Auteur/autrice : IoULeeM0n

  • Gonzalo et le Parti

    El Diario : Pour passer à un autre sujet aussi important dans cet entretient que le parti, quelles sont à votre avis les leçons les plus importantes du processus du PCP?

    Président Gonzalo : Sur le processus du parti et ses leçons. Nous concevons l’histoire du parti et ses leçons. Nous concevons l’histoire du parti en trois périodes corrélatives aux trois moments de la société péruvienne contemporaine. Le premier moment, la première partie, c’est la constitution du parti,

    Dans cette période, nous avons eu la chance de pouvoir compter sur JOSE CARLOS Mariátegui, un marxiste-léniniste authentique. Mais Mariátegui, comme cela devait advenir, fut combattu de son vivant; il fut nié, sa ligne politique abandonnée et le congrès de constitution approuva -comme nous le savons bien- la ligne dite « d’unité nationale » complètement opposé aux thèses de Mariátegui. C’est ainsi que le parti va se précipiter dans l’opportunisme.

    Il va souffrir l’influence du browderisme auquel est lié Del Prado, et celle du révisionnisme contemporain.Tout ce processus va nous amener à un deuxième moment, celui de la reconstitution du parti: C’est, en synthèse , une lutte contre le révisionnistes, c’est une période qui commence à évoluer dès les années 60 de façon plus claire et plus intense.

    Ce processus provoque l’union des bases du parti contre cette direction révisionniste, et comme je l’ai dit tout à l’heure, son expulsion lors de la IVème conférence de janvier 64. Le processus de reconstitution se développera dans le parti jusqu’aux années 78-79.

    C’est autour de ces années que s’achèvera cette période et que l’on entrera dans un troisième moment, le moment de direction de la guerre populaire, ce moment que nous sommes en train de vivre.

    Quelles leçons pouvons-nous en tirer? La première, c’est l’importance de la base d’unité du parti et son rapport avec la lutte de deux lignes, sans cette base et ses trois éléments(1. Marxisme -Léninisme -Maoïsme, pensée Gonzalo, 2.Programme et 3. Ligne politique générale), il n’y a pas de fondement pour la construction idéologique-politique du parti. Mais il n’y a pas de base d’unité du parti sans lutte de deux lignes.

    On ne peut pas s’emparer fermement de l’idéologie, on ne peut pas établir le programme ni la ligne politique générale, pas non plus les défendre, les appliquer et encore moins les développer, sans une ferme et sagace lutte de deux lignes est pour nous fondamentale et liée à la conception du parti comme une contradiction, en accord avec le caractère universel de la loi de la contradiction. Une deuxième leçon, c’est l’importance de la guerre populaire.

    Un parti communiste a pour tâche centrale la conquête du pouvoir pour la classes et le peuple. Un parti, une fois constitué et selon les conditions concrètes, doit lutter pour matérialiser cette conquête et il ne peut le faire qu’avec la guerre populaire. La troisième leçon importante, c’est de forger une direction.

    La direction est une question clé, et une direction ne s’improvise pas. Forger une direction demande beaucoup de temps. Un dur combat et une lutte ardue, surtout pour que ce soit une direction de la guerre populaire. Une quatrième leçon que nous pouvons tirer, c’est la nécessité de construire la conquête du Pouvoir car, de la même façon qu’on fait la guerre populaire pour conquérir le Pouvoir, il faut aussi construire cette conquête du Pouvoir.

    Que voulons-nous dire? Qu’il faut créer des organismes supérieures à ceux de la réaction. Nous croyons que ce sont des leçons importantes. Une dernière leçon, c’est l’internationalisme prolétarien: le fait de se développer toujours comme partie du prolétariat international; le fait de concevoir toujours la révolution comme partie de la révolution mondiale et de développer la guerre populaire – comme le dit le mot d’ordre du Parti- pour servir la révolution mondiale.

    Pourquoi? Parce qu’en fin de compte, un Parti Communiste a un but final irremplaçable: le communisme et que, comme il a été établi, ou nous y entrerons tous, ou bien personne. Nous croyons que ce sont les leçons les plus frappants que nous pouvons exposer.

    El Diario : Monsieur le Président, quelle signification a José Carlos Mariáteguipour le Parti Communiste du Pérou?

    Président Gonzalo : Pour le PCP, Mariáteguiest son fondateur. Il construisit le Parti sur des bases marxistes-léninistes claires. Il le dota en conséquence d’une position idéologique nette. Pour lui, le marxisme-léninisme était le marxisme de son époque, de sa période.

    Il dota le Parti d’une ligne politique générale. Mariátegui, le plus grand marxiste que ait produit l’Amérique jusqu’à nos jours, nous laissa sa plus grande oeuvre: la formation du Parti Communiste du Pérou. Nous comprenons très bien ce que signifia pour le Parti sa disparition, mais il doit rester clair qu’il a donné jusqu’à sa propre vie pour matérialiser sa grande oeuvre; ce que nous voulons dire, c’est que le fait de fonder le Parti lui a demandé toute sa vie.

    Mais il n’a pas eu assez de temps pour affirmer et développer le Parti – pensez qu’il est mort moins de deux ans après l’avoir constitué- et un Parti demande du temps pour s’affirmer, se développer et pouvoir accomplir sa tâche historique.

    Nous tenons à préciser quelque chose: en 66 nous affirmions déjà qu’on n’aurait jamais dû abandonner le chemin de Mariátegui que la question était de reprendre son chemin et de le développer; je souligne: de le développer.

    Pourquoi? Parce que le marxisme était déjà entré dans une étape nouvelle à l’échelle mondiale: Celle d’aujourd’hui, le maoïsme et que dans notre pays, s’était développé en particulier le capitalisme bureaucratique; ceci en marge de l’inépuisable lutte du prolétariat et du peuple Péruvien qui n’a jamais cessé de lutter.

    C’est pour cela que nous avons affirmé qu’il fallait reprendre Mariátegui et développer sa voie. Nous avons servi à redécouvrir Mariátegui et sa validité, en ce qui concerne les lois générales, parce qu’elles sont les mêmes quoique spécifiques d’une nouvelle circonstances nationale et internationale, comme je viens de le dire. Nous avons contribué à cela.

    Nous pourrions dire beaucoup de choses mais je crois qu’il vaut mieux en souligner quelques unes . En 75 est publié « Reprendre le chemin de Mariátegui et reconstituer son parti »; dans ce court document nous démontrons, face à la négation de ceux qui se proclames Mariáteguistes aujourd’hui, que Mariátegui était Marxiste -Léniniste- « atteint et convaincu » comme il le disait à juste titre; nous avons indiqué les cinq éléments constitutifs de sa ligne politique générale.

    Nous avons montré que dans Mariátegui se trouvaient des thèses similaires à celles du Président Mao; il suffit de se rappeler les questions concernant le front uni ou l’important problème de la violence. Mariátegui dit : « le pouvoir se conquiert avec la violence et se défend avec la dictature », « la révolution est l’accouchement sanglant du présent » et il réitéra tout au long de sa glorieuse vie, avec persistance, le rôle de la violence révolutionnaire et de la dictature.

    Il disait aussi que, même en ayant la majorité dans un parlement, cela ne pourrait servir qu’à limoger un cabinet de ministres , mais jamais la bourgeoisie en tant que classe, ceci est très clair, nous devons souligner également un aspect capital de sa pensée: Nous devons souligner également un aspect capital de sa pensée: Mariátegui était un anti-révisionniste.

    Et alors, en synthèse, nous nous sommes battus pour reprendre et développer le chemin de Mariátegui. Permettez-moi ici d’ajouter quelque chose encore: il serait bon de demander à ceux qui font mine d’être Mariáteguistes ce qu’ils pensaient de Mariátegui. Eh bien, ils le niaient de façon évidente et concrète; je parle des gens du PUM d’aujourd’hui. Oui, de ceux qui sont issus de la dite « nouvelle gauche », qui claironnaient la caducité de la pensée de Mariátegui, comme quelque chose du passé.

    En essence, leur argumentation était aussi simple que cela. Mais il y a plus important encore: Ceux là et d’autres , sont-ils réellement Mariáteguistes? Prenons M. Barrantes Lingan, par exemple, qu’a t-il de Mariáteguiste, alors qu’il est la négation absolue des thèses marxistes-léninistes précises que Mariátegui avait défendue avec fermeté et décision en son temps? Mariátegui ne fut jamais un électoraliste.

    Il parlait d’utiliser les élections comme moyens de propagande et d’agitation. Ils étaient des révisionnistes , ceux qui comme M. Acosta, argumentaient en 45 que cette thèse était dépassées et que le problème était de gagner des sièges au parlement. Et c’est ce que font aujourd’hui les faux Mariáteguistes, ces fieffés impénitents du crétinisme parlementaire.

    En résumé, nous pensons ceci: Mariátegui est le fondateur du parti, son rôle est inscrit dans l’histoire. Personne ne pourra jamais le nier et son oeuvre est impérissable. Mais il est nécessaire de la continuer, de la développer, en suivant précisément son chemin. La continuation d’un fondateur marxistes- léniniste comme l’était Mariátegui, dont la pensée je le répète est similaires à celles du Président Mao, implique logiquement d’être Marxistes-Léninistes-Maoïstes comme nous le sommes, nous les membres du parti Communiste du Pérou . Nous croyons que l’image du fondateur est un exemple grandiose. Nous sommes fiers d’avoir été fondés par lui.

    El Diario : Monsieur le Président, quelle fut l’influence de José Carlos Mariátegui sur le développement de classes des travailleurs Péruviens?

    Président Gonzalo : Mariátegui a rempli une grande tâche au milieu d’une lutte intense. Et pardonnez-moi de profiter de votre question pou r ajouter d’autres choses. IL était déjà marxiste avant d’aller en Europe; c’est la première chose sur laquelle nous voulons que vous nous permettiez d’insister car on dit toujours qu’il est devenu marxiste là-bas; qu’il y ait développé sa pensée est une autre chose évidemment, l’expérience européenne lui a été d’une extrême importance.

    Mariátegui livra une lutte très importante sur le plan idéologique; une lutte pour ce qu’il appelait le socialiste , terme qu’il utilisait ici, comme il explique parce qu’il n’était ni rebattu ni prostitué comme en Europe; au fond, ce qu’il répandait et soutenait, c’était le marxisme-léninisme.

    Il livra une lutte politique d’une grande ampleur pour la formation du parti, et ceci est lié à un fait qui est aujourd’hui malmené et déformé d’une manière perverse et maladroite: c’est le problème du débat entre Mariátegui et Haya de la Torre.

    En synthèse, la question est très claire: Mariátegui décida de la formation d’un front semblable au Kuomintang en argumentant que le prolétariat au Pérou était peu nombreux et pas assez mûr pour pouvoir engendrer un Parti Communiste; tout cela n’était qu’artifices, rien de plus. Il est bon, en outre, d’avoir en tête que l’Apra, quand elle fut fondée au Pérou, le fut à l’image du Kuomintang de Tchiang Kaï-chek, c’est-à-dire comme le bourreau de la révolution chinoise qui avait donné le coup contre-révolutionnaire de 1927.

    Nous devons toujours garder cela à l’esprit. Pourquoi est-ce que je souligne ce problème? Parce qu’aujourd’hui, on nous parle d’un haya-Mariáteguisme, et même d’un haya-léninisme: absurde! Mariátegui était bien marxiste-léniniste, Haya n’a jamais été ni marxiste ni léniniste, jamais! Il s’est toujours opposé aux thèses de Lénine.

    Il est nécessaire de faire remarquer cela car on ne peut pas tolérer ces infamies qui ne sont, en fin de compte, qu’embrouilles, invention monstrueuse, destinées à promouvoir maintenant une alliance entre la Gauche Unie et l’Apra. C’est là le fond du problème. Le reste n’est que supercheries bâtardes.

    Bon, maintenant, j’en viens à votre question. Tout cela, Mariáteguil’a fait en liaison avec les masses, le prolétariat et la paysannerie. Il est lié dans la théorie et dans la pratique à la formation de la CGTP, fruit principalement de son travail. Mais je parle de la CGTP qu’il a fondée, celle de la fin des années 20, non de l’actuelle cgtp qui est la négation totale de ce que Mariáteguidécida. Il a développé aussi tout un travail avec la paysannerie.

    Chez lui, la question paysanne est essentielle, c’est le problème de la terre; en essence, c’est le problème de l’indien, comme il l’a si justement dit. Il a également travaillé avec les intellectuels, avec les femmes et les jeunes. Mariáteguia donc développé son travail, toujours lié aux masses, en leur montrant le chemin, en établissant leurs formes d’organisation et en agissant avec détermination pour le développement organisationnel du prolétariat et du peuple au Pérou.

    El Diario : Continuons sur le même sujet. Pourquoi le PCP accorde-t-il tant d’importance à la fraction, à celle qui a reconstitué le parti?

    Président Gonzalo : C’est un sujet important et peu connu hors des rangs du parti. Commençons par ceci : Lénine nous posa le problème de la fraction, qu’il concevait comme un ensemble d’homme solidement soudés pour agir en ensemble d’hommes solidement soudés pour agir en appliquant les principes , dans leur forme la plus pure .Lénine noua a dit aussi qu’une fraction devait exprimer ouvertement ses positions politiques pour mener la lutte et le développer le parti.

    C’est ce concept léniniste que nous avons adopté pour former la fraction, qui a commencé à se former au débout des années 60 et est liée à la lutte entre marxisme et révisionnisme à l’échelle mondiale, lutte qui se répercuta évidemment sur notre pays. La fraction commence à se poser la question de comment développer la révolution au Pérou et elle va trouver les réponses dans les oeuvres du Président Mao qui commencent à arriver à cette époque-là.

    Quelles questions nous posions-nous? D’abord que la révolution au Pérou avait besoin d’un Parti avec des solides bases idéologiques et politiques, que la paysannerie était la force principale dans notre société tandis que le prolétariat était la classe dirigeante, et que le chemin que nous devions suivre, allait de la campagne vers la ville; c’est ainsi que nous nous sommes développés. La fraction a servi à la lutte contre le révisionnisme de Del Prado et nous avons fait partie de tous ceux qui se sont unis pour balayer et expulser la clique de Del Prado des rangs du Parti.

    La fraction va continuer à se développer alors que plusieurs fractions apparaissent dans le Parti, dont une dirigée par Paredes et deux autres qui agissaient sournoisement, n’appliquant pas les critères léninistes à propos de la fraction mais agissant comme un parti dans un autre. Je parle ici de patrie Rouge, de son soi-disant « groupe Ching-Kang », de l’auto-baptisé « groupe bolchevique » et de notre fraction dont le centre était la région d’Ayacucho. La fraction se consacra à voir comment, – après en avoir défini la ligne dans la Vème conférence de 65, on devait considérer la question des trois instruments de la révolution.

    Ceci va attiser une lutte interne et mal dirigée. Par manque de cohésion, le parti va éclater. Ainsi, patrie rouge va sortir le premier; mais il sortit expulsé du parti pour suivre une ligne opportuniste de droite, pour nier le Président Mao-Zedong, pour nier Mariátegui, pour nier l’existence de la situation révolutionnaire au Pérou. Il resta trois fractions.

    Puis, dans la VIème conférence de 69, on se mit d’accord sur la base d’unité du parti et de la reconstitution du parti; deux questions que la fraction avait posées de la même façon qu’elle avait posées en 67 des questions fondamentales lors d’une réunion de la commission politique élargie d’alors. Paredes et son groupe n’étaient pas d’accord avec la Reconstitution du parti ni avec sa base d’unité, ils montèrent un plan pour faire éclater le parti puisqu’ils ne pouvaient pas le contrôler. Tel fut leur plan sinistre.

    Une dure lutte contre ce liquidationnisme de droite fut livrée. C’est ainsi qu’il ne resta que deux fractions: La nôtre et le dénommé « groupe bolchévique » qui développa un liquidationnisme de gauche, affirmant entre autres qu’il existait une stabilité et que, par conséquent, il n’y avait pas de situation révolutionnaire, que le fascisme détruisait tout, qu’on pouvait pas faire de travail de masses, qu’on devait former les militants dans des séminaires, etc…

    Cette lutte amena la fraction à assumer seule la reconstitution du parti. Lénine nous dit que, le moment venu, une fraction conséquente se doit de reconstruire le parti. Ce fut la tâche assumée par la fraction.

