deux autres armes, car le front uni et l’armée doivent être sous la direction d’un parti communiste, noyau du peuple français.

Ce parti est aujourd’hui une exigence des masses.

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UJC (ml) : Vive les étudiants de Nanterre de Paris Vive l’unité populaire contre la violence et la répression! (1968)

[4 mai 1968.]

Depuis plus d’un mois, un nombre grandissant d’étudiants et de jeunes se révoltent et luttent contre la bourgeoisie. Les étudiants de Nanterre ont dans cette révolte joué un rôle d’avant-garde.

Toutes les forces répressives de la bourgeoisie se sont mobilisées pour écraser ce mouvement; elles ont utilisé la presse, les bandes fascistes, l’intimidation par l’administration universitaire, les arrestations et enfin l’agression de forces policières massives.

Tous les réactionnaires (y compris la clique dirigeante révisionniste), pris de panique, ont constitué un front uni et fomenté un vaste complot contre les étudiants : calomnier les étudiants progressistes, déverser un flot de mensonges, tout mettre en oeuvre pour les isoler de la population et permettre ainsi leur écrasement par les bandes fascistes et les troupes d’agression policière.

Mais cette offensive de la réaction, loin d’intimider les étudiants, a renforcé leur résolution.

Le mouvement des étudiants progressistes s’est impétueusement développé.

Malgré les contre-courants la masse des étudiants progressistes a brisé les manoeuvres d’encerclement et s’est orientée vers le peuple, vers les larges masses de la classe ouvrière, des travailleurs et de la population.

LE MOUVEMENT DE SOUTIEN AUX LUTTES DU PEUPLE CONNAIT UN GRAND ESSOR.

Le 3 mai, pendant près de 6 heures, de 17 heures à 23 heures environ, la masse des étudiants du Quartier Latin s’est bravement dressée contre les C. R. S. et la répression.

Comptant sur leurs propres forces et bénéficiant de l’appui de la population, ils se sont spontanément organisés et ont sévèrement châtié les provocations policières.

Déjà le mouvement de résistance aux brutalités policières se développe parmi les masses populaires.

Le 3 mai, une partie de la population s’est elle-même portée aux côtés des étudiants pour les aider à résister à la violence.

Les C. R. S. se sont comportés à l’égard de la population comme des troupes d’occupation en territoire ennemi, s’en prenant brutalement aux masses sans aucune distinction.

Ils ont suscité ainsi une grande colère dans la population.

Des masses populaires de plus en plus larges sont frappées depuis des mois et des années par la répression et la violence contre-révolutionnaire. Ces derniers temps les C. R. S. et autres troupes d’agression contre la population se sont livrés à des attaques brutales à l’égard des paysans de Redon, puis à l’égard des ouvriers et des masses populaires du Mans, de Caen, de Redon qui ont vaillamment combattu et châtié les agresseurs.

Ainsi des masses de plus en plus grandes d’ouvriers, de paysans, et d’étudiants prennent conscience de la nécessité de mettre un terme aux agressions policières, de faire cesser la répression.

Dans leur lutte contre la répression, les étudiants doivent résolument s’unir avec les larges masses populaires, et en particulier de la classe ouvrière, qui combattent depuis longtemps le même ennemi.

Ils doivent se mettre au service des travailleurs, force principale de la révolution.

Ouvriers, paysans, étudiants doivent s’entraider et se soutenir mutuellement pour défendre la liberté populaire et mettre en échec la violence policière.

Si les larges masses populaires des ouvriers, des paysans, des étudiants, persévèrent dans la lutte, conquièrent leur unité et forment un vaste front contre la répression policière, elles briseront inéluctablement les plans d’agression de la bourgeoisie.      

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Message de l’UJCML au Gong (1968)

[Avril 1968.]

Au moment où la « justice » colonialiste française veut frapper à travers le GONG [Groupe d’Organisation Nationale de Guadeloupe] tous les patriotes guadeloupéens, le Bureau Politique de l’UJC{(ML) salue la lutte courageuse des patriotes guadeloupéens avec à leur tête le GONG.

Face à l’impérialisme français et ses valets, le peuple guadeloupéen a engagé le combat de l’indépendance nationale.

En eflet, seule l’indépendance exprime les justes aspiration du peuple guadeloupéen.

Les révisionnistes et les autres valets de l’impérialisme français ont tenté de dévoyer le peuple guadeloupéen vers la revendication traitresse de « l’autonomie » afin de préserver les intérêts fondamentaux de l’impérialisme français : mais les masses, instruites par leur lutte, les ont démasqués. Le procès actuel se retourne contre ses instigateurs.

Les patriotes dénoncent le colonialisme français, les révisionnistes français dévoilent leur position social-chauvine ; le colonialisme francais et ses valets sont mis au ban des accusés devant les peuples du monde.

Les marxistes-léninistes français se tiendront résolument aux côtes de leurs frères de combat guadeloupéens pour abattre leur ennemi commun, l’impérialisme français.

L’UJC (ML) soutient totalement la lutte du peuple guadeloupéen pour l’Indépendance et la liberté.

L’héroïque peuple vietnamien montre qu’un peuple, aussi petit soit- il, peut vaincre l’impérialisme, aussi puissant soit-il, si, comptant sur ses propres forces, il mène une lutte prolongée tirant sa puissance des masses populaires.

Nul doute que les marxistes-léninistes guadeloupéens, armés de la pensée de Mao Zedong, sauront libérer les immenses ressources des masses populaires et les conduire à la victoire.

VIVE LA LUTTE DU PEUPLE GUADELOUPEEN POUR L’INDEPENDANCE!
A BAS L’IMPERIALISME FRANÇAIS ET SES COMPLICES REVISIONNISTES !
VIVE LE GONG !
LE PEUPLE GUADELOUPEEN VAINCRA!

Le Bureau Politique de l’UJC (ML)         

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UJC (ml) : Pour un travail correct parmi les étudiants (1968)

[Directive du Bureau Politique de l’UJCML, avril 1968.]

1. Liquider le sectarisme.

Des erreurs sectaires sont apparues dans le travail de certains de nos camarades parmi les étudiants.

Il est arrivé que nos camarades se contentent de manifester du mépris à l’égard du caractère brouillon, anarchique et, à certains égards erroné, du mouvement de révolte des étudiants, sans en saisir le courant principal positif.

Certains de nos camarades ont adopté une attitude de supériorité se donnant le rôle de représentants du prolétariat parmi les étudiants ou bien manifestant une fierté trop voyante des liens qui nous unissent aux ouvriers et des connaissances que nous commençons d’avoir du mouvement ouvrier.

Ce sont des erreurs qui doivent être éliminées radicalement, et que l’on ne doit plus voir se reproduire.

Le Président Mao a indiqué :  » dans tout mouvement de masse, un communiste doit se comporter en ami des masses, et non en politicien bureaucrate « .

Cela s’applique également au mouvement de masse des étudiants.

Nous devons donc extirper toute trace de suffisance communiste, apprendre et éduquer à la fois, et gagner la confiance et l’amitié des étudiants parmi lesquels nous travaillons.

II est probable que le mouvement de masse de révolte des étudiants connaîtra un essor important dans les prochains mois.

Ce mouvement renforcera-t-il le front de la lutte prolétarienne et populaire ou sera-t-il détourné au profit de la bourgeoisie?

La réponse à cette question dépend pour une grande part de notre attitude et de notre travail.

Si nous nous comportons comme une secte repliée sur elle-même, si nous méprisons le mouvement de masse des étudiants, nous ferons le jeu de l’ennemi de classe, et l’énergie des étudiants et de la jeunesse sera détournée et gaspillée en vain : cela sera une perte relativement grave pour la cause révolutionnaire.

Par contre, si nous travaillons dans ce mouvement de masse en communistes armés de la pensée de Mao Tsétoung, nous parviendrons à entraîner, dans un processus révolutionnaire et par étapes, des milliers et des dizaines de milliers d’étudiants dans la solidarité active, directe, avec la lutte des ouvriers, et dans les rangs de l’armée prolétarienne.

Chaque camarade doit réfléchir à cette question, se convaincre de son importance et se préparer aux tâches nouvelles qui peuvent nous incomber prochainement en ce domaine.

2. Intensifier la lutte idéologique.

Le travail chez les étudiants présente des conditions particulières, la place qu’y occupe la lutte idéologique y est spécialement importante.

Certes, nous autres communistes, nous efforçons de mettre au premier plan l’expérience concrète, et pensons que les masses s’éduquent d’abord dans te lutte; nous savons que les idées justes viennent de la pratique sociale.

C’est pourquoi nous n’ignorons pas que ce n’est que dans la mesure où nous aurons entraîné une masse importante d’étudiants dans l’action unie avec les travailleurs, que le mouvement étudiant prendra une orientation idéologiquement correcte et ferme.

Mais, justement, pour parvenir à ce résultat, il nous faut être capable de mener parmi les étudiants la lutte des idées, sans négliger ni rejeter les questions que se posent les étudiants.

Cela signifie que nous devons être capables, non seulement de populariser les luttes ouvrières parmi les étudiants de façon à susciter dans leurs rangs un élan d’enthousiasme et de solidarité, ce qui est notre tâche principale, mais en même temps de donner des explications aux étudiants par exemple sur les événements qui se déroulent dans les pays révisionnistes, ou d’autres questions qui suscitent leur intérêt;

nous devons également participer à la critique du contenu de l’enseignement et des méthodes réactionnaires bourgeoises de l’Université, tout en montrant qu’aucune transformation décisive ne peut intervenir tant que le mouvement étudiant n’aura pas fait sa jonction, dans l’action révolutionnaire, avec la lutte de la classe ouvrière et du peuple travailleur.

Il nous incombe particulièrement de mener une campagne soutenue contre la ségrégation scolaire et l’injustice qui, par de multiples mécanismes, interdit aux enfants d’ouvriers et de paysans travailleurs l’accès à l’Université.

Sommes-nous armés pour mener cette lutte idéologique?

Oui, si nous nous appuyons sans réserve sur les enseignements grandioses de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.

Nous pouvons montrer aux étudiants que la Révolution chinoise la première a, sous la direction du Président Mao, résolu le problème de la large démocratie de masse sous la dictature du prolétariat, et de la révolution sous la dictature du Prolétariat.

Nous devons expliquer l’appel fulgurant du Président Mao : « ON A RAISON DE SE REVOLTER « , et montrer comment la juste révolte de la jeunesse, des étudiants contre les anciennes idées renforce, si elle est correctement appuyée et guidée, le grand courant révolutionnaire du prolétariat.

Nous devons montrer aux étudiants que les événements actuels qui se déroulent dans les pays révisionnistes ne sont qu’une accélération de la restauration du capitalisme, et une intensification de l’oppression du peuple.

Mais il faut présenter cela sans dogmatisme, en répondant soigneusement aux arguments de la propagande ennemie.

C’est parce que les démocraties populaires n’avaient pas résolu le problème de la démocratie de masse sous la dictature du prolétariat, et que la ligne de masse n’avait pas été appliquée d’une façon systématique, le Parti a pu se couper relativement des masses; que les contradictions au sein du peuple et les mouvements de révolte de la jeunesse ont été utilisés, canalisés par la nouvelle bourgeoisie, les résidus des anciennes classes capitalistes et agents de l’impérialisme.

Nous devons en particulier montrer très concrètement ce que signifie dans ces pays la restauration du capitalisme : cadences, primes, chômage, salaires bas, conditions de vie difficiles pour les masses laborieuses, insolence et richesse des privilégiés, etc.

Il faut opposer systématiquement à cela le déroulement lumineux de la révolution chinoise, la liberté et le bonheur dont jouissent les larges masses du peuple chinois.

Ce ne sont là que quelques indications, des thèmes sur lesquels nous pouvons avoir à intervenir. Il peut y en avoir bien d’autres.

Que faut-il retenir de tout cela, et quelle place cet effort idéologique doit-il tenir dans l’ensemble de notre travail chez
les étudiants?

1. Nos camarades qui travaillent chez les étudiants doivent, autant que possible, s’armer de façon à pouvoir soutenir des controverses idéologiques et théoriques.

Il faudra élaborer un matériel de référence en fonction des thèmes les plus souvent abordés dans le mouvement étudiant.

2. Nous ne devons à aucun moment donner l’impression d’être gênés d’aborder tel ou tel thème de controverse.

Il faut accepter la discussion dans le mouvement de masse des étudiants, tout en expliquant avec persévérance et patience aux étudiants, que ce qui compte avant tout, c’est le travail pratique, ce sont les liens effectifs avec les masses populaires; que les idées justes viennent de la pratique sociale, que bien des choses deviennent plus claires au contact des niasses ouvrières et paysannes.

3. La discussion idéologique doit de toute façon rester secondaire par rapport au travail concret de soutien aux luttes ouvrières, et par rapport aux campagnes d’éducation et de propagande sur la révolte ouvrière, la CGT, le sabotage révisionniste, l’offensive du capital, le chômage, etc.

En plus
du mouvement de soutien aux grèves et luttes ouvrières, il faudra engager des campagnes de dénonciation de masse, des conditions de vie et d’exploitation de la classe ouvrière, de la dictature fasciste dans les usines, de la répression, des accidents, etc.

Envisager de grandes offensives par affiches murales.

4.  » SERVIR LE PEUPLE  » peut et doit être actuellement le pivot de notre propagande et de notre recrutement : il importe absolument d’organiser sa diffusion dans les facultés et les lycées, d’une façon massive, soutenue et persévérante.


Notre plan stratégique est de redonner confiance et force à l’avant-garde ouvrière, et, par là, de permettre un nouvel essor de la lutte révolutionnaire, de l’initiative des larges masses. C’est pourquoi, briser l’isolement dans lequel les révisionnistes tentent de maintenir les détachements les plus combatifs de la classe ouvrière, constitue pour nous un objectif des plus importants.

Pour y parvenir, la meilleure force dans laquelle nous pouvons puiser à l’heure actuelle, c’est la jeunesse et les étudiants. Nous nous donnons donc pour tâche de canaliser la révolte et l’enthousiasme de la jeunesse et des étudiants dans le sens d’une solidarité agissante et directe avec les détachements de la classe ouvrière qui se mettent en lutte.

Nous voulons entraîner des milliers et des dizaines de milliers de jeunes et d’étudiants aux piquets de grève, à la porte des usines, dans les manifestations, partout où les travailleurs se battent contre le chômage, les salaires de misère, le fascisme dans l’entreprise, la répression dans la rue.

Nous voulons organiser dans les facultés et les lycées une propagande massive sur la lutte des travailleurs, des collectes de soutien, des manifestations, des meetings.

Le mouvement de soutien des étudiants aux ouvriers doit donc être un véritable mouvement de masse.

Ce mouvement de soutien joue un rôle important dans le réveil de la grande solidarité populaire, qui, aux moments d’essor de la lutte des classes, se noue étroitement autour des usines en grève, solidarité que, depuis quelques années, les révisionnistes font tout pour briser.

Deux types d’erreurs opportunistes menacent en permanence le mouvement de soutien :

– La première est la sous-estimation des immenses possibilités qu’ouvré le mouvement de soutien étudiant pour la pénétration des idées Marxistes-Léninistes dans la classe ouvrière; manifestations de cette erreur : manque de confiance dans l’enthousiasme que peuvent susciter parmi les masses ouvrières une ligne juste et un style de travail correct; crainte exagérée des capacités de répression des bureaucrates syndicaux coupés des masses; manque de persévérance dans le travail politique prolongé, après la fin d’un mouvement de soutien de masse ; utilisation très insuffisante de  » SERVIR LE PEUPLE « , etc.

Un autre texte abordera ces erreurs de droite et insistera sur le rôle spécifique des Marxistes-Léninistes dans le travail de soutien aux ouvriers.

– La seconde erreur, sur laquelle nous insistons ici, et qui, dans une certaine mesure, est l’inverse de la première est la suivante : certains camarades tendent parfois à s’imaginer que le mouvement de soutien n’est qu’un moyen destiné à permettre à des étudiants militants Marxistes-Léninistes d’  » entrer en contact  » avec le mouvement ouvrier; il ne s’agirait, en somme, que d’une espèce de manœuvre d’infiltration.

Cette idée fausse, qui revient d’ailleurs en dernière analyse à tenter de duper certains détachements ouvriers, doit être absolument éliminée.

Lorsque nous disons aux ouvriers que nous voulons mobiliser les étudiants pour soutenir leurs luttes, nous disons la vérité: la solidarité d’autres éléments populaires avec la lutte des ouvriers est une contribution effective à cette lutte; elle élève le niveau de la résistance populaire et permet de progresser vers l’édification d’un front unique de la résistance populaire.

Travailler de toutes nos forces à organiser sur une grande échelle cette solidarité, c’est bien là notre ligne.

Or, pour y parvenir, nous devons élargir considérablement notre influence et notre recrutement parmi les étudiants.

Pour cela, nous devons chercher les étudiants là où ils sont; nous devons mettre en oeuvre, dans le mouvement étudiant, la ligne de masse.

Pratiquer la ligne de masse chez les étudiants, cela signifie s’appuyer sur les idées justes qui existent chez nombre d’entre eux pour élever par étapes leur niveau de conscience et les aider à s’appuyer sur leur propre expérience, au contact des masses populaires, pour éliminer leurs idées fausses.

Quelles idées justes existent chez les étudiants?

La révolte contre la société bourgeoise et les autorités réactionnaires; l’aspiration à la justice sociale; un élan révolutionnaire généreux qui les porte à soutenir la lutte des peuples, etc.

Ces idées justes constituent le courant principal de la « révolte » des étudiants.

Naturellement, elles existent avec un grand nombre d’idées fausses, qu’essayent d’utiliser les groupes trotskistes et autres.

C’est pourquoi il faut combiner la ligne de masse avec la lutte idéologique et le travail pratique qui permet aux étudiants de s’éduquer eux-mêmes.

Nous devons appliquer au mouvement étudiant la phrase du Président Mao « entraîner les idées petites-bourgeoises dans l’orbite de la révolution prolétarienne ».

4. Une grande fermeté de principe et d’action, une tactique souple et diversifiée.

Les masses étudiantes constituent un réservoir de forces révolutionnaires enthousiastes, dynamiques, capables d’esprit de sacrifice.

Mais elles ont de graves défauts propres à la petite bourgeoisie : instabilité, subjectivisme, piases alternées d’exaltation et de découragement, vanité, intellectualisme, sous-estimation des capacités du peuple travaileur, etc.

Ce double aspect, qui provient d’une position petite-bourgeoise, fait de la révolte étudiante l’enj;u d’une âpre bataille entre le prolétariat et la bourgeoisie, la bourgeoisie utilise la double méthode de la répression et d » la duperie : la répression se fait par l’appareil d’État et es institutions universitaires; la duperie par les groupes trotskistes, anarchistes, etc. qui exacerbent le subjectivisme et la vanité des étudiants, mêlent les questions politiques aux questions  » sexuelles « ,  » culturelles « , etc.

Nous devons, pour notre part, analyser correctement toutes ces offensives de la bourgeoisie et les repousser par une tactique appropriée. Cela exige fermeté et souplesse :

1. Fermeté: l’essentiel pour les étudiants est de soutenir concrètement, directement le peuple travailleur; les étudiants doivent aller aux usines, se mêler aux ouvriers, apprendre d’eux et prendre exemple sur eux, se mettre sous la direction immédiate des masses ouvrières et de l’avant-garde ouvrière liée aux masses pour leur apporter toute l’aide possible.

Tout passe par là, tout doit y tendre : nous ne démordrons pas de cette position de principe, de plus, nous devons inviter les étudiants à se détourner des vaines querelles de groupuscules et des discussions sans fin qu’aucune expérience concrète ne sous-tend, et de se livrer à un travail positif qui les éduquera et leur permettra de prendre leur place dans le combat révolutionnaire de notre peuple.

2. Souplesse: Nous ne devons pas nous impatienter et avoir des réactions sectaires à l’égard des idées fausses, petites bourgeoises, qui existent dans le mouvement étudiant: nous devons user exclusivement de persuasion,permettre aux étudiants de s’éduquer par leur propreexpérience.

Ne nous comportons pas en donneurs de leçons!

Les masses populaires éduqueront les étudiants bien mieux que nous ne pourrions le faire nous-mêmes.

Lorsqu’apparaissent de nouvelles formes d’organisation, plus ou moins spontanée (le mouvement étudiant en est coutumier), nous ne devons pas nous en détourner comme de choses bizarres, mais apprécier dans quelle mesure elles ont un contenu de masse, et si c’est le cas, y travailler.

L’explosion étudiante qui s’est produite en Italie par exemple peut survenir prochainement en France. Il est fort possible que les événements de Nanterre n’en soient qu’un signe avant-coureur.

Que nos camarades mettent tout en oeuvre pour qu’au moment décisif ils puissent assumer pleinement le rôle d’avant-garde dans le mouvement étudiant, et la révolte de la jeunesse et des étudiants sera une nouvelle étincelle de la lutte populaire.

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UJC (ml) : La lutte des peuples d’Asie: un chant de gloire pour la théorie de la guerre du peuple (1968)

[Mars 1968.]

« Peuples du monde, unissez-vous, pour abattre les agresseurs américains et leurs laquais! Que les peuples n’écoutent que leur courage, qu’ils osent livrer combat, qu’ils bravent les difficultés, qu’ils avancent par vagues successives, et le monde entier leur appartiendra. Les monstres seront tous anéantis. » Mao Zedong

L’offensive du Têt est devenue pour tous les vietnamiens la fête des opprimés à la conquête de la liberté. Des rives Sud du fleuve de Ben Hai au Nord jusqu’au cap de Ca Mau, des hauts plateaux aux plaines et des campagnes jusqu’aux villes, les Forces Armées et la population, les paysans et ouvriers se sont organisés en une grande armée révolutionnaire qui a défait, sur ce vaste champ de bataille, l’ensemble des forces ennemies.

L’agresseur épuisé a perdu tout espoir de reprendre l’initiative. Le peuple a élargi ses rangs, de tous ceux que la victoire a convaincus de gagner la liberté.

Dans les villes et les campagnes, des millions de personnes se sont soulevés pour renverser les organes du pouvoir fantoche, et en finir dans les régions de « pacification », avec l’humiliation et les tortures.

Entre le 30 janvier et le 8 février, plus d’un million de paysans de la région du Trung Bo central se sont soulevés : ils ont balayé les troupes et les organes de l’admninistration fantoche ; ils ont coupé les routes stratégiques 1, 14, 18, 19 et 21, ont fait sauver plus de 50 ponts et pris les postes fortifiés.

Plus de 30.000 officiers et soldats de l’armée fantoche ont déserté et sont passés dans les rangs du peuple. En quelques jours de combat, les régions libérées se sont puissamment élargies : les paysans y consolident leur puissance politique et militaire et renforcent le pouvoir révolutionnaire établi.

Ils sont prêts à tout à moment à repousser toute attaque ennemie et augmentent la production afin de vaincre à jamais les gangsters américains.

Le dispositif militaire ennemi est liquidé. Dans les trois derniers mois, les soldats de la libération ont réussi à attirer dans les points d’appui des régions montagneuses un nombre considérable de forces ennemies.

Et quand l’ennemi concentrait son attention sur les camps encerclés, les patriotes sont montés à l’assaut des citadelles ennemies établies à l’arrière. Les bases logistiques, les villes elles-mêmes sont les nouveaux champs de bataille : Hué, Saïgon Da Nang, etc…

De la nuit du 3 mars au lendemain matin, les Forces armées ont attaqué dans le nord 7 villeses : Da Nang, Kontum, Pleiku… – dix quartiers généraux, 10 chefs-lieux de district, des aérodromes, des parcs de blindés, des positions d’artillerie.

Le 5 mars au matin. elles bombardaient la plus grande base américaine, réputée inaccessible: Cam Ranh. Le même soir, tout au sud, Camau était occupé, le temps de détruire les munitions, les navires, les avions et d’anéantir les forces ennemies.