    Ici on pourrait se demander: Pourquoi la fraction assuma-t-elle la Reconstitution du parti? Pourquoi on en fonda pas un autre comme c’était la mode et comme ça l’est encore aujourd’hui? La première raison est que le parti fut fondé en 1928 sur des bases marxistes-léninistes claires, et qu’il avait alors une grande expérience, tirée des leçons positives et négatives des deux à la fois. Mais plus encore, Lénine nous dit que, quand on est dans un parti en déviation, qui quitte sa voie et qui se précipite dans l’opportunisme, on a l’obligation de lutter pour le remettre sur la voie et ne pas le faire, constitue un crime politique.

    Ainsi, la fraction est importante dans la mesure où elle a accompli ce rôle, où elle a servi à la Reconstitution du Parti, à partir de sa construction idéologico-politique, en se basant sur le maoïsme, que appelions alors pensée Mao Zedong, et sur l’établissement d’une ligne politique générale.

    La fraction a le grand mérite d’avoir constitué le Parti, et ce faisant, elle possédait alors l’instrument, « l’héroïque combattant », le Parti Communiste de type nouveau, marxiste-léniniste-maoïste, l’avant-garde politique organisée et non pas « l’organisation politico-militaire » comme certains ont l’habitude de le dire à tort, le Parti nécessaire pour se lancer à la conquête du Pouvoir avec les armes à la main au moyen de la guerre populaire.

    El Diario : Quels changements ont été opérés dans le Parti avec la guerre populaire?

    Président Gonzalo : D’abord, ce qui est principal, c’est qu’en s’appuyant sur le travail antérieur, la guerre populaire nous a permis de parvenir à comprendre le maoïsme comme une troisième étape, nouvelle et supérieure du marxisme; elle nous a servi à développer la militarisation du Parti et sa construction concentrique; la guerre populaire a servi à forger une armée populaire de guérilla, puisque cette dernière ne s’est forgée, formée qu’en 1983.

    L’Armée Populaire de Guérilla est importante. C’est la forme principale d’organisation, de la même façon que la guerre populaire est la forme principale de lutte.

    L’Armée Populaire de Guérilla que nous avons fondé et qui se développe avec puissance, a été crée à la lumière des thèses du Président Mao Zedong et d’une thèse de Lénine très importante également, sur la milice populaire. Il nous dit que le pouvoir de l’armée peut être usurpé, puis l’armée manipulée, pour engendrer une restauration. C’est pour cela qu’il définit que la milice populaire devait assumer les fonctions d’armée, de police et d’administration.

    Une grande thèse qui, même s’il ne parvint pas à la concrétiser à cause des circonstances historiques, n’est pas sans importance ni sans valeur. Elle est si valable que le Président Mao lui-même se préoccupa beaucoup de la question du développement de la milice populaire. Donc, notre armée possède ces caractéristiques et elle est construite en tenant compte de ces expériences. Mais elle a aussi ses particularités.

    Nous avons une formation constituée de trois forces: une force principale, une force locale et une force de base. Nous n’avons pas une milice indépendante mais elle se trouve à la base-même de l’armée, elle est bâtie sur ce critère. Nous pourrions dire aussi qu’on ne pouvait pas bâtir l’Armée Populaire de Guérilla autrement, vues nos conditions concrètes, mais ce sont réellement ces principes qui nous ont guidés. Cette armée, malgré ces caractéristiques, a pu agir en toutes circonstances et peut subir les réajustements et les réorganisations nécessaires.

    Une autre question qui découle de la guerre populaire, et qui en constitue la principale réussite, c’est le Nouveau Pouvoir. Cette question, nous la voyons liée à celle du front, en nous appuyant sur ce que le Président Mao dit dans son oeuvre Sur la Démocratie Nouvelle.

    En plus, nous avons tenu compte de la longue expérience pourrie du frontisme au Pérou, où on a trafiqué et où on trafique encore avec le front uni: hier avec le dit « Front de Libération Nationale » et aujourd’hui principalement avec l’auto-dénommée Gauche Unie et d’autres rejetons en formation comme la fameuse « Convergence Socialiste. »

    C’est-à-dire que nous prenons toujours en compte les principes et les conditions concrètes de notre réalité, et c’est pour cela que nous ne comprenons pas pourquoi on nous dit dogmatiques; mais, finalement, on peut écrire n’importe quoi. Tout cela nous a amenés à former le Front Révolutionnaire de Défense du Peuple.

    Mais ici il faut préciser autre chose: c’est nous qui avons créé le premier front de défense du peuple à Ayacucho, une création héroïque, un exemple que s’appropria plus tard Patrie Rouge en le déformant pour constituer ses « FEDIP », lesquels sont erronés jusque dans leur nom-même car, s’il s’agit d’un front de défense du peuple, comment alors, ne va-t-il pas défendre les intérêts du peuple?

    Nous construisons le Front Révolutionnaire de Défense du Peuple seulement à la campagne et nous le concrétisons en tant que Pouvoir, en tant que comité populaire; ces comités populaires forment dans une zone, une base d’appui et l’ensemble des bases forment ce nous appelons la République Populaire de Démocratie Nouvelle en formation. Quant à la question concernant les villes, nous la réglons avec la formation du Mouvement Révolutionnaire de Défense du Peuple, qui sert aussi à livrer la guerre populaire à la ville, à centraliser des forces, à saper l’ordre réactionnaire et à développer la concentration des classes en fonction de la future insurrection.

    D’autres changements sont en rapport avec le fait de forger les militants : la guerre forge d’une autre manière bien évidemment, elle trempe nos volontés, elle nous permet d’incarner plus profondément l’idéologie, d’engendrer des militants de fer selon le critère de défi à la mort ou d’arracher à la mort les lauriers de la victoire. Nous pourrions dire également qu’un autre changement dans le parti, à un autre niveau déjà , ou ayant une autre portée plutôt, est en rapport avec la révolution mondiale.

    La guerre populaire a permis au parti de montrer de façon palpable comment en s’emparent du marxisme-léninisme-maoïsme nous pouvons développer une guerre populaire sans être assujettis au bâton de commandement d’aucun chef, ni sous la coupe d’aucune superpuissance ou puissance, et comment, mener à bien la guerre populaire, en nous appuyant sur nos propres forces, est une chose faisable.

    Tout cela à donné au parti un prestige à l’échelle internationale comme jamais auparavant, et il ne faut voir là de notre part aucune affirmation orgueilleuse. Loin de nous permet aussi de servir, comme jamais, le développement de la révolution mondiale. C’est de cette manière que le parti, avec la guerre populaire, est en train d’accomplir son rôle de parti communiste du Pérou.

    El Diario : Quelle est la participation des ouvriers et des paysans dans l’Armées Populaire de Guérilla?

    Président Gonzalo : La participation la plus importante est celle de la paysannerie, pauvre en particulier, qui combat et dirige à différents niveaux, c’est ainsi qu’ils participent. La participation des ouvriers est similaire bien que leur nombre soit insuffisant pour l’instant.

    El Diario : Monsieur le Président, où se développe le plus le Nouveau Pouvoir, à la campagne ou à la ville?

    Président Gonzalo : Nous développons le Nouveau Pouvoir seulement à la campagne. Il s’installera à la ville dans la partie finale de la révolution. C’est un problème inhérent au processus de la guerre populaire. Je crois que si nous voyons, maintenant, le thème de la guerre populaire, nous pourrions traiter davantage ce pont.

    El Diario : Monsieur le Président, en changeant un peu de sujet, dans les documents du parti Communiste, on dit que vous êtes le chef du Parti et de la révolution. Qu’est- ce que cela implique et comment cela s’oppose à la thèse révisionniste du culte de la personnalité?

    Président Gonzalo : Ici, nous devons rappeler la thèse de Lénine sur le problème de la relation entre masses-Partis-chefs. Nous considérons que la révolution, le Parti, la classe engendrent des chefs, engendrent un groupe des chefs.

    Il en fut ainsi dans toute révolution. Si nous voyons par exemple, la Révolution d’Octobre, nous avons Lénine, Staline, Sverdlov, et d’autres noms encore, soit un petit groupe. De même, dans la révolution chinoise, nous avons aussi un petit groupe de chefs: le Président Mao Zedong et les camarades Kang Sheng, Chiang Ching, Chan Chung-Chao entre autres.

    Il en est ainsi de toute révolution. Nous ne pourrions être une exception. Ici, l’idée selon laquelle notre règle a une exception n’est pas valable, car il s’agit d’accomplir des lois. Tout processus a donc des chefs, mais il y a un chef qui surpasse les autres ou qui est à leur tête, selon les conditions, car nous ne pouvons considérer tous les chefs comme étant de même dimension: Marx c’est Marx, Lénine c’est Lénine, le Président Mao c’est le Président Mao et chacun est non renouvelable et unique.

    Dans notre Parti, notre révolution, et notre guerre populaire, le prolétariat a généré aussi un groupe de chefs, par nécessité et contingence historique, d’après le sens donné par Engels. Engendrer des chefs et un chef est une nécessité, mais c’est la contingence, c’est-à-dire l’ensemble des conditions spécifiques concrétisées en un lieu et à un moment déterminés, qui définit la condition de chef. Il en fut donc de même, pour nous, on a engendré un grand dirigeant. D’abord il fut reconnu au niveau du Parti, dans la Conférence Nationale Elargie de 1979.

    Mais ce problème renferme une question capitale inéluctable, qui mérite d’être soulignée: il n’y a pas de grand dirigeant qui ne s’appuie sur une pensée, quel que soit son degré de développement. Le fait que celui qui parle, soit devenu le chef du Parti et de la révolution, d’après les accords du Parti, est lié à la nécessité et à la contingence historique et bien évidemment, à la pensée Gonzalo; nul ne sait ce que la révolution et le Parti peuvent faire de chacun de nous et quand une telle chose se précise, ce qu’il faut uniquement, c’est assumer la responsabilité.

    Notre activité s’est déroulée en accord avec la thèse de Lénine, laquelle est juste et correcte. La question du culte de la personnalité est une position révisionniste. Lénine nous avait déjà averti du problème de la négation des chefs, de la même façon qu’il avait souligné la nécessité pour la classe, le Parti et la révolution, des promouvoir ses propres dirigeants, d’en promouvoir davantage au rang de chefs et de grand dirigeant.

    Il y a une différence sur laquelle il faut insister, le dirigeant occupe une responsabilité dans l’organisation tandis que nous entendons par chefs et grand dirigeant, la reconnaissance de l’autorité du Parti et de la révolution, acquise et mise à l’épreuve au cours d’une longue lutte, de ceux qui, dans la théorie et dans la pratique, démontrent qu’ils sont capables de nous diriger et de nous guider en avant et jusqu’à la victoire, dans la réalisation de nos idéaux de classe.

    Khrouchtchev souleva le problème du culte de la personnalité pour combattre le camarade Staline, mais nous savons tous que ce ne fut qu’un prétexte en fait, pour combattre la dictature du prolétariat. Aujourd’hui, même Gorbatchev brandit à nouveau le culte de la personnalité comme le firent aussi les révisionnistes chinois Liou Chao-chi et Deng Xiao-ping. Par conséquent, c’est une thèse révisionniste qui vise en essence la dictature du prolétariat et les grands dirigeants et chefs du processus révolutionnaire général dans le but de les décapiter.

    Dans notre cas, que viserait-elle concrètement? Décapiter la guerre populaire. Nous n’avons pas encore de dictature du prolétariat mais un Nouveau Pouvoir qui se développe selon des normes de démocratie nouvelle ou de dictature conjointe d’ouvriers, de paysans et de progressistes.

    En ce qui nous concerne, cette thèse a donc pour but principal de décapiter la direction. Et la réaction et ses laquais savent très bien pourquoi ils le font: parce que ce n’est pas facile d’engendrer des chefs et un grand dirigeant.

    Et une guerre populaire telle qu’elle se développe dans le pays, a besoin de chefs et d’un grand dirigeant, de quelqu’un qui la représente, la dirige et d’un groupe capable de la commander inflexiblement. En résumé le culte de la personnalité est une sinistre thèse révisionniste qui n’a rien à voir avec notre conception sur les chefs, laquelle s’en tient au léninisme.

    El Diario : Que signifie pour vous et votre Parti, la célébration du Ier Congrès du Parti Communiste du Pérou?

    Président Gonzalo : Revenant à ce sujet, nous voulons parler de certaines questions. Nous répétons que c’est un jalon de victoire, c’est une dette en suspens qu’il fallait accomplir et que le fondateur lui-même avait fixé. Nous avons célébré le Premier Congrès du Parti Communiste du Pérou. Qu’est-ce que cela implique? Nous réaffirmons qu’aucun des 4 congrès tenus jusqu’en 1962, époque durant laquelle nous nous développions dans le Parti d’alors, aucun d’eux ne fut un congrès marxiste.

    Aucun d’eux ne s’en est tenu strictement à la conception du prolétariat. C’est pour cela que notre Congrès est marxiste, pour relever ce que je viens de dire. Mais étant donné que nous évoluons dans ce moment historique, le Congrès est marxiste-léniniste-maoïste, parce que le maoïsme est la troisième étape, nouvelle et supérieure, et en fin de compte la principale des trois.

    Mais le Congrès est aussi pensée Gonzalo, car il s’appuie sur cette pensée qui est née du processus d’application de la vérité universelle, du marxisme-léninisme-maoïsme, à la situation concrète de notre réalité. Pour cette raison, c’est un « Congrès marxiste-léniniste-maoïste, pensée Gonzalo ».

    Ce Congrès nous a permis de faire un bilan de tout le processus suivi et d’en tirer les leçons positives et négatives. Ce Congrès nous a permis de sanctionner la base d’unité du Parti, composée de ses trois éléments: 1) l’idéologie, le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, 2) le programme et 3) la ligne politique générale avec son centre, la ligne militaire. Le Congrès a réussi également à asseoir des bases solides pour la conquête du Pouvoir en perspective, j’insiste, en perspective.

    Nous n’avons pu réaliser le Congrès qu’au milieu de la guerre populaire. Et nous disons ceci parce que, en 1967 déjà, nous parlions de réaliser le cinquième congrès et en 1976, le Congrès de reconstitution. Nous avons fait des tentatives pendant plusieurs années sans pouvoir y parvenir, pourquoi?

    Ce fait met en évidence ce qu’on a vu dans bon nombre de partis qui, lorqu’ils se préparent à engager la lutte armée, à prendre les armes, s’empêtrent dans de grandes luttes intestines qui mènent à des divisions, à des éclatements. Et c’est de cette manière que le développement de la conquête du Pouvoir les armes à la main est frustré. Ceci nous amena en 1978 à ajourner le congrès pour le réaliser en pleine guerre populaire.

    Nous suivîmes un raisonnement assez simple: étant déjà en guerre, qui allait s’opposer à la guerre populaire? Avec un congrès et un parti les armes à la main, avec une guerre populaire vigoureuse, comment pourrait-il y en avoir qui s’opposent au développement de la guerre populaire? Ils ne pourraient plus nous faire tort.

    Le Congrès a fait évoluer d’autres situations, a fait voir et comprendre plus profondément le processus de la guerre populaire et particulièrement la nécessité de construire la conquête du Pouvoir. Le Congrès a aussi fait un bond dans la lutte et c’est une bonne chose. Il est nécessaire de le dire avec clarté, bien que certains s’obstinent à mal comprendre. Mais finalement nous sommes guéris des mauvaises interprétations, de ces éléments étrangers et non révolutionnaires. Dans le Congrès on a défini que la lutte de deux lignes au sein du Parti est menée contre le révisionnisme en tant que danger principal.

    Cela mérite une petite explication. Dans le Parti il n’y a pas de ligne opportuniste de droite. Ce qui se présente en ce moment, ce ne sont que des attitudes, des idées, des critères et même des positions de droite isolées. Justement en approfondissant le problème, le Congrès a conclu que le fait de combattre le révisionnisme comme danger principal, est le meilleur moyen pour le Parti de le prévenir et de conjurer la possibilité qu’en son sein puisse se manifester une ligne opportuniste de droite, qui serait révisionniste.

    Le Président Mao nous a toujours demandé de nous soucier du révisionnisme parce que c’est le danger principal de la révolution mondiale. C’est de cette façon que nous pouvons être en accord avec la situation en dehors de nos rangs, puisque toute manifestation d’attitudes, d’idées, de critères et des positions de droite qui puisse se manifester dans le Parti, est en rapport avec la dynamique idéologique, le retentissement de la lutte des classes, les campagnes de l’État réactionnaire, la propre action du révisionnisme dans le pays, les activités contre-révolutionnaires de l’impérialisme; et particulièrement la lutte entre les deux superpuissances et le sinistre travail du révisionnisme à l’échelle mondiale.