Devant les vagues multipliées de cet assaut général, les «pacificateurs» ont dû à toutes jambes rentrer dans leurs repaires.

«Le monde sans fin où les révolutionnaires peuvent agir en toute liberté», les campagnes libres atteignent aujourd’hui la banlieue de Saigon !

En ces jours de victoire, un autre peuple lève haut la drapeau de la lutte armée. La lutte armée révolutionnaire du peuple birman a vingt ans.

Le 28 mars 1948, les classes dirigeantes, jetant le masque de la démocratie bourgeoise, déclenchaient la guerre civile. Aussitôt, organisant la prise d’armes aux soldats et à la police, mobilisant sans réserve les paysans, le Parti communiste de Birmanie opposait à la guerre civile réactionnaire la guerre populaire révolutionnaire.

L’histoire de la lutte armée en Birmanie est celle de la lutte à mort entre le marxisme-léninisme, la ligne militaire de Mao Zedong d’un côté, et la ligne militaire bourgeoise de l’autre.

C’est l’histoire de la victoire de la ligne conforme à la pensée de Mao Zedong, c’est une preuve de plus que cette pensée est universellement applicable.

Trois ou quatre heures après l’entrée en action de l’ennemi, le Parti communiste lançait la directive d’opposer force armée du peuple à la guerre civile. Le président Mao a dit : « Sans la lutte armée, il n’y aurait pas de place pour le prolétariat, ni pour le peuple, ni pour le Parti communiste, et pas de victoire pour la révolution ».

C’est en appliquant ce principe que le peuple birman partait à la conquête de la liberté. La persévérance est le chemin de la victoire vingt ans de guerre prolongée ont prouvé une nouvelle fois que le pouvoir est au bout du fusil; la force immense de l’armée populaire et des bases d’appui, la liberté du pouvoir démocratique sans les régions libérées, tout ce que possède aujourd’hui le peuple de Birmanie n’est rien d’autre que la pensée de Mao Zedong transformée en force matérielle.

Le Krouchtchev chinois et le révisionnisme international ont tout fait pour étouffer la lutte armée en Birmanie, pour étouffer le peuple.

Dans des conditions de guerre civile à outrance, ils prétendaient que les activités légales étaient une bonne chose que le passage pacifique au socialisme était possible. Il suffisait que le parti communiste fournisse des cadres au régime fasciste de Ne Win, et la voie socialiste germait dans la démocratie bourgeoise.

Le peuple birman a balayé cette pacotille de trahison. C’est en créant des bases à la campagne, en encerclant les villes par les campagnes qu’il s’est organisé, qu’il a rassemblé sa force innombrable et qu’il a pris à la gorge le régime de Ne Win.

Le peuple birman a choisi la voie de ta révolution chinoise, la voie conforme à la pensée de Mao Zedong.

Il viendra à bout de tous les réactionnaires. Devant la lutte révolutionnaire, le gouvernement militaire birman a lié son sort à celui de l’impérialisme américain.

Quand il sera incapable d’affronter l’armée populaire, il se peut que les yankees volent à son secours.

« Si l’impérialisme américain envahit la Birmanie, le peuple birman lèvera haut le drapeau de l’opposition à l’impérialisme américain et se plongera bravement dans la bataille ». Tel est le serment qu’a fait le Parti Communiste de Birmanie.

L’impérialisme américain se livre partout à l’agression et à l’oppression par les armes des peuples de l’Asie du Sud-Est. Mais sa politique de rapine, de conquête sanglante des marchés, d’exploitation forcenée et de pillage est près de faire faillite.

Vague par vague, les peuples de l’Asie du Sud-Est se lèvent et prennent les armes. Les yankees veulent noyer la révolte des masses dans le sang et le napalm.

Mais ni le sang ni le napalm n’arrètent ceux qui savent que la guerre trempe les peuples, qu’elle accélère le processus historique.

La peur n’arrêtera jamais les millions et les millions d’hommes, la muraille indestructible de la révolution.

7 août 1965 à Nong-Hee, petit village du Nord-Est de la Thaïlande. Un commando de la police fasciste s’apprête à torturer et massacrer des patriotes.

Des coups de feu : le sergent qui marche à la tête du commando est tué, le colonel qui commande l’opération grièvement blessé. Lourdes pertes. Le reste s’enfuit. Aussitôt, des centaines dc policiers sont parachutés, tout le district est bouclé.

Rien n’y fait, les patriotes sont introuvables, pour avoir l’appui total des paysans, fruit d’une longue lutte politique contre les brutalités policières, les impôts exorbitants, les expropriations des terres servant à la construction des bases U.S.

C’était la première étincelle de la guerre populaire en Thaïlande !

Aujourd’hui, « l’état d’alerte militaire générale pour toutes les troupes » est proclamé. Au Nord, au Nord-Est, au Sud, se multiplient les régions de guérilla, les libérations de villages, la destruction d’hélicoptères, de patrouilles et de postes ennemis.

Nam bac, région stratégique du Haut-Laos avait été libérée cn 1961 par la population locale. Mais sur l’ordre des yankees, les forces de droite ont tenté d’encercler et de reprendre la région, qui devait leur servir de tremplin pour envahir le Nord.

Nam bac est libre de nouveau!

Dans les 15 derniers jours de janvier, les Forces Armées ont anéanti prèsde 3.000 soldats ennemis. Le peuple Lao, armé de la pensée de Mao Zedong, est invincible!

En Inde, après Naxalbari, les paysans du Nord du Bihar se sont mis en révolte pour la saisie de la terre. Guidés par la pensée de Mao Zedong, les révolutionnaires du Parti Communiste de l’Inde ont pris la tête des mouvements paysans dans 50 régions.

La lutte pour la terre est en marche : les esclaves d’hier, les paysans pauvres se sont dressés!

L’éveil des peuples de l’Asie du Sud-Est s’accélère! Les offensives générales du peuple vietnamien sont les salves annonciatrices de la victoire et de la liberté. Au Laos, en Birmanie, en Thaïlande, en Indonésie, les peuples ont formé l’immense armée de la pensée de Mao Zedong! 

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UJC (ml) : Les révisionnistes soviétiques trahissent ouvertement la lutte du peuple indien (1968)

[Avril 1968.]

En 1967, le peuple indien a pris les armes.

Les paysans de Naxalbari, organisés par les révolutionnaires du Parti Communiste de l’Inde, se sont révoltés contre l’exploitation renforcée par les grands propriétaires fonciers, contre les fermages exorbitants, et contre la répression systématique exercée par le gouvernement réactionnaire de I. Gandhi.

Ils ont repris les terres usurpées par les féodaux, ils se sont emparés des récoltes et les ont réparties parmi le peuple.

Pour faire face à la répression, ils se sont organisés en groupes armés et ont constitué des tribunaux populaires pour juger les despotes locaux.

La presse réactionnaire de tous les pays a présenté « l’émeute » de Naxalbari comme une jacquerie, soulèvement désespéré de ceux qui n’ont plus rien à perdre !

Aujourd’hui, d’après les révélations faites par la presse indienne, les luttes paysannes pour la terre se sont développées dans huit états et cinquante localités ; à l’exemple de Naxalbari, des comités paysans se créent partout dans le pays.

Les grands propriétaires fuient la juste colère du peuple et se réfugient dans les villes, ou bien organisent la terreur blanche en faisant assassiner les paysans qui veulent se révolter. La police et l’armée lancent des assauts furieux contre les foyers insurrectionnels.

L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN : ennemi n° 1 du peuple indien

Aujourd’hui, d’après les révélations faites par la presse indienne, les luttes paysannes pour la terre se sont développées dans huit états et cinquante localités ; à l’exemple de Naxalbari, des comités paysans se créent partout dans le pays.

Les grands propriétaires fuient la juste colère du peuple et se réfugient dans les villes, ou bien organisent la terreur blanche en faisant assassiner les paysans qui veulent se révolter. La police et l’armée lancent des assauts furieux contre les foyers insurrectionnels.

L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN : ennemi n° 1 du peuple indien

Le peuple indien lutte contre des conditions de vie qui ne sont encore aggravées ces dernières années. La situation alimentaire est catastrophique : 150 millions d’Indiens seraient actuellement mourants de faim.

C’est là le fruit du pillage éhonté exercé par l’impérialisme américain avec la complicité des classes dirigeantes locales. Depuis vingt ans, l’Inde n’est plus une colonie, mais son indépendance n’est qu’une façade : l’impérialisme américain a progressivement pris la relève des colonialistes britanniques : 60% des investissements étrangers en Inde sont américains.

Les Etats-Unis contrôlent l’agriculture, les communications, etc… Ils camouflent leur politique impérialiste sous l’étiquette « d’aide économique et technique ». C’est là un moyen à peine déguisé pour ruiner l’économie indienne et écouler massivement les produits de l’industrie U.S.

90% des sommes prêtées de l’aide US doivent être consacrée à l’achat de produits américains, en particulier les surplus agricoles, à des prix supérieurs aux cours mondiaux.

Conséquence : le déficit commercial de l’Inde croît et les Etats- Unis contrôlent, par ce biais, la moitié de la monnaie indienne. Pour faire accepter ces conditions au peuple indien, les impérialistes US ont un gouvernement à leur dévotion, issu des couches sociales les plus réactionnaires – propriétaires fonciers, féodaux, bourgeoisie bureaucratique et compradore – et solidement encadré par un réseau de 1.500 conseillers U.S. qui se mélent de toute l’activité politique indienne (achat de députés, espionnage sous toutes les formes, etc.) et encadrent l’armée.

La politique soviétique en Inde : un cas flagrant de collusion avec l’impérialisme américain

L’Union Soviétique, elle aussi apporte son « aide » à l’Inde : révisionnistes s’acharnent à souligner qu’à la différence de l’aide américaine, la leur est désintéressée, généreuse, exempte de toutes conditions et qu’elle permet au peuple indien de sortir de la misère et d’édifier une économie nationale.

En fait, l’aide soviétique ressemble à s’y méprendre à l’aide américaine : les sommes prêtées doivent être consacrées à l’achat de produits soviétiques à des prix exorbitants.

Les usines construites par les Soviétiques en Inde, sont gérées par des patrons venus d’U.R.S.S., et les produits fabriqués à un prix de revient dérisoire grâce aux salaires de misère imposés à la main- d’oeuvre indienne, sont revendus souvent très cher en Europe ou en Afrique : les Américains ne procèdent pas autrement à Formose ou au Japon.

Récemment, Indira Gandhi a invité Kossyguine et Tito aux fêtes « nationales » indiennes : deux chefs prestigieux du bloc révisionniste venus donner leur caution à la clique fantoche de Indira Gandhi !

L’objectif principal de Kossyguine était de renforcer l’emprise économique de l’U.R.S.S. en Inde.

Il a visité plusieurs usines construites grâce à l’aide soviétique et s’est conduit en patron mécontent; il a trouvé les rendements insuffisants : les usines de matériel électrique de Harward ne travailleraient actuellement qu’à la moitié de leur capacité : les travailleurs indiens peuvent s’attendre à ce qu’on double les cadences d’ici peu.

Les décisions prises vont encore accroitre la dépendance de l’économie indienne : les Soviétiques vont acheter la plus grande partie de la production des usines qu’ils ont construites, les plans économiques des deux pays seront coordonnés et un nouveau contingent d’experts soviétiques va se rendre en Inde pour suggérer les réformes de gestion nécessaires, en d’autres termes pour réaliser de plus gros profits de type impérialiste, moyennant une exploitation accrue des travailleurs indiens!

Pour réaliser de gros profits, les révisionnistes soviétiques ont intérêt à ce que la main-d’oeuvre de leurs usines indiennes continue à toucher des salaires de misère, ils ont intérêt à ce que la clique fantoche d’Indira Gandhi se maintienne au pouvoir, ils ont intérêt à s’entendre avec l’impérialisme américain, contre le peuple indien, contre le mouvement de libération nationale, contre la Chine.

A l’exemple des paysans de Naxalbari, le peuple indien osera se révolter contre tous ceux qui l’oppriment.   