    C’est de cette manière que le Parti nous vaccine, nous prépare, et que nous devenons plus vigilants. De telle sorte que c’est en appliquant une ferme et sagace lutte de deux lignes au sein du peuple – j’insiste bien, sur le fait qu’il n’y a pas de ligne opportuniste de droite- que nous pouvons empêcher qu’une ligne révisionniste puisse se présenter. Ce qui vient d’être dit pourrait être mal interprété, mais il faut dire les choses telles qu’elles sont et éduquer le peuple.

    Le Congrès nous arme et nous commande. Gardons-nous du révisionnisme! Et Le combattre implacablement!, partout où il se manifeste, tout en commençant à le conjurer et à combattre toute expression qui pourrait apparaître au sein-même du Parti. Ainsi nous sommes mieux armés pour combattre le révisionnisme hors de nos rangs et à l’échelle mondiale. C’est un des points les plus importants du Congrès.

    Le Congrès nous a dotés d’une grande unanimité. Oui, l’unanimité, car nous nous en tenons à ce que Lénine demandait: un parti, pour affronter des situations complexes et difficiles, comme celles que nous affrontons quotidiennement, surtout dans les moments décisifs où nous nous trouvons et où nous nous trouverons, doit avoir l’unanimité.

    Il faut déployer la lutte pour avoir une ligne claire, bien définie et une égale compréhension, pour acquérir une unité de fer et frapper avec fermeté. C’est aussi ce que le Congrès nous a donné, l’unanimité, mais acquise, j’insiste, avec la lutte de deux lignes. C’est ainsi que nous agissons. Et pourquoi en est-il ainsi? Je le répète une fois de plus: le Parti est une contradiction, et toute contradiction renferme deux aspects en lutte. Il en est ainsi, et personne ne peut y échapper.

    Aujourd’hui notre Parti est donc plus uni que jamais; et plus uni en vue des grandes tâches qu’il doit accomplir avec résolution et fermeté. Par ailleurs, le Congrès a sélectionné, comme il se doit, le Comité Central; et comme il s’agit du Premier Congrès nous avons donc le Premier Comité Central.

    Le Congrès nous a donné tout cela et finalement, comme nous le savons tous bien, ce qu’on a sanctionné et ratifié dans l’instance organique supérieure, c’est l’instance suprême d’un Parti. Aujourd’hui tous nous rend plus forts, plus unis, plus décidés, plus résolus; mai il y a quelque chose qui mérite d’être souligné à nouveau: Le Congrès est fils du Parti et de la guerre.

    Sans la guerre populaire on n’aurait pas pu accomplir cette tâche historique , en suspens depuis presque 60 ans, depuis la fondation en 28. Mais le fait important c’est que le Congrès fortifie le développement de la guerre populaire, lui rend amplement ce qu’elle a fait pour sa concrétisation. La guerre populaire est plus forte aujourd’hui et elle sera demain plus puissante qu’hier.

    Pour toutes ces raisons, le Congrès est pour nous, membres du Parti Communiste du Pérou, un jalon impérissable de victoire et nous sommes sûrs qu’il restera gravé dans l’histoire de notre Parti. Nous espérons de lui de grands résultats qui servent le prolétariat du Pérou et le peuple péruvien, qui servent le prolétariat international, les nations opprimées et les peuples du monde.

    El Diario : Certains disent que la réalisation du premier Congrès du PCP, pour les conditions-mêmes dans lesquelles il eut lieu, d’intense guerre populaire, a signifié un coup dur pour les forces réactionnaires. Qu’en dites-vous?

    Président Gonzalo : Il nous semble que c’est une opinion juste qui démontre qu’il y a, dans ce pays, une classe et un peuple qui comprennent ce que nous faisons, ce que le Parti fait. Pour nous c’est une reconnaissance importante qui nous amène à fournir plus d’efforts afin de mériter cette confiance, cette espérance.

    El Diario : Le Parti Communiste du Pérou aurait-il subi une épuration avant la réalisation du Congrès?

    Président Gonzalo : Non, dans notre cas, nous avons eu la forte épuration au moment de commencer la guerre populaire, dans le IXème Réunion Plénière de 79. Là nous avons livré une dure lutte contre une ligne opportuniste de droite qui s’opposait à commencer la guerre populaire. C’est laque se sont produits des expulsions et une épuration dans le Parti.

    Mais comme il est établi à juste titre, l’épuration renforce et nous nous sommes fortifiés. La preuve en est que nous sommes entrés dans la guerre populaire et que nous en sommes déjà à notre huitième année. Dans le Congrès, il ne s’est pas produit une telle épuration.

    El Diario : Beaucoup se demandent et ne comprennent pas où résidait la force et la fermeté du militant du PCP? Ce serait peut être dans sa solide formation idéologique? Comment se passe ce processus chez les militants?

    Président Gonzalo : La force des militants du Parti réside vraiment dans la formation idéologique et politique. Elle s’appuie sur le fait que les militants embrassent l’idéologie du prolétariat et sa forme spécifique: le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée Gonzalo, le programme et la ligne politique générale avec son centre, la ligne militaire.

    C’est à partir de cela que se développe la force des militants. Une chose qui nous préoccupe beaucoup pour commencer la guerre populaire, fut les militants. Pendant la préparation de la guerre populaire, nous nous sommes posés le problème de comment forger les militants, et nous nous sommes imposés de grandes exigences: rompre avec la vieille société, se consacrer totalement et complètement à la révolution et donner notre vie.

    Rappelons-nous la Réunion Plénière du Comité Central de 80 et l’école militaire qui en disent long. A la fin de tous ces événements, tous les militants s’engagèrent. Nous assumâmes tous la tâche d’être les initiateurs de la guerre populaire. Ce fut un engagement solennel qui par la suite, s’étendit à tout le Parti.

    Comment se déroule ce processus? D’abord chacun des futurs militants, avant de l’être, va se forger dans la lutte de classes où chacun participe, progresse et travaille plus près de nous, jusqu’au moment où chacun, individuellement, prend la grande décision de demander son entrée au Parti qui analyse ses qualités, ses mérites, aussi bien que ses limites, car nous en avons tous. Puis il lui donne le rang de militant, s’il le mérite.

    C’est dans le Parti que commence alors la formation idéologique systématique. C’est lui qui fait de nous des communistes. Les circonstances des dernières années ont comme trait caractéristique que les militants se trempent dans la guerre; et, qui plus est, ceux qui entrent, le font dans un Parti qui dirige la guerre.

    Et dès lors, s’ils y entrent, c’est pour agir, d’abord et principalement, comme communistes, comme combattants de l’Armée Populaire de Guérilla, et comme administrateurs dans les cas correspondants aux instances du Nouvel Etat que nous organisons.

    La guerre populaire est donc un autre élément très important qui contribue à forger les militants. En résumé: même si nous partons de la question idéologico-politique, la guerre elle-même forge le militant.

    Dans cette forge ardente, elle nous modèle en fonction du Parti. C’est ainsi que nous avançons tous, tout en nous rendant utiles. Malgré cela, nous avons toujours une contradiction entre la ligne rouge qui domine dans notre tête et la ligne contraire. Les deux se manifestent car il n’y a pas de communiste à cent pour cent, et dans notre esprit se livre la lutte de deux lignes. Cette lutte est capitale aussi pour forger les militants; notre objectif étant que la ligne rouge s’impose toujours à nous. C’est ce que nous cherchons.

    C’est de cette manière que se forgent les militants; et les faits montrent le degré d’héroïsme révolutionnaire que sont capables d’atteindre les militants tout comme les fils du peuple.

    El Diario: Pensez-vous qu’une des expressions les plus élevées de l’héroïsme des militants du P.C.P se soit manifestée dans les prisons le 19 Juin 1986?

    Président Gonzalo: Oui. C’est une haute expression. Mais nous considérons que le plus grand héroïsme révolutionnaire qui coula à flots, s’est produit lors du génocide des années 83 et 84, quand nous affrontions les forces armées venant de faire leur entrée dans le conflit.

    Ce fut jusqu’à aujourd’hui le plus grand génocide massif; au cours de ce génocide il eut de grandioses manifestations de combativité populaire, ce qui est capital et essentiel et de plus, il y a là une expression massive d’héroïsme, de dévouement, de don de sa vie, non seulement de la part des communistes, mais aussi de celle des paysans, des ouvriers, des intellectuels, des fils du peuple. C’est là qu’il y eut la plus grande démonstration d’héroïsme révolutionnaire massif et là aussi que nous nous sommes le plus forgés.

    Alors, vous pourriez nous dire, pourquoi commémorez-vous le 19 Juin comme le « Jour de l’Héroïsme »? Le 19 c’est une date qui montre à notre peuple et au monde de quoi sont capables les communistes fermes et les révolutionnaires conséquents, car, non seulement sont tombés des communistes, la plupart était des révolutionnaires.

    Pour cette raison c’est devenu un symbole, parce que c’est une date spécifique, alors que le génocide général a duré deux années et représente de nombreux faits dispersés; le 19 est un fait unique d’un grand retentissement et un exemple qui a bouleversé le Pérou et le monde. C’est pour cela que nous avons choisi le 19 Juin comme le « Jour de l’Héroïsme ».

    El Diario : Président, comment le PCP peut soutenir matériellement le gigantesque appareil du Parti, y compris l’Armée Populaire de Guérilla?

    Président Gonzalo : Je crois que cette question mérite quelques précisions. Sur le Parti, le Président Mao nous enseigne, ainsi que l’ont toujours fait Marx, Lénine et les grands marxistes, que le parti n’est pas un parti de masses, mais que le parti a un caractère de masses; caractère de masses qui se manifeste dans le fait que le parti est une organisation sélective: une sélection des meilleures, de ceux qui ont fait leur preuves, de ceux qui ont de l’étoffe, comme le disait Staline.

    Étant peu nombreux par rapport à l’immense masse, le parti défend les intérêts du prolétariat, assume l’intérêt de classe du prolétariat, dans la mesure où il assume l’émancipation du prolétariat qui n’arrivera qu’avec le communisme. Mais comme dans la révolution agissent d’autres classes qui composent le peuple, le parti défend aussi leurs intérêts en conformité avec le fait que le prolétariat ne peut s’émanciper qu’en émancipant les autres classes opprimées. Autrement, il ne peut s’émanciper.

    C’est pour cela que le parti a un caractère de masses mais le parti n’est pas un parti de masses. Le parti de masses dont on parle beaucoup aujourd’hui, n’est que l’expression, une fois de plus, de positions révisionnistes pourries; ce sont ces partis d’adhérents, de fonctionnaires, ces machines organisationnelles. Notre parti est un parti de militants, de dirigeants, c’est une machine de guerre comme le demandait Lénine lui-même. Bon! Nombre de bolcheviques au moment du triomphe de la révolution d’Octobre: 80 mille pour un pays de 150 millions d’habitants.

    Les Parti est un système d’organisations et évidemment il a des besoins. La formation d’une armée numériquement beaucoup plus grande, plus vaste, a aussi des exigences. Les marxisme nous a aussi enseigné comment résoudre le problème, en particulier le Président Mao.

    Le PCC instruit par le Président Mao Zedong avait conclu que le soutien économique qu’on donnait aux partis était corrosif et que c’était un critère révisionniste parce qu’un parti doit s’appuyer sur ses propres forces. C’est ce principe que nous avons suivi, compter sur nos propres forces.

    Nous appuyer sur nos propres forces a un rapport avec les nécessités économiques, mais principalement, de notre point de vue, a un rapport avec la façon de s’orienter idéologiquement et politiquement. C’est à partir de cela que nous pouvons voir comment assumer les nécessités économiques qui sans cesse se présentent. Il serait erroné de dire qu’elles n’existent pas.

    Alors, en nous basant sur ces critères, nous avons réglé le problème et nous continuerons à le régler en nous appuyant sur les masses.

    Ce sont les masses de notre peuple: c’est le prolétariat, notre classe, parce qu’elle est notre, c’est à elle que nous devons rendre compte, c’est elle que nous servons, c’est notre paysannerie, pauvre principalement, ce sont les intellectuels, la petite bourgeoisie, les plus avancés, les révolutionnaires, ceux qui veulent la transformation radicale, la révolution en un mot.

    Ce sont ceux sur lesquels s’appuie le Parti, principalement la paysannerie et le prolétariat, ce sont sur eux qu’il s’appuie. Et si nous allons plus loin, la paysannerie, pauvre principalement, est celle qui se retire le pain de la bouche pour nous le donner, celle qui nous donne un morceau de sa couverture, un petit coin sous son toit. C’est elle qui nous soutient, nous appuie et nous offre son propre sang comme l’offrent le prolétariat et aussi les intellectuels; c’est comme ça que nous progressons. Nous nous basons sur cela.

    Ce problème nous amène aux questions suivantes. Partir de ce principe nous permet d’être indépendants, de ne dépendre d’aucun bâton de commandement, quel qu’il soit, parce que dans le communisme international on s’habitua au diktat. Khrouchtchev était un champion du bâton de commandement, comme l’est Gorbatchev aujourd’hui, ou comme l’est Deng, ce sinistre personnage. Indépendance parce que chaque Parti Communiste doit décider lui-même, car il a la responsabilité de sa révolution, ce qui ne veut pas dire se détacher de la révolution mondiale, mais précisément la servir.

    Ceci nous permet d’exercer l’auto-décision, c’est-à-dire le fait de décider nous-mêmes. Le Président Mao parlait ainsi: on nous donna beaucoup de conseils, des bons et des mauvais; mais si nous avions accepté un principe erroné, la responsabilité n’appartiendrait pas à celui qui nous l’a donné mais à nous-mêmes. Pourquoi? Parce que nous pratiquons l’autonomie de décision, qui s’accorde avec l’indépendance, et que cela nous conduit à l’autosuffisance, à ne compter que sur nos propres forces.

    Cela veut-il dire que nous nions l’internationalisme prolétarien? Non, au contraire, nous sommes des pratiquants fervents et conséquents de l’internationalisme prolétarien. Et nous sommes convaincus du soutien que nous apportent le prolétariat international, les nations opprimées, les peuples du monde, les partis ou organisations-mêmes qui sont toujours fidèles au marxisme, quel que soit leur degré de développement. Nous reconnaissons que la première chose qu’ils nous donnent, leur premier soutien, c’est leur propre lutte.

    La propagande ou les célébrations qu’ils font, sont un soutien qui gagne progressivement l’opinion publique. C’est ainsi que s’exprime l’internationalisme prolétarien. Il se manifeste aussi dans les conseils qu’ils nous donnent, dans leurs opinions.

    Mais, j’insiste, c’est nous qui devons décider si nous acceptons ou non les conseils; et s’ils sont justes, ils sont évidemment bien accueillis car entre les partis nous avons l’obligation de nous entraider, surtout dans ces temps difficiles et complexes.

    Alors, j’insiste, toute lutte que livrent le prolétariat, les nations opprimées, les peuples du monde, les partis et les organisations fermes et fidèles au marxisme, toute cette lutte est la première grande aide concrète de l’internationalisme prolétarien.

    Cependant, la plus grandiose aide que nous ayons, c’est l’immarcescible marxisme-léninisme-maoïsme, l’idéologie du prolétariat international, celle que la classe ouvrière a générée au cours de longues décennies et de milliers de combats à travers le monde entier.

    C’est celle-ci, l’aide la plus grandiose que nous recevons parce que c’est la lumière. Sans cette lumière nous yeux ne verraient rien, mais avec cette lumière nos yeux peuvent voir et nos mains agir. C’est ainsi que nous voyons ce problème et c’est ainsi que nous avançons.

    El Diario : Président, peut-être cette question est-elle superflue, mais nous aimerions avoir votre opinion sur les partis révisionnistes qui vivent des fondations internationales, des grandes puissances impérialistes et du social-impérialisme ?

    Président Gonzalo : Je peux dire qu’ils ont trahi la révolution mondiale et qu’ils trahissent dans chaque pays, la révolution, la classe et le peuple; parce que servir les superpuissances ou les puissances impérialistes, servir le révisionnisme, surtout le social-impérialisme, marcher derrière un bâton de commandement, être des pions de l’échiquier dans le jeu pour la domination du monde c’est trahir la révolution.

    >La troisième partie de l’interview

    >Retourner au sommaire de l’interview

  • 9. Poésie

    Est-ce qu’Akram Yari a écrit de la poésie ?

    Jusqu’à présent, nous n’avons pas de poésies de lui. C’est encore incertain.

    Est-ce qu’Ibrahim Kaypakkaya a écrit de la poésie ?

    Non, pas pour ce qu’on en sait.

    Est-ce que Siraj Sikder a écrit de la poésie ?

    Oui, Siraj Sikder a écrit un livre de poésie : Guerre populaire en panorama. Nous donnons quelques exemples de ses vers.

    Siraj Sikder, en voyage regardant la nature, les villages et un rêve d’une guerre populaire :

    « Le village vert plein de jute et de riz paddy

    Des maisons dispersées et des villages couverts d’arbres

    Après que plusieurs ennemis aient été anéantis

    Ces villages seront les nôtres »

    Dans la région montagneuse de Chittagong, lorsqu’il a vu une fille Murong descendre une colline :

    « La petite fille Murong descend la colline

    Quand possédera-t-elle une carabine sur son épaule? »

    Dans la région montagneuse de Chittagong, regardant dans la direction du Myanmar [la Birmanie], il pensa :

    « Ces montagnes, l’autre côté c’est le Myanmar

    Ces camarades travaillent

    Quand allons-nous les rencontrer? »

    Son célèbre poème Ô sol rouge de Savar:

    « Ô sol rouge de Savar

    Petites pentes

    Ici vous avez allumé le feu de la résistance »

    Est-ce que Gonzalo a écrit de la poésie ?

    Non, néanmoins, il a écrit certains textes vraiment connus pour le Parti Communiste du Pérou, qui sont caractérisés par un très haut niveau de prose poétique. Le plus fameux est « Déclencher la lutte armée en 1980 », également connu sous le nom de « ILA 80 » [et traduit en français sous le titre de « Nous sommes les déclencheurs »].

    Extrait de « Le drapeau », de 1980 : «Nous sommes tous soumis à la tempête ; le vent balaie les feuilles, mais les graines restent. En 1927, une grande tempête a conduit à la naissance du Parti communiste du Pérou (PCP).Le Parti est entré dans une grande tempête ; tout sera mis en feu.

    Pendant longtemps, nous avons cherché à devenir un centre, un pôle. Maintenant il est temps.

    Le chemin que nous entreprenons est correct, et tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés seront résolus. Aujourd’hui est le jour du serment au drapeau, mais le nôtre est le drapeau rouge, un drapeau distinct, avec la faucille et le marteau.

    Notre drapeau est absolument rouge; tous ceux qui se rebellent ont des drapeaux rouges. »

    Extrait d’ILA 80 :

    « Nous sommes communistes, grandis dans un temple à part, faits d’une roche à part; nous sommes des communistes prêts à tout et nous savons ce que nous avons à affronter. Nous l’avons déjà affronté, nous l’affronterons encore demain.

    Le futur, fils du présent, sera plus dur, mais le passé nous a déjà trempé et au présent nous nous forgeons. Trempons nos âmes dans la révolution, ce sont les seules flammes capables de nous forger. Nous avons besoin d’un optimisme élevé, qui a une raison d’être : nous sommes ceux qui conduisent ceux qui façonnent l’avenir, nous sommes des guides, l’état major du triomphe invincible de la classe, pour cette raison nous sommes optimistes.

    Nous possédons l’enthousiasme, parce que nous nourrit l’idéologie de la classe : la marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong. Nous vivons la vie de la classe, nous participons de sa geste héroïque, le sang de notre peuple nous remplit d’ardeur et bout dans nos coeurs. Nous sommes ce sang puissant et palpitant, prenons ce fer et cet acier inflexible qu’est la classe et fusionnons-le avec la lumière immarscessible du marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong.

    L’enthousiasme, c’est participer de la force des dieux, c’est pour cela que nous débordons d’enthousiasme, parce que nous participons des divinités du monde actuel : la masse, la classe, le marxisme, la révolution. Pour cette raison, notre enthousiasme est inépuisable, pour cette raison, nous sommes forts, optimistes, notre âme est vigoureuse et nous débordons d’enthousiasme. »

    Au sujet de son style révolutionnaire d’écriture, Gonzalo expliquait dans son interview de 1988 :

    « Ce que je peux vous dire, c’est que parfois, en politique, il faut laisser s’exprimer l’âme, pour que la passion, le sentiment profond, impulse notre volonté.

    Dans ces circonstances, c’est le cœur qui parle, comme on dit : je crois que s’y exprime la passion révolutionnaire qui est indispensable à la guerre. Je ne saurais préciser la valeur littéraire de ces discours. »

    Au sujet de la poésie, dans son interview de 1988, Gonzalo notait aussi :

    « à une époque, j’ai parcouru et étudié la poésie universelle dans une anthologie ; quelques ouvrages de poésie de la bibliothèque de l’université me le permirent. La poésie me plaît, c’est une des choses que j’admire aussi chez le Président Mao, qui était un poète extraordinaire. Sur la poésie péruvienne, je peux dire que Vallejo est un des nôtres ; en plus, il était communiste. »

    Est-ce qu’Alfred Klahr a écrit de la poésie ?

    Il ne semble pas qu’Alfred Klahr ait écrit de la poésie.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 8. Littérature

    Ibrahim Kaypakkaya

    Est-ce qu’Akram Yari a cité de la littérature ?

    Le président Akram Yari a étudié à la faculté de sciences. Il a été également un individu autodidacte en littérature et dans les œuvres littéraires. A côté de cela, il a été la figure la plus remarquable dans les études marxistes à son époque. Les restes de ses écrits en prose prouvent son intelligence hautement éduquée. Personne à son époque n’a prétendu être supérieur à lui dans les sciences sociales.

    Est-ce qu’Ibrahim Kaypakkaya a cité de la littérature ?

    Non, les oeuvres d’Ibrahim Kaypakkaya ne contiennent pas de telles références.

    Est-ce que Siraj Sikder a cité de la littérature ?

    Il a écrit certains articles sur la littérature. Il a écrit la préface de son livre poétique : Guerre populaire en panorama. Il a écrit une critique sur Sukanto Bhattacharjee, un poète révolutionnaire du Bengale colonial britannique. Il a écrit un article sur Sarat Chandra Chattrapadhyay, le romancier bengali le plus populaire du Bengale colonial britannique et l’a évalué comme l’auteur démocratique national de la littérature bengalie.

    Il est pensé qu’il a participé à l’écriture d’un livre sur la libération des femmes, en perspective du Vietnam, intitulé :Les filles du Mékong chantent la chanson de la libération.

    Est-ce que Gonzalo a cité de la littérature ?

    Non, mais dans son interview de 1988, Gonzalo a souligné son intérêt pour la littérature: « Ce que j’aime lire ? Je lis beaucoup de biographies ; la littérature me semble une grande expression de l’art. J’aime lire par exemple Shakespeare, l’étudier aussi ; je pense qu’en l’étudiant, on rencontre des problèmes politiques, des leçons bien claires, dans « Jules César » ou dans « Macbeth » par exemple.

    La littérature me plaît mais la politique l’emporte toujours et m’amène à rechercher le sens politique, le problème de fond, car, en fin de compte, derrière chaque grand artiste, il y a un homme politique, il y a un homme de son temps qui combat dans la lutte de classes. J’ai lu aussi des romans péruviens et il m’arrive de les relire. »

    Est-ce qu’Alfred Klahr a cité de la littérature ?

    Alfred Klahr n’a pas cité de littérature dans ses articles, cependant dans un article sur la nation autrichienne, il se réfère à des auteurs qui représentent la culture autrichienne alors qu’elle se séparait du reste des Allemands. Il mentionne des « écrivains et poètes comme Grillparzer, Anastasius Grün, Raimund, Nestroy, Kürnberger, Anzengruber, Rosegger, Schnitzler, Ferdinand Saar, Schönherr, Wildgans, Karl Kraus, Petzold, Stefan Zweig, des musiciens comme Mozart, Haydn, Schubert, Strauss, Bruckner; des maîtres des beaux arts comme Makart, Defregger, Egger-Lienz, Waldmüller, Anton Hanak et d’autres. »

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 6. La reconnaissance

    Siraj Sikder

    Est-ce qu’Akram Yari a été reconnu comme un nouveau dirigeant ?

    Le président Akram Yari a été reconnu comme un nouveau dirigeant depuis le début du mouvement maoïste en Afghanistan. A côté de cela, tous soutinrent qu’il a été le premier dirigeant maoïste en Afghanistan, et qu’il a été l’initiateur et fondateur de la ligne maoïste en Afghanistan.

    Jusqu’à présent, il n’y a pas de maoïste négligeant sa direction et son initiative comme dirigeant du mouvement de Nouvelle Démocratie d’Afghanistan.

    Est-ce qu’Ibrahim Kaypakkaya a été reconnu comme un nouveau dirigeant ?

    Oui, Ibrahim Kaypakkaya est devenu la grande figure du mouvement maoïste en Turquie. Ceci dit, il faut noter que l’État réactionnaire turc a tout fait pour bannir quoi que ce soit qui a un rapport avec lui, alors que de l’autre côté, le romantisme du guévariste Mahir Cayan a été considéré comme à moitié acceptable, et le romantisme du hoxhaïste Deniz Gezmis fut presque autorisé.

    Ibrahim Kaypakka est central pour les maoïstes ou même les « marxistes-léninistes », qui prétendent bien entendu le « corriger », niant la référence à Mao Zedong, la guerre populaire, la Révolution de Nouvelle Démocratie.

    Est-ce que Siraj Sikder a été reconnu comme un nouveau dirigeant ?

    Le camarade Siraj Sikder a été reconnu le plus remarquable dirigeant maoïste du Bengale Oriental et en même temps comme le plus grand dirigeant national de l’histoire du Bengale Oriental.

    Est-ce que Gonzalo a été reconnu comme un nouveau dirigeant ?

    Oui, Gonzalo a été reconnu comme le dirigeant de la fraction rouge combattant le révisionnisme, comme le dirigeant du nouveau Parti, comme l’individu portant la pensée nécessaire pour la Révolution de Nouvelle Démocratie puis Socialiste au Pérou. Il est devenu une personne fondamentale pour l’histoire du Pérou moderne.

    Est-ce qu’Alfred Klahr a été reconnu comme un nouveau dirigeant ?

    Les conditions n’ont pas été réunies pour qu’Alfred Klahr prenne la direction du Parti ; après la défaite de l’Allemagne nazie, la nouvelle direction du Parti Communiste d’Autriche était déjà allant vers une tendance révisionniste. C’est pourquoi le travail d’Alfred Klahr n’a pas été pris en considération.

    Cependant, Alfred Klahr a été le premier à affirmer que la nation autrichienne existe et que cette réalité s’affirmerait dans la conscience des masses. C’était vrai, de fait, de plus en plus, exactement comme Klahr l’avait prévu. Le prestige de Klahr grandit ainsi, mais seulement dans des cercles intellectuels, et sans conclusion idéologique de cela.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 7. L’universalité de la Guerre Populaire

    Photographie de Siraj Sikder
    Sirak Sikder

    Est-ce qu’Akram Yari a considéré la Guerre Populaire comme universelle ?

    Le président Akram Yari s’est réaffirmé dans l’enseignement du président Mao qui dit : le pouvoir politique est au bout du fusil. Il a déclaré que la question du pouvoir, du pouvoir pour le prolétariat, est le point fondamental dans la pensée Mao, et que c’est une règle universelle que ce n’est que par la lutte armée révolutionnaire qu’il est possible de renverser les réactionnaires du monde.

    Il n’y a pas de document existant montrant de manière évidente que le président Akram Yari considérait la Guerre Populaire valable pour tous les pays, comme universelle. De fait, ce fut le président Gonzalo qui a le premier publié une telle position documentée fondée sur les enseignements du président Mao. Mais le camarade Akram, en considérant la lutte armée révolutionnaire dans tous les pays, comme voie universelle pour le pouvoir du prolétariat, de fait, a posé la fondation pour ce concept en Afghanistan.

    Notre organisation (OOA-MLM-pM), développant la ligne du président Akram Yari, se fonde elle-même dans la reconnaissance de la GPP (Guerre Populaire Prolongée) comme universelle, et jusqu’au communisme.

    De fait, c’est le camarade « X », le dirigeant de notre organisation, qui a développé la ligne révolutionnaire du président Akram Yari, en l’enrichissant avec la doctrine du président Gonzalo de reconnaissance de l’universalité de la guerre populaire jusqu’au communisme.

    Est-ce qu’Ibrahim Kaypakkaya a considéré la Guerre Populaire comme universelle ?

    Kaypakkaya n’a pas traité cette question. Toutefois, traitant de la question du pouvoir politique rouge suivant les conceptions de Mao, Ibrahim Kaypakkaya affirme que « le pouvoir politique rouge est possible dans les pays arriérés, coloniaux comme semi-coloniaux. Il n’y a que dans les pays impérialistes qu’il n’est pas possible. »

    Est-ce que Siraj Sikder a considéré la Guerre Populaire comme universelle ?

    C’est le président Gonzalo au Pérou qui a le premier mis en avant l’idée de l’universalité de la Guerre Populaire. Durant l’époque de Siraj Sikder, il n’y avait que la Guerre Populaire Prolongée comme idée pour faire la révolution dans les pays opprimés.

    Est-ce que Gonzalo a considéré la Guerre Populaire comme universelle ?

    Gonzalo est celui qui a théorisé l’universalité de la Guerre Populaire. Voici son explication, dans l’interview de 1988 : « En ce qui concerne la violence, nous partons d’un principe établi par le Président Mao Zedong : la violence est une loi universelle, sans aucune exception, je veux dire : la violence révolutionnaire ; c’est cette violence qui nous permet de résoudre les contradictions fondamentales, avec une armée, et à travers la guerre populaire.

    Pourquoi partons-nous de la thèse du Président Mao ?

    Parce que nous croyons qu’avec lui, le marxisme s’est réaffirmé et a réussi à établir qu’il n’y a aucune exception. Marx, déjà, nous parlait de la violence accoucheuse de l’histoire, ce qui reste pleinement valable et grandiose.

    Lénine, à propos de la violence, nous parlait du panégyrique de la violence révolutionnaire, fait par Engels. Mais ce fut le Président Mao qui nous dit que c’est une loi universelle sans aucune exception.

    C’est pour cela que nous nous basons sur cette thèse. C’est une question essentielle du marxisme parce que sans violence révolutionnaire, une classe ne peut pas renverser un vieil ordre pour en créer un nouveau, en l’occurrence aujourd’hui un nouvel ordre dirigé par le prolétariat au moyen de partis communistes.

    Le problème de la violence révolutionnaire est une question qui revient de plus en plus sur le tapis. C’est pourquoi nous, les communistes et les révolutionnaires, devons nous réaffirmer dans nos principes. Le problème de la violence révolutionnaire est dans la concrétisation de la guerre populaire.

    Pour nous, le Président Mao Zedong, en établissant les principes de la guerre populaire, a doté le prolétariat de sa ligne militaire, de sa théorie et de sa pratique militaire, de valeur universelle, donc applicable partout, selon les conditions concrètes. »

    Est-ce qu’Alfred Klahr a considéré la Guerre Populaire comme universelle ?

    Klahr a vécu avant l’affirmation internationale de la Guerre Populaire.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 5. La guerre populaire

    Ibrahim Kaypakkaya

    Est-ce que le révolutionnaire Akram Yari a déclenché la guerre populaire ?

    Akram Yari n’a pas pu lui-même déclencher la guerre populaire. Il était encore très jeune quand il est tombé malade, et est devenu schizophrène. De plus, il fut assassiné par le PDPA révisionniste alors qu’il était encore jeune.

    Cependant, ses enseignements ont pavé la voir pour la possibilité future de déclencher la lutte armée révolutionnaire et enfin la Guerre Populaire Prolongée. Par exemple, la lutte révolutionnaire lancée par les groupements révolutionnaires fondés sur la pensée Mao contre l’invasion social-impérialiste « soviétique » de l’Afghanistan, qui a été déclenchée par les organisations révolutionnaires comme « SAMA » dans la première partie des années 1980, vient des enseignements d’Akram Yari.

    Est-ce que le révolutionnaire Ibrahim Kaypakkaya a déclenché la guerre populaire ?

    Oui, Ibrahim Kaypakkaya a fondé TIKKO, l’armée de libération ouvrière et paysanne de Turquie (Türkiye İşci ve Köylü Kurtuluş Ordusu). Ibrahim Kaypakkaya a lui-même été grièvement blessé durant un combat avec l’armée réactionnaire dans la montagne de Dersim ; il a réussi à s’échapper, toutefois il a été capturé une semaine après.

    Il fut forcé de marcher pieds nus sur 50 km de glace et de rivières gelées, de ville en ville, puis placé dans la prison de Diyarbakir pour pratiquement quatre mois, où il a été placé en cellule d’isolement et systématiquement torturé. Il fut finalement exécuté par la réaction, comme il ne révélait absolument aucune information.

    Est-ce que le révolutionnaire Siraj Sikder a déclenché la guerre populaire ?

    Après avoir assumé le Marxisme-Léninisme pensée Mao Zedong comme troisième étape du marxisme, il a conduit le prolétariat à former son organisation pour développer un parti prolétarien.