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UJC (ml) : Rapport de clôture du Congrès des Comités Vietnam de Base (1968)

CONGRES DES COMITÉS VIETNAM DE BASE – RAPPORT DE CLÔTURE

Le travail que nous avons à faire est immense. Mais nous devons être conscients que le développement en France de la lutte anti-impérialiste ne dépend pas seulement de nos propres efforts subjectifs.

Le développement victorieux de la lutte des peuples contre l’impérialisme est inéluctable. L’impérialisme U.S. se débat dans des contradictions de plus en plus insurmontables. Cela créera sans cesse des conditions objectives plus favorables.

Car l’aspect fondamental de la lutte anti-impérialiste en France, c’est qu’elle se place d’abord sous l’autorité des peuples qui sont aux premières lignes face à l’impérialisme U.S. et qui lui portent les coups les plus sévères.

D’autre part les intérêts du peuple français, avant tout les travailleurs, et ceux des larges masses exploitées d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine convergent. Leur solidarité a donc une base objective : les travailleurs français sont du même côté que les peuples opprimés face aux impérialistes et aux exploiteurs.

C’est ce que signifie la sympathie incontestable du peuple français pour la lutte du peuple vietnamien.  

Il n’est pas inutile, à l’issue du congrès, de rappeler les conditions extrêmement favorables de la lutte anti-impérialiste, les perspectives grandioses ouvertes à la lutte des peuples, et frayées par le peuple vietnamien.  

La récente offensive généralisée a révélé au monde entier les ressources infinies de la guerre populaire.

Celle ci a franchi diverses étapes : tout d’abord la lutte politique dans les villes et dans les campagnes contre la dictature américano-diémiste ; puis, grâce au travail politique, la lutte armée a embrasé tout le pays : dans une première phase la guérilla, et peu à peu la guerre de mouvement et aujourd’hui la guerre de position.

Tout au long de ces années de combat, une armée du peuple s’est édifiée et renforcée, les glorieuses Forces Armées Populaires de Libération, opérant en étroite coordination avec les forces régionales et les guérilleros des milices locales.  

Aujourd’hui, la situation militaire des Yankees au Vietnam est catastrophique, et le remplacement de Westmoreland n’y pourra rien changer. Les U.S.A sont dans une passivité stratégique totale : capables encore il y a quelques années de mener de grandes opérations dans plusieurs régions, les soldats U.S sont aujourd’hui terrés dans leurs bases.

Les généraux U.S ne peuvent plus que balader leurs quelques unités encore disponibles d’une ville à l’autre pour parer au plus pressé.  

Tous les plans successifs du haut commandement américain ont été de piteux échecs.

La caractéristique principale de la façon dont les Yankees mènent la guerre est le subjectivisme total : leurs généraux passant d’une idée à l’autre, essaient une technique après l’autre et essuient défaite après défaite.

Incapables d’analyser scientifiquement une situation qui leur échappe complètement, d’évaluer un rapport de forces dont l’élément principal, le peuple, leur est complètement étranger, les agresseurs yankees n’ont pas arrêter de ballotter entre différentes stratégies : échec des « hameaux stratégiques » et du plan Staley-Taylor, échec de la stratégie dite des  deux mâchoires de la tenaille (recherche et destruction d’un côté, « pacification » de l’autre), échec de la tactique de l’héliportage et de la « First Cav », échec de la ligne Mac Namara, échec des bombardements massifs, échec du cordon de bases côtier, etc…

Il en sera de même pour toutes les mesures qui pourront encore germer dans la tête des stratèges du Pentagone, qu’il s’agisse du repli sur les villes, de l’invasion du Nord ou de l’emploi d’armes atomiques tactiques.

Chaque nouveau plan est une corde nouvelle qui se resserre au cou des Yankees.

La capacité de combat des troupes U.S a décru sans arrêt : les Yankees n’ont pas plus de 42 bataillons mobiles aujourd’hui, leurs unités de commando comme les « Marines » sont enfouies à Khe Sanh, leurs unités de parachutistes n’ont encore jamais sauté et sont utilisées au quadrillage des villes, l’absence de tout arrière proche nécessite une énorme infrastructure logistique extrêmement vulnérable et incapable de digérer les moindres renforts, une immobilisation fantastique d’hommes et de matériels est nécessaire au fonctionnement d’un simple bataillon opérationnel ; l’aviation stratégique doit être utilisée à des missions tactiques et l’aviation tactique à des missions stratégiques.

L’avion le plus moderne, le F111 envoyé au Vietnam il y a quelques jours, à grand renfort de publicité tapageuse a fait la preuve de son efficacité, de son efficacité à être descendu : deux avions en trois jours.

Le moral des troupes U.S descend au-dessous de zéro, mais moins vite cependant que celui des troupes fantoches où cela va de pair avec leur désagrégation.  

Aujourd’hui l’alternative pour les Yankees n’est pas entre la victoire et la défaite, mais entre la défaite et une défaite encore plus cuisante.  

Le développement de l’agression U.S est régi par une loi inexorable : celle du développement ininterrompu des défaites et une faiblesse de combat sans cesse accrue : regardons l’expérience des dernières années, elle fait apparaître trois règles d’airain :  
-plus les Yankees envoient de renforts, plus ils subissent de pertes.  
-plus ils engagent de matériel et d’armements, plus ils subissent de dégâts et de destructions.  
-plus la guerre dure, plus leur capacité combative s’affaiblit.  

Inversement, la loi qui régit la lutte du peuple vietnamien est celle du développement sans cesse accru des victoires et d’une puissance de combat sans cesse accrue.  

Les contradictions accentuées des agresseurs U.S sur le plan militaire ont pour cause principale leurs contradictions politiques fondamentales :  

-Ils mènent une guerre d’agression, à 13 000 km de chez eux sans arrière politique et donc sans arrière militaire.  

-Ils doivent nécessairement s’appuyer sur un gouvernement fantoche déconsidéré, qui loin de leur faciliter la tâche en leur fournissant un point d’appui local n’est qu’un boulet attaché à leurs pieds.  

-Ils font face à un peuple uni tout entier « résolu à combattre, déterminé à vaincre » comme dit la devise du Front National de Libération.

Au Vietnam les Etats-Unis doivent, comme partout ailleurs, s’appuyer sur la fiction néo-coloniale.

C’est là la contradiction fondamentale de leur politique d’agression.

Il leur faut, pour opprimer les peuples, une base d’appui locale, mais celle-ci ne peut être composée que des fractions les plus réactionnaires, et donc ne peut que dresser le peuple tout entier d’une même haine contre les agresseurs et leurs valets.

Giap déclare : « Le néo-colonialisme est le fruit de la collusion et du compromis entre les impérialistes d’une part et la bourgeoisie compradore et la classe des propriétaires fonciers et des féodaux des pays colonisés de l’autre, tendant à perpétuer le colonialisme sous des formes et des méthodes nouvelles et à étouffer le mouvement révolutionnaire des larges masses. »  

Ce compromis dont parle Giap est nécessaire à l’impérialisme à l’époque actuelle, mais on voit qu’il ne fait qu’accentuer ses contradictions et dévoiler ses faiblesses.

C’est une béquille branlante.

De fait les Yankees sont obligés, comme au Vietnam, face à l’extension de la guerre du peuple en Asie, en Afrique, en Amérique Latine, soit d’abandonner leurs protégés, déclenchant ainsi la panique de ceux-ci et l’écroulement de leur réseau d’oppression et de pillage, soit d’intervenir toujours plus massivement comme au Vietnam et d’aller vers des défaites toujours plus lourdes.  

Le mur pourri de l’impérialisme s’écroulera inéluctablement, car les luttes de libération nationale, la guerre du peuple se développera inéluctablement, aiguisant chaque jour les contradictions de l’impérialisme U.S. Ces contradictions sont déjà mises à jour et accentuées par la guerre du peuple vietnamien.

En effet, jamais l’impérialisme ne se transformera de lui-même, jamais il ne se transformera en un agneau paisible.

Seule la lutte des peuples le conduira à la tombe. La lutte du peuple vietnamien lui a déjà fait faire un bout de chemin dans cette voie, elle multiplie ses contradictions. Quelles sont-elles ?  

1) Tout d’abord, le manque d’effectifs : malgré les demandes répétées des généraux yankees, l’impérialisme ne peut envoyer des troupes illimitées, plus il en envoie, plus la situation politique et économique aux U.S.A se détériore.

De plus les besoins d’agression des U.S.A exigent une répartition des troupes à travers le globe : il doit en envoyer à la fois au Vietnam et dans le Sud-Est asiatique, en maintenir un peu partout dans le monde, en garder aux U.S.A mêmes comme force de réserve contre le peuple américain lui-même.  

Deux exemples illustrent cette impasse :

-l’affaire du « Pueblo » où les Yankees, faute de moyens pour s’en servir comme prétexte d’agression ont dû accepter que leurs pratiques d’espionnage soient démasquées.  

-les plaintes yankees face au dégagement des troupes britanniques à l’est de Suez, par lesquelles ils se reconnaissent ouvertement incapables de remédier à la défaillance de leur complice…  

2) L’effondrement financier : les exigences de la politique d’agression des U.S.A en particulier au Vietnam ont entraîné un déficit catastrophique de leur balance des paiements, une dévaluation constante du dollar.

La récente crise de l’or qui ébranle le système monétaire impérialiste en est l’aboutissement.

Ou plutôt le commencement.  

3) Les contradictions aux U.S.A mêmes : du fait de la guerre au Vietnam une partie importante de la jeunesse s’oppose à l’enrôlement et refuse de servir de chair à canon au gouvernement impérialiste. La hausse de la fiscalité et des prix nécessitée par les dépenses militaires a provoqué un mouvement de grèves sans précédent chez les travailleurs depuis la guerre de Corée.

Enfin, la lutte des Afro-Américains se développe et constitue une grave menace au sein même du repère impérialiste.  

4) L’isolement mondial : quelque soient les planches qu’on essaie de tendre aux Yankees, les masses populaires du mode entier condamnent énergiquement l’impérialisme américain.

Partout, puisque dans les villages d’Afrique et d’Amérique Latine, la lutte du peuple vietnamien et connue et soutenue.

Face à ces mouvements populaires les alliés directs et indirects de l’impérialisme U.S ne peuvent plus suivre aveuglément le chef de file de la réaction mondiale.  

5) Les contradictions internes : le camp impérialiste est lui-même divisé.

Les politiciens s’affairent pour trouver des solutions de rechange. La campagne d’un Kennedy reflète ces contradictions, qui montrent la panique de l’impérialisme, déchiré en fractions.  

Cette impasse de l’impérialisme, c’est le produit de la lutte des peuples.

C’est la lutte des peuples après la deuxième guerre mondiale qui a imposé l’abandon du colonialisme classique ; c’est la lutte du peuple vietnamien qui porte les coups les plus sévères aux Yankees et les a forcé à dévoiler leur vrai visage.  

La lutte des peuples ne peut que se développer. Après le Vietnam et le Laos, la Thaïlande. Partout dans le monde, les peuples affûtent leurs armes pour abattre l’impérialisme, partout ils étudient l’expérience révolutionnaire du peuple vietnamien, partout ils se préparent au combat.  

Les jours de l’impérialisme sont comptés, nous sommes à l’époque où l’impérialisme va à sa perte.  

Certes, la lutte sera encore longue, elle sera même encore plus douloureuse car le fauve encerclé se débat férocement.  

C’est cela qui fonde à la fois notre action et le certitude de son succès.  

La lutte des peuples est notre guide sûr, si les comités Vietnam de base sont fidèles aux enseignements de la guerre du peuple vietnamien, s’ils étudient avec enthousiasme l’expérience révolutionnaire des peuples vietnamiens et lao, leur propagande sera ferme, assurée, résolue.  

Dans ce champ de bataille où s’affrontent les peuples et l’impérialisme, nous avons notre place à tenir.

Nous savons que l’issue de la bataille est certaine, mais que le combat durera longtemps et sera rude. Nous ne sommes certes pas aux premières lignes.

Mais nous devons prendre exemple sur nos camarades des premières lignes, nous inspirer fermement de leur résolution et de leur patience et sur notre propre front être sur l’offensive.  