    Sous sa direction, l’organisation préparatoire – le Mouvement des Ouvriers du Bengale Oriental – a déclenché la lutte armée en 1968 et le Parti prolétarien du Bengale Oriental a été fondé en 1971 dans une zone libérée où le parti menait la guerre populaire.

    En plus de la lutte armée menée dans tout le pays, le parti a pu établir deux bases d’appui : une dans la forêt de Payarabagan du delta du fleuve du district de Barisal (en 1971), puis dans la région montagneuse de Chittagong, de 1972 à 1975.

    Quand le camarade Siraj Sikder a été arrêté et tué par le gouvernement de la Ligue awami, au jeune âge de 30 ans, en 1975, le parti et la lutte armée ont été affaiblis, mais les activités armées ont continué.

    Est-ce que le révolutionnaire Gonzalo a déclenché la guerre populaire ?

    Gonzalo, comme dirigeant du Parti Communiste du Pérou, a mené la reconstitution du Parti, son organisation vers la Guerre Populaire, le déclenchement de la Guerre Populaire en 1980, et son développement, jusqu’à son arrestation en 1992.

    Est-ce que le révolutionnaire Alfred Klahr a déclenché la guerre populaire ?

    Le parti d’Alfred Klahr fut très faible dans les années 1920, il a dû affronter le fascisme en 1934, puis l’occupation nazie en 1938. Les activités illégales étaient une composante de la lutte antifasciste générale. Il n’y a pas eu de considérations particulières d’Alfred Klahr quant à la lutte armée.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 4. Les documents principaux

    Alfred Klahr
    Alfred Klahr

    Quels ont été les documents principaux d’Akram Yari ?

    Le programme de l’OPJ, élaboré et ensuite adopté principalement au second congrès de l’OPJ. Malheureusement, la plupart des écrits du camarade Akram Yari sont encore indisponibles. Il les a enterré, pour les protéger.

    Depuis l’époque du régime du roi Zaher jusqu’au régime du PDPA, tous les régimes réactionnaires ont pourchassé et éliminé les éléments maoïstes clandestins. Le PDPA révisionniste, quand il a été au pouvoir, a été le principal ennemi des Marxistes-Léninistes-Maoïstes d’Afghanistan.

    Ainsi, le camarade Yari a caché ses manuscrits.

    De manière regrettable, dans un pays pauvre comme l’Afghanistan, à cette époque, il y avait peu de possibilités pour les ouvrages révolutionnaires d’être imprimé, principalement pour trois raisons :

    1°)le manque d’imprimeries : pratiquement toutes les imprimeries étaient d’Etat ou sous son contrôle.

    2°)Pas d’accessibilité à des machines modernes pour imprimer, et pas de budget à cette fin. L’OPJ n’avait d’épine dorsale économique pour la lutte. Il gagnait principalement ses contributions de ses membres en tant que cotisations.

    3°)En raison de la situation dangereuse et de l’Etat hautement policier durant l’époque du roi Zaher, et plus tard durant le « terme présidentiel » de Lord Dawod, il n’y avait pas d’endroit sûr et d’installation pour les imprimeries. La plupart des rares ronéos clandestines ont été trouvées et confisquées par les forces de sécurité, et les révolutionnaires étaient toujours envoyés en prison, et pire que cela: fusillés.

    NOTE DES CAMARADES D’AFGHANISTAN

    S’il y a peu de documents restants du président Akram Yari, alors, comment pouvez-vous prouver que sa pensée-guide a été formée ? Akram Yari: c’est une génération de communistes qui a été formée par lui. Ils ont appris de lui que : ce sont les prolétaires d’Afghanistan qui sont l’avant-garde de la révolution d’Afghanistan.

    Ils ont appris de lui que : notre révolution à venir est une révolution démocratique d’un nouveau type : une Révolution de Nouvelle Démocratie. Ils ont appris de lui que : notre révolution est une partie de la révolution prolétarienne mondiale.

    Et enfin, et principalement, ils ont appris de lui que : le maoïsme a contribué et a enseigné la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, et, aujourd’hui, être un marxiste signifie d’être un combattant de la tranchée lumineuse du marxisme-léninisme pensée Mao Zedong (le maoïsme était alors appelé pensée Mao dans les années 1960, comme nous le savons tous).

    Aujourd’hui, l’Organisation des Ouvriers d’Afghanistan (Marxiste-Léniniste-Maoïste, principalement maoïste) affirme que : c’est la pensée guide du camarade Akram Yari qui nous donne la force et la responsabilité. Négliger cette tranchée lumineuse, comme l’histoire de ces quatre décennies l’a prouvé, cause des déviations du maoïsme, et fait que les révolutionnaires tombent dans le révisionnisme.

    Ceux des révolutionnaires qui se sont séparés à leur manière de la ligne du président Akram Yari sont tombés dans le dogmato-révisionnisme d’Enver Hoxa et le révisionnisme des centristes qui revendiquaient le guévarisme, et ont finalement capitulé au PDPA révisionniste.

    C’est la tranchée lumineuse du camarade Akram Yari qui a toujours représenté le maoïsme et a contribué à la pratique révolutionnaire. Selon nos connaissances et récapitulations, le camarade Akram Yari est aussi crucial pour la révolution en Afghanistan que le camarade Mariategui l’a été pour la révolution péruvienne. La ligne de Mariategui a contribué à la formation de la pensée Gonzalo.

    En raison du fait qu’il a été le déclencheur et le fondateur, et en raison du fait qu’il a établi la ligne maoïste en Afghanistan, nous demandons l’application du maoïsme en Afghanistan comme pensée Akram Yari.

    De fait, c’est l’Organisation des Ouvriers d’Afghanistan (Marxiste-Léniniste-Maoïste, principalement Maoïste) qui, à l’heure actuelle, est dédiée au développement de la pensée guide de la révolution en Afghanistan. D’autres sections et groupes, se réclamant toutefois de l’héritage d’Akram Yari, rejettent toujours la formulation de la pensée-guide et de la grande direction.

    Donc, ils s’effondrent et ne parviennent pas à participer à l’élaboration de la pensée-guide de la révolution. Ainsi, notre organisation est la seule force maoïste en Afghanistan qui se tient en faveur de la pensée-guide, et dit: la pensée-guide du camarade Akram Yari, quoique générée, mais encore en formation et en développement, est la pensée-guide de la révolution de Nouvelle Démocratie en Afghanistan et sera également la garantie du triomphe jusqu’au communisme.

    Nos opposants et les prétendus « maoïstes » prétendent que : l’OOA (MLM pM) copie le PCP. Nous disons : « NON ! » Nous faisons revivre le maoïsme en Afghanistan. Notre travail est le noyau dirigeant du développement de la pensée Akram Yari.

    Cependant cette pensée n’est pas totalement inhérente dans son développement à partir d’Akram Yari directement, mais, historiquement et fondamentalement, ce sont les enseignements d’Akram Yari qui sont développés par notre organisation et sont présentés comme la pensée-guide de la révolution.

    Dans nos conditions concrètes, notre organisation et la pensée-guide d’Akram Yari sont identiques. « En-dehors » de cela, on peut trouver le « maoïsme » sans pensée-guide et même contre la thèse de la pensée-guide.

    Par exemple, le Parti communiste maoïste d’Afghanistan rejette et ridiculise la thèse de la pensée-guide et de la grande direction, en les désignant comme des appendices non-maoïstes de Gonzalo. Ainsi, dans notre réalité concrète, nous sommes les premiers à accepter et à adopter la « pensée » et la « guerre populaire jusqu’au communisme! » Notre organisation est l’incarnation de la pensée d’Akram Yari.

    Quels ont été les documents principaux d’Ibrahim Kaypakkaya ?

    Ibrahim Kaypakkaya, qui est mort à l’âge de 24 ans, a écrit quatre documents principaux. Ces documents sont les quatre documents de base pour la fondation du TKP/ML (Parti Communiste de Turquie / Marxiste-Léniniste).

    Le premier, écrit au début de 1972, après la fondation du TKP/ML, est appelé « Critique générale du révisionnisme de Safak (Aydınlık) par le TKP/ML. » Safak (« Aube ») était l’organe central illégal du Parti Révolutionnaire des Ouvriers et Paysans de Turquie, tandis que Aydınlık (« Clarté ») était l’organe légal soutenant la ligne de ce Parti.

    La « Critique générale » faite par Ibrahim Kaypakkaya consiste en 11 articles et un long document appelé « Les points principaux qui nous sépare du révisionnisme de Safak » ; l’ensemble forme un ouvrage de 150 pages.

    Les trois autres documents d’Ibrahim Kaypakkaya, qui font 60 pages chacun, sont plus connus. En janvier 1972, Kaypakkaya a écrit « Critique du programme du TIIKP (Aydınlık) » et « Vues sur le kémalisme. » Le premier document est une critique du TIIKP révisionniste dans l’esprit de la « Critique générale », alors que le second document est le document très important où il caractérise le kémalisme comme du fascisme.

    En décembre 1971, il a également écrit « La question nationale en Turquie », où il traite de la question kurde, rejetant le chauvinisme du révisionnisme et défendant le droit à l’auto-détermination.

    Quels ont été les documents principaux de Siraj Sikder ?

    Siraj Sikder a produit beaucoup de documents. Depuis qu’il a commencé son activité politique en tant que dirigeant maoïste, son stylo ne s’est jamais arrêté. Plus d’une centaine de documents ont été trouvés jusqu’à présent. Il a écrit des documents idéologiques, organisationnels, politiques, poétiques, de critique littéraire.

    Les documents principaux sont :

    1. Thèses du mouvement des Ouvriers du Bengale Oriental (publié pour la première fois le 8 janvier 1968, republié dans une forme réécrite et rééditée le 1 décembre 1968)

    2. Différence entre les Révolutionnaires Prolétariens du Bengale Oriental et les néo-révisionnistes Huq-Toha, les trotskystes – guévaristes Deben – Motin et la clique traître conspiratrice Kaji – Rono, quant à la détermination de la contradiction principale à l’étape présente du développement social du Bengale Oriental (Pâques 1970)

    3. Exposition du projet de stratégie et programme du soi-disant Parti Communiste du Bengale Oriental, le parti qui est à gauche dans la forme, à droite en essence (mars 1970, republié dans une forme éditée en avril 1972)

    4. Analyse de classe de la société du Bengale Oriental (début 1970, republié dans une forme éditée dans une situation politique changée en 1972)

    5. Établir un Bengale Oriental indépendant (8 janvier 1971)

    6. Sur certains slogans (janvier 1971)

    7. Lettre ouverte du Mouvement des Ouvriers du Bengale Oriental à Sheikj Mujiv et la Ligue Awami (2 mars 1971)

    8. Cadres du Mouvement des Ouvriers du Bengale Oriental, soyez braves ! Emparez vous fermement du pouvoir politique! Anéantissez les ennemis nationaux! Construisez l’Armée de Libération Nationale! Mettez en œuvre le programme! (23 avril 1971)

    9. Projet de constitution du Parti Prolétarien du Bengale Oriental (septembre 1971), Les laquais des six montagnes déguisés en patriotes (octobre 1971)

    10. S’appuyer sur les paysans dans la Guerre de Libération Nationale! Briser la campagne d’hiver des bandits militaires pakistanais et les activités anti-populaires des laquais des six montagnes, les forces de libération fascistes réactionnaires de la Ligue Awami ! Répandre la guérilla dans de plus vastes régions ! (octobre 1971)

    11. Rapport du premier congrès (janvier 1972)

    12. Peuple héroïque du Bengale Oriental, notre lutte n’est pas encore terminée, continuez la grande lutte pour terminer la révolution nationale démocratique inachevée du Bengale Oriental (mars 1972, corrigé et republié en mai 1972 et en mars 1974)

    13. Le rôle des dirigeants et des cadres dans la révolution (1972)

    14. Sur le socialisme, la lutte des classes et la révolution sociale (octobre 1972)

    15. Quelques problèmes de la construction d’une force armée sous la direction d’un parti politique de la classe prolétarienne du Bengale Oriental (30 avril 1974)

    Quels ont été les documents principaux de Gonzalo ?

    Les documents principaux de Gonzalo, à côté des très connus interviews de 1988 et de « ILA-80 », sont les documents du premier congrès du Parti Communiste du Pérou reconstitué, qui forment la Base d’Unité Partidaire (BUP) : « Marxisme-Léninisme-Maoïsme », « Pensée Gonzalo », « Ligne internationale », « Révolution démocratique », « Ligne militaire », « Ligne de construction des trois instruments de la révolution », « Ligne de masse. »

    On doit ajouter également le discours tenu en septembre 1992 alors qu’il était arrêté (« Nous sommes ici dans ces circonstances ; certains pensent qu’il s’agit d’une grande défaite, ils rêvent ! Nous leur disons : continuez de rêver. Ce n’est qu’un détour, rien de plus. Un détour sur le chemin ! Le chemin est long, et par celui-ci nous arriverons, et : nous triompherons! Vous le verrez ! Vous le verrez ! »).

    Quels ont été les documents principaux d’Alfred Klahr ?

    Les documents principaux d’Alfred Klahr sont :

    1.la série d’articles appelés « Zur nationalen Frage in Österreich » (Sur la question nationale en Autriche), publiés en 1937 dans la revue communiste « Weg und Ziel » (La voie et le but) ;  

    2.Le « texte d’Auschwitz », écrit dans le camp de concentration d’Aushwitz-Birkenau, synthèse des débats effectués entre les communistes autrichiens et allemands (Klahr a réussi à s’enfuir, mais est mort par la suite à Varsovie, exécuté par la SS).

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 3. La GRCP

    Les symboles du TKP/ML et de TIKKO, fondés par Ibrahim Kaypakkaya.

    Est-ce que le camarade Akram Yari s’est considéré comme un produit de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne ?

    L’OPJ était active dans les années tempétueuses de la GRCP. Le camarade Akram Yari a totalement soutenu la Révolution Prolétarienne et les contributions au marxisme-léninisme du camarade Mao Zedong, et les a adopté comme Marxisme-Léninisme pensée Mao Zedong, applicable aux conditions concrètes de l’Afghanistan.

    Il a considéré la pensée Mao Zedong comme la bannière internationale du prolétariat international contre le révisionnisme moderne. Il a totalement rejeté les trois « pacifiques » [coexistence pacifique, compétition pacifique, voie pacifique au socialisme] et les deux « tout entiers » [parti du peuple tout entier, État du peuple tout entier] des khrouchtchéviens.

    Il a totalement compris que l’OPJ pourrait certainement être une ligne de front du combat sous la ligne directrice de la GRCP, de telle manière qu’il puisse conduire la lutte contre le parti révisionniste pro-khrouchtchévien du « parti démocratique du peuple d’Afghanistan. »

    Est-ce que le camarade Ibrahim Kaypakkaya s’est considéré comme un produit de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne ?

    Dans la critique du programme du TIIKP, Ibrahim Kaypakkaya explique que « notre mouvement est un produit de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne ».

    Est-ce que le camarade Siraj Sikder s’est considéré comme un produit de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne ?

    La pensée de Siraj Sikder a été fondée sur les leçons de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Il a formé le Centre de recherche Mao Zedong en 1967, afin de préparer idéologiquement un parti prolétarien, et il a déclaré le Marxisme-Léninisme pensée Mao comme troisième étape du Marxisme. Il a mené une lutte sans compromis contre les courants erronés pro-Moscou et pro-Pékin de toutes tendances. L’Etat chinois a fait un compromis avec l’Etat pakistanais en 1971, lorsque Siraj Sikder était en train de lancer la guerre populaire contre l’Etat colonial pakistanais. Il ne considérait pas comme maoïste le fait d’être pro-chinois ou tout type d’activité de l’Etat chinois.

    C’était sa profonde compréhension de la GRCP qui l’a amené à écarter tout type de révisionnisme, quel que soit son nom ou sa forme.

    Est-ce que le camarade Gonzalo s’est considéré comme un produit de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne ?

    Oui, dans son interview de 1988, Gonzalo a expliqué comment la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne l’a amené à vraiment comprendre José Carlos Mariátegui: Oui, je suis allé en Chine ; et là, j’ai eu la possibilité –que je souhaite à beaucoup- d’être dans une École où on enseignait d’abord la politique, des questions internationales jusqu’à la philosophie marxiste ; c’étaient des cours magistraux, donnés par des révolutionnaires confirmés et hautement compétents, de grands éducateurs.

    Parmi eux, je veux citer l’éducateur qui nous enseigna le travail ouvert et clandestin, un homme qui avait voué toute sa vie au Parti, totalement. Pendant plusieurs années, il fut un exemple vivant, un éducateur extraordinaire.

    Il nous apprit beaucoup de choses ; il voulut nous en enseigner davantage, mais certains s’y opposèrent car, dans la vie, il y a de tout. Ensuite, on nous enseigne des questions militaires, mais on commençait toujours par la politique, par la guerre populaire ; puis, on traitait de la construction des forces armées, de la stratégie et de la tactique ; et ils nous enseignaient aussi la partie pratique, sur les embuscades, les assauts, les déplacements, la façon de préparer des explosifs de démolition.

    Quand nous manipulions des éléments chimiques très dangereux, ils nous recommandaient d’avoir toujours à l’esprit l’idéologie, qu’elle nous rendrait capables de tout faire et de le faire bien ; nous avons appris à faire nos premières charges de démolition. Pour moi, le fait d’avoir été éduqué dans la plus grande Ecole du marxisme qu’ait porté la Terre est un exemple, un souvenir ineffaçable, une grande leçon et un grand pas dans ma formation.

    Bon, si vous voulez une anecdote, en voici une : quand nous avons terminé le cours sur les explosifs, ils nous ont dit qu’on pouvait tout faire exploser ; alors, dans la partie finale, nous prenions un style et il explosait ; nous nous asseyions et cela explosait aussi ; c’était une espèce de feu d’artifice ; c’étaient des choses parfaitement calculées pour nous montrer qu’on pouvait tout faire sauter, à condition de s’ingénier à le faire.

    Nous nous demandions constamment : comment allons-nous faire ceci ? cela ? Ils nous disaient : ne vous inquiétez pas, vous avez déjà appris suffisamment, pensez que les masses sont capables de tout et qu’elles ont un savoir-faire inépuisable ; ce que nous vous avons enseigné, les masses vont le faire et elles vont, à nouveau, vous l’enseigner ; c’est ainsi qu’ils nous parlaient. Cette École a été très utile pour ma formation et pour commencer à apprécier la valeur du Président Mao Zedong.

    Puis, j’ai étudié un peu plus, j’ai cherché à appliquer et je crois que j’ai encore beaucoup à apprendre du Président Mao Zedong, du maoïsme, de sa propre action. Non pas qu’on cherche à se comparer, simplement, on fixe les grands sommets pour nous orienter vers nos objectifs.

    Mon séjour en Chine a été une expérience inoubliable. J’y suis allé aussi lors d’une autre occasion, quand la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne commençait, nous demandâmes qu’on nous explique la Pensée Mao Zedong, comme on l’appelait alors ; ils nous l’enseignèrent à nouveau ; cela m’aida à comprendre davantage ou, plutôt, un peu plus.

    Et quelque chose semble ironique : j’ai commencé à apprécier et à estimer Mariátegui en comprenant le Président Mao Zedong ; comme il nous demande d’appliquer le marxisme avec créativité, j’ai recommencé à étudier Mariátegui et j’ai compris que nous avions là un marxiste-léniniste de premier ordre, qui avait analysé à fond notre société. Cela semble ironique, mais c’est la vérité. »

    Est-ce que le camarade Alfred Klahr s’est considéré comme un produit de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne ?

    Alfred Klahr est mort avant la GRCP, et même avant le succès de la révolution chinoise de Nouvelle Démocratie en 1949.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 2. Constitution et reconstitution

    Gonzalo

    Est-ce que le camarade Akram Yari a formé un nouveau parti ou rejoint un parti préexistant ?

    Dans plusieurs pays, l’anti-révisionismme a été porté par des scissions des Partis Communistes qui étaient tombés dans le révisionnisme. Cependant, en Afghanistan l’anti-révisionnisme n’a pas été porté par des scissions d’un parti précédant. Avant la formation de l’OPJ, le camarade Akram Yari n’était membre d’aucune organisation. L’OPJ consistait en les étapes initiales du président Akram Yari, et également sa plus grande initiative.

    Est-ce que le camarade Ibrahim Kaypakkaya a formé un nouveau parti ou rejoint un parti préexistant ?

    Ibrahim Kaypakkaya n’avait que 21 ans quand il a rejoint le TIIKP (Parti Révolutionnaire des Ouvriers et Paysans de Turquie). Il a appris de la grande grève de la mi-juin 1970 et a commencé à travailleur dans la revue du TIIKP, qui officiellement soutenait l’interprétation par Mao Zedong du marxisme-léninisme.

    Soutenant la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne en Chine, il a organisé la fraction révolutionnaire du TIIKP, produisant sa pensée. Alors, en avril 1972, il a rompu avec le TIIKP, pour former le Parti Communiste de Turquie / Marxiste-Léniniste, le TKP/ML.

    Est-ce que le camarade Siraj Sikder a formé un nouveau parti ou rejoint un parti préexistant ?

    Siraj Sikder a formé un nouveau parti, comme le Parti Communiste existant était tombé dans le révisionnisme. Siraj Sikder est le plus grand fils du Bangladesh, qui a mené le prolétariat ici à prendre la pensée Mao comme développement du Marxisme-Léninisme.

    Sur cette base, il a correctement analysé la société du Bengale oriental comme étant colonial et semi-féodal, mené le prolétariat à former son propre parti, sa forme armée pour la première fois dans l’histoire, un front uni en mobilisant la paysannerie, les classes moyennes et la bourgeoisie nationale, et en construisant les bases d’appui.

    Il a formé le Centre de recherche Mao Zedong en 1967, pour faire la préparation idéologique pour un parti prolétarien, formant le Mouvement des Ouvriers du Bengale Oriental en 1968, comme organisation préparatoire du parti prolétarien.

    Il a déclenché la lutte armée en 1970 et formé le Parti Prolétarien du Bengale Oriental en 1971, dans la base libérée à Barisal, au sud du Bangladesh.

    Est-ce que le camarade Gonzalo a formé un nouveau parti ou rejoint un parti préexistant ?

    Gonzalo a mené un travail de fraction pour réaffirmer la valeur de Mariátegui et pour donner une direction correcte au Parti. Voici comment il présente la lutte, dans son interview en 1988 : « Le premier moment, la première partie, c’est la constitution du parti, dans cette période, nous avons eu la chance de pouvoir compter sur José Carlos Mariátegui, un marxiste-léniniste authentique.

    Mais Mariátegui, comme cela devait advenir, fut combattu de son vivant; il fut nié, sa ligne politique abandonnée et le congrès de constitution approuva -comme nous le savons bien- la ligne dite « d’unité nationale » complètement opposé aux thèses de Mariátegui. C’est ainsi que le parti va se précipiter dans l’opportunisme.

    Il va souffrir l’influence du browderisme auquel est lié Del Prado, et celle du révisionnisme contemporain.

    Tout ce processus va nous amener à un deuxième moment, celui de la reconstitution du parti : C’est, en synthèse, une lutte contre les révisionnistes, c’est une période qui commence à évoluer dès les années 60 de façon plus claire et plus intense.

    Ce processus provoque l’union des bases du parti contre cette direction révisionniste, et comme je l’ai dit tout à l’heure, son expulsion lors de la IVème conférence de janvier 64. Le processus de reconstitution se développera dans le parti jusqu’aux années 78-79.

    C’est autour de ces années que s’achèvera cette période et que l’on entrera dans un troisième moment, le moment de direction de la guerre populaire [qui a commencé en 1980], ce moment que nous sommes en train de vivre. »

    Est-ce que le camarade Alfred Klahr a formé un nouveau parti ou rejoint un parti préexistant ?

    Alfred Klahr a rejoint le Parti Communiste d’Autriche.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • Présentation

    La pensée-guide de la révolution : le cœur du maoïsme est document – projet qui a été porté au Printemps 2013 par les organisations et partis suivants :

    • l’Organisation des Ouvriers d’Afghanistan (Marxiste-Léniniste-Maoïste, principalement Maoïste),
    • le Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste – Bangladesh,
    • le Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste).

    Il a été soutenu par le Centre Marxiste Léniniste Maoïste de Belgique.

    « Les révolutions engendrent une pensée qui les guide et qui est le résultat de l’application de la vérité universelle de l’idéologie du prolétariat international aux conditions concrètes de chaque révolution.

    Cette pensée-guide est indispensable pour obtenir la victoire et conquérir le Pouvoir et, plus encore, pour poursuivre la révolution et maintenir toujours le cap sur l’unique et grandiose but : le Communisme. » (Parti Communiste du Pérou – Sur la pensée Gonzalo)

    Le présent document est un projet pour introduire le concept de « pensée-guide » par des questions et des réponses sur des individus qui ont joué un grand rôle dans leur propre pays, précisément en formulant une « pensée ».

    Ce projet est appelé à progresser et à gagner en complétude, dans la qualité de ses explications, mais également dans la quantité d’individus dont la vie est ici brièvement présentée.

    De fait, dans chaque pays, la lutte des classes génère des individus qui procèdent à l’analyse de leur propre réalité sociale et nationale, comprenant les contradictions où ils vivent, pavant la voie au progrès par la révolution, c’est-à-dire la Révolution de Nouvelle Démocratie ou la Révolution Socialiste.

    La « pensée » des individus ici concernés est le reflet du mouvement de la matière éternelle ; ces individus ne sont pas des « génies » avec de grandes « idées », mais des gens comprenant la réalité d’une manière matérialiste dialectique et l’acceptant telle qu’elle est. Il est utile ici de citer Lénine.  

    En étudiant Hegel, Lénine note la chose suivante :

    « La dialectique est l’enseignement qui montre comment les contraires peuvent être identiques et comment ils cherchent à l’être (et le deviennent) – dans quelles conditions ils sont identiques, dans la mesure où ils se convertissent l’un en l’autre – pourquoi l’entendement humain ne doit pas considérer ces contraires comme morts, pétrifiés, mais comme vivants, conditionnés, mobiles, se convertissant l’un en l’autre. »

    Et :

    « Élasticité tous azimuts, universelle, des concepts, élasticité qui va jusqu’à l’identité des contraires – c’est là que réside l’essentiel.

    Cette flexibilité, utilisée subjectivement = éclectique et sophistique.

    Si cette élasticité est utilisée objectivement, c’est-à-dire si elle reflète le caractère tous azimuts du processus matériel et de son unité, alors elle est dialectique, elle est le reflet correct du développement éternel du monde. »

    En ce sens, nous espérons que ce document permettra de forger une pensée-guide dans chaque pays, pensée-guide qui est le reflet du mouvement éternel de la matière, avançant au communisme.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 1. Le contexte

    Ibrahim Kaypakkaya

    Comment et dans quel contexte est-ce que la pensée-guide du camarade Akram Yari a évolué ?

    Le PDPA (Parti Démocratique du Peuple d’Afghanistan), parti révisionniste pro-khrouchtchévien allait mener, au milieu des années 1960, une trahison de la révolution démocratique en Afghanistan.

    De fait, les rangs de ce parti, idéologiquement, étaient remplis d’intellectuels à l’esprit petit-bourgeois, qui suivaient un modèle idéologique social-impérialiste.

    Dans un tel contexte, un « non ! » a été soulevé. Il est venu d’un jeune révolutionnaire, qui ne s’est jamais réconcilié avec le révisionnisme, même pas à un seul moment, ni qui a négligé de le combattre.

    C’était le camarade Akram Yari, qui a établi, par la formation de l’Organisation Progressiste de la Jeunesse (OPJ), la première organisation fermement anti-révisionniste en Afghanistan.

    L’OPJ était une organisation maoïste, dans laquelle de fait la pensée d’Akram Yari était l’expression théorique de l’organisation dans le contexte de lutte nationale et internationale contre le révisionnisme, une lutte qui a donné naissance à la première organisation maoïste en Afghanistan.

    Comment et dans quel contexte est-ce que la pensée-guide du camarade Ibrahim Kaypakkaya a évolué ?

    Le Parti Communiste de Turquie a été fondé par Mustafa Suphi (1883-1921), mais s’est vite effondré en raison du kémalisme, l’idéologie nationaliste de la bourgeoisie bureaucratique prenant le pouvoir sur les ruines de l’empire ottoman.

    Né en 1949, Ibrahim Kaypakkaya a produit une pensée qui a fusionné avec toute une vague révolutionnaire produite par les masses (d’autres figures fameuses qui ont soutenu la lutte armée étaient le guévariste Mahir Cayan et le hoxhaiste Deniz Gezmiş).

    La question principale était de connaître la nature du régime turc, et son origine : la « révolution » kémaliste, une contre-révolution qui était considérée par l’opportunisme comme « bourgeoise » ou même comme « démocratique et trahie. »

    Ibrahim Kaypakkaya a étudié la nature de la Turquie, son histoire depuis sa fondation par Mustafa Kemal, affirmant sa nature semi-coloniale semi-féodale et la nécessité de suivre la voie de la Révolution de Nouvelle Démocratie.

    Comment et dans quel contexte est-ce que la pensée-guide du camarade Siraj Sikder a évolué ?

    Après la Révolution russe, le Parti Communiste a été formé en Inde, mais ce parti n’a pas mené les paysans à la lutte armée contre le colonialisme britannique et sa base féodale, et a refusé de guider leurs luttes armées.

    Qui plus est, durant la seconde guerre mondiale, il a tenté de pousser le peuple indien à l »unité avec les Britanniques au nom de la ligne d’un front uni antifasciste, et comme résultat, le parti du Congrès et la Ligue musulmane qui sont les représentants de la bourgeoisie et des féodaux hindous et musulmans d’Inde respectivement, ont donné naissance à l’Inde et au Pakistan, deux États semi-coloniaux semi-féodaux, en rendant antagoniques la contradiction de classe communautaire.

    Comme la majorité des paysans du Bengale oriental, en tant que musulmans, étaient l’objet d’une exploitation communautaire et d’élimination de la part des Jamindars hindous, et comme le problème n’a pas été résolu par la révolution, la paysannerie musulmane du Bengale oriental a voté en faveur du Pakistan.

    Étant donné qu’après la création du Pakistan, le Bengale oriental arriéré est devenu une colonie du Pakistan occidental comparativement plus avancé, le peuple du Bengale oriental s’est soulevé dans une rébellion contre la domination coloniale pakistanaise, depuis le mouvement pour la langue de 1952, le mouvement de masse de 1969, jusqu’à la guerre de libération nationale de 1971.

    Le Parti Communiste du Pakistan oriental a échoué à diriger la lutte du peuple selon une ligne correcte. Avec l’émergence du révisionnisme khrouchtchévien sur le plan international, ce parti devint un parti révisionniste. 

    Alors que le président Mao a mené la lutte internationale contre le révisionnisme, ce parti s’est divisé en deux tendances – les factions pro-Moscou et pro-Pékin. La faction pro-Pékin n’a pas pu se libérer du révisionnisme. Le camarade Siraj Sikder a brisé cette chaîne du révisionnisme.

    Comment et dans quel contexte est-ce que la pensée-guide du camarade Gonzalo a évolué ?

    Avec José Carlos Mariátegui (1894 -1930), le Pérou a produit un grand dirigeant qui a été capable de construire un véritable Parti Communiste, mais après sa mort le révisionnisme a prévalu, avec une ligne de « l’unité nationale » et ensuite celle du révisionnisme moderne.

    Le contexte a été celui de l’affirmation des luttes de masses, mais l’arrière-plan idéologique était marqué par l’influence du révisionnisme. Il y avait le besoin d’une compréhension correcte des travaux de José Carlos Mariátegui sur le Pérou comme pays semi-colonial semi-féodal.

    Dans la très connue interview que Gonzalo a accordé en 1988, il explique de la manière suivante le contexte général au Pérou : « Nous analysons le processus de la société péruvienne contemporaine comme un processus qui a commencé en 1895.

    Nous considérons qu’à partir de cette date s’engage le processus dans lequel nous vivons actuellement. Et nous pensons qu’il est composé de trois moments. Un premier moment qui assoit les bases pour le développement du capitalisme bureaucratique.

    Un deuxième, après la Seconde Guerre Mondiale qui marque la fin du premier, où s’approfondit le capitalisme bureaucratique; cet approfondissement du capitalisme bureaucratique va faire mûrir les conditions pour la révolution et, avec le commencement de la guerre populaire dans les années 80, nous entrons dans le troisième moment: moment de crise générale du capitalisme bureaucratique.

    La destruction de la société péruvienne contemporaine a commencé, parce qu’elle est historiquement caduque. C’est pourquoi nous assistons à sa fin et ce qu’il faut, c’est travailler, combattre et lutter pour l’enterrer. »

    Comment et dans quel contexte est-ce que la pensée-guide du camarade Alfred Klahr a évolué ?