Notre congrès a permis de préciser quelles sont nos trois armes principales :  

-une ligne politique juste
-un style de masse
-des comités de base unitaire

  Nous connaissons ces trois armes. Elles nous ont permis de remporter déjà des succès importants. Mais nous ne savons pas encore nous en servir aussi bien qu’il faudrait.  

La ligne politique s’affermit et s’approfondit par la lutte politique, l’étude de l’expérience révolutionnaire du peuple vietnamien, par un combat incessant contre les conceptions erronées.  

Le style de masse s’acquiert chaque jour dans la rue et non en chambre. C’est une création de chaque jour au contact des masses et non un label acquis une fois pour toutes. Comme le dit la résolution de la commission sur la propagande à la base  :  

-feu sur le style stéréotypé
-place aux idées vivantes
-c’est dans la rue que se fait la critique, la propagande.  

Enfin le style de masse, c’est un style de travail enthousiaste, militant, résolu.  

Le comité de base unitaire regroupe sur un quartier, une rue, une usine, un lycée, un T.P tous les anti-impérialistes résolus. Il doit associer à son travail tous les sympathisants, il est le facteur décisif du ralliement à des positions justes de tous les militants trompés par les faux amis du peuple vietnamien.  

Le congrès a permis à tous les militants de connaître ces trois armes, de tirer le bilan de leur utilisation. Aujourd’hui, nous les avons plus fermement en mains. Servons nous en avec audace. Le Mouvement anti-impérialiste des Comités Vietnam de Base unira sans cesse plus d’anti-impérialistes résolus, utilisons la résolution politique pour réaliser l’unité avec les militants de base d’autres organisations et démasquer ceux qui s’opposent à un juste soutien.

Appliquons les mots d’ordre des diverses commissions du congrès. Le Mouvement anti-impérialiste des Comités Vietnam de Base est un facteur décisif de la mobilisation des masses françaises aux côtés du peuple vietnamien et des peuples en lutte.  

VIVE LE MOUVEMENT ANTI IMPERIALISTE DES COMITES VIETNAM DE BASE  

VIVE LA LUTTE DU PEUPLE VIETNAMIEN, FER DE LANCE DES LUTTES ANTI IMPERIALISTES  

VIVE LA LUTTE DU PEUPLE LAO  

LA GUERRE DU PEUPLE EST INVINCIBLE            

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UJC (ml) : Rapport politique du Congrès des Comités Vietnam de Base (1968)

MARS 1968 – CONGRES DES COMITES VIETNAM DE BASE

RAPPORT POLITIQUE

Lutter résolument contre l’impérialisme, soutenir sans réserve les guerres révolutionnaires nationales et démocratiques des peuples opprimés.  

Camarades,   

La lutte anti-impérialiste, le soutien aux peuples qui affrontent directement l’impérialisme n’est pas pour le peuple français quelque chose d’abstrait, de surajouté, un supplément artificiel à son combat propre.  

C’est au contraire l’un des aspects fondamentaux, l’un des fronts de lutte politique essentiel et nécessaire, inséparable des autres fronts de lutte du peuple français.   

Nous ne travaillons donc pas dans l’abstrait. Notre tâche anti-impérialiste n’est donc pas située en-dehors de l’histoire, à côté de la vie ou de la lutte des peuples contre leurs oppresseurs.  

Dans la France d’aujourd’hui, notre lutte est partie intégrante des luttes du peuple français, partie intégrante de l’ensemble des luttes des peuples opprimés.   

La constitution, à la fin de 1966, des premiers Comités Vietnam de Base, c’est donc la réponse correcte dans son principe et dans sa forme, à la nécessité objective de l’édification en France d’une force politique anti-impérialiste capable de concrétiser la solidarité de fait entre le peuple français et les peuples agressés par l’impérialisme, capable de concrétiser les aspirations profondes du peuple français à soutenir la lutte des peuples qui affrontent directement l’impérialisme.   

Il paraît curieux, alors que le peuple français possède un si glorieux passé de luttes internationalistes, de déclarer que c’est en 1966, avec la création des Comités Vietnam de Base qu’est réapparue dans notre pays une véritable force anti-impérialiste.  

Mais c’est pourtant vrai : en dépit de son glorieux passé, le peuple français ne disposait plus d’aucune force politique capable de répondre correctement à cette tâche de solidarité internationale, d’animer, d’impulser et diriger correctement la lutte anti-impérialiste. Et aujourd’hui, les Comités Vietnam de Base sont encore les seuls à mener cette lutte de manière conséquente.   

En dépit du développement victorieux de la guerre du peuple vietnamien, personne ne popularisait cette guerre du peuple. Personne ne diffusait les positions politiques qui fondent le combat du peuple vietnamien.  

Personne n’expliquait les raisons profondes de ces victoires, ni les conséquences de ces victoires pour tous les peuples du monde.  

Personne ne parlait de la guerre du peuple vietnamien : juste, victorieuse et d’une portée universelle.  

La propagande des agresseurs américains sous toutes ses formes et grâce à ses nombreux valets dans notre pays, était seule en lice avec, pour tout adversaire, une propagande larmoyante, défaitiste et démobilisatrice.   

De défilés en cortèges, de cortèges en promenades de pétitions en signatures, d’appels à verser quelques larmes et quelques pull-overs en pleurnicheries honteuses tendant à fairte passer le peuple vietnamien héroïque et combattant pour un peuple martyr, un « pauvre » peuple ne survivant aux coups furieux de l’invincible machine de guerre U.S que par le « miracle » d’on ne sait quel stoïcisme asiatique et de l’aide matérielle de pays amis ; de protestations chevrotantes contre l’agression en bêlements apeurés en faveur de la paix, de n’importe quelle paix, de la paix à tout prix : américaine, divine ou négociée, pourvu que ce soit une paix, bref : de mal en pis, la lutte anti-impérialiste, le soutien politique au peuple vietnamien, avant-garde des peuples en lutte pour leur libération, sombrait dans un marais de confusion, de falsification et de démobilisation où tous ceux qui, spontanément, voulaient apporter leurs forces dans un combat véritablement anti-impérialiste, pour le soutien réel aux peuples opprimés ne trouvaient qu’écoeurement et lassitude.   

Nous n’avons pas à mâcher nos mots. Face à un problème aussi fondamental, aussi grave que la lutte anti-impérialiste, il est absolument nécessaire de rejeter la compromission, de rejeter toute illusion, de lutter fermement contre toute idée, toute propagande erronées, toute personne ou organisation qui s’en fait le représentant attitré.  

Nous considérons que la faillite devant laquelle se trouvait, à l’époque de la création des Comités Vietnam de Base la lutte anti-impérialiste, est à imputer non au peuple français, mais à ceux qui, censés orienter correctement ses aspirations, à le mobiliser pour un juste et important combat, ont failli à leurs tâches et l’ont au contraire conduit au bord de l’indifférence, désemparé, démobilisé.   

En 1966, la décomposition idéologique et politique de la solidarité du peuple français et des peuples révolutionnaires était telle que s’étaient mises à fleurir des organisations sans principes telles que le Comité Vietnam National, capables d’utiliser uniquement à des fins politiques obscures le désarroi et l’inquiétude des nombreux anti-impérialistes de la jeunesse intellectuelle.  

Pris entre le fatras pacifiste et démobilisateur du Mouvement pour la Paix et du PCF d’une part et les élucubrations des révolutionnaires petits-bourgeois du Comité Vietnam National d’autre part, le peuple français, tous les anti-impérialistes flottaient dans l’incertitude.   

Mais si en France la situation de la lutte anti-impérialiste était sur une mauvaise pente, en même temps ce lent écroulement, joint au développement victorieux de la guerre du peuple au Vietnam et à la sympathie profonde du peuple français pour le peuple vietnamien, créait les conditions favorables à la renaissance de la lutte anti-impérialiste, de soutien politique aux peuples opprimés.   

Tel était le double aspect de la situation en France, qui a conduit à la création des Comités Vietnam de Base : d’une part les conditions défavorables provoquées par l’inexistence de lutte anti-impérialistes de masse, d’autre part les conditions favorables déterminées principalement par les victoires éclatantes du peuple vietnamien et ensuite par la sympathie que ce peuple rencontrait dans le peuple français, chose absolument normale.   

Cela, c’était la situation objective, de ces deux aspects de la contradiction entre l’inexistence de lutte anti-impérialiste de soutien aux peuples opprimés d’une part et le développement de la guerre du peuple d’autre part, c’est le second aspect qui est déterminant ; ce qui a permis la création, puis l’édification de la force politique que nous sommes devenus, c’est principalement le développement éclatant de la guerre du peuple, la guerre du peuple vietnamien en premier lieu.   

Dans son principe, la base politique de notre mouvement est la conséquence de la situation créée par les victoires remportées par le peuple vietnamien sur l’impérialisme agresseur.  

Le fondement politique de notre action c’est la solidarité totale, le soutien absolu aux principes politiques, aux objectifs et aux méthodes de lutte du peuple vietnamien, tels qu’ils sont exprimés en particulier dans les Cinq Points du Front National de Libération du Sud Vietnam, dans les Quatre Points de la République Démocratique du Vietnam, dans le Programme Politique du Front National de Libération.   

En accord avec le peuple vietnamien, nous pensons qu’effectivement, le « saboteur des Accords de Genève, le fauteur de guerre, l’agresseur grossier et brutal, l’ennemi juré du peuple vietnamien, c’est l’impérialisme yankee. »   
En accord avec le peuple vietnamien, nous pensons qu’en menant la guerre du peuple, en réalisant l’unité de tous le patriotes vietnamiens résolus à chasser l’agresseur, en appliquant fermement le principe de compter sur ses propres forces tout en travaillant à gagner l’approbation, le soutien et l’aide des peuples du monde, le peuple vietnamien montre à tous les peuples du monde la seule voie correcte pour vaincre l’impérialisme.   

En accord avec le peuple vietnamien, nous pensons qu’il est à l’avant-garde des luttes révolutionnaires nationales et démocratiques des peuples contre l’impérialisme et le néo-colonialisme et que les victoires qu’il remporte sont autant de victoires pour l’ensemble des peuples du monde.   

En accord avec le peuple vietnamien, nous pensons qu’en opposant la violence armée, la guerre révolutionnaire à la violence contre-révolutionnaire, la guerre d’agression yankee, il montre la voie correcte à tous les peuples du monde.   

Sur chacun des points fondamentaux des positions politiques du peuple vietnamien, nous avons été dès le début de notre action et nous restons invariablement d’accord avec lui pour fonder tout notre travail sur la popularisation des principes fondamentaux et des méthodes de lutte du peuple vietnamien.   

Nous avons toujours placé au premier plan notre confiance en la victoire finale du peuple vietnamien, notre mot d’ordre fondamental : FNL VAINCRA l’exprime clairement.  

Nous avons toujours mis au premier plan en accord complet avec le peuple vietnamien, que ce qui est décisif dans la guerre du peuple, c’est l’homme et non le matériel, et que les victoires du peuple vietnamien ne s’expliquent ni par des considérations géographiques ou raciales, ni par des considérations fallacieuses sur l’aide des pays amis, mais principalement par le fait que le peuple vietnamien, en menant la guerre du peuple libère la force invincible, l’initiative créatrice inépuisable du peuple.   

En accord absolu avec le peuple vietnamien nous avons toujours déclaré que le soutien essentiel, c’est le soutien politique. Naturellement les contributions en armes, médicaments, matériels de tous ordres sont une arme infiniment précieuse.  

Mais ce qui est essentiel, c’est l’assentiment, le soutien politique à se juste cause, à ses positions politiques entièrement correctes que nous apportons.   

En accord avec le peuple vietnamien, nous pensons que soutenir politiquement son combat, c’est isoler l’impérialisme américain en combattant résolument ses formes de propagande mensongère, en combattant résolument les formes de propagande qui font, consciemment ou non le jeu de ces formes de propagande mensongère.   

Ces points constituent les positions politiques inébranlables sur lesquelles reposent tout notre travail. Au sens plein du terme notre mouvement est un mouvement de solidarisation totale avec la guerre du peuple vietnamien..   