    Alfred Klahr a été un activiste éminent du mouvement communiste en Autriche. Comme il subissait particulièrement des attaques policières au milieu des années 1930, il a dirigé la section autrichienne de l’école Lénine à Moscou, de 1935 à 1937.

    Durant cette période, il a développé une analyse très approfondie de la société autrichienne, sur comment sa nation a émergé depuis la partie allemande de l’Europe, pour prendre une autre direction, tournée vers l’Est. 

    Cela a permis de comprendre la situation dans un pays où les austro-fascistes cléricaux étaient en conflit avec les nationaux-socialistes pangermanistes, chacun étant l’expression de différentes classes sociales.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 10. La jeunesse révolutionnaire

    Est-ce qu’Akram Yari a commencé sa carrière révolutionnaire dès l’école ?

    Oui. Il a commencé son travail alors qu’il était étudiant. Après son diplôme universitaire, il devint un professeur au lycée, et là, il a entraîné des centaines de jeunes hommes à devenir de futurs révolutionnaires. La fondation de l’OPJ (Organisation Progressiste de la Jeunesse) a ses racines dans ses jeunes années.

    Est-ce qu’Ibrahim Kaypakkaya a commencé sa carrière révolutionnaire dès l’école ?

    Ibrahim Kaypakkaya est mort à 21 ans, après avoir été torturé pendant quasiment quatre mois ; il avait déjà construit le parti et l’armée de libération. Cela montre quelle a été sa vie avant. Kaypakkaya a découvert les idées révolutionnaires alors qu’il était étudiant, à la faculté des sciences de l’université d’Istanbul, en physique.

    Il a participé à la fondation du club d’idées Capa, en mars 1968, devenant son président. Il fut expulsé de l’école en novembre 1968 pour avoir préparé un tract contre la sixième flotte américaine. Par la suite, il écrivit dans la presse de la gauche révolutionnaire, et devint rapidement un dirigeant.

    Est-ce que Siraj Sikder a commencé sa carrière révolutionnaire dès l’école ?

    Oui, le camarade Siraj Sikder a commencé sa carrière révolutionnaire à partir de sa période étudiante. Il était impliqué dans l’aile gauche pro-Pékin du syndicat d’étudiants. Quand il a étudié à l’université d’ingénierie Ahsanullah, il a été élu comme vice-président central de cette organisation.

    Est-ce que Gonzalo a commencé sa carrière révolutionnaire dès l’école ?

    Né en 1934, Gonzalo décrit dans son interview de 1988 les événements qui l’ont marqué dans sa jeunesse : « Je dirais que ce qui a forgé en moi le fait d’avancer dans cette voie, à été la lutte du peuple. J’ai pu voir la combativité du peuple d’Aréquipa lors du soulèvement de 50, et comment la masse, devant la violence barbare d’assassinats de jeunes gens, a répondu avec une furie irrépressible, comment ils se sont battus contre l’armée et l’ont fait reculer jusque dans ses casernes.

    L’armée dut faire venir des forces supplémentaires pour pouvoir les écraser.

    C’est un fait, pourrais-je dire, qui m’a beaucoup marqué, parce que là, après avoir compris Lénine, j’ai compris comment le peuple, la classe, quand elle s’empare des rues et marche, fait trembler la réaction malgré tout le pouvoir qu’elle a. Un autre fait fut les luttes de 56, là aussi, le peuple combattit, d’autres trafiquèrent, et c’est ce que font la réaction et les opportunistes ; mais le peuple combattit et imposa des conditions ; il y eut des mouvements massifs, fortement décidés. Ces faits, entre autres, m’ont servi à comprendre le pouvoir de masses, que ce sont elles qui font l’histoire.

    De plus, j’ai eu l’occasion, rétrospectivement, de vivre le soulèvement de 48 au port de Callao, voir de mes propres yeux, la bravoure, comment le peuple est généreux d’héroïsme et comment les dirigeants trafiquent. »

    Dans l’interview, il explique comment ces luttes de masse l’ont amené en direction du communisme : « Mon intérêt pour la politique commença à se développer à la fin du secondaire, à partir des événements de l’année 50 ; et des années suivantes, je me rappelle qu’avec d’autres camarades de classe, nous avions formé un cercle pour l’étude des idées politiques ; nous avions un grand intérêt pour étudier toutes les idées politiques. Vous vous imaginez dans quel moment je me trouvais ? C’est là que j’ai commencé. 

    Déjà à l’université, dans la lutte universitaire même, j’ai eu l’occasion de vivre de grandes grèves, de grands affrontements entre apristes [membres de l’APRA] et communistes, et des débats. C’est ainsi que s’éveilla mon désir de connaître des livres.

    Quelqu’un eut l’amabilité de m’en prêter un ; je crois que c’était « Un pas en avant, deux pas en arrière », ça m’a plu. A partir de là, je commençais à étudier des livres marxistes. Ensuite, ce qui m’a beaucoup marqué, c’est l’image du camarade Staline ; à cette époque, nous les personnes qui nous approchions du communisme et qui réussissaient à militer, nous nous formions avec les « Questions du Léninisme » ; c’était un livre de chevet.

    Je l’ai étudié comme il se doit, sérieusement, vu son importance. La vie de Staline m’intéressa ; elle était pour nous un exemple de la révolution. J’eus des problèmes pour entrer au Parti Communiste, parce qu’il y avait un critère absurde qui disait que, pour militer, il fallait être fils d’ouvrier et moi, je ne l’étais pas ; mais d’autres avaient un autre critère, et ainsi je pus entrer au Parti.

    J’ai participé à la défense de Staline : nous le ravir alors, c’était comme nous arracher notre âme ; à cette époque, on diffusait davantage les œuvres de Staline que celles de Lénine, il en était ainsi à cette période.

    Ensuite, je suis parti à Ayacucho pour des raisons de travail et pour ce que je croyais être un temps court, un temps court qui dura des années ; je pensais que ça allait durer un an, vu les circonstances, mais chacun propose et la classe dispose ; la masse et le peuple font de chacun de nous beaucoup de choses. Ayacucho m’a servi à découvrir la paysannerie ; Ayacucho était à l’époque un village très petit ; sur une grande partie, c’était la campagne.

    Aujourd’hui encore, si on va dans les quartiers pauvres à la sortie de la ville, on trouve encore des paysans et à un quart d’heure de la ville, c’est déjà la campagne. Ici aussi, j’ai commencé à comprendre le Président Mao Zedong, j’ai avancé dans ma compréhension du marxisme.

    La lutte entre marxisme et révisionnisme a eu beaucoup d’importance dans ma formation. Quelqu’un a eu la malchance de me prêter la fameuse Lettre Chinoise, la « Proposition au sujet de la ligne générale du Mouvement Communiste International » ; il me la prêtait avec l’obligation de la lui rendre ; évidemment, l’appropriation était compréhensible.

    La lettre m’amena à approfondir la grande lutte entre marxisme et révisionnisme. Je me suis consacré au travail du Parti et à balayer le révisionnisme, je crois qu’ensemble, avec d’autres camarades, nous avons réussi, en laissant de côté un ou deux, en guise de remède comme on dit, ils étaient déjà invariablement révisionnistes.

    Ayacucho a eu pour moi une immense importance, et cela a un rapport avec la voie de la révolution, et aussi avec les enseignements du Président Mao. Ainsi, je suis devenu marxiste et le Parti m’a façonné avec l’acier, avec patience je crois. »

    Est-ce qu’Alfred Klahr a commencé sa carrière révolutionnaire dès l’école ?

    Né en septembre 1904, Alfred Klahr a rejoint dès l’adolescence l’Union de la Jeunesse Communiste, qui est née en Autriche à la suite de la révolution de 1917 en Russie. Devenant un étudiant, il rejoignit également le groupe communiste des étudiants (KOSTUFRA). Par la suite, il est resté plusieurs mois à Berlin, travaillant à la rédaction de la Rote Fahne (Drapeau rouge), organe central du Parti Communiste d’Allemagne, pour travailler ensuite pour le Rote Fahne d’Autriche.

    Après, il travailla de 1930 à 1932 à Moscou, en tant que représentant de l’Union de la Jeunesse Communiste d’Autriche. A la fin de cette période, il devint le représentant de la Rote Fahne d’Autriche.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 11. Une pensée en développement

    Si Akram Yari était vivant, aurait-il réussi à porter une pensée plus développée, comme la pensée Gonzalo ?

    Les MLM soutiennent que c’est la ligne qui est décisive. Ainsi, c’est le développement de la ligne correcte d’Akram Yari qui a amené l’affirmation de la pensée Akram Yari, qui a été développé par l’Organisation des Ouvriers d’Afghanistan (Marxiste-Léniniste-Maoïste, principalement Maoïste), sous la direction du camarade « X ». Est-ce que ce n’est pas le président Gonzalo qui a formulé le maoïsme à partir de la pensée Mao ? Et est-ce que ce n’est pas le président Gonzalo qui l’a développé par des contributions d’une reconnaissance hautement universelle ?

    Comme c’est le cas pour Akram Yari et le camarade « X. » Comme ce fut le cas avec Mariategui et le Président Gonzalo au Pérou. Le président Akram Yari a généré la Pensée, et nous la développons et l’étendons en arborant, en défendant et en appliquant le maoïsme aux conditions concrètes de notre pays et cela sera effectué en menant la Guerre Populaire Prolongée et en la continuant jusqu’au Communisme. C’est la ligne du président Akram Yari, qui contribue comme noyau à la formation de la Pensée Akram Yari, et est la garantie du triomphe.

    Si Ibrahim Kaypakkaya était vivant, aurait-il réussi à porter une pensée plus développée, comme la pensée Gonzalo ?

    Certainement, puisqu’Ibrahim Kaypakkaya a réussi à comprendre la réalité de la société turque, avec la question principale du capitalisme bureaucratique et la question nationale kurde.

    Si Siraj Sikder était vivant, aurait-il réussi à porter une pensée plus développée, comme la pensée Gonzalo ?

    Siraj Sikder a déjà fait de nombreuses contributions dans la théorie et la pratique de la révolution au Bengale occidental. Il a été une des figures les plus développées du mouvement communiste contemporain mondial. Ainsi, s’il était vivant, comme nous connaissons la tendance générale de la loi de la matière, la révolution bangladeshi pourrait réussir et naturellement la direction et la pensée se développeraient ; sans pensée, il ne peut pas y avoir de révolution.

    Si Alfred Klahr était vivant, aurait-il réussi à porter une pensée plus développée, comme la pensée Gonzalo ?

    La pensée d’Alfred Klahr n’a pas pu se développer, en raison des conditions concrètes de l’Autriche. C’était davantage le produit de la naissance idéologique et politique de la classe ouvrière autrichienne tentant de dépasser l’étape social-démocrate vraiment forte et très radicale, qui avait précédé.

    Avec le poids du révisionnisme dans le Parti Communiste en Autriche, mais également de la social-démocratie, après 1945, il aurait été vraiment difficile pour Klahr de forger une ligne révolutionnaire dans ce contexte difficile.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • 12. Les enseignements de Gonzalo: de la pensée à la guerre populaire

    [Il s’agit d’un document de synthèse réalisé par le PCF (mlm).] 

    1.Gonzalo et l’optimisme révolutionnaire

    Quand une classe va dans le sens de la prise du pouvoir, il faut construire de solides compétences dans tous les domaines, et bien sûr c’est plus vrai que jamais dans le cas de la classe ouvrière, qui doit avoir un système culturel et idéologique tout-puissant , permettant de comprendre tous les aspects de la société et de le révolutionner.

    Gonzalo a joué un rôle historique en permettant de comprendre cela. Il a souligné que les révolutionnaires doivent porter un optimisme absolu; dans le document «ILA-80 » qui explique le déclenchement de la lutte armée au Pérou en 1980, il a expliqué:

    « Nous avons besoin d’un optimisme élevé, qui a une raison d’être : nous sommes ceux qui conduisent ceux qui façonnent l’avenir, nous sommes des guides, l’état major du triomphe invincible de la classe, pour cette raison nous sommes optimistes.

    Nous possédons l’enthousiasme, parce que nous nourrit l’idéologie de la classe : la marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong. Nous vivons la vie de la classe, nous participons de sa geste héroïque, le sang de notre peuple nous remplit d’ardeur et bout dans nos coeurs. Nous sommes ce sang puissant et palpitant, prenons ce fer et cet acier inflexible qu’est la classe et fusionnons-le avec la lumière immarcescible du marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong. »

    2.Chaque classe révolutionnaire appelle à la lutte épique

    Lorsque la révolution bourgeoise française s’est lancée à la fin du 18ème siècle, il y avait la nécessité historique d’une mobilisation épique des masses. La bourgeoisie a plongé dans le passé, à la recherche de quelque chose qui pourrait apparaître aussi proche que possible de ses propres besoins et a pris ce qui pourrait être un modèle pour galvaniser la lutte: la république romaine.

    Napoléon, en passant de la figure d’un général romain à un César impérial, a été le jouet d’un processus historique où il a dirigé des changements internationaux nécessaires à la bourgeoisie française pour pleinement se développer dans la conquête du pouvoir.

    Karl Marx et Friedrich Engels ont expliqué cette question idéologique, en supprimant les brumes et les prétentions idéologiques bourgeoises à faire la révolution qui soit la dernière, et la révolution totale. Mais ils n’ont pas intégré cette question idéologique et culturelle dans le socialisme scientifique, car à leur époque il n’y avait pas de révolution de nouvelle démocratie / de révolution socialiste dans le monde.

    3.Les pensées comme expression du mouvement de la matière

    Avec la révolution socialiste en Russie en Octobre 1917 et la nouvelle révolution démocratique en Chine remportée en 1949, le matérialisme dialectique a formulé scientifiquement la question d’avant-garde, du parti révolutionnaire.

    L’idéologie révolutionnaire dirige le processus révolutionnaire ; dans le parti révolutionnaire lui-même, des luttes de deux lignes surgissent dans le processus: la vie du Parti communiste obéit également aux règles du développement dialectique.

    Et ainsi font les pensées, car elles sont le reflet du monde, de la matière en mouvement dialectique, à la dimension de l’univers lui-même.

    Dans le document « La vie, la matière, l’univers, (7) : qu’est-ce qu’une pensée ? » promu par le PCMLM [France], il est expliqué :

    « La pensée consiste en des mouvements moléculaires et chimiques dans le cerveau, mouvements qui sont de la matière et qui sont la conséquence du mouvement de la matière en dehors du corps – le mouvement extérieur est perçu.

    Dans ce mouvement de la perception, la matière grise se développe – elle en arrive à la compréhension synthétique du mouvement dialectique de la matière. Alors, elle devient ouvertement une expression de la matière en mouvement. »

    4.Les individus ne pensent pas

    Au XIIIe siècle, la réaction française avait dû lutter contre les thèses matérialistes à l’Université de Paris. Ces thèses étaient les conclusions logiques de la pensée d’Averroès (1126-1198), le grand penseur de la Falsafa, la philosophie arabo-persane.

    L’Eglise avait interdit 13 thèses en 1270, et parmi celles-ci : « La proposition : l’homme pense est fausse ou impropre », « Le libre arbitre est une puissance passive, non active, qui est mue par la nécessité du désir », « La volonté humaine veut et choisit par nécessité », « Il n’y a jamais eu de premier homme », « Le monde est éternel », « Il n’y a qu’un seul intellect numériquement identique pour tous les hommes. »

    Ces thèses sont correctes et une expression du matérialisme.

    Lorsque l’on parle au sujet de la pensée, il n’est pas parlé de la pensée d’un individu, même si c’est un individu qu’il l’exprime. Les individus ne pensent pas. L’humanité est matière en mouvement, la pensée est simplement un reflet du mouvement. Il ne peut pas y avoir de pensée individuelle, ce que les individus pensent est l’expression du désir et de la nécessité.

    5.La pensée comme arme culturelle-idéologique pour la révolution dans chaque pays

    Gonzalo n’a pas seulement appelé à l’optimisme révolutionnaire, parce qu’il y avait la nécessité de luttes épiques. Ce serait subjectiviste et non conforme à l’idéologie communiste, qui tend vers l’avenir et non vers le passé.

    Ainsi, en plus de l’appel à l’enthousiasme, il a formulé l’idée que dans chaque pays se lève une pensée révolutionnaire, synthétisant la société et affirmant la manière correcte de résoudre les contradictions sociales.

    L’histoire en mouvement engendre l’enthousiasme et la compréhension correcte de la réalité dans les pensées des masses, de l’avant-garde, de la direction révolutionnaire.

    Dans le document « Sur la pensée Gonzalo » du Parti communiste du Pérou, il est expliqué:

    « Mais, de plus, et ceci représente le fondement de toute direction, les révolutions engendrent une pensée qui les guide et qui est le résultat de l’application de la vérité universelle de l’idéologie du prolétariat international aux conditions concrètes de chaque révolution.

    Cette pensée-guide est indispensable pour obtenir la victoire et conquérir le Pouvoir et, plus encore, pour poursuivre la révolution et maintenir toujours le cap sur l’unique et grandiose but: le Communisme. »

    6.La pensée comme synthèse d’une société

    Chaque société nationale connaît des contradictions, que la pensée communiste analyse, produisant la synthèse révolutionnaire qui consiste dans le programme révolutionnaire et les méthodes pour le réaliser.

    En Russie et en Chine, Lénine et Mao Zedong connaissaient non seulement la situation politique, mais aussi avec précision la situation économique et les aspects culturels-idéologiques. Ils ont souvent cité des œuvres littéraires et fait référence à leur propre culture, la situation culturelle- idéologique des masses (par exemple le rapport d’autorité dans la campagne, l’émergence ou non du capitalisme dans les campagnes, etc.)

    Dans de nombreuses autres situations, des dirigeants révolutionnaires ont produit une pensée, une synthèse de leur propre réalité.

    Au Pérou, José Carlos Mariátegui a écrit en 1928 une analyse complète de l’histoire de son pays: « Sept essais d’interprétation de la réalité péruvienne », qui explique l’histoire de la colonisation, de la situation des campagnes et des Indiens Quechua, etc.

    En Italie, Antonio Gramsci, l’un des fondateurs du Parti Communiste en 1926, a étudié de la même manière la culture et l’histoire de son pays, comprenant la nature de l’État italien et la contradiction historique entre le nord et le sud (Mezzogiorno) du pays.

    Alfred Klahr a été le premier théoricien à expliquer que son pays l’Autriche était une nation («Sur la question nationale en Autriche », 1937) et comment le nazisme allemand n’était pas seulement sous le contrôle du capital impérialiste, mais aussi des Junkers.

    Ibrahim Kaypakkaya, né en 1949 et tué par l’Etat turc en 1973, a réalisé une étude exhaustive de la « révolution » faite par Mustafa Kemal et de l’idéologie kémaliste, ouvrant la voie à une compréhension correcte de la nature économique, politique et culturelle-idéologique de la Turquie.

    Ulrike Meinhof a étudié la nature de dépendance de l’Allemagne de l’Ouest, qui était sous le contrôle des États-Unis; voyant le processus de reprise économique après 1945, elle a proposé une stratégie à long terme de guerre populaire sur la base des couches les plus pauvres de la jeunesse et de la lutte contre la présence impérialiste des États-Unis. Elle a été assassinée en prison en 1976.

    Un autre grand révolutionnaire à produire une pensée était Siraj Sikder, dans le Bengale oriental. Né en 1944, il comprenait à la fois le Pakistan et l’expansionnisme indien, en proposant la voie de la révolution agraire pour obtenir l’indépendance nationale. Il a été assassiné en détention en 1975.

    7.La guerre populaire comme produit de la pensée

    Suivant la leçon matérialiste dialectique de Gonzalo, les communistes ont dans chaque pays la tâche de produire une synthèse de leur propre situation nationale, comme les contradictions révolutionnaires doivent être réglés dans ce cadre.

    La guerre populaire n’est pas une « méthode » ou un style de travail, c’est la production matérielle de la pensée, c’est-à-dire la confrontation révolutionnaire avec le vieil Etat et les classes dominantes réactionnaires, selon une stratégie basée sur la pensée, sur la synthèse révolutionnaire fait dans l’étude pratique d’un pays.

    Quand la pensée révolutionnaire authentique est produite, elle cherche la confrontation avec l’ancienne société, à tous les niveaux. La guerre populaire ne signifie pas seulement la lutte armée, mais aussi la négation culturelle-idéologique des valeurs de l’ancienne société.

    Si les révolutionnaires n’ont pas le niveau pour mener la lutte dans tous les domaines, ils ne seront pas en mesure de faire triompher la révolution et de lutter contre les tentatives de restauration de l’ancienne société.

    Cette compréhension est la conséquence directe des enseignements de Mao Zedong sur la culture et l’idéologie et de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.

    8. « Principalement appliquer »

    Gonzalo a considéré que notre idéologie n’est pas seulement le marxisme-léninisme-maoïsme, mais le le marxisme-léninisme-maoïsme principalement maoïsme. Il voulait montrer que notre idéologie est une synthèse et non pas un assemblage d’enseignements.

    De la même manière, il estime que, dans chaque pays, l’idéologie était le marxisme-léninisme-maoïsme et la pensée, principalement la pensée (par exemple au Pérou: le marxisme-léninisme-maoïsme pensée Gonzalo principalement pensée Gonzalo).

    La raison en était que la pensée, c’est la synthèse dans une situation concrète, avec son application. De la même manière, un principe est de « arborer, défendre et appliquer, principalement appliquer. »

    La « pensée » est authentique et correcte seulement si elle signifie une confrontation réelle sur tous les aspects de l’ancienne société, l’aspect pratique étant à la pointe.

    9.La pensée et la guerre populaire ne sont pas des concepts indépendants

    Durant les années 1990-2000, le Mouvement Populaire Pérou (MPP), organisme généré par le Parti Communiste du Pérou pour le travail à l’étranger, a mené un important travail pour promouvoir le marxisme-leninisme-maoïsme.

    Malheureusement, lors de l’approche des aspects pratiques nationaux, le MPP a seulement appelé à suivre l’exemple du Pérou et n’a jamais été en mesure d’aider les communistes à produire une synthèse de leur propre situation.

    Le MPP n’a jamais appelé à étudier les réalités nationales, et au lieu de cela a fait la promotion d’un cosmopolitisme consistant à reproduire un style de travail de manière stéréotypée. Au lieu d’accompagner de véritables forces révolutionnaires au marxisme-léninisme-maoïsme, le MPP en est arrivé au point d’appuyer des centristes, comme ils reconnaissaient verbalement le maoïsme.

    Ceci est un exemple d’une mauvaise compréhension de l’aspect principal. Ce qui compte, ce n’est pas d’assumer la guerre populaire d’une manière abstraite, mais la Guerre Populaire basée sur la Pensée. Le révisionnisme au Népal est un bon exemple: en dépit du fait d’assumer la « guerre populaire », ce qui a été appelé « chemin de Prachanda » [Prachanda’s path] n’a jamais eu une grande importance culturelle-idéologique de haut niveau, alors il contenait déjà de nombreuses erreurs concernant les principes fondamentaux du matérialisme dialectique.

    10.Notre horizon: produire des pensées et rejeter le fascisme

    Notre horizon est le suivant: dans chaque pays, une pensée communiste doit être produite, la synthèse de la société, montrant la voie pour résoudre les contradictions. Les communistes ne peuvent pas faire une révolution dans leur propre pays, sans avoir un niveau élevé dans les champs culturels-idéologiques.

    Les masses vivent dans une culture pleine de musique, de films, de littérature ; les enseignements de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne nous rappellent l’importance de la lutte dans ce domaine. Les communistes dans le monde doivent échanger leurs expériences et leurs connaissances ; en de nombreux domaines, ils ont les mêmes luttes à mener.

    Si les communistes ne sont pas en mesure de faire cela, les classes dominantes réactionnaires produiront une idéologie plongée dans le passé pour « régénérer » la société, un faux « socialisme », qui est le fascisme.

    Chaque pensée est ainsi d’importance historique, c’est la base de la Guerre Populaire. Chaque pensée permet de lancer la guerre populaire, qui détruit le vieil Etat, et alors que ce processus se généralise, il devient une guerre populaire mondiale. La pensée devient alors la synthèse de la société mondiale qui émerge sur les décombres de l’impérialisme, ouvrant la voie à la construction d’une société communiste mondiale.

    >Retournez au sommaire du dossier sur la Pensée-Guide

  • Déclaration maoïste du premier mai 2019

    À l’occasion de ce nouveau premier mai, le Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste de Belgique et le Parti Communiste de France (Marxiste-Léniniste-Maoïste) expriment leur assurance et leur enthousiasme quant à l’affirmation grandissante de la seconde vague de la révolution mondiale.

    La première avait donné naissance, il y a cent ans, en mars 1919, à l’Internationale Communiste ; la seconde réalisera l’objectif de celle-ci : l’unification mondiale et la réalisation du socialisme sur toute la planète.

    La formation d’une République Socialiste Mondiale est inéluctable au 21e siècle. La réalisation de l’unification complète de l’Humanité, sur la base des rapports socialistes dans l’économie et dans toute la société, est certaine. Il ne peut y avoir strictement aucun doute à ce sujet.

    La résolution des problèmes environnementaux, par l’établissement de rapports dialectiques de l’Humanité avec la planète considérée comme une biosphère, est inévitable. La compréhension de la nature de la matière vivante et son respect va de pair avec la compréhension matérialiste dialectique de l’évolution générale de l’univers éternel et infini.

    Nous affirmons que la maîtrise du matérialisme dialectique et de ses thèses fondamentales sur l’univers sont la base même pour comprendre la réalité et la transformer.

    Il est indéniable que cela exige encore des initiatives formidables. Mao Zedong avait parlé, dans les années 1960, des cinquante à cent années à venir où l’humanité connaîtrait des bouleversements comme elle n’en a jamais connu. Nous sommes précisément dans cette période et il s’agit d’être en première ligne. Nous le sommes en tant qu’avant-garde de la classe ouvrière en Belgique et en France.

    Nous disons : il n’y aura ni capitulation, ni retour en arrière, ni modification des fondamentaux idéologiques, ni révision des grands principes. Nous avons pleinement conscience de la complexité des tâches qui nous incombent, mais nous saurons les assumer avec vigueur et le plus grand sens des responsabilités. Nous sommes pleins d’optimisme quant à l’avenir : le triomphe du Communisme correspond au mouvement de l’univers lui-même. Le prolétariat est la classe la plus révolutionnaire de l’Histoire.

    Il est vrai que, dans les métropoles impérialistes, la recomposition du tissu prolétarien est encore un processus en cours, qui ne suit pas un parcours linéaire et qui exige encore un travail de fond extrêmement important. Il existe sur ce plan encore un travail titanesque à mener. Nous pensons cependant avoir saisi les orientations générales nécessaires. Nos deux organisations sont en ce sens pleinement engagées dans cette lutte visant à faire en sorte que le prolétariat se ressaisisse et parte à la reconquête de son identité, celle-ci ayant connu de profonds changements dus à l’accroissement des forces productives, au-delà des profondes déformations, des errements significatifs.

    Ce processus de recomposition du tissu prolétarien correspond à l’émergence de la seconde vague de la Révolution Mondiale. Et le mode de production capitaliste, tant en Belgique qu’en France, connaît de tels problèmes internes, de par ses limites historiques, qu’il est de moins en moins en mesure de geler les rapports sociaux au moyen de l’appareil d’État et de la corruption d’une partie importante du prolétariat. Cela avait amené, depuis les années 1950, le déplacement de la contradiction principale dans la zone des tempêtes : l’Afrique, l’Amérique latine, l’Asie. Nous sommes désormais dans une nouvelle période.

    Il y a également la réaffirmation de l’idéologie communiste qui se pose historiquement, à travers la maturation des conflits de classe et surtout le rôle moteur de diffusion joué par nos organisations. Nous affirmons ici de manière très claire que les explications que nous fournissons du matérialisme dialectique sont les armes décisives pour disposer des outils nécessaires, dans les domaines théorique et pratique, intellectuel et matériel, pour faire avancer la Cause. Il ne s’agit pas d’un à-côté ou d’une philosophie accompagnant de simples revendications, mais du noyau dur de l’affirmation communiste.

    Il va de soi qu’il serait toutefois faux de considérer de manière unilatérale que la contradiction prolétariat-bourgeois a déjà repris son cours naturel. C’est très loin d’être le cas. Les restes idéologiques, culturels, sociaux, politiques… des années 1950-1980 sont encore largement présents. Les années 1990-2010 ont également été marquées par un renforcement de nombreux aspects du mode de production capitaliste, en raison des progrès technologiques, de l’effondrement du bloc dominé par le social-impérialisme soviétique et de l’intégration dans l’économie capitaliste mondiale de la Chine devenue social-fasciste.

    En ce sens, il est incorrect de considérer un mouvement comme les « gilets jaunes » en France autrement que comme une expression de la crise capitaliste en général et de la petite-bourgeoisie en particulier. Il existe un phénomène de ciseaux où tout ce qui est entre le prolétariat et la bourgeoisie est broyé. Ce phénomène est d’ailleurs parallèle à de nombreux autres qui, pareillement, expriment la peur de voir le capitalisme ne plus être en mesure d’assurer la paix sociale, de donner libre cours aux petits capitalistes, de neutraliser la classe ouvrière.

    Les interprétations petites-bourgeoises de la crise écologique de grande ampleur et l’écocide terrifiant qu’il provoque, de l’aggravation catastrophique du réchauffement climatique, de la dramatique condition animale, sont également l’expression terrorisée des couches intermédiaires du capitalisme prises entre le marteau des exigences prolétariennes et l’enclume du capitalisme. Il s’agit en réalité de phénomènes correspondant à la limite historique du capitalisme. L’heure de son dépassement mondial est arrivé.

    Les discours sur un « monde fini », sur la nécessité de passer à un développement économique « durable », d’adopter un mode de vie plus « sobre », ne sont rien d’autres qu’une tentative de freiner la roue de l’Histoire. Le fascisme réapparaît également de manière plus forte comme exigence d’un retour en arrière. Les appels à être davantage « raisonnable » sont toujours plus nombreux au sein des couches intellectuelles parasitaires. Tout ce catastrophisme est fondamentalement étranger à qui a compris l’ampleur des changements en cours, leur envergure.

    En réalité, la matière est inépuisable et nous connaissons une époque de transformation générale, tant de la vie sociale que du rapport de l’humanité au reste de la matière. Il s’agit, pour être à la hauteur de ce processus, de libérer les forces productives, en adoptant les principes du socialisme dans tous les domaines. C’est cela qui va établir des dynamiques productives pour l’ensemble de la vie dans la Biosphère qu’est la planète, annonçant à moyen terme le processus de colonisation spatiale et de la diffusion toujours plus grande de la vie.

    Cela exige une grande capacité d’autocritique, par rapport au mode de vie ancien. Seul le collectivisme est en mesure de briser l’individualisme et l’égoïsme caractérisant les initiatives et les valeurs dominantes dans le mode de production capitaliste. Seule une perspective se fondant sur la notion de totalité, d’ensemble, d’universalisme, peut permettre que la société ne sombre pas sous les coups de l’ultra-individualisme, de sa consommation capricieuse, de son mépris pour toute morale et toute exigence sociale.

    Le mode de production capitaliste, en perdition, ne produit également plus que des horreurs culturelles et des poisons idéologiques. L’art contemporain, le relativisme moral, le cynisme le plus outrancier, le culte des egos démesurés et de l’apparence futile, la littérature subjectiviste, la musique dissonante comme valeur en soi ou bien répétitive et simpliste avec des harmonies simples… Le capitalisme profite de la surproduction de capital pour infester toujours plus d’aspects de la vie quotidienne.

    Cela est cependant vain. Les masses se sentent fondamentalement étrangères à toute cette décadence, même si des secteurs plus ou moins importants peuvent se sentir fascinés ou momentanément désorientés. Les masses sont du côté de la transformation et de la culture, de l’ouverture et du développement. Les fixations identitaires, les fétichismes matériels, la superficialité leur sont par essence étrangères. Ici, l’avenir s’oppose à la célébration d’un passé idéalisé, le Socialisme à la décadence de la « culture » dans le capitalisme, à ce romantisme anticapitaliste qu’est le fascisme.

    En Belgique et en France, la bataille est par conséquent celle pour libérer les initiatives des masses, pour élever leur conscience et leurs capacités d’organisation. L’avant-garde ouvre ici des espaces et, partant de la centralité ouvrière, forme le mouvement amenant l’émergence de la Démocratie populaire comme proposition stratégique. Il s’agit de faire vaciller le système dominant, de l’ébranler, de partir à son assaut pour l’établissement d’un nouvel État. Il faut être ici certain de la victoire.

    Vive la classe ouvrière, classe la plus révolutionnaire de l’Histoire !

    Vive son idéologie : le matérialisme dialectique, aujourd’hui le Marxisme-Léninisme-Maoïsme !

    Guerre populaire jusqu’au Communisme !

    Vive la seconde vague de la révolution mondiale !

    Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste de Belgique
    Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)

    Mai 2019

    >> Retour à la page des documents du PCF (mlm)