Ainsi, dans son principe, notre action anti-impérialiste de soutien à la guerre du peuple vietnamien est clairement définie. Le peuple vietnamien définit lui-même sa lutte comme une lutte anti-impérialiste, il définit sa place dans la lutte des peuples opprimés comme celle de l’avant-garde, celle du combattant de choc. Le peuple vietnamien est aux avant-postes de la lutte nationale et démocratique des peuples opprimés contre l’impérialisme, contre l’impérialisme américain en tout premier lieu.   

C’est pourquoi notre soutien à la lutte du peuple vietnamien est par nature une lutte anti-impérialiste, avec nécessairement comme cible l’impérialisme U.S, chef de file de l’impérialisme mondial.   

Inversement notre lutte anti-impérialiste consiste avant tout à apporter aux peuples opprimés par l’impérialisme le soutien politique tel qu’il est défini par ces peuples eux-mêmes.  

En premier lieu, le caractère de fer de lance des luttes anti-impérialistes du peuple vietnamien nous impose d’accorder la place prépondérante au soutien aux luttes du peuple vietnamien.  

En second lieu, l’exemple du peuple vietnamien étant repris, nous apportons notre solidarité aux autres peuples engagés, à des niveaux de développement divers, dans la même voie révolutionnaire, en particulier au peuple lao, proche compagnon d’armes du peuple vietnamien, qui en est à la troisième étape de sa guerre populaire : la contre-offensive stratégique.

En tous points la guerre du peuple lao est une guerre de tout le peuple contre l’agresseur yankee, elle met en oeuvre les mêmes principes fondamentaux avec des formes d’application tout aussi créatrices que celles du peuples vietnamien.   

C’est pourquoi il est de notre devoir de briser le silence avec lequel la propagande impérialiste essaie d’isoler la lutte du peuple lao.   

En définitive, non seulement il n’y a aucune contradiction à qualifier notre mouvement d’une part comme mouvement anti-impérialiste, d’autre part comme mouvement de soutien aux luttes des peuples contre l’impérialisme, mais c’est en plus une chose nécessaire. Lutte anti-impérialiste, soutien aux peuples opprimés, avec à leur tête les peuples vietnamien et lao, c’est une seule et même lutte vue sous deux aspects complémentaires.   

Voici donc rappelés brièvement le sens profond, la logique et les grands axes de notre action anti-impérialiste de soutien aux peuples opprimés. Voyons maintenant notre mouvement lui-même.  

A l’heure de notre premier congrès, il n’est pas inutile de revenir sur ce que nous avons fait afin d’être mieux préparés encore aux tâches qui nous attendent.   

Style de masse et Comités de base, armes fondamentales de l’unité de tous les anti-impérialistes.   

Le développement de notre mouvement est rapide. Sur le plan de la quantité, c’est-à-dire de l’augmentation de nos effectifs militants, de l’augmentation du nombre des comités, le bilan que nous pouvons tirer aujourd’hui est entièrement positif : de quelques dizaines de militants et d’un petit nombre de comités que nous étions il y a seulement un an et demi, nous sommes passés à plus de 120 comités dans la région parisienne, à plus de 150 en province.   

Cependant pour avoir une idée correcte de notre développement réel, nous devons examiner avant tout les aspects qualitatifs, c’est-à-dire la valeur politique de notre travail. Notre développement en quantité est entièrement positif, c’est un fait incontestable, mais ce n’est pas décisif, ce qui est décisif, c’est notre évolution qualitative, c’est l’influence politique de notre travail sur les luttes anti-impérialistes en France, l’amélioration dans la réalisation de nos objectifs politiques, dans nos méthodes de travail.   

Premièrement : au niveau de nos actions centrales, plusieurs événements peuvent servir de points de repère à notre évolution.   

Le premier en date de ces points de repère, c’est le meeting public du 20 décembre 1967, que les Comités Vietnam de Base ont organisé dans la grande salle de la Mutualité pour fêter le 7è anniversaire du glorieux Front National de Libération du Sud-Vietnam.  

Nous avons pu tenir des meetings jusqu’ici mais de caractère semi-public seulement. Chaque comité amenait ses sympathisants, c’était surtout des manifestations militantes par lesquelles nous affirmions notre cohésion, par lesquelles nous prenions conscience de notre force grandissante.   

En ce sens, le meeting public du 20 décembre sanctionnait un changement : nous n’étions plus à nous compter mais nous nous adressions directement aux masses de notre pays.  

Sans aucun effet publicitaire, sans aucune des « têtes d’affiches » habituelles, sans aucune personnalité « du monde des lettres et des arts », sans aucune de ces pratiques démagogiques dont sont malheureusement devenues friandes les organisations françaises, en comptant exclusivement sur la force de notre ligne politique, sur la sympathie rencontrée dans le peuple français par le combat du peuple vietnamien, en ne comptant que sur notre propre travail de propagande, nous avons en rencontrant un grand succès, prouvé que nous étions une force importante de la solidarité avec le peuple vietnamien.   

De plus, étant les seuls à fêter d’une façon politiquement correcte et par des méthodes d’action de masse, le 7è anniversaire du seul représentant authentique du peuple vietnamien du Sud-Vietnam, nous n’avons pas seulement montré que nous étions une force politique importante, nous avons surtout montré que les Comités Vietnam de Base sont la force la plus fermement résolue dans la tâche de solidarité avec le peuple vietnamien.   

Le 7 février, nous avons encore fait un pas en avant décisif bien que nous n’ayons pas su utiliser pleinement les conditions extrêmement favorables créées par les débuts de la foudroyante offensive généralisée de la population sud-vietnamienne.  

Malgré nos insuffisances nous avons pris cette fois la tête de la lutte contre la propagande U.S incarnée par les pro-américains de tous poils de notre pays : néo-nazis et autres fascistes, ex-kollabos et vychissois regroupés dans une tentative de justification publique des crimes de guerre des impérialistes yankees et de leurs marionnettes saïgonnaises.   

Le 7 février, en effet, à l’appel des Comités Veitnam de Base et d’eux seuls, et malgré les manoeuvres d’autres organisations beaucoup plus soucieuses de leur susceptibilité que de répondre fermement aux provocations des propagandistes pro-yankee la voix des impérialistes, la voix des vrais amis des peuples opprimés a couvert la voix des marionnettes françaises de Washington.  

Les supporters de l’agression U.S n’ont pu tenir leur meeting, ils n’ont pu que se serrer la main entre eux, protégés par une mobilisation de gardes mobiles et de CRS comme on n’en avait pas vu en France depuis longtemps.   

Enfin, ces temps derniers, alors que de nombreuses organisations, à l’exemple du PCF emboîtaient le pas à l’escroquerie politique, à la prime à l’agression constituée par la campagne « du riz pour les enfants laotiens », nous avons cette fois encore été les seuls à détenir la capacité politique de déclencher une campagne de dénonciation de cette honteuse manoeuvre.  

Nous avons dénoncé l’intervention de la marionnette Souvana Phouma, nous avons dénoncé le silence soigneusement gardé sur l’agression américaine contre le peuple lao, perpétrée comme au Vietnam suivant la tactique de la guerre néo-coloniale.  

Nous restons manifestement les seuls à populariser la guerre du peuple lao contre l’agresseur impérialiste. Notre riposte a prouvé notre capacité définitive à répondre désormais à toutes les formes de propagande en faveur des crimes impérialistes même lorsque cette propagande jouit de l’appui du gouvernement français et de moyens énormes tels que la télévision, la radio et la presse dite d’information.   

Au total, ces divers points de repère, les plus significatifs et non les seuls montrent la progression constant de notre capacité d’initiative politique, la profonde justesse de notre ligne politique et le fait que le développement inéluctable des guerres révolutionnaires de tous les peuples opprimés renforcent inéluctablement nos possibilités d’action.   

Deuxièmement : la progression significative de notre force lorsque nous concentrons nos efforts n’est pas le seul facteur pour mesurer l’accroissement de la valeur politique de notre mouvement. En effet, dans le cadre de notre travail de propagande à la base, nous avons fait de grands progrès.  

Dans un certain sens, c’est même ce travail à la base qui est le plus important.  

C’est le travail à la base qui conditionne notre propagande centrale.   

Ces deux derniers mois en particulier, nous avons rectifié et parfois modifié de fond en comble nos méthodes de popularisation de la guerre du peuple, nos méthodes de propagande contre l’agression impérialiste.  

A la lumière de notre ligne politique d’une part, à la lumière des riches expériences accumulées dans notre travail militant, nous avons peu à peu précisé le contenu de notre propagande, et surtout nous l’avons peu à peu orienté plus directement vers les masses de notre pays.  

C’est en ce sens qu’il faut interpréter les changements décisifs intervenus dans notre journal « Victoire pour le Vietnam ».  

C’est en ce sens qu’il faut interpréter l’amélioration de notre système de propagande, de nos méthodes de diffusion à la base, principalement.   

Les problèmes de la propagande renvoient à un problème fondamental, celui du mouvement de masses. Nous avons toujours défini pour notre mouvement la nécessité d’être un mouvement de masses.  

Ces derniers mois nous ont permis de préciser notre travail pour remplir cet objectif.   

C’est en effet un fait que, en fonction des conditions objectives qui ont présidé à la naissance de notre mouvement, la base sociale des comités est encore petite-bourgeoise pour l’essentiel. La question de notre base sociale est une question importante. Nous ne devons ni la traiter à la légère, ni en faire une montagne métaphysique infranchissable.  

Notre base sociale, ce n’est ni un drame ni une fatalité, c’est simplement un fait objectif dont nous connaissons les raisons.  

Le problème n’est pas pour nous de nous lamenter sur ce fait, mais bien plutôt, en ne ménageant pas nos efforts ni notre esprit d’initiative, de changer peu à peu la base sociale de notre mouvement.   

Cela, c’est une raison supplémentaire qui nous a conduit peu à peu à orienter résolument notre propagande vers les travailleurs. C’est à eux, d’abord, que nous nous adressons.  

C’est au service de la solidarité des travailleurs, du peuple français avec les travailleurs, le peuple vietnamien que nous militons. C’est désormais une chose claire ; c’est pourquoi il est bon de le rappeler ici :   

1)      que les comités comportant des ouvriers sont de plus en plus nombreux   

2)      que l’amélioration ininterrompue de notre travail de propagande entoure chaque comité d’une zone d’influence de plus en plus profonde parmi les travailleurs   

  3)      que le problème n’est pas tant celui d’organiser les travailleurs dans les comités de base qui existent déjà que d’aider les travailleurs touchés par notre propagande à organiser eux-mêmes des comités de base fondés sur la ligne politique correcte qui est la nôtre, avec des formes spécifiques relevant nécessairement du travail à la base.   

Nous devons nous garder des points de vue unilatéraux. Notre base sociale est un fait, et non un problème de fond. Ce n’est pas notre base sociale actuelle, par ailleurs en transformation, qui détermine notre travail.  

Elle n’est que l’une des conditions objectives parmi toutes celles que nous devons maîtriser pour regrouper sur une base politique invariable tous les anti-impérialistes de notre pays.   

Naturellement certains défauts, particulièrement les tendances à l’irrésolution, aux points de vue métaphysiques, aux discussions trop longues où l’on rivalise quelquefois d’agilité à couper les cheveux en quatre proviennent de notre base sociale.  

Mais l’expérience a clairement montré que tous ces défauts sont surmontables et qu’au fur et à mesure nous les éliminons. La transformation de notre base sociale est un processus prolongé : il est vain à ce propos de se laisser aller à une impatience ou à un désespoir parfaitement injustifiés.   

Notre propagande est la seule méthode correcte de résolution de ce problème. La seule façon de résoudre ce problème, c’est de concentrer nos efforts afin de continuer à développer notre propagande à la base qui nous rapproche constamment des masses de notre pays. Nous avons accompli de grands progrès dans cette voie : continuons, plus résolument encore.  

L’expérience de certains comités montre que pour peu que l’on s’y mette vraiment, les résultats sont extrêmement positifs.   

Nous avons vu deux des trois armes principales de notre mouvement : la ligne politique et une propagande résolument tournée vers les plus larges masses de notre pays.   

Il nous reste à parler de la troisième arme de notre mouvement : le comité de base.   

Nous commettons souvent l’erreur de considérer le comité de base comme une petite organisation semblable aux autres avec seulement des positions plus conséquentes.  

En fait, le CVB est une forme d’unité réalisée.  

La ligne politique des Comités Vietnam de Base et leurs méthodes de travail sont non seulement une forme d’unité mais la seule forme d’unité réelle politiquement juste qui soit possible.  

Il n’y a pas juxtaposition de diverses lignes politiques dont il faut faire un amalgame pour que l’unité soit réalisée. Non : la seule forme du comité vietnam de base constitue l’unité réalisée sur une ligne politique unitaire claire et juste.   

C’est pourquoi, réaliser l’unité, lutter de façon conséquente pour l’unité, ce n’est pas mener des discussions de compromis entre les organisations mettant en oeuvre une ligne de faux soutien et le mouvement des Comités Vietnam de Base.  

L’unité de tous les anti-impérialistes pour laquelle nous luttons se confond avec le développement et la multiplication des Comités Vietnam de Base organisant un travail de propagande directement orienté vers les plus larges masses et s’appuyant sur une ligne politique unitaire qui est la nôtre.   

L’unité des anti-impérialistes ne peut être et ne sera jamais le mélange d’un peu de CNA [Comité National d’Action, philo-révisionniste] plus d’un peu de CVN [Comité Vietnam National, philo-trotskyste] plus d’un peu de CVB plus d’un peu de n’importe quoi, l’unité des anti-impérialistes est réalisée dans chacun des comités Vietnam de base existant, indépendamment des autres organisations, politiques, religieuses ou autres à laquelle chacun de nous est libre d’appartenir par ailleurs.   

Un comité de base du mouvement, c’est l’unité de divers anti-impérialistes réalisée politiquement et organisationnellement.

L’unité des anti-impérialistes, ce n’est rien d’autre que le multiplication des comités Vietnam de base, que le développement de notre mouvement. Lutter pour l’unité des anti-impérialistes, ce n’est rien d’autre que développer notre travail de propagande, c’est-à-dire populariser la guerre du peuple, ses principes fondamentaux et les leçons universelles qu’elle comporte. C’est une chose importante qu’il est bon de préciser de temps en temps.   

Camarades !   

Aujourd’hui, 31 mars 1968, nous nous sommes réunis pour l’assemblée plénière du premier congrès des comités Vietnam de base.

Après un an et demi de travail militant, après un an et demi de soutien résolu à la juste lutte du peuple vietnamien, nous sanctionnons le développement de notre mouvement.  

Aujourd’hui, nous nous constituons officiellement en mouvement, c’est une chose importante.   

Cependant, là n’est pas l’essentiel. Constituer officiellement un mouvement, n’importe qui peut le faire.  

L’essentiel, c’est que notre mouvement est un mouvement réel et que c’est son développement réel que nous officialisons aujourd’hui.   

Comme toutes nos réunions centrales, notre congrès nous permet de discuter des principaux problèmes de l’heure, de confronter nos expériences.  

Il permet de mettre au poste de commandement de notre mouvement le point de vue d’ensemble.  

Tous les problèmes discutés hier en commissions concernent l’ensemble des militants. L’unité sur chacun des points politiques importants sortira renforcée de notre premier congrès.   

L’unité politique, c’est l’une des choses qui nous rendent forts ; nous renforçons sans cesse notre unité dans la lutte idéologique, dans la confrontation avec l’action de masses.  

Dans ce domaine aussi nous avons fait de grands progrès.   

Par exemple, lors de la constitution du « Comité National d’Action pour le soutien et la victoire du peuple vietnamien », la confiance de certains de nous s’est trouvée ébranlée, d’autres se sont un instant laissés tromper par la tactique politique de « la poudre aux yeux » qui tient lieu de ligne politique au PCF par rapport à la lutte anti-impérialiste.  

Mais aujourd’hui qu’un peu d’eau a coulé sous les ponts, nous voyons que les choses ne sont pas dans la pratique telles que les dirigeants du « Comité National d’Action » parviennent encore à faire croire à un grand nombre d’amis sincères du peuple vietnamien.   

Sans cesse la réalité confirme nos analyses et renforce les conditions favorables à notre travail, c’est à nous de savoir les utiliser au profit de la lutte anti-impérialiste.  

Après chaque épreuve ou expérience, la santé de notre mouvement apparaît plus éclatante.  

Après chaque épreuve, notre unité en sort grandie et renforcée, plus solide et plus consciente. C’est encore une des raisons profondes de notre développement, l’un des facteurs déterminants pour notre progression.   

Souvenons nous enfin que ce congrès comme tout ce que nous faisons est placé sous le signe des guerres révolutionnaires menées contre l’impérialisme par les peuples opprimés.  

Souvenons nous de ce qui est, en dernière analyse déterminant, ce sont les victoires éclatantes remportées par le peuple vietnamien, les victoires éclatantes remportées par le peuple lao. Notre congrès, c’est en un certain sens, c’est avant tout le salut du peuple français à l’avant-garde héroïque du combat pour la libération de tous les peuples du monde.   

VIVE LE PEUPLE VIETNAMIEN
VIVE LE PEUPLE LAO  
VIVE LA SOLIDARITE DES PEUPLES CONTRE L’IMPERIALISME  
VIVE LA VICTORIEUSE GUERRE DU PEUPLE 

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UJC (ml) : Indépendance pour la Guadeloupe (1968)

[Mars 1968.]

Le procès machiné par l’état impérialiste français contre les patriotes guadeloupéens s’est rapidement transformé en tribune d’accusation du pouvoir colonial et de ses complices.

Au sein même de la Cour de Sûreté de l’Etat, la lutte aiguë entre la ligne révolutionnaire d’indépendance nationale et la revendication traîtresse des révisionnistes d’autonomie a été mise en relief de façon saisissante. Le pouvoir colonial et les révisionnistes sont bien d’accord sur une chose : le maintien des « liens » entre la France et la Guadeloupe. C’est cette thèse dont le procès a fait justice !

A QUI PROFITENT LES LIENS ENTRE LA FRANCE ET LA GUADELOUPE ?

L’impérialisme français parle d’aide désintéessée à la Guadeloupe. En fait les liens entre la France et la Guadeloupe sont les liens qui unissent le voleur à sa victime !

Nous pouvons affirmer, écrit le GONG dans son rapport économique de février 1965, que « la France a volé par le seul truchement de la balance commerciale 18 milliards 548 millions 720.000 Anciens Francs.

Si nous déduisons de ce chiffre le montant de l’aide qu’elle prétend nous fournir (soit 10 milliards) nous pouvons conclure que c’est la Guadeloupe qui chaque année fournit à la France UNE AIDE s’élevant pour 1964 dans le seul domaine du commerce à plus de 8 milliards! »

Le pouvoir colonial et les révisionnistes font grand bruit de la faible superficie du pays, de son faible développement, du risque de voir la Guadeloupe tomber sous la coupe de l’impérialisme américain.

Mais QUI empêche par tous les moyens le développement équilibré de la Guadeloupe?

N’est-ce pas précisément la politique de pillage et de banditisme, le système de misère et d’opression de l’impérialisme français?

Ruiner pendant des siècles un pays, et s’écrier ensuite d’un air tartuffe que ce pays est « trop pauvre » pour être abandonné à lui- même (et continuer à l’appauvrir systématiquement) voila ce que signifient les clameurs larmoyantes sur « le cercle vicieux du sous- développement ».

Les révolutionnaires guadeloupéens savent, eux, que la solution des problèmes économiques de la Guadeloupe est dans la libération de l’énergie créatrice des masses populaires, ce qui passe par la rupture avec toute forme de dépendance extérieure.

LE PEUPLE GUADELOUPÉEN DOIT-IL SUBORDONNER SA LUTTE CONTRE L’IMPERIALISME FRANÇAIS A LA LUTTE DU PEUPLE DE FRANCE?

A l’occasion des élections législatives de mars 1967, le P.C.G. a clairement montré comment il répondait à cette question. Au mépris de ses précédentes déclarations, il a décidé de présenter ses candidats alors que le GONG menait campagne pour l’abstention révolutionnaire.

Quel est l’explication de cette nouvelle trahison du P.C.G. ? Le P.C.G., fidèle instrument du P.C.F., a prétendu que la meilleure manière de lutter contre l’impérialisme français en Guadeloupe était de renforcer le courant « démocratique » en France et en particulier au Parlement!

L’ennemi direct du peuple français et du peuple guadeloupéen est le capitalisme impérialiste français; mais, peut-on en déduire qu’il y a rapport de subordination entre l’une et l’autre lutte? Absolument pas.

Les peuples d’Indochine et d’Algérie devaient-ils attendre que la classe ouvrière et ses alliés aient pris le pouvoir en France pour mener à bien leur lutte de libération nationale?

L’Histoire a montré que cela aurait été une pure et simple trahison. Sous prétexte qu’une France « démocratique » créerait des « conditions favorables » à la lutte de ces peuples, le P.C.F. cherche à en faire des forces d’appoint pour sa politique électoraliste en France.

C’est ainsi que depuis de nombreuses années, le P.C.F. s’est comporté en « suzerain » à l’égard des partis « vassaux » qu’était le P.C.A., que sont le P.C.G., le P.C.M. etc…

Une telle politique n’est en tait que le reflet du rapport de domination entre la «métropole» et ses colonies, une politique social-chauvine.

Le P.C.A. a été balayé par la lutte des masses algériennes pour l’indépendance; le P.C.G. est aujourd’hui démasqué par le peuple guadeloupéen comme complice de l’impérialisme français.

QUELLE POLITIQUE SERVENT LES REVISIONNISTES ?

De toute façons, disent les révisionnistes, le mot d’ordre d’indépendance nationale pour la Guadeloupe ne correspond pas encore à l’état de prise de conscience des masses, c’est pourquoi nous luttons pour l’autonomie.

Cette affirmation est démentie par les faits. Malgré les énormes moyens de pression dont dispose le colonialisme français, malgré les manoeuvres de division du P.C.G., la juste politique d’abstention préconisée par le GONG a reçu une approbation massive en mars 1967 puisque plus de 53% des électeurs ont refusé de participer à la force électorale.

Lorsque le P.C.G. et le P.C.F. reprennent les affirmations de Billotte prétendant que les luttes populaires de Basse Terre et de Pointe à Pitre et la répression sanglante qui a suivi sont le fait d’une poignée d’agitateurs gauchistes, de provocateurs etc… (accusation que l’Accusation elle-même au procès a été obligée d’abandonner) quels intérêt, servent-ils, sinon ceux du pouvoir colonial ?

LA LIGNE REVOLUTIONNAIRE TRIOMPHERA!

Le procès des 18 patriotes guadeloupéens devait décapiter le GONG et l’isoler en lançant sur lui l’anathème du «séparatisme».

En fait, la situation s’est retournée a cours du procès : l’accusé, c’est le colonialisme français, les témoins ce sont les prévenus, et le juge, les peuples de Gaudeloupe et de France.

C’est ce qu’était obligé de reconnaître le journal « Le Monde » dans son commentaire du 24 février.

« Au dossier de l’accusation qu’ils ne veulent pas connaître, les inculpés opposent le leur ».

De plus, ce procès a considérablement éclairé la lutte entre les deux lignes en montran que seuls ceux qui se réclament du mot d’ordre d’indépendance nationale font peur au Pouvoir colonial : on comprend que les révisionnistes français soient « gênés » et que, la place qu’ils accordent dans l’Humanité à ce procès d’une importance historique soit si mince (d’ailleurs l’Humanité Dimanche du 26 février 1968 n’en a pas souffle mot!).

En fait, la cause est entendue le peuple guadeloupéen renforcera son unité autour du mot d’ordre d’Indépendance Nationale, prendra pour arme la pensée de Mao Zedong et balaiera l’impérialisme français et ses complices révisionnistes.

Les marxistes-léninistes français à la faveur du procès des patriotes multiplieront les intiatives pour expliquer au peuple de France la nature sanguinaire de l’impérialisme français et la lutte du peuple guadeloupéen pour son indépendance, ils organiseront partout où ils se trouvent une propagande systématique sur cette question.

LIBEREZ LES PATRIOTES
HORS DE GUADELOUPE L’AGRESSEUR FRANÇAIS
LE PEUPLE GUADELOUPÉEN VAINCRA!        

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UJC (ml) : Sur les groupes d’établissement (1968)

Première partie.

Un important mouvement a été déclenché dans l’U. J. C. : des militants marxistes-léninistes se constituent en groupes d’établissement et vont parmi les niasses populaires, vivre parmi elles et travailler à la production.

La tâche principale qui nous incombe actuellement est de développer et d’affermir ce mouvement, d’unifier son orientation, son style de travail, son organisation.

Pour ce faire, nous avons avant tout besoin de saisir correctement les tâches politiques de ce mouvement, telles qu’elles découlent de la réalité concrète de la lutte des classes en France.

Des étudiants et des militants marxistes-léninistes non ouvriers vont dans les usines de façon organisée.

Que vont-ils y faire? Quel est leur but? Quelles sont les limites de leur travail? En quoi cela constitue-t-il une étape nécessaire du développement du mouvement marxiste-léniniste en France, de l’édification du Parti Communiste ?

Telles sont les questions auxquelles nous devons répondre. Pour l’essentiel, la réponse à ces questions tient en une phrase: l’objectif politique des groupes d’établissement est de créer parmi les ouvriers eux-mêmes, les noyaux dirigeants des luttes révolutionnaires marxistes-léninistes, le noyau dirigeant du mouvement marxiste-léniniste.

Autrement dit, le mouvement des groupes d’établissement est une réponse concrète que nous apportons actuellement en France au problème universel que pose et qu’a posé partout la naissance d’une avant-garde politique du prolétariat : le problème de la fusion du marxisme révolutionnaire et du mouvement ouvrier.
Les idées et théories révolutionnaires les plus avancées pénètrent à grande échelle d’abord dans les étudiants et parmi les jeunes intellectuels.

C’est là une loi du développement historique, qui se vérifie en France comme partout ailleurs.

Mais les étudiants et les jeunes intellectuels ne peuvent être la force dirigeante de la révolution, même lorsqu’un certain nombre d’entre eux se lient aux masses et transforment leur point de vue.

Seule la classe ouvrière est suffisamment puissante et vigoureuse pour prendre en main le destin de la révolution.

Il incombe par conséquent aux jeunes intellectuels révolutionnaires de jouer le rôle d’intermédiaires, pour faire pénétrer les idées d’avant-garde dans la classe ouvrière, principalement parmi les éléments les plus combatifs du prolétariat, qui doivent constituer la force motrice de la révolution.

Nous verrons plus loin pourquoi il est actuellement nécessaire, afin de remplir cette tâche, que les jeunes intellectuels entrent à la production.

En France, à notre époque, quelles sont ces idées révolutionnaires avancées qui ont d’abord pénétré d’une façon relativement plus large parmi les étudiants et les jeunes intellectuels?

Ce sont les idées de la ligne de masse, de la stratégie et de la tactique de la guerre populaire, du développement du processus révolutionnaire ininterrompu et par étapes, l’idéologie communiste de  » Servir le Peuple  » et de se mettre à l’école des masses, le style de travail consistant à pratiquer l’autocritique et à se soumettre à la critique des masses…

Bref, c’est la pensée de Mao Tsé Toung, dont la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne a stimulé une diffusion toute nouvelle et une compréhension beaucoup plus profonde.

Que l’avant-garde prolétarienne s’assimile cette idéologie et cette pratique, qu’elle s’unisse encore plus étroitement qu’elle ne peut le faire spontanément avec la masse ouvrière et le peuple, qu’elle maîtrise l’essence de la stratégie et de la tactique révolutionnaire du prolétariat, et la révolution connaîtra en France un nouvel essor.

Mais qu’entendons-nous par  » avant-garde prolétarienne  » ? Comment se peut-il qu’il y ait encore, disons un divorce, entre l’avant-garde du mouvement ouvrier d’une part, les idées d’avant-garde du prolétariat (la pensée de Mao) de l’autre ? Et surtout comment parvenir à la fusion des deux ?

Il existe dans la classe ouvrière française des éléments avancés. Ce sont des ouvriers, qui, par leur position de classe ferme, la justesse de leur tactique dans les luttes contre le patronat, l’application spontanée qu’ils font de la ligne de masse, ont gagné la confiance de leurs camarades de travail et se sont dégagés comme éléments dirigeants des mouvements de masse dans l’usine.

Ces ouvriers sont des cadres que les masses se sont donnés elles-mêmes, ils constituent l’avant-garde de fait du mouvement ouvrier ; dans les grèves, les manifestations, dans toutes les luttes ouvrières, leur rôle est décisif.

A l’heure actuelle, pour nous, -reconnaître le rôle dirigeant du prolétariat dans la révolution, c’est travailler effectivement à faire naître les noyaux d’ouvriers avancés armés de la pensée de Mao Tsé Toung qui dirigeront le mouvement. . . .

Mener le travail au sein des masses en un lieu donné sans concentrer ses efforts sur la création d’un noyau dirigeant marxiste-léniniste ouvrier, c’est nier dans les faits le rôle dirigeant du prolétariat dans la révolution.

Tant qu’un tel noyau n’existe pas, aucun progrès n’est possible dans le travail de masse.

Quelles tâches découlent pour les groupes d’établissement de cette orientation générale?

Premièrement, il est nécessaire que chaque groupe d’établissement mette rapidement à l’ordre du jour de son travail la formation d’un petit noyau d’ouvriers avancés gagnés au marxisme-léninisme, de diffusion de la pensée de Mao, d’explication de notre ligne politique, d’étude de notre presse, d’élaboration de la tactique marxiste-léniniste dans le mouvement ouvrier.

Le but des groupes d’établissement, doit être de se transformer rapidement en groupes de travail communistes où les ouvriers joueront un rôle dirigeant.

Pour ce qui est des noyaux ouvriers, le mieux est de constituer des petites fractions clandestines syndicales qui auront les moyens d’appliquer une ligne de niasse dans les entreprises, et de montrer par la pratique aux travailleurs la juste voie de la lutte de classe, tout en démasquant progressivement les révisionnistes.

Notre tactique est de constituer parmi les ouvriers avancés les plus actifs dans l’organisation des luttes et le travail syndical, des noyaux marxistes-léninistes clandestins.
Cela signifie que nous rejetons comme erronée un certain nombre de lignes qui s’écarteraient de cette tactique :

1° La ligne opportuniste de gauche, qui consisterait à nous lancer (nous-mêmes une fois entrés à la production, ou avec une poignée d’ouvriers marxistes-léninistes) dans une propagande marxiste-léniniste ouverte dans la classe ouvrière;

engager une telle action avant d’avoir accumulé des forces suffisantes, d’avoir concrètement démontré à la masse quelle est la ligne de travail correcte en systématisant ses propres idées et ses propres aspirations, d’avoir concrètement démasqué la poignée de révisionnistes dirigeants, ce serait à coup sûr nous couper des masses, diviser le syndicat et nous interdire tout moyen d’action dans la lutte de classe contre le patronat.

2° La ligne opportuniste de  » droite  » qui consisterait à mener par nous-mêmes, sans associer complètement un noyau ouvrier, même très restreint, à notre travail et à notre tactique, une  » ligne de masse à pas de tortue « , consistant à faire pénétrer par bribes des éléments limités de conscience politique dans la masse ouvrière.

Que résulte-t-il de ce qui précède sur le plan des formes organisationnelles ?

Que la forme des  » groupes d’établissement  » (étudiants et militants m.-l. allant s’établir parmi les masses et entrant à la production) est transitoire : les G. E. doivent en de brefs délais (quelques mois) se transformer en G. T. C. sur les lieux de production, dans lesquels les ouvriers gagnés au m.-l., les dirigeants et militants syndicaux, les vieux militants expérimentés ou les jeunes ouvriers actifs dans les luttes, la création d’un Syndicat, etc., jouent un rôle dirigeant.

Nous devons ensuite avoir pour objectif proche de réunir ces noyaux ouvriers en une organisation unique, l’organisation des G. T. C., élaborant une tactique unifiée dans le mouvement ouvrier et une propagande unifiée parmi les masses, contrôlant effectivement le contenu de notre presse, etc.

Pour favoriser la transformation du point de vue de nos camarades établis et la naissance de véritables organisations implantées dans les masses, il nous faut prendre des mesures précises :

1° Dégager les camarades des problèmes idéologiques et organisationnels posés dans l’U. J. C. M. L.

Il n’est pas bon que ces camarades détournent des forces importantes pour mener une lutte idéologique directe (réunions, discussions, etc.) dans l’organisation.

Pour ce qui est de la direction de l’ensemble du mouvement, c’est une question qui ne pourra être résolue de façon définitive que lorsque sera mise sur pied l’organisation des groupes ouvriers m.-l.

Dans la période de transition où nous sommes, le rôle dirigeant de la ligne des G. E. doit se concrétiser essentiellement par la participation directe et le contrôle sur la presse, le bulletin intérieur et tous les instruments de propagande, l’élaboration active de la ligne générale du mouvement et de ses textes politiques.

2° Organiser les réunions des G. E. dans un style prolétarien : discussions brèves et concrètes, soigneusement préparées et débouchant sur des mesures pratiques et des textes.

Deuxième partie : Le mouvement en faveur de l’établissement dans l’U. J. C. M. L.

La propagande dans l’U. J. C. M. L. en faveur de l’établissement doit être poursuivie.

Mais il est indispensable de mettre fin aux excès petits-bourgeois qui l’ont marquée dans la ire période.

Nous devons résolument liquider le terrorisme idéologique et le sectarisme.

1° L’établissement parmi les masses et l’entrée à la production sont des tâches politiques que doivent prendre en main un certain nombre de nos camarades à l’étape actuelle du mouvement m.-l. Ies camarades qui s’établissent ont des objectifs politiques précis :

* propager la pensée de Mao dans la classe ouvrière ;

* faire naître des noyaux ouvriers m.-l., dirigeant effectivement les luttes de classe dans les unités de production ;

* se mettre au service de ces noyaux pour définir, en commun avec eux, la tactique des m.-l. dans le mouvement ouvrier en se fondant sur les principes de la ligne de masse ;

* édifier sous la direction de ces noyaux ouvriers avancés, une pensée communiste, instrument décisif d’une propagande générale dans la classe ouvrière.

Le mouvement en faveur de l’établissement doit par conséquent prendre appui sur ces bases politiques.

Il est indispensable que les camarades qui vont s’établir aient assimilé ces bases politiques et soient armés pour les effectuer.

L’étude de la presse et des publications internes, la discussion avec des travailleurs, la réflexion sur les questions syndicales, le militantisme et le travail de propagande dans le mouvement de la jeunesse et les quartiers peuvent constituer pour ces camarades, des instruments de cette préparation.

2° La ligne petite-bourgeoise de terrorisme idéologique sur les thèmes de la révolutionnarisation de soi doit être critiquée, combattue et défaite.

Nous devons expliquer qu’il n’appartient [pas] à quelques militants parmi nous de  » transformer  » et de « révolutionnariser  » leurs camarades par des discussions en chambre, baptisées  » lutte idéologique « .

C’est par le travail politique, l’éducation politique, la lutte prolongée au sein des masses que nos camarades pourront transformer profondément leur point de vue et apprendre à servir correctement le peuple, à faire la révolution.

Pour ce qui est de la critique de notre position de classe, de notre conception du monde, nul ne peut se substituer au contrôle qu’exercent les masses elles-mêmes.

Dans l’immédiat, l’arme des militants dans la lutte idéologique à l’intérieur de l’organisation, est la discussion politique, menée faits à l’appui, à la lumière du m.-l., de la pensée de Mao.

Pour ce qui est des méthodes dans le mouvement d’établissement, nous devons à la fois METTRE LA POLITIQUE AU POSTE DE COMMANDEMENT, éviter le gaspillage des forces et les efforts désordonnés, parvenir à la plus grande efficacité possible dans l’accomplissement de nos tâches actuelles.

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